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120 historiens chercheurs journalistes écrivains et artistes 20 lieux 4 jours de débats conférences et expérimentations Entrée libre et participation nécessaire
Sommaire L’histoire à venir a besoin de vous ! p. 3 p. 6 p. 68 Participation libre et nécessaire L’histoire Ouverture Calendrier à venir et événements Nous avons choisi de ne pas faire payer l’entrée aux différentes manifestations. a besoin p. 72 Cela ne signifie pas que la production du savoir, la diffusion des connaissances de vous ! et la culture sont gratuites. Elles ont un coût qu’il faut assumer collectivement, p. 8 Plan et lieux mais personne ne doit être empêché d’y accéder pour des raisons financières. Programme p. 4 p. 75 S’il est de la responsabilité des institutions publiques, de l’université, Thématiques, p. 46 Soutiens des collectivités territoriales, des bibliothèques, des associations, comme formats, Intervenants et partenaires des chercheurs, éditeurs, libraires, théâtres, de concourir à cette accessibilité La Cantine (tous les intervenants participent de manière bénévole, comme de nombreux de L’histoire membres de l’équipe organisatrice), il est aussi de notre responsabilité collective p. 66 de la rendre possible. Cette participation, que nous voulons libre, est essentielle : Organisation c’est ce qui permettra la pérennisation de L’histoire à venir à Toulouse. C’est pourquoi des urnes sont placées à l’entrée et à la sortie des lieux où se déroulent les événements. Chacun est libre de donner ce qu’il veut, en fonction de ses moyens et de ce qu’il estime être la valeur des rencontres É auxquelles il a participé. dito Après le succès de sa première édition au printemps dernier t ses 8 000 participants, L’histoire à venir est de retour à Toulouse ! e Plateforme de financement participatif Réengager le savoir, mettre la recherche en lumière, renouer le dialogue citoyen avec l’histoire, renforcer le pacte entre la démocratie D’autre part, cette année, nous sollicitons également le public, et la connaissance : voilà l’ambition du festival annuel créé en 2017 à l’initiative présent ou à venir, à travers une plateforme de financement participatif. de la librairie Ombres blanches, du théâtre Garonne, de l’université de Toulouse Vous pouvez ainsi faire vos dons, par internet, en vous connectant à : et des éditions Anacharsis. www.kisskissbankbank.com/fr/projects/l-histoire-a-venir Pour cette deuxième édition, le thème 2018 « Humain, non-humain » complète les deux thématiques pérennes, « Histoire et démocratie » et « Écrire l’histoire ». Faire l’histoire de la manière dont les sociétés ont défini l’humain, c’est se demander comment nous concevons la spécificité de ce que nous sommes, comment nous transformons les relations avec ce que nous ne sommes pas, comment nous agissons sur ou avec tous ceux, non-humains, qui peuplent la planète à nos côtés, et comment ces derniers agissent sur nous. → Retrouvez les conférences Pendant quatre jours, de midi à minuit, des historiens, des philosophes, des chercheurs, des écrivains, des journalistes et des artistes partageront de l’édition 2017 leurs idées et leurs recherches à travers conférences, ateliers, échanges et mises en récit originales et inventives. En venant à la rencontre de toutes Dans une époque où semblent dominer le présentisme et le et de tous, dans différents lieux de la ville, elles et ils feront de L’histoire à venir sentiment de fatalité, Patrick Boucheron et François Hartog le creuset de nouvelles façons d’écrire l’histoire, pour que les possibles du passé envisagent ici les contours possibles d’une « histoire à venir ». régénèrent les possibles de nos avenirs. Au long de deux conférences prononcées lors de la première édition du festival L’histoire à venir, ils interrogent les liens entre passé, présent et futur pour tenter d’en dévoiler toutes les promesses. Éditions Anacharsis, 2018, 80 pages, 13 € 3
Thématiques et formats La manifestation s’articule en trois thématiques : la première Les rencontres durent en général 1h30. qui change chaque année, et deux autres pérennes. → Humain, non-humain → Histoire et démocratie → Conférences : → Autour d’un livre : Notre fil rouge, cette année, interrogera L’histoire a toute sa place dans la Autour d’un.e ou plusieurs intervenant.es, En présence des auteurs, pour présenter l’histoire des frontières de l’humain, réflexion politique et peut nous aider pour explorer un thème, des recherches des publications qui ont récemment et les relations que les hommes ont à interroger et comprendre les débats en cours ou une question d’histoire. marqué l’actualité éditoriale. entretenues hier et entretiennent contemporains. Les chercheurs aujourd’hui avec le « non-humain », doivent se positionner sur « ce que réel ou imaginé : animaux, paysages et peut l’histoire » aujourd’hui. Comment → Labos d’histoire : → Impromptus : éléments « naturels », dieux, monstres, détecter les lignes de force, de faille Dialogue entre plusieurs intervenant.es, Rencontres, spectacles, performances, super-héros, fantômes, machines, ou de fuite du présent ? Que devient pour un débat mettant en avant le travail forums, visites : d’autres formats robots, extra-terrestres, technologies… l’histoire, en tant que métier, approche de recherche, les enjeux de méthode, pour découvrir la recherche et les idées Ces relations, et leurs enjeux et méthode ? Comment la transmettre les débats scientifiques. sous un jour nouveau. scientifiques, politiques et éthiques, aux générations à venir ? Comment sont le fruit d’une histoire, qu’il faut s’inscrit-elle dans le pacte entre la resituer dans le temps et d’un continent démocratie et le savoir ? → Ateliers : à un autre. Autant de débats nécessaires pour envisager les défis à venir, autour Interactifs et expérimentaux, en général du transhumanisme ou de l’Intelligence → Écrire l’histoire ouverts à un public limité (une trentaine Artificielle par exemple, et mesurer les de personnes), pour participer Pour écouter les chantiers actuels et choix auxquels nous sommes aujourd’hui à la recherche en train de se faire. futurs de l’histoire, mais aussi pour en confrontés, si nous voulons préserver montrer la fabrique, il faut s’interroger l’environnement et le monde dont sur les manières de l’écrire et de la nous avons hérité et que nous avons raconter. Tous les récits ne se valent contribué à bâtir. pas. Si le savoir n’est jamais définitif et doit constamment être questionné, → La Cantine de l’Histoire son élaboration répond à une démarche méthodologique et scientifique fondée Pour cette deuxième édition, des chefs sur les sources, qui intègre les nouvelles et restaurateurs de la ville nous font recherches ainsi que les apports d’autres à nouveau l’amitié de nous accompagner. Ils animeront La Cantine de l’Histoire, disciplines - sciences sociales, arts, imaginée et installée pour l’occasion, dans l’atelier 2 du théâtre Garonne. littérature ou sciences de la nature. Ils partageront leur amour de la cuisine avec l’ensemble des invités, le public et l’équipe organisatrice de la manifestation. Cette année c’est Simon Carlier (Solides) qui nous fait le plaisir d’inaugurer l’ouverture de La Cantine de L’Histoire le jeudi 17 mai 2018, et s’ensuivront de merveilleux chefs à découvrir ou à redécouvrir, tels que Mickael Lecumberry (Le Rocher de la Vierge), Retrouvez les événements classés par thématiques en suivant ce code couleur : Marc Gineste (Le Pic Saint-Loup), Tomoko Morimine (Solaneko), Norio Moteki (Motchiya), le Tchaco Déli, et encore plein d’autres surprises. Le bar à vin sera confié = Humain, non-humain = Histoire et démocratie = Écrire l’histoire à Éric Cuestas (Le Temps des Vendanges) et Philippe Lagarde (Le Tire-Bouchon). Programme complet à venir sur le site internet www.lhistoireavenir.eu 4 5
Les événements F → La revue L’Histoire fête ocus ses 40 ans à Toulouse. jours » grâce à cette publication, la seule qui soit magazine de kiosque et revue de référence ? Autour de Valérie Han- es événements marquants pour explorer D Carte blanche autour nin, directrice de la rédaction, de Michel ensemble les thématiques de la deuxième du numéro anniversaire Winock, artisan de la première heure, et de nombreux invités, la soirée, animée édition du festival L’histoire à venir. Animé par Emmanuel Laurentin par Emmanuel Laurentin (« La Fabrique et Valérie Hannin de l’Histoire », France Culture), partira L’Histoire a quarante ans ! Et elle vient à du numéro anniversaire pour faire l’his- → Je ne suis pas humain ! Toulouse fêter cet âge de démon dans toire vivante de L’Histoire continuée. Dialogues avec le non- le Midi ! Combien sommes-nous à avoir fait pour la première fois l’expérience de Théâtre Garonne, humain l’histoire dans ses pages, puis à avoir Grande salle, samedi Animé par Emmanuel Laurentin, prolongé sa découverte « jusqu’à nos 19 mai, de 20h30 à 22h avec Samir Boumediene, Sophie D. R. Dulucq, François-Xavier Fauvelle, Christian Ingrao, Silyane Larcher, → Conférence d’ouverture. Joséphine Lesur, Sylvestre Maurice, Vinciane Pirenne-Delforge, Laure La volonté que la liberté Teulières, Nicolas Teyssandier de l’autre soit En dialogue avec des chercheurs, Emma- nuel Laurentin (« La Fabrique de l’His- Jean-Claude Ameisen en conversation toire », France Culture) explore la théma- avec François-Xavier Fauvelle tique du festival, « Humain, non-humain », Jean-Claude Ameisen (« Sur les épaules à travers des entretiens visant à saisir les de Darwin », France Inter), médecin et multiples figures de ces non-humains qui chercheur en biologie, inaugurera cette peuplent nos quotidiens. Comment fait- deuxième édition de L’histoire à venir. on l’histoire d’animaux ou de machines Dans une conférence dont le titre est qui ne produisent pas directement de inspiré d’une phrase de Paul Ricœur, il sources ? Comment, au fil du temps, les introduira la thématique de cette année, humains ont-ils humanisé ou déshuma- « Humain, non-humain », en montrant nisé l’Autre ? Autant de questions qui comment celle-ci résonne avec nos deux permettent de saisir les frontières de l’hu- thématiques pérennes : « Histoire et main et de comprendre les relations que démocratie » et « Écrire l’histoire ». Puis, les hommes entretiennent avec l’altérité. avec l’historien et archéologue François- Théâtre Garonne, Grande salle, Xavier Fauvelle, il interrogera le dialogue vendredi 18 mai, de 20h30 à 22h entre les sciences du vivant et l’histoire, pour montrer combien cette rencontre → La Fabrique de l’Histoire peut se révéler fertile pour notre connais- Écoutez l’émission de France Culture « La Fabrique sance de l’humain. de l’Histoire » en direct des studios de France Bleu Occitanie, Conseil départemental de la Haute-Garonne, le vendredi 18 mai à 9h, avec Emmanuel Laurentin, Anaïs Kien jeudi 17 mai, de 18h à 19h30 et Séverine Liatard, autour du programme et des invités de la deuxième édition de L’histoire à venir. 6
Jeudi 17 mai → Les sciences sociales face aux migrations. Rencontre avec Catherine Wihtol de Wenden → Retour sur les bancs somatisations sont des points d’appui Animée par Chantal Bordes-Benayoun et Laure Teulières pour l’analyse. Le biologique est-il du collège confiné dans la psyché ? C’est à partir Catherine Wihtol de Wenden, juriste et politiste, a mené de nombreuses enquêtes de terrain sur les relations entre les migrations et la politique en France. Atelier, avec Magali Jean de ces questions que nous inviterons le Ses recherches comparatives portent sur les flux, les politiques migratoires et Sandrine Richard-Lévêque public au dialogue. et la citoyenneté en Europe et dans le monde. Ce dialogue avec une sociologue Qu’apprend-on au collège ? On y déve- Ombres blanches, jeudi 17 mai, et une historienne permettra d’aborder les grands enjeux scientifiques, éthiques loppe des connaissances, mais égale- de 14h à 15h30 et politiques que posent les migrations et leur étude. ment un apprentissage de la citoyenneté Ombres blanches, jeudi 17 mai, de 16h à 17h30 et de l’esprit critique. Comment les élèves apprennent-ils à évaluer la fiabilité des → L’anthropophage : sources auxquelles ils sont confrontés humain, trop humain ? sur internet et autres réseaux sociaux ? Labo d’histoire, modération Sophie Comment apprennent-ils à forger leur propre opinion ? Quels sujets sensibles Dulucq, avec Thomas Brignon, Nicolas → Maladie(s), → Comment Cambon et Sandrine Costamagno aborder ? Comment en débattre ? Autour Parce qu’elle renvoie aux fantaisies d’un marginalisation, exclusion. l’art écrit de démarches communes entre l’his- toire-géographie et les sciences et vie de imaginaire occidental débridé et à des Qui les désigne ? Qui les l’histoire. pratiques dont la réalité est difficile à nomme ? Qui les ordonne ? Rencontre avec D. R. la terre, nous aborderons des questions saisir, l’anthropophagie suscite dégoût, vives telles que l’origine de l’Homme, la vaccination, et les mythes romains. incompréhension, condamnation. Elle Labo d’histoire, modération Mohamed El Khatib matérialise une transgression : quand Carole Brami, avec Maurice Born, Un repas avec les intervenants suivra. Animée par Sarah Authesserre on franchit cet interdit, qu’est-on, que Claude-Olivier Doron et Pascal Marie TO7 Reynerie, jeudi 17 mai, de 11h à 12h30 À l’instar d’Hervé Guibert, Alain Cava- devient-on ? Ce sujet, peu abordé dans À partir de leurs travaux sur les malades lier ou encore de Sophie Calle, l’auteur, les sciences sociales et notamment en mentaux, les SDF et les lépreux, trois acteur et metteur en scène Mohamed El → Le social est-il réductible histoire, interroge les limites de l’humain chercheurs et praticiens discuteront Khatib puise son écriture scénique dans et la façon dont nous nous définissons de la manière dont nos sociétés, à au biologique ? par rapport à l’autre – « barbare », « sau- différentes époques de leur histoire, son histoire intime, celle de sa famille et de ses origines, mais aussi dans sa Labo d’histoire, modération vage » ou animal. ordonnent, classent et contrôlent ces rencontre avec ses contemporains. Son Jérôme Lamy, avec Sidi Askofaré Bibliothèque d’études méridionales, populations désignées comme dan- théâtre se nourrit de matériau person- et Maurice Born jeudi 17 mai, de 15h30 à 17h gereuses. Ils interrogeront ce que ces nel et de documents du quotidien pour Les sciences humaines sont-elles défi- stigmatisations disent de nos sociétés, mettre en jeu le réel. Nous interrogerons nitivement séparées des sciences biolo- ce que l’exclusion suppose, à l’heure où comment son processus théâtral de mise giques ? Cette rencontre voudrait renouer les politiques publiques se veulent inclu- à nu – celle d’une femme de ménage, les fils de cette question à partir d’une sives. Si on ne sort jamais de la condi- de supporters de foot ou encore d’un double approche, celle d’un historien et → Les humains et leur tion humaine, peut-on être exclu de la fils orphelin de sa mère – provoque un celle d’un psychanalyste. Dans la pers- société humaine ? pective historique, l’ancrage biologique environnement : Centre hospitalier Gérard Marchant, écho chez le spectateur. Comment une histoire intime partagée publiquement (par l’histoire des épidémies, des noso- une histoire intriquée jeudi 17 mai, de 16h30 à 18h devient questionnement universel. Com- logies) est élément central de la compré- hension du monde. Le biologique est-il et irréversible ment la scène, en s’emparant de sujets tabous en prise avec notre histoire d’au- pris dans les rets de l’histoire ? Pour la voir p. 12-13 jourd’hui, prend la forme d’une expé- psychanalyse, le biologique est un élé- Librairie Floury Frères, jeudi 17 mai, rience collective et politique. ment d’un ensemble de variations qui de 16h à 17h30 Théâtre Garonne, Atelier 1, jeudi 17 mai, organisent le sujet. L’organique et ses de 17h à 18h 8 9
Gallimard présente → L’apocalypse Jeudi 17 mai → Conférence et l’anthropocène : d’ouverture l’historien face à la crise Jean-Claude Ameisen et François-Xavier Fauvelle environnementale voir p. 6-7 Conférence, Jean-Baptiste Fressoz Conseil départemental de la Haute- En 1822, après une série d’hivers rigou- Histoire Garonne, jeudi 17 mai, de 18h à 19h30 reux, le gouvernement français diligente de la sexualité 4 une grande enquête sur le changement climatique. La même année, l’industrie du Les aveux Photo M. Garanger © Gallimard gaz d’éclairage suscite une vive contro- de la chair → Qui n’a pas son verse : l’explosion d’un gazomètre pour- MICHEL FOUCAULT par Minotaure ? S’aventurer rait raser Paris tout entier. Contre l’idée commune de « prise de conscience » Édition établie par Frédéric Gros dans le labyrinthe récente, l’histoire est plutôt celle d’une des mythes modernisation technologique qui s’est faite en toute connaissance de cause, voir p. 12-13 en dépit des risques et des dangers. Muséum, Auditorium, jeudi 17 mai, Comment avons-nous pu oublier que de 20h30 à 22h nous vivions dans l’anthropocène depuis deux cents ans et prétendre le découvrir avec stupeur seulement maintenant ? Théâtre Garonne, Grande salle, jeudi 17 mai, de 20h30 à 22h MICHEL FOUCAULT Les aveux de la chair → Finir en beauté, Mohamed El Khatib Seul sur scène, Mohamed El Khatib fait HIS T OIR E DE L A SE X UA L I T É, 4 des dernières années de vie de sa mère un spectacle. Pas un spectacle sur le deuil. Ni même sur la mort. Plus certainement, avec ce faux détachement teinté d’humour parfois vachard qui nous le rend étrangement proche, le bonhomme nous parle simplement de chagrin, de filiation, de fratrie. De la culture soudainement encombrante d’aïeux nés dans un pays dont on ignore tout. De leur langue. D’un passé qui nous échappe. D’un exil géographique et temporel. À sa façon, avec des moyens simples arrachés à son parcours personnel – archives audio et vidéo, fac-similés de documents, souvenirs épars –, il tente de réécrire sa propre histoire, et revisite en notre compagnie l’étrange puissance d’un amour qui se joue du temps et des frontières. Tarif : de 12€ à 25€. Réservation : www.theatregaronne.com ou 05 62 48 54 77 gallimard.fr I facebook.com/gallimard Théâtre Garonne, Atelier 1, jeudi 17 mai, à 19h et à 20h30
L’Histoire à venir Jeudi 17 mai P L rojet MAP e projet MAP (European Research Council, coordonné par Corinne Bonnet) explore les relations qui animent les puissances divines des panthéons grecs et sémitiques de l’Antiquité méditerranéenne. En étudiant de quelle façon on nomme les dieux et le divin, il analyse comment ces qualifications génèrent des liens et des configurations changeantes dans le temps et dans l’espace. → Les humains et leur → Qui n’a pas son environnement : Minotaure ? S’aventurer une histoire intriquée dans le labyrinthe et irréversible des mythes Labo d’histoire avec Geneviève Azam Conférence, Corinne Bonnet, → Penser l’humain → Divines émotions et Claude Calame Adeline Grand-Clément et Vinciane Marquée en particulier par le réchauf- Pirenne-Delforge et le divin : jeux de miroir Atelier, modération Jean-Pierre Albert, avec Clément Bertau-Courbières, fement climatique, la catastrophe éco- Issu d’une femme tout humaine et d’un et pratiques de l’écart Thomas Galoppin et Sarah Rey logique ne peut être saisie ni dans une taureau d’origine divine, le Minotaure histoire linéaire, ni dans un temps réver- concentre dans son hybridité l’excès Labo d’histoire, modération Corinne Les émotions divines éclairent la repré- sible. Elle illustre le temps de l’anthropo- (hybris) qui l’a fait naître. Entre la Crète Bonnet, avec Claude Calame, Fabio sentation des dieux et leur degré cène, celui où l’humanité concrète est et Athènes, les récits de l’épreuve du laby- Porzia et Vinciane Pirenne-Delforge d’anthropomorphisme. Plaisir ou colère, devenue une force géologique transfor- rinthe et du combat contre le monstre Peut-on comparer les conceptions compassion ou jalousie, traduits par des mant l’histoire de notre planète. Cela sont autant de manières d’exprimer anthropologiques grecques et sémi- mots ou par des gestes, disent-ils à la requiert non seulement de repenser, en le passage d’un état à l’autre. Mais la tiques de ce qui rapproche et sépare à fois un écart entre hommes et dieux et termes d’interaction, les rapports com- porosité entre humanité et animalité ne la fois l’humain et le divin ? Qu’il s’agisse une proximité ? Comment les états affec- plexes des hommes avec leur milieu de place pas forcément la monstruosité là de récits des origines ou d’action rituelle, tifs prêtés aux divinités sont-ils les indi- vie, mais aussi d’envisager une transi- où on l’attend et les appropriations de ces deux sphères sont pensées dans cateurs et les opérateurs métaphoriques tion écologique impliquant de nouvelles ce thème – antiques et modernes – sont une interaction constante, probléma- d’un « croire » et d’un « faire » impli- formes de vie, inscrites dans les limites riches de perspectives. « Qui n’a pas son tique et ambivalente, bienfaisante et quant les humains et des puissances des écosystèmes. Il s’agit de repenser les Minotaure ? » Poser cette question, c’est dangereuse. L’humain est-il le fruit d’une surhumaines ? relations complexes entre l’humain et le inviter à écouter les mille et une voix d’un chute, d’une déchéance ? Le divin est-il Théâtre Garonne, Galeries, samedi 19 mai, non-humain tout en réorientant l’histoire Minotaure sans cesse recréé. « sur-humain » ? Par la comparaison, on de 13h30 à 15h des communautés des femmes et des Muséum, auditorium, jeudi 17 mai, appréciera les stratégies culturelles de la Atelier limité hommes. de 20h30 à 22h fabrique corrélée de l’humain et du divin à 30 places Librairie Floury Frères, jeudi 17 mai, en Méditerranée ancienne. Hôtel Dubarry, vendredi 18 mai, de 16h à 17h30 de 17h30 à 19h 12 13
Vendredi 18 mai → Éric Baratay, → La mort réincarnée : LUDIVINE Biographies objets mortuaires BANTIGNY animales. Des vies et figures funéraires Labo d’histoire, modération Isabelle Lacoue-Labarthe, avec Jonathan retrouvées Barbier, Bruno Bertherat, Delphine (Seuil, 2017) Espagno-Abadie Depuis les travaux pionniers des histo- Autour d’un livre riens Michel Vovelle et Philippe Ariès, Peut-on raconter la vie de la girafe du nous savons que les individus n’ont Jardin des plantes, de l’ânesse de Ste- pas toujours eu le même rapport à la venson Modestine ou du taureau Islero mort au fil du temps. L’objet funéraire qui causa la mort de Manolete ? Croi- est un révélateur de ces changements sant sources écrites, images photo- de perception, et il a cette particularité graphiques et filmées et connaissance d’être à la frontière de l’humain et du de l’éthologie et de l’environnement, Éric non-humain. Ainsi, un masque mortuaire Baratay repousse les frontières de l’écri- porte les dernières traces d’humanité du ture de l’histoire pour se placer résolu- défunt et peut déjà s’envisager comme ment du côté de l’animal. En accumulant un objet d’art. Cette ambiguïté a été à des matériaux sur différents destins ins- l’origine de débats récents, par exemple crits dans leur temps, en les comparant, dans les musées où sont exposés des il propose aussi de penser des époques restes humains (restitution des têtes et des générations animales. maories à la Nouvelle-Zélande). Le sta- Ombres blanches, vendredi 18 mai, tut éthique, artistique et juridique de tels de 10h à 11h30 © E. Marchadour objets mérite d’être interrogé. Sciences Po/Université Toulouse-Capitole, vendredi 18 mai, de 13h30 à 15h → Le procès de Néron : une fiction historique Labo d’histoire organisé par les étudiants de l’Association Périples « Un livre qui fera référence, nourri d’archives foisonnantes. » (Université Toulouse-Jean Jaurès) Jean-Marie Durand, Les Inrockuptibles Nous sommes au début de l’année 68 de notre ère ; Néron règne sur Rome depuis quatorze ans. Le peuple et surtout le Sénat sont las de toutes ses excentricités, « Un livre indispensable impliquant un travail exceptionnel sur les caprices et meurtres. Lors d’une séance du Sénat où Néron veut faire voter archives de la grève, de la police, du pouvoir. » sa divinisation, certains sénateurs tentent de le faire condamner. Ainsi s’ouvre le procès fictionnel de Néron, reconstitué et mis en scène par des étudiants, L’Humanité qui donne voix aux deux camps et permet au public de se faire sa propre opinion. Une autre manière d’écrire l’histoire à travers une fiction. Théâtre Garonne, Atelier 1, vendredi 18 mai, de 11h à 12h30 15
L’Histoire à venir vendredi 18 mai → Esclaves, afro-féministes : comment inscrire les dominé.e.s, subalternes, sans voix et sans → Les sciences humaines → Visiter une pouvoir au centre du récit historique ? sont-elles solubles dans bibliothèque D. R. Conférence, Silyane Larcher les sciences cognitives ? coloniale Les grands récits historiques de l’égalité, comme ceux des prises de pouvoir (par exemple la citoyenneté ou le féminisme), se font généralement sans les acteurs française. D. R. Labo d’histoire, modération Sonya eux-mêmes. Si on peut essayer de leur faire une place, la question demeure surtout Faure, avec Sylvie Chaperon, Jean- Michel Hupé et Jérôme Lamy Les recherches sur le passé de savoir quelle place ils ou elles se sont fait eux-mêmes. Comment pensent l’universel celles et ceux que nous sommes habitués à considérer à la marge ? Le cerveau et les sciences qui l’auscultent de l’Afrique subsaharienne Comment l’intégration de leur point de vue change les récits que nous produisons ? semblent aujourd’hui le point de passage Conférence, Sophie Dulucq Théâtre Garonne, Atelier 1, vendredi 18 mai, de 16h à 17h30 obligé pour les recherches, y compris en Le savoir historique sur l’Afrique consti- sciences humaines et sociales. Mais il n’a tué entre la fin du XIXe siècle et les pas fallu attendre les neurosciences pour indépendances est souvent considéré que les SHS intègrent de façon souple et comme une navrante science coloniale. mesurée les résultats des sciences bio- Et de fait, il possédait des ressorts idéo- logiques. Les historiens, les sociologues, les anthropologues et les philosophes logiques puissants dont les aspects → Les humains et nous : → De la colonisation des savent bien que leur objet de recherche colonialistes ont été mis en lumière. Mais cette historiographie est plus riche qu’on ce que racontent les savoirs à la brevétisation a une constitution biologique qui s’arti- ne pourrait le penser. On a alors dévoilé relations entre espèces, du vivant cule avec toutes les pratiques de mises en relation, de groupements familiaux des pans du passé africain, recueilli des sources, découvert des vestiges archéo- de la Préhistoire Atelier, modération Sébastien Marcelle Samir Boumediene, Marie-Christine ou politiques. C’est toute la densité des logiques. L’intervention invite donc à à nos jours Etelin et Frédéric Robert analyses sociales, politiques, historiques ouvrir les ouvrages entassés sur les Labo d’histoire, avec Éric Baratay, 1492, la découverte des Amériques et la ou anthropologiques que cette rencontre rayonnages poussiéreux de cette vieille Clément Birouste, Michèle Dagenais colonisation qui suivit eurent pour corol- s’efforcera de mettre en valeur pour évi- « bibliothèque coloniale ». et Nicolas Teyssandier laire l’appropriation, l’exploitation et la ter les réductionnismes et les fausses Espace Roguet, vendredi 18 mai, évidences. Homo sapiens n’est pas le seul être vivant confiscation des savoirs indigènes par de 15h à 16h30 Ombres blanches, vendredi 18 mai, à peupler la planète, ni même d’ailleurs les États coloniaux. Que nous dit cet de 14h à 15h30 la seule variété humaine à l’avoir habi- événement des façons dont fonctionne tée. Depuis la Préhistoire, il a appris à aujourd’hui la longue chaîne qui va de cohabiter avec les animaux, les plantes l’exploitation des ressources naturelles, ou les bactéries, de la même façon que des savoirs et des populations locales à les différentes espèces ont constamment leur confiscation par de grands groupes interagi pour se faire une place dans multinationaux ? En mettant en perspec- → L’histoire : une science humaine ? un environnement fragile et à partager. tive cette histoire du Nouveau Monde et Ces relations entre les différentes les pratiques contemporaines de privati- Conférence, Johann Chapoutot espèces racontent une autre histoire de sation du vivant, il s’agira de comprendre On parle indifféremment des « sciences humaines et sociales », l’humanité, qui nous invite à décentrer les filiations qui peuvent exister entre ces mais la question se pose pour l’histoire : science humaine ou notre regard. deux périodes. D. R. science sociale ? Peut-on opposer, ou plutôt différencier les deux ? Muséum Auditorium, vendredi 18 mai, Plateforme Agroécologie de Toulouse- La question est d’ordre épistémologique (elle porte sur l’inscription dans l’ordre de 15h à 16h30 Auzeville, vendredi 18 mai, de 16h à 17h30 des savoirs), elle est aussi métaphysique ou ontologique : en étudiant l’homme et la femme dans le temps, la femme et l’homme aux prises avec le temps, l’histoire constitue un travail de l’humain sur lui-même qui n’a sans doute pas d’équivalent. Théâtre Garonne, Grande salle, vendredi 18 mai, de 14h à 15h30 17
L’Histoire à venir vendredi 18 mai → Politiques des animaux passé, et qu’il y en a donc pour le pré- → Homo ex machina. → Archéologie et sent et l’avenir. Labo d’histoire, modération Emmanuel Bibliothèque d’étude et du patrimoine/ Hommes et machines patrimoine : que fouille-t- Laurentin, avec Antoine Doré, Joséphine Lesur et Pierre Serna Périgord, vendredi 18 mai, dans l’histoire on, pour qui fouille-t-on ? de 16h30 à 18h De nombreuses disciplines scientifiques Labo d’histoire, modération Héloïse Labo d’histoire, modération Florent envisagent aujourd’hui les animaux Kolebka, avec Malik Ghallab Hautefeuille, avec Pierre Chalard, comme des acteurs centraux de la vie → Éloge des et François Jarrige Virginie Czerniak, Alexandra Dardenay des organisations humaines. Les ani- La question des machines, de l’automa- et Anne Lehoërff maux y sont tantôt perçus comme des retrouvailles : tion/automatisation et des robots ne Quelle est la contribution savante des êtres sacrés, esthétiques, utiles ou nui- ce que signifie cesse d’occuper le devant de la scène archéologues à la production de connais- sibles. Ils constituent un élément central médiatique et politique et de susciter sances historiques, quelle est leur contri- la rencontre D. R. dans notre façon de penser le gouver- d’innombrables promesses. L’avènement bution sociale à la mise au jour d’un nement du vivant. Domestiqués ou sau- des peuples des robots doit, paraît-il, bouleverser le patrimoine ? Alors que les décideurs et vages, ils renvoient aux questions fon- marché du travail comme les rapports les législateurs aiment à laisser croire Conférence, François-Xavier Fauvelle datrices de la cité politique : celle de la sociaux. Pourtant, au regard de l’his- que l’archéologie est une nuisance qui Il faut continuer à aimer les voyages et liberté – pensée comme un privilège plus toire, ces promesses ont maintes fois cause l’interruption de travaux, il est bon les explorateurs. Car soyons honnêtes : ou moins partagé –, celle de l’égalité et été déçues. Les relations que les socié- de rappeler qu’elle joue un rôle social nous avons aimé rencontrer, presque des droits partagés. tés entretiennent avec le monde des et citoyen : on fouille pour une commu- pour de vrai, des espèces exoplanétaires Ombres blanches, vendredi 18 mai, objets et des machines n’ont cessé de nauté de demain. Mais comment sait-on d’humanoïdes bleus de peau, ou velus, de 16h à 17h30 se transformer au fur et à mesure des au juste qu’on a affaire à « du » patri- avec lesquelles nous n’avions rien en mutations des imaginaires et des pra- moine lorsqu’on fouille ou étudie des ves- commun que la capacité du langage. Et tiques. En interrogeant les multiples fils tiges : qu’est-ce qui, au-delà de la rareté → Utopies, uchronies : nous traînons encore avec nous le long qui ont relié dans le passé les hommes ou du spectaculaire, fait la valeur d’un remords des rencontres ratées. Que retrouver les alternatives, s’est-il donc passé pour que nous culti- et les machines, il s’agira de questionner site ou d’un objet ? Comment les nou- les promesses technologiques contem- velles technologies (3D, réalité virtuelle), ouvrir les possibles vions ce désir de rencontre des autres, poraines, leurs possibles comme leurs enfin, contribuent-elles aujourd’hui tant quand tout le cinéma d’anticipation Labo d’histoire, modération Julie illusions. à la connaissance qu’à la transmission nous dit que nous ne voulons pas être Clarini, avec Alice Carabédian, Quai des Savoirs, vendredi 18 mai, auprès du public ? rencontrés ? Pour commencer à le savoir, Quentin Deluermoz et Jean-Baptiste de 16h30 à 18h Espace Roguet, vendredi 18 mai, jouons avec l’histoire et la fiction. Et si Fressoz de 17h à 18h30 nous avions, tout bonnement, envie et Que se serait-il passé si Napoléon avait peur des retrouvailles… gagné Waterloo ? Si le chemin de fer Médiathèque José Cabanis, vendredi 18 mai, n’avait pas été inventé ? Si les mines de de 16h30 à 18h charbon s’étaient rapidement épuisées ? Pourquoi s’est-il passé ce qui s’est passé et pas autre chose ? D’autres mondes → Mai 68 à Toulouse → Penser l’humain pourraient-ils advenir ? L’imagination est voir p. 24 et le divin : jeux de miroir un outil utile à l’historien, aux artistes et aux citoyens pour essayer de mieux Cinémathèque, vendredi 18 mai, et pratiques de l’écart de 17h à 18h30 comprendre l’histoire telle qu’elle s’est déroulée, restituer les possibles et les voir p. 13 Hôtel Dubarry, vendredi 18 mai, incertitudes des temps passés, en mon- de 17h30 à 19h trant qu’il y a eu des alternatives dans le 18 19
→ Transhumanisme et éthique de la science. Rencontre avec Jacques Testart Animée par Claude-Olivier Doron et Jean-Michel Hupé Biologiste de renommée internationale, Jacques Testart a été D. R. à l’origine de la conception du premier bébé-éprouvette. En discussion avec un historien et un chercheur en neurosciences, il reviendra sur son expérience de chercheur, les enjeux posés aujourd’hui par la sélection humaine à partir des embryons, et ses travaux récents sur le transhumanisme (Au péril de l’humain. Les promesses suicidaires des transhumanistes, co-écrit avec Agnès Rousseaux, Seuil, 2018). Il évoquera également son attachement aux conférences de citoyens et de l’association Sciences citoyennes. Théâtre Garonne, Grande salle, vendredi 18 mai, de 18h à 19h30 → Zorro, Carmen : → Néandertal, paso doble ! une autre Labo d’histoire, Emmanuelle Perez- humanité ? Tisserant et Sophie Rabau D. R. Café-Préhistoire Zorro et Carmen : on connaît leur nom, avec Bruno Maureille leur histoire. On a vu les films, lu les livres, Les recherches menées sur les Néan- savouré l’opéra. D’un épisode au suivant, dertaliens depuis 20 ans ont été extra- d’une adaptation à l’autre, ils reviennent, ordinairement dynamiques et les résul- toujours reconnaissables, et leur histoire tats obtenus ont bouleversé de nom- semble presque aussi immuable que breux paradigmes. Sans pouvoir être l’Histoire. Et si on essayait pourtant de exhaustive, cette conférence tentera changer un peu ces deux-là ? Mettons-les de faire un état des lieux concernant face à face, faisons-les converser. Est-ce certains d’entre eux en biologie humaine que cela pourrait être de l’histoire ? Le ou en paléogénomique. Ce qui conduira public sera invité à inventer le(s) récit(s) à réfléchir aux différences qui existaient de cette rencontre, en dialogue avec une entre les Néandertaliens et les premiers auteure et une historienne. humains anatomiquement modernes. Pizzeria place de Belfort, vendredi 18 mai, Musée-forum de l’Aurignacien, de 18h à 19h30 Une histoire des classes populaires vendredi 18 mai, de 18h30 à 20h et des opprimés de tous ordres Une histoire des résistances, des révoltes et des rébellions face à l’ordre établi → Finir en beauté, et aux pouvoirs dominants Mohamed El Khatib voir p. 11 Théâtre Garonne, Atelier 1, UN LIVRE MONUMENTAL vendredi 18 mai, à 19h et à 20h30 21
→ Union soviétique, Cambodge : que peut-on donner à voir des expériences concentrationnaires ? LA FRANCE CONTEMPORAINE Labo d’histoire, modération Natacha Laurent, avec Ariane Mathieu, Rithy Panh et Nicolas Werth Comment rendre accessible au regard la réalité d’expériences concentrationnaires ou de violences de masse autres que la Shoah sans puiser dans l’important, et très divers, gisement d’images qui s’est constitué depuis près de 70 ans ? Comment écrire De brillantes synthèses des acquis l’histoire des crimes des Khmers rouges au Cambodge et du Goulag soviétique avec des images, si les archives visuelles sont lacunaires ? Le cinéaste Rithy Panh dialogue les plus neufs de l’historiographie avec l’historien Nicolas Werth pour saisir l’insaisissable : démarches différentes, mais objets similaires, où se trouve leur point de rencontre ? Ombres blanches, vendredi 18 mai, de 18h à 19h30 → L’Image manquante (Rithy Panh, 2013, 92 min.) Film présenté par Rithy Panh et suivi d’une discussion Depuis plus d’un quart de siècle, Rithy Panh construit une œuvre cinématographique de premier plan sur l’histoire des crimes commis par les Khmers rouges au Cambodge entre 1975 et 1979. Mais aucune image d’archive ne vient témoigner des souffrances endurées par le peuple cambodgien. Après avoir cherché, en vain, cette « image manquante », le cinéaste décide de la fabriquer. « Ce que je vous donne aujourd’hui n’est pas une image, mais l’image d’une quête : celle que permet le cinéma », dit-il. Cinéma ABC, vendredi 18 mai, de 20h à 22h, Tarifs ABC Day puise les eaux du Blues des années 1920 de Bessie Smith comme dans les Sixties tamisées par les Stones, jamais bien loin de Muddy Mississippi Waters, ni du Sweet Home de Chicago. Théâtre Garonne, Bar, vendredi 18 mai, D. R. de 20h à 21h → Apéro-blues avec le → Je ne suis pas Better Day Blues Band humain ! Dialogues À PARAÎTRE EN 2019 : Partageons une happy hour au bar du Garonne avec le Better Day Blues Band ! avec le non-humain Johann Chapoutot, La République des expériences (1929-1940), T.6 Habitué des pubs toulousains, ce combo voir p. 7 Alya Aglan, Vichy contre la République (1940-1945), T.7 acoustique (guitare, harmo, piano, voix) Théâtre Garonne, Grande salle, parcourt depuis plus de dix ans les notes vendredi 18 mai, de 20h30 à 22h bleues du répertoire historique. Better 22
L’Histoire à venir vendredi 18 mai M → Ludivine Bantigny, 1968. → 1968 ou « changer ai 68 De grands soirs en petits la vie » : futurs possibles our les 50 ans de Mai 68, L’histoire à venir revient P matins (Seuil, 2018) et projets imaginés sur les événements à Toulouse et en France, le rôle Autour d’un livre Conférence, Ludivine Bantigny des médias et la place de la littérature dans cette période À partir d’un travail dans les archives Les projets d’émancipation surgis en 1968, de toute la France, pour beaucoup iné- conçus à partir de la société telle qu’elle politique charnière. dites, Ludivine Bantigny restitue l’éner- est, proposent l’esquisse d’un monde dif- gie des luttes, des débats, des émotions férent : parfois avec humilité, par les visées peser sur les événements et contribuer et des espoirs portés par les acteurs de modestes d’une réforme quotidienne; par- → Mai 68 à Toulouse à modifier le cours des grèves et des 68 : toutes celles et tous ceux qui ont fois avec exaltation, dans l’ambition et la Labo d’histoire, organisé en manifestations. participé au mouvement (ouvriers, étu- passion révolutionnaires. Ces projets sont collaboration avec la délégation INA Cinémathèque, samedi 19 mai, diants, militants…) mais aussi de « l’autre autant de futurs imaginés, lieux de pra- Pyrénées, avec Éric Darras, Robert de 15h à 16h30 côté » (police, pouvoir et oppositions à la tique et de pensée perçus comme diffé- Marconis et Colette Zytnicki contestation). Son livre s’attache au vif rents mais possibles, accessibles et non En mai 1968, les équipes de l’ORTF de des événements, à la diversité de leurs pas lunaires. Le rêve et la grève s’avèrent Toulouse filment pour le journal télévisé → Jean-François Hamel, protagonistes et à leurs pratiques, plus complémentaires ; ils activent une créati- local les événements se déroulant en Nous sommes tous qu’à la rhétorique dont on les a ensuite vité politique et critique. Midi-Pyrénées : grèves, manifestations, enveloppés. Cinémathèque, dimanche 20 mai, occupations d’usines, mouvements étu- la pègre. Les années 68 Librairie Floury Frères, samedi 19 mai, de 15h à 16h30 diants, ouvriers, mais aussi paysans. Ces de Blanchot (Les éditions de 17h30 à 19h archives audiovisuelles sont conservées par la délégation INA Pyrénées. Une de Minuit, 2018) Retrouvez l’expo photo Mai 68 à Toulouse, par Tony Ser, à la Cantine de l’Histoire (théâtre Garonne). sélection de ces images sera projetée et Autour d’un livre commentée, pour reconstituer ce que fut Le 18 mai 1968, sous les drapeaux rouges Mai 68 à Toulouse. et noirs de la Sorbonne occupée, se Cinémathèque, vendredi 18 mai, constitue le Comité d’action étudiants- de 17h à 18h30 écrivains. Pendant des mois, ses mili- tants produisent et diffusent des tracts, des affiches et des bulletins. Aux côtés → La télévision fait-elle d’une vingtaine d’écrivains et intellec- l’événement dans les tuels, dont Marguerite Duras et Daniel Guérin, Maurice Blanchot s’engage années 1968 ? corps et âme dans ce comité et décide Photo 1968 © tonyser. Conférence, Michelle Zancarini-Fournel de faire grève de la littérature. Se mêlant Contrairement à un cliché sans cesse aux foules insurgées, il prend le parti de reproduit, la télévision ne fut pas un la « pègre » et des « émeutiers », adoptant écran noir en mai-juin 1968. À partir des une interprétation radicalement anti- images vues durant cette période par autoritaire de la « révolution de mai ». une majorité des Français et des images Ombres blanches, samedi 19 mai, + Retrouvez la programmation + Exposition Votre pavé des révoltes viticoles en Corse et en Lan- de 16h à 17h30 Cinéma militant et groupe Zanzibar d’anniversaire (affiches de Mai 68/ guedoc de 1975-1976, on se demandera à la Cinémathèque de Toulouse Le Matou) du 2 au 31 mai 2018, comment la télévision peut (ou non) jusqu’au 24 mai 2018. 14h-18h. École Axe Sud. 24 www.lacinemathequedetoulouse.com 25 www.axesud.fr
Samedi 19 mai → Raconter la révolution écritures des historiens, qui prennent → Le labyrinthe résoudre l’épuisement des ressources appui sur celles des acteurs, eux-mêmes de la nôtre. Quelle est donc la place de Labo d’histoire, modération Anaïs Kien, producteurs d’écrits. Pour autant, peut- des violences cette exploration de l’univers dans l’his- avec Antoine de Baecque, Jean-François Hamel et Pierre Serna on aller jusqu’à dire que raconter la révo- nazies. toire de l’humanité ? Comment penser lution se fait désormais à contrepied des notre rapport à l’Espace à la lumière Humanité, D. R. Le récit a fait son retour en histoire. Mais récits classiques ? Et comment raconter de l’histoire, qu’elle soit environnemen- avait-il jamais quitté les rives révolution- naires, romanesques par excellence ? Il sans simplifier à outrance ou sans outrer inhumanité, sous- tale, coloniale, politique, des sciences et le spectaculaire du récit ? techniques ? n’empêche : à son tour, le récit est peut- Ombres blanches, samedi 19 mai, humanité, bestialité Quai des Savoirs, samedi 19 mai, être en train de faire sa révolution. C’est de 10h à 11h30 Conférence, Christian Ingrao de 10h30 à 12h frappant lorsqu’on observe les nouvelles Les violences nazies nous sont connues. Mais comment penser leur labyrinthe ? Comment comprendre que les violences → Technocritiques. insondables opérées en Biélorussie et Du refus des machines → Le règne de l’entre-deux : les hybrides ailleurs voisinent avec la quête obstinée à la contestation des derniers bisons d’Europe ? Comment dans les décors de la Renaissance s’agencent les échelles qui vont du Nor- des technosciences Conférence, Pascal Julien dique, quintessence de l’humanité pré- Conférence, François Jarrige Durant la Renaissance, la montée en puissance de la notion d’individu se fait cieuse aux Non-races absolues, en pas- Les techniques promettent abondance en parallèle de la redécouverte de la fable antique et d’une interrogation toujours sant par la tension humain/animal ? Et et bonheur ; elles définissent la condi- plus profonde de la nature. Une infinité de motifs plus ou moins monstrueux mêlent si la question de l’humanité, de la sous- tion humaine d’aujourd’hui. Pourquoi les alors le corps humain aux règnes végétal, animal et minéral, que ce soit pour humanité, de l’inhumanité, de l’animalité contester, et à quoi bon ? Les discours se divertir « de figures joyeuses et frivoles » ou pour exprimer des considérations et de la bestialité fournissait une carte technocritiques ne masquent-ils pas philosophiques sur la place de l’humain dans le monde. de ce labyrinthe ?… des peurs irrationnelles, un conserva- Hôtel Dubarry, samedi 19 mai, de 9h30 à 11h Théâtre Garonne, Atelier 1, samedi 19 mai, tisme suranné, voire un propos réaction- de 10h à 11h30 naire ? Pourtant, depuis que les sociétés → L’humain, l’animal, la nature. humaines sont entrées dans la spirale Regarder une Chasse → Humains et non-humains de l’industrialisation, des individus et des groupes très divers ont dénoncé les de la Renaissance italienne dans l’Espace techniques de leur temps et agi pour en Labo d’histoire, modération Julie enrayer les effets : les machines censées Atelier, Étienne Anheim Clarini, avec Alice Carabédian, alléger le travail, les produits techno- La Chasse conservée au musée des Augustins et attribuée Sylvestre Maurice et Jean-Marc Olivier scientifiques censés apporter confort et à Giovanni di Franco, sans doute peinte à Florence au milieu du XVe siècle, est un Les scientifiques conçoivent sondes et bien-être… Contre l’immense condescen- tableau plein de mystères. Dans la campagne toscane, des hommes et des chiens machines pour explorer l’Espace. Elon dance de la postérité, il s’agit d’explo- poursuivent un cerf et un sanglier, tandis que la ville se dresse à l’arrière-plan. Musk a récemment mis en orbite une voi- rer ces discours et luttes foisonnantes D’un format très inhabituel, aussi large (2,36 m) qu’étroit (27 cm), ce panneau ture conduite par un mannequin robot. et multiformes pour mieux comprendre entrelace plusieurs histoires d’humain et de non-humain qu’il s’agira d’explorer : Et si on envoie plus rarement aujourd’hui comment s’est imposé un grand récit celle des chasseurs et des animaux, celle du peintre et des matériaux qu’il travaille, des hommes dans l’Espace, Thomas chargé de donner sens à la multitude enfin celle des spectateurs et de l’objet qu’ils regardent. Pesquet a su éveiller l’enthousiasme et des objets et artefacts qui saturent nos Musée des Augustins, samedi 19 mai, de 11h30 à 13h. Atelier limité à 30 places. la curiosité lors de son séjour sur l’ISS. existences. Inscription obligatoire par mail : contact@lhistoireavenir.eu Certains affirment aujourd’hui la néces- Théâtre Garonne, Grande salle, sité de coloniser d’autres planètes pour samedi 19 mai, de 10h30 à 12h Retrouvez l’exposition Toulouse Renaissance au musée des Augustins et la Nuit européenne des Musées samedi2619 mai, de 19h à 1h. 27
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