Ziklibrenbib : participez à l'élection du titre de l'année 2019 - Framablog

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Ziklibrenbib : participez à l'élection du titre de l'année 2019 - Framablog
Ziklibrenbib : participez à
l’élection   du  titre   de
l’année 2019
Ziklibrenbib est un projet collaboratif qui vise à promouvoir
la musique en libre diffusion dans les médiathèques. Créé à
l’initiative des médiathèques d’Argentan Intercom (61) et de
Pacé (35), il est aujourd’hui animé par une vingtaine de
professionnels répartis sur toute la France. Au-delà des
chroniques publiées presque chaque jour sur le blog et
relayées sur les principaux réseaux sociaux, l’équipe de
Ziklibrenbib propose chaque trimestre une compilation des
meilleures découvertes du moment et chaque année l’élection du
titre de l’année Ziklibrenbib. C’est à l’occasion de cette
élection que nous rencontrons aujourd’hui Vincent et Antoine
pour qu’ils nous en disent plus sur la question.

Ziklibrenbib, 7 ans déjà… une belle aventure ! Pouvez-vous
regarder dans le rétroviseur et nous faire un petit résumé ?
7 ans de rencontres et de découvertes musicales, voilà comment
on pourrait résumer ces 7 ans ! Rencontres entre
bibliothécaires mais aussi avec les musiciens ! Pas mal de
personnes sont passées par là pour proposer leurs chroniques,
leur sensibilité musicale et participer au projet sous une
forme ou une autre. Cette diversité fait la richesse de
Ziklibrenbib !

Aujourd’hui, comment fonctionne concrètement Ziklibrenbib ?
Grâce essentiellement au forum interne auquel sont inscrits
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les participants et qui est organisé en trois grandes
catégories : le projet Ziklibrenbib dans sa globalité,
l’Élection du titre de l’année Ziklibrenbib et les tournées du
lauréat de l’élection Ziklibrenbib. A chaque fois qu’un
nouveau sujet émerge, c’est l’occasion d’échanger et d’émettre
son avis. Les décisions sont prises collectivement selon la
participation de chacun. L’inscription à la newsletter permet
également de suivre l’actualité du projet sans obligatoirement
passer par la case forum, et de participer par exemple aux
compilations trimestrielles ou à la sélection des titres de
l’élection annuelle.
Quant aux chroniques, nous profitons de cette interview pour
remercier les collègues qui donnent de leur temps pour
fouiller le web à la découverte de nouvelles perles de la
musique libre et rédiger ces chroniques. Il n’est d’ailleurs
jamais trop tard pour rejoindre la team de chroniqueuses et
chroniqueurs    Il n’y a aucune fréquence de publication
imposée… et plus on est nombreux, plus c’est sympa !

Depuis le 26 mars, les internautes / citoyen⋅nes peuvent
participer à l’élection du titre de l’année. Pouvez-vous nous
indiquer de quoi il s’agit ?
Depuis le 26 mars et jusqu’au 26 mai, les internautes et
usager⋅es des médiathèques participantes peuvent voter pour
leurs 3 morceaux préférés parmi 14 titres choisis avec passion
par 29 discothécaires de toute la France. C’est l’occasion de
permettre à des bibliothèques de mettre en valeur la musique
libre sur une courte période et avec des supports de médiation
(affiches, flyers, compilation CD/mp3, bande-annonce vidéo,
livret de présentation…) dédiés et faciles à mettre en place.
Un coup de projecteur salvateur ! Ca se passe sur
http://www.acim.asso.fr/ziklibrenbib/election/
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Affichette de présentation de l’élection du titre de l’année
Ziklibrenbib 2019 – CC-BY-SA

Selon vous, est-ce que la communauté libriste est         aussi
enthousiaste autour de la culture, de la musique          libre
qu’autour des logiciels libres ?
Oui, pour les quelques retours que nous avons eu          de la
communauté du libre. Ziklibrenbib est connu et apprécié    de ce
réseau.

Il y a eu, ces dernières années, une explosion des contenus
produits pour des plateformes comme YouTube ou Twitch. Ces
plateformes qui ont des « robocopyrights » (comme ContentID de
Google-YouTube) qui analysent le son des vidéos pour repérer
l’utilisation de musiques copyrightées… Est-ce que vous avez
vu les vidéastes et leurs publics s’intéresser de plus près à
la musique libre ?
Nous avons pu en effet constater ce phénomène, et ce de deux
façons différentes. Tout d’abord par quelques messages que
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nous avons reçus de la part de personnes cherchant à savoir
comment utiliser telle ou telle musique dans leurs vidéos, ce
qui n’était pas sans engendrer une petite discussion au sujet
des possibilités offertes par telle ou telle licence Creative
Commons. Ensuite par l’intermédiaire de Free Music Archive,
une archive en ligne où nous déposons régulièrement en tant
que curateur les albums que nous chroniquons et qui ne sont
pas en téléchargement payant ni sortis sur des netlabels.
C’est une plate-forme très fréquentée par les vidéastes
amateurs et cela n’est pas rare de retrouver sur Youtube des
vidéos utilisant des pistes que nous avons déposées… Anecdote
sympa : c’est via cette plate-forme qu’une marque de prêt-à-
porter a pu repérer une groupe de musique finlandais et
négocier avec lui pour l’utilisation d’un de ses morceaux dans
une publicité !

Question « troll des licences » : pour Ziklibrenbib, vous
acceptez strictement des contenus libres (de type CC-By, CC-
By-SA, LAL, etc.) ou aussi des créations sous licences dites
de libre diffusion (avec des -NC et des -ND dedans)… et
pourquoi ?
Intimement nous sommes convaincus que le « vrai » libre est
celui qui est lié aux licences des logiciels libres et qui
s’affranchit de la nébuleuse clause NC et de la non moins
surprenante clause ND. C’est d’ailleurs pour cela que tous nos
contenus sont publiés sous licence CC-BY-SA et que lors des
journées de création musicale nous mettons en ligne la
« source », c’est à dire les enregistrements piste par piste.
Cependant, le libre dans son ensemble (toutes licences
confondues) constitue un pan de création important et mal
connu. La volonté est de faire connaître ce pan de création
notamment par la libre diffusion et la libre copie. Les
licences NC et ND permettent au minimum cela ! Et il faut bien
avouer qu’écarter les œuvres musicales placées sous ces
licences réduirait considérablement notre champ d’action. En
discutant avec les artistes, on se rend compte en effet que
beaucoup ont du mal à lâcher le côté « NC », et cette crainte
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que d’autres vendent leur musique à leur place peut se
comprendre. Quant au ND, certains restent attachés à
« l’intégrité de leur œuvre », mais cette considération peut
évoluer au fil du temps…

On ouvre l’open-bar Utopique ! Dans votre Contributopia à
vous, il y a quoi, ça se passe comment ?
Tous les musiciens abandonnent le copyright et adoptent les
licences libres en masse et avec enthousiasme   Au-delà de ça,
la place de l’artiste dans notre société actuelle est un
véritable problème. L’artiste devrait pouvoir vivre de son art
sans avoir à prendre en considération des finalités
marchandes. C’est quand même dommage d’en être réduit à
rémunérer le travail d’un artiste à travers la vente de son
œuvre, comme s’il n’était qu’un outil de production parmi
d’autres. Si le « métier » d’artiste était justement rémunéré,
les œuvres pourraient quant à elles vivre plus librement

Et comme souvent sur le Framablog, on vous laisse le mot de la
fin !
Merci beaucoup de nous avoirs lus… et n’oubliez pas de faire
vivre la musique libre, que ce soit en allant voir les
artistes en concert (Anga est actuellement en tournée dans 17
médiathèques), en participant à notre élection du titre de
l’année bien sûr, et en parlant de tout ça autour de vous !

Election titre de l’année Ziklibrenbib 2019 by Artistes divers

Raconteuses, raconteurs, à
vos claviers ! Graphistes,
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graphistes, à vos tablettes !
Voilà déjà bien longtemps qu’à Framasoft on ne se limite pas
au logiciel libre mais qu’on accueille avec plaisir tout ce
qui relève de la culture libre.

Grâce à Cyrille, qui nous l’a fait connaître et signe
l’article ci-dessous, voilà un bon bout de temps aussi que
nous aimons la plateforme Storyweaver : pour ceux qui ne le
connaissent pas encore, ce site indien offre de très
nombreuses ressources en « littérature jeunesse » comme on dit
à la médiathèque de votre coin, sous licence libre, creative
commons by.

Sur la plateforme Storyweaver vous pouvez :

     Lire des récits illustrés (Read) en français, en anglais
     et dans 151 autres langues. Le site annonce aujourd’hui
     : 12789 récits et 2 009 586 lectures ! Les histoires
     sont adaptées à divers niveaux de jeunes lecteurs ou
     lectrices, d’une grande diversité culturelle et
     géographique. On peut les lire sur grand écran, sur
     tablette, les télécharger en .pdf, se constituer une
     bibliothèque hors-connexion etc. On trouve même quelques
     histoires avec des animations en .gif !
     Écouter en lisant (Readalong). Pour l’instant des récits
     en anglais sont disponibles et agréables à écouter, on
     peut suivre le texte sur l’image un peu comme un
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karaoké. Excellent si vous avez l’intention d’initier
     vos jeunes enfants à une autre langue.

     Traduire (Translate) : la traduction s’effectue page par
     page avec une interface facile à prendre en main.
     N’hésitez pas à ajouter votre contribution à cette
     richesse partagée ! Ajoutez aux traductions de Cyrille
     et à celles de Goofy notamment.

Bandeau coloré CREATE (Créer) avec un marché en Inde,    quelques
étals de vendeuses de légumes ou fruits. Texte sur        l’image
(traduction) « Créer une histoire avec plus de 10 000    images »
et un bouton à cliquer « Créez une histoire maintenant   »

     Créer (Create) c’est-à-dire construire une histoire en
     associant images et textes. Une banque d’images est déjà
     disponible mais vous pouvez en ajouter d’autres bien
     sûr. Voilà une contribution bien sympathique qui sera
     appréciée d’un grand nombre d’enfants, y compris dans le
     monde si votre récit est traduit.

Cyrille vous explique justement les modalités du concours de
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création qui est lancé (plus que 10 jours !)

Concours de littérature de jeunesse
Le site Storyweaver a lancé depuis le 20 mars (le jour de la
journée mondiale du conte) et jusqu’au 20 avril son concours
annuel « Raconter, Remixer, Ravir » (« Retell, Remix and
Rejoice » en VO).

Le concours est ouvert à 10 langues et pour la première année
au français !

capture d’écran : l’annonce du concours sur Storyweaver

En quoi consiste le concours ?
Vous devez créer une histoire originale pour l’un de ces
niveaux

     niveau 1 : lecteurs ou lectrice débutant⋅e⋅s, phrases
     courtes, histoire de moins de 250 mots
     niveau 2 : lecteur ou lectrice plus à l’aise, histoire
     de 250 à 600 mots.

Les niveaux de lecture sont définis sur le site.

Pour illustrer votre histoire vous pouvez piocher dans la
banque d’illustrations du site .
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Capture d’écran : la banque d’images de Storyweaver

Ces images peuvent d’ailleurs être le point de départ pour
votre inventer votre histoire.

Personnellement, je vous conseille, si vous le pouvez, de
prendre des illustrations réalisées par le même artiste afin
de conserver une cohérence de style dans votre histoire.

Quels sont les thèmes retenus cette année
?
Quatre thèmes ont été choisis cette année. Comme ils sont
relativement larges, nul doute que votre histoire pourra
s’inscrire dans une de ces catégories.

Histoires de famille, d’amis et de quartier : histoires qui
explorent les relations des enfants avec la famille, les
ami⋅e⋅s et même les animaux domestiques, ainsi que leur
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environnement et leur voisinage.

Histoires drôles : thèmes qui utilisent l’humour pour raconter
une histoire et promettent de vous faire rire.

Histoires sportives : histoires qui impliquent de pratiquer un
sport et la communauté qui l’entoure. Connaissez-vous un
sportif ou une sportive inspirant⋅e qui mérite son histoire?
Nous écoutons !

Histoires d’école : La vie dans une école, les amitiés à
l’école, les enseignant⋅e⋅s, le temps passé à l’école et même
le déjeuner à l’école!

Que gagne-t-on ?
Trois finalistes gagneront des livres ainsi qu’une session
individuelle de conseil éditorial avec l’un des éditeurs
(attention, à mon avis, surement en anglais, à confirmer). Un
grand gagnant aura la chance de voir son livre ré-illustré.

Et si on ne fait pas partie des finalistes, on a le plaisir de
voir son histoire vivre en étant soit traduite, soit réadaptée
par d’autres personnes.

C’est parti !
Pour participer, il faut avoir plus de 18 ans et accepter de
placer son histoire sous licence libre.

Après avoir créé un compte sur le site, allez-y lancez-vous
dans votre première histoire sans complexe.

Une petite vidéo en anglais (attention c’est YouTube) est
disponible pour vous aider à inventer votre première histoire
:

S’il vous reste des questions,       vous   pouvez   écrire   à
storyweaver@prathambooks.org
Mobicoop : prenez part                                   au
covoiturage libre !
Mobicoop, la première plateforme gratuite et collaborative de
covoiturage, a lancé le 18 mars dernier la campagne Prenez
votre part, prenez le pouvoir ! afin d’ouvrir sa gouvernance à
celles et ceux qui souhaitent s’investir au sein de la
coopérative.

Mobicoop agit sur les domaines du covoiturage, de
l’autopartage entre particulier·ères et du transport
solidaire. Les services sont proposés sans commission et sont
basés sur les principes coopératifs. Et chez Framasoft, ces
principes nous parlent. Nous avons donc donné la parole à
Bastien Sibille, président de Mobicoop.

Bonjour Bastien ! Pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour ! Alors je me présente rapidement car Mobicoop est un
projet    coopératif     porté    par  des   centaines     de
coopérateur⋅rice⋅s et je pense que ma trajectoire personnelle
n’a pas grand intérêt ;-). Je suis engagé depuis 20 ans pour
développer les innovations sociales numériques. Président de
covoiturage-libre depuis 2015 et donc de Mobicoop depuis la
transformation de l’association en coopérative fin 2018. J’ai
beaucoup milité, depuis le début des années 2000, pour les
biens communs en général et pour le libre en particulier,
notamment à travers l’association Vecam puis l’association
internationale du logiciel libre.

Au fait : c’est quoi le problème avec BlaBlaCar ?

On pense qu’imposer une commission sur les trajets est
contraire à l’idée d’une mobilité vraiment écologique et
accessible à tou⋅te⋅s… Mais sinon on n’a pas vraiment de
problème avec Blablacar, notre horizon est beaucoup plus large
  ! Pour nous, se déplacer c’est naturel et partager son moyen
de mobilité un acte social simple. Avec le développement
actuel des plateformes (Uber, Drivy, etc), la mobilité devient
un business. Beaucoup de personnes en sont exclues (personnes
âgées, personnes handicapées, à faibles revenus, vivant sur
des territoires ruraux). Le double enjeu actuel fondamental de
la mobilité : la réduction des pollutions liées aux transports
par la réduction de l’usage de la voiture, et l’accessibilité
de toutes et tous à la mobilité, n’est pas suffisamment pris
en compte par ces modèles de plateformes numériques !

Que s’est-il passé ces deux dernières années pour que vous
deveniez Mobicoop ?

En 2017, après 6 ans de route, l’association a relevé deux
constats :
le covoiturage peut et doit être un bien commun, c’est-
     à-dire un service de transport au service de tou⋅te⋅s,
     dont les richesses doivent rester entre les mains de ses
     utilisateur⋅rice⋅s.
     l’offre de Covoiturage-libre devait s’améliorer, tant au
     niveau quantitatif (nombre de trajets) que qualitatif
     (expérience utilisateur⋅rice).

Pour aller dans ce sens, il fallait prendre le tournant et
devenir une coopérative pour une mobilité plus partagée :
partage de la gouvernance selon le grand principe 1 personne =
1 voix. Tout le monde peut prendre une part et devenir
acteur⋅rice pour une mobilité différente, vraiment écolo,
inclusive et solidaire.

Aujourd’hui, comment fonctionne concrètement Mobicoop ?

L’équipe s’est agrandie et on se développe autour de 3 axes :

     le covoiturage : toujours libre et sans commission, il
     sera bientôt possible de faire un don à la coopérative
     lors d’un trajet ;
     l’autopartage entre particulier⋅ère⋅s : mise à
     disposition de son véhicule pour quelqu’un⋅e qui n’en a
     pas. Le principe de Mobicoop reste en effet toujours de
     réduire le nombre de voitures !
     la mobilité solidaire : pour être vraiment inclusive,
     Mobicoop sait s’appuyer sur un grand réseau de bénévoles
     qui peuvent conduire des personnes exclues de la
     mobilité en raison de leur âge, santé, adresse, revenu…

La plateforme de covoiturage est en ligne et fonctionne grâce
à ses 350 000 utilisateur⋅rice⋅s. L’autopartage et la mobilité
solidaire sont en cours de développement. Et on a mis en place
une gouvernance coopérative la plus inclusive possible, avec
des modèles très participatifs (par exemple, tirage au sort
d’un membre du CA au sein de l’AG).

En quoi le fait que ça soit une SCIC (et d’ailleurs, c’est
quoi une SCIC ?) change-t-il quelque chose à l’affaire ?

Une SCIC c’est une Société coopérative d’intérêt collectif.
C’est un des statuts possibles pour une coopérative (les
autres sont les SCOP ou les coopératives de consommateurs par
exemple) et c’est celui qui nous correspond le mieux. Dans une
SCIC, les collectivités peuvent aussi devenir membres. L’objet
d’une SCIC est de fournir des services d’intérêt collectif qui
présentent un caractère d’utilité sociale : c’est le cas d’une
mobilité partagée, non ?

D’ailleurs, c’est quoi l’intérêt         de   devenir   membre
coopérateur⋅ices de Mobicoop ?

L’intérêt, il est d’abord social et écologique : on se bat
pour un autre modèle de développement des services de la
mobilité. Être membre Mobicoop, c’est surtout faire partie de
ce grand mouvement, initié par d’autres dans différents
domaines : la finance éthique, l’énergie, la consommation, les
médias… On fait notre part, et on invite tout le monde à
prendre une part ! On dit aussi que prendre une part, c’est
prendre le pouvoir : dans ce grand mouvement pour les biens
communs, on est plus directement lié⋅e⋅s aux décisions qui
nous concernent. Sur le principe 1 personne = 1 voix, chacun⋅e
a son mot à dire sur la gouvernance de la coopérative : lors
des assemblées générales, et même au Conseil d’Administration…

Et, donc, le code de Mobicoop est libre. Pourquoi avoir fait
ce choix ? Qu’est-ce que cela apporte ?

Ce choix était juste une évidence. Comment avoir une approche
coopérative sincère dans son ouverture à tous, tout en ne
permettant pas à n’importe qui de s’approprier et de
s’investir dans nos projets de logiciels ? La bataille de la
mobilité partagée est culturelle avant tout : passer de la
logique propriétaire sur son automobile à une logique de
commun. Avoir un code libre, ça nous apporte de la cohérence
dans cette bataille culturelle : nous promouvons une culture
des communs de manière systémique.

Quelle est la licence de ce code ? Croyez-vous qu’elle va
plaire à tonton Stallman ?

Notre code est en double licence AGPL/propriétaire. Tonton
Stallman râlerait forcément un peu… Mais c’est que nous
n’avons pas exactement les mêmes objectifs que la FSF. Notre
hiérarchie d’objectifs place en effet en premier l’impact
écologique et social visé par nos solutions de mobilité, et en
deuxième la nature libre de nos services. Le deuxième est un
moyen essentiel pour le premier, mais reste au registre des
moyens et pas des fins. Par prosaïsme, on ne s’interdit donc
pas de vendre du service à des clients qui voudraient une
plate-forme en code fermé. Deux raisons sous-tendent cette
idée : les ressources financières de ce client profiteraient à
la coopérative dans son ensemble et un client en plus c’est
toujours plus d’impact écologique et social et plus de pouvoir
pour notre position dans cette bataille culturelle de la
mobilité partagée.

Quels sont vos espoirs pour cette plateforme ?

Une mobilité partagée tout à fait libre : plus personne seul⋅e
dans sa voiture, plus personne bloqué⋅e chez soi, moins de
bagnoles, plus de rossignols !

S’attaquer à l’une des (rares) licornes françaises, c’est un
vrai pari ! Comment comptez-vous y arriver ?

On s’appuie sur une magnifique et grande communauté de 350 000
personnes qui résistent depuis 2011 ! Grâce à l’équipe élargie
des développeurs, nos services vont être très performants, et
surtout plus accessibles. On croit aussi que les gens sont
attirés par les alternatives aux quasi-monopoles qui dictent
leurs faits et gestes ! Enfin, le mouvement écolo actuel
prouve que l’enjeu est de plus en plus pris en compte dans les
décisions des gens. Et puis, chaque membre est responsable de
la coopérative… alors ce sera de plus en plus facile
On ouvre l’open-bar Utopique ! Dans votre Contributopia à
vous, il y a quoi et ça se passe comment ?

Dans notre Contributopia à nous, une bascule culturelle a
enfin été faite. Pour leur mobilité – comme pour le reste – la
majorité ne se perçoit plus dans un dualisme client d’un
fournisseur tout puissant ou propriétaire jouissant seul de sa
liberté, mais selon un nouveau référentiel usager⋅ère ou
contributeur⋅rice de trajets ou voitures partagées en commun
selon des règles équitables. De telles bascules ont déjà eu
lieu dans l’histoire. Avec Internet qui refaçonne en
profondeur nos imaginaires de collaboration, cette bascule
paraît tout à fait à portée de main. Et le logiciel libre,
précurseur dans cette résurgence des communs, a montré la voie
de longue date !

Et comme souvent sur le Framablog, on vous laisse le mot de la
fin !

Aujourd’hui, il est possible de Prendre sa part ! Pour ce
grand mouvement pour basculer vers la mobilité partagée,
rendez-vous sur http://lacampagne.mobicoop.fr ! Merci à
tou⋅te⋅s de partager cette campagne à vos connaissances :
ensemble, nous libérons la mobilité, parce qu’être mobile,
c’est être libre !

Khrys’presso du lundi 8 avril
2019
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour
découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la
semaine dernière.

Brave New World
     L’Australie a adopté une loi punissant les dirigeants de
     médias sociaux pour les contenus violents et illégaux à
     des peines de prison et des amendes (developpez.com)
     Comment la Chine a transformé une ville en prison
     (nytimes.com – en anglais) – voir aussi : Monde fantôme
     (logicmag.io – en anglais)
La Chine testerait des bandeaux « détecteur d’attention
» dans les écoles (siecledigital.fr)
Les entreprises chinoises ont laissé fuiter plus de 590
millions de CV via des bases de données en accès libre
(zdnet.com – en anglais)
Adoption de la directive européenne Droit d’auteur
(linuxfr.org)
La FTC donne le feu vert aux FAI pour bloquer et
ralentir tout ce qu’ils veulent, à la seule condition
qu’ils le déclarent (arstechnica.com – en anglais)
  Lors de l’abrogation des règles de neutralité du net,
  Ajit Pai, président de la Federal Communications
  Commission, et d’autres républicains avaient soutenu
  que les consommateurs n’auraient rien à craindre, car
  la Federal Trade Commission les protégerait contre les
 pratiques discriminatoires des fournisseurs de services
 Internet. Mais il n’y a jamais eu de bonne raison de
 penser que la FTC pourrait remplacer en quoi que ce
 soit la supervision des FAI par la FCC, ce qu’est venu
 confirmer le discours du président de la FTC, Joseph
 Simons, de la semaine dernière.

Pour info : Vous pourriez faire dévier le pilote
automatique d’une Tesla avec quelques autocollants sur
la route. (theregister.co.uk – en anglais)
Comment s’assurer que vous regardez bien les pubs sur
   mobile ? En scannant votre visage pardi !
   Le ciel va-t-il devenir un espace publicitaire géant ?
   (outthere.fr)
   Les médias sociaux liés à l’augmentation des troubles de
   santé mentale chez les adolescents (nbcnews.com – en
   anglais)

Spécial France
   SFR perd son marathon judiciaire contre Orange
   (zdnet.fr)
   4G : où en sont les réseaux des opérateurs télécoms ?
   (numerama.com)
   La loi sur la sécurité de la 5G reçoit l’approbation de
   la commission Défense (numerama.com) – voir aussi :
   Technologie 5G : la France dégaine la « loi Huawei », ou
   plutôt une « réponse technique et technologique à un
   problème technique et technologique » (developpez.com)
   Voitures autonomes, livraison par drone : que va
vraiment changer la 5G ? (sciencesetavenir.fr)
Jugement TGI de Paris du 7 mars 2019 sur le blocage de
Sci-Hub/LibGen (linuxfr.org) – voir aussi : La censure
de Sci-Hub et LibGen vue depuis le réseau RIPE Atlas
(remy.grunblatt.org) et Qui veut la peau de Sci-hub ?
(theconversation.com)
  Dans ce contexte géopolitique, le jugement du TGI est
  une péripétie. Le blocage est facile à contourner […].
  Surtout, Renater (le réseau des Universités qui est une
  infrastructure d’État) n’est pas affecté : on peut
  toujours accéder à Sci-hub à l’université ! En effet,
  les éditeurs n’ont pas porté plainte contre Renater. La
  situation ubuesque est donc que les FAIs sont condamnés
  par la justice à bloquer un site mais qu’il serait
  probablement illégal que Renater bloque ce même site.
 Le fait que Renater ne soit pas concerné laisse penser
 que les enjeux du procès sont plus médiatico-politiques
 que juridico-commerciaux. Les éditeurs adoptent la
 technique du coup de pression dans les négociations
 avec le gouvernement, plutôt que de caresser un espoir
 réel d’éradication de Sci-hub.

Directive droit d’auteur : la transposition en France se
précise (numerama.com)
Les députés déposent-ils plus d’amendements pour avoir
l’air actifs ? (liberation.fr)
Cédric O, un proche conseiller d’Emmanuel Macron au
secrétariat d’Etat au numérique (lemonde.fr)
Loi Fake News : Twitter refuse les campagnes politiques
en France, dont celle du gouvernement (nextinpact.com)
« Enseigner la mathématique, ça s’apprend ! » : les
écoliers français de plus en plus faibles en maths
(francetvinfo.fr)
Pour une «école de la confiance», vraiment ?
(liberation.fr)
Un chômeur sur cinq touche-t-il vraiment plus que son
ancien salaire ? On a décortiqué les chiffres de Muriel
   Pénicaud (francetvinfo.fr)
   Les 500 Français les plus riches ont capté 20 milliards
   de plus en 2017 qu’en 1980 (marianne.net)

Spécial Gilets Jaunes
   Acte XXI des « gilets jaunes » : des interdictions de
   manifester et    une   «   assemblée   des   assemblées   »
   (lemonde.fr)
   « Gilets jaunes », « lycéens » ou simples « passants » :
   la vie d’après des éborgnés (factuel.afp.com)
   Violences policières : L’ONU dans le viseur des
   éditocrates (acrimed.org)
   Coup d’arrêt judiciaire au fichage des manifestants
   (lepoint.fr)
   Loi anticasseurs : l’article le plus critiqué censuré
   par le Conseil constitutionnel (lemonde.fr) – voir aussi
   : Le Conseil constitutionnel censure l’interdiction
   administrative de manifester (liberation.fr)

Spécial GAFAM
   Google bloque les annonces qui aident à contourner la
   censure en Chine, décision « totalement indépendante »
   d’une tentative de rentrer dans ce pays (developpez.com)
   Un cadre de Google admet enfin au Congrès que Google
   nous traque même lorsqu’on désactive la localisation
   (pjmedia.com – en anglais)
Google dissout son conseil d’éthique de l’IA une semaine
à peine après sa mise en place suite à un mouvement
collectif d’indignation (developpez.com)
Amazon pourrait lancer ses propres AirPods équipés
d’Alexa (numerama.com)
Amazon envisage de lancer plus de 3000 satellites pour
offrir l’internet à haut débit dans les régions non
desservies et sous-desservies du monde (developpez.com)
Le brevet de ballons Amazon Prime Air décrit des drones
de livraison furtifs (slashgear.com – en anglais)
Amazon AWS : le guide complet du plus grand fournisseur
mondial de services en ligne pour les entreprises
(zdnet.fr)
Des millions de documents Facebook trouvés sur les
serveurs Amazon Cloud (bloomberg.com – en anglais)
Les quatre idées de Mark Zuckerberg pour réguler
Internet (nextinpact.com) – voir aussi : Zuckerberg
appelle à une régulation de l’Internet pour la
protection de la vie privée – Serait-ce une tentative
pour détourner le blâme de Facebook ? (developpez.com)
et Mark Zuckerberg ne parle pas au nom d’Internet
(eff.org – en anglais)
  Facebook a pu atteindre sa taille actuelle grâce, en
  partie, à l’absence de lois sur la protection des
  données lorsqu’il s’est développé. Imposer une norme
  unique aux entreprises et aux organisations de
  différentes tailles, avec des ressources différentes et
  à différents endroits, imposerait à ses concurrents
  potentiels un désavantage que Facebook n’a jamais eu à
  surmonter. Comme on pouvait s’y attendre, la vision de
  Zuckerberg en matière de réglementation de l’Internet
  fait passer les intérêts commerciaux de Facebook avant
  ceux de ses concurrents potentiels.

Facebook demande le mot de passe de courriel des
nouveaux utilisateurs comme étape supplémentaire de
vérification de compte (developpez.com)
Apple est déjà en mesure de respecter le droit à la
réparation (motherboard.vice.com)
Microsoft annonce qu’il va fermer son service de livres
électroniques et confisquer les bibliothèques de ses
clients (boingboing.net – en anglais)
 C’est toute la différence entre les supports
 verrouillés par DRM et les supports libres. J’ai acheté
 beaucoup de MP3 au fil des ans, des milliers d’entre
 eux, et bon nombre des détaillants chez qui je les ai
 achetés n’existent plus depuis longtemps, mais j’ai
 toujours les MP3. De même, j’ai acheté beaucoup de
 livres dans des librairies qui ont depuis disparu et
 même dont les éditeurs ont disparu, mais je possède
 toujours ces livres. […] L’idée que les livres que
 j’achète puissent être relégués à une putain de licence
 de logiciel est la chose la plus grotesque et la plus
 horrible qu’il soit possible d’imaginer : si
l’industrie de l’édition avait délibérément entrepris
    de détruire tout sens de la valeur intrinsèque,
    porteuse de civilisation, des œuvres littéraires, elle
    n’aurait pu faire un meilleur travail.

   Cf à ce propos : Où télécharger des ebooks sans DRM ?
   (lettresnumeriques.be)

   Windows Virtual Desktop : la fin des ordinateurs de
   bureau ? (computerworld.com – en anglais)
     Je suis assez âgé pour me rappeler comment le PC a tout
     changé. Auparavant, les utilisateurs d’ordinateurs
     dépendaient de systèmes de partage de temps et de
     terminaux idiots, et c’étaient les entreprises ou les
     écoles qui possédaient la puissance de calcul
    centralisée qui prenaient toutes les décisions.
    Ensuite, nous avons tous disposé de notre propre
    puissance de calcul directement sur nos bureaux, et
    nous pouvions en faire ce que nous voulions.
    L’arrivée de la version bêta de Windows Virtual Desktop
    est un signe avant-coureur de la fin de l’ère du PC.
    Nous sommes sur le point de faire un grand pas en
    arrière vers ce passé centralisé/contrôlé.

Spécial 1er avril : des poissons et
des autres
   Mounir Mahjoubi abandonne la course à la mairie de Paris
   pour rejoindre Amazon (maddyness.com)
   Politique: Facebook et le gouvernement français pour une
   collaboration   dans   le   fichage   des   citoyens   (lea-
   linux.org)
L’ultime challenge LinuxFr.org (linuxfr.org)
   Le bandeau mis sur le site de NextInpact
   Au revoir vi: les distributions GNU/Linux cessent leur
   support (hackaday.com)
   Liste de poissons d’avril 2019 (linuxfr.org)
   « Poisson d’avril » : Apple et Google News ont mis en
   avant de fausses informations créées par des médias
   sérieux (numerama.com)
   La blague de Discord pour le premier avril ne s’est pas
   passée comme prévu (numerama.com)
   Du trop au faux. Chronique d’un premier avril 2019.
   (affordance.info)

Les autres lectures de la semaine
   La généralisation de la reconnaissance faciale est-elle
   inévitable ? (internetactu.net)
   De la consommation de masse à la distribution de masse
   (maisouvaleweb.fr)
   « L’entreprise est devenue un lieu totalement absurde,
   vide de sens » (usbeketrica.com)
Google, c’est comme la cigarette : c’est votre choix
mais il impacte les autres (ladn.eu)
Elle veut casser les GAFAM… vraiment ? (framablog.org)
La trahison des politiques. Ou pourquoi Christophe
Castaner est une grosse pipe (affordance.info)
  […] la question de l’euphémisation de la langue figure
  parmi mes causes de colère les plus violentes. C’est
  pour moi la pire des brutalités que de vouloir tordre
  le réel, tordre l’évident, pour le faire entrer dans
  une gangue asservie aux intérêts de quelques-uns et,
  surtout, au détriment de tant d’autres. C’est peut-être
  pour cela que 1984 est l’un des rares ouvrages que je
  peux relire en boucle. Peut-être pour cela que la
  description du mal qui y est fait à la langue me semble
  toujours aussi intolérable qu’indépassable.

De l’hypothèse de la documentation comme technique de
résistance et du wiki comme objet de ces résistances
(sens-public.org)
Les prestataires du revenu de base connaissent moins
d’insécurité financière (kela.fi – en anglais)

WIFI4EU ce sera sans nous (blog.scani.fr)
Conscience des machines : et si nous faisions fausse
   route ? (usbeketrica.com)
   La conscience est-elle une bataille entre vos croyances
   et vos perceptions ? (aeon.co – en anglais)
   Les Furtifs : un nouvel univers philosophique d’Alain
   Damasio (2/2) (usbeketrica.com)

Les BDs/graphiques/photos                        de        la
semaine
   Text Editor Ecumenism (borjasotomayor.threadless.com)
   Cyberdéfense
   Batman
   Retour à la raison (commitstrip.com)
   Inégalités
   Poissons
   Grand débat
   Macron en Corse
   Loi Blanquer = Danger (emmaclit.com)
   Taxe sur le numérique
   Taxe carbone
   Small gov
   End of May
   Day Not Found
   Bundle
   Fuel (lunarbaboon.com)

Les vidéos/podcasts de la semaine
   «Le logiciel libre face à l’informatique» – Richard
   Stallman – Vendredi 29 Mars 2019 – ISTIC Rennes France
   (videos-libr.es)
   Reconnaissance faciale : la surveillance au coin de la
   rue (franceculture.fr)
   Des billets de train via Facebook : vers une révolution
   du e-commerce ? (franceculture.fr) – à retrouver
également sur le PeerTube de La Quadrature du Net
   (video.lqdn.fr)
   Député : à quoi tu sers ? (franceinter.fr)
   Présentation des armements des forces de l’ordre
   (peertube.parleur.net – attention, images pouvant
   choquer)
   Fais-le toi-même ! (7/8) – Résister (arte.tv –
   disponible du 16/03/2017 au 28/04/2019)
   Pourquoi passe-t-on notre temps à tuer dans les jeux
   vidéo ? (usbeketrica.com)
   Spring – Blender Open Movie (peertube.social)

Les autres trucs chouettes de la
semaine
   Nothing2Hide publie son guide de protection numérique
   sous licence libre (nothing2hide.org)
   Les écrans publicitaires vous espionnent, mais vous
   pouvez les embrouiller (ladn.eu) – il suffit d’aller sur
   la page du projet et de copier la page retency.html pour
   la mettre sur votre site perso : par exemple, chez moi,
   c’est https://chez.khrys.eu/retency.html
   Se passer de Google, Facebook et autres Big Brothers 2.0
   #2 — Le courriel (linuxfr.org)
   Court-circuiter Youtube… en attendant que PeerTube
   mûrisse ? (ecritureetpublication.wordpress.com)
   Alternative textuelle : le guide ultime (ou comment
   renseigner correctement l’attribut « alt » –
   axesslab.com, en anglais)
    Une alternative textuelle est une description d’image
    pour les personnes [ou outils] qui, pour une raison
    quelconque, ne peuvent pas voir cette image. Entre
    autres, c’est une aide pour :
    – les personnes mal voyantes
    – les personnes qui ont désactivé les images pour
    enregistrer des données
– les outils de recherche
       Le premier groupe – les personnes mal voyantes – est
       sans doute celui qui bénéficie le plus de l’alternative
       textuelle. Ces personnes utilisent un lecteur d’écran
       pour naviguer sur le Web. Le lecteur d’écran transforme
       l’information visuelle en parole ou en braille. Pour ce
       faire, il est nécessaire que les images de votre site
       Web comportent des alternatives textuelles.

     Tuto    :  «   Apprenez     les  hiéroglyphes     !   »
     (zestedesavoir.com)
     Festival Pas Sage en Seine, du 27 au 30 juin 2019 : dès
     maintenant, et jusqu’au 15 avril 00h 00, proposez vos
     conférences et vos ateliers !
     Khrys’presso, une revue des actualités (linuxfr.org) :
     on parle du Khrys’presso dans Linuxfr !

Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie
Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces
« Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Elle veut casser les GAFAM…
vraiment ?
Le rejet des GAFAM fait son chemin y compris dans leur fief,
aux U.S.A, pourrait-on se réjouir en constatant par exemple
que Google est mis à nu (article en anglais) par le Comité
judiciaire du Sénat des États-Unis.

Il est même question à la fin de cet article de protéger par
des lois et d’encadrer plus strictement les usages numériques
des mineurs. Quelque chose serait-il en train de changer au
pays de la libre-entreprise ?

On pourrait de même se réjouir de voir Elizabeth Warren, une
candidate démocrate à la présidence et farouche opposante de
Trump, publier un appel récent au titre ravageur et
programmatique : « Voici comment nous pouvons briser les Big
tech ».

Cependant, comme va l’exposer de façon documentée Christophe
Masutti ci-dessous, il y a loin de la critique des GAFAM
qu’elle articule à la remise en question du système libéral
qui pourrait en être la conséquence logique…

Casser les GAFAM… et recommencer
par Christophe Masutti
Dans les années 1970, l’économiste américaine Susan Strange
théorisait l’économie politique des États-Unis relativement
aux intérêts de marché. Elle démontrait dans ses travaux
comment la stabilité économique des États-Unis ne dépendait
pas du seul pilier des intérêts territoriaux assurés par leur
puissance militaro-financière.

Les jeux se jouaient à la fois sur les marchés intérieurs et
extérieurs : conditions d’accès aux marchés, production de
produits     financiers,     investissements     et   firmes
multinationales. Elle identifiait plusieurs couches
structurelles sur lesquelles devait reposer toute velléité
impérialiste, c’est-à-dire la construction de plusieurs types
d’hégémonies. La plupart d’entre elles dépendaient à la fois
de grandes entreprises et de l’organisation des créneaux
économiques que le pouvoir politique américain était capable
de dessiner (imposer) sur le globe.

Aujourd’hui, nous connaissons bien évidemment nombre de ces
structures et en particulier les structures de la
connaissance, celles qui reposent pour l’essentiel sur les
technologies de l’information et de la communication et qui
sont maîtrisées en grande partie, voire en totalité, par des
firmes américaines. Pour ce qui concerne Internet : Google-
Alphabet, Amazon, AT&T, Microsoft, etc. (du côté chinois, le
même jeu est en train de se dérouler et il importe de ne pas
le perdre de vue).

Les processus qui ont permis l’émergence de ces firmes
hégémoniques ne se résument pas uniquement aux pratiques de
ces dernières. Leur manque d’éthique, l’organisation savante
du vol de nos données personnelles, les implications de cette
industrie de la data sur nos libertés d’expression, nos vies
privées et la démocratie, ne sont pas la recette unique de
leur position dominatrice.

On pourrait éternellement disserter sur ces pratiques,
démontrer à quel point elles sont néfastes. Il n’en demeure
pas moins que si la situation est telle, c’est parce que des
stratégies structurelles sont à l’œuvre. Il s’agit de
plusieurs pouvoirs : l’état de guerre permanent orchestré par
les États-Unis depuis la fin de la Guerre du Vietnam, la
transformation ultra-technologique de l’économie financière,
les contraintes de marché imposées aux peuples (et pas
seulement ceux des pays défavorisés) par des accords iniques,
et enfin les technologies de l’information (depuis au moins
l’histoire naissante des communications câblées, et à travers

tout le XX e siècle). Ces éléments constituent ce que le
sociologue et économiste John B. Foster et l’historien des
médias Robert W. McChesney appellent le capitalisme de

surveillance 1 , c’est à dire le résultat de ces stratégies
hégémoniques et dont la puissance de surveillance (et donc de
contrôle) est assurée par les GAFAM (mais pas seulement).

Il reste néanmoins un point crucial : la question des
monopoles. Lorsqu’une économie a tendance à se retrouver
sclérosée par quelques monopoles qui assurent à eux seuls de
multiples secteurs d’activité (rappelons la multiplicité des
activités de Google-Alphabet), et couvrent une grande part des
capitaux financiers disponibles au détriment de la dynamique

économique2, le problème de ces monopoles… c’est que l’économie
politique à l’œuvre commence à se voir un peu trop bien.

Quels que soient les partis au pouvoir aux États-Unis, c’est
cette politique qui a toujours primé. L’effet de ce
conditionnement se fait sentir y compris chez les plus
audacieux intellectuels. Les plus prompts à critiquer les
pratiques sournoises des GAFAM le feront toujours au nom des
libertés des individus, au nom de la vie privée, au nom du
droit, mais très peu d’entre eux finissent par reconnaître
que, finalement, c’est une critique du capitalisme qu’il faut
faire. Y compris, et surtout, une critique des principes
politiques qui encouragent les stratégies hégémoniques.

Lorsque le capitalisme et le libéralisme sont considérés comme
les seuls systèmes capables de sauvegarder la démocratie, on
en vient à des poncifs. Il me revient par exemple ce refrain
stupide du milieu des années 1990, où l’on répétait à l’envi
que là où McDonald s’installait, la paix s’installait. La
démocratie a peu à peu été réduite à la somme des libertés que
chacun peut exercer dans un marché capitaliste, c’est-à-dire
un marché où les biens finissent toujours par être détenus par
quelques-uns, détenteurs de fait du pouvoir politique.

Cette difficulté à penser la démocratie autrement qu’à travers
le prisme libéral, est parfaitement illustrée par le récent

ouvrage de Shoshana Zuboff3. Cette dernière démontre avec brio
comment les stratégies des Gafam et consorts se révèlent être
un hold-up sur nos vies et donc sur la démocratie. Elle
décortique de manière méthodique la manière dont ces pratiques
modifient nos comportements, modèlent le marché et nous
privent de notre autonomie. Comprendre aussi : notre autonomie
en tant qu’agents économiques, nos libertés de choix et de
positionnement qui font le lit d’une certaine conception d’un
marché redistributif fondé sur la concurrence et l’échange. En
somme les monopoles cassent ce marché, brisent le contrat
social (celui d’Adam Smith plus que celui de Rousseau) et
brisent aussi l’équilibre libéral sur lequel est censé reposer
un capitalisme qui dure, celui fondé sur la propriété privée,
etc.

Peu importent finalement les solutions alternatives, y compris
libérales, que l’on puisse opposer à ces modèles : si S.

Zuboff ne parvient pas à aller au bout de sa démonstration4,
c’est qu’elle ne critique que les mécanismes économiques et
techniques du capitalisme de surveillance et se refuse à
admettre qu’il s’agit d’une économie politique dont il
faudrait analyser les principes et les remplacer.

Toutes ces considérations pourraient en rester au stade du
débat d’idées. Ce n’est pas le cas. Les conceptions politiques
qui ont permis justement l’émergence des monopoles américains
du Web et leur hégémonie semblent avoir la peau bien plus dure
qu’on ne le pensait. Cela alors même que leurs effets sur les
libertés sont pointés du doigt. Tout se passe comme si la
seule cause à défendre n’était qu’un credo libéral et pas
n’importe lequel.

La candidate du parti démocrate , résolument opposée à D.
Trump pour les prochaines élections présidentielles de 2020,
publiait récemment par l’intermédiaire de son équipe sur la
plateforme Medium.com un article au titre apparemment

incisif : « Here’s how we can break up Big Tech« 5 (« Voici
comment nous pouvons briser les Big tech »). La guerre au
capitalisme de surveillance est-elle officiellement déclarée
aux plus hauts niveaux des partis politiques ? Cette ancienne
conseillère de B. Obama, dont les positions publiques et
acerbes à l’encontre des requins de la finance mondiale lui
ont valu une certaine renommée, a-t-elle trouvé le moyen de
lutter contre les inégalités sociales et financières que
créent les modèles économiques des Big Tech ?

En fait, non. Son texte est l’illustration des principes
énoncés ci-dessus même si le constat a le mérite d’être
lucide :

 Les grandes entreprises technologiques d’aujourd’hui ont trop
 de pouvoir – trop de pouvoir sur notre économie, notre
 société et notre démocratie. Elles ont écrasé la concurrence,
 utilisé nos renseignements personnels à des fins lucratives
 et faussé les règles du jeu contre tout le monde. Ce faisant,
 elles ont nui      aux   petites   entreprises   et   étouffé
 l’innovation.

À lire Elizabeth Warren, les outils de régulation économique
se résument en fait à l’organisation d’un espace concurrentiel
libre et non faussé. Son argumentation est intéressante : si
les grands monopoles en sont arrivés là, c’est parce,
profitant d’un manque de régulation, ils ont roulé les
consommateurs. Ces derniers seraient les dindons de la farce,
et se retrouvent après tant d’années les instruments
involontaires du pouvoir des GAFAM.
Elizabeth   Warren,   qui   semble   trop   agressive   au
   milliardaire Warren Buffet, veut-elle vraiment en finir
   avec les GAFAM ? Photo Edward Kimmel (CC BY-SA 2.0)

La posture d’E. Warren est alors très confortable : elle
réfute d’emblée l’idée que l’apparition de ces monopoles est
le fruit d’une politique hégémonique (celle qui favorisait
justement l’apparition de monopoles américains à l’échelle du
globe) menée tant par les démocrates que par les
conservateurs. Au contraire : c’est sur les individus
uniquement, et à leur détriment, que se seraient bâti ces
monopoles. Dès lors c’est en libérateur que le parti démocrate
pourra intervenir, avec E. Warren à sa tête, pour défaire les
liens des individus et leur rendre leur vie privée, leurs
droits et, carrément, une vraie démocratie.

Cela dit, comme nous l’avons vu, cette démocratie ne s’exerce
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