Le changement climatique en Allemagne du Sud Ampleur - Conséquences - Stratégies - EFFETS SUR LA GESTION DES EAUX - KLIWA
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Le changement climatique en Allemagne du Sud Ampleur – Conséquences – Stratégies EFFETS SUR LA GESTION DES EAUX Bayerisches Staatsministerium für Umwelt und Gesundheit
KLIWA – CHANGEMENT CLIMATIQUE ET CONSÉQUENCES POUR LA GESTION DES EAUX KLIWA EST UN PROJET DE COOPÉRATION ENTRE LE SERVICE ALLEMAND DE MÉTÉOROLOGIE ET LES LÄNDER DU BADE-WURTEMBERG, DE BAVIÈRE ET DE RHÉNANIE-PALATINAT. 1 L E C L I M AT D E L A T E R R E 4 2 M O D I F I C AT I O N S C L I M AT I Q U E S R É G I O N A L E S 6 3 I N S T R U M E N T S D E L A R E C H E R C H E C L I M AT I Q U E 8 4 L E C L I M AT D E D E M A I N 10 5 MODÈLES D’ÉQUILIBRE HYDROLOGIQUES 12 6 EAUX SOUTERRAINES 14 7 BASSES EAUX 16 8 HAUTES EAUX 18 9 PLUIES INTENSES 20 1 0 É C O S Y S T È M E S A Q U AT I Q U E S / P E R S P E C T I V E S 22/23 MENTIONS LEGALES ÉDITEUR LUBW Landesanstalt für Umwelt, Pour le compte du Informations complémentaires Messungen und Naturschutz Ministeriums für Umwelt, Klima und www.kliwa.de Baden-Württemberg Energiewirtschaft Baden-Württemberg www.um.baden-wuerttemberg.de (Institut régional de l'Environnement, des (ministère de l’Environnement, du Climat et des www.stmug.bayern.de Mesures et de la Protection de la Nature du Ressources énergétiques du Land de Bade- www.mulewf.rlp.de Bade-Wurtemberg) Wurtemberg) www.lubw.baden-wuerttemberg.de Griesbachstraße 1, 76185 Karlsruhe www.lfu.bayern.de Pour le compte du www.dwd.de Bayerisches Landesamt für Umwelt Bayerischen Staatsministeriums www.luwg.rlp.de (Office de l’environnement du Land de für Umwelt und Gesundheit Bavière) (ministère de l’Environnement et de la Santé Bürgermeister-Ulrich-Str. 160 , du Land de Bavière) Concept et réalisation: 86179 Augsburg ÖkoMedia GmbH, Stuttgart Landesamt für Umwelt, Wasserwirtschaft Pour le compte du Page de couverture – image satellite: und Gewerbeaufsicht Rheinland-Pfalz Ministeriums für Umwelt, Landwirtschaft, Deutscher Wetterdienst/EUMETSAT (Office de l’environnement, de la gestion de Ernährung, Weinbau und Forsten l’eau et de l’inspection du travail et de la Rheinland-Pfalz Date: Novembre 2012 main-d’œuvre de Rhénanie-Palatinat) (ministère de l’Environnement, de l’Agriculture, Kaiser-Friedrich-Straße 7, 55116 Mainz de l’Alimentation, de la Viticulture et de la Forêt La présente brochure est imprimée sans impact sur le climat du Land de Rhénanie-Palatinat) Deutscher Wetterdienst (Service allemand de météorologie) Frankfurter Straße 135, 63067 Offenbach
PRÉAMBULE L’eau est l’un des biens les plus précieux que nous offre la nature. Notre existen- ce esttributaire des ressources en eau. Les gestionnaires de cette ressource ont l’énorme responsabilité non seulement de préserver l’existence de l’élément de vie fondamental qu’est l’eau mais également de nous protéger contre les dan- gers qui peuvent en découler. Les normes allemandes sont très sévères dans le domaine de la gestion des eaux. Bayerisches Staatsministerium für Umwelt und Gesundheit Nous protégeons les eaux et améliorons leur qualité partout où cela est nécessai- re. Nous disposons de réserves suffisantes d’eau potable de bonne qualité et investissons des millions pour la protection contre les crues et la gestion des basses eaux. Le cycle de l’eau est désormais en pleine mutation. Le changement climatique a d’ores et déjàdes répercussions sur notre gestion des eaux. Nous savons qu’en raison de l’effet de serre, la température de la terre connaît à l’échelle mondiale un réchauffement qui va se poursuivre pour longtemps. Nous ne sommes plus en mesure d’empêcher cette évolution, mais nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour contenir l’ampleur de ces changements dans des limites maîtrisables grâce à une politique de protection climatique volontaire et efficace. En raison des changements climatiques, nous devons nous préparer à une multi- plication des phénomènes météorologiques extrêmes au niveau régional. Toutes les prévisions dans ce domaine indiquent en effet que nous devrions assister dans l’avenir non seulement à une fréquence accrue des fortes précipitations mais encore à une augmentation des épisodes caniculaires et des périodes de sècheresse. Autant de phénomènes qui doivent être identifiés par les gestionnai- res des eaux afin de mettre en place des stratégies d’adaptation qui permettent de faire face à ces changements. Grâce à KLIWA, il nous est aujourd’hui possible de faire des prévisions sur les répercussions du changement climatique sur les régimes de hautes et de bas- ses eaux ainsi que sur les eaux souterraines en Allemagne du Sud. Ces prévi- sions présentent une certaine marge d’erreur. L’estimation convenable des incer- titudes et la préparation appropriée ldu terrain aux changements à venir constituent deux défis majeurs. Mais un travail de base est également nécessai- re sur la manière d’appréhender les imprécisions et de les faire comprendre au plus grand nombre. Quels seront les effets du changement climatique sur la qua- lité de l’eau de nos rivières et de nos fleuves ? Quelles sont, en application du principe de précaution, les adaptations nécessaires à court et à plus long terme? Une protection climatique cohérente au niveau mondial, national et régional peut nous permettre de maintenir les effets du changement climatique dans des limi- tes raisonnables. Il est essentiel de réduire au maximum les émissions de gaz à effets de serre. Il est urgent de réagir par des mesures adaptées même si nous savons que les répercussions sont désormais inévitables. Ceci signifie en clair qu’il est urgent de préparer le plus efficacement possible les systèmes sensibles au climat pour les changements à venir. Il faut pour cela augmenter la capacité d’adaptation des écosystèmes, diminuer leur vulnérabilité et élargir de manière conséquente nos connaissances actuelles sur le changement climatique et ses répercussions. Le projet de coopération KLIWA apporte une pierre importante à cet édifice. 3
Recrudescence des événements météoro- logiques extrêmes: Le climat de la terre Les phénomènes météorologiques extrêmes sont en forte augmentation depuis le début des années 1990 chez nous: en 2003, l’Europe a connu pendant plusieurs semaines une canicule atteignant 40 °C et en août 2005, la région des Préalpes subissait une situation diluvienne suite à une période de pluies ininterrompues. À l’hiver 2007/2008, en par- tie marqué par des températures printanières, ont succédé des années avec des hivers très enneigés et un gel sévère, comme en décembre 2010. En 2011, il n’y a pas eu la moindre précipitation au mois de novembre. Cet enchaînement d’événements météorologiques inhabituels est-il l’effet du hasard? ... OU LE CHANGEMENT CLIMATI- aussi bien à l’échelle mondiale que régionale. QUE EST-IL DÉJÀ EN MARCHE? Le climat de la Terre a toujours été soumis à LE PROJET KLIWA des fluctuations naturelles au cours des mil- Les situations météorologiques extrêmes et lions d’années de son histoire. C’est ainsi les crues des deux dernières décennies sont-elles que l’Europe a connu à certaines périodes un les signes avant-coureurs du changement cli- climat tropical et a été recouverte d’une matique? Comment le climat et les équili- épaisse carapace de glace à d’autres. Les bres hydrologiques vont-ils se modifier chez carottes de sédiments et les analyses de nous – et comment nous y préparer? pollen fournissent des indications sur les C’est pour étudier ces questions que les variations climatiques que notre planète a Länder du Bade-Wurtemberg, de Bavière et traversées dans le passé. Les données de Rhénanie-Palatinat, ainsi que le Service météorologiques font l’objet d’enregistre- allemand de météorologie coopèrent dans le ments réguliers depuis 1860. Leur analyse cadre du programme d’étude « Changement L’été exceptionnel 2003: canicule montre que la température moyenne mondi- climatique et conséquences pour la gestion en Europe (particulièrement mar- ale a connu une élévation d’environ 1 °C au de l’eau » (KLIWA, Klimaveränderung und quée dans les zones en rouge) cours des 150 dernières années. Ce chiffre, Konsequenzen für die Wasserwirtschaft). qui peut sembler dérisoire, est en réalité Des études sont menées depuis 1999. inquiétant si l’on tient compte du fait que la Cette coopération interdisciplinaire entre différence de température moyenne entre le Länder a pour objectif de déterminer les pos- climat du sud de l’Allemagne et le climat sibles répercussions du changement climati- méditerranéen est de 2 à 3 °C. que sur le régime des eaux dans les bassins fluviaux du sud de l’Allemagne, d’en montrer UNE TERRE À EFFET DE SERRE les conséquences et de définir des recom- K LIWA SUR LE WEB Nous devons l’agréable température moyen- mandations d’action en la matière. ne mondiale de +15°C à l’effet de serre Dans un premier temps, des historiques de Pour obtenir de plus amples naturel: les gaz à l’état de trace présents mesures météorologiques et hydrologiques informations sur le projet dans l’atmosphère – vapeur d’eau, dioxyde enregistrées sur de longues périodes ont été KLIWA, consultez la page d’ac- de carbone et méthane – agissent comme analysées afin de mettre en évidence des cueil du site www.kliwa.de. les vitres d’une serre. Ils laissent passer les tendances de fond. Ces données constituent Dans la section des télécharge- rayons solaires à ondes courtes et repous- le point de départ de l’évaluation du climat ments, vous pouvez accéder à sent en partie les rayonnements de chaleur à futur au moyen d’une sélection de projec- une série complète de rapports ondes longues. On les appelle pour cette rai- tions climatiques régionales pour l’avenir pro- et de publications concernant son gaz à effets de serre. Sans cet effet che (2021-2050). Ces données climatiques les résultats et les méthodes de naturel de serre, une température moyenne sont la base de simulations utilisant des travail. de -18 °C constituerait des conditions de vie modèles à maillage fin de l’équilibre hydrolo- hostiles. Depuis le début de l’ère industrielle, gique des différents bassins fluviaux. Les la teneur en dioxyde de carbone de l’atmos- études portent jusqu’à présent sur les phère, qui s’était maintenue au cours des domaines d’action hydrologiques suivants : siècles précédents au niveau relativement hautes eaux, basses eaux, eaux souterrai- constant de 280 ppm (parties par million), nes, érosion des sols et qualité des eaux. est en hausse et se situe désormais à 390 Ces études doivent aboutir à des recomman- ppm. Cet effet de serre engendré par l’hom- dations stratégiques concrètes pour chaque 4 me a une influence sur le cycle de l’eau domaine d’action.
L E C L I M AT D E L A T E R R E 1 ÉVOLUTION MONDIALE DE LA TEMPÉRATURE DE 1850 À 2010 Le graphique montre la différence entre les températures moyennes annuelles et la température moy- enne de la période de référence Temperaturanomalie in °C 1961-1990. Au début du XXème siècle s’est amorcée une nette tendance au réchauffement clima- tique, qui a connu une accélération sensible au cours des dernières décennies. Source: Met Office Hadley Centre, Royaume-Uni, et Climatic Research Unit, université d’East Anglia, Royaume-Uni. Jahr LE CYCLE DE L’EAU La surface de la Terre est aux deux tiers recouverte d’eau. Une partie de cette eau circule selon un cycle puissant tout autour du globe ter- restre sous forme de vapeur, de liquide ou de glace. L’eau qui s’é- vapore de la surface de la Terre s’élève en tant que vapeur d’eau, se condense pour former des nua- ges et retombe à la surface sous forme de pluie ou de neige. Ces précipitations s’écoulent par les cours d’eau ou s’infiltrent dans le sol, contribuant ainsi au renouvelle- ment des nappes phréatiques. Mais la majeure partie de l’eau s’é- vapore à nouveau. Le changement climatique modifie ce cycle de l’eau. 5
Coup de projecteur sur les études de KLIWA La modification régionale du climat Le changement climatique n’est pas une vue de l’esprit. Le changement climatique provoqué par l’homme est en mar- che depuis longtemps – chez nous aussi. Pour évaluer l’évolution du climat jusqu’à nos jours, il faut dans un premier temps étudier les données du passé. L’étude de plusieurs séries de mesures réalisées sur de longues périodes permet de déterminer l’ampleur naturelle des fluctuations des données météorologiques ainsi que leurs tendances. Prêt de 400 sta- tions météorologiques de mesure de la température et des précipitations dans le sud de l’Allemagne ont été analysées pour KLIWA, afin de disposer d’une base de données homogène pour l’évolution climatique future. IL FAIT PLUS CHAUD pu être constatée sur le semestre estival. Il La température annuelle moyenne dans le semblerait toutefois qu’il soit dans l’ensem- sud de l’Allemagne a augmenté entre 1931 ble plus sec, en particulier entre juin et août. et 2010 de 0,9 à 1,2°C. La hausse est plus accentuée depuis les années 1990. FLUX D’OUEST PERTURBE: LE VENT L’augmentation de la température est en QUI APPORTE LA PLUIE moyenne plus importante pendant le seme- L’intensification des précipitations en hiver stre hivernal (novembre à avril) que pendant s’explique par la recrudescence de certaines le semestre estival (mai à octobre). situations météorologiques globales à l’é- chelle européenne. Des analyses de séries NOEL BLANC – UN SOUVENIR D’EN- chronologiques relevées depuis 1881 ont FANCE permis de constater que les perturbations Qui dit hiver doux dit en général neige peu atmosphériques étaient de plus en plus fré- abondante. Une tendance nette ressort là aussi quentes pendant les mois de décembre à des longs historiques de mesures. Dans les février. Une situation météorologique de régions de basse altitude notamment, situées grande ampleur qui joue un rôle essentiel sur jusqu’à 300 m au-dessus du niveau de la mer, le plan de l’hydrologie est le « flux d’ouest Le recul du glacier dû au réchauffe- et dans les régions occidentales, la durée d’en- perturbé », généré par l’anticyclone des ment est nettement visible au neigement a diminué de 30 à 40 % depuis Açores et par la dépression sur l’Atlantique sommet de la montagne. 1951/52. Une baisse de 10 à 20 % a été obser- Nord. Ce flux circule de l’Atlantique vers vée dans les régions de moyenne altitude. En l’Europe occidentale et apporte de l’air marin haute altitude l’enneigement reste important, plus doux. Il s’accompagne souvent de préci- voire supérieur à la normale. Le nombre de pitations abondantes, généralement sous jours de neige est en forte diminution depuis le forme de pluie sur les régions à basse altitu- début du XXIème siècle. Or l’enneigement con- de. Ces situations météorologiques globales stitue une donnée importante en hydrologie, peuvent donner naissance à de violentes notamment pour l’alimentation du réseau fluvial tempêtes hivernales. La tempête « Lothar », et le renouvellement de la nappe phréatique. qui a causé des ravages à travers toute l’Europe en décembre 1999, ou encore les ÉTES SECS, HIVERS PLUVIEUX tempêtes « Kyrill » en janvier 2007 et « Les quantités de précipitations annuelles Xynthia » fin février 2010, en sont de tristes sont assez stables dans la plupart des exemples. régions du sud de l’Allemagne au cours de la période examinée. Mais la répartition saison- MONITORING DANS KLIWA nière des précipitations a changé. Le seme- stre hivernal est plus humide. Dans certaines Une tâche importante de KLIWA consiste à régions les volumes de précipitations ont collecter des données climatiques et hydro- augmenté de près de 30 %. Ce phénomène logiques dans le but de documenter des vari- touche plus particulièrement la Forêt-Noire et abilités et des évolutions. ces données con- le nord-ouest du Bade-Wurtemberg, en stituent la base de toutes les études Bavière la Franconie et certaines parties de comparatives ultérieures. À cet effet, un rap- la Forêt bavaroise, et en Rhénanie-Palatinat port d’évaluation (dernière mise à jour en les massifs de l’Eifel et du Westerwald. 2011) est publié tous les 5 ans sur le site 6 Aucune tendance franche à long terme n’a www.kliwa.de.
L A M O D I F I C AT I O N R E G I O N A L E D U C L I M AT 2 AUGMENTATION DE LA TEMPE- RATURE DE L’AIR ENTRE 1931 ET 2010 Le graphique montre l’évolution des valeurs moyennes de la tempé- rature de l'air par bassin et par semestre hydrologique. Entre 1931 et 2010, les hausses sont plus pro- noncées en hiver et se situent entre +1,1 et +1,4 °C, qu’en été où elles varient de +0,6 % à +1,0 °C. ÉVOLUTION DES PRECIPITA- TIONS PAR BASSIN ENTRE 1931 ET 2010 Le graphique montre le changement des précipitations par bassin au cours des semestres hydrologiques. On remarque des différences sensi- bles par saison: au cours du seme- stre estival, les tendances ne sont pas homogènes, au cours du seme- stre hivernal des augmentations sig- nificatives de +17 à +27 % sont observées entre 1931 et 2010. 7
Modèles climatiques mondiaux et régionaux Instruments de la recherche climatique Il ne fait aucun doute que le changement climatique mondial est inéluctable. Un signe visible du réchauffement planétaire est le recul de nombreux glaciers dans les Alpes. Même des mesures de protection climatique rapides et efficaces ne pour- raient pas enrayer le changement climatique, car l’oxyde de carbone actuellement libéré dans l’atmosphère contribuera au réchauffement pendant plusieurs décennies encore. Même si les émissions de gaz à effets de serre étaient réduites à zéro, une utopie au regard des énormes besoins en énergie du monde actuel, le changement climatique suivrait malgré tout son cours sous une forme atténuée. Il importe par conséquent de développer des stratégies d’adaptation. MODELES CLIMATIQUES MONDIAUX Intergouvernemental sur l'Évolution du Les prévisions météorologiques sont sou- Climat) selon laquelle la température mondia- METEO ET CLIMAT vent difficiles. Qui d’entre nous n’a pas un le pourrait augmenter dans une plage de 1,1 jour organisé une excursion sur la foi d’une à 6,4 °C d’ici 2100. La MÉTÉO décrit l’état de prévision météo annonçant du soleil, pour se l’atmosphère à un moment retrouver bel et bien douché par une averse? MODELES CLIMATIQUES REGIONAUX donné,... mais pas seule- Les moyens dont nous disposons actuelle- Le maillage d’un modèle climatique mondial ment, puisque la nature de la ment ne permettent pas de faire des prévi- est trop grossier pour une étude climatique surface terrestre influe aussi sions météorologiques fiables au-delà de 5 à régionale. Les particularités régionales telles sur la météo. 7 jours. L’évaluation à long terme de l’évolu- que chaînes de montagnes ou vallées fluvia- tion du climat de la Terre est une tâche infini- les passeraient entre les mailles. Pour la Le CLIMAT en revanche est ment plus complexe, car elle exige la prise déduction d’hypothèses climatiques régio- le comportement météorolo- en compte dans les modèles de calcul d’un naux avec la finesse de résolution requise, il gique moyen sur une large grand nombre de paramètres et de gran- existe différentes méthodes, ayant chacune étendue territoriale et sur deurs qui s’influencent mutuellement. Ces leurs forces et leurs faiblesses, pour prévoir une période prolongée, en interactions ne sont que partiellement con- l’évolution possible du climat à travers des général de 30 ans ou plus. nues. Les modèles climatiques mondiaux projections climatiques régionales. s’appuient sur un modèle atmosphérique que vient compléter un modèle océan, L’EVENTAIL DES PROJECTIONS neige, glace et végétation. Ceci nécessite CLIMATIQUES REGIONALES Deux exemples: une puissance de calcul extrêmement impor- Plusieurs modèles sont mis en œuvre et tante dont seuls peuvent venir à bout des combinés entre eux pour former un système L’Europe, qui bénéficie supercalculateurs. Les influences anthropo- de modèles (voir l’illustration en bas à droi- d’un climat relativement chaud par rapport à son gènes (le « facteur humain ») sont prises en te). L’interprétation de différentes projections degré de latitude, doit la compte par les différentes hypothèses relati- climatiques réalistes (effet d’ensemble) fait douceur de son climat à la ves aux émissions de gaz à effets de serre apparaître un éventail possible pour le climat présence du Gulf Stream, (scénarios du GIEC). du futur, ce qui permet de mieux évaluer sa un courant marin chaud. variabilité et les incertitudes en jeux. Les pro- Pour réaliser un modèle climatique mondial, jections statistiques régionales utilisées dans Les surfaces enneigées et la Terre est découpée en mailles. La puissan- un premier temps dans KLIWA (WETTREG) glacées contribuent à ce de calcul des ordinateurs actuels permet ont récemment été complétées par des pro- refroidir le climat, car elles pour le moment un maillage d’environ 150 jections dynamiques (COSMO-CLM). De réfléchissent la lumière du km de côté. Compte tenu des incertitudes nouvelles projections climatiques sur la base soleil. relatives à l’évolution de la population mondi- de modèles perfectionnés seront disponibles ale, de la croissance économique, de la con- sous peu. L’ampleur du changement climati- sommation énergétique, etc..., mais aussi que est déduite d'une comparaison entre les des imprécisions inhérentes aux modèles, données climatiques mesurées de la période les résultats obtenus pour la température ou (1971-2000) avec celles calculées pour le les précipitations se situent à l’intérieur futur. On considère dans KLIWA le futur pro- d’une certaine plage (graphique en haut à che (période 2021-2050) pour la modélisation droite). C’est ce qui explique notamment la hydrologique. Seuls les paramètres climati- prévision du GIEC (Groupe d'Experts ques sont étudiés pour l’avenir lointain (période 2071-2100). 8
INSTRUMENTS DE LA R E C H E R C H E C L I M AT I Q U E 3 RECHAUFFEMENT GLOBAL A LA SURFACE DE LA TERRE Les résultats des modélisations élaborées en 2007 sur la base des scénarios d’émissions du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) montrent les évo- lutions possibles d’un réchauffe- ment global de notre planète. À l’heure actuelle, les simulations régionales dans KLIWA font inter- venir le scénario d’émissions A1B (ligne verte) pour la prévision d’un climat réaliste de demain. Le scé- nario A1B suppose qu’à l’avenir, le développement technologique dans le domaine de l’énergie met- tra l’accent sur une exploitation équilibrée des combustibles fossi- les et non fossiles. (Abbildung geändert) MODELISATION EN CASCA- DE POUR LES ETUDES RE - Statistisch LATIVES AU CHANGEMENT Emission- Globales Regionales Wasserhaus- CLIMATIQUE REGIONAL szenario Klima- Klima- haltsmodell modell modell (WHM) L’enchainement nécessaire entre (GCM) (RCM) Dynamisch Bias-Korrektur les modèles pour établir des pro- jections climatiques régionales et Regionale Klimaprojektion simuler les écoulements futurs est représenté sous forme d’une Abflussprojektion cascade de modèles. 9
Simuler l’avenir de notre climat Le climat de demain Différents types de modèles climatiques permettent de simuler l’avenir. L’ensemble des projections climatiques calcu- lées fournissent un éventail de valeurs possibles pour les températures et les précipitations. Les résultats des simula- tions régionales 2021-2050 se singularisent sur des points de détail, mais une même tendance générale se détache: les hivers seront de manière générale plus chauds et plus humides, tandis que les étés seront plus secs. PLUTOT CHAUD ET MOINS DE DES PRECIPITATIONS PLUS ABON- GLACE DANTES EN HIVER Les simulations climatiques régionales réali- Plus la température de l’air est élevée, plus sées pour le sud de l’Allemagne dans le l’évaporation est importante. Ceci influence cadre de KLIWA montrent que la températu- de manière considérable sur le cycle de re pourrait augmenter en moyenne de 0,8 à l’eau. 1,7 °C jusqu’en 2050. Les moyennes annuel- les de ces hausses ne sont pas homogènes. Les simulations climatiques montrent que la Le réchauffement global aura pour consé- tendance actuelle aux hivers plus humides et quence une augmentation des pluies et un aux étés plus secs se maintiendra: alors que enneigement plus faible en hiver. Les graphi- les étés connaîtront des pluies en recul ques en page de droite présentent à titre jusqu’à 10 %, l’hiver enregistrera une pluvio- d’exemple les résultats des dernières projec- sité bien plus importante, qui pourrait aug- tions climatiques utilisées avec un modèle menter jusqu’à 30 % dans certaines régions. Suite aux changements climati- climatique régional dynamique. Ces résultats Les plus fortes précipitations sont prévues ques, les pommiers fleuriront de simulation se situent dans la plage des dans les zones de barrage météorologique dans certaines régions avec jusqu- ’à deux semaines d’avance. études KLIWA réalisées jusqu’à présent. aux flux d’Ouest. En outre, on assistera en hiver à une nette recrudescence des jours Le nombre des jours d’été (températures de fortes précipitations (plus de 25 mm), qui supérieures de 25°C) connaîtra par rapport à pourront même doubler dans certaines aujourd’hui une nette augmentation. Le nom- régions. En revanche, les journées sans pré- bre des journées de grosse chaleur (plus de cipitations seront plus fréquentes: les pério- 30°C) doublera pratiquement partout. Nous des de sécheresse estivale seront plus lon- aurons par contre moins de jours de gel gues. Pour l’avenir lointain (jusqu’en 2100), (températures minimales inférieures à 0 °C) les projections climatiques font majoritaire- et moins de jours de glace (gelées persistan- ment apparaître un recul des précipitations tes). Ces derniers diminueront de moitié pra- annuelles moyennes. tiquement partout. Les saints de glace pren- dront de l’avance: les dernières gelées sur- CONCLUSION: LA TENDANCE SE viendront en moyenne plus tôt, dans certai- MAINTIENT. nes régions les pommiers fleuriront par Il fera dans l’ensemble plus chaud, en été exemple avec jusqu’à deux semaines comme en hiver. d’avance. Les étés seront un peu plus secs, tandis que les hivers seront nettement plus FLUX D’OUEST PERTURBE humides. Les situations météorologiques de flux d’ou- Les situations de flux d’Ouest, sus- est, en particulier le « flux d’Ouest pertur- ceptibles d’apporter des précipitations bé», sont responsables de fortes précipita- plus abondantes en hiver, se multiplieront. tions et exerceront à l’avenir une emprise de Les périodes de sécheresse estivale plus en plus importante sur la météo hiver- seront plus longues. nale. Il en découle une probabilité de crues et d'inondations plus élevée. 10
L E C L I M AT DE DEMAIN 4 HAUSSE DE LA TEMPERA- TURE DE L’AIR JUSQU’EN 2050 Le graphique montre l’évolution de la température moyenne de l’air par bassin hydrographique entre les deux périodes 2021-2050 et 1971- 2000. Les données chiffrées illu- strent les résultats de la projection climatique régionale CCLM Version 4.8 pour les semestres hydrologi- ques. La température continue à progresser, mais les variations sont légèrement plus faibles en hiver (+ 0,9 °C) qu’en été (+ 1,2°C). MODIFICATION DES PRE - CIPITATIONS PAR BASSIN HYDROGRAPHIQUE JUSQU’EN 2050 Le graphique montre la modifica- tion des précipitations par bassins entre les deux périodes 2021-2050 et 1971-2000. Les données chif- frées illustrent les résultats de la projection climatique régionale CCLM Version 4.8 par semestres hydrologiques. Les modifications varient selon les saisons. On con- state des hausses importantes en hiver jusqu’à +15 %, et de légers reculs en été jusqu’à – 6 %. 11
Instruments de simulation des écoulements Modèles d’équilibre hydrologique Les projections climatiques mondiales et régionales ne permettent pas à elles seules de tirer des conclusions sur les conséquences du changement climatique sur la gestion de l’eau. Il est donc nécessaire d’utiliser les résultats de modèles climatiques régionaux pour « nourrir » des modèles hydrologiques à haute résolution. Cette méthode est le seul moyen d’appréhender les variations des modes d’écoulement, en particulier l’aggravation des phénomènes de crues ou les évolutions des débits d’etiage, induites par le changement climatique dans le sud de l’Allemagne. UN QUADRILLAGE TRES SERRE – LE moyennes et des hautes eaux en service MODELE HYDROLOGIQUE TOOLBOX opérationnel comme élément de gestion Les modèles hydrologiques constituent à des risques et notamment pour améliorer l’heure actuelle la meilleure méthode de la gestion des basses eaux ainsi que la quantification des conséquences du change- gestion des crues et inondations ment climatique sur l'écoulement des eaux. (prévision, alertes précoces). La connaissance de l’ampleur des change- Études régionales des ressources en eau ments prévisibles est indispensable pour sur la base des bassins hydrographiques concevoir et évaluer des stratégies d’adapta- en conformité avec la directive-cadre tion. Les modèles hydrologiques sont un européenne sur l’eau. moyen de calculer la répartition dans le Mise à disposition de grandeurs hydro- temps et dans l’espace des composantes logiques pour les modèles de qualité des hydrologiques essentielles que sont les pré- eaux et les modèles des eaux sou- Durch die zunehmenden milderen cipitations, l’évaporation, les infiltrations, les terraines (p. ex. pour la gestion des Winter steigt vor allem im Winter- réserves d’eau et les écoulements. Ils per- températures et des teneurs en oxygène, halbjahr die Hochwassergefahr im mettent de représenter et d’évaluer les les flux et les transport de substances Süden Deutschlands. répercussions des changements sur l’en- dans les eaux souterraines, etc.). semble du système « ressources en eaux ». DES BASSINS FLUVIAUX AU CARRÉ Les modèles hydrologiques décrivent sur la Afin de pouvoir estimer les effets du change- base d’un maillage fin les processus suivants ment climatique sur le régime des eaux, des (voir le graphique en page de droite): évapo- modèles hydrologiques ont été développés ration, accumulation, condensation ou fonte pour les bassins fluviaux de KLIWA selon un des neiges, accumulation des eaux souterrai- maillage carré de 1 x 1 km. KLIWA avait nes, acheminement vers les cours d’eau et avant tout pour objectif d’examiner à l’aide rétention dans les lacs. de ces modélisations la question de l’aggra- vation prévisible des crues et des inonda- Les incertitudes des différents modèles dans tions sous l’effet du changement climatique. la chaîne Modèle mondial > Modèle régional > Modèle hydrologique débouchent au final L’accent est mis à l’heure actuelle sur les sur un éventail de modifications possibles. études relatives aux basses eaux. La simula- tion des débits journaliers actuels et futurs est entreprise dans le cadre de cette problé- Possibilités d’application des modèles matique pour les bassins hydrographiques d’équilibre hydrologiques: KLIWA (voir le graphique du bas en page de droite) et de l’avenir. Des modèles de rechar- Estimation des répercussions de change- ge spécifiques sont utilisés en complément ments environnementaux, notamment du pour déterminer le renouvellement de la changement climatique, ou de change- nappe phréatique. ments d’affectation des sols, sur l’équilibre hydrologique (écoulement, infiltration et évaporation). Instrument de prévision continu des 12 écoulements des basses eaux, des eaux
MODELES D’EQUILIBRE HYDROLOGIQUE 5 BASES DE DONNEES DES MODELES D’EQUILIBRE HYDROLOGIQUES Höhenmodell De nombreux ensembles de don- 30 x 30 m nées numériques (entre autres : modèle numérique de terrain, classification satellite de usage des sols, caractéristiques des Landnutzung sols, réseau des cours d’eau 30 x 30 m superficiel) constituent la base des modèles hydrologiques. Pour chaque maille d’un modèle hydro- logique, on peut saisir jusqu’à 16 Bodeneigenschaften usages de sol différents et leurs caractéristiques en matière d’éva- poration et d’écoulement. Flussnetz Vernetzung der Rasterflächen RESULTAT D’UNE MODELI- SATION DU BILAN HYDRO- LOGIQUE Exemple de comparaison entre un hydrogramme mesuré et un hydrogramme simulé grâce à un modèle hydrologique sur une sta- tion de jaugeage pour l’année 1984. 13
Notre principale réserve d’eau potable Les nappes phréatiques En Allemagne du Sud, environ 80 % de l’eau potable proviennent des réserves souterraines des nappes phréatiques. Les effets du changement climatique sur le régime des nappes phréatiques revêtent de ce fait une grande importance pour la gestion de l’eau. Il va sans dire que l’approvisionnement en eau potable doit être assuré à l’avenir, même sous des conditions climatiques modifiées. LES MESURES DE TERRAIN dans le Bade-Wurtemberg et la Bavière à un RÉVÈLENT DE PREMIÈRES MODIFI- peu plus de 200 mm pour la moyenne CATIONS annuelle, et à plus de 100 mm en Rhénanie- Le niveau des nappes phréatiques et les Palatinat. A titre de comparaison: le niveau débits des sources sont suivis depuis plusie- moyen des précipitations s’élève à environ urs décennies, dans certains cas depuis plus 960 mm dans le Bade-Wurtemberg, à env. d’un siècle. Les historiques de données 930 mm en Bavière et à env. 780 mm en obtenus fournissent des indications précieu- Rhénanie-Palatinat. Contrairement à l’indice ses sur l’évolution à long terme du niveau de sécheresse, les modifications des valeurs des nappes phréatiques et des débits des annuelles moyennes de la recharge des nap- sources. Une analyse systématique de pes phréatiques pour la période 2021-2050 séries de mesures triées sur le volet dans devraient rester faibles. Les calculs des les principaux aquifères des Länder du Bade- teneurs en eau des sols réalisés selon le Wurtemberg, de Bavière et de Rhénanie- scénario climatique WETTREG 2006 Nos sources continuent de couler Palatinat a montré que l’on peut d’ores et (ECHAM/A1B) font apparaître en Rhénanie- abondamment et les nappes phré- déjà constater des changements au niveau Palatinat de légères augmentations (jusqu’à atiques sont encore bien rem- des amplitudes saisonnières. C’est ainsi que 15 mm/an) du renouvellement de la nappe plies. la valeur maximale apparaît désormais bien phréatique, mais plutôt des reculs, pouvant plus tôt en cours d’année que ce n’était le atteindre 30 mm/an, dans le Bade- cas au début des observations. Une modifi- Wurtemberg et en Bavière. cation qui est une conséquence directe des changements intervenus dans le régime des ACTIONS RECOMMANDEES températures et des précipitations. En outre, Le suivi régulier des niveaux et de la qualité on observe fréquemmentune augmentation des nappes phréatiques constitue la base de l’amplitude entre le minimum et le maxi- d’une gestion durable de l’eau. Compte tenu mum des variations saisonnières. des répercussions possibles du changement climatique, il est indispensable de poursuivre LES TENDANCES DE LA RECHARGE systématiquement l’exploitation des réseaux DES NAPPES PHREATIQUES de mesure. Les périodes de sécheresse esti- Les changements intervenus dans le régime vale prolongées peuvent dès aujourd’hui ent- des précipitations – moins abondantes en raîner des pénuries d’eau localisées limitées été et plus abondante durant la période dans le temps. Pour éviter des situations de hivernale – auront des répercussions sensi- pénurie d’alimentation en eau, il est ntam- bles sur les eaux souterraines: par rapport à ment nécessaire d’étendre les interconne- aujourd’hui, les eaux d’infiltration seront xions régionales et transrégionales. Des encore plus faibles en été et plus abondan- méthodes d’irrigation plus efficaces doivent tes en hiver. Pendant la période de végéta- être développées dans le domaine agricole. tion, l’eau disponible dans le sol (graphique Parallèlement aux phases de sécheresse en haut à droite) diminuera donc à l’avenir. prolongée en été, des périodes de précipita- L’évolution de l’indice de sécheresse à la tions abondantes continues pourraient se hausse de près de 14 jours par an pour la produire en hiver, avec une augmentation période 2021-2050 corrobore cette évolution locale du niveau des nappes phréatiques. dans les trois Länder étudiés. Cette éventualité doit être prise en compte La recharge des nappes phréatiques (graphi- dans l’attribution des terrains à bâtir dans les 14 que en bas à droite) s’élève actuellement zones potentiellement menacées par des inondations.
L E S N A P P E S P H R E AT I Q U E S 6 INDICE DE SÉCHERESSE ANNUEL MOYEN SITUATION ACTUELLE (1971-2000) L'indice de sécheresse de la période 1971-2000 a été calculé dans le cadre de KLIWA pour les trois Länder au moyen d'un modèle de bilan hydrologique des sols. L’indice de sécheresse décrit la période pendant laquelle l’humidité du sol passe en des- sous de 30 % de la capacité aux champs. Il ne se produit pas d’infiltration pendant cette pério- de et la végétation subit un stress lié au manque d’eau. RECHARGE ANNUELLE MOYENNE DES NAPPES PHRÉATIQUES PAR PRÉCIPITATIONS SITUATION ACTUELLE (1971-2000) Le renouvellement de la nappe phréatique joue un rôle impor- tant pour la gestion de l’eau et constitue un indicateur significa- tif de la « capacité naturelle de régénération » des ressources en eaux souterraines. La rechar- ge de la nappe phréatique de la période 1971-2000 a été calcu- lée dans le cadre de KLIWA pour les trois Länder au moyen d'un modèle hydrologique de bilan des sols. 15
Des périodes de sècheresse plus fréquentes et plus longues : Basses eaux Les étés plus secs et plus chauds à venir auront pour effet un abaissement du niveau des eaux. Ces phases de basses eaux ne sont pas seulement un problème pour la navigation fluviale, elles causent aussi des difficultés à l’agriculture, au secteur énergétique et à l’alimentation en eau potable. Les conséquences économiques peuvent être sérieuses: ainsi la longue période de sécheresse de 2003 a provoqué des dommages économiques en Allemagne plus impor- tants que les récentes catastrophes dues aux crues du Rhin, de l’Oder ou de l’Elbe. Sans compter qu’en plus des aspects concernant la gestion de l’eau, la faune et la flore sont très affectées par un niveau des eaux faible. NIVEAUX D'EAU EN BAISSE vues au cours des mois d’automne de sep- MALGRÉ DES PHÉNOMÈNES tembre à novembre. La diminution est parti- MÉTÉOROLOGIQUES EXTRÊMES culièrement marquée dans le sud-ouest et Le changement climatique accompagné de dans le sud-est du Bade-Wurtemberg au températures accrues entraîne une intensifi- niveau des affluents du Rhin, où l’on enregi- cation du cycle de l’eau. Les phénomènes stre 21 % de baisse des débits en régime de météorologiques extrêmes seront donc plus basses eaux pour le mois de septembre. fréquents. La gestion de l’eau devra s’adap- Pour du Rhin en période de basses eaux, les ter à ces changements: les périodes de valeurs annuelles ont tendance à être plus sécheresse comme l’été caniculaire de élevées dans le scénario d’avenir.Il sem- 2003, où les cours d’eau s’étaient retrouvés blerait qu’il ne faille donc pas s’attendre à à sec, où la navigation fluviale avait dû à cer- une aggravation de la situation des niveaux tains endroits être interrompue et où le du Rhin pour les écoulements moyens en niveau des nappes phréatiques avait forte- période de basses eaux dans un futur proche De longues périodes de sècheres- ment baissé, alterneront avec des périodes jusqu’en 2050. Des études complémentaires se mettront les sols à rude épreu- de fortes pluies suivies d’inondations. porteront sur les étiages extrêmes. Les ve et entraîneront de mauvaises récoltes. périodes de basses eaux dureront plus long- MOINS DE PLUIE ET PLUS temps dans la plupart des régions; plus de D’ÉVAPORATION = MOINS DE 50 % au sud d’une ligne Karlsruhe – Coburg DÉBIT EN ÉTÉ et de 25 à 50 % au nord de cette ligne, y Les différents modèles climatiques prévoient compris le bassin versant de la Nahe. Pour une augmentation des précipitations en hiver les experts, il faut en rechercher la cause et une baisse en été: le régime des précipita- dans la fréquence accrue des « situations de tions sur l’année change. Dans le même temps sec » à échelle régionale. temps, l’augmentation de la température de l’air entraînera une évaporation accrue. La WORST CASE NON COMPRIS probabilité d’une période de végétation très Les simulations des écoulements montrent sèche en Allemagne du Sud a d’ores et déjà que les situations de basses eaux dépendent nettement augmenté depuis 1985. fortement de la courbe future de la tempéra- ture moyenne de l’air et des précipitations. Les projections des écoulements dont on Les projections climatiques régionales peu- dispose font apparaître pour les mois de juin vent cependant varier considérablement à novembre de considérables reculs des (entre 1,0 °C et 1,8 °C) en fonction du scéna- écoulements moyens mensuels en période rio d’émission et du modèle climatique con- de basses eaux dans les bassins fluviaux sidérés. Les débits et les fréquences des étudiés du sud de l’Allemagne. La baisse situations de basses eaux pourraient donc moyenne est supérieure à 10 % dans de évoluer de manière encore plus défavorable. nombreux bassins versants. Une seule prévi- L’une des missions de KLIWA consiste à sion à la hausse a été faite dans le bassin de évaluer l’évolution future du régime de bas- la Nahe (Rhénanie-Palatinat). Globalement, ses eaux afin de pouvoir proposer des une tendance homogène à la baisse se des- recommandations d’adaptation appropriées. sine nettement (graphique en haut à droite). Les baisses les plus importantes sont pré- 16
BASSES EAUX 7 MODIFICATION DES DÉBITS EN RÉGIME DE BASSES Klimaprojektion EAUX ESTIVALES WETTREG 2006 DEMAIN Les deux cartes montrent la répar- tition géographique des change- ments prévisibles des débits moy- ens en régime de basses eaux pendant le semestre estival (juin à novembre), déduits à partir des écoulements mensuels en régime de basses eaux dans les bassins hydrographiques étudiés. Les dif- férentes couleurs mettent en évi- dence la variation en pourcentage prévue sur la période 2021-2050 par rapport à la période 1971- Klimaprojektion 2000. Les résultats de deux pro- WETTREG 2010 jections climatiques différentes sont présentés ici: les résultats de la carte de « gauche » reposent sur le modèle WETTREG 2006, ceux de la carte de « droite » sur le modèle WETTREG 2010 pour la Bavière. ÉVOLUTION ANNUELLE DES DÉBITS D’ÈTIAGE Le graphique montre les variations de la courbe des débits moyens mensuels en régime de basses eaux répartis sur une année dans différents bassins hydrographi- ques, ainsi que la valeur moyenne de tous les niveaux d’eau pris en compte et les valeurs minimales et maximales des modifications. Il indique la variation en pourcentage des moyennes mensuelles sur la période 2021-2050 par rapport à la période 1971-2000. Les résultats reposent ici sur la projection clima- tique WETTREG 2006. 17
La stratégie du „flexible and no regret“ Crues Même s’il est vrai que l’enchaînement de modèles – modèle mondial – modèle régional – modèle hydrologique – comporte des incertitudes, les résultats obtenus semblent indiquer qu’il faudra s’attendre à l’avenir à davantage d’événements de crues et d’inondations. En application du principe de précaution a donc été développée une stratégie d’adaptation aux crues et aux inondations. S’adapter ne signifie pas se mettre à bâtir un peu partout de nouveaux murs de berges de plusieurs mètres de haut. Au contraire, il importe de parer aux conséquences prévisibles du changement climatique par des mesures qui puissent être modulées à long terme de manière adaptée et à un coût relativement raisonnable. La prévention des crues et des inondations joue à ce titre un rôle particulier. LE FACTEUR DE CHANGEMENT CLI- et moyennes crues et inondations connaî- MATIQUE tront également une recrudescence. C’est généralement la valeur Qi100 qui est L’écoulement Qi5 pour un événement de retenue dans la planification des construc- crue de fréquence quinquennale enregistre tions des dispositifs anti-crue. Qi100 repré- dans la région du Haut Danube une hausse sente le débit de crue qui est, du point de d’environ 67 %. L’actuelle valeur Qi5 du vue statistique, dépassé tous les 100 ans. Haut Danube doit donc à l’avenir être multi- Les ouvrages conçus sur la base de cette pliée par le facteur de changement climati- valeur doivent donc impérativement être que de 1,67. Dans la région des affluents du capables de résister à ces « crues centenna- Haut-Rhin, le facteur de changement climati- les ». Les simulations des régimes hydrologi- que est par exemple de 1,45 pour Qi5. C’est ques des bassins versants du Bade- dans la région du lac de Constance-Haute Wurtemberg et de Bavière montrent que les Souabe que ce facteur est le plus faible PROTECTION CONTRE LES écoulements en régime de crue augmenter- (1,24). CRUES – QU’EST-CE QUE ont à quasi toutes les stations de jaugeage, Sur la base des résultats d’étude obtenus CELA SIGNIFIE CONCRETE- notamment en hiver. Par mesure de précau- antérieurement avec WETTREG 2003, un tion, il a donc été convenu dans les deux facteur de changement climatique a égale- MENT? Länder de tenir compte dans le dimensionne- ment été introduit en Bavière, à savoir un ment des nouveaux ouvrages anti-crue des facteur global de 15 % ajouté à la valeur sta- Exemple d’une digue anti-crue: effets du changement climatique par l’intro- tistique de Qi100. La digue est construite comme duction d’un facteur de changement climati- De la sorte, les effets du changement clima- prévu, mais une bande de terre que. Pour le Neckar par exemple, on suppose tique à venir sont pris en compte dès aujour- est laissée libre sur le côté extéri- que le débit de crue centennale (Qi100) aug- d’hui dans la planification des nouveaux ouv- eur de manière à pouvoir la suré- lever et l’élargir en cas de besoin. mentera de 15 % d’ici 2050. En conséquence rages de protection contre les crues. Le fac- la valeur Qi100 sera dorénavant multipliée par teur de changement climatique est régulière- Exemple d’un pont: le facteur de changement climatique de 1,15, ment affiné par de nouvelles études. Ceci Le facteur lié au changement cli- ce qui signifie que les ouvrages d’art seront peut déboucher sur des adaptations régiona- matique est pris en compte dès dimensionnés à l’avenir pour un écoulement les. la planification de la construction supérieur de 15 % à la valeur de référence En Rhénanie-Palatinat, la démarche est la d’un pont, car une adaptation actuelle, ou seront conçus de manière à pou- suivante: le dimensionnement des ouvrages ultérieure n’est souvent pas pos- voir être renforcés ultérieurement si néces- de protection contre les crues s’appuie tou- sible sur le plan technique. saire. jours sur les conditions locales pour chaque cas particulier et varie en fonction du risque Exemple d’un mur de berge: DIFFÉRENTS EFFETS CLIMATIQUES pour la population, des dommages potentiels Pour un nouveau mur de berge, ET MESURES D’ADAPTATION occasionnés par l’inondation et des considé- la possibilité de surélévation ulté- Dans le Bade-Wurtemberg, tous les bassins rations d’efficacité. Une fois les études relati- rieure est prévue dès la phase de versants ont été examinés à la loupe. Les ves au « Cas particulier du Rhin supérieur » calculs de résistance. différences régionales des effets du change- achevées, des études d’écoulement seront ment climatique se manifestent également effectuées sur tout le territoire de la dans les débits de crue à venir (photo page Rhénanie-Palatinat et du Rhin moyen. Ces de droite en haut). Ainsi, un facteur de chan- études devront montrer si des mesures d’a- gement climatique de 1,25 a pu être établi daptation plus étendues sont nécessaires en 18 pour la région du Haut Danube. Les petites Rhénanie-Palatinat.
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