A Growing Concern: Protecting the Food Supply in an Era of Pharmaceutical and Industrial Crops
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Traduction du résumé du rapport et des recommandations de Union of Concerned Scientists (UCS) Washington, 2004 A Growing Concern: Protecting the Food Supply in an Era of Pharmaceutical and Industrial Crops Voir rapport au complet en anglais : http://www.ucsusa.org/food_and_environment/biotechnology/page.cfm?pag eID=1561 RÉSUMÉ Au printemps de 2003, l’Union of Concerned Scientists (UCS) organisa un atelier d’experts sur la protection de l’alimentation humaine et animale contre la contamination par les cultures génétiquement modifiées destinées à la production de produits pharmaceutiques et chimiques industriels. Les experts qui participèrent à l’atelier rédigèrent le rapport technique A Growing Concern: Protecting the Food Supply in an Era of Pharmaceutical and Industrial Crops indépendamment de l’UCS, laquelle élabora par la suite ses propres recommandations politiques basées sur son analyse du rapport technique. Vous trouverez ci-dessous le résumé du rapport des experts, suivi du résumé des conclusions et des recommandations politiques de l’UCS. RAPPORT TECHNIQUE AUTEURS: David Andow, Henry Daniell, Paul Gepts, Kendall Lamkey, Emerson Nafziger et Dennis Strayer. Les cultures vivrières, principalement le maïs, sont actuellement génétiquement modifiées pour produire des médicaments et des produits chimiques industriels. Ces plantes sont appelées cultures transgéniques à usage pharmaceutique lorsqu’elles produisent des médicaments, des hormones ou d’autres agents thérapeutiques, et cultures transgéniques industrielles lorsqu’elles produisent des composés comme les plastiques pour
usage en industrie. Dans l’ensemble du présent rapport, le terme « culture pharma » englobe ces deux types de plantes génétiquement modifiées. Même si les cultures pharmas peuvent générer des bénéfices substantiels aux plans du commerce et de la santé, leur production commerciale comporte aussi des risques pour l’alimentation humaine et animale et l’environnement. De nombreux produits pharmaceutiques et industriels pourraient nuire aux êtres humains, aux animaux d’élevage ou à la faune s’ils sont ingérés sous leur forme active. Parmi les nombreux risques associés à ces produits, le présent rapport n’examine que les risques liés à la contamination de l’approvisionnement alimentaire destiné aux humains et aux animaux. Il y a deux voies principales par lesquelles les transgènes pharmaceutiques et industriels peuvent contaminer les denrées agricoles et, du même coup, l’alimentation humaine et animale. Le mélange physique des semences constitue une de ces voies : les semences pharmas peuvent être accidentellement versées ou mélangées durant la culture, la récolte, l’entreposage, le transport ou la manutention. La contamination peut se produire par le mélange direct des cultures au cours de la saison agricole ou encore être potentiellement causée l’année suivante par des repousses. L’autre voie de contamination est le pollen, lequel contient les cellules reproductrices mâles requises pour la fertilisation des plantes et la production des semences. Le pollen contenant les gènes de produits pharmas peut polliniser les cultures vivrières ou fourragères, et du même coup causer la contamination durant la saison de culture. Le dilemme principal Les systèmes de production de maïs et de soya pour l’alimentation sont structurés pour assurer le mélange de semences provenant de nombreuses sources avant d’être utilisées. Si aucune modification substantielle n’est apportée à ce système, celui-ci ne pourra protéger les systèmes d’approvisionnement de cultures vivrières et fourragères contre la contamination par les plantes pharmas. Ce problème soulève le dilemme fondamental suivant à propos des cultures pharmas. Les composés produits par les plantes pharmas génétiquement modifiées sont censées servir à la création de produits utiles ayant des effets bénéfiques pour la santé humaine ou animale. En même temps, ces composés peuvent aussi avoir des effets néfastes sur la santé humaine ou animale et exposer les entreprises alimentaires à des risques de perte de marché, de responsabilité légale ou de dommages à leurs marques de commerce. 2
Nous avons traité ce problème en répondant à la question suivante : Peut-on concevoir un système de production de produits pharmaceutiques à partir de maïs ou de soya génétiquement modifié—deux plantes souvent utilisées ou proposées pour la production pharmaceutique aux États-Unis—sans contaminer les cultures vivrières et fourragères? Contamination pratiquement nulle Pour déterminer comment maintenir l’approvisionnement de l’alimentation humaine et animale libre de toute contamination par les cultures GM pharmaceutiques et industrielles, notre rapport a d’abord examiné le sens du terme « sans contamination » pour ensuite adopter la norme d’une contamination pratiquement nulle (en rejetant la norme de contamination zéro parce que celle-ci est impossible à atteindre). Une norme de contamination pratiquement nulle reconnaît qu’il est impossible de complètement empêcher toute contamination. En mettant de l’avant une norme de contamination pratiquement nulle, nous proposons que la production de cultures pharmas soit organisée de manière à ce que la probabilité d’une contamination soit si faible qu’elle tende vers zéro. Tout au long du rapport, nous avons évalué l’adéquation des systèmes de confinement des cultures pharmas existantes par rapport à cette norme. Vue d’ensemble du rapport A Growing Concern identifie les points de la chaîne de production où le maïs et le soya destinés à l’alimentation humaine ou animale—et du même coup le système étasunien d’alimentation humaine et animale—pourraient être contaminés par les cultures pharmas. Le chapitre 1 présente des données générales et définit l’envergure du rapport. Le chapitre 2 décrit les voies potentielles de contamination du maïs et du soya non GM, en se concentrant sur les mouvements du pollen et le mélange des semences. Le chapitre 3 aborde diverses méthodes permettant d’empêcher la contamination; ces mesures de confinement incluent notamment le zonage, la séparation spatiale, la séparation temporelle, l’affectation de la machinerie et des infrastructures, le confinement physique et biologique et l’interdiction que certaines cultures vivrières et fourragères soient utilisées comme cultures pharmas. Le rapport examine ensuite en détail les trois phases de la production de maïs et de soya, identifie des points où les cultures vivrières et fourragères sont vulnérables à la contamination par les cultures pharmas et évalue les mesures de confinement proposées. Le chapitre 4 décrit les processus de production de semences des deux cultures; le chapitre 5 aborde la 3
production chez l’agriculteur; et le chapitre 6 examine le transport, la manutention et l’entreposage post-récolte. Le chapitre 7 aborde brièvement le potentiel d’utiliser des plantes non vivrières ou fourragères pour la production de produits pharmas, tout en reconnaissant qu’un examen complet de cette question dépasse le cadre du présent rapport. Finalement, le chapitre 8 résume les principales conclusions du rapport et présente des recommandations. Conclusions et recommandations Le processus actuel de production de maïs et de soya. Notre rapport conclut qu’il ne faut pas utiliser le processus et les aires de production de maïs et de soya actuels sans apporter des modifications substantielles pour s’assurer que la contamination des approvisionnements pour l’alimentation humaine et animale soit pratiquement nulle. Recommandations : • Éliminer le plus grand nombre possible d’étapes dans le développement des semences, la production des semences, la production des cultures vivrières et au cours de la manutention, de l’entreposage et du transport des semences. • Développer des systèmes de production et de gestion du maïs et du soya qui garantissent une contamination pratiquement nulle de l’approvisionnement des cultures vivrières et fourragères grâce à la collaboration entre l’industrie, le monde universitaire et les organismes de réglementation. Si aucun consensus large ne peut être atteint, il est déconseillé d’initier de nouvelles utilisations du maïs ou du soya en tant que cultures pharmas. Perspectives d’avenir pour le maïs et le soya pharmas. Théoriquement, il serait possible d’assurer une contamination pratiquement nulle en utilisant le maïs et le soya comme cultures pharmas, mais pour ce faire, il faudrait apporter d’importants changements aux pratiques de production, aux systèmes de gestion et à la surveillance, lesquels exigeraient d’importants efforts. Nous concluons que le système des cultures pharmas doit être complètement séparé du système de cultures vivrières et fourragères. En particulier, peu importe que le maïs et le soya pharmas soient cultivés dans des régions géographiquement isolées du pays ou à l’intérieur de zones de production vivrière et fourragère, il faudrait de toute façon établir de nouveaux systèmes de production. 4
Il serait possible de produire des cultures pharmas dans des zones éloignées de la production de denrées en établissant et en maintenant des zones d'isolement géographique et des systèmes de gestion et de surveillance requis de manière à s’assurer une contamination pratiquement nulle des cultures vivrières et fourragères. De la même manière, il serait possible de cultiver du maïs et du soya pharmas à l’intérieur des zones de production de maïs et de soya pour l’alimentation humaine et animale si un système de gestion approprié, une séparation spatiale et un confinement biologique sont développés, mis en place et appliqués de manière à s'assurer une contamination pratiquement nulle de l'alimentation humaine et animale. Un système de gestion et de surveillance approprié exigerait beaucoup de discipline et de reproductibilité dans le processus de production, des normes de performance, de documentation et de vérification prédéterminées, ainsi qu’une surveillance et une approbation par des tierces parties. Un tel système et tout confinement biologique qu’il comporterait devraient aussi inclure des mécanismes de redondance et de sûreté intégrée. Recommandations : • Créer l’infrastructure et recueillir les données requises pour mettre en oeuvre et maintenir la production de cultures pharmas dans des territoires éloignés des cultures vivrières et fourragères. En particulier, synthétiser des études sur les flux de pollen, l’isolement et les zones de production vivrière et fourragère pour déterminer s’il faut poursuivre d’autres recherches pour établir la base scientifique des zones d’isolement géographique. • Élaborer des stratégies qui permettraient aux agriculteurs individuels ou aux groupes d’agriculteurs de développer des plans spécifiques d’aires de production bien définies, séparées dans l’espace et à l’intérieur des zones de production vivrière et fourragère. Il faudrait que ces stratégies répondent aux objectifs spécifiques de gestion, de séparation, de confinement et de surveillance décrits ci-dessus. Utilisation de cultures non vivrières ou fourragères. Notre rapport suggère qu’il faudrait sérieusement considérer l’utilisation de cultures non vivrières ou fourragères pour la production de cultures pharmas afin de garantir une contamination pratiquement nulle des cultures vivrières et fourragères. Cependant, il faudrait adopter des mesures de protection additionnelles, notamment : des systèmes de gestion du confinement et la surveillance par des tierces parties semblables à ce qui est proposé pour le maïs et le soya; des barrières aux flux de pollen et de gènes de semences (par exemple, l’absence de plantes sauvages apparentées, une faible viabilité des propagules et la stérilité); des aires de production réduites au minimum 5
pour les cultures pharmas et des superficies limitées des cultures non- pharmas. Recommandations : • Encourager la recherche sur les cultures non vivrières et non fourragères en tant que cultures pharmas potentielles. • Développer dès que possible les connaissances et la technologie requises pour la production de cultures pharmas à l’aide de cultures non vivrières et non fourragères afin d’assurer une contamination pratiquement nulle de l’alimentation vivrière et fourragère et de permettre le succès de la production des cultures pharmas. L’application de ces recommandations nécessiterait probablement l’adoption de mesures d’incitation à la recherche puisque le génie génétique du maïs et du soya est beaucoup plus développé que celui des autres cultures. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS POLITIQUES DE L’UNION OF CONCERNED SCIENTISTS AUTEURS: Margaret Mellon et Jane Rissler L’UCS a soigneusement étudié le rapport technique A Growing Concern : Protecting the Food Supply in an Era of Pharmaceutica and Industrial Crops et a préparé ses propres conclusions et recommandations politiques. Nous sommes fortement en accord avec les principales conclusions des experts à l’effet que le maïs et le soya ne peuvent être utilisés pour la production de cultures pharmas si des changements majeurs ne sont pas apportés pour protéger notre système alimentaire contre la contamination. L’UCS est fortement en accord avec les principales conclusions des experts à l’effet que le maïs et le soya ne peuvent être utilisés pour la production de cultures pharmas si des changements majeurs ne sont pas apportés pour protéger notre système alimentaire contre la contamination. Comme la contamination de l’alimentation est probablement déjà en cours, nous croyons qu’il faudrait cesser de développer les cultures pharmas. Étant donné les importantes conséquences pour la santé et l’économie que pourrait comporter un cas de contamination, l’UCS recommande que le United States Department of Agriculture (USDA, ministère de l’Agriculture des États-Unis) mette immédiatement fin à la production à l’extérieur des cultures pharmas et industrielles génétiquement modifiées et ce, jusqu’à ce qu’un système soit mis en place qui puisse produire des médicaments et des substances industrielles sans mettre notre système et notre industrie alimentaires en danger. 6
L’UCS recommande aussi que l’USDA explore la culture en serre des plantes vivrières et fourragères génétiquement modifiées pour la production de médicaments et de produits chimiques industriels. Ce système utiliserait des espaces dotés d’éclairage artificiel comme les grottes ou les serres protégées, lesquels seraient exploités conformément à un nouveau système de gestion tel que décrit dans le chapitre 6 du rapport technique. Nous sommes d’accord avec les auteurs du rapport à l’effet qu’il serait peut- être possible dans l’avenir de créer un nouveau système efficace permettant d’utiliser le maïs et le soya comme cultures pharmas. Mais, comme l’ont indiqué les experts, un tel système exigerait d’importants changements. La mise en place d’un tel système, surtout s’il permet la production de cultures pharmas à l’intérieur des régions de cultures vivrières, exigerait de nouveaux systèmes de gestion, une nouvelle réglementation, de nouvelles restrictions imposées aux cultivateurs qui ne produisent pas de cultures pharmas et de nouveaux équipements et technologies—lesquels seraient tous créés de toute pièce. Bien que la création d’un tel système soit théoriquement possible, l’ampleur de ce projet nous fait douter que l’USDA soit en mesure de l’établir, de le surveiller et d’en assurer le bon fonctionnement. La meilleure façon de tirer avantage des cultures pharmas tout en protégeant le système alimentaire consiste à s’arrêter maintenant et à commencer à investir dans d’autres méthodes de production biopharmaceutique comme par exemple les cultures de rechange et les systèmes de fermentation et de culture cellulaire. Par conséquent, l’UCS recommande que l’USDA mène une campagne d’envergure pour encourager et financer des solutions de rechange à l’utilisation des cultures vivrières et fourragères pour la production des cultures pharmas et industrielles, notamment la recherche de cultures non vivrières adéquates. Nous sommes d’accord avec les experts à l’effet que cet effort devrait commencer dès que possible et devrait inclure des incitatifs permettant aux scientifiques d'explorer de nouvelles cultures et de nouveaux systèmes agronomiques. Note finale concernant le lien entre les recommandations des experts et de l'UCS Les conclusions et les recommandations politiques de l’Union of Concerned Scientists sont basées sur les analyses des experts présentées dans le rapport technique, mais constituent uniquement les points de vue de l’UCS. Une de nos recommandations politiques—que l’on mette fin immédiatement à la production à l’extérieur des cultures vivrières pharmas génétiquement modifiées—n’est pas abordée dans le rapport technique et n’est pas nécessairement partagée par les auteurs du rapport. Union of Concerned Scientists 7
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