Un difficile retour à la normale - RBC Wealth Management
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Mars 2018 RBC GESTION DE PATRIMOINE Perspectives mondiales Pe rsp ec t ives du Co m ité des Ser vices-conseils en gestion mondiale de por te fe u ille Un difficile retour à la normale Même si la volatilité est sortie de sa léthargie avec fracas, la correction du marché est peu susceptible de modifier les perspectives encourageantes à l’égard de l’économie et des bénéfices. Attendez‑vous à ce que le marché haussier reprenne son envol au courant de l’année. Jim Allworth | Page 4 Article de fond Actions mondiales Titres mondiaux à revenu fixe Marchandises En matière de placement, Commentaire régional Le resserrement, Exercice d’équilibre n’oubliez pas les quel que soit le nom marchés émergents qu’on lui donne Voir les déclarations importantes et obligatoires sur les analystes qui ne sont pas américains à la page 24.
Perspectives mondiales Mars 2018 Table des matières 4 Un difficile retour à la normale Le calme anormal du marché au cours des deux dernières années a volé en éclats. Nous ne voyons toutefois pas de récession à l’horizon et la croissance des bénéfices des sociétés devrait rester robuste jusqu’en 2019. Le marché haussier des actions se poursuivra. 8 En matière de placement, n’oubliez pas les marchés émergents Les marchés émergents sont une catégorie d’actif que de nombreux investisseurs ont eu tendance à rejeter. Le chef de l’équipe Actions, Marchés émergents, RBC Gestion mondiale d’actifs, soutient toutefois que ces marchés, devenus beaucoup plus importants, présentent des caractéristiques uniques et recherchées qui peuvent être mises à profit dans un portefeuille mondial. 13 Actions mondiales Même si la volatilité est sortie de sa léthargie avec fracas, la correction du marché est peu susceptible de modifier les perspectives encourageantes à l’égard de l’économie et des bénéfices. Attendez-vous à ce que le marché haussier reprenne son envol au courant de l’année (voir « Un difficile retour à la normale »). 16 Titres mondiaux à revenu fixe : le resserrement, quel que soit le nom qu’on lui donne Comme les grandes banques centrales commencent à limiter les mesures de soutien d’urgence, nous croyons qu’il est temps d’admettre ce que cela entraîne : un resserrement. Les décideurs ne procéderont toutefois pas à un changement abrupt ; le resserrement se déroulera à un rythme lent et mesuré. Les coulisses des marchés 3 Position de RBC en matière de placements 13 Actions mondiales 16 Titres mondiaux à revenu fixe 19 Marchandises 20 Devises 21 Principales prévisions 22 Feuille de pointage du marché Toutes les valeurs sont en dollars américains et établies au 28 février 2018, à la clôture du marché (sauf indication contraire). 2 Perspectives mondiales | Mars 2018
Aperçu mondial des catégories d’actif Position de RBC en matière de placements Actions Opinions sur les • La période de faible volatilité a brusquement pris fin en février, mais comme actifs mondiaux l’essor économique est encore important dans les grandes régions et que les bénéfices et prévisions des sociétés sont robustes, nous accordons le bénéfice Catégorie Opinion du doute aux actions. Bien que nous soyons conscients que le cycle économique d’actif arrive à maturité, nous recommandons encore une légère surpondération des — = + actions mondiales, car les risques de récession sont faibles. Actions • Nous continuons de privilégier l’Europe en raison de ses valorisations intéressantes et de l’amélioration de ses perspectives économiques. Aux États‑Unis, la croissance des bénéfices devrait rester soutenue et a été Titres fortifiée par la réforme fiscale. Au Canada et au Japon, les marchés offrent à revenu plus de valeur à la suite de l’épisode de volatilité, même s’ils sont aux prises fixe avec des défis : le premier du fait des obstacles liés au transport d’énergie et aux négociations sur l’ALENA, et le second à cause de la vigueur du yen. Rendement Rendement anticipé anticipé inférieur à supérieur à Titres à revenu fixe la moyenne la moyenne • En raison des craintes qu’une progression des salaires incite les banques centrales dans l’ensemble des régions à durcir la politique monétaire au-delà Voir la section « Explication des des attentes des marchés, la volatilité a crû au début de février, faisant grimper opinions » pour plus de détails les taux obligataires. Les inquiétudes initiales quant à une intervention plus Source : RBC Gestion de patrimoine musclée de la Réserve fédérale sous la nouvelle présidence de Jerome Powell se sont apaisées et nous nous attendons à ce que la banque centrale conserve sa politique actuelle de relèvement progressif des taux d’intérêt. Au Royaume-Uni, malgré une croissance économique modérée, la Banque d’Angleterre a adopté un ton résolument plus ferme en raison de préoccupations liées à la croissance des salaires. En Europe et au Canada, les taux obligataires ont été influencés par le mouvement des effets du Trésor américain. • Compte tenu des données économiques disponibles, les banques centrales laissent encore entrevoir un resserrement monétaire progressif, ce qui pourrait maintenir les taux des obligations à des niveaux élevés et exercer de nouvelles pressions sur les courbes des taux. Nous sous-pondérons les titres à revenu fixe, même si une hausse des taux d’intérêt et une volatilité accrue devraient procurer quelques occasions sur les marchés du crédit. Explication des opinions (+/=/–) représente l’opinion du Comité des Services-conseils en gestion mondiale de portefeuille pour un horizon de placement de 12 mois. + Surpondération laisse entendre un potentiel de rendement supérieur à la moyenne pour la catégorie d’actif ou la région par rapport aux autres catégories d’actif ou régions. = Pondération neutre laisse entendre un potentiel de rendement moyen pour la catégorie d’actif ou la région par rapport aux autres catégories d’actif ou régions. – Sous-pondération laisse entendre un potentiel de rendement inférieur à la moyenne pour la catégorie d’actif ou la région par rapport aux autres catégories d’actif ou régions. 3 Perspectives mondiales | Mars 2018
Article de fond Un difficile retour à la normale Les marchés boursiers avaient été si calmes pendant si longtemps qu’on peut pardonner aux investisseurs d’avoir oublié comment un marché boursier « normal » se comporte. Les turbulences des dernières semaines ont fait disparaître certaines valorisations excessives et la complaisance des investisseurs. En revanche, Jim Allworth elles sont peu susceptibles d’avoir un effet sensible sur l’économie Vancouver, Canada mondiale ou sur les perspectives prometteuses des bénéfices jim.allworth@rbc.com des sociétés. Même si la correction n’est peut-être pas terminée, nous tablons sur l’atteinte de nouveaux sommets et une reprise du marché haussier à long terme au courant de l’année. Les investisseurs en actions en ont vu de toutes les couleurs. Aux États-Unis, où les mouvements ont été les plus marqués, l’indice S&P 500 a commencé à croître juste avant que l’accord sur les baisses d’impôt soit conclu au début de décembre. En sept semaines à peine, il a enregistré une hausse très considérable de 7,8 %, atteignant un sommet de 2 970 points. Puis, soudainement, le marché a cédé ces gains et même beaucoup plus. Au pire de la dégringolade, l’indice s’est incliné de 11 % pour revenir au niveau où il se situait en septembre, juste avant que le Congrès commence à croire que des réductions d’impôt étaient même possibles. Qu’est-ce qui a provoqué la flambée jusqu’au sommet de janvier ? En septembre, alors que les baisses d’impôt semblaient lointaines, les analystes s’attendaient à ce que la croissance accrue du PIB aux États-Unis et dans le monde fasse grimper les bénéfices des sociétés du S&P 500 à 142 $ par action en 2018, ce que confirmaient largement les prévisions des dirigeants. Il s’agissait là d’une nette amélioration par rapport au résultat de 132 $ prévu en 2017. Quand la possibilité d’une forte réduction de l’impôt des sociétés s’est accentuée, cette estimation de 142 $ a commencé à croître de semaine en semaine, atteignant 156 $ par action peu après l’adoption de la loi sur les baisses d’impôt. Cela représente un bond d’environ 10 % des bénéfices prévus pour 2018 ; toutefois, entre septembre et le sommet du marché en janvier, l’indice a inscrit un gain saisissant de 16 %, faisant passer le ratio cours-bénéfice (C/B) prévisionnel de 17,4 à 18,4. Il était une fois quatre indices 120 États-Unis Canada 115 Europe continentale 112,1 Un pénible repli Royaume-Uni 110 a été ressenti à travers le monde. 105 103,4 101,8 100 98,5 95 90 sept. 2017 oct. 2017 nov. 2017 déc. 2017 janv. 2018 févr. 2018 Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg ; données à 10 h 30 (HNC) le 27 février 2018 4 Perspectives mondiales | Mars 2018
Un difficile retour à la normale Puis, le vent a subitement tourné. Les grands indices se sont effondrés en seulement deux semaines mouvementées, revenant où ils se situaient quatre mois plus tôt en septembre dernier. L’ampleur de la chute a été exacerbée par les liquidations de positions de plusieurs grands fonds de placements liés à la volatilité, qui ont été contraints, en raison de leur structure particulière, d’accélérer les ventes d’actions alors que les prix dégringolaient et que l’instabilité du marché s’intensifiait. Les ventes ont fini par se tarir et les acheteurs sont arrivés, attirés par des valorisations plus basses qu’elles ne l’avaient été en plus d’un an, s’établissant à 16 fois les bénéfices prévisionnels au creux de février. Analyse de la correction Mais qu’est-ce qui a déclenché le repli ? Et la forte hausse du ratio C/B du marché jusqu’au sommet de janvier était-elle justifiée ? La réponse à la deuxième question est « probablement pas », du moins pas dans un intervalle aussi court. Le déclencheur le plus abondamment cité pour expliquer le repli du marché boursier est un rapport du département du Travail qui a montré que le salaire horaire moyen dans le secteur manufacturier avait inopinément bondi. Ce résultat a fait craindre une augmentation de l’inflation et des taux obligataires encore plus élevés, et donc un recul des ratios C/B. Comme nous l’avons indiqué, le déclin du marché qui en a résulté s’est rapidement accentué et concrétisé de lui-même, même si certains ont rapidement déterminé que l’envolée de la rémunération horaire était une anomalie due à des conditions climatiques extrêmes. À notre avis, la situation ne se résume pas à cela. Les ratios C/B ont été entraînés à la baisse Deux éléments sont réputés être susceptibles de provoquer un changement des par l’augmentation ratios C/B. L’un est une variation du taux d’actualisation (le taux des effets du Trésor américain à 10 ans) utilisé pour calculer la valeur actuelle des bénéfices futurs ; des taux obligataires, plus le taux d’actualisation est bas, plus les bénéfices futurs ont une valeur élevée mais propulsés en aujourd’hui, ce qui justifie un ratio C/B élevé. Par conséquent, quand le taux à 10 ans hausse par la croissance a considérablement monté pour s’établir à 2,70 % en janvier, après avoir atteint un très des bénéfices. bas niveau de 2,06 % en septembre, on se serait attendu à ce que le ratio C/B diminue. Il a plutôt augmenté, passant de 17,4 à 18,4 fois les bénéfices prévisionnels pour 2018. Les taux des effets du Trésor américain ont frôlé le sommet de 2014 Taux des obligations du Trésor américain à 10 ans (en pourcentage) 3,25 3,00 L’accroissement des 2,75 taux aurait dû plomber les ratios C/B. 2,50 2,25 2,00 1,75 1,50 1,25 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Sources : R BC Gestion de patrimoine, Bloomberg ; données prises en compte jusqu’au 28 février 2018 L’autre élément qui pourrait expliquer une variation du ratio C/B du marché est un changement à la croissance moyenne à long terme du bénéfice par action de l’indice S&P 500. Dans le cas présent, de nombreux investisseurs croient que les baisses d’impôt ont déclenché un relèvement de ces perspectives de croissance à long terme. Nous n’en sommes pas convaincus. 5 Perspectives mondiales | Mars 2018
Un difficile retour à la normale Ce dont nous sommes certains jusqu’à maintenant, c’est que les taux d’imposition réduits devraient stimuler les marges après impôt d’un montant égal aux économies d’impôt en 2018 et que les sociétés américaines devraient pouvoir maintenir cette amélioration en 2019. C’est ce qu’ont confirmé les équipes de direction des sociétés. Au-delà, les perspectives sont beaucoup plus floues. Les sociétés choisiront-elles de réinvestir ces flux de trésorerie supplémentaires dans leurs activités ou plutôt de les distribuer sous forme de dividendes accrus ou de rachats, deux mesures qui ne justifieraient pas le maintien d’un ratio C/B élevé ? Si elles réinjectent les économies d’impôt dans leurs activités, ces sociétés obtiendront-elles un rendement aussi élevé sur cet ajout aux capitaux propres que sur les immobilisations existantes ? Peut-être un jour, mais probablement pas immédiatement. Se pourrait-il que ces marges accrues soient en partie sacrifiées au profit d’une concurrence plus intense, puisque les changements à l’impôt des particuliers n’avantagent que très modestement les consommateurs américains ? Ou encore, dans un contexte de resserrement très important du marché du travail, se pourrait-il que les hausses de salaires retranchent du résultat net des sociétés une grande partie de ce que la nouvelle loi fiscale y a ajouté ? Pour l’instant, nous en savons autant qu’il est possible d’en savoir sur les bénéfices qui devraient être déclarés cette année et l’an prochain. Les dirigeants d’entreprises américaines ont fourni des orientations franches quant aux effets que les réductions d’impôt auront sur leur bénéfice net et quant à leur enthousiasme à l’égard des perspectives économiques. À notre avis, il faudra au moins six mois, et probablement plus, avant qu’une conjonction d’événements puisse remettre sérieusement en question les prévisions optimistes de RBC Marchés des Capitaux, soit une hausse du bénéfice par action de l’indice S&P 500 de 17 % à 155 $ cette année et de 7 % supplémentaires à 167 $ en 2019. À l’abri des retombées Les craintes que la volatilité des marchés ait des répercussions sur l’économie nous semblent non fondées, et le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, est également de cet avis. Dans son récent témoignage devant le Congrès, il a affirmé que la banque centrale croit que les fluctuations boursières n’auront que peu ou pas d’effets sur l’évolution de la croissance économique. Nos indicateurs de récession, dont plusieurs préviennent Feuille de pointage en matière de récession Début de Courbe de Tendances Marché Performance Ind. manuf. Qualité des Marché du la récession rendement de l’inflation du travail du crédit ISM bénéfices logement Il n’y a aucun signe Nov. 1973 – de récession à l’horizon aux États-Unis. Janv. 1980 – Juill. 1981 – Juill. 1990 Mars 2001 Déc. 2007 Aujourd’hui Légende : En récession En expansion Neutre Nota : Les rendements antérieurs ne sont pas garants des rendements futurs. Sources : RBC Gestion de patrimoine, correspondant national de recherche, au 1er mars 2018 6 Perspectives mondiales | Mars 2018
Un difficile retour à la normale habituellement longtemps à l’avance d’un repli économique imminent, donnent encore tous des lectures nettement positives. Hors des États-Unis, la confiance des entreprises en Allemagne se situe à un sommet de 30 ans. La confiance est également élevée dans la majeure partie de la zone euro. Le Japon, la Chine et l’Inde semblent tous prospérer, de même que le Canada, malgré Les aspects les préoccupations entourant les effets potentiellement défavorables des échanges commerciaux et de l’ALENA. économiques fondamentaux Compte tenu de la solidité des assises de l’économie et des bénéfices, et de l’absence d’une récession à l’horizon, nous sommes satisfaits de notre modeste surpondération demeurent solides dans les portefeuilles d’actions mondiales et prévoyons que les principaux indices et ne devraient atteindront de nouveaux sommets au courant de l’année. La présente correction pas être touchés pourrait toutefois encore se poursuivre avant qu’un redressement durable puisse par la volatilité s’amorcer. Bien souvent, les replis boursiers caractérisés par des ventes précipitées, comme l’était celui-ci, sont d’abord suivis d’une reprise pendant quelque temps, des marchés. puis d’une rechute vers les niveaux planchers sur une période de plusieurs semaines ou plusieurs mois – assez longtemps pour qu’un optimisme complaisant cède le pas au pessimisme et aux inquiétudes. Ce pourrait être ou non la trajectoire que le marché suivra cette fois-ci, mais quand la tendance haussière à long terme finira par se rétablir, nous nous attendons à ce que la progression soit un peu plus lente et moins linéaire que ce à quoi les investisseurs se sont habitués depuis deux ans et demi. Les capacités excédentaires se sont finalement résorbées dans les pays avancés Écart de production des économies développées (pourcentage du PIB potentiel) 3 2 Un resserrement 1 de la capacité est généralement un signe 0 avant-coureur d’une -1 inflation accrue. -2 -3 -4 -5 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 Nota : Estimation du Fonds monétaire international (FMI) pour 2018 Sources : FMI, Haver Analytics, RBC Gestion mondiale d’actifs Au chapitre des politiques, la plupart des nouvelles positives ont été annoncées. Les marchés devront toutefois composer avec des obstacles grandissants au cours des prochaines années, notamment un durcissement graduel des politiques monétaires de la Réserve fédérale et d’autres banques centrales, des contraintes de capacité, des pressions à la hausse sur les salaires et l’inflation, et une normalisation des écarts de taux sur les marchés obligataires. Tant que les économies américaine et mondiale continueront de progresser, les marchés boursiers parviendront selon nous à surmonter ces conditions plus difficiles. 7 Perspectives mondiales | Mars 2018
Article de fond En matière de placement, n’oubliez pas les marchés émergents Une approche équilibrée et diversifiée devrait constituer la base d’un portefeuille d’actions mondiales, et les marchés émergents sont un élément essentiel qui ne devrait pas être Phil Langham ignoré ou négligé. Nous avons demandé à Phil Langham, chef, Londres, Angleterre Actions, Marchés émergents, RBC Gestion mondiale d’actifs, phil.langham@rbc.com pourquoi les investisseurs devraient jeter un regard neuf sur les marchés émergents. Il entrevoit un potentiel de croissance à long terme attrayant, ainsi que des tendances intéressantes et des catalyseurs du rendement des marchés émergents en 2018 et par la suite qui aident la catégorie d’actif à se démarquer. Q. Les marchés émergents ont profondément changé au fil des ans. Pourquoi les investisseurs devraient-ils s’y intéresser de plus près ? R. La croissance élevée offerte par les marchés émergents (ME) est la principale raison d’y regarder de plus près. En 1985, les ME représentaient quelque chose comme 35 % du PIB mondial. Cette proportion atteint désormais environ 57 %. Étant donné que les ME génèrent encore plus de 70 % de la croissance du PIB mondial, nous pouvons nous attendre à ce que leur part du PIB mondial continue d’augmenter. Les facteurs qui contribuent à cette augmentation sont la capacité à combler les retards technologiques, le profil démographique, la pénétration moindre du crédit et celle moins élevée du PIB. Cette évolution se manifeste aussi par un accroissement de la valeur marchande. En 1996, la capitalisation boursière ou la valeur des actions des ME représentait autour de 10,7 % Évolution de la part des actions de ME mondiaux (en pourcentage) 89,3 1996 80,8 2016 Les actions des ME Estimation de 2030 ont pris tant d’ampleur 60,9 qu’elles ne peuvent plus être négligées. 39,1 19,2 10,7 Marchés développés Marchés émergents Source : Correspondant national de recherche ; février 2016 8 Perspectives mondiales | Mars 2018
Marchés émergents de la part mondiale. Elle équivaut maintenant à environ 21 %, et devrait atteindre quelque 39 % en 2030. Comme le PIB par habitant dans les ME est sensiblement inférieur à ce qu’il est dans les marchés développés, il y a encore un énorme potentiel de rattrapage. Q. Sur le plan sectoriel, y a-t-il des tendances qui rendent les ME plus intéressants pour les investisseurs qu’ils ne l’étaient il y a quelques années ? R. La qualité des indices s’est considérablement améliorée. Les secteurs des marchandises, comme l’énergie et les matières, représentaient environ 40 % de l’indice MSCI Marchés émergents il y a 10 à 15 ans. Cette proportion est désormais de moins de 15 %. La part de la technologie de l’information a presque doublé, passant d’environ 15 % à presque 30 %. Les secteurs de la consommation, qui ont tendance à être de meilleure qualité et à offrir des rendements des capitaux propres plus élevés, ont aussi pris de l’ampleur. Cette transition explique pourquoi le marché canadien, qui est fortement axé sur les marchandises, n’est plus un bon indicateur des actions des ME. La corrélation entre les ME et le marché canadien a fléchi et n’est plus vraiment différente de celles par rapport à d’autres marchés. Q. Comment les principaux catalyseurs des actions des ME se comparent-ils pour 2018 et les années subséquentes ? Nous avons constaté R. Nous avons constaté que trois facteurs tendent à favoriser les rendements futurs. que trois facteurs Le premier est la devise. Même si le dollar américain se raffermit, nous sommes d’avis tendent à favoriser qu’il y a beaucoup de raisons pour lesquelles les devises des pays émergents pourront les rendements bien se comporter par rapport au billet vert. futurs : la devise, la Les devises des pays émergents semblent sous-évaluées d’après un vaste éventail de croissance économique mesures. De plus, elles sont soutenues par des taux d’intérêt réels positifs, contrairement et le rendement des à certains pays développés, et par une amélioration substantielle des données fondamentales. Au cours des dernières années, des déficits du compte courant se capitaux propres. sont transformés en excédents. Les réserves de devises ont augmenté et la croissance Croissance du PIB réel des économies développées et émergentes 8% Économies développées 7% Économies émergentes Différentiel de croissance Les perspectives de 6% croissance des marchés 5% émergents s’améliorent 4% par rapport à celles des marchés développés. 3% 2% 1% 0% P2017 P2018 P2019 P2020 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Source : Perspectives de l’économie mondiale du FMI ; données en date d’avril 2017 ; « P » = Prévision 9 Perspectives mondiales | Mars 2018
Marchés émergents s’est améliorée. Même en Chine, où les sorties de capitaux se révélaient parmi les plus menaçantes il y a un an, on observe maintenant des rentrées de capitaux. Le deuxième facteur est la croissance économique, et particulièrement la progression par rapport aux marchés développés. Quand l’écart entre la croissance du PIB des ME et celle des marchés développés se creuse, les ME enregistrent habituellement des rendements supérieurs. En revanche, les ME produisent des rendements inférieurs lorsqu’ils affichent une piètre croissance relative par rapport aux économies développées. Le Fonds monétaire international prévoit que l’écart de croissance continuera d’augmenter. Et nous croyons que cette tendance se poursuivra sans doute puisque la plupart des réformes que nous observons dans ces pays entraînent une amélioration de la croissance. Dans presque tous les pays émergents, le paysage politique et la gestion de l’économie progressent. Enfin, les bénéfices et le cycle du rendement des capitaux propres constituent le troisième facteur favorisant le rendement des ME. Au fil du temps, le rendement des capitaux propres au sein des ME tend à beaucoup fluctuer, se révélant très cyclique. Les marges bénéficiaires sont le principal moteur du rendement des capitaux propres. Même si les marges ont été faibles de 2010 à 2016 en raison d’une piètre productivité et d’une surcapacité, le cycle s’est maintenant inversé. À notre avis, la progression des marges que nous anticipons pour les cinq à six prochaines années pourrait entraîner une croissance durable des bénéfices dans les ME de l’ordre d’environ 10 % à 15 % par année. Q. Qu’en est-il des valorisations ? Peuvent-elles servir d’indicateur des rendements futurs ? R. Par le passé, nous avons observé que les valorisations tendent à être un bon guide des rendements futurs uniquement quand elles se situent à des niveaux extrêmes. Par exemple, elles se révèlent un bon indicateur des rendements à venir quand le ratio cours-valeur comptable (C/VC) est inférieur à 1,3 (abordable) ou supérieur à 2,4 (cher). Perspectives des marchés émergents Rendement à long terme des actions de ME et croissance économique par rapport aux marchés développés (MD) 1 600 14 % ME c. MD (indice du rendement relatif du marché boursier, axe de gauche) Cycle 1 400 baissier 12 % Le différentiel de 1 200 Cycle Cycle haussier croissance du PIB a été haussier ? 1 000 Cycle 10 % un facteur de rendement haussier Cycle relatif par rapport aux 800 baissier 8% marchés développés. 600 Cycle Cycle baissier haussier 6% 400 200 4% 0 2% Différentiel de croissance ME c. MD -200 (moy. sur 3 ans, axe de droite) -400 0% 1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018 Sources : FactSet, Datastream, Bloomberg, correspondant national de recherche ; données en date de décembre 2017 10 Perspectives mondiales | Mars 2018
Marchés émergents Les valorisations actuelles des ME correspondent aux moyennes à long terme, mais sont passablement inférieures à celles des marchés développés d’après les ratios C/VC et cours-bénéfice (C/B). Le rabais est d’environ 27 %. Quand les valorisations sont à peu près au milieu des moyennes à long terme comme c’est le cas actuellement, elles n’ont pas tendance à être un bon guide des facteurs qui influeront sur les rendements futurs. Q. Quelles sont certaines des caractéristiques communes aux sociétés de ME dans lesquelles vous investissez ? R. Nous privilégions les sociétés dont le rendement en trésorerie du capital investi est élevé et durable et qui offrent donc un rendement excédentaire aux actionnaires. Nous avons constaté que les principaux facteurs d’un rendement en trésorerie du capital investi élevé et durable sont une solide gestion et une position sectorielle dominante. Les sociétés de ME Nous évaluons aussi les sociétés en fonction de thèmes de placement à long terme. dans lesquelles nous À l’heure actuelle, les principaux thèmes sont la consommation intérieure, les investissons présentent établissements de dépôt, la numérisation, la santé et le bien-être, et les infrastructures. les caractéristiques Ce qu’il est important de savoir au sujet de ces thèmes est qu’ils nous permettent vraiment communes suivantes : d’échapper aux contraintes des indices de référence, notamment aux surpondérations flux de trésorerie et sous-pondérations habituelles à l’égard des pays et des secteurs. D’un point de vue élevés et durables, fort macroéconomique descendant, les thèmes orientent vraiment le portefeuille vers des rendement du capital domaines de croissance durable à long terme. investi, thèmes de Un autre aspect qui nous semble très important est l’évaluation des entreprises en placement à long terme fonction de facteurs environnementaux, sociaux et liés à la gouvernance (ESG). Les sociétés qui portent attention aux critères ESG ont tendance à avoir une culture forte et caractéristiques ESG. axée sur l’excellence et ne sont donc pas aux prises avec les mêmes problèmes que leurs concurrents. Il s’agit de sociétés dont les employés et les dirigeants sont habituellement beaucoup plus engagés et par conséquent beaucoup plus productifs ; et ces facteurs se traduisent tous par des rendements supérieurs et plus durables. Q. Parmi les catégories d’actions de ME, y a-t-il des distinctions marquées ? R. Nous sommes d’avis que les sociétés à petite capitalisation des ME représentent une catégorie d’actif intéressante. Fait plutôt étonnant, on trouve un énorme choix d’actions de sociétés à petite capitalisation dans les ME. Il y a plus de 7 000 sociétés à petite capitalisation et elles représentent 94 % de l’univers des actions de ME. En revanche, on ne compte qu’environ 500 actions de sociétés à grande ou à très grande capitalisation. Les investisseurs pourraient également trouver surprenant le phénomène inhabituel qui veut que les petites capitalisations de ME affichent des rendements élevés, mais un faible risque. Sur les marchés développés, ces sociétés présentent plutôt des rendements élevés et un risque plus élevé. Ainsi, les sociétés à petite capitalisation de ME procurent une volatilité moindre, un bêta inférieur et une faible corrélation avec l’indice MSCI Monde. Les petites capitalisations de ME sont notamment soutenues par une croissance plus rapide. Q. Étant donné le grand nombre de sociétés à petite capitalisation et l’accent mis sur la croissance, quelle est l’ampleur du rôle des dividendes dans les ME ? R. Habituellement, les gens ne considèrent pas les actions de ME comme un moyen de miser sur les dividendes, et vice versa. Mais en réalité, il y a encore plus de sociétés qui versent des dividendes dans les ME (environ 83 %) qu’au sein des marchés développés (environ 78 %). Par ailleurs, les sociétés de ME ont un ratio de versement beaucoup 11 Perspectives mondiales | Mars 2018
Marchés émergents La capacité de versement de dividendes des sociétés de ME est forte Ratio de versement ([dividende par action / bénéfice par action] x 100) 70 % Marchés émergents Marchés développés 60 % Après avoir connu une décennie de 50 % croissance très solide, les sociétés de ME occupent une position 40 % idéale pour offrir des versements accrus. 30 % 20 % 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Sources : RBC Gestion mondiale d’actifs, FactSet ; données en date de décembre 2016 plus faible. La croissance supérieure des bénéfices favorise une progression très rapide des dividendes dans les ME. À mon avis, ce facteur accroît l’attrait de ces marchés. Les gestionnaires de portefeuille d’actions de ME peuvent choisir parmi une vaste gamme de sociétés ayant un rendement en dividendes de plus de 3 %. Cette catégorie se compose d’environ 900 actions. Et contrairement à ce que nous observons dans les pays développés, où les sociétés qui versent des dividendes élevés sont habituellement concentrées dans les secteurs plus matures comme les télécommunications et les services publics, les actions à dividendes des ME sont issues d’un large éventail de secteurs et de pays. Q. Pour terminer, pouvez-vous nous parler de l’enjeu capital que représente la Chine, un élément important du secteur des ME ? Que pensez-vous des risques dans ce pays ? Des risques pèsent R. Des risques pèsent sur la croissance en Chine, mais je ne crois pas que le marché sur la croissance boursier chinois soit sérieusement menacé. en Chine, mais je ne De façon générale, on observe en Chine un équilibre entre les réformes et la croissance. crois pas que le marché Essentiellement, les autorités souhaitent poursuivre leur programme de réforme, mais elles se préoccupent encore également de la croissance. À mon avis, elles s’en soucient boursier chinois soit probablement trop ; je préférerais une croissance un peu plus lente, mais davantage sérieusement menacé. de progrès sur le plan des réformes (dégonflement accru des bulles d’actifs, réduction de la croissance du crédit et mesures anticorruption). Néanmoins, la situation en Chine tend à évoluer de façon relativement progressive. Nombre des réformes actuelles sont positives et nous observons en particulier une diminution de la capacité dans des secteurs durement minés depuis longtemps par une surcapacité. Par conséquent, le système bancaire est progressivement assaini. Nous sommes raisonnablement optimistes à l’égard du contexte macroéconomique en Chine. Nous croyons que la gouvernance d’entreprise s’améliore et que les occasions de placement en Chine augmenteront à l’avenir. 12 Perspectives mondiales | Mars 2018
Actions mondiales La correction qui a débuté en janvier pourrait Opinions sur les actions se poursuivre. Une rechute vers les niveaux planchers ne peut être exclue. Cependant, Résultats cette volatilité n’aura vraisemblablement Région actuels que peu ou pas d’incidence sur la croissance Monde + économique. D’après nos indicateurs de États-Unis = récession, il n’y a pas de repli économique Canada = à l’horizon. Nous nous attendons à ce que les principaux marchés atteignent de nouveaux Europe continentale + sommets au courant de l’année, et d’autres Royaume-Uni – encore en 2019. Asie (hors Japon) = Nous sommes satisfaits de notre modeste Japon = surpondération des actions dans un + Surpondération portefeuille mondial. Nous recommandons = Pondération neutre en particulier une surpondération en Europe – Sous-pondération Sources : RBC Gestion de patrimoine et une sous-pondération au Royaume‑Uni (voir les commentaires régionaux ci‑dessous). Pour obtenir une analyse plus • Pour l’instant, nous sommes approfondie de nos perspectives, voir disposés à donner à l’économie et à la « Un difficile retour à la normale » à la page 4. Réserve fédérale le bénéfice du doute. Dans un contexte marqué par des Faits saillants par région fluctuations des actions, nos indicateurs États-Unis économiques avancés sont restés • Si la remontée de 5,6 % de l’indice S&P 500 robustes. Aucun ne prévient de risques en janvier était un phénomène rare, accentués de récession. De plus, les ses fluctuations subséquentes étaient données fondamentales des sociétés encore plus exceptionnelles : l’indice sont encore robustes et les bénéfices a subi une correction de 10,2 %, suivie de l’indice S&P 500 devraient croître d’un rebond rapide et prononcé de 7,7 %, de 17 % cette année, d’après l’estimation ce qui a porté le rendement cumulatif du bénéfice par action de 155 $ faite annuel à 1,5 %. Cette volatilité est en par RBC Marchés des Capitaux. Même partie attribuable au marché boursier en faisant abstraction des avantages américain, qui n’a pas encore déterminé considérables des baisses d’impôt des si la hausse des taux des effets du Trésor sociétés, les bénéfices augmenteraient américain et l’accroissement modéré à un rythme respectable de 5 % à 9 %. de l’inflation constituent des menaces. Jim Allworth Vancouver, Canada Ratio C/B de l’indice S&P 500 fondé sur les prévisions jim.allworth@rbc.com des analystes pour le BPA en 2018 Kelly Bogdanova 18,4 x Les valorisations San Francisco, États-Unis 18,2 x boursières semblent kelly.bogdanova@rbc.com plus acceptables 17,2 x Patrick McAllister depuis la correction Toronto, Canada 16,5 x au début de février. patrick.mcallister@rbc.com Frédérique Carrier Londres, Royaume-Uni frederique.carrier@rbc.com Jay Roberts 31 déc. 26 janv. 8 févr. 28 févr. Hong Kong, Chine Sommet du marché Creux du marché jay.roberts@rbc.com Sources : RBC Gestion de patrimoine, Thomson Reuters I/B/E/S 13 Perspectives mondiales | Mars 2018
Actions mondiales • Nous croyons que la longue période de et décembre, étant donné que des hausse du marché boursier se poursuivra, transactions ont probablement été mais qu’il faudra vraisemblablement devancées avant l’entrée en vigueur du temps pour que les incertitudes des nouvelles règles hypothécaires entourant les taux des effets du Trésor le 1er janvier. Pendant ce temps, les américain, l’inflation et la politique vendeurs potentiels restent sur la touche de la Réserve fédérale soient tirées en attendant de voir si le temps doux au clair. À court terme, le marché fera fondre les prix. Dans la région du pourrait se stabiliser et évoluer Grand Toronto, les prix ont fléchi pour entre les sommets historiques de un huitième mois d’affilée en janvier. janvier et les creux de février. Nous conservons une pondération neutre Europe continentale et Royaume-Uni en actions américaines. • Nous continuons de surpondérer les actions européennes (hors Canada Royaume‑Uni). L’accélération de • Nous maintenons une pondération l’essor économique pourrait avoir atteint neutre à l’égard des actions canadiennes. un sommet, mais l’activité devrait rester En raison de la liquidation de février, robuste en 2018. Cette vigueur est de bon les valorisations de l’indice composé augure pour la croissance des bénéfices S&P/TSX ont fléchi à un niveau se situant des sociétés, qui a jusqu’à maintenant dans la moyenne à long terme, selon le surpassé les attentes générales au ratio C/B, et l’indice reste historiquement cours de la période de publication des abordable par rapport au S&P 500. Selon résultats du quatrième trimestre. Les nous, ce niveau reflète assez bien les ventes augmentent d’environ 5 % et les risques au pays, incluant la hausse des bénéfices, d’environ 15 %. Les prévisions taux d’intérêt, les problèmes liés au des équipes de direction sont optimistes. transport de l’énergie et les incertitudes • Dans ce contexte, les valorisations entourant l’ALENA. ne sont pas excessives, selon nous. • Les négociations sur l’ALENA ont Les valorisations dans la région sont repris le 25 février à Mexico. Plusieurs conformes à la moyenne à long terme points de friction demeurent quant aux selon le ratio C/B prévisionnel par propositions des États-Unis sur les règles rapport aux indices mondiaux. d’origine, le marché public, la résolution • La croissance économique est encore des différends, les clauses d’extinction robuste, mais a cessé de s’accélérer ; et la gestion des approvisionnements nous pensons donc qu’il est temps agricoles. La conclusion d’un accord de devenir plus sélectifs à l’égard du ne nous inciterait pas nécessairement positionnement cyclique. L’augmentation à revoir à la hausse notre prévision des bénéfices dans les secteurs cycliques pour les actions canadiennes puisque est encore favorable, mais après leurs les valorisations dans les secteurs qui excellents rendements et la réévaluation pâtiraient le plus de changements des valorisations, les actions cycliques à l’ALENA ne présentent pas à l’heure semblent moins intéressantes. De plus, actuelle un escompte important pour dans le passé, quand les indicateurs compenser ce risque. économiques comme l’indice allemand • Le secteur canadien du logement ifo du climat des affaires ou l’indice des demeure sous les projecteurs compte directeurs d’achats (PMI) de l’industrie tenu de la hausse des taux d’intérêt manufacturière ISM des États-Unis ont et du resserrement des règles pour plafonné, les valeurs cycliques n’ont les prêts hypothécaires non assurés pas eu tendance à surpasser les valeurs qui influencent déjà le marché. Les défensives, malgré une progression reventes dans la région de Toronto ont globale continue des actions. diminué de 22 % sur 12 mois en janvier. • Nous rechercherons des occasions du Le ralentissement s’explique en partie côté des actions défensives qui ont pâti par une activité accrue en novembre d’être considérées comme des substituts 14 Perspectives mondiales | Mars 2018
Actions mondiales d’obligations, et qui se négocient de la banque centrale. Toutefois, les maintenant à des valorisations plus bénéfices de l’indice sont sensibles aux intéressantes. Nous restons également fluctuations du yen. Le récent élan de la optimistes à l’égard des banques devise pourrait influer sur les prévisions bien capitalisées. de bénéfices à court terme et freiner les actions japonaises. Par conséquent, nous Asie conservons une pondération neutre, • Plusieurs marchés boursiers asiatiques ou identique, à la référence. ont subi une correction en février sous l’influence principalement du déclin des • En Chine, les données économiques marchés américains. L’indice Hang Seng restent relativement uniformes et a chuté de 11,0 % entre le sommet et il n’y a guère de nouveau sur le plan le creux. L’indice TOPIX a perdu 9,8 % de la politique. Nous restons d’avis que par rapport à son sommet, miné par la les actions de catégorie A de la Chine vigueur du yen, qui a atteint son niveau continentale sont généralement chères, le plus élevé vis-à-vis du dollar depuis la surtout celles des sociétés à petite et fin de 2016. Cependant, les deux indices moyenne capitalisation. L’indice MSCI se sont fortement redressés après les Chine, qui est fortement axé sur les liquidations rapides. sociétés de technologie, offre toutefois un potentiel de croissance à long terme. • Nous continuons d’aimer les actions japonaises compte tenu de leurs • L’un des principaux risques pour valorisations raisonnables, d’une les actions asiatiques en général croissance satisfaisante des bénéfices, est une inversion de la faiblesse de données économiques favorables du dollar américain. et de la politique très accommodante Rendements des indices asiatiques depuis le début de l’année 12 % 8% Après avoir subi une correction en début 4% d’année, les marchés asiatiques ont inscrit 0% un rebond dans la deuxième moitié de février. -4 % -8 % 31 déc. 14 janv. 28 janv. 11 févr. 25 févr. Hong Kong Asie (hors Japon) Chine Japon Nota : Hong Kong est représenté par l’indice Hang Seng, la Chine par l’indice composite de Shanghai, le Japon par l’indice TOPIX et l’Asie (hors Japon) par l’indice MSCI du même nom. Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg ; données prises en compte jusqu’au 28 février 2018 15 Perspectives mondiales | Mars 2018
Titres mondiaux à revenu fixe Le resserrement, quel que Taux des banques centrales (%) 1,50 soit le nom qu’on lui donne États-Unis 2,25 « Normalisation de la politique monétaire » Opinions sur les titres à revenu fixe 1,25 Canada 1,75 a toujours été une expression vague utilisée Oblig. Oblig. pour décrire les récentes mesures prises -0,40 Région d’État de soc. Duration Zone euro -0,40 par la Réserve fédérale et les autres grandes banques centrales. Maintenant que tous Monde – + 5-7 ans 0,50 Royaume-Uni ces acteurs s’entendent sur la nécessité 1,00 de réduire les mesures exceptionnelles 4,35* prises en matière de politique monétaire, États-Unis – + 7-10 ans Chine 4,35 nous croyons qu’il est temps de cesser Japon -0,10 d’ignorer ce mouvement. Notre titre, Canada – = 3-5 ans -0,10 inspiré de Roméo et Juliette de Shakespeare, laisse entendre qu’un nom ne change pas Europe 28-02-2018 Dans un an = + 5-7 ans nécessairement la vraie signification d’une continentale * Taux de base des prêts d’un an pour chose. Ainsi, nous estimons que le terme les fonds de roulement, Banque populaire Royaume-Uni – = 5-7 ans de Chine « normalisation » désigne en réalité un Sources : Comité des stratégies de placement resserrement de la politique monétaire. RBC, RBC Marchés des Capitaux, + Surpondération Comité des Services-conseils en = Pondération neutre Le procès-verbal de la réunion du Comité gestion mondiale de portefeuille, – Sous-pondération Consensus Economics fédéral de l’open market qui a eu lieu en Source : RBC Gestion de patrimoine janvier a contribué à raviver la confiance quant à l’atteinte de la cible d’inflation de Courbes de taux des pays la Réserve fédérale (2 %), dans un contexte 3,5 % d’optimisme grandissant à l’égard d’une 2,87 3,0 % possible accélération de la croissance 2,26 économique entraînée par la réforme 2,5 % fiscale. Il ne fait aucun doute que l’on 2,0 % 1,54 doit s’attendre à plus de resserrement. De 1,5 % États-Unis même, les autres grandes banques centrales 1,0 % Canada sont optimistes en ce qui concerne le 0,5 % Royaume-Uni rythme futur de la croissance, ce qui laisse 0,0 % croire que les investisseurs devraient 2 ans 5 ans 10 ans 20 ans 30 ans s’attendre à un resserrement de la politique Source : Bloomberg pour l’avenir ; soit par des relèvements de taux, une réduction des mesures Craig Bishop avec les fluctuations des taux et l’évolution d’assouplissement ou une combinaison des Minneapolis, États-Unis des courbes des rendements, mais, comme deux. Comme nous l’avons indiqué dans craig.bishop@rbc.com le soulignent nos spécialistes, certaines Perspectives mondiales 2018, cette année occasions dans le segment des titres à Tom Garretson sera assurément celle de la banque centrale. revenu fixe continueront de se présenter. Minneapolis, États-Unis Lorsque les investisseurs entendent le mot tom.garretson@rbc.com « resserrement », ils ont tendance à imaginer Faits saillants par région Christopher Girdler une banque centrale sévère qui pige dans États-Unis Toronto, Canada l’enveloppe des mesures de stimulation • La réunion de la Réserve fédérale monétaire pour calmer une économie en des 20 et 21 mars sera l’une des plus christopher.girdler@rbc.com surchauffe. Il est toutefois important de attendues depuis longtemps, car les Alastair Whitfield remettre cette impression en perspective. marchés cherchent à en savoir plus sur la Londres, Royaume-Uni Le message des banques centrales est que direction que Jerome Powell, président de alastair.whitfield@rbc.com le resserrement de la politique monétaire se la Réserve fédérale récemment nommé, fera progressivement, à un rythme mesuré. donnera à la politique monétaire. Si Oui, les investisseurs devront composer l’incertitude liée à la Réserve fédérale 16 Perspectives mondiales | Mars 2018
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