ZOOM DADA CIE THÉÂTRE BASCULE 28 FÉVRIER 2020 - La Graineterie

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ZOOM DADA CIE THÉÂTRE BASCULE 28 FÉVRIER 2020 - La Graineterie
ZOOM DADA
C IE THÉÂTRE BASCULE
28 FÉVRIER 2020

                                    LA GRAINETERIE
          PÔLE CULTUREL ET CENTRE D’ART MUNICIPAL
                 27 RUE GABRIEL-PÉRI 78800 HOUILLES
       LAGRAINETERIE.VILLE-HOUILLES.FR • 01 39 15 92 10
ZOOM DADA CIE THÉÂTRE BASCULE 28 FÉVRIER 2020 - La Graineterie
sommaire

    le spectacle         4
    l’équipe             8
    repères             12
    pistes pédagogiques 16
    bibliographie       18

2                            3
ZOOM DADA CIE THÉÂTRE BASCULE 28 FÉVRIER 2020 - La Graineterie
THÉÂTRE GESTICULÉ, HIP-HOP

                   zoom dada
                   Par la Cie Théâtre Bascule
                                                                                           Actions !
                                                                                           Séances scolaires
                   En français Dada signifie « petit cheval », en allemand                 vendredi 28 février,
                   « Adieu, au revoir, à bientôt », en roumain « c’est ça ».               10 h & 14 h 30
                   Dada est un mot international qui peut tout dire ! Ici,                 Lieu : salle Cassin
                   deux personnages à court d’idées pour se dessiner                       Public : classes de maternelle
                   partent à la recherche de l’inspiration. Ce voyage leur                 Durée : 50 min
                   permettra de se révéler pleinement.
                   Sur scène, un duo atypique de danseurs hip hop                          Séance tout public
                   exprime les rapports aux interdits, à l’autorité mais                   samedi 29 février, 17 h
                                                                                           + Le P’tit Goûter à 16 h
                   également au mouvement, au corps, à la liberté
                                                                                           Lieu : salle Cassin
                   d’expression, à l’enfance…                                              entrée par La Graineterie
                                                                                           27 rue Gabriel-Péri
                   En savoir plus sur la cie                                               Public : tout public dès 3 ans
                                                                                           Durée : 50 min
                                                                                           Tarifs : 7€ / 5€
                                                                                           Le P’tit mix
                                                                                           Pass 3 spectacles : 18€ / 12€
                                                                                           Réservation : 01 39 15 92 10
                                                                                           pole.culturel@ville-
                                                                                           houilles.fr ou en ligne.

                   Équipe artistique

                   Conception, mise en scène, scénographie : Stéphane Fortin // Jeu : Iliass Mjouti et Rafaël Smadja
                   en alternance avec Pascal Luce et Magali Duclos // Scénographie, conception images,
                   construction : Eric Minette, Olivier Clausse // Univers sonore : Emmanuel Six
                   Costumes : Béatrice Laisné Diffusion : Suzanne Santini // Crédit photo : Eric Minette

                   Production : Théâtre Bascule/ Scène Conventionnée Jeune Public Coutances (50) avec le concours

    le spectacle   de la DRAC Basse Normandie, du Conseil Régional Basse Normandie, et du Conseil Général de
                   l’Orne
                   Résidences de création : IME de Piegon, St Hilaire le Châtel (61) – F.O.L 28, Unverre (28) – La
                   Fonderie, Le Mans (72) – Salle G. Brassens, Tourouvre (61) – Théâtre de La Chapelle St Louis, Rouen
                   (76) – Théâtre de Coutances, Scène Conventionnée, Coutances (50)
4                                                                                                                        5
ZOOM DADA CIE THÉÂTRE BASCULE 28 FÉVRIER 2020 - La Graineterie
QUELQUES DÉFINITIONS                              surprenants ou désuets, et à l’intervention         le Dadaïsme et le hip-hop. Aux premiers         Univers sonore et musical
Dossier de présentation de la c Théâtre bascule
                              ie
                                                  d’images projetées, collées ou superposées.         abords, deux époques, deux énergies tota-       La construction de l’univers sonore et
                                                  L’ensemble s’inscrit dans une narration             lement aux antipodes et pourtant quelque        musical a débuté au même moment que le
ZOOM (1950) Le zoom avant ou arrière est          simple ponctuée par un univers sonore               chose d’essentiel vient s’imposer, comme un     travail au plateau. Comme point de départ,
un effet d’optique employé pour grossir ou        surprenant.                                         socle commun : une réaction à un monde          les multiples univers sonores proposés
réduire progressivement un objet dans le                                                              en train de s’effondrer. Deux mouvements        ont mis en route l’improvisation dansée
champ de la prise de vue ou de l’écran. Le        CARNET DE BORD                                      qui ont permis de trouver matière et ne         hip-hop, puis en retour les danses, le jeu,
zoom avant est le mouvement qui permet                                                                pas se laisser enfermer dans des habitudes.     les enjeux mis en avant sur le plateau ont
d’isoler un objet dans le décor ou d’insis-       « Zoom Dada » sera le reflet de certaines           « Zoom Dada » est une pièce dansée jouant       permis de préciser l’esthétique sonore et
ter sur un détail. Le zoom arrière est le         dynamiques enfantines notamment la trans-           d’un métissage entre la danse hip-hop et        musical. Toujours en lien aux deux mou-
mouvement inverse. Il permet la révélation        gression et la création. Cette envie d’aller        contemporaine. Les dadaïstes, en soirée, se     vements artistiques, le parcours sonore est
du décor de la scène entourant l’objet en         vers l’inconnu, d’explorer de nouveaux              laissaient aller et improvisaient des danses    récréatif. Il est construit lui aussi à partir de
suscitant parfois un effet de surprise ou de      horizons, de sortir d’un cadre prédéfini, de        qui n’exprimaient rien d’autre que la liberté   collages et superpositions. Il est notamment
dramatisation.                                    toucher l’interdit, de titiller sa curiosité, ces   du corps en mouvement. Les danseurs hip-        ponctué de poèmes phonétiques de Raoul
                                                  tentations de désobéissance, cette manière          hop sont à mes yeux leurs lointains cousins.    Hausmann et Bernard Heidsiech et, pour
DADA (1916) En français cela veut dire            d’être éternellement insatisfait, ces « pour-                                                       provoquer des contrastes dynamiques,
« petit cheval ». En allemand : « Adieu, allez    quoi ? », ces « comment ? », cette farouche         L’objet / l’image                               d’autres influences musicales viennent
vous faire voir, au revoir, à bientôt ». En       envie de comprendre (et parfois de ne pas           Les objets présents sur scène accompagnent      élargir la palette, notamment Erik Satie. A
roumain : « oui, en effet, vous avez raison,      admettre) pour tenter de se construire dans         les deux interprètes en étant manipulés ou      écouter ici : les résonances avec le jeu, le
c’est ça ». Dada mot international qui ne         un monde avec ses codes bien particuliers.          évités. Ils permettent de guider la narration   corps au plateau, les rythmes, la musicalité,
veut donc rien dire mais qui peut tout dire.                                                          et d’indiquer le cadre et la profondeur (de     le silence.
Cela tombe bien. Le mouvement DADA :              Le corps                                            champ/de plateau) et ainsi définir l’espace
créé durant le 1er conflit mondial par un         Après « Actes sans paroles 1 » de Samuel            de jeu. La lumière, l’ombre et les images       L’espace dansé
groupe de gens se réunissant autour de            Beckett (théâtre gestuel et de machinerie) et       projetées (fixes ou en mouvement) donne-        L’espace de jeu, très épuré, devant nous,
formes artistiques mettant en avant le jeu,       « Jongle » (jonglage et mouvement), comme           ront également une dynamique au plateau.        est là en attente, disponible à recevoir et à
le hasard, l’expression libre et spontanée,       pour inscrire un troisième volet et clore ce        Le principe d’images arrêtées ou saccadées,     donner aux spectateurs – tel un champ des
refusant ainsi l’ordre et la discipline.          parcours, il s’agit à nouveau, ici, de raconter     de ralentis permettra d’accompagner la          possibles. Il se construit et se déconstruit
                                                  avec le corps. Pour cela, deux interprètes          dimension cinématographique et onirique         à partir de tous ces éléments : ombres,
ZOOM DADA (2015) Danse théâtralisée ou            issus de la danse hip-hop, deux silhouettes         du projet déjà présente à travers les cadres    lumières, images projetées, sons, objets,
théâtre gesticulé allant d’avant en arrière et    pour s’engouffrer encore un peu plus vers           changeants (scénographie mobile/lumière)        mouvements. (…). Le pari : aiguiser l’œil
de haut en bas. Forme construite autour de        une histoire en mouvement. Pour aborder             et les projections. A l’instar des dadaïstes,   du spectateur, l’inviter à regarder ailleurs,
rythmes saccadés ou lents, faite d’images         ce thème de la désobéissance, de la spon-           ces outils permettront découpage, collage       parfois dans toutes les directions, parfois à
arrêtées ou en cascade. Elle est souvent          tanéité et de l’enfance, deux mouvements            et superposition d’images.                      un endroit précis.
combinée à la manipulation d’objets divers,       artistiques sont venus à ma rencontre :
 6                                                                                                                                                                                                  7
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l’équipe
LE THÉÂTRE BASCULE                               2005 « Sacré silence » (P. Dorin), en 2001       question est encore posée avec « Zoom             groupe californien Electric Boogaloos, son
Fondé en 1998 par Stéphane Fortin, le            « L’Ogrelet » (S. Lebeau).                       Dada ».                                           principe de base est la contraction et la
Théâtre Bascule est localisé en milieu rural,                                                                                                       décontraction des muscles en rythme.
à Préaux du Perche (61). Sur ce territoire,      STÉPHANE FORTIN                                  ILIASS MJOUTI
la compagnie propose des stages et des           Scénographie / Mise en scène                     Interprétation                                    RAFAËL SMADJA
ateliers de pratiques artistiques auprès des     Après une formation au conservatoire du          La danse commence pour Iliass, avec le            Interprétation
scolaires. Elle réalise tous les 2 ans, sur le   Mans, il participe en tant que comédien à        hip-hop, en 2003. Amateur de magie, il            Danseur-chorégraphe, il est le fondateur de
Pays Perche Ornais, le festival « Les Insu-      différents projets auprès de Didier Lastère,     s’intéresse très vite au Popping* qui lui per-    la compagnie Tenseï. Bercé par la culture
laires - zévèn’ments pour p’tits zé grands »,    Antoine Caubet, Eric Didry. Il fonde rapide-     met de développer des effets d’optiques et        hip-hop, il fait ses classes auprès de ses plus
une programmation à caractère familial           ment sa compagnie : le Théâtre Bascule en        d’illusions. Il a par la suite la chance d’être   grands fondateurs : de Mr Wiggles à Ken
regroupant diverses formes artistiques           1998, à Préaux du Perche et défend un tra-       remarqué et formé en maîtrise du corps et         Swift, de Popin Pete à Suga Pop, de Gabin à
et rendez-vous : spectacles, expositions,        vail de création autour du répertoire contem-    robotique, par Tim Lebed, un « ancien »           Storm. De voyages en voyages, la technique
cinéma en plein air, lectures, ateliers et       porain (S. Lebeau, P. Dorin, E. Darley, D.       reconnu dans le milieu du hip-hop toulou-         grandit et l’esprit s’ouvre. Récemment lancé
résidences d’artistes. Son travail de création   Richard, S. Beckett) mais aussi de créations     sain. Les rencontres se font ensuite de fil en    dans le métier de créateur de mouvement,
dit jeune public s’est d’abord tourné vers       personnelles (« Enlève tes lunettes », « Je ne   aiguille et Iliass expérimente plusieurs styles   il chorégraphie son premier solo « On ne
des formes artistiques contemporaines            vous raconte pas d’histoires », « Jongle »).     de danse : jazz, moderne, salsa ou encore         se baigne jamais deux fois dans le même
variées : théâtre gestuel, jonglage, danse.      Ces différents projets artistiques semblent      danse contemporaine. Il a l’occasion de           fleuve » mettant en scène un rappeur et 3
La compagnie s’intéresse particulièrement        pour le moment tourner autour des mêmes          travailler dans différents cadres, en compéti-    musiciens. En janvier 2013, il intègre la
aux écritures sonores, scénographiques et        questions : « Qui suis-je ? Comment grandir      tion, en compagnie, dans l’événementiel, et       compagnie Next Zone/Lene Boel, basée
lumineuses qui accompagnent la création.         ? Vers où ? » Mais aussi « Que faire et com-     avec de nombreuses structures (Centre de          à Copenhague puis en septembre de la
L’objet, la marionnette et la vidéo s’invitent   ment faire avec le monde, les mondes qui         Développement Chorégraphique, conser-             même année se lance dans l’écriture de
parfois sur le plateau. Parmi les créations de   m’entourent ? ». Sensible à tout ce qui pro-     vatoires…). (…) Iliass s’est façonné un style     sa seconde pièce, le duo « Presk ». Une
la compagnie, on peut citer : en 2015 « Le       duit « illusion », Stéphane Fortin porte un      mêlant danse contemporaine, émotion et            pièce qui sera coproduite par le CCN de
temps retrouvé » (théâtre d’objet), en 2014      intérêt tout particulier aux univers sonores,    touche de comédie.                                Créteil/Val de Marne et l’Esplanade du Lac
« Les Obligés » (danse verticale), en 2013       lumineux et à la manipulation des objets                                                           de Divonne-les-Bains. En 2014, il continue
« Jongle » (jonglage et mouvement), en 2011      sur le plateau. Avec les derniers projets «      * Le popping (ou electric boogalloo) est un       avec la création du solo « Cactus », puis
« Actes sans paroles 1 » (S. Beckett), en 2010   Actes » et « Jongle », il était question de      style de danse appartenant au funk-styles         lance le duo « Domino » assisté d’Imad
« Les saisons de Rosemarie » (D. Richard),       donner la parole aux corps sur le plateau et     (avec le locking) qui est apparu dans les         Nefti, scénographe et metteur en scène.
en 2008 « Là-haut la lune » (E. Darley), en      du rapport de ces corps aux objets. Cette        débuts des années 1970. Popularisé par le
 8                                                                                                                                                                                              9
OLIVIER CLAUSSE                                   ERIC MINETTE                                       également comme chef opérateur du son
Scénographie / lumière                            Scénographie / Images                              pour des entreprises de productions audio-
Il débute sa carrière dans les métiers du         Diplômé de l’Ecole Régionale des Beaux-            visuelles : 24 Images, Numéro Sept, AV Fac-      à découvrir
cinéma et, pendant quinze ans, il tourne          Arts du Mans, il a travaillé dans de nom-          tory, Film Avenir, Landscapes Productions
sur des postes très variés allant de la régie     breux ateliers collectifs et co-fonde la com-      et BleuIroise. La création de l’univers sonore   La performance du Théâtre
au travail de l’image sur des longs métrages      pagnie les Zoms. En parallèle de son travail       de « Jongle » a été sa première collabora-       Bascule « Zoom Dada »
                                                                                                                                                      parle de liberté d’expression
avec Philippe de Broca, Jacques Audiard,          de peintre, il participe à de nombreuses           tion avec le Théâtre Bascule, en 2013.           par Liza George/ novembre
Philippe Harel, Pierre Salvadori, Raul Ruiz,      créations dans le domaine du théâtre, du                                                            2018 / The Hindu
Olivier Marchal, Hervé Baslé... En parallèle,     cirque, de la danse et de la performance :                                                          Lire l’article [en anglais]
il débute la création lumière pour le spec-       Théâtre de l’Ephémère, Théâtre du Radeau,                                                           Extrait du spectacle -
tacle vivant, tant pour des spectacles de rue,    Théâtre de l’Enfumeraie, Théâtre de                                                                 France 3 Basse-Normandie
de théâtre, de danse que pour des groupes         l’Echange, Théâtre de l’Œil Brun, Cirque                                                            Voir
locaux. Il collabore également avec des           Trotolla, le P’tit cirk, Chien de cirque, Tybalt
artistes internationaux tel que Patrick Pleutin   Compagnie, Théâtre en Actes, Pièces et
pour des performances de vidéo-painting.          Main d’œuvre, Carovana (Italie) …en étant
Avec le Théâtre Bascule, son compagnon-           tour à tour plasticien, constructeur, vidéaste,
nage a débuté avec « L’Ogrelet », en 2001.        scénographe, metteur en scène.... Depuis
Pour plus de renseignements et images :           une dizaine d’années, il s’intéresse plus
www.maolampoule.fr                                particulièrement à la question de la place
                                                  de l’image au sein de ses créations. Avec
BEATRICE LAISNE                                   le Théâtre Bascule, son compagnonnage a
Costumes                                          débuté avec « ACTES sans paroles 1 » en
Costumière et scénographe, elle est diplô-        2011.
mée de l’Ecole des Beaux-arts de Rennes.
Depuis plus de 20 ans, elle travaille sur le      EMMANUEL SIX
Grand Ouest, principalement en théâtre et         Univers sonore
danse : Théâtre de l’instant, Cie de L’embar-     Ingénieur du son, musicien, il réunit ses
cadère, Théâtre Icare, Cie Robin-Juteau,          compétences afin de réaliser des créations
Cie NBA, Cie Ubi, Cie Aie Aie Aie…. Il lui        sonores et musicales en théâtre et en danse.
arrive également d’intervenir à l’opéra ou        Il est amené à travailler avec Pierre Sarzaq
pour le cirque. Avec le Théâtre Bascule,          (Cie NBA), Abdellatif Baybay (Cie Pièce et
son compagnonnage a débuté avec « Les             mains d’œuvre), Nigel Hollidge (Cie Tro
Saisons de Rosemarie » en 2010.                   Didro), Robin&Juteau (Cie Pazapa), Pascal
                                                  Larue (Théâtre de l’Enfumeraie). Il travaille
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repères
LE MOUVEMENT DADAÏSTE                             à un art frivole, ludique et léger. Par la        des Fables de la Fontaine où les animaux          En 1921, la revue belge Ça ira ! annonce
                                                  destruction, ils veulent faire table rase du      sont remplacés par des femmes nues, qui           la mort de Dada dans un numéro spécial.
Un peu d’histoire                                 passé et recréer un monde nouveau, animé          ne manque pas de provoquer les réactions          André Breton, auparavant sympathisant du
                                                  par une philosophie et un art dépassant           les plus négatives chez les Américains.           mouvement, se prononce tout d’un coup
Durant la première guerre mondiale, le            toutes les limites. Le mouvement grandit          Pendant ce temps, en Allemagne, Jean Arp          radicalement contre son renouvellement,
Dadaïsme, ou Dada, prend d’assaut le              très vite et sort du « Cabaret Voltaire » pour    (poète) et Max Ernst (peintre et sculpteur)       déclarant qu’il tourne en rond. Le mou-
monde de l’art moderne. En Europe comme           s’épanouir en Allemagne, puis dans toute          connaissent un succès retentissant. À             vement Dada se dissout à l’occasion d’un
en Amérique, de jeunes artistes tels que          l’Europe. S’opposant à l’expressionnisme et       Paris, un jeune écrivain et critique littéraire   procès fictif contre l’œuvre nationaliste de
Hugo Ball (écrivain), Marcel Duchamp              à l’art abstrait, le mouvement, qui n’a pas       d’avant-garde, André Breton, encourage le         l’écrivain Maurice Barrès, où le tribunal
(plasticien), Tristan Tzara (écrivain et poète)   vraiment de chef de file, intrigue et attire      mouvement Dada au moyen d’articles et de          est présidé par Breton et Tzara. Suite à des
et Marcel Janco (peintre et architecte)           les foules. Au niveau esthétique, Dada est        connexions dans le monde littéraire. Le rap-      désaccords majeurs entre les accusateurs,
remodèlent l’art en effectuant à travers          marqué par la spontanéité de la création :        port de Breton au dadaïsme est ambigu : ses       Tzara quitte le tribunal et signe la sépara-
leurs œuvres une véritable recherche de la        les artistes se plaisent à exécuter des perfor-   manifestations artistiques créent le chaos et     tion entre surréalisme et dadaïsme, ainsi
liberté, de la légèreté et de l’humour. Par       mances devant le public, explorant la part        suscitent le scandale, plongeant bien vite        que la fin du mouvement Dada.
maints jeux de langage, les artistes Dada,        de hasard qu’amène l’art de performance.          leur auteur dans le doute. Ce doute mènera        Source
adolescents durant la guerre, désirent            À la moitié de la décennie 1910, Marcel           au début du surréalisme.
donner une connotation positive à tous les        Duchamp, Man Ray et Francis Picabia s’ins-
mots, pour faire table rase du langage et de      tallent aux États-Unis pour y exposer leurs
la logique du monde, instaurer une vision         œuvres. Malgré de maintes expositions, le
et des valeurs nouvelles, plus proches de         lancement de la revue 291 et le succès rela-
leurs idéaux.                                     tif des ready-mades de Marcel Duchamp,
Désireux de s’évader de l’ambiance lourde         ils sont forcés de conclure que Dada n’est
qui règne à l’époque sur le monde, des            pas fait pour vivre en sol américain. Cepen-
jeunes artistes de Zurich (Ball, Tzara,           dant, des artistes telles que Béatrice Wood
Janco, Arp, ...) se réunissent au Cabaret         (peintre) et Clara Tice (peintre et poétesse)
Voltaire pour présenter et assister à diverses    continuent à faire vivre le mouvement aux
manifestations d’art, autant littéraire que       États-Unis, lui donnant un tournant un
musicale ou visuelle. Devant l’absurdité          peu plus érotique. Tice produit même, au
de la guerre, les artistes Dada croient           courant des années 20, une version frivole
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LE MOUVEMENT HIP-HOP                            grands domaines : la danse (avec les dif-         Unity & Having Fun » (Paix, amour, unité        À Paris, les fameuses Block Parties clandes-
                                                férents styles tels le break, le locking, le      & plaisir) est également caractéristique du     tines du terrain vague de la Chapelle-Stalin-
Petite histoire du hip-hop                      popping, la house, la new style, le top rock,     hip-hop, inspiré par ses pionniers (notam-      grad marquent pour beaucoup l’avènement
                                                le voguing, le krump…), la peinture (avec le      ment la Zulu Nation d’Afrika Bambaata).         du hip-hop français. On y découvre les
Historiquement, le hip-hop est apparu il y      tag et le graffiti) et la musique (avec le rap,   Bien qu’ayant de fortes racines afro-améri-     premiers jeunes activistes du hip-hop des
a plus d’une trentaine d’années en France,      le turntablism ou dj’ing, le beatbox). Mais       caines, ce mouvement a su s’affranchir de       années 80 avec le Dj Dee Nasty, les graf-
et une quarantaine aux États-Unis. Cette        on parle souvent davantage des quatre             la dimension ethnique qui le caractérisait,     feurs Psychose ou Jonone, mais aussi des
culture n’a jamais bénéficié d’autant de suc-   grandes disciplines du hip-hop que sont           puisqu’il est aujourd’hui adopté par un         breakers et bien d’autres passionnés.
cès et de visibilité en France, que de nos      la danse, le rap (ou mc’ing), le graffiti et le   grand nombre de jeunes, quelles que soient      Plus largement, l’histoire du hip-hop fran-
jours.                                          dj’ing auquel est venu s’ajouter le beatbox.      leurs origines géographique ou sociale.         çais comprend plusieurs périodes distinctes
Le hip-hop, c’est à la fois des pratiques       Le hip-hop se caractérise également par           Le hip-hop a été introduit en France par des    de 1980 à nos jours. Celles-ci illustrent
artistiques et quotidiennes, un système de      des codes bien précis : un langage, un            personnes ayant voyagé outre-Atlantique et      les étapes qu’ont dû franchir les acteurs
valeurs particulier et une origine culturelle   mode de vie, une manière de s’habiller,           par quelques médias radiophonique (Radio        culturels du hip-hop pour arriver à leur
populaire urbaine.                              une économie... Il émerge d’une identité          Nova) et télévisuel (l’émission H.I.P H.O.P     degré de maturité actuel. Ainsi, le hip-hop
Les disciplines artistiques comptent trois      populaire. Le mot d’ordre « Peace, Love,          présentée par Sydney par exemple) lors          français s’est développé tant sur le plan
                                                                                                  de soirées dans lesquelles étaient présents     professionnel qu’associatif ou amateur. Son
                                                                                                  entre autres Afrika Bambaataa ou les dan-       identité culturelle particulière, sa création
                                                                                                  seurs du Rock Steady Crew, pionniers venus      tout comme l’ampleur de sa production
                                                                                                  des Etats-Unis…). Les jeunes se sont mis à      artistique en font un mouvement légitime
                                                                                                  s’entraîner dans l’espace public, dans la rue   et reconnu internationalement. Aujourd’hui,
                                                                                                  ou sur des terrains vagues et des rassemble-    avec des courants très divers, la culture
                                                                                                  ments festifs se sont organisés. Ces derniers   hip-hop a largement irrigué la musique, la
                                                                                                  jouaient de la musique, « rappaient », pei-     danse, le graffiti, la mode, la publicité, la
                                                                                                  gnaient et dansaient à la manière des Block     langue et ses expressions…
                                                                                                  Parties new-yorkaises.                          Source

                                                                                                  Les Block Parties ont eu une influence très
                                                                                                  importante sur l’éclosion de la culture hip-
                                                                                                  hop. À l’origine, à New York, il s’agissait
                                                                                                  de « fêtes de quartiers » pour lesquelles on
                                                                                                  fermait les deux côtés d’une rue avec des
                                                                                                  barrières et on se branchait sur un lampa-
                                                                                                  daire en détournant le courant. Dj’s et Mc’s
                                                                                                  se prêtaient alors à des joutes musicales
                                                                                                  festives, auxquelles se sont par la suite
                                                                                                  associés danseurs, graffeurs et beatboxeurs.
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pistes pédagogiques

Avant          • Inspiré du dossier pédagogique sur le
                 Dadaisme – Académie de Mayotte
                                                              • Réalisation et/ou analyse de graffitis,
                                                                de fresque, d’œuvres de street art ou
                                                                d’art moderne en lien avec le graffiti,

et après       • Écrire un poème à la manière de…
                -- À l’aide de coupures de journal dés-
                   tructurées ;
                                                                approche de la lettre et du lettrage, …

                                                              • Histoire du hip-hop : étymologie, nais-

le spectacle    -- En changeant les polices de caractères,
                   les langues ;
                                                                sance et contexte, les différentes esthé-
                                                                tiques… acquérir un vocabulaire et
                -- En modifiant les supports (cartons,          identifier les caractéristiques d’un style
                   bouteilles, planches…) ;                     musical, chorégraphique, graphique...
                -- Lire/interpréter des poèmes phoné-
                                                              • Découverte du rap et de ses origines
                   tiques en variant la manière de dire…
                                                                musicales afro-américaines : jazz, blues,
                   ou encore créer une œuvre collective
                                                                soul, funk, musiques de la Nouvelle-
                   visuelle et/ou graphique ;
                                                                Orléans, lien entre rap et poésie…, les
                -- Transformer un poème classique en
                                                                valeurs liées à la culture hip-hop et
                   modifiant certains mots afin que le
                                                                l’histoire des noirs américains (escla-
                   non-sens côtoie le sens (voir les poèmes
                                                                vage, ségrégation, lutte pour les droits
                   de Tristant Tzara).
                                                                civiques).
               • Créer un Ready-made (individuel ou
                                                              • Après la représentation, regrouper les
                 collectif)
                                                                comptes rendus en classe et propo-
               • Histoire du mouvement Dada (liberté            ser un travail de restitution créatif et
                 d’écriture, esprit de révolte, le non-art      ludique (peintures, croquis…).
                 dans l’art, …) et analyse d’œuvres : Mar-
                 cel Duchamp, Man Ray, Tristan Tzara…

16                                                                                                           17
bibliographie

• Le hip-hop Poche - octobre 2011               • Le Rap des Rats - janvier 2000                   Le mouvement artistique dada
de Marie-Christine Vernay / Editeur : Actes     de Michel Besnier, Henri Galeron (ill). Edi-       Histoire et informations sur le mouvement
Sud Junior - Collection : Le sens du sport      tions Møtus                                        dada
                                                                                                   Courants littéraires : le mouvement dada
• Danse hip-hop - 15 février 2014               • Dadaïsme - juillet 2004                          Site de l’académie de Bordeaux
de David Bérillon, Thomas Ramires /             de Dietmar Elger / Editeur : Taschen
Editeur : Editions EP&S - Collection : De       GmbH ; Édition : New edition - Collection :        Histoire du mouvement Dada
l’école... aux associations                     Taschen Basic Art Series
                                                                                                   C’est qui, c’est quoi Dada ?
• Paco et le hip-hop (livre sonore) Album -     • Dadaïsme et surréalistes - 9 février 2006
7 novembre 2019                                 de Collectif / Editeur : Folio Junior (9 février   Dossier pédagogique Académie de Mayotte
de Magali Le Huche / Editeur : Gallimard        2006) - Collection : Folio junior poésie           autour du dadaïsme
jeunesse Musique - Collection : Mes petits
livres sonores                                  Petite histoire du hip-hop                         Dossier pédagogique Centre Pompidou/
                                                                                                   Dada et arts plastiques
• Les danses de la culture hip-hop - 17 avril   Dossier pédagogique sur le hip-hop (asso-
2018                                            ciation Engrenages)
de Milady Lubrano / Editeur : Editions
L’Harmattan - Collection : Univers de la        Le mouvement hip-hop
danse
                                                Documentaire sur l’histoire des danses hip-
• ZOOM, l’univers de la danse hip hop           hop
- 2019
de Rashead Amenzou / Editeur : Rashead          Le hip-hop, de la rue à la scène
Amenzou

18                                                                                                                                             19
Contact
Emmanuel Mallet

Chargé des relations publics scolaires
du Pôle culturel

01 39 15 92 16 ou 92 10
emmanuel.mallet@ville-houilles.fr

                                                                     Photo de couverture : © Laurent Touzeau

La Graineterie
Pôle culturel et centre d’art
de la Ville de Houilles

27 rue Gabriel-Péri                      Coordonnées postales :
78800 Houilles                           Mairie de Houilles -
01 39 15 92 10                           Pôle Culturel
pole.culturel@ville-houilles.fr          16 rue Gambetta, CS 80330
lagraineterie.ville-houilles.fr          78800 Houilles
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