BIVOUAC #02 - ENSA-Marseille

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BIVOUAC #02 - ENSA-Marseille
BIVOUAC #02
Programme du Voyage inaugural
à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille | ENSA•M
Semestre 1 | Année universitaire 2019-2020

Les 4,5 et 6 septembre 2019
De Port-de-Bouc à Saint-Chamas

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Un voyage organisé en partenariat avec le programme ​Nature For City Life​,
porté par la Région PACA & le Bureau des guides du GR2013

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BIVOUAC #02 - ENSA-Marseille
BIVOUAC #02
Le voyage des étudiants de première année,
les 04, 05 & 06 septembre 2019.
ENSA•M

          “On peut toujours penser que le projet se fait derrière un écran en tapotant
frénétiquement sur une pauvre petite souris qui ne nous a rien fait, on peut aussi penser qu’elle
se fait autour d’une table entourée d’une myriade de gens compétents et influents. Que nenni !
L’architecture se fait avec ses pieds. Il faut arpenter, marcher, s’arrêter, prendre le temps de
regarder.
L’architecture se fait d’abord avec les pieds pour voir par où passe la lumière et ressentir
l’épaisseur des ombres, pour sentir ce qui est haut, ce qui ne l’est pas.
L’architecture se fait avec les pieds pour comprendre ce qui est grand, ce qui est vaste ou trop
étroit, ce qui est corrosif, érosif, doux ou violent.
L’architecture se fait aussi avec les autres pour se comprendre, apprécier, se compléter et
partager.
L’architecture se fait en prenant le temps de capter les particules de ce qui compose nos
paysages pour en faire la beauté. Parce que le paradis existe, il n’est pas ce concept
“Disneyien“ d’un monde qui n’existe pas. Le paradis est là, partout, tout le temps, et surtout juste
à côté, il est dans chacune de ces choses que nous appelons la beauté.
L’architecture c’est juste ça : fabriquer des petits bouts de paradis. “

_Matthieu Poitevin
Architecte, enseignant à l’ENSA•M.

Pour ouvrir cette première année à l’école d’architecture, nous vous invitons à partir à la
découverte du territoire en marchant plusieurs jours sur des séquences du sentier métropolitain.
Cette école buissonnière sera animée par les enseignants des différentes disciplines de l’école,
accompagnés du Bureau des Guides du GR2013 et de commentateurs invités.

À l’issue de cette exploration, chaque groupe présentera à l’ensemble de la promotion un récit
du territoire arpenté, en utilisant divers outils de représentation : croquis, relevés, photos, vidéos,
enregistrements sonores, entretiens, …
La somme de ces reportages - partagés sous des formes variées d’installations - constituera le
grand récit d’un territoire qui sera le support des projets pour le semestre.

Deux marches sont proposées:
L’une sur deux journées avec l’ensemble de la promotion (nuit comprise), l’autre d’une journée
permettant la visite des différents sites de projet des exercices du premier semestre.

Ce voyage est conçu par les enseignants de première année de l’ENSA•M.
Il est organisé par le Bureau des guides dans le cadre du programme européen Nature For City Life.

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BIVOUAC #02 - ENSA-Marseille
BIVOUAC | du mercredi 04 au jeudi 05 Septembre 2018

Une grande marche collective avec l’ensemble des étudiants de la promotion, menée par des guides du
Bureau des Guides du GR2013, accompagnés des enseignants de l’école.
Ce voyage à pied de deux jours à travers la métropole nous fera partir de la Gare de Marseille
Saint-Charles par le train de la côte Bleue, pour y revenir deux jours plus tard en passant par le nord de
l’Etang-de-Berre.

De la gare de Port-de-Bouc à Istres,
nous parcourerons les rives du Golfe de Fos, du canal du Rhône à Marseille, les étangs de Cittis, de
Lavalduc, d’Engrenier et de Pourra.

De Istres à la gare de Saint-Chamas:
nous longerons les rives de l’étang-de-Berre, la plage de la Romaniquette et l’étang de l’Olivier, avant de
monter le mont Saint-Etienne pour redescendre vers le parc de la Poudrerie de Saint-Chamas.

Plusieurs stations seront organisées tout au long de ces parcours qui nous permettront d’organiser des
lectures de paysages et d’aborder avec l’ensemble du groupe d’étudiants les thématiques envisagées
dans le cadre du programme Nature For City Life:

    -   l’observation et la découverte du milieu lagunaire et l’aménagement de ses rives,
    -   l’observation et la découverte des étangs d’eau saumâtre, les enjeux de leur conservation,
    -   le déploiement des ouvrages du canal de Craponne et la qualité du réseau hydraulique de la
        Crau, leurs bénéfices environnementaux et les enjeux de leur conservation,
    -   l’observation de la qualité des parcs et des massifs arborés et leur intégration aux projets
        d’aménagements,
    -   les enjeux de leur gestion et de leur protection mais également du maintien de ces continuités en
        milieux urbains.

INFORMATIONS PRATIQUES

Deux jours de marche à pied, comprenant une nuit de bivouac sous tente.

Jour 1 : mercredi 04 septembre, marche de 15 km environ entre la gare de Port-de-Bouc et le CEC des
Heures Claires (Istres).

Jour 2 : vendredi 06 septembre, marche de 15 km environ entre le CEC des Heures Claires et la gare de
Saint-Chamas.

Nombre de participants : l’ensemble des étudiants de la promotion accompagnés de certains de leurs
enseignants des différentes disciplines (Projet, Construction, Arts-Plastiques,...), soit 240 personnes.

Les journées de marche sont encadrées par 3 Guides du Bureau des guides du GR2013 :

    -   Nicolas Mémain, urbaniste gonzo et montreur d’ours en béton.
    -   Dalila Ladjal & Stéphane Brisset, artistes, marcheurs, cueilleurs et membres du collectif SAFI.

Le collectif YesWeCamp, les association des étudiants de l’école et l’équipe administrative de l’ENSA-M
seront associés à la préparation de ce voyage, conçu et organisé par le Bureau des guides du GR2013.

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MATÉRIEL À PRÉVOIR

Dans la journée :
   - son eau et son pique-nique du jour 1
   - matériel de reportage (appareil photo, carnet de dessin, …)
   - vêtements appropriés à la météo, protection solaire et chapeau
   - chaussures de marche (à semelle épaisse)

Pour le soir (transport du matériel pris en charge par le Bureau des Guides) :
   - duvet et tapis de sol confortable
   - lampe de poche
   - vêtements de rechange (vêtement chaud le soir)
   - nécessaire de toilette (répulsif anti-moustique)
   - un sac en plastique pour rassembler votre matériel (type sac poubelle noir de 130L avec anse de
        fermeture)

REPAS

Les organisateurs demanderont une participation des étudiants aux repas: en apportant un pique-nique le
premier jour et en participant à l’élaboration de certains repas lors du voyage.

TRANSPORTS

Les organisateurs demandent à chaque étudiant d’acheter à l’avance une carte de réduction ZOU!
Elle servira tout au long de l’année pour les déplacements sur les sites hors de l’école et dans tout le
territoire de la métropole.

Informations :
https://www.ter.sncf.com/sud-provence-alpes-cote-d-azur/offres/cartes-abonnements/zou-50-75

INSCRIPTIONS
Les organisateurs demanderont une participation financière des étudiants. L’inscription est obligatoire et le
règlement des frais de transports (les repas étant pris en charge par l’ENSA-M) se fera via le site
HelloAsso.

Tous les détails et les modalités d’inscription seront communiquées en amphithéâtre le lundi 02 Juillet:
l’adresse d’inscription, le montant des frais d’inscription ainsi que le programme complet du voyage avec
les heures et les lieux de rendez-vous.

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VISITES DE SITE | vendredi 06 Septembre

Cette journée est dédiée à la visite des sites des différents exercices de projet du 1er semestre.

Chacune de ces marches d’une journée sera menée par un guide du GR2013, accompagné des
enseignants du projet (un groupe de 42 personnes).
Les déplacements dans la métropole se feront en transport collectif et les parcours et les choix des sites
se feront à partir des gares.
La découverte de ces sites sera l’occasion de s’interroger sur la place des infrastructures vertes dans le
développement de nos aires urbaines et la nécessité de leur gestion raisonnée à l’heure du réchauffement
climatique.
Chaque groupe sera chargé d’effectuer un reportage portant sur la découverte de ces sites.
Les relevés seront réalisés par les étudiants lors de cette journée et l’enquête documentaire se poursuivra
au cours d’une séance en atelier.

LISTE DES SITES (GROUPES DE PROJET)

    ‒   Groupe A: depuis la gare de ​Pas-de-Lanciers à travers les collines (Marignane),
        guide: Alexandre Lucas, architecte
    –   Groupe B: depuis la gare de Gardanne vers les crassiers (Gardanne)
        guide: Julie de Muer, productrice sonore
    –   Groupe C: depuis la gare d'Aubagne vers la Plaine de ​Beaudinard (​Aubagne​)
        guide: Clémentine Henriot, paysagiste
    –   Groupe D: depuis la gare de Port-de-Bouc vers le Chenal de Caronte (​Port-de-Bouc)
        guide: Nicolas Mémain, urbaniste grand pied
    –   Groupe E: depuis la gare Sainte-Marthe vers la ZAC ​Sainte Marthe (​Marseille​).
        guides: SAFI, artistes, marcheurs, cueilleurs

Chaque site donnera lieu à une exploration avec les guides et les enseignants, qui sera traduite par la
réalisation d’un carnet d’observations comportant des documents d’enquête et des relevés .

Les thématiques envisagées dans le cadre du programme N       ​ ature For City Life​ seront inclus à leur
enquête et à leurs relevés sur les différents sites avec (entre autres) :
    - l’observation de la présence des infrastructures vertes en milieux urbains,
    - la reconnaissance de la qualité des milieux naturels traversés,
    - l'expérience des continuités écologiques et des ruptures potentielles,
    - la mesure des différents niveaux de densité des espaces bâtis.

INFORMATIONS PRATIQUES

Marche de 15 à 20 km selon les groupes (marche non sportive).

À emporter :
   - Eau et pique-nique,
   - Vêtements appropriés à la météo, protection solaire et chapeau,
   - Chaussures de marche (à semelle épaisse).
Matériel à prévoir :
   - Smartphone (appareil photographique, enregistreur,…),
   - Appareil photographique,
   - Carnet à dessin​.

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CALENDRIER PÉDAGOGIQUE

Temps 1_ LES EXCURSIONS (semaine intensive) ​_ explorer et restituer

Accompagné du Bureau des Guides du GR2013 - d’enseignants des différentes disciplines de
l’école et de commentateurs invités - les étudiants partiront à la découverte du territoire en
marchant plusieurs jours sur des séquences du sentier métropolitain. A l’issue de cette
exploration, chaque groupe présentera à l’ensemble de la promotion un récit du territoire
arpenté, en utilisant divers outils de représentation : croquis, relevé, photos, vidéos,
enregistrements sonores, entretiens,… La somme de ces récits, partagés sous formes
d’installations, constituera le grand récit d’un territoire qui sera le support des projets pour le
semestre.

Cours introductif animé par Alexandre Field, invité: le Bureau des guides et le Cercle des marcheurs.
Nombre d’heures : 32h, 3 séances d’encadrement, 1 séance de rendu.

Temps 2_ LES AMÉNITÉS​ - petits aménagements dans le territoire

L’exercice propose de travailler sur la conception d’aménagements permettant de s’abriter, voir,
franchir (etc.), destinés aux randonneurs du GR2013. Après l’arpentage des terrains de projet,
l’exercice posera les questions de l’inscription d’un objet architectural de petite échelle dans un
territoire plus vaste, de sa mise en œuvre, de sa résonnance paysagère et locale, en s’attachant
aux caractéristiques singulières d’un lieu. Partir de l’analyse sensible des composants simples
d’un territoire comme le vent, l’orientation, la pente, les vues (etc.), construire et formaliser une
démarche de projet, questionner les notions de confort et d’ergonomie d’un espace feront partie
des objectifs de l’exercice. Cette relation de l’architecture face à un paysage, sera l’occasion de
découvrir de nouvelles expériences ​spatiales ​au travers d’un objet territorial rudimentaire et
contemplatif.

Cours introductif animé par Balthasar Sieverts, invité : Abraham Poincheval.
Nombre d’heures : 24 heures, 2 séances d’encadrement, 1 séance de rendu.

Temps 3_ LES INSTALLATIONS​ - du poème au lieu

L’exercice propose de s’inspirer d’un récit du territoire (un poème, un conte) pour concevoir un
lieu de mémoire et de recueillement dans un site dont les étudiants auront conservé le souvenir.
Il s’agira de partir d’une abstraction pour arriver à une forme construite au moyen de
manipulations (croquis, collages, maquettes, etc.). Ce projet convoque un travail sur la lumière,
la composition, les volumes et les cadrages. Il sera envisagé comme un exercice en loge puis
sera complété et mis en forme pour être présenté devant les enseignants.

Cours introductif animé par Mathieu Poitevin​,​ invité : Julien Blaine artiste & poète
Nombre d’heures : 16 heures, 2 séances d’encadrement, 1 séance de rendu.

Temps 4_ UN CHAPITEAU​ - un lieu démontable de rassemblement et de représentation,

Le cirque existe depuis 3000 ans, mais au 18​ème​ siècle seulement on lui a attribué des
dimensions de piste pour les numéros équestres. L’exercice aura pour objet la conception d’une
structure en toile permettant à un groupe de se rassembler en vue d’une réunion et d’un

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spectacle. Le chapiteau, architecture nomade par définition, est envisagé ici pour sa capacité à
requalifier un lieu une fois monté. Ces constructions éphémères ont la faculté de transformer
pour un temps la perception d’un site, d’en révéler certains aspects voire de le modifier à tout
jamais. Le chapiteau pose la question de la temporalité de l’acte de construire.
Avec le chapiteau, il sera demandé un campement pour les techniciens, les caravanes des
artistes, ainsi que l’aménagement d’un lieu de convivialité.

Cours introductif animé par Matthieu Poitevin, invité : Patrick Bouchain.
Nombre d’heures : 24 heures, 2 séances d’encadrement, 1 séance de rendu.

Temps 5_ LES CABANONS​ - un hameau de refuges pour randonneurs

L’exercice a pour but d’explorer le GR2013 pour y trouver un lieu où les hospitalités puissent se
matérialiser en un hameau de cabanons-refuges. Ce sera le prétexte pour : choisir
collectivement un lieu d’implantation, expérimenter individuellement une fore d’habitat
élémentaire, négocier en petits groupes les relations de voisinage et de mitoyennetés dans les
interstices des espaces partagés.

Cours introductif animé par Balthasar Sieverts, invité : Olivier Bedu, architecte et artiste.
Nombre d’heures : 40 heures, 4 séances d’encadrement et 1 séance de rendu.

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ill. Le tracé du Sentier Métropolitain
                                                   GR2013

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LE GR2013
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Le GR2013 est un sentier de grande randonnée de 365 km qui parcourt l’aire métropolitaine de
Marseille. Il a été conçu et tracé avec des “artistes-marcheurs“ et dessine un grand 8 à l’échelle
du département des Bouches du Rhône.

Imaginé et balisé à l’occasion de Marseille-Provence capitale européenne de la culture en 2013,
il est aussi un projet durable qui invite à observer, explorer, apprendre, raconter pour finalement
mieux habiter un territoire. C’est un espace public qui trace une continuité physique et narrative
dans l’espace métropolitain, permettant une circulation inédite des habitants et des visiteurs à
travers 38 communes, sur un territoire de 3000 km​2​.

Le GR2013, est le fruit d’une collaboration entre de nombreux acteurs (associations de
randonnées, communes, département, artistes, habitants, chercheurs, etc.).

LE BUREAU DES GUIDES

Le Bureau des guides du GR2013 s’est fondé après la capitale culturelle pour porter et animer
une pratique culturelle sur le sentier de randonnée, une culture métropolitaine fondée sur la
rencontre avec ce et ceux qui font et qui vivent ces paysages. Il réunit des artistes-marcheurs et
de nombreux collectifs d’architectes et artistes-constructeurs qui développent une relation
sensible au territoire.

Le Bureau des guides est l’animateur des complicités entre les différents acteurs du GR2013
(collectivités, fédération et clubs de randonnées pédestres, associations, artistes, acteurs
touristiques et culturels, …).

Les artistes-marcheurs, ce sont : Nicolas Mémain, Hendrik Sturm, Christine Breton, Dalila
Ladjal, Stéphane Brisset, Geoffroy Mathieu et l’ OPP-GR2013, Christophe Galatry, Mathias
Poisson.​ ​Les collectifs d’artistes, d’habitants et d’architectes constructeurs ce sont : le Cabanon
Vertical, le collectif ETC, Yes We Camp, le collectif SAFI, Par Ce Passage Infranchi, la Folie
Kilomètre, les Pas Perdus, Hôtel du Nord.

NATURE FOR CITY LIFE

Le projet ​Nature 4 City Life​ est un projet coordonné par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur,
avec la ville de Marseille, la métropole Aix-Marseille Provence, la métropole Toulon Provence
Méditerranée, la métropole Nice Côte d’Azur, Air Paca, le Laboratoire Ecologie Population
Développement (université AMU), le Bureau des guides du GR2013.

En transposant la pratique de la grande randonnée dans nos territoires métropolitains, les
Sentiers Métropolitains invitent à découvrir nos villes comme de vastes territoires naturels, en
prêtant attention aux relations entre le bâti et le site – végétal, minéral, pédologie,
hydrographie…
Répondant à la nécessité, dans un contexte de changement climatique, de mieux intégrer la
nature dans le projet urbain et de comprendre la place de nos villes dans la biosphère, le projet
Nature 4 City Life​ mené par la Région Provence Alpes Côte d’Azur, associe pendant 5 ans de
nombreux partenaires pour un vaste programme de sensibilisation et de formation des habitants,
des aménageurs, des service et des élus.

1
    ​WWW.GR2013.FR
                                                                                                  9/5
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TEMPS 1, SEMAINE INTENSIVE
LES EXCURSIONS _ EXPLORER ET RESTITUER

LE CARNET D’OBSERVATIONS

Extraits d’un reportage réalisé par un groupe d’étudiants de première année lors de leur visite de
sites de projet : une journée de marche entre la Gare d’Aix-TGV (Aix-en-Provence) et la gare de
Pas-des-Lanciers (Saint-Victoret).

Au fil de la marche les paysages et les lieux seront observés puis décrits en assemblant des
matériaux variés : extraits d’articles de presse, citations de textes d’auteurs, retranscription
d’interview, relevés cartographiques et photographiques, montage photographiques et dessins.

Une notice bibliographique est annexée à ce catalogue de documents.

                                                                                              10 / 5
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Ill.1 : Le plateau de l’Arbois.
                                   Crédits photo : Guillaume Maison, étudiant de S1

                                                                                      11 / 5
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Le plateau de l’Arbois et le camp militaire de Calas.

             Le plateau de l’Arbois, enchâssé entre Marseille, Aix-en-Provence et l’étang de
             Berre est un ensemble de plaines, de massifs, de cuestas et de collines qui forment
             une superficie de plus de 150 km². Le territoire est principalement composé de
             garrigue, de chênes, d’argile rouge et également de pinèdes et de falaises
             calcaires. Le relief du plateau culmine jusqu’à 270m d’altitude ce qui offre de
             nombreux points de vue panoramiques principalement sur l’étang de Berre. Il est
             notamment traversé par la route départementale D9 qui relie Vitrolles à Aix. Ce
             plateau naturel n’accueille pas d’activités particulières comme l’industrie ou
             l’agriculture. Telle une zone blanche de la région, ce territoire possède une
             ambiance particulière par son histoire et ses fonctions.

             En effet, le plateau de l’Arbois a été le théâtre d’un évènement incongru après la
             Seconde Guerre Mondiale : l’aménagement d’un camp de transit par l’armée
             américaine. Du nom de «Calas staging aera», ce camp militaire accueillait les
             soldats américains ayant participé à la Libération et attendant leur transfert vers
             les États-Unis ou le Pacifique. Il faisait également office de camp de prisonniers
             allemands avec environ 35 000 hommes. Avec une capacité d’hébergement de 100
             000 individus, ce lieu aura accueilli environ deux millions d’hommes de septembre
             1944 à janvier 1946. Fonctionnant comme une ville, le camp possédait un hôpital,
             des infirmeries ainsi que des théâtres, un cinéma, des bars afin de divertir les
             soldats. Certaines anecdotes racontent d’ailleurs que Marlène Dietrich serait venu
             chanter ici.

             De ce camp, il ne reste aujourd’hui que très peu de traces, quelques fondations en
             bétons pour accueillir des tentes ou des constructions en bois et également des
             poteaux électriques.

             _
             extrait d’un texte des étudiants.

                                                                                                   12 / 5
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Ill.2 : Le centre d'entraînement des pompiers de l’Arbois.
                                       Crédits photo : Clémence Melly, étudiante S1

                                                                                            13 / 5
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Les faces cachés du plateau.

             Le plateau de l’Arbois, c’est également un territoire peu glorieux. Malgré
             l’inauguration d’un parc de 800 hectares par le conseil départemental en avril
             2016 et le classement de « site pittoresque » pour le massif de l’Arbois en avril
             2017, le plateau subit de nombreuses dégradations et incivilités.

             En effet, de par sa position à la fois enclavée entre trois bassins de populations et
             en périphérie de ces zones, le plateau de l’Arbois sert de décharge sauvage,
             particulièrement aux entreprises qui ne peuvent payer les déchèteries privées.
             Malgré des opérations de nettoyage par les collectivités, les déchets atteignent
             parfois trois mètres de hauteur.

             Bien qu’ils furent expulsés à de nombreuses reprises, des camps de Roms
             s’installent également sur le plateau de l’Arbois, les collectivités locales n’ayant
             pas organisé d’espace à leur disposition ailleurs. Avec la décharge sauvage et les
             camps de Roms, le plateau de l’Arbois apparaît comme une zone de stockage de ce
             que la métropole refuse de voir. Ce sont ces fonctions officieuses et dissimulées qui
             donnent au territoire son caractère désaffecté et négligé.

             C’est également dans ce décor qu’est inauguré en 2008 le plateau technique de
             l’école nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers. Ce centre
             d’entraînement est pour le moins insolite puisqu’il s’agit d’une véritable ville
             fantôme avec également un tronçon d’autoroute fictif construit sur 23 hectares de
             terrain. Tout y a été aménagé de manière a simuler le milieu urbain à différentes
             échelles (façade, pavillon, immeuble, quartier) afin de permettre une variété de
             scénarios d’entraînement pour les pompiers.

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Ill. 3 : Vue aérienne de l’Incendie du 2016.
                                           Crédits photo : droits réservés

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Incendies dans les Bouches-du-Rhône : «Les feux sont maîtrisés» selon les
             pompiers.

             Les incendies qui ont ravagé 3 300 hectares de garrigue dans le secteur de
             Fos-sur-Mer et de Vitrolles sont «maîtrisés» selon le Service d’Incendie et de
             Secours (SDIS) des Bouches-du-Rhône.

             Au total, près de 2500 pompiers ont été engagés sur ces sinistres dont 650 renforts
             extradépartementaux. 500 véhicules de secours de tous types ont été mobilisés,
             avec l’appui de cinq Canadair (dont deux proviennent de Corse), trois Trackers,
             un Dash8, un hélicoptère Bombardiers d’eau, un hélicoptère de commandement et
             un avion d’aéro-surveillance précise la préfecture des Bouches-du-Rhône.

             Sur l’origine de ces multiples feux, la piste accidentelle semble pour l’instant
             privilégiée d’après le colonel Grégory Allione, mais ce sera évidemment à
             l’enquête de le confirmer ou de l’infirmer. D’après la préfecture, c’est la commune
             de Vitrolles qui paie le plus lourd tribu avec 1 600 hectares brûlés. On en relève
             730 aux Pennes-Mirabeau, 150 à Rognac, 20 à Aix-en-Provence et deux à Cabriès.
             Loïc Gachon, le maire de Vitrolles déclare sur France Bleu Provence que «la
             situation est en train de se calmer. Mais je suis inquiet car ce n’est pas terminé.
             Après une journée et une soirée de lutte, c’est un matin de cendres» réagit le maire
             de Vitrolles qui indique qu’une école aurait été partiellement détruite.

             De 20 à 25 maisons ont brûlé ainsi que des véhicules. Dans cinq quartiers, les
             habitants sont restés confinés chez eux. Le nuage de cet incendie était visible
             au-dessus de Marseille et plusieurs dizaines de kilomètres alentours mercredi soir.

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             Thibault Maisonneuve, France Bleu Provence, 2016

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Ill. 4 : le tracé du GR2013, avant et après l’incendie
                                     crédits photo : Claire Teyssedre, étudiante de S1,
                                   Geoffroy Mathieu & Bertrand Stofleth / OPP-GR2013

                                                                                            17 / 5
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Ill. 5 : Relevés cartographiques du site choisi,
                                               à Vitrolles, le long du GR2013.
                                   Crédits: travail collectif, étudiants de S1, Groupe D.

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ill. 6 : le Stadium de Vitrolles,
                                         Rudy Ricciotti architecte
                                   Crédits photo : Lisa Ricciotti, 2017.

                                                                           19 / 5
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“Le Stadium de Vitrolles ou le bunker nu sur une coulée de bauxite rouge

             La salle de rock de Vitrolles est en béton noir, monolithe, opaque, massif, primitif,
             coulé en oeuvre et d’un seul bloc... Entier. Le programme : hand, boxe, rock versus
             option chant des cigales. Violence.

             Ici ce n’est pas la campagne. C’est un site archéologique industriel. La coulée de
             bauxite, c’est l’acidité, la pollution ; « cette mare, tu tombes dedans tu meurs ! »
             ici, ce n’est pas le bocage du dix-neuvième, mais la beauté d’un site industriel
             abandonné, pollué. Ce n’est pas une cathédrale, mais un acte profondément
             profane. Pourtant les Tunisiens du chantier, me disaient : « c’est la Kaaba »

             La finition est inexistante : murs portant les traces du décoffrage, crête du bâtiment
             mal frangée, entrée en forme d’accès à un abri anti-aérien qu’on croirait ouverte à
             l’explosif. Une observation plus précise du bâtiment signale des micro-ouvertures
             de forme triangulaire bombardées sur ses faces latérales, comme les impacts
             d’obus. La nuit, elles s’éclairent de rouge, du rouge qui est aussi la couleur de la
             terre environnant le Stadium.

             D’un côté, à même de trouver dans le bunker un lieu à sa mesure, la culture jeune,
             mix de street ballers, de breakdancers, de ravers et d’auditeurs de concerts pop.
             De l’autre, calibrée à la baisse perpétuelle par la TV, celle de propriétaires middle
             class et de retraités localement portés en nombre sur le néofascisme, et qui éliront
             bientôt pour maire de Vitrolles un cacique de l’extrême-droite française. Evocateur
             de cette atmosphère tendue, le bunker choisit son camp sans biaiser. Zone de
             confinement sanitaire contre ces maladies que représentent la peur de l’autre, la
             frilosité culturelle et la régression politique, il est tout à la fois sanctuaire et
             réserve.“

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             Rudy Ricciotti, Pièce à conviction, les interviews vitriol d’un sudiste, page 61.
             CODEX, L’architecture selon Rudy Ricciotti par Paul Ardenne 2004, page 106, 108, 110.
             Interview, 1994.

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