VRapport Comité d'experts sur l'encadrement professionnel de l'ostéopathie - Québec - CPOC
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p;.. I Édition produite par: L’Office des professions du Québec 0 Dépôt légal A venir Toute reproduction totale ou partielle de ce document est autorisée, à condition que la source soit mentionnée. À des fins de meilleure compréhension, on retiendra que le présent rapport utilise l’expression « Comité » pour désigner le groupe responsable des travaux menés en vue de fournir à l’Office des professions du Québec des recommandations à l’égard de l’encadrement professionnel de l’ostéopathie.
C Table des matières Liste des abrévïations et des acronymes .......................................... 5 So iii niai re. n... in..... n.... ... n. n n n n n n in... .......... . . ,...... • .. p n n. n. iii.... ...n...... n n n n n. n 7 11 Chapitre 1 — Le Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie .n...... .ini...... .ini...... .ini...... n. 13 1.1. Le mandat 13 1.2. La composition 13 1.3. Le déroulement des travaux 14 Chapitre 2 — La pratique de l’ostéopathie au niveau international..................................................................... 17 2.1. L’ostéopathie en Amérique du Nord 17 2.2. L’ostéopathie en Europe 18 1 2 3 L’osteopathie en Oceanie 19 -. ‘ . Chapitre 3 — La description de l’ostéopathie 21 3.1. La perspective conceptuelle 21 3.2. Les principes fondamentaux 22 3.3. Les systèmes neuromusculosqueletUque, viscéral et crâniosacré 22 3.4. L’évaluation et le traitement ostéopathique 23 3.5. Les approches dérivées 26 3.6. La finalité de l’intervention 27 Chapitre 4. — La définition de l’ostéopathie........................................... 29 4.1. Lechampd’exercice 29 4.2. Les activités professionnelles réservées 29 Chapitre 5 — La formation en ostéopathie ............................................ 33 5.1. Les considérations québécoises et internationales 33 5.2. La formation québécoise 34 3
Rapport du Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie Chapitre 6— L’encadrement de l’ostéopathie..................................4s 6.1. Le type d’encadrement 43 6.2. Les clauses de droits acquis 44 6.3. Les clauses transitoires 48 CncIsn Annexes Annexe J. — Liste des écoles et associations d’ostéopathes rencontrées les 11 et 12 juin 2010 51 Annexe 2 — Contre-indications aux techniques utilisées en ostéopathie Lignes directrices de l’OMS — 53 Annexe 3 — Dissidence de l’un des membres du Comite 57 Liste des tableaux Tableau 1 — Application des techniques utilisees en osteopathie 26 Tableau 2 — Contenu et repaftition des heures contact en sciences de base 36 Tableau 3 — Contenu et repaftition des heures contact en sciences cliniques 38 Tableau 4 — Contenu et repartition des heures contact en sciences osteopathiques 39 Tableau 5 — Contenu et reparbtion des heures contact en developpement professionnel 41 Tableau 6 — Présentations des clauses de droits acquis pour les catégories 1, 2 et 3 47 4
Liste des abréviations et des acronymes ADOQ Association des ostéopathes du Québec ANZOC Australian and New-Zeland Osteopathïc Council AOA Amerïcan Osteopathic Association ASQ Académie Stili Québec Avis A vis au ministre responsable de lpplication des lois professionnelles sur l’opportunité de constituer une corporation professionnelle dans le domaine des médecines douces et documents annexés BSO British School of Osteopathy CEO Collège d’études ostéopathiques CMQ Collège des médecins du Québec Comité Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie COQ Centre ostéopathique du Québec COQM Collège d’ostéopathie du Québec à Montréal EFCOP European Framework for Codes of Osteopathic Practice EFSOET European Eramework for Standards of Osteopathic Education & Training EFSOP European Framework for Standards of Osteopathic Practice EPOQ École professionnelle des ostéopathes du Québec FORE Forum for Osteopathic Regulation in Europe Heures Heures d’enseignement théorique et pratique contact M RP Mouvement respiratoire primaire Office Office des professions du Québec OMS Organisation mondiale de la santé ONU Organisation des Nations unies OPPQ Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec PI 90 Projet de loi n° 90— Lai modifiant le Code des professions et d’autres disposi tions législatives dans le domaine de la santé(L.Q. 2002, c. 33) ROQ Registre des ostéopathes du Québec 5
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( Sommaire En 2008, l’Office des professions du Québec (l’Office) constituait le Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie (Comité) et lui confiait le mandat : de définir l’ostéopathie au sens du système professionnel, de déterminer la formation requise pour exercer l’ostéopathie de façon sécuritaire et de déterminer l’encadrement professionnel à privilégier. Au terme de trois années de travaux, tenant compte de la réalité de la pratique au Québec mais également de certains aspects de la pratique et de la formation en Amérique du Nord, en Europe et en Océanie, le Comité présente l’ensemble de ses recommandations. La définition de l’ostéopathie Le Comité recommande à l’Office de retenir, comme champ d’exercice de l’ostéopathie L ‘exercice de l’ostéopathie consiste à évaluer les dysfonctions de mobilité et de motilité des systèmes neuromusculosquelettique, viscéral ou crâniosacré, à dé- kZ, terminer leurs ,nterrelations, a elaborer un plan de traitement ainsi qu poser > tout acte de palpation et de man,oulation dans le but de corriger les dysfonc- tions et de favoriser la capacité d’autorégulation et d’autoguérison. . w’.. La reserve d’activites professionnelles . Le Comité recommande également la réserve des quatre activités professionnelles suivantes aux ostéopathes 4- Évaluer les dysfonctions de mobilitete motilité des systèmes neuromusculosquelet tique, viscéral ou crânïosacréne eionne présentant des symptômes ou des trou bles physiques; •. : 1- Introduire un doigt dans le corps humain au-delà des grandes lèvres ou de la marge de l’anus; 4- Procéder à des manipulations vertébrales et articulaires; 4- Procéder à des manioulations viscérales ou crâniosacrées. La formation en ostéopathie En vue d’assurer l’exercice de l’ostéopathie telle que décrite ci-dessus, le Comité recom mande une formation comprenant entre 3 480 et 3 510 heures d’enseignement théorique et pratique (heures contact). Située dans le cadre du système d’éducation québécois, cette formation correspond à un minimum de cinq années d’études universitaires. Par consé quent, elle ne devrait être ouverte qu’aux détenteurs d’un diplôme d’études collégiales. Cette formation se divise en quatre blocs s les sciences de bases, les sciences cliniques, les sciences ostéopathiques et le développement professionnel dont le contenu est davantage détaillé au chapitre 5 du présent rapport. Le tableau suivant se veut une synthèse de la 7
Rapport du Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie f formation recommandée par le Comïté. Il présente les domaines de connaissances ainsi que le nombre d’heures total compris dans chacun des blocs. Synthèse de la formation en ostéopathie Heures Blocs Domaines contact Anatomie, physiologie, pathologie, embryologie, biomé Sciences de base canique, radiologie/imagerie médicale/analyses de 720 à 735 laboratoire, pharmacologie Sciences Psychologie, éthique et déontologie, santé et hygiène de cliniques vie, gestion d’un cabinet 195 Histoire, philosophie et principes ostéopathiques, Sciences évaluation et intervention ostéopathiques, gynécolo- 2250 ostéopathiques gie/obstétrique, pédiatrie, formation pratique Développement Recherche, activité d’intégration 315 à30 professionnel Cette formation comprend entre autres 315 heures portant spécifiquement sur l’apprentis sage des manipulations vertébrales et articulaires. Ces heures sont réparties dans le pro gramme et portent spécifiquement sur -4- les connaissances théoriques portant sur l’anatomie, la physiologie et la pathologie des articulations vertébrales, périphériques et du bassin (100 heures); 4- les differents tests permettant d’effectuer ure evaluation generale et osteopathique des articulations ainsi que leurs interpretations afin de determiner si l’osteopathe utili sera ou non ces manipulations comme methode de traitement (115 heures), 4- l’apprentissage et la maîtrisjde ces manipulations sur les differentes articulations du corps (100 heures) L’encidrement de l’osteopathie La réseive du titre Le Comité recommande la réserve du titre d’« ostéopathe» aux personnes qui seront: -4- éventuellement détentrices d’un diplôme d’État sanctionnant une formation qui tient compte des recommandations présentées au chapitre 5 du présent rapport; ou i- qui se seront prévalues des clauses de droits acquis décrites ci-dessous. 8
Rapport du Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie .a structure d’encadrement Le Comité recommande que les personnes qui se verront délivrer un permis d’exercice de l’ostéopathie soient encadrées par un ordre professionnel distinct ou par le biais d’une inté gration à un ordre professionnel existant. En ce qui concerne les clauses de droits acquis, elles sont décrites en détail au tableau 6 du chapitre 6 du présent rapport. En résumé, ces dernières visent quatre catégories de candi dats définies à partir des types de programmes de formation en ostéopathie que l’on retrouve actuellement au Québec. Pour chacune de ces catégories, nous retrouvons les conditions suivantes Catégorie 1 Les détenteurs d’un diplôme universitaire, dans le domaine de la santé phy — sique, permettant d’intervenir en première ligne. Un minimum de 1 200 heures contact de formation en ostéopathie acquises dans le cadre d’un programme de formation dispensé par un établissement d’enseignement privé québé cois qui est en mesure d’assurer que le détenteur du diplôme qu’il délivre a fait l’objet d’un processus d’evaluat,on rigoureux 4 Catégorie 2 Les détenteurs d’un diplâme universitaire comprenant un minimum de 12 — crédits dans le domaine de la santé physique répartis dans au moins deux des domaines suivants : anatomie, physiologie, pathologie et sémiologie et les détenteurs d’un diplôme d’études collégiales en techniques de réadaptation physique, en techniques de soins infir miers et en techniques d’acupuncture. 4 un minimum de 1 650 heures contact de formation en ostéopathie1; une ou l’autre de ces conditions : • un minimum de 1 500 heùresce pratique ostéopathique sur une période de deux ans réalisées suite à l’obtention du diplôme délivré par l’établissement d’enseigne ment au terme du programme de formation en ostéopathie; • la réussite d’un examen théorique et pratique élaboré par l’ordre en charge d’encadrer la pratique. Catégorie 3 Les détenteurs d’un diplôme d’études collégiales ou universitaires autres — que ceux mentionnés précédemment. - un minimum de 2 500 heures de formation en ostéopathie2; 4- une ou l’autre de ces conditions • un minimum de 3 000 heures de pratique ostéopathique sur une période de deux ans réalisées suite à l’obtention du diplôme délivré par l’établissement d’enseigne ment au terme du programme de formation en ostéopathie; 1 Ces heures sont également acquises dans le cadre d’un programme de formation dispensé par un établis sement d’enseignement privé québécois qui est en mesure d’assurer que le détenteur du diplôme qu’il dé livre a fait l’objet d’un processus d’évaluation rigoureux. 2 Ibidem. 9
Rapport du Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie la réussite d’un examen théorique et pratique élaboré par l’ordre en charge T d’encadrer la pratique. Catégorie 4 Les candidals qui ne correspondent à aucune des trois catégories mention — nées précédemment. Le dossier de chacun de ces candidats sera évalué sur la base, notamment, de la formation initiale, de la formation continue et du nombre d’heures de pratique de l’ostéopathie. Selon la teneur du dossier, le candidat pourrait se voir refuser l’accès à la pratique ou pourrait se voir imposer: -- des conditions de formation supplémentaire; 4- un nombre d’heures de pratique professionnelle supervisée; 1- un examen théorique et pratique; la somme de ces troîs conditions. Enfin, le Comité recommande également que tout candidat souhaitant exercer des manipu lations vertébrales et articulaires doit faire la démonstration qu’il détient un minimum de 315 heures de formation théorique et pratique dont le contenu est décrit dans la section ci- dessus portant sur la formation en ostéopathie. Les clauses transitoires Les personnes qui sont inscrites dan un programme de formation en ostéopathie, au mo ment où des mesures visant à encadrer la pratique de l’ostéopathie auront été mises en place, devront, au terme de leur programme de formation, se soumettre à un examen théo rique et pratique. Ces candidats disposeront cependant d’un maximum de cinq ans pour terminer leur programme de formation et sinscrire a l’examen prescrit par l’organisme qui sera en charge de l’encadrement de l’ostéopathie. 10
Introduction L’Office des professions du Québec (l’Office) a reçu, en 1990, une première demande d’incorporation en ordre professionnel pour les ostéopathes. Dans son Avis au ministre res ponsable de l’application des lois professionnelles sur l’opportunité de constituer une corpo ration professionnelle dans le domaine des médecines douces et documents annexés publié en 1992 (Avis), l’Office considérait que l’ensemble des facteurs énoncés à l’article 25 du Code des professions s’appliquait à l’ostéopathie. L’Avis recommandait, à l’égard de l’ostéopathie - de réserver les titres d’ostéopathe agréé et d’ostéopathe agréée; que les ordres professionnels. concernés s’assurent, par règlement, que seuls ceux de leurs membres ayant démontré leur compétence en la matière puissent utiliser les ti tres d’ostéopathe agréé et d’ostéopathe agréée; que le Collège des médecins du Québec (CMQ) veille à rendre applicable le règlement autorisant de porter le titre de docteur en ostéopathie (D.O.) aux praticiens de forma tion américaine en ostéopathie, notamment en s’assurant de la mise en place des sta ges requis. . Il convient de rappeler qu’au moment où l’Office rédigeait son avis, trois écoles privées québécoises offraient la formation en ostéopathie. Cette dernière était offerte unîquement aux professionnels de la sante reconnus L’Office estimait a 85, le nombre de professionnels qui pratiquaient l’ostéopathie telle que décrite dans le L L’Avis a donné lieu à une résolution de la part du Conseil d’administration de l’Ordre profes sionnel de la physiothérapie du Québec (OPPQ), en regard de lVtilisation de l’appellation « physiothérapeute-ostéopathe » (1996), résolution qui a été réaffirmée en 2000. Celle-ci est à l’effet qu’un physiothérapeute, membre de I’OPPQ doit «s’identifier exclusivement comme un physiothérapeute auprès de son client, sauf s’il est membre d’un autre ordre professionnel [...]. L’Ordre a également accepté jusqu’à ce jour que, sous le titre “physio thérapeute” ou les initiales “pht”, un membre puisse indiquer les résultats d’études qu’il a suivies à seule fin de mieux renseigner son client. » L’OPPQ a de plus adopté une prise de position quant à La pratique de l’ostéopathie par les physiothérapeutes (1998). Pour sa part, le CMQ a développé, en 1994, un avis plus général portant sur L’exercice profession nel[de la médecine] et les thérapies alternatives. En 2003, le Registre des ostéopathes du Québec (ROQ) demande à l’Office de reprendre l’analyse du dossier de demande de constitution en ordre professionnel. Rappelons que l’adoption du projet de loi n° 90 Loi modifiant le Code des professions et d’autres disposi tions législatives dans le domaine de la santé (L.Q. 2002, c. 33) (PL 90), mettait en évi dence les interfaces entre la pratique de l’ostéopathie et les activités nouvellement réser vées aux professionnels de la santé. 11
Rapport du Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie A la lumière des dispositions législatives nouvellement adoptées, l’Office a procédé a n l’actualisation des données relatives à la pratique de l’ostéopathie et rendait la conclusion suivante 4- les actes posés par les ostéopathes présentent des risques de préjudice principalement en raison du fait qu’il s’agit d’une intervention de première ligne qui vise le traitement de maladies, et ce, sans diagnostic préalable; i- les ostéopathes ont recours à des manipulations vertébrales et articulaires dont la pra tique est réservée à trois professions : les médecins, les chiropraticiens et les physio thérapeutes. De plus, l’Office constatait que la pratique de l’ostéopathie ne pouvait plus être considérée comme un phénomène marginal. En effet, au moment où l’Office procédait à l’examen de la demande soumise par le ROQ, on estimait à plus de 500 le nombre de personnes prati quant l’ostéopathie. De plus, le nombre d’étudiants admis dans deux des neuf écoles pri vées d’ostéopathie laissait envisager une augmentation importante du nombre d’interve nants éventuellement disposés à offrir des services dans ce domaine. Quant à la pertinence d’encadrer cette pratique, l’Office décidait, en 2007, de mettre sur pied le Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie (Comité), lequel a entamé des travaux en 2008, visant à fournir au gouvernement des recommandations éclai rées à cet effet. Le mandat, la composition et le déroulement des travaux de ce Comité feront l’objet du chapitre 1. Parallelement au Comite, l’Office a aussi prevu la constitution d’un comite consultatif com pose de representants des ordres professionnels concernes par l’encadrement professionnel de l’osteopathie3 Ce comite consultatif apportera à l’Office un eclairage additionnel sur la question et lui permettra de mieux cerner les enjeux propres au systeme professionnel Les ordres professionnels concernés par l’encadrement professionnel de l’ostéopathie sont, en ordre alphabétique, le Collège des médecins, l’Ordre des chiropraticiens, l’Ordre des ergothérapeutes, l’Ordre des infirmières et infirmiers et l’Ordre professionnel de la physiothérapie. 12
( Chapitre 1 Le Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie 1.1. Le mandat À sa séance du 13 décembre 2007, l’Office décidait: - 4. de nommer Mme Christiane Gagnon, vice-présidente de l’Office, à titre de présidente du Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie; 1- de confier à ce Comité le mandat de conseiller l’Office sur la définition de l’ostéopathie, sur la formation requise pour exercer l’ostéopathie de manière sécuritaire ainsi que sur l’encadrement de la pratique qui doit être privilégié. 1.2. La composïtïon Afin de constituer le Comité sur l’encadrement professionnel de l’cstéopathie, des appels de candidature ont ete adresses aux organismes suivants le College des medecins du Quebec, l’Ordre professionnel de la physiotherapie du Quebec, - le Registre des osteopathes du Quebec, 1- l’Association des osteopathes du Quebec, 4- le Centre osteopathique du Québec, le College d’etudes ostéopathiques -, Pour l’Office, il s’agissait de constituer une banque de candidats regroupant des osteopa thes cliniciens ou formateurs qui, tout en etant independants des ordres professionnels, des associations ou des milieux de forriâtion, bénéficiaient d’une notoriété dans leur milieu et d’une bonne crédibilité tant pour leurs qualités personnelles que professionnelles. Ces der niers devaient savoir faire preuve d’ouverture d’esprit et pouvoir contribuer activement au développement de solutions porteuses pour l’encadrement professionnel de l’ostéopathie et la protection du public. Parmi les candidats suggérés, l’Office a procédé au choix des ostéopathes membres du Comité. Il a de plus voulu assurer une représentativité des différentes formations initiales de ces experts, c’est-à-dire des formations à titre de professionnel de la santé et des rela tions humaines et dont la profession est réglementée. C’est dans cette perspective que se sont ajoutés aux experts initialement choisis, une ergothérapeute et un chiropraticien, tous les deux ostéopathes et recommandés par leur ordre professionnel respectif. En plus de ces appels de candidature, l’Office a lancé une invitation ciblée à un universitaire (épidémiologiste et formé en ostéopathie) oeuvrant au sein d’une faculté de médecine et des sciences de la santé d’une université québécoise. Cette invitation visait à ajouter la vision du milieu universitaire, des points de vue académique et de recherche, à l’encadre 13
Rapport du Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie ment professionnel de l’ostéopathie. Toutefois, l’invitation n’a pas reçu la réponse escomp tée. Au terme de ces démarches, le Comité est formé des personnes suivantes: N N N N s LI Tout au long des travaux du Comité, l’Office a mis à la disposition du Comité une équipe de soutien composée des personnes suivantes 4- M. Jacques Boulet, technicien en administration; 4- Mme Chrïstine Chaumel, agente de secrétariat; 4- Me Antoine Garnier, avocat, 4- Mme Lynn Morin, technicienne en services informationnels, -4- Mme Melanie Ouellette, agente de recherche, -4- Mme Line Poitras, agente de recherche, - 4- Mme Heiene St-Amand, physCotherapeute, consultante — 1 3 Le déroulement des travaux Le Comite s’est reuni a 20 reprises entre avril 2008 et mars 2011 -4- 18 reunions regulieres, incluant 1-rencontre avec des representants de l’Universite Lavai, - -4- 1 série de rencontres des regroupemenl:s d’ostéopathes à vocation associative ou aca démique, échelonnée sur deux jours; 4- 1 serie de rencontres individuelles avec des representants des ordres professionnels du comité consultatif, échelonnée sur deux jours. Au cours des travaux, deux sous-comités, regroupant un nombre restreint de membres du Comité, ont été formés en vue d’effectuer des travaux préliminaires aux discussions du Comité. Pour réaliser le mandat confié par l’Office, les membres du Comité ont d’abord convenu que l’ostéopathie pratiquée au Québec ne correspond pas à la pratique de la médecine ostéopa thique, telle qu’enseignée et pratiquée aux Etats-Unis et reconnue dans certaines provinces canadiennes. Il s’agit d’une ostéopathie « non médicale» qui est davantage enseignée, pratiquée et reconnue dans plusieurs pays européens (Angleterre, France, Belgique, Suisse, etc.), ainsi qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande. Dans ce contexte, l’ostéopathie ne sem ble pas se présenter comme étant une approche ou une spécialité liée à une ou des profes sions déjà reconnues et dont l’exercice est réglementé. 14
Rapport du Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie • out au long des travaux, de nombreuses sources documentaires ont été examinées par le Comité. Divers textes législatifs encadrant la pratique de l’ostéopathie ou l’exercice de cer taines activités ont été répertoriés et analysés de manière à servir de référence. Il en va de même pour la documentation de plusieurs programmes de formation québécois et étran gers. Notons également que la réalisation des travaux visant à définir l’ostéopathie, au sens du système professionnel québécois, s’est inspirée de l’exercice mené par le Groupe de travail ministériel sur les professions de la santé et des relations humaines, qui a conduit à l’adoption, en juin 2002, du PL 90. Ce projet de loi prévoyait un nouveau partage des champs d’exercice professionnel dans le domaine de la santé et les activités professionnel les désormais réservées à onze professions de la santé oeuvrant dans le secteur public. Découlant de cette loi, on a introduit au sein du système professionnel québécois, une nou velle façon de décrire et d’encadrer les champs d’exercice. Ces derniers ont été redéfinis en termes de champs d’exercice à caractère descriptif. Au cours de ses travaux, le Comité a souhaité présenter certaines de ses réflexions aux divers regroupements québécois d’ostéopathes4. Cette démarche avait pour objectif de valider la définition de l’ostéopathie et de permettre à la communauté ostéopathique qué becoise de s’exprimer sur l’avenir de la profession Ces rencontres auront egalement permis aux membres du Comité de recueillir des informations supplémentaires quant au nombre de personnes pratiquant l’ostéopathie au Québec et quant aux divers programmes de forma tion offerts sur une base d’enseignement privé. . as!. Enfin, le Comité a souhaité rencontrer, de façon individuelIdchcun des ordres profession nels concernés par l’encadrement professionnel de l’ostéopathie afin de présenter le som maire des recommandations issues de ses travaux. A la suite de ces rencontres, les repré sentants des ordres ont été invités à prénter leurs premières réactions et à faire des suggestions visant à bonifier la téieur decommandations formulées par le Comité. Les représentants des ordres se sont prévalus de cette opportunité en indiquant toutefois que ces premiers commentaires ne sauraient constituer la position officielle de leur ordre. Voir liste en annexe 1. 15
C ‘t’ 0 0 i*4 t R ‘t’ 4
( Chapitre 2 La pratique de l’ostéopathïe au niveau international L’ostéopathie se pratique actuellement sur tous les continents. Toutefois, si la philosophie, les fondements et les principes de base de l’ostéopathie sont généralement partagés au sein de la communauté ostéopathique, la reconnaissance de la pratique de l’ostéopathie et son évolution dans le temps varient d’un continent et d’un pays à l’autre. Nous aborderons la pratique de l’ostéopathie dans les pays où elle s’est le plus développée et où l’encadre ment professionnel constitue une source de documentation pertinente pour les travaux du Comité, soit en Amérique du Nord, en Europe et en Océanie. Avant de décrire la pratique de l’ostéopathie au niveau international, nous indiquons d’entrée de jeu que l’ostéopathie enseignée et pratiquée au Québec est d’origine euro péenne. Elle est considérée comme une thérapie alternative complémentaire à la médecine traditionnelle. Il est également intéressant de noter que cette ostéopathie dite européenne se pratique également dans les autres provinces canadiennes, et ce, malgré le fait que certaînes d’entres elles, notamment, la Colombie-Britannique5, l’Alberta6 et l’Ontarïo7 réservent le titre d’« osteopath », d’« osteopathic physician » ou d’« ostéopratïcien »8 aux médecins ostéo pathes américains. Les personnes qui pratiquent l’ostéopathie dite européenne se présen tent alors comme « manual practitioner » ou « osteopathic manual practitioner ». L’ostéo pathie enseignée et pratiquée au Québec sera décrite en détail aux chapitres 3 et suivants. 2 2.1. L’ostéopathie en Amérique du Nord? .. La philosophie et les principes de l’ostéopathie furent développés en 1874 aux États-Unis par le Dr Andrew Taylor Still. Ce dernier a souhaité reconsidérer les bases de la médecine conventionnelle à une époque où les traitements médicamenteux n’apportaient pas toujours les résultats escomptés. C’est par le biais d’études plus poussées en anatomie puis en phy siologie qu’il a développé ses protocoles de traitement qu’il a désigné sous le nom de « ma nipulations ostéopathiques ». Andrew Taylor Still a fondé I4merican School of Qsteopathy en 1892, à Kirksville (Missouri) d’où graduent les premiers « D.O. graduate » (Docteur en ostéopathie). La pratique de l’ostéopathie s’est alors répandue aux États-Unis et d’autres écoles ont été créées par la suite. Medical Practitioners Regulation, B.. reg. 416/2008, (Health Professions Act). 6 Health Professions Act, R.S.A. 2000, C.H-7. Loi de 1991 sur les médecins, L.O. 1991, c.30. S « Ostéopraticien » est le titre réservé à l’article 9 de la version française de la Loi de 1991 sur les médecins dé l’Ontario. 17
Rapport du Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie (N C’est par le biais d’actions politiques, et en raison du fait qu’une importante portion du cur sus médical a progressivement été intégrée dans les programmes de médecine ostéopathi que, que les ostéopathes américains portent aujourd’hui le titre d’« osteopathic physician ». C’est également pour les mêmes raisons qu’on leur reconnaît, à l’instar des docteurs en médecine (« physician »), le droit d’exercer la médecine, de prescrire des médicaments et d’effectuer des chirurgies. Selon l’American Osteopathic Association (AOA), près de 60 °h des médecins ostéopathes américains pratiquent aujourd’hui en médecine de famille, en médecine générale ïnterne, en pédiatrie, en gynécologie et en obstétrique. Toujours selon l’AOA, la formation des médecins ostéopathes américains serait reconnue, dans près de 50 pays, par les organisations nationales en charge de l’encadrement de la pratique de la médecine. Par conséquent, les médecins ostéopathes y sont autorisés à por ter le titre de médecin et à exercer la médecine. Les médecins qui souhaitent exercer l’ostéopathie réfèrent alors aux directives émises par les autorités en charge d’encadrer la pratique de la médecine, ou à la législation existante dans les pays où l’exercice de l’ostéopathie est reconnu. A titre d’exemple, des lignes directrices émises par le Medical Coundil of New Zealand, rappeilent aux médecins qui souhaiteraient recourir à des traite ments de nature ostéopathique, chiropratique, naturopathique, homéopathique, etc., la nécessité de disposer des compétences nécessaires pour prodiguer tout type de soin, pré senter au patient l’ensemble des options (médicales et, alternatives et complémentaires) et justifier en quoi l’utilisation de la medecine alternative et complementaire se veut le traite ment le plus approprie L’AOA donelement l’exemple du Royaume-Uni ou le medecin, enregistre au General Medical Council, doit, s’il veut exer l’osteopathie et se voir autorise a porter le titre d’« osteopathic physician », être egl1nnregistre au General Osteopa thic Council. * Pour ce qui est du Canada, la reconnaissance de la formation des médecins ostéopathes americains est effective dans les provinces canadiennes, mis a part, notamment, la Colombie-Bntannique, l’Alberta ret l’Ontario, citees precedemment ou les titres d’« osteopath », d’osteopathic physician » ou «.d’« osteopraticien » sont reserves en plus du droit d’exercer la medecine ou la medecine osteopathique Notons egalement qu’au Nouveau-Brunswick, l’article 3 de la Loi medicale mentionne que « l’exercice de la mede cine »‘éntend en particulier de l’exercice de la médecine, de la chirurgie et de l’ostéopathie de même que des spécialités et sous-spécialités qui s’y rattachent ». 2.2. L’ostéopathie en Europe La première école d’ostéopathie européenne, la British School of Osteopathy (BSO) a été fondée à Londres en 1918, par John Martin Littlejohn. Gradué en 1900 de I ‘American School 0f Osteopathy, J.M. Littlejohn est également fondateur de l’American College of osteopathic medecine andSurgery, deuxième école d’ostéopathie américaine située à Chicago. MEDICAL COUNCIL 0F NEW ZEALAN D. Cole’s Medical practice in New Zealand, an introduction to the main legislation, ethical standards and guidelines which govern medical practice in New Zealand. Disponible par Internet à l’adresse: httij: //www. mcnz.org. nz. 1$
Rapport du Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie n 1935, plus d’une centaine d’ostéopathes avaient gradué de la BSO et pratiquaient l’ostéopathie en Angleterre. Dès lors, plusieurs demandes de reconnaissance ont été adres sées au gouvernement anglais. Ce n’est qu’en 1993 que l’ostéopathie fut reconnue au Royaume-Uni par l’Qsteopath Act 1993. À partir des années 1950, d’autres écoles ont été fondées en Europe par des ostéopathes gradués de la 550. A l’instar de cette dernière, ces écoles n’ont pas intégré à leur pro gramme de formation le volet allopathique qui semble prédominer dans les écoles de mé decine ostéopathique américaines. Par conséquent, les ostéopathes qui exercent en Europe ne pratiquent ni la médecine, ni la chirurgie et ne sont pas autorisés à prescrire des médi caments. L’ostéopathie dite européenne est considérée comme une thérapie alternative complémen taire à la médecine traditionnelle. Elle fait généralement référence au diagnostic et au trai tement de la structure et des fonctions du corps humain par le biais de palpation et de ma nipulations comprenant, dans certains cas, les manipulations vertébrales et articulaires. Les pays qui reconnaissent la pratique de l’ostéopathie réservent le titre d’« ostéopathe » aux candidats qui satisfont aux exigences nationales. La communauté ostéopathique européenne semble aujourd’hui s’organiser autour du forum for Osteopathic Regulation in Europe (FORE) Ce dernier regroupe les organisations natio nales en charge de l’encadrement de l’ostéopathie aïnsi que les représentants d’associations nationales qui travaillent à la reconnaissance de l’ostéopathie dans leurs pays respectifs. En vue d’assurer des soins ostéopathiques de haute qualité à travers l’Europe, le FORE a émis, notamment, des lignes directrices relatives à la formation ainsi qu’aux normes d’exercice de l’osteopathie1° ;tf 2.3. L’ostéopathie en Océanïe . 1. La pratique de l’ostéopathie est %connue dans certains pays de l’Océanie, telles l’Australie et la Nouvelle-Zélande, et se décrit sensiblement de la même façon que l’ostéopathie dite européenne. Dans le cas des deux pays, le titre d’« osteopath » est réservé au candidat qui a complété consécutivement, un programme universitaire de premier et de deuxième cycle (master) en ostéopathie reconnu par l’Australian and New-Zeland Osteopathic Coundi (ANZOC)11. Il est également à noter que la pratique des manipulations vertébrales et articulaires est autorisée, tant en Australie qu’en Nouvelle-Zélande, aux médecins, aux chiràpraticiens, aux physiothérapeutes ainsi qu’aux ostéopathes. 10 The European Framework for Codes of Osteopathic Practice (EFCOP), The European Framework for Stan dards of Osteopathic Practice (EFSOP), The European Framework for Standards of Osteopathic Education & Training (EFSOET). ANZOC s an independent organization to assess and accredit osteopathic education programs leading ta eligibility for registration as an osteopath in Australia and New Zealand, and ta assess the suitability 0f overseas qualifled osteopaths ta practice in Australia and New Zealand. 19
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C Chapitre 3 La description de l’ostéopathie 3.1. La perspective conceptuelle L’ostéopathie est une thérapie manuelle visant à corriger les dysfonctions12 des structures du corps humain. Tout stress, physique ou émotionnel, lorsqu’il affecte un certain système corporel (musculosquelettique, digestif, neurologique, vasculaire, hormonal, etc.), perturbe rait aussi le fonctionnement des autres systèmes. L’ostéopathe considère que tout être hu main possède une capacité d’autorégulation et d’autoguérison. Les traitements ostéopathi ques visent le rétablissement de l’homéostasie. En ostéopathie, l’homéostasie est un état d’équilibre global transitoire dont certains para mètres s’évaluent, à savoir la mobilité et la motilité des articulations, des os, des muscles, des nerfs, des ligaments, des tendons, des fascias, des liquides, des organes et des viscè res. La palpation permet d’évaluer la mobilité et la motilité afin de déterminer le traitement à effectuer dans le but de relancer la capacité d’autorégulation du patient et ainsi permettre au corps de tendre vers la normalité. ... La mobilite peut être definie de la maniere suivahte possibilite et facilite d’une structure13 de se mouvoir dans tous les plans de l’espaêf(fiêxion-extension, inclinaison, rotation, glis sement). La mobilité s’apprécie de manière quantitative (amplitude et position) et qualita tive (souplesse, élasticité, densité). Elle peut être appréciée par induction manuelle ou par mouvement fonctionnel. La motilité peut être définie comme suit: mouvement intrinsèque et inhérent à la fonction et à l’expression de la vitalité d’une structure. Elle peut être appréciée par palpation. La palpation permet d’apprécier sa quantité et sa qualité. Le mouvement respiratoire primaire (MRP) peut être défini par l’expression de la résultante entre la motilité d’une structure, son développement embryologique et l’influence de son environnement’4. Le taux, l’amplitude, la symétrie et la qualité du MRP sont appréciés par la palpation. 12 Définition de dysfonction : Perturbation ou anomalie du fonctionnement d’un organe, d’une glande ou d’un système. Office québécois de la langue française, http://www.granddictionnaire.com. 13 Par structure, on entend tout élément constitutif du Corps; incluant les glandes, les viscères et les liquides. 14 L’environnement comprend notamment l’influence de la motilité des structures adjacentes à celle évaluée ainsi que l’influence du thérapeute lors de l’acte palpatoire. 21
Rapport du Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie 3.2. Les principes fondamentaux Les quatre principes fondamentaux de l’approche ostéopathique sont les suivants 1) L’interdépendance de la structure et de la fonction15 • les diverses fonctions corporelles sont en étroite interdépendance avec leurs struc tures; 2) L’unité fonctionnelle du corps humain16: • toute atteinte à une partie du corps a des effets17 sur l’ensemble de l’organisme, ce qui explique que les interventions se fassent parfois sur des zones éloignées du problème; 3) La libre circulation des flots et des flux à l’intérieur du corps • un corps bien irrigué favorise la bonne santé des tissus et des cellules; 4) La capacité d’autorégulation ou d’autoguérison de l’organisme’8 • le corps peut sécréter les substances et générer les processus requis pour s’auto réguler ou se soigner. 3 3 Les systèmes neuromusculosquelettlqLïe, viscéral et crâniosacré I La formation en osteopathie permet le developpement des connaissances de l’anatomie, de la physiologie et de la pathologie de l’ensemble des systemes ducorps humain (muscu losquelettique, neurologique, cardiovasculaire, digestif, endocrinien, lymphatique, etc) tel les qu’enseignees dans les facultes universitaires qui offrent des programmes en sciences de la sante (medecine, chiropraxie, physiotherapie, ergotherapie, etc) 4 Toutefois, pour des fins d’evaluation et de traitement osteopathique, tous les elements (vis ceres, os, organes, glandes, muscles, fascias, liquides, etc) contenus dans l’ensemble des systemes du corps humain sont evalues et traites selon une conceptualisation qui les regroupe en trois systemes neuromusculosquelettique, visceral et crâniosacre Cette conceptualisation conduit a une lecture differente des liens anatomiques entre ces diffe rents elements et permet de mettre en evidence les dysfonctions osteopathiques Le système viscéral comprend notamment: le système’9 endocrinien, le système lym phatique, le système vasculaire, les organes et les viscères, ainsi que leurs ligaments, leur péritoine et leurs fascias. 15 «Structure and function are interrelated at aIl levels» : Glossary of Osteopathic Terminology, Educational Council on Osteopathic Principles (ECOP) of the American Association of Colleges of Osteopathic Medicine fMCOM), Revised July 2006. 16 «The human being s a dynamic unit of function» : ECOP, op cit. 17 Ce qui est produit par une cause: conséquence, résultat, suite. Effet immédiat: impact. Effet indirect: contrecoup, répercussion, ricochet. Le Petit Robert version électronique. 18 « The body possesses self-regulatory mechanisms that are self healing in nature» : ECOP, op Ut. ‘ Bien qu’au plan taxonomique il soit non conforme qu’un système comprenne des systèmes, cette concep tualisation est largement répandue pour décrire les trois domaines de l’exercice de l’ostéopathie. 22
Rapport du Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie ..s ostéopathes divisent les viscères en quatre cavités, selon l’endroit où ils logent. Ainsi nous retrouvons: 1) La cavité crânienne qui comprend les éléments suivants : le cerveau, le cervelet, la pro tubérance, le bulbe rachidien ainsi que les membranes crâniennes qui les recouvrent et les relient entre eux (faux du cerveau et du cervelet et tente du cervelet); 2) La loge antérieure du cou qui comprend les éléments suivants : le pharynx, le larynx, la trachée, l’oesophage, la thyroïde et les parathyroïdes ainsi que les fascias qui les recou vrent et les relient entre eux; 3) La cavité thoracique qui comprend les éléments suivants : les poumons, les bronches, le coeur et les vaisseaux sanguins qui y entrent et qui en sortent (aorte et veine pulmo naire), le tronc vertébral brachio-céphalique, l’oesophage, le canal thoracique, le nerf pneumogastrique ainsi que les fascias qui les recouvrent et les relient entre eux. 4) La cavité abdomino-pelvienne qui comprend les éléments suivants : le foie, l’estomac, l’intestin grêle, le colon, le sigmoïde, le rectum, les reins, la rate, le pancréas, la vessie, les organes génitaux ainsi que les fascias qui les recouvrent et les relient. Le système crânïosacré comprend notamment les éléments suivants : les os du crâne, le sacrum, les viscères crâniens, la moelle épinière, le liquide céphalorachidien, les membra nes crâniennes et les membranes rachidiennes qui s’attachent sur les cervicales jusqu’au sacrum Le systeme neuromusculosquelettique comprend quant a lui les elements faisant par tie des systèmes neurologique et mtisculosquelettique (muscles, nerfs, fascias, etc.). 3.4. L’évaluation et le traitement ostéopathique En ostéopathie, l’évaluation et le traitenent s’effectuent par palpation2° et avec l’utilisation de différents types de manipulations21, qui, dans certains cas, sont également utilisées par d’autres professionnels de la ‘santé. Toutefois, en ce qui concerne l’ostéopathie, l’OMS apporte les précisions suivantes22 : « Although nanua/ techniques are used by various manioulative therapy profes sions, the unique manner in which osteopathic manioulative techniques are integrated into patient management, as well as the duration, ftequency and choice 0f technique, are distinctive aspects 0f osteopathy. Osteopathic man,u lative treatment employs many types of man,uIative techniques, including spi- na! thrust and impulse techniques, as well as gent!e techniques. » 20 Définitions de palpation : 1) Action de sentir avec les mains. 2) Pression manuelle variable appliquée à la surface du corps pour apprécier la forme, la taille, la consistance, la position, la motilité inhérente et la santé des tissus sous-jacents. Principes directeurs de l’OMS pour la formation de base et la sécurité en chi ropratique, OMS, 2005, p. 4. 21 Technique thérapeutique médicale, chirurgicale ou de certaines médecines parallèles, consistant à mobili ser avec les mains, une partie du corps, généralement une articulation (Le Petit Larousse illustré 2006). 22 WORLD HEALTH ORGANIZATION. Benchmark for training in osteopathy, Novembre 2010, p. 3. 23
Rapport du Comité d’experts sur l’encadrement professionnel de l’ostéopathie Ainsi, la correction des différentes dysfonctions du corps humain s’effectue au moyen de techniques ostéoarticulaires, fasciales, myotensives et viscérales qui permettent de relancer la mobilité et la motilité des éléments constitutifs d’un système et de rétablir leurs interrela tions avec les autres systèmes. Ces techniques sont structurelles (directes) ou fonctionnel les (indirectes) et s’adressent aux os, aux ligaments, aux capsules, aux fascias, aux muscles ou aux viscères. A titre d’exemple, l’OMS indique que la formation en ostéopathie devrait prévoir le développement des compétences pour effectuer des maniputations telles23 - osteopathic techniques induding direct techniques such as thrust, articula tory, muscle energy and general osteopathic techniques; - combined techniques, including myofascial/fascial release, StiIl technique, osteopathy in the cranial fleld, involuntaty mechanism and visceral tech niques; — [...]» Les manipulations En ce qui concerne les manipulations directes telles les «thrust» ou manipulations verté brales et articulaires24, elles sont exercées par divers professionnels, dont les médecin, les chiropraticiens et les physiothérapeutes. Le geste thérapeutique est semblable quel que soit l’intervenant qui le pose Il s’inscrit cependant dans le cadre d’un processus therapeutique propre a chaque profession En osteopathie, ces manipulations sont utilisees dans les cas ou il y a dysfonction articulaire Les techniques qui reposent sur le MRP comme motidê’correction des dysfonctions ne sont utilisées que par les ostéopathes. Le concept du t’RP a été développé par un médecin ostéopathe, William G. Sutherland25, qui a observé un mouvement cyclique exprimé dans tout le corps, présentant une fréquence différente du rythme respiratoire thoracique et car diaque. Après avoir mené des expériences pour rechercher la présence des mouvements crâniens, il a constate que la mobilite sacree etait synchronisee avec la mobilite crânienne et que cette mobilite se retrouvait ainsi jusqu’a la peripherie En utilisant un leger toucher, les praticiens apprecient le taux, l’amplitude, la symetrie et la qualite de ce mouvement a l’intérieur des systèmes crâniosacré, viscéral et musculosquelettique. Toute restriction ou blocage est traité avec des techniques ostéopathiques. WORLD HEALTH ORGANIZATION. Benchmark for training in osteopathy, Novembre 2010 p. 9. 24 Le Comité retient la définition de thrust, ou manipulation vertébrale et articulaire suivante: Procédure manuelle par laquelle, au moyen d’une impulsion dirigée, on fait bouger une articulation au-delà de ses iimites physiologiques de mouvement sans toutefois dépasser ses iimites anatomiques (OMS, Principes directeurs de l’OMS pour la formation de base et la sécurité en chiropratique, 2005, p. 3). 25 Selon Sutherland, le mouvement respiratoire primaire est composé de cinq éléments 1. The inherent rhythmic motion of the brain and spinal cord. 2. The fluctuation of the cerebrospinal fluid f OEF) that bathes and nourishes the brain and spinai cord. 3. The shifting tensions of the membranous envelope (dura mater) surrounding the brain and spinal cord. This entire membranous structure acts as a unit and is cailed a “Reciprocai Tension Membrane.” 4. The inherent rhythmic motion cf the cranial bones. 5. The involuntary motion of the sacrum (tailbone) between the lia (hip bones). Source : httD://www.cranialacademy.comlcranial.html, site consulté le 14 juillet 2009. 24
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