Etude de marché Sur le secteur alimentaire au Sénégal - Commissioned by the ministry of Foreign Affairs

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Etude de marché Sur le secteur
alimentaire au Sénégal

Commissioned by the ministry of Foreign Affairs
                                 	
  

                             Etude de marché
       Sur le secteur alimentaire au Sénégal
	
  
	
                                  	
     	
     	
  
	
      	
     	
     	
     	
  
	
  
	
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          Table	
  des	
  matières	
  

INTRODUCTION………………………………………………………………………………………………………….	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  3
	
       	
  
I	
  CADRE	
  JURIDIQUE	
  DES	
  TEXTES	
  REGISSANT	
  LES	
  CIRCUITS	
  DE	
  DISTRIBUTION	
  AU	
  
SENEGAL………………………………………………………………………………………………..………………………	
  4	
  

1.2	
  LES	
  	
  CIRCUITS	
  DE	
  DISTRIBUTION,	
  UN	
  SECTEUR	
  FORTEMENT	
  DEREGLEMENTE………………………………….	
  4	
  

1.3	
  LES	
  CIRCUITS	
  DE	
  DISTRIBUTION,	
  UN	
  SECTEUR	
  FAIBLEMENT	
  REGULE…………………………………………….	
  4	
  	
  

1.4	
  ANALYSE	
  DETAILLEE	
  DE	
  QUELQUES	
  PRODUITS	
  DE	
  CONSOMMATION……….…………………………………...	
   5	
  

	
  	
  	
  	
  	
  1.4.1.REGIME	
  DE	
  LA	
  LIBERTE	
  DES	
  PRIX…………………………………………………………………………...5	
  	
  

	
  	
  	
  	
  	
  1.4.2.REGIME	
  DE	
  LA	
  FIXATION	
  AUTORITAIRE………………………………………………………………….5	
  	
  

	
  	
  	
  	
  	
  1.4.3	
  REGIME	
  DE	
  L’HOMOLOGATION……………………………………………………………………………….	
  7	
  

II	
  	
  ETUDE	
  TERRAIN	
  AGRO	
  INDUSTRIE	
  ET	
  INDUSTRIE	
  DE	
  TRANSFORMATION………………..7	
  

	
  	
  	
  	
  	
  	
  LES	
  PERSPECTIVES……………………………………………………………………………………………………….17	
  

III	
  ETUDE	
  TERRAIN	
  IMPORTATEURS	
  ET	
  EXPORTATIONS	
  DE	
  PRODUITS	
  A	
  GRANDE	
  
CONSOMMATION………………………………………………………………………………………………………….19	
  

	
  	
  	
  	
  	
  LES	
  PERSPECTIVES………………………………………………………………………………………………………..21	
  

IV	
  DOSSIER	
  D’IMPORTATION……………………………………………………………………………………….22	
  

V	
  QUELQUES	
  MOTS	
  SUR	
  LE	
  T.E.C………………………………………………………………………………….	
  23	
  

CONTACTS……………………………………………………………………………………………………………………23	
  

SALONS	
  AU	
  SENEGAL………………………………………………….………………………………………………..24	
  

ANNEXES……………………………………………………………………………………………………………………..	
  25	
  

	
  	
  	
  1..	
  STASTISTIQUES	
  IMPORTATIONS	
  2013	
  A	
  JUIN	
  2014…………………………………………………….25	
  

	
  	
  	
  2.	
  DGID	
  EFE	
  11	
  JUIN	
  2014	
  AVIS	
  AUX	
  FOURNISSEURS	
     ………..……………………………………………28	
  

	
  	
  	
  3.	
  CGI	
  	
  LOI	
  2012-­‐32	
  EFE	
  TVA	
  MODIFICATION	
  LOI	
  95-­‐34………………………………………………………	
   29	
  

	
  	
  	
  4	
  NORME	
  SENEGALAISE	
  NS03	
  036	
  SUR	
  LE	
  CONCENTRE	
  DE	
  TOMATE..………………………………….	
  30	
  

	
                                                                                                                              2	
  
                                           	
  

                                    INTRODUCTION

Situé sur la pointe la plus occidentale de l'Afrique, le Sénégal est un pays ouvert sur
l'Europe et l'Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada). Un pays chargé d'histoire qui
a longtemps joué un rôle de carrefour entre l'Europe et les Amériques. Le Sénégal
est un pays d'hospitalité, connu par la légendaire ouverture de ses populations. C'est
aussi une contrée marquée par de nombreuses richesses culturelles et une
démocratie modèle en AFRIQUE.
L’approche de cette étude, portée sur le secteur alimentaire, nous amènera à
découvrir les différents produits « phares » de l’industrie agro-alimentaire, le
commerce import-export des produits alimentaires, leur système de distribution,
l’accompagnement administratif de ce secteur, et enfin les forces et faiblesses dont
nous pouvons en tirer.
 Il est à noter, que cette étude a été, principalement, faite sur « le terrain ». En effet,
toutes les informations apportées ont été traitées d’une manière pratique. Il a été
difficile d’obtenir des sources fiables, les personnes interviewées étant très
suspicieuses face à nos questions, dans la crainte de voir une partie de leur marché
prise par un autre intervenant dans le secteur alimentaire.

Avec une population de près de 14 Millions d’habitants, le SENEGAL est un pays
dont le potentiel alimentaire est en voie d’expansion, non seulement à cause de sa
démographie, mais également, en raison de sa politique d’intégration régionale dans
la zone UEMOA, ainsi que les réglementations fiscales et douanières permettant les
exportations dans la sous-région sans payer des droits de douane par exemple.
Les années 2008 et 2009 ont vu une flambée des prix des produits de première
nécessité au Sénégal. L’accession au pouvoir du Président Macky Sall a coïncidé
avec « demande sociale » très forte pour lutter contre la vie chère, d’où une forte
volonté de développer la production locale, permettant à la fois de maintenir des prix
bas et d’éviter les importations, de modifier les politiques commerciales ou fiscales,
de façon temporaire ou permanente (droits de douane, taux de TVA), d’améliorer
l’efficacité du circuit de distribution pour réduire les coûts de commercialisation et de
transaction.
Parmi les produits de première nécessité, certains sont importés (huile, blé pour la
farine et le pain…), d’autres sont uniquement produits localement (mil, sorgho…),
mais très souvent les produits peuvent être soit importés, soit produits localement
(cas du riz, mais aussi oignons, pommes de terre, sucre, concentré de tomates, lait,
maïs). Dans certains cas (concentré de tomate, huile), on a une situation
intermédiaire où la matière première est importée, puis reconditionnée/affinée
localement par des entreprises agro-alimentaires avant d’être distribuée. Tous ces
produits se retrouvent dans différents circuits de distribution, à Dakar, comme dans
les villes secondaires. Le circuit de distribution le plus courant est celui qui se
termine, au niveau du consommateur, à la boutique du quartier ou à l’étal sur le
marché. Il existe aussi des formes de distribution « modernes », avec l’implantation
des grandes surfaces ou de superettes, y compris dans les quartiers.

	
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I   CADRE JURIDIQUE DES TEXTES REGISSANT LES CIRCUITS
DE DISTRIBUTION AU SENEGAL
2008 et 2009 ont été des années difficiles pour les ménages sénégalais, en raison
d’une hausse vertigineuse des prix des « denrées de première nécessité ». Sont,
notamment, concernés le riz, l’huile, le sucre, le lait, le pain. En 2012, en raison de
« la demande sociale », le nouveau pouvoir en place fait la promesse de se diriger
vers une maitrise de la flambée des prix, voire de sa réduction (riz, sucre, huile en
avril 2012).
Historiquement, le Sénégal a fait le choix de l’économie de marché. Les différentes
barrières juridiques à l’accès à certaines activités économiques ont été supprimées
sous le triple poussée de la loi sénégalaise, des organisations d’intégration
économique dont le Sénégal est membre comme l’UEMOA et de l’OMC. L’Etat ne
doit plus être au cœur de l’activité économique ; simplement un arbitre, laissant le
citoyen sénégalais profiter des effets de la concurrence.
L’objectif de développer l’activité économique s’est manifesté dans le secteur de la
distribution. Mais il a eu des effets pervers. En effet, il existe dans la pratique, un
certain nombre d’activités qui échappent à la réglementation en raison de la
structuration du marché sénégalais caractérisée par sa dualité. Ainsi, à côté du
secteur formel, s’est développé un secteur informel très puissant, qui contrôle une
bonne partie du commerce et de la distribution. Ce secteur qui échappe à tout
contrôle de l’Etat est très concurrentiel en raison de la multiplicité des opérateurs
mais les pratiques anticoncurrentielles y sont également légion au détriment des
consommateurs. Il existe peu de visibilité sur les rapports juridiques entre opérateurs
dans la chaîne de distributions des produits.
1.2 Les circuits de distribution, un secteur fortement déréglementé : cette
déréglementation a complètement désorganisé le secteur de la distribution en raison
d’une libéralisation anarchique et de la déficience du dispositif de contrôle et de
surveillance des prix.
1.3 Les circuits de distribution, un secteur faiblement régulé : il faut relever
malheureusement deux lacunes majeures : l’encadrement des circuits de distribution
est incomplet, voire inexistant, la chaine de distribution est complexe en raison de
l’imbrication des stades. Il n’y a pas au Sénégal un cadre législatif et intégré de la
distribution. Autrement dit, il n’y a pas au Sénégal, un dispositif juridique dédié à
l’encadrement de la distribution qui identifierait tous les stades et toutes les étapes
de la distribution, et qui préciserait les obligations et charges qui pèseraient sur
chaque acteur à ces différents stades et niveaux. Le constat fait est qu’un même
acteur peut avoir, dans un même espace géographique, les différentes casquettes, à
savoir grossiste, demi-grossiste, détaillant, diffuseur. Il n’y a pas une réglementation
cohérente des relations entre ces divers acteurs de la distribution. Tout est placé
sous le régime de la liberté contractuelle dans la définition de ces relations. De
même, il n’existe pas au Sénégal un encadrement des grandes surfaces. Or
l’installation de celles-ci se développe. L’organisation de la distribution n’est pas prise
en compte dans une perspective d’aménagement du territoire.
Si différents textes et différentes dispositions législatives et réglementaires
concernent la distribution, l’application de ces textes est difficile et aboutit à un déficit
d’exécution.

	
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Par ailleurs, nous constatons l’existence d’une certaine difficulté quant à
l’identification de la chaîne de distribution due à l’intervention de plusieurs acteurs
dans la commercialisation des produits constitués, entre autres, comme suit : les
importateurs, les grossistes, les demi-grossistes, et les détaillants. Il n’y a pas de
mécanisme clair d’identification des liens juridiques existant entre ces différents
stades de la distribution : liens entre grossistes, demi-grossistes, et détaillants, liens
entre importateurs et grossistes.
L’incomplétitude du cadre de la distribution dans une perspective de protection du
consommateur est accentuée par l’absence au Sénégal d’un corps homogène de
règles portant sur la protection des consommateurs. Il n’existe pas de code de la
consommation.
1.4 Analyse détaillée de quelques produits de consommation (riz ordinaire local
et importé, savon de ménage, huile alimentaire, carotte, lait en poudre, sucre
cristallisé, pain, farine de blé, oignon, concentré de tomate).
La loi N° 94-63 prévoit les différents régimes de prix, des produits et services au
Sénégal. Ces régimes sont celui de la liberté, de la fixation autoritaire, et de
l’homologation.
1.4.1 Régime de la liberté des prix
Ce régime s’applique à une diversité de produits de consommation de première
nécessité. Il en est ainsi du riz local, du concentré de tomate, de la carotte, de
l’oignon, du lait en poudre. Cependant, en raison des circonstances, ces produits
peuvent être temporairement soustraits du régime de libre détermination des prix et
placés sous régime de fixation administrative. Ces circonstances sont notamment
relatives à une situation anormale du marché, à l’existence de crise, à des situations
conjoncturelles de hausses ou de baisses successives des prix. On constate que
l’administration intervient très souvent suite à une forte demande des populations.
Par ailleurs, il faut noter qu’un processus de fixation consensuel du prix d’un produit
peut exister (riz local ou oignon)
Le riz local : le prix est fixé de manière consensuelle pars les acteurs du secteur
(SAED, riziers, commerçants, etc.). L’administration n’intervient pas en principe dans
le processus sauf si des circonstances particulières l’obligeraient à utiliser l’article 42
de la loi 94-63 sur les prix, la concurrence et le contentieux économique. Le prix du
riz local est fluctuant. Il est largement tributaire du niveau de la production, des
capacités, de stockage et des possibilités de transport des lieux de production à ceux
de consommation.
Le concentré de tomate : La distribution du concentré de tomate obéit à une double
contrainte : l’obligation de respecter la norme NS 03 036 et les interventions
ponctuelles de l’Administration pour fixer les prix planchers. Le régime juridique de
commercialisation reste la libéralisation du secteur. Seulement l’importation du
concentré de tomate est également libéralisée. Cependant, de façon exceptionnelle,
un régime d’autorisation préalable peut être institué. La particularité de la distribution
et du régime de prix du concentré de tomate réside dans l’exigence de concilier
l’approvisionnement régulier et en quantité suffisante du marché et la nécessité de
protéger l’industrie locale. Cette tension explique l’appel fort souvent lancé aux
pouvoirs publics pour intervenir dans la détermination du prix de ce produit.

	
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Carotte : la commercialisation de la carotte est soumise au régime de la
libéralisation. Le prix est déterminé par le marché. L’administration n’intervient pas
en principe sous réserve de circonstances particulières justifiant l’administration
provisoire des prix.
Oignons : l’oignon est librement importé au Sénégal d’après les dispositions du
Décret n° 94-1426 du 26 décembre 1994 complétant le Décret n° 94-669 du 30 Juin
1994 portant libéralisation de certains produits à l’importation. Toutefois, les besoins
de préservation de la production locale expliquent les restrictions d’importation
saisonnière. Les prix sont en principe fixés librement sous réserve de circonstances
particulières justifiant l’administration provisoire des prix. Il faut noter souvent une
forte tension sur le prix de l’oignon en fonction de la production locale qui ne couvre
pas tous les besoins du pays durant l’année. Un système de quota d’importation est
donc institué. Il faut noter qu’une interprofession de l’oignon a été récemment créée.
Elle regroupe les producteurs, les intermédiaires commerciaux et les importateurs
(représentés par l’UNACOIS). Afin de protéger la production locale, les importations
d’oignons ne sont pas permises en Janvier ou Février jusqu’à Fin Août environ.
Cependant, cette interdiction peut être levée en fonction de la pénurie de produit.
Lait en poudre : l’importation du lait en poudre est libre dans le respect de la
réglementation en vigueur sous le contrôle sanitaire des produits destinés à la
consommation humaine. Le régime des prix pour le lait en poudre d’origine végétale
est déterminé par l’arrêté n° 012921 du 01 Août 2013 portant fixation des prix du lait
en poudre d’origine végétale. Cet arrêté fixe un prix plafond dont le dépassement est
constitutif d’une infraction sur les prix. Le constat est que cette obligation est
rarement respectée. En outre, en réalité, il apparaît que les commerçants appliquent
directement le prix plafond alors que la liberté totale aurait pu permettre d’avoir des
prix en deçà de ce prix plafond.
1.4.2 Régime de la fixation autoritaire :
La fixation autoritaire de prix peut prendre la forme d’une fixation du prix lui-même
aux différents stades de commerce ou à un stade déterminé. Seul le riz brisé
ordinaire est soumis à ce régime.
Riz brisé ordinaire importé : l’Arrêté n° 001084 du 1er février 2011 portant blocage
des prix de certaines denrées de première nécessité fixait un plafond pour le riz brisé
importé non parfumé (280 FCFA) et le riz parfumé ordinaire (310 FCFA). Plus
récemment, par le Décret n° 2013-692 du 17 mai 2013, la concurrence et le
contentieux économique réaffirment le régime de la fixation autoritaire pour le prix du
riz brisé ordinaire. L’autorité administrative poursuit l’objectif de « protéger au mieux
le pouvoir d’achat des ménages et leur faire bénéficier du fléchissement des cours
mondiaux ». Par conséquent, l’article 2 de l’Arrêté n° 007111 du 22 mai 2013 portant
administration des prix de l’huile en fût et en dosettes, du sucre cristallisé et du riz
brisé non parfumé fixe les prix plafond pour la commercialisation de la denrée à
Dakar et dans les autres localités. La dynamique du régime des prix pour le riz peut
trouver sa justification dans l’importance de celui-ci dans l’alimentation des
sénégalais.

	
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1.4.3 Régime de l’homologation :
Le prix homologué correspond au prix d’un produit ou service résultant d’un cadre de
prix déposé auprès de l’autorité compétente préalablement à toute mise en vigueur
et comprenant la définition, le calcul et la justification de chacun des éléments dudit
prix. Après consultation du comité des prix, l’homologation du prix en cause est
constatée par une décision réglementaire de l’autorité compétente. Sont soumis au
régime de l’homologation : le pain, la farine de blé, le sucre cristallisé et l’huile
alimentaire.
Pain et farine de blé : Ainsi, le prix plafond de la farine est déterminé par l’Arrêté n°
008261 du 19 mai 2014 (1 8.000 FCFA le sac de 50 kg) et celui du pain par l’Arrêté
n° 8262 portant homologation du prix plafond du pain à Dakar (exemple : la baguette
de 190 gr à 150 FCFA). Il faut comprendre que la farine de blé est principalement
importée. Son prix est donc fortement tributaire des cours mondiaux. Le mécanisme
de l’homologation permet un ajustement des prix au regard de ces fluctuations même
si on peut estimer que la liberté des prix devrait permettre de faire jouer à la baisse le
prix de vente du pain en cas de chute des cours mondiaux.
Sucre cristallisé : La commercialisation du sucre au Sénégal était caractérisée par
le monopole accordé à la Compagnie Sucrière Sénégalaise dans la production et la
distribution. Cette situation a connu un bouleversement majeur avec la politique de
libéralisation. Ce changement de politique de commercialisation a eu des
conséquences importantes sur le régime des prix. Aujourd’hui la production et
l’importation du sucre sont libres avec la fin du monopole de la CSS. De nos jours, la
détermination du prix relève du régime de l’homologation.
Huile alimentaire : l’importation de l’huile alimentaire est libre. Le régime des prix
fait l’objet d’une administration en vue de lutter contre la spéculation de certains
commerçants. Progressivement, les prix sont ajustés en fonction du comportement
des acteurs du marché. L’arrêté n° 007111 du 22 mai 2013 portant administration
des prix de l’huile en dosettes, du sucre cristallisé et du riz brisé non parfumé fixe le
prix plafond à chaque niveau de la chaine de distribution (ex : pour les grossistes, le
litre d’huile en fût s’échange à 850 FCFA et la dosette de 250 ml à 270 FCFA).

II  ETUDE TERRAIN AGRO-INDUSTRIE ET INDUSTRIE DE
TRANSFORMATION
A          LE SUCRE
Crée au début des années 70, la Compagnie Sucrière Sénégalaise est la première
entreprise d’Afrique de l’Ouest éligible pour l’acquisition de crédits carbone
conformément aux dispositions du protocole de KYOTO
       -   2500 salariés permanents, 4000 saisonniers
       -   6% du personnel suit une formation continue tous les ans.
L’idée d’installer une exploitation agricole de canne à sucre aux portes du désert,
dans le Nord du Sénégal, était un incroyable défi dans cette zone, où la pluviométrie
est faible et les terres bordant le fleuve Sénégal sont réputées salées et acides.

	
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Avec une capacité annuelle de 1,2 million de tonnes de cannes, une production
supérieure à 110.000 tonnes de sucre et un chiffre d’affaires de 80 milliards de FCFA
(60 milions$), la CSS continue à accroître sa production et son potentiel lui conférant
aujourd’hui une position de leader dans l’industrie sucrière en Afrique de l’Ouest :
L’ensemble industriel sucrier se compose d’une :
       -   unité de broyage de sucres
       -   sucrerie
       -   raffinerie
       -   distillerie pour la production d’éthanol.
LA CULTURE
Sur les 11000 hectares de canne déjà aménagés, 10 000 ha sont affectés à la
production de sucre, avec des rendements moyens de près de 130 tonnes de canne
à l’hectare ; les surfaces supplémentaires sont réservées aux pépinières, aux
expérimentations.
L’USINE
L’usine a été construite pour broyer initialement 2500 Tonnes de cannes par jour, et
les investissements successifs, ont permis d’atteindre 7000 Tonnes par jour. Ainsi le
sucre traverse plusieurs phases de transformation. Ces étapes sont matérialisées
par :
° Le traitement du jus, l’épuration et le raffinage, la cristallisation, le turbinage, le
séchage et enfin le conditionnement.
L’ensemble du processus est soumis à de sévères contrôles qualité réalisés
directement dans les laboratoires de la CSS.
LA DISTILLERIE
Par ailleurs, dans la perspective d’une diversification de ses produits, la CSS s’est
dotée d’une unité de production d’éthanol.
Cette unité permet de produire 8 à 12 millions de litre d’alcool pur à partir de la
mélasse issue du raffinage du jus de la canne à sucre.
L’éthanol produit pourrait contribuer à l’émergence de l’utilisation de biocarburant au
SENEGAL. Dans cette attente, l’unité de distillation est orientée vers des
productions d’alcool de pharmacie, de parfumerie, et d’autres activités du secteur
industriel.
La CSS, point clé dans l’industrie agro-alimentaire, s’est engagée à accompagner
l’Etat sénégalais, en mettant en place le projet KT150.
LE PROJET KT 150
La CSS est l’une des premières entreprises à adhérer au programme
d’autosuffisance alimentaire, conformément à la politique de l’Etat du Sénégal, en
mettant en place sont projet KT150.

	
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Pour cela, elle s’est engagée dans un vaste projet d’investissements de plus de 80
Milliards de FCFA visant à augmenter la capacité de l’usine à l’horizon 2014/2015
jusqu’à 150.000 tonnes de sucre, voire plus si nécessaire.
Les volumes de cannes broyées par jour passeraient de 7 000 à 10 000 Tonnes.
Une nouvelle unité de production d’énergie, comprenant une chaudière à bagasse de
150 tonnes/heure de vapeur et un turboalternateur de 25 MW sont déjà installés, ce
qui a permis d’obtenir, du Mécanisme de Développement Propre (MDP) à Bonn, 40
000 tonnes de Crédits Carbone par an sur un cycle de trois fois 7 ans.
Avec le projet KT150 de 130 milliards de FCFA sur 8 ans, la CSS va exporter du
sucre en Afrique de l’Ouest. En fonction des rendements, et après avoir assurer
l’autosuffisance sur le Sénégal, tout surplus sera exporté dans la sous-région,
notamment dans les pays déficitaires en termes de couverture des besoins de leur
marché. En effet, avec les six producteurs de sucre dans l’espace UEMOA,
seulement 60% des besoins sont couverts par les productions locales des différents
pays, et le gap est estimé à plus de 100 000 tonnes de sucre dans zone ouest
africaine. Actuellement, seule la Côte d’Ivoire avec ses deux grandes sucreries est
autosuffisante.
LES VENTES DE SUCRE AU SENEGAL
Les ventes de sucre sur le territoire en 2013 ont été perturbées par l’absence de
maîtrise des flux entrants suite aux déclarations d’importation de produits alimentaire
(DIPA) délivrées en excès au bénéfice de nouveaux importateurs et avec beaucoup
de complaisance de l’administration du ministère du Commerce. La propension de
plus en plus marquée de déverser au Sénégal les importations destinées au Mali,
par le jeu des rectifications de manifestes, a provoqué une surabondance de sucre
sur les marchés sans pour autant impacter les prix à la baisse. Simultanément, les
ventes des produits nationaux se sont effondrés, suite à la non application des
mesures de sauvegarde, tel que le mécanisme de péréquation, actif dans les pays
de l’UEMOA et qui permet de rééquilibrer la juste concurrence avec les productions
nationales en cas de chutes spéculatives des cours mondiaux des produits
stratégiques, dont le sucre.
Pour l’année 2014, les licences d’importation ont été mises sous contrôle, à savoir,
durant le gap entre la production et le début de la campagne, soit entre le 1er
Septembre et le 31 Octobre, 25 000 Tonnes peuvent être importées sous licence,
dont 8.000 données à la CSS. Il est à ajouter que le Sucre d’importation arrive par
container à Touba, en étant déclaré « carreaux » sur le manifeste, d’autres
containers de sucre rentrant frauduleusement arrivent directement de Doubaï. Sur le
sucre, les droits de douanes à payer sont de 20% + 18% TVA, soit environ un taux
de 44,48% en TTC sur la valeur CIF. Néanmoins, il est à noter, sur le TEC applicable
au 01 Janvier 2015, le poste correspondant au sucre importé tombera à 10% au lieu
de 20%.
La CSS compte 40 grossistes dont 10 majeurs, et n’accorde aucun crédit. Tout est
payé par chèque ou cash et à l’avance. Le prix homologué du sucre grossiste à
Richard Toll est de 550F/KG.

	
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En terme de production, la CSS connaît le record mondial de la moyenne en
production de canne à l’hectare soit 130 Tonnes/ha, et 145 Tonnes/ha de goutte à
goutte dans le sable. Cette année, la CSS a amélioré sa production de sucre de 23
000 tonnes, et produira un record historique entre 113 et 115.000 tonnes en 2014,
alors que les besoins du marché du Sénégal sont estimés à 140.000 tonnes de
sucre. A ce jour, le gap ne serait que de 25.000 tonnes, hors industriels.
Le débat sur la cherté des prix du sucre est agité par les consommateurs. Le prix
public du kilo au Sénégal est à 580 FCFA, alors que dans les autres pays
producteurs de sucre, il se vend sur les marchés entre 660 et 825F. Le budget sucre
d’un ménage sénégalais est largement plus important que celui d’un ménage
européen, à cause de la tradition alimentaire qui induit des consommations en
volume 15 à 20 fois supérieures.
L’arrivée annoncée du Groupe DANGOTE Industries dans le marché sénégalais
avec l’installation d’une raffinerie amène à se poser la question à quel prix le
nouveau sucre sera vendu. L’ouverture prochaine est annoncée pour Janvier 2015
ENJEUX ET DIFFICULTES DE LA FILIERE EN AFRIQUE DE L’OUEST
1) Cours mondiaux < au Prix de revient :
- Importations frauduleuses (Frontières/transferts Mali)
- Régulation importations officielles (Péréquation, DIPA)
2) Cours mondiaux > au Prix de revient :
- Exportations incontrôlées vers les pays voisins
- Importations déficitaires à charges Sucrerie
- Achat sur le marché par les Industriels
3) Gestion du foncier agricole :
- Délais du processus d’acquisition des terres.
- Passivité de l’administration publique
4) Concurrence :
- Réseaux de commerçants importateurs.
B LA BISCUITERIE
Le marché de la biscuiterie au Sénégal est en croissance. Le taux se situe entre 4 à
6% lié à la démographie, et le pouvoir d’achat qui baisse, (aliment riche en sucre, en
éliminant un repas). Un sachet de biscuit coute 25 à 50 Francs. Par exemple, si le
consommateur sénégalais prend une petit déjeuner chez l’étal comprenant un café
au lait, un morceau de pain avec de la pate à tartiner, cela lui revient à 250 FCA,
alors qu’avec un sachet de biscuit, et le café au lait, cela lui revient à 125CFA.

	
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La plus grosse contrainte sur le biscuit est le problème sur les intrants, un biscuit est
fait à 80% de farine de blé tendre, vu le cours mondial, entre les mercuriales, et
valeurs de référence, on ne peut importer, seul le choix est de s’approvisionner au
local. Les 5 dernières années, fabriquer les biscuits revenait à perdre de l’argent à
cause du Monopole des GMDS (Grands Moulins du Sénégal). Depuis un an, OLAM,
SEDIMA, NMA rentrant dans le marché fait de la farine biscuitière, une guerre de prix
s’est installée entre les industriels, et le prix de la farine biscuitière a baissé de 35%.
Le deuxième intrant est le sucre blanc cristallisé, réf ICUMSA 150. Pour l’importation
du sucre, la demande est déposée au Ministère de l’Industrie, qui minore ou accepte
la demande, et le quota est fixé selon leur propre appréciation. Le détail de toutes les
machines et chacune des capacités de production est attaché à la demande
d’autorisation d’importation
Exemple d’une biscuiterie de la place : tous les ans, une demande d’autorisation de
3 500 Tonnes de sucre blanc cristallisé est déposée: Droit de Douane 10%, TVA est
de 5%, total 18,37% sur la C+F (origine Brésil). La réglementation, impose de mettre
le nom de la société sur les sacs de sucre importés. Capacité de production en 24H,
40 Tonnes de biscuits de mer par jour, considéré comme anti diarrhéique, 3 Tonnes
de biscuits sablés, 2 tonnes de gaufrettes, et 1,5 T de chips. 60% de la production
est vendue au local, 40% à l’export (Mali, Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry,
Niger et Burkina Faso) par camions de 30 Tonnes. Le but est d’augmenter les
capacités de production et équilibrer à 50/50. La vente à l’export se fait ex Works.
Pas des coûts de distribution à l’export, sauf 35.000 frais de la déclaration en
douane en HTVA.

       -­‐   Concurrence : deux gros concurrents dont 80% de sa production sont
             exportés.
       -­‐   Pour les biscuits : Les arômes (vanille, caramel de France société Niel situé à
             Grasse), graisse végétale (margarine) de Malaisie ou Indonésie.
       -­‐   Importation de semoule de maïs pour les Chips, et arômes des USA.
       -­‐   Les produits chimiques : bicarbonate de soude, d’ammonium, de méta
             bisulfite de sodium et lécithine de soja. Auparavant ces produits étaient
             importés, aujourd’hui, l’installation d’un bureau ORKILA depuis 2 ans favorise
             l’approvisionnement ponctuel et sans obligation de minima de quantité.
       -­‐   Moyenne pondérée en Marge nette : 20%, à cause de la baisse du prix de la
             farine. Pendant 5 ans, la marge nette était de – 4%.
       -­‐   Le biscuit est un produit saisonnier, on note une baisse des volumes de vente
             d’environ 40% durant la Tabaski, la Korité, le ramadan, la saison des
             mangues, tamkharit.
       -­‐   En dehors de ces périodes, on n’arrive pas à satisfaire la demande. Au
             Sénégal, Le mari donne la dépense quotidienne et non pas mensuelle, et a le
             devoir de nourrir sa famille. Le besoin de micro dose est le besoin du pouvoir
             d’achat, mais aussi d’hygiène. On a industrialisé la micro dose, la seule
             chose qu’ils achètent pour tout le mois c’est le sac de riz.
       -­‐   En terme d’investissement sur un équipement d’une nouvelle ligne de
             biscuiterie avec 4 ensacheuses, il faut compter un amortissement allant sur
             trois années.
       -­‐   Les menaces se situent au niveau de la dépendance des locaux (sénégalais),
             et le blé tendre est côté en bourse, donc valeur refuge. Il faut noter que 80%
             des ventes se paient cash, très peu de crédit.

	
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C         LA LAITERIE – LAIT EN POUDRE – LAIT FRAIS
Au Sénégal, la chaine de froid n’est pas développée, ni adaptée. Tous les
boutiquiers n’ont pas de frigidaire, et si ils en ont, quand ils ferment en fin de journée,
ils l’éteignent, d’où une fabrication des produits secs et un développement depuis
trois ans, à savoir, un reconditionnement de lait en poudre. A l’importation, pour ceux
qui ont voulu dévoiler, deux noms ont été cité : LACTALIS (fabrication LAICRAN) et
FONTERRA (en Australie). A l’achat, le lait végétal coûte 30% moins cher que le lait
animal. Il est certain que beaucoup d’industriels achètent le lait végétal pour la
fabrication des yaourts et rajoutent des arômes pour améliorer le goût. Le secteur du
lait en poudre est très concurrentiel, après le marché du bouillon de cube. Il a atteint
ses limites, car le prix de la matière première est volatile, entre une expédition et une
autre. L’offre mondiale n’arrive pas à satisfaire la demande, donc les prix flambent
provenance Irlande, Nouvelle Zélande, Australie, Argentine. Les pics saisonniers se
situent durant la période des fêtes musulmanes et catholiques, et une baisse en
hivernage (saison des pluies de Juillet à Septembre environ), en raison de la collecte
directe de lait à l’intérieur du pays.
Pour ce qu’il s’agit du segment frais de lait pasteurisé : lait entier, demi-écrémé,
yaourt, lait caillé, thiakry (terme sénégalais du lait écaillé avec une nappe de mil à la
base, khamsa (nouveau produit de lait caillé avec des petites pâtes) et du fromage
frais. Le taux de retour de lait pasteurisé est à hauteur en moyenne de 7%, d’où une
sélection sur la livraison.
Pour ce qu’il s’agit du lait stérilisé : les deux marques les plus connues et vendues :
Candia (franchise depuis 2005) et Bridel, meilleure conservation mais plus chère. En
part de marché, sur le territoire sénégalais, BRIDEL a 49%, CANDIA atteint 25%,
VITALAIT 23%. Les conditionnements sont de 200 ml, 500ml (dernier produit avec
un bon prix pour le consommateur, car moins cher) et 1 L. C’est un marché très
concurrentiel, avec un marketing pour le lait en liquide cher basé sur la santé et le
bien être, un circuit de distribution à 60% pour le traditionnel, et 40% pour les GMS
(Grandes et Moyennes Surfaces).
Un industriel local met en place pour fin de l’année 2014, un nouveau Centre de
Collecte à Fatick (Ouest du Sénégal), pour tester le concept pour la journée de lait,
dans le but à moyen et long terme est de travailler avec les éleveurs sur le lait local,
et acheter 20% de lait avec les sénégalais.. L’objectif serait de recueillir 1500L/jour,
mais il se pose le problème de la qualité, et d’éducation par rapport au mode
d’alimentation du bétail, d’où la nécessité d’avoir des « formateurs » de lait.
D         LE MARCHE DU BOUILLON :
Il faut savoir que le Sénégalais est le premier consommateur au monde du
bouillon, d’où un énorme potentiel. Cependant, c’est un marché extrêmement
concurrentiel, où le client est roi.
Deux segments dans le monde du bouillon :
       a) Les cubes (tablettes) : MAGGI, DOLI, JUMBO. 3 marques principales en
          industrie de transformation qui se concurrencent très fortement sur le
          marché : La tablette apporte du goût et une très légère touche de couleur.

	
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       b) Le segment de la poudre : 50 marques différentes sont référencées. La
          poudre apporte que de la couleur.
Dans le panier de la sénégalaise, quotidiennement, elle achète 3 tablettes et 1 stick
de poudre. Depuis quelques années, le bouillon aromatisé en tablettes a pris la place
du bouillon universel.

Dans la cuisine traditionnelle sénégalaise, cette tablette est primordiale et elle est
introduite dans toute préparation de plat (Thieboudiene) (plat national), yassa, mafé
etc.). Une tablette de 12 gr est vendue à 25 FCFA, et elle est vendue avec un arôme
particulier multi usage. Pour ce qu’il s’agit de la poudre oignon ou épices et tomates,
vendue essentiellement en stick, ce marché représente 30% en volume. Un stick de
15 gr est vendu à 25 FCFA.
Les frais de marketing sur le marché sont très élevés. Le budget annuel d’un des
industriels s’élève à 500 Millions FCFA réparti sur deux campagnes promotionnelles.
Pour démarrer un nouveau produit, il faut compter 1 Milliard FCFA de politique de
marketing pour commencer à avoir 1% du marché.
La vente est en cash, avec un système de distribution de commerciaux et
promoteurs sur les 52 marchés répertoriés à Dakar, sans compter l’intérieur du pays.
La marge nette est environ située à 5%.
Il n’y a pas de ventes saisonnières forcément, une petite baisse durant le ramadan
(carême musulman), c’est un produit stable si il est suivi.
Au niveau de l’informel : de part le passé, tous les résidus de base ont été ramassés
et mis dans des petits sachets en plastiques, vendus en « informel » avec les
étiquettes d’emballage des industriels locaux. Aujourd’hui, tous les résidus de base
ainsi que les emballages sont stockés et , par la suite, avec les agents de l’inspection
d’hygiène, détruits et brûlés.
En conclusion, sur ce produit alimentaire « phare », si un industriel travaille « sous
licence », il ne peut exporter dans la sous-région où le potentiel est à exploiter, d’où
une limitation géographique. L’intérêt du bouillon serait de « créer » son propre
bouillon, en fonction des habitudes alimentaires, et pouvoir l’exporter dans toute la
sous région.
E         LES PATES
D’après les informations requises, au Sénégal, la fabrication des pâtes courtes
(coquillettes, vermicelles, khamsa, torsades) est porteuse. Seuls les spaghetti ne font
pas partis du lot en raison de l’importation sauvage et de l’informel, aucune
compétitivité.
Deux acteurs sur le marché avec le même produit, et le même conditionnement. La
fabrication se fait à partir de l’importation de semoule de blé dur, qui n’étant pas côté
en bourse, fluctue beaucoup moins. Un des deux industriels me cite ses origines
d’importation : Semouleries de Bellevue (importation à 80% à Marseille en France),
et Gallo (en Espagne).

	
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Le potentiel est énorme, car ce développement sur les pâtes s’est fait depuis trois
ans en faisant du door to door, en remplacement du riz. Il s’agit « d’éducation » sur le
consommateur sénégalais. Toutes les ventes se font sur le marché local à hauteur
90% et 10% à l’exportation sur le Mali, en cash pour l’un des industriels, l’autre
donne du crédit. La marge nette se situe à 25%. C’est un produit qui se vend seul,
sans aucune politique de marketing, avec un taux de pénétration du marché à
hauteur de 65%. Cependant, le stockage des matières premières importantes cause
une immobilisation financière lourde. D’autre part, le Sénégalais est un
consommateur très exigeant : il regarde la couleur qui doit être dorée, à défaut, il
n’achète pas.
C’est un marché à fort potentiel de croissance, avec un développement dans la sous
région à l’exportation. Un industriel envisage d’investir dans une 5ème ligne de
production de pâtes courtes, uniquement pour le MALI, car le marché a explosé.
F      LA FARINE
Le marché du SENEGAL : 1300 T/jour : 90% en boulangerie, 5% biscuiterie, 5%,
ménages.
Le produit de base, c’est le blé, non produit au Sénégal, et donc importation.
Provenance France (90%), Amérique du Nord (9%), Argentine –Russie (1%).
Le prix de la farine :85% des prix du blé qui dépend du cours mondial
Importation de 10.000 T de blé. 1 tonne de blé : 1 tonne de farine.
Il existe : farine boulangère – farine biscuitière (– farine composée (plus de son pour
les bouillons cube ) – farine pour animaux et pates.
La qualité de la farine se juge par les pétrisseurs.
En normes européennes : avec 100 kg de farine, on fabrique 420 pains
Au Sénégal, avec 100 kg de farine, on fabrique 650 pains.
Tout dépend de la conservation du pain.
Aujourd’hui, le prix à l’achat est de 220/Euros/T Prix départ, et 33 Euros/T fret. : soit
253 Euros C+F/Dakar.
En Août 2012 : 263 Euros, 2013, même prix, 2006 : 130 Euros
Importation en 2013 : 325.000 Tonnes de blé par GMD, sur tout le Sénégal 493.000
Tonnes.
Avec une tonne de blé : on produit 80% de farine soit 800 kg, et 20% en son pour de
l’alimentation animale.
Jusqu’en Avril 2014 : 4 opérateurs : GMDS (Grands Moulins du Sénégal), Moulin de
Sentenac, FKS, NMA, depuis mai 2014 SEDIMA et OLAM. Donc, une totalité de six
meuneries. Capacité globale de toutes ces industries est de 2.800 Tonnes/jour, soit
le double des besoins du pays.

	
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Exportation faible représentant : 2 à 3%, vers les pays limitrophes Mauritanie,
Guinée Conakry. Le Mali a aujourd’hui 2 moulins, la Gambie construit son moulin. De
plus, les problèmes d’infrastructures routières ne favorisent pas l’exportation, un
problème logistique sous régional.
A l’importation : Droits de Douane 5%, PCI, 2,9% TVA 18%. Sur le nouveau TEC
(Tarif Extérieur Commun) à janvier 2015, afin de favoriser l’industrie locale de la
farine, l’importation de la farine en produit fini sera taxée en Droits de Douane à 35%.
Jusqu’en 2013, les ventes majeures étaient faites par les grossistes pour
destinations clients finaux
       -   Paiement cash : 55%
       -   Paiement crédit à 30 jours date de facture : 45%
Aujourd’hui, GMDS adopte une stratégie en directe, à savoir une vente directe aux
boulangers. Bénéficiant de 19 implantations dans les grandes villes du Sénégal,
avec des dépôts à l’intérieur, GMD met en place dans chaque implantation, un
commercial, un gérant de dépôt, soit de la distribution numérique.
320 clients référencés : CA 85 Milliards, 650 employés,
Part de marché de GMD 57% sur les importations (avant 65%), NMA 13%, FKS
11%, SEDIMA 10%, OLAM 6%, Moulins de Sentenac 3%.
Pas d’informel dans les meuniers, mais informel très puissant dans les clients
(grossistes) cela représente 40 à 50% de la part des boulangers grossistes.
Cette année en vente 258.000 T de farine, avec 45 jours de stock en stockage à quai
sur silos à plat.
Système de fidélisation clientèle :
       -   Ristourne sur le quantitatif lié à l’objectif
       -   Système d’escompte pour être payé en cash.
       -   Qualité de paiement (ristourne complémentaire)
En principe, durant le ramadan, il y a une progression du CA de 20 à 25% en 2013,
en 2014, aucun meunier n’a constaté cette progression de vente. Cela peut être
expliqué car le Ramadan étant tombé début Juillet, la saison des mangues étant
encore d’actualité, la vente du pain peut être amoindrie par l’alimentation de la
mangue, d’où une baisse des ventes.
En 2007, on référençait 1350 boulangeries, En 2014 : 1000 Boulangeries.
Le secteur n’est pas du tout porteur. On annonce un nouveau Meunier à Fin 2014
avec une production de 250 T/jour. La sortie de la production des pâtes alimentaires
est suggérée.
En janvier 2014, le prix du sac de 50 kg de farine était de 20.000 TTC, prix sous
régime d’homologation. Avril 2014 – 18.000 FCFA, prix homologué par l’Etat. En
même temps, l’état a fait diminuer le prix et le poids de la baguette, à savoir, le poids
de la baguette est tombé de 210 gr à 190 gr, avec un prix tombant de 175 F à 150F,
le boulanger perd de l’argent.. Le poids de la baguette étant tombé de 11%.
Forte concurrence, OLAM vend à 13.500 TTC.

	
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