Actions privilégiées : un début de reprise - RBC Wealth Management
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AV R I L 2 0 1 6 RBC GESTION DE PATRIMOINE PERSPECTIVES MONDIALES P E RSP ECT I V ES DU COMI T É D ES SE RV I CES - CO NSE I LS E N GEST I O N MO N D I A LE D E PO RT EFEU I LLE Actions privilégiées : un début de reprise Des signes prometteurs semblent indiquer que le marché des actions privilégiées commence à se redresser. Mikhial Pasic | Page 4 DANS CE NUMÉRO >> u VIDÉO ARTICLE DE FOND ARTICLE DE FOND ACTIONS MONDIALES FAITS SAILLANTS DE LE PROCHAIN GRAND FAVORI À L’APPROCHE DE SOUS L’INFLUENCE L’ÉDITION D’AVRIL POURRAIT ÊTRE PETIT LA SORTIE BREXIT DES DONNÉES Voir les renseignements importants et obligatoires sur les analystes qui ne sont pas américains à la page 22. Tout un patrimoine à partager.
Perspectives mondiales Avril 2016 Table des matières 4 Actions privilégiées : un début de reprise Les investisseurs ébranlés par le vent glacial qui s’est abattu sur le marché des actions privilégiées depuis 2015 devraient se réjouir des signes encourageants de stabilisation du marché. Voici comment les investisseurs en titres à revenu fixe devraient selon nous positionner leurs portefeuilles. 6 Le prochain grand favori pourrait être petit Le monde est petit, après tout. Compte tenu de l’amélioration des perspectives de croissance et des valorisations intéressantes, nous croyons que les investisseurs devraient commencer à considérer les sociétés américaines à petite capitalisation comme une composante essentielle d’un portefeuille diversifié. 9 À l’approche de la sortie Brexit Le moment où le R.-U. devra décider si oui ou non il quitte l’UE approche dangereusement. Les conséquences d’un départ se répercuteraient sur les économies et les marchés mondiaux. Voici ce que les clients doivent savoir à l’approche d’une éventuelle scission. Les coulisses des marchés 3 Position de RBC en matière de placements 12 Actions mondiales 15 Titres mondiaux à revenu fixe 17 Marchandises 18 Devises 19 Principales prévisions 20 Feuille de pointage du marché Toutes les valeurs sont en dollars américains et établies au 31 mars 2016 (HNE), à la clôture du marché (sauf indication contraire). 2 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
Aperçu mondial des catégories d’actif Position de RBC en matière de placements Opinions sur les Actions actifs mondiaux Une fois de plus, le marché boursier mondial a fait preuve de résilience lorsqu’il Catégorie Opinion s’est redressé en mars, reléguant la correction au passé. La plupart des marchés d’actif développés se situent désormais près de leur juste valeur, plutôt qu’à des niveaux — = + attrayants, bien que cela n’exclut pas la possibilité d’une nouvelle appréciation Actions des cours. La confiance des investisseurs reste capricieuse, fluctuant en fonction de Titres à l’orientation la plus récente du marché mondial. Nous recommandons d’éviter de revenu fixe réagir aux fluctuations boursières à court terme et de mettre plutôt l’accent sur les occasions. Les actions mondiales dégageront vraisemblablement des rendements appréciables cette année. Les risques d’une récession aux États-Unis ont diminué, les tensions liées à la politique de la Chine se sont atténuées, et les bénéfices des Rendement Rendement marchés développés devraient croître modérément hors du secteur de l’énergie. anticipé anticipé inférieur à supérieur à Nous recommandons de faire le plein d’actions de qualité supérieure, surtout si la moyenne la moyenne le marché se replie, et de maintenir une pleine pondération d’actions égale à la répartition cible à long terme. Voir la section « Explication des opinions » pour plus de détails Titres à revenu fixe Source : RBC Gestion de patrimoine Les marchés du crédit ont regagné une grande partie du terrain perdu et les écarts de taux se sont grandement resserrés en mars, en raison d’un raffermissement des données économiques mondiales, d’un nouvel assouplissement des politiques monétaires non orthodoxes en Europe et d’une remontée des marchandises. Cela a stimulé les valorisations des titres de créance, entraînant à de hauts niveaux certains segments du marché des titres à rendement élevé. Il importe selon nous d’être plus sélectif dans l’accroissement des positions sur les marchés du crédit, même si les titres de catégorie investissement et certains segments de titres à rendement élevé offrent encore de belles occasions. La politique des banques centrales demeurera sans doute au cœur des préoccupations des marchés de titres à revenu fixe en 2016. Une hausse des taux aux États-Unis semble très peu probable à court terme compte tenu des risques mondiaux persistants, mais un relèvement pourrait avoir lieu cet été ou plus tard cette année. En ce qui concerne les autres grandes banques centrales, les avantages marginaux de la mise en œuvre de nouvelles mesures de relance sont faibles, à notre avis. Explication des opinions (+/=/–) représente l’opinion du Comité des Services-conseils en gestion mondiale de portefeuille pour un horizon de placement de 12 mois. + Positif laisse entendre un potentiel de rendement supérieur à la moyenne pour la catégorie d’actif ou la région par rapport aux autres catégories d’actif ou régions. = Moyen laisse entendre un potentiel de rendement moyen pour la catégorie d’actif ou la région par rapport aux autres catégories d’actif ou régions. – Négatif laisse entendre un potentiel de rendement inférieur à la moyenne pour la catégorie d’actif ou la région par rapport aux autres catégories d’actif ou régions. 3 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
Article de fond Actions privilégiées : un début de reprise Après une période difficile de plus d’un an, le pire est peut-être passé pour le marché des actions privilégiées, selon nous. Une reprise sur le marché des nouvelles émissions, qui a enregistré un afflux de capitaux frais, est un signal positif. Nous repérons des occasions intéressantes d’accroissement des positions en actions privilégiées. Mikhial Pasic Toronto, Canada RBC Dominion valeurs mobilières Inc. mikhial.pasic@rbc.com L e marché des actions privilégiées a récemment montré des signes indiquant qu’un creux durable s’est formé après une année 2015 mouvementée et un début d’année 2016 difficile. Certains des indices les plus prometteurs sont apparus sur le marché des nouvelles émissions, à savoir un afflux de capitaux frais et un élargissement du bassin d’investisseurs. Parallèlement, les prix des nouveaux titres émis sont restés stables même si l’offre sur le marché s’est accrue. Alors que certains investisseurs trouveront rassurant que ce marché montre enfin des signes de stabilisation, d’autres ayant des capitaux à investir pourraient vouloir considérer certains segments du marché qui nous semblent encore offrir une valeur intéressante. Des capitaux frais pour de nouvelles émissions Des capitaux frais ont fait leur entrée sur le marché des actions privilégiées aux fins de l’achat de titres nouvellement émis, une évolution positive par rapport à 2015 alors que les capitaux utilisés à cette fin provenaient de la vente de titres existants. Des titres récents émis en décembre (RY.Q et BNS.E) ont continué de se négocier au-dessus de leur cours d’émission de 25 $ même si les mêmes émetteurs ont subséquemment émis d’autres titres présentant des écarts de rajustement supérieurs. Cela nous porte à croire que les investisseurs participent aux nouvelles émissions et conservent leurs positions existantes parce que les valorisations sont devenues très attrayantes. Le titre RY.Q doit se maintenir à 25 $ comme le titre RY.N en 2008-2009 27,00 $ Un signe d’afflux de capitaux frais sur 26,50 $ le marché : comme 26,00 $ en 2009, le premier titre bancaire comportant Prix 25,50 $ un écart de rajustement 25,00 $ prononcé s’est très RY.N (2008-2009) bien comporté, même 24,50 $ RY.Q (2015-2016) si d’autres titres offrant 24,00 $ de meilleures conditions 1 11 21 31 41 51 61 71 81 91 Dans cet article, toutes font leur apparition sur Jours de bourse depuis l’émission les valeurs sont en le marché. Sources : Bloomberg, RBC Dominion valeurs mobilières Inc. dollars canadiens. 4 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
Actions privilégiées La taille des émissions réalisées par les banques canadiennes (près d’un tiers de l’ensemble du marché des actions privilégiées) est une autre preuve de l’injection de capitaux frais sur le marché. Les banques canadiennes ont réussi six émissions au cours des trois derniers mois, amassant en moyenne près de 600 millions de dollars. Elles n’avaient pas tenté d’effectuer des émissions de cette ampleur depuis janvier 2015. La réussite de ces émissions laisse croire que les banques sont maintenant en avance sur leur échéancier, qui prévoit des émissions de 22 milliards de dollars visant à remplacer des titres existants qui devront vraisemblablement être retirés d’ici 2022 en vertu de la réglementation de Bâle III. L’élargissement de la demande témoigne d’une amélioration Il convient aussi de noter que plusieurs des actions privilégiées émises récemment ont retenu l’attention des investisseurs institutionnels ; un autre signe que les faibles valorisations attirent de nouveaux capitaux sur le marché. Attestant de la demande institutionnelle, la taille moyenne des émissions de titres bancaires à taux révisable effectuées depuis trois mois est pratiquement deux fois plus élevée que le niveau enregistré au premier semestre de 2015. À notre avis, un facteur important de ce regain d’intérêt est le rendement en revenu supérieur offert par les actions privilégiées par rapport aux obligations de sociétés. Les actions privilégiées nouvellement émises sont, d’après nous, le meilleur moyen pour les investisseurs institutionnels d’établir des positions appréciables dans la catégorie d’actif puisque la liquidité sur le marché secondaire n’est pas toujours suffisante. Position recommandée : un groupe restreint de titres à taux révisable et d’actions privilégiées perpétuelles Nous croyons que le meilleur moyen pour les investisseurs d’obtenir une exposition aux actions privilégiées est d’utiliser un panier de titres à taux révisable et d’actions privilégiées perpétuelles. Compte tenu de l’incertitude très élevée qui entoure la direction des taux d’intérêt au cours des cinq prochaines années, une telle approche nous apparaît pertinente, puisqu’elle offrira aux investisseurs un rendement en revenu moyen de 5 % à 7 % pourvu que le taux des obligations du gouvernement du Canada à cinq ans se situe entre 0 % et 1,5 %. Certains titres à taux révisable qui se négocient nettement en deçà de leur valeur nominale offrent des revenus attrayants ainsi qu’un potentiel de gains en capital appréciables en cas de hausse des taux d’intérêt. En revanche, si les taux restent bas pendant une période prolongée, les actions privilégiées ordinaires perpétuelles qui versent un dividende élevé et les titres à taux révisable récemment émis qui ont des écarts de rajustement prononcés devraient selon nous représenter une source de revenus plus stable. Émissions prévues d’actions privilégiées par des banques 25 $ Les banques 20 $ devraient émettre pour 15 milliards de dollars (en milliards) 15 $ d’actions privilégiées 10 $ d’ici 2020 et sont en 5$ avance sur l’échéancier, ayant émis pour environ 0$ 3,4 milliards de dollars P2018 P2019 P2020 P2021 P2022 T2 P2016 T3 P2016 T4 P2016 T1 P2017 T2 P2017 T3 P2017 T4 P2017 T1 2015 T2 2015 T3 2015 T4 2015 T1 2016 de ces titres depuis décembre 2015. Source : RBC Marchés des Capitaux 5 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
Article de fond Le prochain grand favori pourrait être petit Nous pensons que le moment est venu pour les investisseurs de commencer à voir petit. Quand la croissance économique est modeste, vous devriez privilégier les zones du marché qui ont une plus forte croissance. Des raisons convaincantes nous portent à croire que les petites capitalisations pourraient offrir des rendements supérieurs en 2016. Kelly Bogdanov San Francisco, États-Unis kelly.bogdanov@rbc.com U ne occasion intéressante semble prendre forme sur le marché des actions de sociétés américaines à petite capitalisation pour les investisseurs qui ont un portefeuille axé sur la croissance et une tolérance au risque supérieure à la moyenne. Depuis deux ans, les actions à petite capitalisation n’ont plus la cote par rapport aux actions à grande capitalisation, l’indice Russell 2000 et l’indice de sociétés à petite capitalisation S&P 600, les principaux repères pour cette catégorie de titres, ayant été fortement distancés par l’indice S&P 500 (voir le graphique ci-dessous à gauche). Le mauvais rendement relatif a été encore plus prononcé durant la récente correction boursière ; l’indice Russell 2000 a chuté de 26 % entre juin 2015 et le creux du marché atteint le 11 février, tandis que l’indice S&P 500 a cédé 14 % pendant la même période. Toutefois, deux facteurs fondamentaux – une amélioration des perspectives de croissance et des valorisations attrayantes – conjugués au récent dynamisme des cours nous portent à croire que les petites capitalisations dégageront des rendements positifs, voire supérieurs en 2016. Accélération Le potentiel de croissance des actions à petite capitalisation dépasse celui des grandes capitalisations, et est particulièrement attrayant dans ce climat économique morose, à notre avis. Cette année, il sera sans doute difficile pour plusieurs grandes sociétés bien établies d’accroître leur bénéfice, car nous croyons que le PIB américain ne devrait progresser que d’environ 2 %, ce qui est bien inférieur au rythme enregistré à cette étape-ci des cycles d’expansion précédents. Pour ce qui est de l’avenir, les prévisions consensuelles tablent sur une croissance de 5 % des bénéfices de l’indice S&P 500 des grandes capitalisations au cours des 12 prochains mois. Ce taux de croissance est raisonnable compte tenu des difficultés économiques mondiales, mais il est inférieur à la fourchette de 8 % à 13 % que nous attendrions si l’économie tournait à plein régime. L’indice de sociétés à petite capitalisation S&P 600 semble bien placé pour offrir une croissance des bénéfices près de deux fois supérieure à celle de l’indice S&P 500 au cours des 12 prochains mois, et devrait enregistrer une meilleure progression des revenus (voir le graphique à droite). L’ampleur du surcroît de croissance prévu des bénéfices dépasse le taux moyen de la présente période d’expansion. Rendements des grandes capitalisations et Estimations de croissance des petites des petites capitalisations capitalisations et des grandes capitalisations 15 % Indice S&P 500 9,3 % 10 % Indice petite cap. S&P 600 5% 0% 5,0 % 4,4 % -5 % 2,7 % -10 % Indice S&P 500 -15 % Indice petite cap. S&P 600 -20 % Indice Russell 2000 2014 2015 2016 Croissance des revenus Croissance des bénéfices Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg ; Sources : RBC Marchés des Capitaux, FactSet ; données au données prises en compte jusqu’au 23 mars 2016 21 mars 2016 ; estimations consensuelles sur 12 mois 6 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
Le prochain grand favori Lorsque les données sont ventilées par secteur, les petites capitalisations ont également l’avantage. Plus précisément, nous estimons qu’elles possèdent un potentiel de croissance des revenus supérieur à celui des grandes capitalisations dans les secteurs de la finance, des soins de santé, de la technologie de l’information et des matières. En revanche, les grandes capitalisations enregistreront selon nous une croissance des revenus plus élevée dans les secteurs défensifs des services publics et des services de télécommunications, qui ont une croissance anémique, et dans le secteur chancelant de l’énergie. Les petites capitalisations cadrent bien avec notre recommandation de longue date qui consiste à privilégier les titres de croissance pendant cette période d’expansion économique modérée. Les occasions de croissance se faisant plus rares, les investisseurs devront selon nous payer le prix pour celles-ci, ce qui devrait stimuler la demande de titres à petite capitalisation. La zone optimale Les valorisations attrayantes des petites capitalisations offrent aux investisseurs ayant une tolérance au risque supérieure à la moyenne une autre raison d’investir dans cette catégorie. Au cours des deux dernières années, les ratios cours/bénéfice (C/B) des actions à petite capitalisation – le montant que les investisseurs sont prêts à payer pour un dollar de bénéfice – ont davantage fléchi que ceux des grandes capitalisations. Par conséquent, les petites capitalisations se situent à la limite inférieure de leur fourchette à long terme par rapport aux grandes capitalisations, et sont tout juste au-dessus de leur niveau le plus bas de la présente reprise économique qui a débuté en mars 2009 (voir le graphique à gauche). Puisque les petites capitalisations et grandes capitalisations sont deux catégories bien différentes, surtout en ce qui a trait à leur profil de croissance, il est approprié de comparer les ratios C/B en fonction de la croissance prévue des bénéfices – une mesure appelée ratio cours-bénéfice/croissance (CBC). L’indice de sociétés à petite capitalisation S&P 600 affiche un ratio C/B un peu supérieur à celui de l’indice S&P 500, mais présente de meilleures perspectives de croissance des bénéfices, de sorte que son ratio CBC est beaucoup plus intéressant. Cette comparaison montre que les petites capitalisations n’ont presque jamais été aussi peu chères durant le présent marché haussier (voir le graphique à droite). Ratios C/B de l’indice à petite cap. S&P 600 Ratios CBC de l’indice à petite cap. S&P 600 et de l’indice S&P 500 et de l’indice S&P 500 Le ratio C/B des petites capitalisations divisé par Le ratio CBC des grandes capitalisations moins le ratio C/B des grandes capitalisations le ratio CBC des petites capitalisations (inversé) 1,70 -0,5 Grandes capitalisations Grandes capitalisations moins coûteuses moins coûteuses 1,60 0,0 1,50 1,40 0,5 1,30 Moyenne : 0,6 1,20 Moyenne : 1,25 1,0 1,10 1,5 1,00 Petites capitalisations Petites capitalisations moins coûteuses moins coûteuses 0,90 2,0 2004 2007 2010 2013 2016 sept. 2009 sept. 2011 sept. 2013 sept. 2015 Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg ; données Sources : RBC Marchés des Capitaux, FactSet ; données au sur 12 mois, au 21 mars 2016 21 mars 2016 ; estimations consensuelles sur 12 mois Les valorisations des petites capitalisations font également bonne figure d’après notre modèle multifactoriel exclusif. Ce modèle plus rigoureux tient compte non seulement des ratios C/B, mais aussi des ratios cours/valeur comptable et des rendements en flux de trésorerie disponibles, en plus d’être rajusté en fonction des secteurs. Le graphique à la page suivante montre que, selon ce modèle d’évaluation complexe, les actions de sociétés à petite capitalisation n’ont jamais été aussi attrayantes en regard des grandes capitalisations depuis plus de 16 ans. 7 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
Le prochain grand favori Grandes capitalisations et petites capitalisations américaines Valorisations relatives – Cote Z moyenne sur six mois 2,0 Les valorisations des 1,5 Grandes capitalisations intéressantes petites capitalisations 1,0 sont plus intéressantes Écart type de 1 0,5 que jamais en plus de 16 ans par rapport aux 0,0 grandes capitalisations. -0,5 Écart type de -1 -1,0 -1,5 Petites capitalisations intéressantes -2,0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Remarque : L’indice S&P 500 représente les sociétés à grande capitalisation ; l’indice S&P 600 représente les sociétés à petite capitalisation. La valorisation composite est constituée des mesures suivantes, rajustées en fonction des secteurs : ratio cours/bénéfice (sur 12 mois), ratio cours/valeur comptable, rendement en flux de trésorerie disponibles (sur 12 mois). Le graphique illustre les moyennes mobiles sur six mois des valorisations composites (S&P 600 moins S&P 500). La Cote Z est une mesure statistique de l’écart qui sépare un résultat de la moyenne. La Cote Z est de zéro lorsque le résultat actuel est égal à la moyenne historique. Une Cote Z de 1 est attribuée à un événement situé à un écart‑type ; 68 % de tous les événements se situent à moins d’un écart-type (sur une courbe de distribution normale). Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg ; données prises en compte jusqu’au 29 février 2016 Une petite indication L’élan des cours des petites capitalisations s’est accru récemment. Cet indicateur est positif pour l’économie américaine, selon nous, et pourrait finir par déclencher un signal d’achat technique. Depuis le creux du marché atteint le 11 février, l’indice Russell 2000 et l’indice de sociétés à petite capitalisation S&P 600 ont été les plus solides. Ils ont chacun gagné presque 17 %, surpassant le gain de 12,6 % enregistré par l’indice S&P 500 des grandes capitalisations. L’évolution des trois indices, et en particulier de ceux des petites capitalisations, accrédite notre thèse selon laquelle l’économie américaine ne connaîtra pas de récession au cours des 12 prochains mois, au moins. Les sociétés à petite capitalisation n’ont généralement pas d’aussi bons résultats quand le PIB est sur le point de fléchir, puisque leurs bénéfices sont liés plus directement à l’économie intérieure que ceux des grandes capitalisations. En outre, vu les récents résultats supérieurs des petites capitalisations, les indicateurs techniques de cette catégorie se sont quelque peu améliorés. Cela ne suffira pas à déclencher un signal d’achat technique, mais cela pourrait se produire cette année, dans la foulée d’un regain de confiance des investisseurs institutionnels à l’égard des perspectives de l’économie américaine. À notre avis, l’amélioration des perspectives de bénéfices et les valorisations attrayantes offrent un soutien fondamental suffisant pour justifier une pondération d’actions à petite capitalisation supérieure au niveau stratégique recommandé pour les investisseurs ayant un portefeuille axé sur la croissance et une tolérance au risque supérieure à la moyenne. Les petites capitalisations ne conviennent pas aux investisseurs plus prudents, car elles sont en général plus volatiles, et même si leurs profits tendent à croître plus rapidement que ceux des grandes capitalisations, cette croissance n’est pas toujours prévisible. Nous recommandons aux investisseurs qui ont une tolérance au risque élevée, et en particulier à ceux qui ont négligé cette catégorie, de profiter de la faiblesse du marché pour accroître leur pondération d’actions de sociétés à petite capitalisation. 8 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
Article de fond À l’approche de la sortie Brexit Rester ou quitter ? Le référendum du Royaume-Uni sur son appartenance à l’UE aura de profondes conséquences économiques au R.-U. et en Europe – ainsi qu’ailleurs. Nous avons demandé à notre analyste en actions établie à Londres de nous exposer son point de vue sur cet éventuel divorce, et les effets auxquels les investisseurs peuvent s’attendre de ce vote charnière. Frédérique Carrier Londres, Royaume-Uni frederique.carrier@rbc.com Q. Pourriez-vous nous donner un aperçu de la possibilité d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE (« Brexit ») ? R. Bien sûr. Le 23 juin, les Britanniques se rendront aux urnes pour indiquer si oui ou non ils veulent demeurer membres de l’UE, une adhésion qui donne au R.-U. un libre accès au plus grand marché commun au monde. À l’heure actuelle, le camp en faveur d’un « maintien » mène par une faible majorité. Un vote en faveur d’une sortie ne constitue pas notre scénario de base, mais la probabilité étant d’environ 35 %, c’est un risque important. Les répercussions se feraient sentir non seulement au R.‑U. et au sein de l’UE, mais possiblement aussi à l’échelle mondiale. Pour l’instant, nous tablons sur une hausse de la volatilité des actifs britanniques et européens à l’approche du référendum. Q. Quelles répercussions un Brexit aurait-il sur les portefeuilles des investisseurs hors du R.-U. et de l’Europe ? R. Comme à peine plus de 7 % des revenus de l’indice S&P 500 proviennent du R.‑U. et de l’Europe, l’incidence d’un départ du R.-U. peut sembler négligeable. Pourtant, nous exhortons les investisseurs à ne pas trop négliger cet effet. Un recul attendu de la demande intérieure au R.-U. et en Europe, attribuable à l’incertitude et à des négociations potentiellement longues après le référendum, minerait la rentabilité des entreprises américaines ayant des activités au R.-U. et peut-être en Europe. Il est également concevable que les effets incertains d’un Brexit sur l’UE poussent le dollar américain à la hausse, réduisant encore davantage les bénéfices des sociétés. La prudence est donc de mise quant aux sociétés américaines particulièrement sensibles au R.-U. et à l’Europe. Une volatilité accrue est également probable, selon nous, et la perspective d’un repli des bénéfices pourrait peser sur la confiance des investisseurs. Q. Qu’arrivera-t-il aux marchés boursiers européens si le R.-U. quitte l’UE ? R. Il y aura selon nous une réaction négative initiale, qui pourrait être atténuée par une intervention monétaire de la Banque d’Angleterre et de la Banque centrale européenne. Un vote en faveur d’un départ du R.-U. générerait une certaine incertitude au sein de l’UE et influerait sur sa reprise économique fragile. Nous avons recommandé de privilégier les secteurs cycliques axés sur le marché intérieur dans les portefeuilles européens. Si le R.-U. quitte l’UE, nous réduirons ce penchant. L’un des effets d’un Brexit sur l’UE se ferait sentir par la voie du commerce. L’UE achemine 10 % de ses exportations vers le R.-U., ce qui a apporté une contribution positive à la croissance de l’UE. La baisse prévue de la demande intérieure au R.‑U. après un vote favorable à une sortie de l’UE pourrait entraver la demande de ces biens et services importés de l’UE. 9 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
À l’approche de la sortie Brexit Contributions régionales (pp) à la croissance annuelle des exportations de la zone euro (%) 20 Le R.-U. a constamment 15 apporté une contribution 10 positive à la croissance 5 des exportations de l’UE. 0 -5 Chine -10 Russie, Turquie, Brésil et Inde Autres marchés émergents et marchés en dével. -15 Autres économies avancées -20 R.-U. Total -25 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Sources : Haver Analytics, BCE, estimations de RBC Marchés des Capitaux ; données prises en compte jusqu’au troisième trimestre de 2015 L’Irlande, un membre de l’UE ayant des liens économiques étroits avec le R.-U., serait particulièrement vulnérable, puisque jusqu’à 15 % de ses exportations totales sont destinées au R.-U. Il importe de mentionner qu’un vote en faveur d’un départ du R.-U. ne serait pas de bon augure pour la cohésion de l’UE. D’autres pays, enhardis par la décision du R.‑U., pourraient aussi exiger des droits spéciaux servant mieux leurs intérêts. De plus, sans le R.-U., l’UE perdrait un membre favorable à des réformes, ce qui pourrait affaiblir sa détermination à adopter des politiques plus axées sur le marché à long terme. Nombreux sont ceux qui croient que le R.-U. fait contrepoids à l’influence dominante de la France et de l’Allemagne, et que son absence modifierait le fragile équilibre du pouvoir au sein de l’UE. Pour cette région où la cohésion politique est essentielle, mais qui doit relever de nombreux défis (politiques populistes, crise des réfugiés et faillite des gouvernements en Grèce et peut-être au Portugal), il s’agirait d’un défi additionnel malvenu. La possibilité d’une crise existentielle ne peut être exclue. Q. Quelle incidence un vote en faveur d’une sortie aurait-il sur l’économie du R.-U. ? R. À court terme, nous estimons qu’il y aurait un repli de l’activité économique, et ce, pour deux raisons. Premièrement, les exportations du R.-U., dont la moitié environ sont actuellement acheminées vers l’UE, diminueraient, car elles ne profiteraient plus d’une réduction des barrières commerciales. Deuxièmement, les dépenses en immobilisations fléchiraient. Le R.-U. a été un important destinataire d’investissements directs étrangers (IDE), car il est considéré comme un marché ayant une législation du travail souple et un plein accès au marché unique européen. Sans cet accès, nous nous attendrions à ce que les investissements diminuent, bien que des mesures incitatives, comme des allégements fiscaux, pourraient finir par amortir le choc. Une baisse des IDE serait inquiétante pour l’économie britannique, car le pays en dépend pour financer son important déficit du compte courant, qui à 4,7 % du PIB, est le plus élevé parmi les pays développés. Sans IDE, un repli de la livre sterling serait nécessaire selon nous pour redresser la barre, augurant d’éventuels épisodes d’intense volatilité de la devise. Une instabilité et une dépréciation de la livre auraient sans doute aussi pour effet de miner la confiance des consommateurs. Nous estimons que la politique monétaire 10 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
À l’approche de la sortie Brexit Soldes sectoriels au R.-U., en % du PIB 8 6 Les flux internationaux À l’étranger 4 sont essentiels au 2 Sociétés non financement du financières 0 Soc. financières solde extérieur. -2 Ménages -4 Gouvernement -6 -8 -10 -12 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012 2015 Sources : RBC Marchés des Capitaux ; données prises en compte jusqu’au deuxième trimestre de 2015 resterait souple, en dépit d’une hausse possible de l’inflation attribuable au repli de la livre. À long terme, l’incidence économique d’un départ du R.-U. dépendrait du type de lien que le pays sortant établirait avec l’UE. Il serait essentiel de maintenir l’accès au marché unique de l’UE, mais cela pourrait largement échapper au contrôle du R.‑U. Il est peu probable que l’UE offre de meilleures conditions au R.-U. par crainte d’encourager d’autres éventuels départs. Q. Du point de vue des marchés financiers du R.-U., quelles seraient les répercussions sur les titres à revenu fixe et les actions ? R. À titre d’actif financier le plus liquide du R.-U., la livre continuerait selon nous de fléchir par rapport au dollar américain, et dans une moindre mesure par rapport à l’euro, si le vote était favorable à une sortie de l’UE. À l’inverse, la livre devrait rebondir si la probabilité d’un Brexit diminue. En ce qui concerne les titres à revenu fixe, nous nous attendrions à ce que l’aversion pour le risque stimule les rendements en revenu des obligations d’État britanniques et à ce que les écarts de taux se creusent si la probabilité d’une sortie augmente. Dans le cadre d’un scénario de Brexit, la possibilité de décotes ne pourrait être exclue. Pour ce qui est des actions, une sortie du R.-U. de l’UE soulèverait des difficultés importantes, à notre avis. Une dépréciation de la livre serait avantageuse pour les exportateurs de biens autres que des matières premières et pour les sociétés dont les revenus proviennent de l’étranger, comme les sociétés de soins de santé. Les actions de sociétés à grande capitalisation, qui sont habituellement très présentes à l’international, devraient mieux s’en tirer que les actions de sociétés à petite et à moyenne capitalisation, qui sont en général plus axées sur le marché intérieur. En outre, des difficultés seraient à prévoir pour les secteurs cycliques axés sur le marché intérieur, en particulier les détaillants de produits non alimentaires, qui importent une grande partie de leurs produits, et les sociétés de transport, dont le coût des marchandises vendues est largement établi en dollars américains. Le marché immobilier serait aussi sans doute touché, car les besoins professionnels pourraient être revus à l’avantage du continent. Le secteur de la construction pourrait aussi pâtir s’il était privé du grand nombre de travailleurs provenant de l’UE. Pour terminer, nulle part ailleurs que dans le secteur de la finance l’incertitude réglementaire ne se ferait autant sentir. En outre, ce secteur pourrait aussi être confronté au rapatriement de fonctions clés, comme les opérations de change, le R.‑U. représentant 78 % des opérations de change de l’UE. 11 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
Actions mondiales Sous l’influence des données Bien des choses peuvent changer Opinion sur les actions en quelques semaines. Pendant la majeure partie de janvier et Région Actuelle de février, les investisseurs ont craint Actions mondiales = que le plancher ne s’affaisse, surtout États-Unis = s’agissant des marchandises. Les prix du pétrole ont chuté à moins de 30 $ le baril, Canada = touchant chaque jour de nouveaux creux Europe continentale = et déclenchant des rumeurs alarmistes Royaume-Uni – sur l’atteinte imminente de prix inférieurs Asie (sauf au Japon) = à 20 $. Les positions vendeur sur le pétrole Japon + ont monté en flèche. Le cuivre et les autres Sources : RBC Gestion de patrimoine ; voir la rubrique marchandises industrielles se sont repliés. « Explication des opinions » à la section Position de RBC en matière de placements. Certains des experts les plus nerveux ont affirmé que tous ces éléments autres économies développées est sur indiquaient que les États-Unis, et par le point de s’accélérer à un rythme plus conséquent toutes les autres économies agréable et satisfaisant. développées, allaient bientôt entrer Pour notre part, nous estimons que les en récession. Les investisseurs en ont investisseurs en actions devraient éviter apparemment pris acte ; non seulement d’adopter des points de vue extrêmes. les marchés boursiers ont inscrit de Nous nous attendons à ce que les nouveaux creux, mais les mesures du économies développées continuent de se pessimisme des investisseurs ont grimpé débrouiller tant bien que mal tant que les à des niveaux atteints pour la dernière conditions du crédit resteront favorables. fois au pire de la crise financière. La croissance du PIB devrait être Par la suite, les marchés ont enregistré suffisante pour permettre aux sociétés une reprise, soulagés à de nombreux d’accroître leurs ventes de 3 % à 5 % et égards. Les prix du pétrole ont bondi leurs bénéfices de 4 % à 7 % au cours de 50 % après avoir atteint de profonds des 12 prochains mois. Conjugués aux creux, les prix du minerai de fer ont dividendes, ces résultats signifieraient connu une belle envolée, et les prix du des rendements globaux de l’ordre cuivre et de la plupart des autres métaux de 6 % à 9 % pour les actions. Cette se sont raffermis. perspective n’est pas très alléchante, Les taux d’intérêt des obligations de étant en fait un peu décevante d’après qualité inférieure, qui avaient atteint en les normes historiques, mais elle est Jim Allworth Vancouver, Canada début d’année des sommets vertigineux plus qu’adéquate en comparaison des jim.allworth@rbc.com supposant un grand nombre de solutions de remplacement qui existent. défaillances de sociétés à venir, ont fléchi Kelly Bogdanov et ont continué de diminuer. Il importe Nous continuons de recommander le San Francisco, États-Unis maintien d’une pleine pondération en kelly.bogdanov@rbc.com de noter que la plupart des données actions conforme à la référence dans les économiques publiées aux États-Unis Patrick McAllister portefeuilles mondiaux. depuis deux mois ont surpassé les Toronto, Canada patrick.mcallister@rbc.com attentes du marché, dont tout récemment un solide rapport sur la situation de Faits saillants par région Frédérique Carrier l’emploi et une réaccélération du secteur Londres, Royaume-Uni États-Unis manufacturier. frederique.carrier@rbc.com Compte tenu de la reprise rapide Nous pensons que le risque de récession de 12,6 % de l’indice S&P 500 depuis Yufei Yang aux États-Unis a disparu, s’il a jamais le creux de février, nous tablons sur Hong Kong, Chine yufeiyang@rbc.com existé. En revanche, nous reconnaissons une consolidation ou un repli du qu’il est difficile de soutenir que la marché à court terme. À notre avis, croissance aux États-Unis et dans les les investisseurs devraient se préparer 12 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
Actions mondiales à acquérir ou à étoffer des positions comparaison avec la plupart des dans des actions de qualité supérieure. secteurs. Nous nous attendons à ce que la technologie figure parmi Les facteurs fondamentaux de les secteurs les plus performants l’économie sont suffisamment lors de la prochaine hausse du solides pour permettre au marché, marché américain. en définitive, de se hisser au-dessus des niveaux actuels. Les risques Canada d’une récession aux États-Unis ont Le budget fédéral contenait de diminué, les bénéfices des sociétés nouvelles initiatives de dépenses de l’indice S&P 500 devraient croître généralement conformes aux attentes. d’environ 5 % au cours des 12 prochains Des investissements additionnels dans mois, et la valorisation du marché l’infrastructure de plus de 10 milliards est près de la moyenne à long terme. de dollars canadiens au cours des Malgré une hausse récente, les ratios deux prochains exercices devraient cours/bénéfice ne sont pas élevés au stimuler les sociétés d’ingénierie et point d’entraver considérablement de construction. l’appréciation des cours. Les banques canadiennes ont affiché Parmi les trois secteurs que nous une excellente tenue, car leurs surpondérons, technologie de résultats du premier trimestre ont l’information, consommation été supérieurs aux prévisions, et la discrétionnaire et consommation de montée des cours du pétrole brut base, nous recommandons l’ajout les a fait profiter d’un vent arrière de placements dans la technologie plus puissant. Depuis la récente au cours des prochaines semaines. appréciation des cours, l’attrait de Au sein des sociétés de technologie la valorisation boursière a diminué qui ont publié des résultats ou des pour ce secteur par rapport aux prévisions récemment, on note un niveaux historiques. Nous croyons raffermissement des ventes en Europe que les valorisations ne pourront pas et des tendances stables ou en hausse augmenter beaucoup plus à court sur le marché intérieur. Nous croyons terme en l’absence d’une nouvelle que le secteur de la technologie est en hausse des prix du pétrole brut. position favorable pour dégager une croissance des bénéfices supérieure Malgré la récente reprise des cours du à celle de l’indice S&P 500 cette pétrole brut, de nombreuses sociétés année et qu’il pourrait surpasser les d’énergie restent surendettées. Nous prévisions consensuelles. En outre, les continuons de privilégier les titres indicateurs techniques se sont affermis de grande qualité de sociétés bien et soutiennent avantageusement la capitalisées qui ont la souplesse Rendements cumulatifs annuels des actions 5% Canada Le Canada domine 0% É.-U. et le Japon est le R.-U. plus à la traîne. -5 % Hong Kong Europe -10 % Japon -15 % -20 % -25 % janvier février mars * Les pays désignés représentent les indices suivants : indice S&P/TSX, indice S&P 500, indice toutes les actions FTSE, indice Hang Seng, indice STOXX Europe 600, indice TOPIX Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg ; données prises en compte jusqu’au 31 mars 2016 13 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
Actions mondiales financière requise pour tirer parti de l’UE. Ce dernier facteur pourrait d’une amélioration soutenue des non seulement entraver la croissance prix des marchandises. Nous nous économique, mais également attendons à ce que les importantes menacer, à long terme, la cohésion économies de coûts réalisées durant politique essentielle à l’UE. le marché baissier de l’énergie aient En ce qui concerne les actions du R.‑U., une incidence bénéfique sur les flux de nous restons prudents. La reprise trésorerie des sociétés d’énergie. des prix du pétrole et des matières, Nous sommes prudents à l’égard qui occupent une place relativement des producteurs de métaux de base importante dans l’indice, est de bon en raison du ralentissement de la augure. Cependant, le Brexit est un croissance de la Chine dans le cadre de risque important qui pourrait tout son passage d’un modèle soutenu par bousculer. Nos secteurs de prédilection l’investissement à une économie axée en Europe et au Royaume‑Uni sur les services et la consommation. demeurent la consommation Les structures de capitaux lourdement discrétionnaire, les soins de santé et endettées étant courantes dans ce les télécommunications. segment du secteur des matériaux, une volatilité extrême des cours Asie boursiers est possible en réaction aux Les marchés boursiers asiatiques ont variations de l’appétit pour le risque poursuivi leur ascension en mars. à l’échelle mondiale. Les actions chinoises ont été parmi les plus performantes grâce à l’adoption Europe continentale et par le gouvernement d’un ton plus Royaume‑Uni axé sur la croissance. Les actions Nous conservons une pondération japonaises ont tiré de l’arrière, du neutre à l’égard des actions point de vue du rendement, car la européennes. Les nouvelles mesures vigueur du yen a fortement plombé de relance adoptées le mois dernier par la confiance. Nous restons optimistes la Banque centrale européenne (BCE) à l’égard des actions japonaises devraient selon nous raffermir la compte tenu de la valorisation de confiance des investisseurs à court l’indice TOPIX, qui se négocie à 1,1 fois terme, mais elles ne changent pas la valeur comptable. la donne à long terme. La reprise Le Rapport d’activité du gouvernement économique reste fragile et les et le 13e plan quinquennal de la Chine prévisions consensuelles à l’égard des ont été publiés le mois dernier. Dans bénéfices ont diminué progressivement. le rapport, les responsables de la Le plan de relance le plus récent politique chinoise ont revu en baisse de la BCE a été plus musclé que les prévisions de croissance du PIB ce qu’escomptait le marché, mais en 2016, d’une cible de 7,0 % en 2015 il s’est également accompagné à une fourchette de 6,5 % à 7,0 %. d’un recul considérable des attentes Un objectif de croissance de la masse inflationnistes. Le recul plus prononcé monétaire de 13,0 % et une hausse des taux d’intérêt en territoire négatif du ratio du déficit budgétaire au PIB n’est pas une solution miracle, puisque (à 3,0 % en 2016 par rapport à 2,3 % cette approche n’a pas eu d’effet en 2015) témoignent de la façon dont sensible sur la croissance économique les autorités utilisent les mesures jusqu’à maintenant. Les prévisions de monétaires et budgétaires pour contrer bénéfices en Europe ont été réduites le ralentissement. à un maigre 3,2 % pour 2016, d’après La Banque du Japon a laissé son taux les estimations consensuelles. Les directeur à -0,1 %. Le gouverneur valorisations sont favorables, mais la Haruhiko Kuroda a indiqué qu’une région doit relever de nombreux défis, nouvelle stimulation est possible, au dont la montée de partis populistes moyen d’achats d’actifs et de nouvelles anti-UE, la crise des réfugiés et une réductions des taux directeurs. éventuelle sortie du Royaume-Uni 14 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
Titres mondiaux à revenu fixe Plus facile à dire qu’à faire Taux des banques centrales (%) Les écarts de taux se sont Courbes de taux des pays grandement resserrés en mars, car 0,25 31-03-2016 les investisseurs ont réagi à des 3,0 % É.-U. 0,75 Dans un an données économiques robustes 2,5 % Canada 0,50 et à un engagement renouvelé 0,50 des banques centrales envers un 2,0 % Zone euro 0,00 maintien de politiques monétaires -0,20 expansionnistes. Le changement 1,5 % R.-U. 0,50 0,50 soudain dans la confiance des R.-U. 1,0 % 4,35* investisseurs et le brusque regain É.-U. Chine 3,85 d’appétit pour le risque ont été tels 0,5 % Canada Japon -0,10 que nous sommes devenus plus -0,20 sélectifs dans l’accroissement des 0,0 % 1 an 5 ans 9 ans 13 ans 17 ans 21 ans 25 ans 29 ans * Taux de base des prêts d’un an pour les positions sur les marchés du crédit. fonds de roulement, Banque populaire Source : Bloomberg de Chine Les banques centrales ont volé Sources : Comité des stratégies de la vedette en mars et annoncé placement RBC, RBC Marchés diverses mesures de détente monétaire Faits saillants par région des Capitaux, Comité des Services- généralement conformes aux attentes. conseils en gestion mondiale de Alors que la Réserve fédérale s’est États-Unis portefeuille, Consensus Economics Nous ne croyons pas que la abstenue de majorer son taux directeur, Réserve fédérale haussera les taux tout en laissant entrevoir un nombre d’intérêt en avril, malgré les récents plus restreint de hausses de taux d’ici commentaires de certains membres de la fin de 2016, la Banque centrale la Réserve fédérale, car l’évolution de européenne a annoncé une vaste gamme la situation économique et financière de nouvelles mesures de stimulation. mondiale continue de susciter des Malgré l’adoption de politiques plus craintes. Les autorités devraient plutôt souples à l’échelle mondiale, la tâche profiter, selon nous, de la rencontre du plus difficile qui consiste à stimuler comité de l’open market en avril pour la croissance et à attiser l’inflation préparer les investisseurs à un éventuel demeure. Dans l’ensemble, les banques relèvement en juin, même si le marché centrales mondiales semblent croire établit actuellement à seulement 22 % qu’un resserrement des conditions est la probabilité d’une hausse lors de peu probable, mais que les avantages cette réunion. marginaux d’une nouvelle détente monétaire sont faibles. Les obligations de sociétés à rendement élevé se sont redressées, car des Nous continuons de croire que les changements majeurs aux politiques de investisseurs devraient conserver des la Réserve fédérale et de la BCE ont été niveaux de duration appropriés dans les suivis d’un afflux de capitaux presque portefeuilles étant donné que les taux record dans les fonds communs de Rajan Bansi à court terme sont plus sensibles à de placement et les fonds négociés en Toronto, Canada futures réductions des taux d’intérêt. Les rajan.bansi@rbc.com bourse. Cependant, les valorisations marchés des obligations de catégorie nous semblent désormais élevées et Tom Garretson investissement et des titres à rendement les investisseurs moins tolérants au Minneapolis, États-Unis élevé continuent d’offrir des occasions, risque qui ont tenté d’accroître leurs tom.garretson@rbc.com de même que le marché canadien des rendements en revenu en prenant des RBC Marchés des Capitaux, SARL risques accrus devraient selon nous y actions privilégiées, mais les investisseurs doivent faire preuve d’un discernement voir une occasion de rediriger une partie Alana Awad de leurs fonds vers des obligations de Toronto, Canada beaucoup plus grand que ce n’était le cas alana.awad@rbc.com il y a seulement un mois. catégorie investissement notées BBB. Depuis le début de l’année, il y a eu peu Christopher Girdler de signes de pressions exercées par des Londres, Royaume-Uni christopher.girdler@rbc.com ventes à perte à des fins fiscales sur le marché des obligations municipales. Nous recommandons aux investisseurs qui attendaient que les conditions soient 15 PERSPECTIVES MONDIALES | Avril 2016
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