BRANCHÉ SUR L'AVENIR - NUMÉRO 1 AVRIL 2018

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BRANCHÉ SUR L'AVENIR - NUMÉRO 1 AVRIL 2018
NUMÉRO 1
JOURNAL SGET
          JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE
                                                                                            AVRIL 2018

                                                                               BRANCHÉ SUR L’AVENIR

         Défense                                                    National
         nationale                                                  Defence
BRANCHÉ SUR L'AVENIR - NUMÉRO 1 AVRIL 2018
DANS LE PROCHAIN NUMÉRO

     Des essais intensifs démontrent que la grue
        du VATA est prête à soulever le bloc
             d’alimentation du VBL 6.0
  Il y avait des bonnes et des mauvaises nouvelles lors des essais de deux jours effectués avec la grue du
véhicule d’appui tactique – ajustage ( VATA) à la BFC Petawawa. Les résultats ont indiqué que le VATA était
   tout à fait capable d’enlever et d’installer le bloc d’alimentation du VBL 6.0 – comme il le faisait pour
 le bloc d’alimentation et la tourelle du VBL III. Cependant, plusieurs anomalies ont été découvertes en
tentant de soulever la tourelle du VBL 6.0. On a alors décidé de ne pas poursuivre cette option. Le major
Rob Cummings, l’ancien gestionnaire du soutien logistique intégré des véhicules blindés légers chenillés
    ( VBLC), a préparé un rapport détaillé sur les essais (photo ci-dessus) et son article sera publié dans
                                   le prochain numéro du Journal du SGET.
BRANCHÉ SUR L'AVENIR - NUMÉRO 1 AVRIL 2018
JOURNAL SGET
                                        JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE

                                        COMMENTAIRES DU DIRECTEUR GÉNÉRAL
                                        Le Journal du SGET a pour mandat de contribuer de manière importante à des
                                        discussions éclairées dans un environnement en constante évolution
                                        par le bgén A.T. Benson........................................................................................................... 2
   Directeur général
Gestion du programme
d’équipement terrestre                  INNOVATIONS
       Brigadier général                S’adapter aux opérations dispersées : le Système de gestion de l’équipement
          A.T. Benson                   terrestre dans l’environnement opérationnel futur
                                        par le col Robert Dundon........................................................................................................ 3

Comité de rédaction
Maj Nathalie Bullliard                  ARTICLES
Coordonnatrice du Corps                 Le point sur le Projet de prolongation de la durée de vie du Système de soutien
du GEMRC                                du commandement de la Force terrestre (PV SSCFT)
Adjuc Marthy Walhin                     par Mike Voisine, Kris Hatashita et Jan Francki..................................................................... 8
Sergent-Major du Corps du GEMRC         Innovation en troisième ligne : l’impression 3D – 202e Dépôt d’ateliers
M. Ian Mack,                            par le lt Spenser Hui.............................................................................................................. 11
Coordonateur du programme LEPM
                                        Entretenir une bête compliquée : LdSH(RC) et le char de combat principal Leopard 2
Envoyer articles et                     par l’adj Steve Eddy............................................................................................................... 13
commentaires à :
DND.RCEME-GEMRC.MDN@                    Qualification des techniciens des matériaux de l’Armée pour effectuer des
forces.gc.ca                            tests non destructifs sur le terrain
                                        par Bruce Winsor................................................................................................................... 15
Coordonnateur à
la rédaction                            Véhicules blindés tactiques de patrouille ( VBTP) – Le projet va bon train
Tom Douglas                             par le maj Rick Cormier........................................................................................................ 18
thomasmdouglas@gmail.com                Un officier supérieur du GEMRC rend visite à l’atelier d’entretien de Cold Lake
Tel. (289) 837-3168                     par le cpl Sean Jenkins SR...................................................................................................... 22
Rédacteur associé
Brian McCullough
                                                                        Des militaires du 12e Régiment blindé du Canada prennent la mesure des dégâts
Conception graphique                                                    causés par les crues pour renseigner les autorités locales dans le cadre de
et gestion de projet                                                    l’opération LENTUS 17 à Gatineau (Québec) le 9 mai 2017.
d2k Graphisme & Web
                                                                        Crédit photo : cpl Gabrielle DesRochers, Caméra de combat des
www.d2k.ca | Tel. (819) 771-5710                                        Forces canadiennes.

Le Journal du SGET est une publication non officielle des Forces armées canadiennes publiée par le directeur général de la
Gestion du programme d’équipement terrestre (DGGPET). Le contenu de chaque article présente les points de vue des
auteurs et ne représente pas nécessairement une politique ou une opinion officielle. On peut consulter les versions numériques
de ce numéro au http://collaboration-materiel.forces.mil.ca/sites/LEMSPolicy/LEMS_Journal/Forms/AllItems.aspx. À moins
d’indication contraire, les articles de la présente publication peuvent être reproduits. Nous vous serions reconnaissants
de faire mention d’une référence adéquate et de nous envoyer copie de courtoisie des documents reproduits.
Numéro ISSN : 2561-5874 version bilingue imprimée
BRANCHÉ SUR L'AVENIR - NUMÉRO 1 AVRIL 2018
COMMENTAIRES DU DIRECTEUR GÉNÉRAL
                                                    Le Journal du SGET a pour
                                                    mandat de contribuer de manière
                                                    importante à des discussions
                                                    éclairées dans un environnement
                                                    en constante évolution
                                                    Par le bgén A.T. Benson

                                             canadiennes et de notre fonction             J’espère également que les articles
                                             publique hautement qualifiées, tout          publiés dans ce journal nous aideront
                                             en veillant à ce que nous demeurions         à mieux comprendre le soutien sous-

E
                                             pertinents et réactifs en nous adaptant      jacent que nous accordons aux Forces
        n tant que directeur général         et en évoluant constamment, alors que        armées canadiennes, aux intérêts
        de la Gestion du programme           notre vision pour les deux prochaines        fondamentaux de la population
        d’équipement terrestre, je suis      décennies porte sur la Protection,           canadienne et aux investissements
très fier et heureux de souhaiter la bien-   Sécurité, Engagement.                        du gouvernement pour accroître la
venue aux lecteurs à l’occasion de ce pre-                                                capacité d’appuyer les engagements
mier numéro du Journal du Système de         J’espère que les articles publiés dans       du Canada à l’égard de la paix et de
gestion de l’équipement terrestre (SGET).    ce journal nous aideront à mieux             la sécurité mondiales.
Comme nous vivons dans un environ-           comprendre les réalisations, les rôles
nement économique, technologique et          et le degré d’expertise de nos commu-        Puisse le Journal du SGET servir
mondial en constante évolution, j’espère     nautés de professionnels qui travaillent     de plateforme pour l’amélioration
que ce journal contribuera de manière        en collaboration et avec diligence pour      des cycles de vie de notre équipement
importante à tenir des discussions           appuyer efficacement le cycle de vie         terrestre, en nous renforçant dans
éclairées au sujet du soutien accordé à      de notre équipement terrestre. Je crois      nos rôles actuels et à venir, en tant
l’équipement de génie terrestre qui se       que nous avons beaucoup à apprendre          que membres et dirigeants de cette
rattache aux questions de sécurité et        les uns des autres et que nous pouvons       grande institution.
de défense au Canada et à l’étranger.        tous profiter du Journal du SGET en
                                             échangeant des idées novatrices, des         Je souhaite beaucoup de succès et
Bien évidemment, la principale priorité      intérêts communs, des pratiques exem-        de prospérité au Journal du SGET
du Journal du SGET est de servir de          plaires et des connaissances acquises,       et je suis impatient de lire les
plateforme de formation professionnelle      afin de positionner notre effectif et nos    prochains numéros.
et de favoriser le perfectionnement          dirigeants pour relever les défis à venir.
des membres de nos Forces armées

                FAITES PART DE VOS IDÉES ET DE VOS EXPÉRIENCES
   Le Journal du SGET constitue un forum où vous pouvez proposer des idées, formuler des commentaires sur les articles
  actuels ou passés, et faire part d’expériences connexes. Si vous souhaitez vous joindre à la discussion en cours,
veuillez envoyer un article, vos commentaires ou de la rétroaction à l’adresse +LEMS Journal SGET@ADM(Mat) DLEPS@Ottawa-Hull.

  2       JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE | Numéro 1, avril 2018
BRANCHÉ SUR L'AVENIR - NUMÉRO 1 AVRIL 2018
S’adapter aux opérations dispersées : le Système
de gestion de l’équipement terrestre dans
l’environnement opérationnel futur
Par le col Robert Dundon

NOTE DE LA RÉDACTION : Les commentaires exprimés dans ce texte reflètent uniquement l’opinion de l’auteur.
Ce document n’est pas une doctrine et n’a pas été approuvé par la haute direction du SGET, ni par la haute direction du
Corps du GEMRC. Il vise à faire réfléchir et susciter une discussion sur la façon dont les réparations sont effectuées dans
un cadre d’opérations adaptables et dispersées.

L     ’armée planifie publier un
      document stratégique intitulé
      Close Engagement: Land Power
in an Age of Uncertainty – le concept-
cadre des opérations de l’Armée de
                                           imaginer, mais de nombreuses
                                           personnes brillantes y travaillent en
                                           ce moment, ce qui rend cette discus-
                                           sion particulièrement opportune.
                                           Le Système de gestion de l’équipement
                                                                                                                                                D

                                                                                                                                               CE

terre de demain. Essentiellement, nos      terrestre (SGET) constitue un terrain         « LRU »

opérations reposeront sur un concept       fertile pour le Corps du GEMRC.
qui se nomme l’évolution des opérations    Il nous est essentiel d’obtenir un
adaptables et dispersées (OAD). L’idée     soutien pour bien effectuer les OAD.
au cœur de ce concept est que les com-     Peut-être qu’une solution se trouve à
munications évoluées nous permettront      la croisée du fonctionnement d’OnStar,
d’avoir un avantage sans précédent         d’Uber et d’Amazon.
sur nos adversaires, car elles nous
permettront de nous disperser et           L’Armée que nous envisageons aussi
                                                                                                                        R
                                           loin que dans les prochaines 15 années.             TI                           D
                                                                                                                                   D
de nous étendre vastement sur une                                                          DS              Capacité                 C
                                           Les tendances technologiques actuelles
                                                                                                           de suivie

zone d’opérations, tout en demeurant
                                                                                                                        Mobilité
                                                                                                Létalité

capables de nous réunir (ou nous           donnent à penser que nous verrons              CE               Durabilité
                                                                                                                                       Q
                                                                                            RD
                                           des communications plus rapides                                                         ET
rassembler) rapidement pour concentrer                                                                                     C
                               « LRU »
notre puissance de combat et porter        et plus robustes, à l’aide d’une plus
des coups rapides et décisifs.             grande bande passante, des flottes moins
                                           nombreuses et très évoluées, ainsi que
Nous serons tenus de le faire dans         des sous-systèmes plus évolués sur le plan
toute la gamme des opérations,             technologique – en fait, tellement évolués
notamment dans l’attaque et la             qu’ils ressembleront beaucoup à la boîte
défense conventionnelle, ainsi que les     noire d’un avion et ne pourront être
opérations de stabilité et habilitantes    réparés que par le fabricant d’origine.
                                                                                        qui surveille tous les sous-systèmes
(le soutien de la paix et même les         Où cela nous mènera-t-il?
                                                                                        du véhicule. Dès qu’un véhicule a
opérations humanitaires sont compris).
                                                                                        un problème mécanique, tombe en
Notre expérience en Afghanistan laisse     Technologie moderne                          panne ou est endommagé, le HUMS
entendre que les OAD sont possibles,
                                           Imaginons un instant que nos                 effectue un diagnostic et recommande
mais la manière précise dont nous
                                           plate-formes d’armes de dernière             des réparations. Si le véhicule ne
allons réaliser le tout est vague. La
                                           génération soient toutes munies d’un         peut aller plus loin, le HUMS informe
manière d’effectuer la réparation
                                           système de surveillance des cycles de        le commandant et conducteur de la
et la récupération dans un tel envi-
                                           fonctionnement (HUMS) évolué, soit           nature du problème. Il y a de bonnes
ronnement est encore plus difficile à
                                           un ordinateur disposant de capteurs          chances que l’environnement ne soit

                            Numéro 1, avril 2018 | JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE                                 3
BRANCHÉ SUR L'AVENIR - NUMÉRO 1 AVRIL 2018
pas entièrement sécuritaire et, par
conséquent, que l’équipage descende
pourTI assurer
          R
            D
                     la sécurité du véhicule en
              D
  DS
panne.   PendantC
               Capacité
               de suivie
                         ce temps, le conduc-
                            Mobilité
    Létalité

teur
 CE   vérifie    Q
                  l’affichage
               Durabilité
                               du HUMS.
   RD
                                       ET
                               C
Ce n’est toutefois pas un conducteur
ordinaire. Tout comme notre système
                                                                         Drone dirigeable      Véhicule terrestre         Dépot hélico     Drone de livraison
de soins de santé a permis aux soldats                                                        sans pilote « Mule »       guidé par GPS
ayant suivi le cours de secourisme
en situation de combat d’augmenter
les chances de survie d’une victime
grâce aux premiers soins immédiats, le
conducteur de l’avenir sera également
outillé grâce au cours de dépannage                                                                  « RPPL »
d’équipement défaillant. Grâce aux
renseignements fournis par le HUMS,
une boîte à outils plus évoluée que
celle que possède n’importe quel                                    en disponibilité continue pendant                spécialistes de gestion du programme
conducteur d’aujourd’hui, et une                                    les opérations des Forces armées                 d’équipement terrestre en matière
tablette « ouvrière » d’intelligence                                canadiennes. Cette équipe sera com-              de capacité de survie, de létalité, de
artificielle (IA), ce conducteur pourra                             posée de militaires ayant une vaste              mobilité et de durabilité qui auront
effectuer un travail préparatoire sur le                            expérience sur le terrain. Une bonne             tous un accès direct à l’équipe de ges-
système d’armes avant l’arrivée d’une                               manière d’envisager cette interaction            tion de l’équipement pour ce système
équipe mobile de réparation (EMR).                                  est d’examiner la façon dont la NASA             d’armes en particulier. Ces spécialistes
Le HUMS indiquera au conducteur où                                  gère les missions spatiales actives : les        pourront guider le conducteur à travers
trouver le problème. La boîte à outils                              astronautes en orbite ne parlent pas             pratiquement n’importe quel défi tech-
évolués permettra au conducteur de                                  directement aux scientifiques et aux             nique. Pour rester dans la métaphore
retirer les éléments remplaçables sur                               ingénieurs du contrôle de mission,               du système OnStar, cette équipe sera
place (LRU) ou la « boîte noire » qui                               ils parlent plutôt à un astronaute               capable d’entraîner le conducteur dans
doit être remplacée. La tablette d’IA est                           exerçant la fonction CAPCOM (Capsule             la réalité virtuelle. Notre futur conduc-
l’élément qui rend la magie possible.                               Communicator) pour qui les opérations            teur pourra utiliser la tablette d’IA tout
                                                                    et les procédures des vols spatiaux              comme on utilise les téléphones cellu-
Grâce à quelque chose qui ressemble à                               sont bien connues et qui a été formé             laires d’aujourd’hui avec la bonne appli-
un téléphone cellulaire robuste, mais                               de la même façon qu’eux, qui connaît             cation comme écran de réalité virtuelle
avec un plus grand écran, le conducteur                             parfaitement l’équipement et parle la            3D. Lorsque le conducteur regarde
aura accès à une IA interactive qui                                 même langue. Le soldat est le mieux              l’écran, le technicien spécialisé peut
extraira les calendriers de réparation,                             placé pour comprendre la situation sur           interagir avec le conducteur en poin-
les instructions techniques, les schémas                            le terrain et transmettre l’information          tant virtuellement les éléments plutôt
d’équipement et, au moyen du système                                de la manière la plus claire possible.           que de les décrire, ou peut-être même
de communication de la plate-forme                                                                                   en fournissant une rétroaction haptique
(s’il fonctionne), il pourra recourir                               Notre propre                                     pour aider à montrer au conducteur
aux ressources arrière. Ce recours aux                                                                               comment procéder. Et pendant tout
                                                                    « contrôle de mission »
ressources arrière pourrait se comparer                                                                              ce temps, il se passe beaucoup plus de
au système OnStar gonflé aux stéroïdes.                             Tout comme le contrôle de mission
                                                                                                                     choses qu’on ne voit pas.
À l’aide de ce système, le conducteur                               qui soutient la fonction CAPCOM,
sera en mesure de communiquer avec                                  notre commandement appuyant                      Le HUMS n’est toutefois pas inactif.
des techniciens hautement spécialisés                               TECHCOM aura accès à un niveau de                Simultanément, pendant qu’il a
et une équipe d’ingénieurs dans la                                  connaissance sans précédent. Pour                dit au conducteur ce qui ne va pas
région de la capitale nationale qui sont                            encadrer le TECHCOM, il y aura des               avec l’équipement, il a accédé aux

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communications du véhicule pour            ultime, mais elle ne fonctionnerait pas     le conducteur d’Uber? On s’en fout!
signaler son état. Des équipes qui tra-    seule. Un humain serait toujours « dans     Tout ce que nous savons, c’est que si
vaillent ensemble de manière tactique      la boucle d’information » à surveiller et   un conducteur d’Uber n’est pas dispo-
seront interconnectées par un réseau       superviser toutes les actions, en cas de    nible en quelques minutes, l’application
local Ethernet, tout comme un réseau       manquement.                                 donne son heure d’arrivée. Imaginons
maillé, un petit groupe de véhicules                                                   un système comparable dans le théâtre.
interconnectés avec leur propre réseau     Dans un cadre d’opérations adaptables       La sélection et l’envoi de l’EMR seraient
Wi-Fi local. Pour la redondance, un        et dispersées, il n’est pas logique de      optimisés par SADIE. L’EMR serait
message pourra passer par n’importe        centraliser les actifs. Il ne serait pas    choisie selon sa proximité, son heure
quel nœud ou véhicule afin de se           non plus judicieux de centraliser les       d’arrivée, sa charge de travail et l’exper-
diriger vers un véhicule « serveur »       EMR, qui seraient bien plus efficaces       tise technique requise en fonction des
qui a accès aux capacités des télécom-                                                 compétences des membres de l’EMR,
munications par satellite (SATCOM).                                                    ainsi que les pièces et les produits
Les demandes de réparation et récu-                                                    consommables dont elle dispose.
pération prenaient un temps précieux                                                   SADIE tracerait la meilleure voie
à être relayées sur plusieurs réseaux          « À l’avenir, l’approvi-                d’accès pour l’EMR, en s’assurant d’évi-
radio afin d’accéder à une EMR, mais          sionnement exécutera                     ter les dangers connus et potentiels,
les demandes de R et R seront envoyées          la livraison grâce à                   et aviserait le conducteur en panne de
automatiquement et instantanément et          des moyens que nous                      l’heure d’arrivée prévue. Mais, disons-
la réponse sera tout aussi rapide.            commençons à peine                       nous que l’EMR doit s’arrêter à l’équiva-
                                                 à connaître grâce                     lent du peloton de pièces de rechange
L’appel ne sera pas reçu au sens                                                       pour récupérer les pièces nécessaires
traditionnel que nous connaissons.
                                                     à Amazon ».
                                                                                       au travail? Pas nécessairement.
Au contraire, il sera reçu par un sys-
tème numérique qui répondra aussi.
                                                                                       Système de
Ce superordinateur ou cette intel-
                                                                                       livraison réactif
ligence artificielle de défense pour       si elles étaient réparties dans la zone
l’équipement – appelons-le SADIE           d’opérations afin d’être beaucoup plus      La troisième analogie présentée précé-
– serait situé dans une zone relative-     réactives. Pensons à Uber. On peut          demment se reportait aussi à Amazon.
ment sûre avec des communications          sans doute dire que le succès d’Uber        Dans le cas présent, je ne pense pas à
robustes. SADIE aurait accès à une         ne repose pas seulement sur le fait         leur choix de livres, mais plutôt à leur
connaissance presque totale de la          d’être bon marché, mais bien d’être         système de livraison réactif. SADIE est
force bleue et chaque élément de la        bon marché et réactif. Tout le monde        occupée en arrière-plan et le troisième
force bleue agirait comme capteur,         a déjà dû attendre un taxi traditionnel     aspect dont elle doit s’occuper est la
alors elle aurait aussi une image          et tout le monde déteste être à leur        coordination des pièces. Avec précision,
complète de la situation de l’ennemi.      merci. Uber est rapide et arrive sur les    une IA pourrait prédire quelles pièces
En accédant à des systèmes tels que le     lieux en quelques minutes. D’où vient       seront nécessaires pour les appels
Système d’information de la gestion des                                                de réparation. Cette demande serait
ressources de la défense et le logiciel                                                envoyée directement à une agence
d’architecture d’entreprise, elle aurait                                               d’approvisionnement qui trouverait
la possibilité de surveiller les taux de                                               les pièces et les préparerait pour
consommation, les attentes, les usages                                                 la livraison. Une EMR qui récupère
et d’autres innombrables données tout                                                  une pièce ou la fait voyager par des
en étant en mesure de comprendre                                                       moyens conventionnels est inefficace
tout cela. SADIE serait la coordinatrice                                               dans le cadre des OAD. À l’avenir,

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BRANCHÉ SUR L'AVENIR - NUMÉRO 1 AVRIL 2018
l’approvisionnement exécutera la
livraison grâce à des moyens que nous
commençons à peine à connaître grâce
à Amazon. Des drones sans pilote
et des parachutes GPS largués par
hélicoptères seront à leur disposition,
ainsi que d’autres moyens encore plus
spectaculaires et efficaces comme les
mules robotiques.

Des vidéos de robots autoguidés et à
six pattes abondent sur YouTube. Il y
a même une vidéo d’un homme qui
essaie de lui donner un coup de pied,
mais le robot se défend et poursuit son
chemin. Familièrement, ils sont connus
sous le nom de mules. Ces mules sont
autonomes et seraient la solution de
livraison idéale par mauvais temps.           d’un Seacan. Il abrite un dirigeable         pour la fabrication « sur mesure », car
Programmées par l’IA, elles auraient          gonflable et une propulsion dotée d’un       elle crée une seule pièce plutôt que
des parcours tracés basés sur des             GPS. Le ballon se gonfle, le Seacan se       d’en créer plusieurs. Finalement, nous
modèles de terrain de référence. Non          soulève, et le système GRASSHOPPER           recherchons une machine autonome,
seulement elles éviteraient les lacs et les   transporte la charge en vol en rase-motte    multimatériaux, de fabrication additive
forêts denses, mais elles connaîtraient       vers la destination et fait atterrir la      et qu’une EMR peut remorquer derrière
également les endroits où elles géné-         charge avec précision dans un silence        elle. Une fois que la pièce de réparation
reraient trop de pression au sol pour         quasi complet.                               est connue, l’EMR recherche le code
traverser une zone efficacement et, par                                                    machine de la pièce dans sa collection
conséquent, les éviteraient. Et comme         Options supplémentaires                      de fichiers de données et appuie sur
les EMR, elles seraient acheminées loin                                                    « Imprimer ». Pendant que l’EMR se
                                              Ce ne sont que quatre options possibles
de toute activité récente de l’ennemi.                                                     rend vers la panne, la machine de
                                              pour faire parvenir des pièces à une
Leur capacité est énorme et la vitesse à                                                   fabrication additive fabrique les pièces.
                                              EMR. Une autre option serait que
laquelle elles peuvent se déplacer est
                                              l’EMR construise des pièces elle-même.       La solution idéale serait qu’au moment
à couper le souffle.
                                              À l’avenir, la fabrication se fiera davan-   où le conducteur termine l’extraction
Une autre option, récemment imaginée          tage sur les systèmes additifs que sur       de la pièce brisée, l’EMR arrive par
au cours des séances de jeu de guerre         les systèmes ablatifs, et les économies      une route et la pièce provenant de l’ap-
sur la méthodologie d’évaluation des          de tels systèmes les rendent idéals pour     provisionnement arrive par une autre.
menaces technologiques, menée par             les EMR. Dans un processus ablatif, une      Lorsque toutes les pièces sont en place,
Mme Gitanjali Adlakha-Hutcheon, Ph. D.        pièce est découpée dans un matériau          la réparation est effectuée. L’EMR se
pour les Forces armées canadiennes,           plus gros, ce qui entraîne d’énormes         rend ensuite à l’échelon local des armes
est le système GRASSHOPPER. C’est             pertes. En effet, une grande partie du       de combat pour faire le plein de paliers
un système qui est efficace avec des          matériau est découpée et jetée comme         et attend le prochain travail de SADIE.
charges beaucoup plus importantes et          le fait une fraiseuse. Les processus
qui offre plus de souplesse à l’égard         additifs fonctionnent exactement à           Le recours à un tel système peut théori-
des délais de livraison. Tout comme les       l’inverse : des matériaux sont ajoutés       quement permettre de moitié le temps
engins de manutention de conteneurs           pour obtenir la forme désirée. Ce            nécessaire pour effectuer la réparation,
d’expédition qui se fixent aux Seacans        processus permet d’utiliser beaucoup         ce qui est très important. Nous devrons
pour pouvoir les déplacer grâce aux           moins de matériaux, il n’y a pratique-       effectuer les réparations plus rapide-
systèmes de chargement palettisés, le         ment pas de déchets, et le matériau en       ment... parce qu’il y aura moins d’EMR.
système GRASSHOPPER est un système            vrac prend beaucoup moins de place à         Rappelons-nous que les flottes seront
comparable qui se fixe sur le dessus          ranger. La fabrication additive est idéale   de plus en plus petites. Il faut s’attendre

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à voir moins d’achats d’EMR, ce qui se       et moi suivons de près la technologie,
traduira par une diminution du nombre        mais nous sommes des dinosaures.
d’EMR dans la zone d’exploitation, mais      Vous, les enfants du millénaire, ou
ce sera correct. Premièrement, si nous       les plus jeunes, résoudrez ce problème
pouvons faire des réparations plus           épineux. J’espère que vous saurez
rapidement, nous n’aurons pas besoin         vous impliquer et participer à
d’autant d’EMR. Deuxièmement, il faut        la discussion.
s’attendre à voir des équipages plus
nombreux sur les EMR. Pourquoi? Les          Principaux points
EMR seront encore plus autonomes que         à retenir
ce que nous croyons aujourd’hui. Elles
                                             • Équipe mobile de réparation prête
devront être parfaitement défendables
                                                pour les OAD.
et l’équipage capable de combattre.
Un équipage minimal de trois per-            • Les principes fondamentaux des
sonnes sera nécessaire, moins d’EMR,            EMR n’ont pas changé, mais les
mais plus de techniciens en feront              variantes futures peuvent nécessiter
partie. Quelle devrait être la combinai-        de nouvelles exigences :
son de techniciens? Je ne crois pas qu’il    –– l’autonomie;
soit nécessaire d’en débattre. Ils n’ont     –– trois ou quatre techniciens;
pas besoin d’être tous identiques, en
                                             –– le blindage composite;
fait la diversité parmi les équipages se
révélerait précieuse, car elle donnerait     –– dotée de télécommunications
une certaine souplesse au système.              par satellite;
Rappelons-nous, SADIE enverra                –– dotée d’un système d’autoprotection
l’équipage qui possède le bon ensemble          (c’est-à-dire tourelle à distance);
de compétences. Ce qu’il ne faut             –– mobilité comparable à l’équipement
réellement pas oublier, c’est qu’en ayant       qu’elle soutient;
moins d’EMR et en y réunissant plus de       –– quelques outils spéciaux et de
techniciens spécialisés à bord, celles-ci       l’appareillage d’essai;
deviendront des cibles plus prisées
                                             –– un système de fabrication évolué
par l’ennemi.
                                                pouvant être monté sur remorque.
Ce n’est pas LA réponse au défi des
OAD, mais bien UNE réponse. Nous,            Le colonel Robert Dundon est
au sein du GEMRC, ne savons peut-            présentement un étudiant à la
être pas ce que nous savons, mais j’ai       National Defense University à
eu beaucoup de succès au cours des           Washington, DC.
30 dernières années à accéder à ces
connaissances et régler des problèmes
dont nous ne connaissons pas la
réponse en donnant une mauvaise
réponse au personnel du GEMRC.
La réponse inévitable est qu’ils me
corrigent... avec la bonne réponse.
Donc, j’ai présenté ce que je sais être
une mauvaise réponse, mais l’intention
est de vous faire réfléchir, de provoquer
la réflexion, mais surtout de susciter la
discussion. Pour relever le défi de l’évo-
lution des OAD, il faudra une réflexion
sérieusement novatrice. Ma cohorte

                             Numéro 1, avril 2018 | JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE   7
BRANCHÉ SUR L'AVENIR - NUMÉRO 1 AVRIL 2018
Le point sur le Projet de prolongation de la durée de vie du Système
de soutien du commandement de la Force terrestre (PV SSCFT)

Par Mike Voisine, Kris Hatashita et Jan Francki

Le Système de soutien du commandement de la Force terrestre (SSCFT) est un système hautement intégré de contrôle et de commandement tactique,
composé principalement de sous-sytèmes, supportant les fonctions de commandement à la grandeur de l’Armée Canadienne.
Le projet de Prolongation de la vie du Système de soutien du commandement de la Force terrestre (SSCFT-PV) va améliorer l’échange d’information
au sein des Forces armées canadiennes (FAC) et entre les différentes plates-formes de véhicules de combat de FAC.

 À       l’heure actuelle, la DAPSCT met à niveau le Système de soutien du commandement de la Force terrestre (SSCFT)
         pour la flotte de véhicules de l’Armée canadienne avec les paquets de capacités (PC) JADE et TOPAZ. Il s’agit notamment
         d’introduire un réseau local Ethernet (ELAN) devant assurer les fonctions centrales de connexion et de réseau pour tous
les services radio, interphone, applications et utilisateurs.

L’ELAN consiste en un certain nombre d’éléments de configuration (EC) qui, dans leur fonctionnalité, s’apparentent de loin
aux EC du HIDS IRIS. Le sous-système ELAN compte bien moins d’EC, puisqu’il repose sur une architecture modulaire. Plus
précisément, les EC qui font partie du système ELAN ou sont directement utilisés par ce système et les équivalents HIDS
appartiennent à la catégorie suivante :

SC (Sélecteurs de                                 désencombrement. C’est ainsi que,                 Distributeur
communications)                                   dans certains véhicules, le nombre                d’alimentation à
                                                  de SC à prévoir est déterminé par le              faible encombrement
                                                  nombre de radios et autres appareils
                                                  présents (par opposition au nombre de
                                                  postes d’équipage comme c’est le cas
                                                  pour la vaste majorité des plateformes
                                                  ELAN). Cela assure beaucoup de simpli-
                                                  cité logistique et une grande souplesse
                                                  dans l’installation d’une plateforme.

                                                  LESv2 (commutateur de
                                                  RL Ethernet – version 2)
C’est là l’indicateur de commande
du sous-système qui remplace les
dispositifs de commande utilisateur
                                                                                                    C’est la capacité de distribution d’ali-
et les USB du HIDS. Il s’agit de la
                                                                                                    mentation du sous-système ELAN qui
première interface utilisateur d’ordre
                                                                                                    remplace les distributeurs d’alimenta-
opérationnel avec l’ELAN. À la diffé-
                                                                                                    tion A, B et C du HIDS. Si les véhicules
rence des dispositifs de commande
                                                                                                    dotés d’IRIS étaient normalement
utilisateur (et à l’exemple des USB),
                                                                                                    munis d’un distributeur d’alimentation
les sélecteurs de communications sont
                                                                                                    en trois tailles, l’ELAN a un distributeur
à utilisateur unique et logés dans la
                                                                                                    d’une seule taille qui, par modularité,
plateforme de chaque poste d’équipage
                                                  Le LESv2 est un commutateur réseau de             procure le nombre nécessaire de
ayant besoin d’un accès radio ou
                                                  l’ELAN qui donne une connectivité sup-            ports, ce qui fait que les distributeurs
interphone. De plus, comme l’ELAN
                                                  plémentaire à l’équipement Ethernet.              d’alimentation à faible encombrement
est un système réparti, les SC comme
                                                  Il est relié à l’anneau ELAN comme                peuvent être de deux et plus dans un
installation collective remplacent la
                                                  peuvent l’être les SC à une plateforme. On        grand nombre de plateformes.
fonctionnalité des unités d’accès réseau
et radio de l’ELAN, d’où un important             obtient ainsi huit ports Ethernet de plus.

   8        JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE | Numéro 1, avril 2018
Panneaux d’interface
                                            de véhicule (PIV)
                                            Le système ELAN soutient deux types de PIV. Le PIV MK25 offre une pleine
                                            capacité de soutien en transmission de données, en télécommunication voix
                                            EB-VDN, en connexion d’alerte de campagne et en branchement externe SC/LESv2
                                            à la plateforme. Le PIV 25 est destiné aux véhicules non blindés avec plaque
                                            d’adaptateur comme protection ou aux véhicules blindés en installation derrière
                                            une porte blindée comme dans le Bison, le VBL 6 ou le véhicule blindé tactique
                                            de patrouille (VBTP).

Postes radio tactiques
améliorés [PRTA]
Pour améliorer les postes radio
tactiques, il faudra installer le câblage
Ethernet nécessaire. Les postes radio
tactiques améliorés avec une liaison en
plateforme ELAN et des formes d’onde
rehaussées offrent non seulement une
capacité voix, mais aussi une capacité
de transmission de données légères
et lourdes.

                                            Satellite-on-the-Move (SOTM)
                                            SOTM est une interface IP qui, en cas de connexion TACNET en réseau SOTM,
                                            peut être affectée à des services TACNET pour terminal de données dans les
                                            véhicules équipés en conséquence et compatibles avec BCOTM (Battle Command
                                            on the Move). Cette capacité comprend un sous-système d’antenne véhicule (VASS)
                                            et un sous-système d’équipement véhicule (VESS).

                             Numéro 1, avril 2018 | JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE             9
Terminaux de
données du SSCFT
Les véhicules de l’Armée de terre seront
dotés de terminaux de données. Les
VBTP recevront des ordinateurs avec
affichage SAAB et les parcs de VBL 6.0
et de chars, un équipement Panasonic.

Conformité du SSCFT                             garantie qu’un véhicule est sûr,           opérationnellement mobile et tactique-
Toutes les composantes du SSCFT et              sécuritaire et intégrable au réseau des    ment agile qui devrait former l’épine
les paquets de capacités de cette mise à        communications sans risque d’altéra-       dorsale des forces opérationnelles tant
niveau sont entièrement conformes aux           tion du SSCFT. Une fois le véhicule        intérieures qu’expéditionnaires de
normes militaires les plus récentes dans        en déploiement, la DAPSCT procède          l’Armée canadienne jusqu’en 2035.
le cadre de l’élaboration du système,           à des essais de contrôle de qualité pour   Il n’y a pas que l’amélioration de la
l’exception étant les terminaux de              s’assurer du respect en campagne de        protection, de la mobilité et de la
données qui reçoivent leur qualification        l’ensemble des normes applicables.         létalité, puisque le VBL 6.0 sera doté
de leurs fabricants respectifs. Avec cette      C’est ainsi qu’on garantit pour toute      d’une capacité unifiée et intégrée de
qualification, on s’assure que chaque           la durée utile du véhicule la sécurité     soutien du commandement (SC) grâce
composante est capable de résister aux          des opérateurs et de l’information et      à un PV SSCFT assorti de toutes les
conditions de sécurité physique, élec-          l’intégrité et la fonctionnalité élec-     capacités de gestion de véhicules
tromagnétique, électrique et informa-           triques du SSCFT.                          de combat.
tionnelle de son éventuel déploiement,          À mesure qu’avance la mise en œuvre
ce qui facilite son intégration à diverses      du PC TOPAZ et du VBL 6.0, on devra        Mike Voisine est un contracteur
configurations et aide à garantir que           constamment mettre en balance le lien      en conception de plateforme
tous les systèmes constitutifs de l’ELAN        et l’équilibre complexes entre l’encom-    du Projet de prolongation de
sont « prêts pour la mission ».                 brement, le câblage, la consommation       durée de vie; il est le directeur
                                                d’énergie et la compatibilité électro-     responsable, Gestion de projet
Il n’y a pas que la qualification des                                                      SSCFT. Kris Hatashita est contrac-
composantes, puisqu’une fois qu’une             magnétique du système de soutien du
                                                commandement, d’une part, et les cri-      teur-conseil en compatibilité élec-
configuration ELAN est installée dans                                                      tromagnétique et directeur, Gestion
un véhicule, le système fait l’objet d’essais   tères relatifs aux véhicules, aux armes
                                                et au facteur humain, d’autre part.        de projet SSCFT. Enfin, Jan Francki
poussés selon le code de sécurité 6 des                                                    est contracteur, coordonnateur
radiofréquences (RF), la BIC/09/14              Il faudra donc des relations étroites
                                                entre la DAPSCT, la DAPVB et l’Armée       de la mise à niveau des VBL et
pour la sécurité des émissions et la                                                       directeur, Gestion de projet SSCFT.
norme MIL-STD-464C pour la com-                 canadienne. On obtiendra ainsi un
patibilité électromagnétique, d’où la           véhicule de combat hautement protégé,

  10       JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE | Numéro 1, avril 2018
Innovation en troisième ligne :
l’impression 3D – 202e Dépôt d’ateliers
Par le lt Spenser Hui

  Imprimante 3D : 2Lt Daniel Pelechacz, OJT, Section Développement, 202 DA.

L       e 202e Dépôt d’ateliers (202 DA)       processus de création de prototypes.           justesse l’espace disponible dans un
        travaille toujours fort afin de        Auparavant, le prototypage était très coû-     véhicule afin d’y intégrer par la suite
        donner aux Forces armées cana-         teux, bien que nécessaire pour qui veut        de nouvelles pièces d’équipement.
diennes un avantage sur le champ de            fabriquer de l’équipement de haute qua-        Souvent, les flottes des Forces armées
bataille, que ce soit par l’installation de    lité. L’imprimante 3D réduit considérable-     canadiennes comportent des compo-
meilleurs capteurs laser qui soient ou         ment les coûts de production puisqu’elle       santes obsolètes qu’on ne trouve plus sur
par la fabrication de nouvelles pièces         ne requiert aucun moule. En plus d’être        le marché. Grâce à la numérisation, il est
d’équipement à partir de rien. Étant la        rapide et conviviale, elle est économique,     possible de fabriquer ces composantes
seule unité de réparation de troisième         car elle utilise du plastique bon marché.      avec une très faible marge d’erreur.
ligne au Canada, le 202 DA appuie le           Elle permet aussi d’améliorer les pièces
développement technologique et l’inves-        de façon beaucoup plus simple qu’avec          En 2014, le 202 DA a jumelé au scanneur
tissement à long terme pour assurer aux        la méthode traditionnelle et de repérer        laser une imprimante 3D. Il avait dès lors
Forces armées un avenir prometteur.            plus rapidement les lacunes dans les           la capacité de créer des pièces sans délai,
Dans le but d’accroître son efficacité,        processus et les dessins.                      ce qui se révèle particulièrement utile
il est constamment à la recherche des                                                         dans le cas de composantes ou d’appa-
idées les plus novatrices sur le marché.       En 2013, le 202 DA a fait l’acquisition d’un   reillage qui ne sont plus commercialisés.
Ces idées contribuent à la création de         scanneur laser, s’ouvrant ainsi à toute        Qui plus est, le temps de production
produits de la plus haute qualité, per-        une gamme de possibilités en matière de        s’en trouve considérablement réduit
mettant ainsi aux troupes de donner le         développement et d’ingénierie inverse.         puisque les modifications aux proto-
meilleur d’elles-mêmes sur le terrain.         Le scanneur détecte les étiquettes             types peuvent se faire très rapidement.
                                               apposées sur un objet et peut créer une        Un désavantage de cette imprimante,
L’impression 3D, ou la fabrication             image 3D de cet objet ou en réaliser une       toutefois, est sa petite taille : 250 mm sur
additive, constitue l’une de ces avancées.     réplique électronique parfaite. Il est d’une   250 mm sur 200 mm. Les plus grandes
Il s’agit d’un concept avant-gardiste qui      précision étonnante. Les techniciens           pièces doivent donc être produites en
permet d’améliorer sensiblement le             peuvent l’utiliser pour reproduire avec        plusieurs parties et collées par la suite.

                               Numéro 1, avril 2018 | JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE                       11
Numérisateur 3D : Dominic Martineau, Planificateur-Analyste, Section Développement, 202 DA.

L’an dernier, la section de développement        plusieurs essais au cours d’une semaine,      en dessous et empêchaient un mouve-
du 202 DA s’est procuré une imprimante           mais aussi de tester des concepts entiè-      ment efficace du véhicule. En plus de
3D de taille industrielle. Cet appareil a la     rement différents. Dans ce cas-ci,            proposer un nouveau design, elle a modi-
capacité de créer des objets d’un volume         il était très important que les compo-        fié les matériaux utilisés pour sa concep-
allant jusqu’à 0,5 m3. Comme il utilise des      santes s’intègrent parfaitement les unes      tion. Le moule, à lui seul, aurait coûté
fils de plastique de 0,6 mm (au lieu de          aux autres. On a donc réalisé une copie       18 000 $ à confectionner et chaque
0,2 mm), sa vitesse d’exécution est donc         conforme de l’arrière de la charrue puis      prototype, 1 000 $, sans compter les
multipliée par 3. Ainsi, des modèles com-        on a fabriqué les pièces de raccordement      10 à 12 semaines de fabrication. Grâce
plets peuvent être réalisés en quelques          requises en s’assurant qu’elles s’adaptent    à l’imprimante 3D, chaque prototype a
heures seulement, alors que, par le passé,       toutes les unes aux autres.                   pris seulement 2 jours à produire, au
il fallait coller plusieurs pièces ensemble                                                    coût de 150 $ à 200 $.
pour obtenir le produit désiré. Cette            On a aussi eu recours à l’imprimante 3D
nouvelle capacité représente une impor-          pour créer un dispositif de protection        L’imprimante 3D est un outil qu’on peut
tante économie de temps et d’argent. Les         de la caméra thermique de conduite du         utiliser pour développer des prototypes
idées et les solutions évoluent maintenant       Léopard 2A6. Étant à découvert, cette         de manière efficace et économique, dans
à un rythme exponentiel parce qu’elles           caméra, située à l’arrière du véhicule,       le lieu même où les idées prennent forme.
peuvent se concrétiser sans délai, par-          s’endommageait facilement. Plusieurs          Comme en témoignent les exemples
fois en l’espace de quelques heures.             configurations ont dû être envisagées.        ci-dessus, la nouvelle technologie permet
                                                 Même si les pièces étaient relativement       de faire un meilleur travail. Le 202 DA
L’imprimante 3D a déjà servi maintes             petites et simples à fabriquer, chaque pro-   doit être prêt à intervenir en tout temps,
fois à la section de développement,              totype aurait requis une à deux semaines      peu importe le système d’armes, afin
notamment quand est venu le temps de             de production par la méthode tradition-       d’offrir un soutien pertinent aux Forces
dessiner et fabriquer des connecteurs            nelle. L’imprimante 3D a permis un temps      armées canadiennes. Pour cela, il doit res-
pour le char et la charrue de déminage,          de traitement 20 fois plus rapide.            ter à l’affût des avancées technologiques
les prototypes en commande ne pouvant                                                          et les intégrer à ses pratiques d’affaires.
être livrés avant deux mois. Grâce à             La section de développement a égale-
l’imprimante 3D, les pièces ont pu être          ment été mandatée pour reconfigurer
                                                 le garde-boue du Léopard 2A4, car des         Lt Hiu est l’ingénieur de production
produites durant la nuit. L’équipe a eu                                                        au 202e Dépôt d’ateliers.
la possibilité non seulement de faire            roches et d’autres débris se coinçaient

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Entretenir une bête compliquée :
LdSH(RC) et le char de combat principal Leopard 2

Par l’adj Steve Eddy

D          ans les FAC, remplacer n’im-     dotation en personnel d’un peloton de          personnes qui y assistent afin qu’il y ait
           porte quel véhicule présente     maintenance du Régiment blindé qui             plus de techniciens Leo2 qualifiés. C’est
           certains défis, notamment les    repose sur le Leo1 et qui n’a pas encore       certainement nécessaire pour lutter
défis liés à la formation, la gestion et    été remanié pour la flotte de Leo2. Ces        contre l’attrition et les promotions.
l’entretien de l’équipement. Ce fut la      quinze personnes sont responsables
                                            de l’inspection et de la réparation des        L’infrastructure est un autre domaine
situation entre 2006 et 2010 lorsque
                                            30 CCP Leo2 et des trois véhicules blin-       d’approbation possible afin de faciliter
le char Leopard 2 a été remplacé par
                                            dés de dépannage (VBD) au LdSH (RC).           les inspections et les réparations. Au
le char de combat principal Leopard 2
                                                                                           LdSH (RC), l’installation de mainte-
(CCP Leo2).
                                            Même si les techniciens non qualifiés          nance des chars est dotée d’un pont
Le CCP Leo2 est un char de combat           sont capables d’effectuer certains             roulant permettant seulement de sou-
blindé lourd dont les capacités de          travaux sur les chars, ils sont incapables     lever les blocs d’alimentation et limitée
combat supérieures proviennent d’une        de le faire de façon autonome ou               à deux aires de service – ce qui signifie
combinaison de puissance de feu, de         d’effectuer des inspections complètes          que la majorité des manipulations de
protection, de mobilité et de facilité de   et sécuritaires. Une fois qu’un techni-        charges lourdes est effectuée par les
commande. En travaillant avec le régi-      cien a terminé le cours de Leopard, il         VBD. Même si cela donne aux techni-
ment Lord Strathcona’s Horse (Royal         doit encore travailler en étroite collabo-     ciens une expérience supplémentaire
Canadian) (LdSH [RC]), j’ai appris à        ration avec un membre expérimenté et           avec les VBD, cela provoque égale-
apprécier les forces du CCP Leo2 en         qualifié jusqu’à ce qu’il soit pleinement      ment une usure excessive de la flotte.
tant que véhicule de combat, ainsi que      compétent et qu’il comprenne les               Une installation plus récente dotée
le travail inlassable des techniciens       subtilités de l’entretien d’une machine        d’un pont roulant à grande capacité,
qui assurent son fonctionnement dans        aussi complexe. Pour alléger le fardeau        comme l’installation de Wainwright, serait
l’espace de combat et au cours de la        imposé à ces quelques techniciens qua-         une aide précieuse pour les techniciens.
formation. Le CCP Leo2 présente de          lifiés, on étudie la possibilité d’organiser   Mais, malgré les limites, les techniciens
nombreux défis pour nos techniciens         des cours sur le Leopard à Edmonton            du LdSH (RC) continuent d’adapter
et ceux-ci doivent toujours y               qui emploieraient ces membres qualifiés        leurs pratiques et de faire la meilleure
répondre en utilisant leur créativité       en tant qu’instructeurs locaux.                utilisation de l’espace et des possibilités
et leur ingéniosité.                                                                       de levage disponibles.
                                            Même si le retrait de l’atelier de ce
Au régiment LdSH (RC), malgré le            personnel expérimenté pendant une              Les techniciens doivent également
niveau d’effectif actuel d’environ 95 %,    courte période pour instruire d’autres         composer avec une autre source de
le nombre de techniciens qualifiés          personnes pourrait temporairement              frustration, soit la disponibilité de
pour le CCP Leo2 est plutôt faible,         augmenter le stress sur ceux qui               pièces de rechange du CCP Leo2.
avec seulement huit caporaux et deux        restent, l’augmentation exponentielle          On s’attendait à ce que l’ampleur des
caporaux-chefs techniciens de véhicule,     du personnel qualifié qui en résulterait       tâches de maintenance associées à la
deux caporaux techniciens d’armement        serait grandement bénéfique pour               flotte de Leopard 2 soit semblable
et trois techniciens en électro-optique.    l’unité à long terme. L’école du GEMRC         à celle de la famille de véhicules
Ce phénomène est dû aux problèmes           augmente également le nombre                   Leopard 1 avec laquelle l’Armée
liés à l’historique de la structure de      de cours ainsi que le nombre de                canadienne était très habituée, en

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