59 Journal de l'adc Association pour la danse contemporaine Genève - ADC Genève
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janvier — mars 2013 — adc / association pour la danse contemporaine — salle des eaux-vives — 82 − 84 rue des eaux-vives − 1207 genève 59 Journal de l’adc Association pour la danse contemporaine Genève Les lumières de la danse — focus Supergenf — à l’affiche dossier Evelyne Castellino — Fabrice Lambert — Rachid Ouramdane — Maud Liardon — Eugénie Rebetez P.P. 1207 Genève
2 / carte postale / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 / 3 Dossier Focus 4 -8 26 - 29 Eclairez maintenant Supergenf ! Sur les scènes de danse, que l’on s’arrête sur elle. Lors des Journées de danse la lumière se conçoit Hélène Mariéthoz donne contemporaine suisse, dix comme une matière, se dans ce dossier la parole compagnies genevoises se pense parfois en amont de à ceux qui la font. retrouvent parmi les quinze la chorégraphie et sélectionnées. Décryptage s’envisage même comme par Cécile Dalla Torre. une installation. Pas de doute, la lumière mérite A l’affiche Bus, livres, chronique Histoires de corps Edito La carte postale reçue à l’adc le 5 novembre 2012 10 - 11 22 - 23 30 Pas un geste, trois ! Roi fatigué… les bus en-cas une danseuse En page 30 de ce numéro, « Histoires de corps » vous fait Evelyne Castellino de l’adc se raconte en trois découvrir trois mouvements de Susana Panades Diaz. mouvements : Susana est la sixième interprète à s’être prêtée au jeu de la 12 - 13 les dernières Susana Panades Diaz séance photo et de la mise en mots d’un geste pour cette Faux mouvement acquisitions rubrique consacrée depuis deux ans au danseur. Fabrice Lambert du centre de Avant de concevoir « Histoires de corps », nous avons documentation Mémento imaginé d’autres formules. Le long entretien aurait permis de dessiner un parcours : la vocation précoce, la formation, 14 - 15 de l’adc 31 les auditions, le premier emploi. Le reportage aurait été da- Exposition universelle lieux choisis en vantage ancré dans le présent : 24 heures dans la peau d’un la chronique Rachid Ouramdane Suisse et France danseur, l’exercice de yoga du matin, ce qu’il mange au dî- sur le gaz ner, son training au studio et ses douleurs musculaires… de Claude Ratzé voisine Non, trop anecdotique, trop cliché. Alors ? 16 - 17 Commencer par le commencement. Pourquoi se pen- Mash up cher davantage sur le danseur ? Pour lui donner plus de vi- Maud Liardon sibilité bien sûr (il est encore trop souvent caché derrière le Carnet de bal nom du chorégraphe), mais pas seulement. Les histoires 18 - 19 que le corps raconte, c’est cela qui nous intéresse. Pour la Encore 24 - 25 rubrique, la méthode est donc posée. Gregory Batardon que font les photographie, tandis que le danseur explique. Il détaille ses Eugénie Rebetez mouvements, ce qu’ils signifient et ce qui se passe lorsqu’il danseurs genevois les réalise. et autres nouvelles C’est un défi difficile que de rationaliser par les mots ce de la danse qui n’est pas forcément transmissible. La parole, qui consti- tue ici l’interface entre la densité d’une expérience corpo- Chorégraphie dans la pampa — Common dream © Gabriel Orozco, fotofolio 1996 relle et la possibilité d’en rendre compte, peut sembler im- puissante. Pourtant, la matière recueillie est conséquente. A partir de quelques mouvements, on découvre une corpo- réité singulière, mais aussi comment les corps sont traver- sés par des courants de pensée, des idéologies, des rap- ports de force. Chaque danseur dessine et fait vivre un monde, déploie une géographie imaginaire autant que phy- sique. Ainsi, les univers poétiques des interprètes sollici- Association pour la danse Daniel Kunzi, Aloys Lolo, tés, acheminés par la danse, sont dans cette page comme contemporaine (adc) Hélène Mariéthoz, Rue des Eaux-Vives 82−84 Gérard Mayen, Claude Ratzé, autant de fictions perceptives. 1207 Genève Cécile Simonet. Anne Davier tél. +41 22 329 44 00 Graphisme : Silvia Francia, blvdr fax +41 22 329 44 27 Impression : SRO Kundig info@adc-geneve.ch Tirage : 8’500 exemplaires www.adc-geneve.ch janvier 2013 Prochaine parution : avril 2013 Responsable de publication : Ce journal est réalisé sur Claude Ratzé du papier recyclé. Rédactrice en chef : Anne Davier Couverture : Yann Marussich dans Comité de rédaction : Glassed, performance programmée Caroline Coutau, Anne Davier, dans les prochaines Journées Thierry Mertenat, Claude Ratzé de danse contemporaine suisse Secrétariat de rédaction : (page 25) et en couverture Manon Pulver du livre Notes d’inemploi (de la performance) (page 22) Ont collaboré à ce numéro : Photo : Gregory Batardon Gregory Batardon, Cécile Dalla Torre, L’ADC bénéficie du soutien de la Ville de Anne Davier, Julie Decarroux-Dou- Genève et de la République et canton goud, Martine Jaques-Dalcroze, de Genève.
4 / dossier / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 5 Dossier Eclairez maintenant ! Les mots sont rares et les phrases courtes pour dire la lumière. Sur les scènes de danse elle vit pourtant une révolution et mérite qu’on s’arrête sur elle. Parole à ceux qui la font «À propos de lumière, par- lons de climat plus que d’ambiance, de mouve- ment plus que d’effet, rent dépouillement camoufle un travail sur l’espace et la lumière réalisé par Ann-Veronica Janssens, une architecte de la lumière parmi affaire d’intuition, de sensibilité, d’écoute. C’est une « écriture » comme la chorégraphie. La lumière est porteuse de sens et souvent d’ombre plus que de lumière, et de les plus innovantes de la décennie, on n’y prend pas garde. Elle donne magie plus que d’esthétique 1. » dans la ligne des artistes de « Light au spectacle sa couleur morale, Françoise Michel, conceptrice lu- and Space ». esthétique, poétique, politique. » mière d’Odile Duboc et figure de proue de l’éclairage de la danse en Et la lumière devint matière Yves Godin, créateur lumière France invite par ces mots à repen- La frontière est poreuse entre les très présent sur les scènes dès les ser les définitions et paradigmes de éclairagistes de scène et les ar- années 90 dit, lui, ne pas travailler la lumière qui occupent le champ de tistes issus de « Light and Space », « pour la danse, mais avec la danse ». l’art depuis les années 60. mouvement né en Californie dans L’expérience de ces années-labora- Neuf tubes, dispositif de Victor Roy pour Diffraction de Cindy Van Acker, 2011. Photo : Louise Roy les années 60 avec Doug Wheeler, toires qu’il traverse avec Rachid Extérieur jour James Turrell et Anthony McCall. Ouramdane, Boris Charmatz, Em- Dans la littérature consacrée à Les découvertes en physique, l’évo- manuelle Huynh et Vincent Dupont l’œuvre d’Anne Teresa De Keers- lution technologique et les recher- fait exploser l’idée d’une unité entre maeker, il est essentiellement ques- ches en physiologie de la percep- danse et lumière. Chez lui, la lu- Beaux-Arts, toutes les pièces de cette pièce : « Múa signifie danse du spectateur est constamment tion de musique pour dire l’inspira- tion ouvraient à ces artistes un mière est autonome. Même si inti- naissent à partir d’un espace par- en vietnamien. Emmanuelle était rappelée, avec une certaine radi- tion et l’essence de ses créations. champ d’investigation et de liberté. mement liés aux autres éléments ticulier. Il y réunit sa famille, dont partie au Vietnam, son pays d’ori- calité qui divise (c’est saisissant Pendant ses trente ans de création Depuis, la lumière est un matériau en présence — corps, sons, pensée, Caty Olive qui assure par ses lu- gine, et souhaitait travailler dans la et/ou insupportable). Le procédé, pourtant, la lumière a été un parte- plastique à part entière, on lui re- temps — il n’est pas rare que ses mières une « présence musicale pénombre. On parlait d’un retour il est vrai, aiguise la perception, par- naire de scène déterminant. Le duo connaît son pouvoir d’altérer la per- dispositifs précèdent l’idée d’une du regard ». Et lorsqu’avec Jérôme à l’essentiel. J’ai radicalisé vers un fois jusqu’au malaise. mécanique de Fase créé en 1982 ception du temps. Ses possibilités création. Un renversement rendu Bel, Boris Charmatz et Christian noir traité comme une matière, puis L’expérience du noir sur scène sur la musique répétitive de Steve semblent infinies et déferlent sur possible par les changements de Rizzo, le décor, le costume et la mu- enlevé de plus en plus pour pro- marque une étape. D’autres sont en Reich prend corps et sensualité les scènes de danse qui connais- structure et de fonctionnement des sique sont congédiés, que reste-t- duire des images, entre le réel et le cours ou annoncées, dont l’utilisa- avec les ombres des deux dan- sent leur propre révolution. compagnies qui se mettent en il ? Le corps (nu) et la lumière. mental. ». tion récente des capteurs ou du led seuses projetées sur le fond de Dans les années 80, la nouvelle place ces années-là. On se consti- L’irruption du noir sur les scènes qui transformeront encore la danse scène. En Avignon, En Atendant danse française s’empare de ses tue en familles, les rapports affectifs L’œuvre au noir impose du même coup la puis- avec qui la lumière partage l’espace, (2011) est dansé au crépuscule, qualités propres d’évocation, de et affinités artistiques prédominent Mais en 1995, Múa plonge le spec- sance de la lumière. Avec Umwelt le corps, le mouvement, le temps et puis Cesena (2012), à l’aube. Le dis- confort ou de séduction, use de son sur la hiérarchie traditionnelle, qui tateur dans la nuit. Trente minutes et Salves, et jusqu’à Nocturnes et le silence. Hélène Mariéthoz positif en plein air est sobre et la pouvoir sur les états physiques ou place le chorégraphe en amont de d’obscurité, de laquelle émergent le son utilisation d’images zootropes, chorégraphie évolue sur les temps de conscience, de sa faculté à la création. Dans la conception corps et la danse d’Emmanuelle Maguy Marin imagine des choré- 1 Françoise Michel in Odile Duboc, coll. arts chorégraphiques : l’auteur dans solaires. « L’espace est ce qu’il est, libérer l’imaginaire et l’émotion. sont sollicités danseurs, créateurs Huynh. Expérience éprouvante ou graphies où la lumière d’Alexandre l’œuvre, Armand Colin, 1991. explique Anne Teresa De Keers- Pour Françoise Michel, la lumière lumière et son, voire tout le reste tension éblouissante, le souvenir Beneteaud sectionne les scènes, 2 Interview dans Le Soir de Jean-Marie Wynants, maeker, on ne va pas commencer à se développe au service du mouve- de la distribution. Pour Christian d’un noir total reste ancré dans la où le noir bouillonnant d’activités 31 août 2012. l’embellir ou le cacher 2. » Cet appa- ment. « Créer de la lumière est Rizzo, venu à la danse après les mémoire. Yves Godin est co-auteur et de bruit inquiète. La perception
6 / dossier dossier / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 / 7 Les lumières teau. Le défi est de taille. Aucune construisent et le portent, mettant chambre de la Villa ne présente un le visiteur « au cœur des percep- de la villa semblant de scène, aucun pen- tions, dans un état de connexion à La lumière fait-elle spectacle ? drillon, un matériel technique à in- la lumière proche de celui que je Que devient l’installation venter et des fenêtres à chaque mets en jeu quand je le fais pour la lumière quand elle sort paroi. Evidemment pas de drama- scène. » Avec Daniel Demont, l’ex- de scène ? turgie, la carte est blanche. périence sera physique et tempo- Quatre allumés ont répondu Ici, pas de chorégraphe. L’artiste relle, tandis que Jonathan O’Hear avec curiosité à la proposition observe la position virtuelle du invite le visiteur à plonger dans l’œil d’une exposition à la Villa spectateur en premier lieu. L’effet de l’éclairagiste. De toute évidence, Bernasconi à Lancy. de la lumière sur lui, sa manière quand la lumière s’expose, le d’occuper l’espace. L’objet lumi- corps entre en scène. HM Présenter la lumière de scène pour neux encore inexistant est déjà qu’elle restitue le mouvement à elle adressé. On tient compte de son re- Exposition « Lumière(s) » seule, lui donner un statut de mé- gard, de sa taille, du passage qu’il du 30 janvier au 17 mars moire, éprouver son autonomie, la prendra, de la meilleure place où il réalisée dans le cadre du festival Antigel confirmer comme œuvre ou sortir pourra imaginer. Les corps des Vernissage le mardi 29 janvier à 18h de l’ombre son auteur, la démarche spectateurs sont chorégraphiés. Exposition ouverte de mardi à dimanche présente de multiples entrées. Da- Victor Roy les place au centre de de 14 h à 18 h niel Demont, Yves Godin, Jonathan ses installations comme pour Buvette et visites volantes les dimanches O’Hear et Victor Roy offrent une va- un performer. Yves Godin réalise Villa Bernasconi riété de réponses qui mettent un dispositif sur une base d’ar- infos : 022 794 73 03 www.villabernasconi.ch toutes le visiteur au centre du pla- chives d’images qui le hantent, le Opéra ampérique, dispositif et photographie de Yves Godin, 2011 personnes qui disent aimer les acci- yeux restera son maître mot. Il réa- dents sur scène. Foofwa les utilise lise son premier éclairage de spec- La lumière de Yves Godin à être vues par le spectateur. Il goût. Certaines lumières sont Jonathan O’Hear vraiment. » Daniel Demont tacle en plein air — deux hectares de Fidèle compagnon des choré- m’arrive de faire des lumières où la moches mais justes. Aatt enen tio- Après une formation cinéma et vi- Depuis sa rencontre avec Fabienne plateau et deux cent cinquante ca- scène offre graphes Vincent Dupont, Boris question de ce qui est vu n’est pas non (1996) proposait une mise à nu déo à Vancouver, Jonathan O’Hear En 2009, Jonathan O’Hear in- Berger qui lui fait découvrir la danse valiers — avant de se roder sur des Charmatz, Rachid Ouramdane et centrale, où la question est plutôt du regard, et la lumière y était crue. travaille en tant que designer lu- vente un partenaire absent pour en 1987, Daniel Demont participe scènes plus réduites. « On apprend une multitude Emmanuelle Huynh, Yves Godin “ comment la lumière amène à dan- Herses (une lente introduction) mière-vidéo avec entre autres Musings, duo solitaire de Foofwa aux créations de Gilles Jobin et La travaille avec plusieurs musiciens ser ou à ne pas danser ? ” Je ne ré- (1997) était une mise à plat. Les Foofwa d’Imobilité, Marie-Caro- d’Imobilité. « Foofwa voulait parler Ribot, ainsi qu’à celles de Yann Ma- « La lumière trompe d’approches, et artistes visuels. Il a une double fléchis plus en termes d’image mais plaques de tôles au sol m’ont ins- line Hominal et Prisca Harsch. de l’absence de Merce Cunningham. russisch. Il est responsable tech- les perceptions » activité d’éclairagiste de scène et en termes de mouvement, celui in- piré des lumières posées par Jonathan O’Hear nourrit pour la Je voulais une ombre qui danse nique du théâtre l’Arsenic à Lau- que trois regards de créateur d’installations lumière terne à la lumière et celui qui terre, très dures, qui sculptent les scène une réelle fascination. « J’y ai avec lui. J’ai imaginé un système sanne. Il met à disposition de la pour des espaces d’art. prend corps entre le spectateur et corps d’une manière qui ne me trouvé une transposition poétique matriciel, une grille de 48 projec- scène l’ingéniosité technique de beaucoup avec les petites compa- viennent éclairer Venu à l’éclairage de scène par plaît pas, mais évoquent un cata- de la lumière qui faisait défaut au teurs éclairant verticalement des ses dispositifs lumineux et sa gnies et les petits budgets : l’éclai- la danse au tout début des années « Certaines lumières logue d’autres rapports possibles cinéma. » En 2000, il laisse l’éclai- zones de 1m2. J’utilisais un système connaissance de la lumière pour rage doit transformer l’espace, sup- de leur 90, la lumière est pour Yves Godin sont moches mais au corps, à l’espace, au public, fu- rage du théâtre — trop narratif, trop de tracking vidéo pour modeler la transformer l’espace et la percep- pléer la scénographie. La lumière la mesure des changements qui ont sionnel, anachronique, ironique. » lumière en temps réel, mais les tion du temps. est un intarissable instrument de expérience bousculé le spectacle de danse et justes » « Auteur lumière », c’est le terme « L’aléatoire mouvements gardaient un aspect tricherie. » notre regard sur lui. « Depuis qua- qui, dit-il, définit le mieux son tra- mécanique et manquaient de fluidi- A « ingénieur lumière », « éclaira- Il inscrit sa pratique dans un rante ans, la structure pyramidale le performer. Avec la lumière, on vail. Il l’affranchit de la fonction offre des libertés té et d’autonomie. » Il décide alors giste », « concepteur » ou « créateur travail d’équipe, parle d’entreprise dans la création d’un spectacle est abolie. Depuis vingt ans la nou- agit sur la rétine mais aussi sur les perceptions de la chaleur ou du d’éclairer, d’une écriture autre que celle de la lumière et finalement de inouïes » d’abandonner la caméra et de pi- loter en live sur une tablette gra- lumière », Daniel Demont préfère le nom « Light designer » qui allie lu- pour dire spectacle, et de rencontre humaine et esthétique pour dési- velle génération travaille de ma- son. Nous ne sommes plus dans la scène. Il lui arrive d’opérer des limitatif, trop hiérarchisé — et crée phique l’ombre et la lumière qui ac- mière et architecture, car « depuis gner le chef de projet. L’autonomie nière transversale. De mercenaires une approche psychologique, ni inversions et de créer un espace- essentiellement pour la danse. La compagnent Foofwa sur scène. Appia, la lumière, c’est l’espace. de la lumière, il ne la revendique convoqués sur les trois dernières narrative, ni même abstraite, temps en amont de la danse, par rencontre avec Foofwa d’Imobilité Côté régie, l’exercice est épuisant Eclairer, c’est positionner le dan- pas. Sa liberté, il la trouve dans l’in- semaines de création, nous sommes mais dans l’engagement physique exemple mille bougies et une luge en 2007 est déterminante. « La de concentration. Côté scène, la lu- seur dans l’espace scénique. ». Les vention de simulations qui trompent devenus interprètes du projet. » En du spectateur dans le dispositif dans Point d’Orgue, dispositif dans structure du travail artistique avec mière de cette absence tremblante premières expériences lumière de les perceptions, dans la transfor- évoquant ce nouveau statut du lumineux. » lequel il invite des performers. On lui est horizontale, chacun peut est charnelle. « Une console mo- cet autodidacte qui a fait briller le mation d’un objet en lumière et métier d’éclairagiste, Yves Godin pourrait dire que la boucle est bou- donner son avis, mais au final, la derne est très puissante mais pré- rock avant d’éclairer le cinéma, le dans la distorsion du temps qu’il fait pose les fondements d’une lumière Chaque création d’Yves Godin clée, si ce n’est qu’à écouter Yves responsabilité des décisions est in- sente des limites. La technologie théâtre et la danse ont débuté dans éprouver plutôt que percevoir. autonome : « La lumière est un me- est une étape de recherche autour Godin, les temps, mouvements et dividuelle. Il n’y a rien qu’on ne est une source d’inspiration et de re- le Gard dans les années 80. Il as- Modeler la lumière et le temps dium privilégié pour la rencontre. de la lumière. Jamais acquise, tou- combinaisons qu’offre la lumière puisse proposer, même de façon cherche illimitée, pourtant je préfère siste durant une semaine Nurith comme une seule matière ne fait Autant la scénographie agit sur le jours en évolution, interrogée. « Le sont infinis. radicale. L’aléatoire, un autre aspect substituer aux limites techniques Aviv, cheffe opératrice d’Agnès Var- pas de lui un artiste, dit-il, « car je performer, autant la lumière agit sur travail avec Boris Charmatz depuis qui me séduit dans son travail, offre des manipulations organiques et da, qui lui apprend à reconstituer la n’ai pas de message à livrer ». Light le spectateur. La plupart des éclai- dix-sept ans est central pour moi et des possibilités et des libertés humaines. Les défauts humains lumière de la Vénus du Titien. « Elle designer ? Les gens du métier ragistes font des images destinées m’a amené à repenser ma notion du inouïes. J’ai rencontré beaucoup de sont bien plus intéressants. » m’a ouvert les yeux. » Ouvrir les l’appellent « le magicien ».
8 / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 / 9 Les Ateliers créatifs de la compagnie 100% Acrylique DEUX CRÉATIONS MONDIALES Igor Stravinski FM AU B Une école du spectacle Danse créative dès 4 ans Danse contemporaine Le Sacre du printemps ado, jeunes avancés danse énergie pour adultes Pilates Qi Gong Chorégraphie & Costumes 2 troupes théâtre Juniors Andonis Foniadakis Les Noces Compagnie Acrylique Junior Reprise du Spectacle «Ensemble en mots et en corps» du 15 au 19 janvier 2013 Au théâtre de LA PARFUMERIE Chorégraphie Rés. 022 300 23 63 Didy Veldman Contacts et inscriptions : 079 342 93 29 Ballet du Grand Théâtre de Genève 078 661 79 58 Direction Philippe Cohen Adresse des cours : Ecole du Bosson 90 av. Bois-de-la-Chapelle ONEX e-mail : direction@cie-acrylique.ch tout le programme des cours sur www.cie-acrylique.ch 1 6 AU 24 FÉVRIER 2013
10 / à l’affiche / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 à l’affiche / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 / 11 Roi fatigué cherche royaume pour vacances — du 4 au 13 Repères biographiques Evelyne Castellino crée la Compagnie 100% Acrylique en janvier — Ressort ou Gnan-gnan ? Petits et grands choisi- 1983 qui mêle danse, théâtre, cinéma et images. Elle cherche dans ces diverses expressions artistiques ront leur camp avec le retour du Roi fatigué de la Compa- les éléments qui racontent le mieux notre contemporanéité. Elle crée avec Nathalie Jaggi gnie 100 % Acrylique plusieurs troupes de jeunes : la Compagnie Junior (danse-théâtre- musique) la Bande J (théâtre). La Compagnie 100% Acrylique a créé près d’une trentaine de pièces et, notamment pour le jeune public, I La Basket de Cendrillon, Robin l n’y a pas que Richard III à avoir Mémoire vidéo, mémoire des bois et Barbe-bleue. son dada, le roi du pays des physique Roi fatigué cherche royaume Ressorts aussi. Avec son punch Afin de nourrir le contraste tout en pour vacances Spectacle dès 4 ans et celui de ses bondissants accordant les extrêmes, la troupe d’après Jacky Viallon, éditions Retz sujets, un peu de farniente ne serait a développé une façon corporelle Adaptation Evelyne Castellino, Compagnie 100% Acrylique pas du luxe au royaume des Res- d’être Ressort ou Gnan-Gnan, ac- Texte et mise en scène: sorts, tandis qu’au pays des Gnan- centuée par un jeu de masques qui Evelyne Castellino Gnan, la reine et ses administrés constitue une première pour elle, Scénographie et lumières : Michel Faure sont d’une languide évanescence. sur fond sonore illustratif et poé- Costumes : Marie-Ange Soresina Tout est prêt pour le choc des tique. Aujourd’hui, dans le cadre Masques : Mélanie Lemal Chorégraphie : Evelyne Castellino cultures, du rythme et de l’expres- d’une reprise, elle travaille sur la et les interprètes sion chorégraphique. L’arbitraire mémoire : « Mémoire vidéo, mé- Danse et jeu : Marina Buckel, des frontières, le pouvoir réuni- moire des notes, mémoire physique Olivier Carrel, Evelyne Castellino, Delphine Demeure ficateur de l’amour, l’aptitude au des danseurs, mémoire du texte, à Séverine Géroudet, Verena Lopes, bonheur, tels sont les thèmes de chacun de rafraîchir la sienne. » Justine Falciola Univers sonore : Jacques Zürcher ce Roi fatigué, féerie pluridiscipli- Entre création et reprise, quel Administration : Philippe Clerc naire créée en mai 2008 — repris regard porte la chorégraphe sur Coproduction Cie 100% Acrylique. déjà en janvier 2009 — par Evelyne cette pièce ? « Un regard tendre, Avec le soutien de la Ville de Genève, Département des affaires Castellino et la compagnie 100 % sourit Evelyne Castellino. La pièce culturelles, de l’État de Genève, Acrylique. Au repos depuis, la pièce a eu de bons échos, on nous la re- Département de l’instruction publique. réunit la même distribution à l’ex- demande, que peut-on espérer de ception d’une seule reprise de rôle, mieux ? Au sortir de Oh oui love you soit sept comédiens-danseurs de et d’ Europeana, nos derniers spec- Salle des Eaux-Vives 82-84 rue des Eaux-Vives la Compagnie, pour une adaptation tacles s’adressant aux adultes, elle 1207 Genève visant à redessiner en douceur un nous projette dans une autre éner- vendredi 4 et 11 janvier à 19h spectacle très physique qui main- gie, un autre style expressif et face samedi 5 et 12 janvier à 17h dimanche 6 et 13 janvier à 17h tient sans faiblir les protagonistes à un autre public. Nous sommes mercredi 9 janvier à 15h sur le grill du mouvement perpétuel. également heureux de pouvoir la Billetterie www.adc-geneve.ch Comment raconter avec peu de reprendre à l’adc avant d’aller la Service culturel Migros mots à l’intention des petits, tout en montrer au Granit de Belford, au superposant divers niveaux de lec- théâtre de Beausobre, au TPR de Photos : Pierre-André Fragnière ture susceptibles d’intéresser les La Chaux-de-Fond et au CO2 à plus grands ? Elaborée entre danse Bulle ! Je travaille toujours sur une et théâtre, la chorégraphie s’appuie réussite humaine : reprise ou créa- sur une gestuelle symbolique et tion, l’important est que ce soit ludique qui conjugue rire et sus- un beau moment de vie de notre pense à travers des péripéties très groupe, un plaisir de se retrouver visuelles. autour d’une histoire qui fait rêver petits et grands. » Martine Jaques-Dalcroze
12 / à l’affiche / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 Faux mouvement — les 17, 18 et 19 janvier — Fabrice Lambert saisit les gestes faussés et les soumet à son élégance d’écriture L e titre Faux mouvement peut Effet trompe l’œil suggérer son lot de malen- Dans Im-posture (2004), cette exi- tendus, du côté d’un chaos gence a pu confiner à une lecture du geste, et autre chambar- conceptuelle et déconstructive des dement. Or tel n’est pas le style de illusions de la représentation. Mais Fabrice Lambert. La compagnie la cohérence de Fabrice Lambert que ce chorégraphe créait en 1996 est d’arriver sur un plateau avec une − sortant alors de l’école phare du idée arrêtée de l’écriture physique Centre national de danse contem- qu’il va y engager, en installant un poraine d’Angers − s’appelle L’ex- cadre composé, pensé et léché. périence Harmaat. On s’y attarde Il est donc à cent lieues de l’art- car il n’y a pas là qu’une anecdote. performance, même si alors s’en- Fabrice Lambert travaillait alors gage la variabilité sans fin des pos- avec un partenaire finlandais. En sibles de l’interprétation, à laquelle finnois, harmaat signifie gris. Faire il ouvre le vaste champ du dialogue. l’expérience de cette couleur ne Puisque là il faut admettre la part tient pas de l’obsession du morne, d’illusion que suppose un tel art, le mais de la déclinaison d’un nuan- chorégraphe aime en passer par cier monochrome « fait de varia- l’image du trompe l’œil, « opération tions, touches, contrastes, où dési- d’illusion pure, certes, mais produi- gner ses options, se trouver, situer sant son effet tangible et manifeste sa place ». dans le réel ». Ainsi cet artiste œuvre-t-il à la Précisément pour Faux mouve- saisie de la relation du sujet avec la ment, la démarche chorégraphique Photos : YL Lambert conscience de son environnement, a été de se saisir des gestes inadap- Repères biographiques au travail dans leur interaction, tés, trajectoires faussées et mau- Grenoblois, Fabrice Lambert a fait soit un fondamental de l’art choré- vaises postures de toutes sortes, partie du collectif Kubilai Khan graphique. De sorte que Lambert qui pullulent en fait dans la produc- Investigations, rejoint la compagnie Carolyn Carlson, collaboré avec demeure un chorégraphe de la tion du geste. Et plutôt que de se Catherine Diverrès au C.C.N. de manifestation graphique du corps complaire dans le tapage de leur Rennes. Plus récemment, il a travaillé avec François Verret, Emmanuelle dans l’espace, en ligne claire et écri- désordre, Fabrice Lambert les sou- Huynh et Rachid Ouramdane. ture lisible. Il peut pousser très loin met à son élégance d’écriture, pour Depuis 2000, il dirige la compagnie L’Expérience Harmaat au sein les implications de son traitement saisir les subtilités qui rattrapent, et de laquelle il poursuit son travail des volumes à travers la lumière, retracent ce brouillé des gestes. de recherche et de création. la vidéo, tenant pleinement compte Gérard Mayen Faux mouvement Conception et chorégraphie : d’une composition plastique. Fabrice Lambert Interprétation : Madeleine Fournier, Hanna Hedman, Fabrice Lambert, Stephen Thompson Conception lumière : Sylvie Mélis Vidéo : Yann-Loïc Lambert Son: Frédéric Laugt, Alexandre Meyer et Gilles Gerey Régie générale : Philippe Gladieux Développement robotique : Interface Z Production, diffusion, administration : Olivier Stora Production L’Expérience Harmaat Salle des Eaux-Vives 82-84 rue des Eaux-Vives 1207 Genève les 17 et 18 janvier à 20h30 le 19 janvier à 19h Rencontre avec l’équipe artistique Atelier d’auto-massage à l’issue de la représentation du vendredi 18 janvier Animé par Corinne Notz Billetterie www.adc-geneve.ch Genecand Service culturel Migros le vendredi 18 janvier avant le spectacle Faux mouvement infos : www.adc-geneve.ch
14 / à l’affiche / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 à l’affiche / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 / 15 A cour, il occupe déjà l’espace. maints endroits de la pièce et crée Exposition universelle — le 31 janvier, les 1er et 2 février Repères biographiques Formé au Centre national de danse contemporaine d’Angers, Juché sur une plateforme le trouble. Quel que soit le courant tournante, vêtu de noir, le de pensée (constructivisme, futu- — Rachid Ouramdane s’interroge sur l’incarnation de Rachid Ouramdane danse pour Emmanuelle Huynh, Odile Duboc, Hervé Robbe, Meg Stuart, regard lointain, cabré, Ra- risme, réalisme socialiste, etc.), chid Ouramdane hante une scéno- lorsque l’art se met à le servir, les l’idéologie dans les corps Catherine Contour, Jeremy Nelson et Alain Buffard. Il fonde en 2007 sa propre compagnie : L’A. graphie noire et blanche dont une mêmes catégories esthétiques Il crée Les morts pudiques (2004), gigantesque perche barre le centre. sont exploitées : ordre, harmonie, Cover, (2005), Loin (2008) puis Il a le visage impavide ; pourtant, de symétrie. Des témoins ordinaires (2009), une chorégraphie basée sur sa tenue et de son air émane une des témoignages de victimes certaine grandiloquence. Il suffira Eloge de la fragilité d’actes de torture. d’un geste de Jean-Baptiste Julien Produit de la société du spectacle, Exposition universelle Conception, choréraphie : − compositeur et musicien parta- corps machine du progrès techno- Rachid Ouramdane geant la scène avec le chorégraphe logique, corps glorieux, statufié, Musique : Jean-Baptiste Julien Interprétation : Rachid Ouramdane − pour que la cadence soit don- l’être se débat sur un collage so- et Jean-Baptiste Julien née. L’austérité du métronome, son nore d’hymnes nationaux. Sans Lumières : Yves Godin assisté de Stéphane Graillot exactitude, sa rigueur confortent cesse métamorphosé − emprun- Vidéo : Jacques Hoepffner l’image : le danseur incarne le corps tant parfois pour ce faire aux tech- Costumes : La Bourette Régie générale et construction fier, victorieux, tel que façonné niques du Body Art − il est contraint du décor : Sylvain Giraudeau par les grandes idéologies qui ont de changer d’identité pour intégrer Régie lumière : Stéphane Graillot Regards extérieurs : Gilbert Gatoré marqué le siècle précédent. Aspiré un modèle culturel. Instants schi- et Yves-Noël Genod dans un mouvement circulaire qui zophrènes, comme lorsque l’inter- semble sournoisement s’accélérer, prète joue avec sa propre image, Salle des Eaux-Vives il pourrait bien tomber… décuplée sur des écrans vidéo : vi- 82-84 rue des Eaux-Vives Avec cette création, Rachid Ou- sage barré d’une croix noire, grimé 1207 Genève ramdane ramène encore une fois le de rouge, bleu et blanc, tyran aux les 31 janvier et 1er février à 20h30 politique à l’échelle de l’individu, de dents aiguisées. Mais qui reste-t-il le 2 février à 19h l’intime. Et s’interroge : « De quelle derrière les masques ? Un homme en collaboration avec le festival Antigel façon une idéologie s’incarne-t- épuisé par la violence des idéolo- Rencontre avec l’équipe artistique elle dans des formes sensibles ? gies qui le traversent, un individu à l’issue de la représentation Quelles attentes du pouvoir l’œuvre que le pouvoir écrase. du vendredi 1er février d’art vient-elle servir ? Quels stig- Rachid Ouramdane formule, avec Billetterie www.adc-geneve.ch Service culturel Migros mates l’histoire politique laisse-t- Exposition universelle, un éloge de elle sur les corps ? » Le titre de sa la fragilité, que guide une musique pièce, Exposition universelle, fait s’affranchissant progressivement Photos : Patrick Imbert clin d’œil à ces vastes rassemble- de l’idée métronomique initiale, ments nationaux qui, sous l’égide pour devenir la condition de la libé- du partage des savoirs et des ration du mouvement. connaissances, ont exposé par le Julie Decarroux-Dougoud passé leurs trophées coloniaux. L’équivoque du titre se retrouve à Rachid Ouramdane à Bernex le 3 février à 11 heure dans le cadre du festival Antigel parcours de Rachid Ouramdane avec son équipe artistique infos www.antigel.ch Yves Godin à Lancy Créateur lumière d’Exposition universelle, Yves Godin est à la Villa Bernasconi dans le cadre de l’exposition Lumière(s) (p. 7) du 31 janvier au 7 mars infos www.villabernasconi.ch
16 / à l’affiche / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 17 Mash up — du 23 février au 3 mars — Maud Liardon a concocté une pièce hybride et insolite en puisant dans le répertoire varié de la danse O Repères biographiques n pourrait s’insurger, crier incongrues mais se révèlent au Maud Liardon est interprète au au blasphème devant les fur et à mesure habiles et mali- CCN de Tours puis au Ballet de l’Opéra national de Lyon. Elle danse Mash up de Maud Liardon, cieuses. Elle puise dans l’énergie les chorégraphies de Dominique en particulier lorsqu’elle du groupe texan des Black Angels Bagouet, Trisha Brown, Nacho Duato, Mats Ek, William Forsythe, reprend le célèbre solo de La Mort pour mieux métamorphoser sa Bill T.Jones, Jiri Kylian, Maguy du cygne de Michel Fokine, non source chorégraphique. La Mort du Marin, Hervé Robb, Tero Saarinen ou encore Meryl Tankard. pas accompagnée par la musique cygne, créé dix ans après Le Lac des Elle s’établit ensuite en Suède où originelle de Camille Saint-Saëns, cygnes, n’était-il pas aussi provoca- elle est soliste pour le Ballet de l’Opéra de Göteborg. En 2007, mais par le titre culte You on the run teur — ou du moins précurseur d’un elle fonde sa compagnie à Genève, des Black Angels qu’elle chante, changement radical de l’évolution Arnica 9CH et crée The swedish expérience, Arnica 9CH (my life as a tout en dansant sur pointes, vêtue de la danse, des dernières heures dancer), Zelda Zonk. Dès 2011, d’un tutu noir. L’oxymore est à son du ballet classique avant l’avène- elle aborde avec le cabaret chorégraphique présenté au paroxysme en associant une chan- ment des Ballets russes — que la Festival Antigel une nouvelle phase son chargée de psychédélisme et radicalité du rythme ensorcelant de de travail autour de la performance de furie rock à l’essence gracieuse You on the run ? musicale et du chant. et délicate de la danse classique. Mash up Concept, interprétation, danse Le concept de cette pièce consiste On connaît les chaussons et chant : Maud Liardon en effet à détourner une pratique La chorégraphe nyonnaise connaît Arrangements musicaux et interprétation : Bastien Dechaume utilisée en musique, le mash up ses classiques. Danseuse au Danseurs : Zoé Dumont, — un morceau réalisé à partir de sein du Ballet de l’Opéra natio- Caroline Jacquemond, Anaïs Michelin, Erik Lobelius deux ou plusieurs titres — et de nal de Lyon pendant sept saisons Musicien : Michel Blanc et la transposer dans l’univers de la consécutives, elle a interprété un Cécile Monsinjon Création lumières : Arnaud Viala danse comme un exercice de style. répertoire varié auprès de cho- Ingénieur son : Jean Keraudran La juxtaposition de partitions cho- régraphes tels que Dominique Administration : Janine Liardon régraphiques de répertoire à des Bagouet, Trisha Brown, Nacho morceaux musicaux plutôt rock va Duato, Mats Ek, William Forsythe. Salle des Eaux-Vives ici au-delà de la reprise. Il s’agit Ses Mash up lui offrent la possibi- 82-84 rue des Eaux-Vives plutôt d’un remix, terme employé lité d’explorer des langages cor- du 20 février au 3 mars à 20h30 samedi à 19h, dimanche à 18h dans le jargon musical, donc d’une porels a priori figés, de se jouer relâche lundi et mardi œuvre hybride, autrement dit d’une des vocabulaires établis, de les Rencontre avec l’équipe artistique création singulière. remanier. Après avoir présenté à l’issue de la représentation Ce faisant, Maud Liardon redonne trois mash up à l’occasion de la du jeudi 21 février un souffle nouveau à des extraits fête de la musique et du festival Billetterie www.adc-geneve.ch Service culturel Migros de chorégraphies connues. Elle Antigel, Maud Liardon présente souligne la contemporanéité de ici une version longue, comptant solos qui ont marqué l’histoire une petite dizaine de propositions de la danse, elle les réactualise, sous forme de saynètes, accompa- les ajuste en élaguant certains gnée sur scène par des musiciens mouvements originaux, et intègre et des danseurs. Indépendantes les également un vocabulaire dansé unes des autres, ces pièces com- inaccoutumé issu de sources posites tirent profit de paysages éclectiques comme la gestuelle musicaux marquants et de solos rock du chanteur Iggy Pop par emblématiques de l’histoire bigar- exemple. Les choix des pièces rée de la danse. Maud Liardon nous dansées ainsi que les musiques invite à les redécouvrir avec cette qui les accompagnent mettent pointe d’ironie et d’autodérision qui Atelier du regard en exergue des corrélations, qui la caractérise. Animé par Philippe Guisgand peuvent sembler au premier abord Cécile Simonet le samedi 23 février autour du spectacle Mash up Concert « Sandy and the pilot » après le spectacle du vendredi 1er mars infos : www.adc-geneve.ch Photo : Christian Lutz
18 / à l’affiche / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 à l’affiche / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 / 19 Encore — du 13 au 24 mars E n 2010, Eugénie Rebetez monde des stars et aux plateaux composait une ode à la de télévision. Mon costume est une — Eugénie Rebetez avance à naissance. Du rêve à la robe noire, comme une seconde scène, sa Gina donnait vie peau, qui me permet de me trans- rebours, en farceuse et au culot, à une Shooting Star avec les aléas former suivant les situations. » et les espoirs d’une rêveuse volon- La black box, c’est son chapeau avec Encore, son second one- taire. One-woman-show inclas- de magicienne. Toute nue, noire, sable pour personnage dansant bibliothèque, laboratoire et atelier, woman-show et chantant non identifiable, Gina elle en fait sortir les histoires qui découvrait les idéaux d’une jeune l’habitent pour créer ses composi- fille en quête de gloire. On y a vu du tions musico-chorégraphiques. Et Zouc, un hymne au Jura, une issue alors ? Et ensuite ? sont les ques- originale à la virtuosité. D’aucuns tions posées par le public après y ont vu leur pop star intime. Pour Gina. Un public qui n’a pas voulu la tous, c’était l’avènement d’Eugénie voir disparaître derrière le rideau et Rebetez. « Il m’est encore difficile a demandé un rappel, un Encore , de nommer ce que je crée » confie comme on demande à jouer le la jeune danseuse. « Je l’ai appelée bis dans les salles américaines. Gina pour que les gens puissent se « Quand on commence quelque l’approprier. » Ces rêves de diva, ce chose, on doit forcément en envi- mélange d’attente insupportable et sager la fin. Que ce soit une jour- de découragement, c’est bien l’in- née, une carrière, une vie, un spec- nommable qu’incarnent les mouve- tacle. » Elle se dit interpellée par le ments et la voix de la Jurassienne, désarroi de l’être humain qui refuse comme venus de l’intérieur de soi. sa mort, craint sa retraite, le départ Depuis cette pièce, conçue avec des enfants ou peine à quitter ses l’urgence des premières fois, Eugé- vingt ans. Et puisqu’elle n’arrive nie Rebetez a parcouru le chemin pas à comprendre le paradoxe de des tournées et a forgé son métier. cette finitude, elle prend le parti Aujourd’hui elle constate : « Je suis d’en jouer, d’en rire et d’en nourrir la même, mais pas au même en- sa nouvelle création. Une création droit », et confirme sa vocation de dans laquelle l’accompagnent no- créer pour la scène avec une se- tamment une dramaturge (Tanya conde pièce : Encore. Beyeler), une costumière (Katha- rina Schmid) et un coach vocal Eugénie Rebetez Envisager la fin (Marcel Fässler) pour continuer de Photos : Véronique Hoegger Avec sa manière particulière de faire écho, dit-elle, à la musicalité faire corps de tout instrument − la du monde. Repères biographiques Née à Genève en 1984, Eugénie voix, le mouvement, l’espace − Hélène Mariéthoz grandit dans le Jura. Elle suit une Eugénie Rebetez écrit une comé- formation de danse-étude à Louvain-la-Neuve (Belgique) puis à die musicale pour une interprète ArtEZ Arnhem en Hollande. et des accessoires. « Je m’entoure Elle rentre en Suisse en 2008 et reçoit le Prix PREMIO, prix de quelques éléments (un podium d’encouragement aux jeunes à marches pour monter et des- artistes. Elle joue dans Öper Öpis de Zimmermann & de Perrot. Gina, cendre, un tapis rouge, un micro, sa première pièce créée en 2010 et une chaise) qui font référence au montrée à deux reprises à la Salle des Eaux-Vives, tourne encore aujourd’hui dans toute l’Europe. Encore Chorégraphie, paroles et interprétation : Eugénie Rebetez Dramaturgie : Tanya Beyeler Musique en cours Costume : Katharina Schmid Création son : Pascale Schaer Création lumière : Jérôme Bueche Coach vocal : Marcel Fässler Administration et diffusion : Marc Streit Salle des Eaux-Vives 82-84 rue des Eaux-Vives 1207 Genève du 13 au 24 mars à 20h30, samedi à 19h, dimanche à 18h relâche lundi et mardi Atelier d’écriture Billetterie www.adc-geneve.ch Animé par Nathalie Chaix Service culturel Migros le vendredi 15 mars autour du spectacle Encore infos : www.adc-geneve.ch
20 / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 / 21 … Julia Perazzini, DEVON (CH) / Denis Maillefer, Théâtre en Flammes (CH) / Nicole Seiler (CH) / Andrea Novicov (CH) / Joël Maillard, SNAUT (CH) / Antoine Jaccoud (CH) / Philippe Soltermann, Cie ad-apte (CH) / Vincent Brayer, Cie Skøln Å ThTr (CH) / Anna Van Brée, Cie Belgo-Suisse (CH) / Gaspard Buma (CH) / Cie Post Tenebras Lux (CH) / François Gremaud, graphisme www.atelierpoisson.ch Tiphanie Bovay-Klameth et Michèle Gurtner, 2b company (CH) /Fabienne Berger (CH) / Piera Honegger (CH) / Marie-Caroline Hominal (CH) / Fabrice Gorgerat, Cie Jours Tranquilles (CH) / Collectif Comédie Drôle (CH) / Guillaume Béguin, Cie de nuit comme de jour (CH) / Martin Schick (CH) / Jonathan Capdevielle (F) / Gisèle Vienne (F) / Marco Berrettini, *MELK PROD. (CH) / Ludovic Chazaud, Cie Jeanne Föhn (CH) / Miet Warlop (BE) / Antoine Defoort et Halory Goerger (F) www.arsenic.ch
22 / livres / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 livres / journal de l’adc n° 59 / janvier — mars 2013 / 23 Livres et DVD Sur le gaz, la chronique de Claude Ratzé Bus en-cas Passez muscade ! de l’adc Une sélection des dernières acquisitions A l’adc à chaque première, toute l’équipe se rassemble pour concocter un repas offert à l’issue de la repré- sentation. Le choix du menu — constitué souvent d’une Les bus en-cas de l’adc emmènent le Les livres et DVD de cet article, sélectionnés par Anne Davier, peuvent être consultés ou empruntés Le Centre se situe dans les bureaux de l’adc, soupe ou de pâtes, et d’un dessert — s’inspire libre- public hors de la Cité pour découvrir à notre centre de documentation qui comprend plus de 500 livres sur la danse, autant de vidéos ou 82-84 rue des Eaux-Vives ment du spectacle à l’affiche et des produits de saisons. des spectacles remarquables. Pen- DVD et une dizaine de périodiques spécialisés. Ouvert le jeudi de 10h à 13h ou sur rendez-vous au 022 329 44 00 dant le voyage, un en-cas concocté Le catalogue du centre est en ligne sur le site internet de l’adc Il y a quelques semaines, à l’occasion de la première de par l’adc est proposé. Miam. www.adc-geneve.ch Prisca Harsch, Mordu, nous avons mis au programme gus- tatif Orecchiette au potiron et à la cannelle. Le spectacle nous parlait d’érotomanie, de sexualité, d’encombrement, de douceur et d’obsession. Il fallait un plat tendre mais qui résiste sous la dent et laisse en bouche un souvenir. Mon choix s’est porté sur des orecchiette pour leur forme et leurs aspérités. J’ai souhaité réaliser une sauce avec dif- férentes sortes de courges, produit-star de la saison, aux- quelles nous avons adjoint des épices pour titiller les pa- pilles gustatives et des feuilles de romarin, des noix et des graines de courges pour ajouter du mordant. Enfin, nous Photo : Herman Sorgeloos avons parachevé la rondeur du plat avec une tombée de Maison de la danse à Lyon crème et quelques éclats de parmesan, avant de le poivrer Bartok / Mikrokosmos pour lui garantir son piquant. Et voici comment… Anne Teresa De Keersmaeker L’après-midi, notre table de réunion se transforme en dimanche 20 janvier 2013 départ Gare des Eaux-Vives à 12h30, spectacle à 15h plan de cuisine. Nicole et Lydia abandonnent leurs ordina- prix : Fr. 75.- / 70.- (abonnés adc, passedanse) Déchiffrer le corps. Notes d’inemploi Le corps pensant Parade Traité de scénotechnique, Dansez les filles ! Les La danse racontée aux teurs, leur plan comptable et leur fichier pour se transformer Penser avec Foucault (de la performance) Mabel Elsworth Todd, Anne Bertrand & Hervé machineries et équipements bases, les cours, la scène, enfants en aides de cuisine. Elles parent et coupent en petits dés Une soirée musicale et dansante, compo- Jean-Jacques Courtine, Yann Marussich, Editions Editions Contredanse, 2012 Gauville, Editions d’une des salles de spectacle les danses du monde… Christine Beigel, Editions Edition Jérôme Million, Lézards Qui Bougent, 2012 certaine manière, collec- Pierre Gautier, Edition Stéphanie Ledu, Sophie Le- de la Martinière Jeunesse, courge, butternut et potimarron (sans enlever la peau de ce sée d’un duo, Mikrokosmos, dansé sur une 2011 tion Captures 2012 Eyrolles, 2012 bot, Milan Jeunesse, 2006 2012 dernier). Puis, elles pèlent et hachent menu l’ail (dépouillé partition de Béla Bartók pour deux pianos, de son germe) l’oignon et le persil, émincent le parmesan une pièce musicale de György Ligeti inter- Des médecins, à l’Age clas- Le performer présentait en Comment le corps est-il Le 18 mai 1917 au Théâtre du Ce grand livre met à la portée Un grand classique, qui Giselle, West Side Story, Le prétée par deux pianistes, et un quatuor sique, observent le visage 2011 à Bayonne Bain brisé, constitué ? Comment fonc- Châtelet, le rideau de scène de tous les acteurs culturels la occupe et ravit toutes les Sacre du printemps. Lucinda avec un économe pour en faire des copeaux, et concassent humain et tentent d’y devi- invité par Kristian Frédéric, tionne-t-il ? En revisitant les se lève sur Parade — argu- compréhension des disposi- petites filles des choré- Childs, l’école belge, Béjart. dansé sur le quatrième Quatuor à cordes de tifs scénotechniques et guide graphes, techniciens, Le butô, mais aussi l’art de les noix. De mon côté je fais fondre le beurre dans une co- ner les passions de l’âme. directeur du festival de per- activités élémentaires comme ment de Cocteau, musique Béla Bartók. La musique est jouée en direct. Des savants, dans les pre- formances « Rencontres im- se tenir debout, marcher et de Satie, décor et costumes l’homme de métier, l’archi- collègues ou lecteurs qui chorégraphier, le contact cotte et fais dorer l’oignon à feu moyen. J’ajoute l’ail, le poti- mières décennies du XIXe probables ». De cette respirer, Mabel E. Todd (1880- de Picasso, chorégraphie de tecte et le scénographe dans passent quelques heures improvisation, la musique marron coupé, la cannelle, la muscade, la branche de roma- Une œuvre de répertoire incontournable de siècle, déchiffrent le corps du rencontre, justement, est né 1956) révèle les principes fon- Massine — interprété par les l’élaboration d’un projet com- dans nos bureaux à l’adc. de la danse, les décors, la chorégraphe belge. monstre et y perçoivent un le désir d’un livre, dans lequel damentaux de notre structure danseurs des Ballets russes plet. Illustrés de nombreux On ne le présente plus — les costumes, la danse et rin, le bouquet garni, le miel et fais revenir le tout durant semblable. Des curieux se Yann Marussich a été invité humaine. Pionnière dans de Diaghilev. Ce beau livre dessins, croquis et photos, les ou alors très simplement et la politique, l’architecture, deux ou trois minutes. Je verse ensuite le lait et l’eau, mets pressent, au siècle des donner libre court à ses pen- l'analyse du mouvement et le rouge et or est signé Anne différents chapitres décrivent en ces termes : « Tu rêves de les nouvelles technologies… avec précision tous les as- danser ou tu pratiques le couvercle et laisse mijoter le restant de l’après-midi sur Lumières, au spectacle d’un sées. Il a choisi des notes, développement de méthodes Bertrand, historienne de l’art homme sans bras ni jambes, écrites sur une durée de de rééducation, elle ouvre la et critique, et Hervé Gauville, pects des appareils et agen- régulière-ment ? Ce livre est Christine Beigel dresse un feu doux. Pendant ce temps on fait cuire courges et butter- qui tourbillonne, le sabre au six mois. voie à une autre façon de critique de danse et d’art, cements du décor. fait pour toi ! Il te fait entrer panorama complet de la nuts à l’eau salée jusqu’à ce qu’elles soient tendres, avant clair, sur le pavé parisien. considérer le corps. co-fondateur de la revue dans un univers magique et danse et multiplie les angles Des soldats américains, 106 notes qui sont ici des Empreintes, écrits sur la C’est clair, concis et agrémen- te dévoile tous les secrets d’attaque, du ballet de cour de les égoutter et les réserver. Il nous faut encore faire reve- durant la Guerre d’Irak, poèmes, là des notes de Initialement publié en 1937, danse et ancien journaliste à té de quelques « rêves de des cours, de la scène et à aujourd’hui. Un livre intelli- nir dans une poêle avec une cuillère à soupe d’huile d’olive posent devant des prison- travail, des réflexions, un jour- illustré de planches d'anato- Libération. Les deux auteurs scène » et anecdotes de l’au- des coulisses. » gent pour les enfants, qui teur, Pierre Gautier. Sous ses ne rêvent pas tous de se les graines de courges, avant de les éponger sur un papier niers dénudés... Ce sont là nal de bord. Yann Marussich mie et de nombreux schémas, considèrent ce qui a fait quelques-uns des corps que traverse les thèmes qui lui ce livre est la traduction fran- Parade : ballet d’ambitions, aspects purement tech- hisser sur les pointes en tutu absorbant, et de les saler et poivrer généreusement. Notre l’on croise dans ces pages, sont chers — la souffrance, la çaise du célèbre The Thinking de talents, évoluant au gré niques, ce livre peut aussi ac- mais qui tous ont quelque mise en place est maintenant finie, nous rangeons, net- Photo : Andrew Lang quelques-uns des regards poésie, la pensée du corps, la body. Mabel E. Toddy pré- d’alliances et de trahisons. crocher les spectateurs chose à prendre et apprendre qui les scrutent et qu’inter- mort, la nudité, la perfor- sente son approche pionnière Un livre documenté, annoté curieux de l’envers du décor, de la danse d’hier et toyons et reprenons chacun notre travail. L’Octogone de Pully roge le travail de Jean- mance… On découvre aussi qui aura une influence déter- et précis. Mais surtout, une en aiguisant une réflexion et d’aujourd’hui. Durant le spectacle nous mettons sur le feu une grande Uprising / Jacques Courtine. On y sent les dessins du performer. minante sur l’évolution de la histoire qui (re)prend forme en élargissant une perception casserole d’eau avec du sel. La représentation à peine ache- et une relation avec l’action The art of not looking back à chaque pas la présence de la pensée de Michel Fou- La parution du livre et les danse et le développement des pratiques somatiques et dans notre imaginaire. dramatique. Louis Jouvet, qui vée, nous y plongeons nos orecchiette. On retire de la sauce Hofesh Shechter Company cault, entendue, discutée ; dessins ont donné lieu en thérapeutiques, à l’instar de Un court extrait : « Dans l’ate- fut régisseur avant d’être co- le bouquet garni et la branche de romarin, maintenant dé- ses concepts, questionnés. novembre dernier à une F. Matthias Alexander ou de lier des Buttes-Chaumont, médien et metteur en scène, jeudi 14 mars 2013 semaine d’événements à la Moshé Feldenkrais. Elle Picasso peint fiévreusement affirmait dans sa préface à pouillée de ses piques qui laisseront dans la sauce et dans départ gare routière, place Dorcière à 19h Le livre partage avec le tra- Maison de Rousseau et de s’adresse à toute personne le rideau, dernière minute, l’ouvrage de l’architecte et nos bouches leur obsédante saveur. On affine avec la crème spectacle à 20h30 vail foucaldien un paradoxe la littérature à Genève. Yann désireuse de nourrir le costumes et décor déjà prêts. scénographe novateur Nicola et rectifie le goût avec le sel et le poivre. Ne pas oublier prix : Fr. 70.- / 65.- (abonnés adc, passedanse) fondateur : lorsqu’on y inter- Marussich y présentait son dialogue entre le corps et Fiévreusement, mais quel Sabbatttini (1574-1654) : roge l’énigme de la chair, ce livre, ses tableaux et une l’imagination. triomphe dans son œil « Tout ce que je sais du Orecchiette au potiron et à la cannelle d’ajouter les cubes de courge cuits l’après-midi. Au tour des Hofesh Shechter, chorégraphe et compo- sont tout autant l’épaisseur performance inédite, comme lorsqu’il pose, l’œuvre ache- théâtre, je l’ai appris d’abord Prévoir pour 4 personnes : pâtes maintenant, cuites al dente, qu’on a égouttées avec sédimentée du langage et un hommage à Rousseau. vée, assis sur la toile peinte ! avec les machinistes, sur la siteur anglo-israélien, combine puissance les incessants déplacements En familier, Apollinaire ap- scène, dans cet espace imagi- 150 gr. de courge, 150 gr. de butternut, 150 gr. de potimar- soin et remises dans la casserole. Il ne reste plus qu’à les plastique, danse survoltée et musique per- du regard qui répondent. Pas proche et songe. Quoi qu’en naire où se passent des ac- ron, 1 cuillère à soupe d’huile d’olive, 25 gr. de beurre, 2 dl de napper de sauce, rajouter les noix, une partie du parmesan d’histoire du corps qui ne soit dise Cocteau, il y a là bien plus tions imaginaires qu’on cussive. Uprising (2006) est une pièce pour lait, 1,5 dl de crème entière, 1,5 dl d’eau, 40 gr. de parmesan, et le persil et remuer le tout. Anne et Nicole garnissent les une archéologie des discours que la réalité et, dans le point appelle pièces de théâtre. » sept danseurs masculins remontés à bloc. et une généalogie des re- de vue, autre chose que du 1 oignon, 2 gousses d’ail, 1 bouquet garni (on attache en- assiettes en y ajoutant les graines de courges rôties et le semble des branches ou feuilles de thym, de laurier, de roma- Comme une réponse à The art ...(2009), gards. réalisme. » Parade se lit reste du parmesan, tandis que Cécile et Lydia s’apprêtent comme un roman. rin, un morceau de gingembre, du poireau, du céleri en pour six danseuses énergiques en diable. à les servir. branche), 1 branche de romarin, 1 cuillère à café de cannelle, 1 pointe de muscade, 1 bouquet de persil plat, 1 cuillère à Organiser et programmer des spectacles de danse Places limitées, en vente sur notre site www.adc-geneve.ch soupe de soupe de miel, 80 gr de cerneaux de noix, 2 cuillères contemporaine, c’est défendre un point de vue artistique et à soupe de graines de courge, piment, sel et poivre, 500 g faire confiance à des artistes, à leurs œuvres. Mais c’est d’orecchiette (de bonne qualité). aussi recevoir, être ensemble, partager, aimer. Claude Ratzé
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