Visite de la zone de la digue du Break de Dunkerque par les gardes-jurés du CRPMEM afin d'identifier un gisement de coques - Janvier 2019
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Visite de la zone de la digue du Break de Dunkerque par les gardes-jurés du CRPMEM afin d’identifier un gisement de coques - Janvier 2019 - Julien Yvart, Antoine Meirland Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins des Hauts de France 12 rue Solférino 62200 Boulogne-sur-Mer www.comitedespeches-hautsdefrance.fr
Introduction Durant l’été 2018, différents pêcheurs à pied professionnels avaient évoqué la présence de coques à Dunkerque. Après différentes demandes de précisions, il s’est avéré que ce gisement était situé au niveau de la digue du Break, au niveau de la commune de Loon Plage. Certains pêcheurs affirmant même « on marche sur les coques à Dunkerque ». Le vendredi 25 janvier 2019, les gardes-jurés du CRPMEM des Hauts-de-France ont réalisé des prospections sur le secteur de la digue du Break à Loon Plage (coefficient de 102, basse mer à 10h32). Ce document se propose de faire la synthèse des observations réalisées. Résultats Au total, 41 stations de prélèvement ont été réalisées. Elles s’étendent depuis la partie Est de la Digue jusqu’au terminal méthanier. Figure 1 : Localisation des 41 stations prospectées Sur ces 41 stations, seules quatre ont permis de récolter des coques. Les différentes mesures ont permis de localiser un petit gisement de 1,8176 hectares. Il est localisé entre deux cordons dont un est récemment formé. La carte suivante permet de localiser le gisement identifié. Figure 2 : Localisation du gisement de coques identifié
Le fond de carte est celui de l’ortholittoral V2, dont les images furent acquises jusque fin 2014. Au sud du gisement, il est possible de distinguer un des deux cordons actuellement présents sur le site. La photographie aérienne sur le site « Géoportail » est plus récente. Sur cette dernière, il est possible de distinguer l’amorce du second cordon. La photographie issue de google, présentée ci-après, bien que prise à marée haute, laisse voir une avancée nette de ce second cordon. Amorce du second cordon Figure 3 : Evolution sédimentaire du secteur, en haut photographie issue du Géoportail, en bas issue de google Sur cette base et d’après les observations réalisées sur le terrain, il est possible de donner une image de la zone comme présentée ci-après. Les quatre stations sur lesquelles les densités de coques ont été mesurées sont ajoutées. Les densités sont exprimées en nombre de coques par m². Les densités observées au sein du gisement varient de 7 à 97 coques par m². Sur la station de plus forte densité, jusqu’à 19 coques de taille supérieure à 27 mm par m² ont été observées. Ces densités sont faibles au regard des zones exploitées par les professionnels sur d’autres gisements de la région.
Figure 4 : Localisation du gisement de coques en vert, du second poulier en violet et des stations avec des coques (les chiffres indiquent les densités par m²) Les photographies suivantes permettent de localiser le gisement depuis la digue et de façon un peu plus précise, sur la plage. Figure 5 : Vue du gisement de coques depuis la digue (flèche bleue)
Figure 6 : Localisation du gisement de coque (flèche bleue) Les différentes coques récoltées ont été mesurées au pied à coulisse. La figure suivante représente la taille des coques observées. La majeure partie de la population identifiée est sous la taille légale autorisée de 27 mm. Des gros individus sont cependant présents, pouvant aller jusque 33 m. La plupart de la ressource présente mesure de 18 à 26 mm et devrait atteindre une taille exploitable au cours de l’année 2019. Figure 7 : Taille des coques observées sur le gisement identifié (moyenne mobile d’ordre 3).
Exploitation Ce gisement de coques de petite taille n’est pas situé dans une zone classée sanitairement. Par ailleurs, elle fait partie de la masse d’eau DCE de l’eau de transition du port de Dunkerque qui est classée chimiquement de mauvaise qualité. L’exploitation par la pêche nous semble donc, dans l’immédiat, inenvisageable. Cependant, étant donné les échos dont ce gisement a fait l’objet jusqu’en baie de Somme durant l’été 2018, il est bien connu des pêcheurs professionnels et de leurs acheteurs. Les traces de 4x4 allant jusqu’aux zones de forte densité du gisement (photographie ci-dessous) laissent supposer qu’une exploitation continue aujourd’hui. Figure 8 : Traces de 4x4 allant jusque la zone de plus forte densité du gisement de coques Conclusions L’évolution de la zone de plage liée aux travaux du terminal méthanier de Loon-Plage ont permis l’implantation d’un petit gisement de coques de moins de 2 hectares. Cette zone n’est cependant pas classée sanitairement et sa qualité chimique, liée à la masse d’eau de transition du port de Dunkerque, est mauvaise. Elle fait cependant l’objet d’une pêche frauduleuse, des traces d’exploitation ayant été observées. La taille de la ressource présente laisse supposer que cette exploitation risque de se poursuivre. Des contrôles renforcés de la zone doivent être menés pour faire cesser cette pratique qui met sur le marché des coquillages dont la qualité, même si elle n’est pas connue, laisse supposer qu’elle est mauvaise. Les caméras qui avaient été mises en place pour suivre l’évolution de la zone de salicornes située à proximité (dans le cadre des mesures compensatoires de la construction du terminal méthanier) ou les caméras de surveillance du parking pourraient également être mises à profit pour réaliser de la surveillance de ce gisement, voire pour confondre les pêcheurs ayant exploité la zone de façon frauduleuse.
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