BRANCHÉ SUR L'AVENIR - NUMÉRO 1 AVRIL 2018
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NUMÉRO 1 JOURNAL SGET JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE AVRIL 2018 BRANCHÉ SUR L’AVENIR Défense National nationale Defence
DANS LE PROCHAIN NUMÉRO Des essais intensifs démontrent que la grue du VATA est prête à soulever le bloc d’alimentation du VBL 6.0 Il y avait des bonnes et des mauvaises nouvelles lors des essais de deux jours effectués avec la grue du véhicule d’appui tactique – ajustage ( VATA) à la BFC Petawawa. Les résultats ont indiqué que le VATA était tout à fait capable d’enlever et d’installer le bloc d’alimentation du VBL 6.0 – comme il le faisait pour le bloc d’alimentation et la tourelle du VBL III. Cependant, plusieurs anomalies ont été découvertes en tentant de soulever la tourelle du VBL 6.0. On a alors décidé de ne pas poursuivre cette option. Le major Rob Cummings, l’ancien gestionnaire du soutien logistique intégré des véhicules blindés légers chenillés ( VBLC), a préparé un rapport détaillé sur les essais (photo ci-dessus) et son article sera publié dans le prochain numéro du Journal du SGET.
JOURNAL SGET JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE COMMENTAIRES DU DIRECTEUR GÉNÉRAL Le Journal du SGET a pour mandat de contribuer de manière importante à des discussions éclairées dans un environnement en constante évolution par le bgén A.T. Benson........................................................................................................... 2 Directeur général Gestion du programme d’équipement terrestre INNOVATIONS Brigadier général S’adapter aux opérations dispersées : le Système de gestion de l’équipement A.T. Benson terrestre dans l’environnement opérationnel futur par le col Robert Dundon........................................................................................................ 3 Comité de rédaction Maj Nathalie Bullliard ARTICLES Coordonnatrice du Corps Le point sur le Projet de prolongation de la durée de vie du Système de soutien du GEMRC du commandement de la Force terrestre (PV SSCFT) Adjuc Marthy Walhin par Mike Voisine, Kris Hatashita et Jan Francki..................................................................... 8 Sergent-Major du Corps du GEMRC Innovation en troisième ligne : l’impression 3D – 202e Dépôt d’ateliers M. Ian Mack, par le lt Spenser Hui.............................................................................................................. 11 Coordonateur du programme LEPM Entretenir une bête compliquée : LdSH(RC) et le char de combat principal Leopard 2 Envoyer articles et par l’adj Steve Eddy............................................................................................................... 13 commentaires à : DND.RCEME-GEMRC.MDN@ Qualification des techniciens des matériaux de l’Armée pour effectuer des forces.gc.ca tests non destructifs sur le terrain par Bruce Winsor................................................................................................................... 15 Coordonnateur à la rédaction Véhicules blindés tactiques de patrouille ( VBTP) – Le projet va bon train Tom Douglas par le maj Rick Cormier........................................................................................................ 18 thomasmdouglas@gmail.com Un officier supérieur du GEMRC rend visite à l’atelier d’entretien de Cold Lake Tel. (289) 837-3168 par le cpl Sean Jenkins SR...................................................................................................... 22 Rédacteur associé Brian McCullough Des militaires du 12e Régiment blindé du Canada prennent la mesure des dégâts Conception graphique causés par les crues pour renseigner les autorités locales dans le cadre de et gestion de projet l’opération LENTUS 17 à Gatineau (Québec) le 9 mai 2017. d2k Graphisme & Web Crédit photo : cpl Gabrielle DesRochers, Caméra de combat des www.d2k.ca | Tel. (819) 771-5710 Forces canadiennes. Le Journal du SGET est une publication non officielle des Forces armées canadiennes publiée par le directeur général de la Gestion du programme d’équipement terrestre (DGGPET). Le contenu de chaque article présente les points de vue des auteurs et ne représente pas nécessairement une politique ou une opinion officielle. On peut consulter les versions numériques de ce numéro au http://collaboration-materiel.forces.mil.ca/sites/LEMSPolicy/LEMS_Journal/Forms/AllItems.aspx. À moins d’indication contraire, les articles de la présente publication peuvent être reproduits. Nous vous serions reconnaissants de faire mention d’une référence adéquate et de nous envoyer copie de courtoisie des documents reproduits. Numéro ISSN : 2561-5874 version bilingue imprimée
COMMENTAIRES DU DIRECTEUR GÉNÉRAL Le Journal du SGET a pour mandat de contribuer de manière importante à des discussions éclairées dans un environnement en constante évolution Par le bgén A.T. Benson canadiennes et de notre fonction J’espère également que les articles publique hautement qualifiées, tout publiés dans ce journal nous aideront en veillant à ce que nous demeurions à mieux comprendre le soutien sous- E pertinents et réactifs en nous adaptant jacent que nous accordons aux Forces n tant que directeur général et en évoluant constamment, alors que armées canadiennes, aux intérêts de la Gestion du programme notre vision pour les deux prochaines fondamentaux de la population d’équipement terrestre, je suis décennies porte sur la Protection, canadienne et aux investissements très fier et heureux de souhaiter la bien- Sécurité, Engagement. du gouvernement pour accroître la venue aux lecteurs à l’occasion de ce pre- capacité d’appuyer les engagements mier numéro du Journal du Système de J’espère que les articles publiés dans du Canada à l’égard de la paix et de gestion de l’équipement terrestre (SGET). ce journal nous aideront à mieux la sécurité mondiales. Comme nous vivons dans un environ- comprendre les réalisations, les rôles nement économique, technologique et et le degré d’expertise de nos commu- Puisse le Journal du SGET servir mondial en constante évolution, j’espère nautés de professionnels qui travaillent de plateforme pour l’amélioration que ce journal contribuera de manière en collaboration et avec diligence pour des cycles de vie de notre équipement importante à tenir des discussions appuyer efficacement le cycle de vie terrestre, en nous renforçant dans éclairées au sujet du soutien accordé à de notre équipement terrestre. Je crois nos rôles actuels et à venir, en tant l’équipement de génie terrestre qui se que nous avons beaucoup à apprendre que membres et dirigeants de cette rattache aux questions de sécurité et les uns des autres et que nous pouvons grande institution. de défense au Canada et à l’étranger. tous profiter du Journal du SGET en échangeant des idées novatrices, des Je souhaite beaucoup de succès et Bien évidemment, la principale priorité intérêts communs, des pratiques exem- de prospérité au Journal du SGET du Journal du SGET est de servir de plaires et des connaissances acquises, et je suis impatient de lire les plateforme de formation professionnelle afin de positionner notre effectif et nos prochains numéros. et de favoriser le perfectionnement dirigeants pour relever les défis à venir. des membres de nos Forces armées FAITES PART DE VOS IDÉES ET DE VOS EXPÉRIENCES Le Journal du SGET constitue un forum où vous pouvez proposer des idées, formuler des commentaires sur les articles actuels ou passés, et faire part d’expériences connexes. Si vous souhaitez vous joindre à la discussion en cours, veuillez envoyer un article, vos commentaires ou de la rétroaction à l’adresse +LEMS Journal SGET@ADM(Mat) DLEPS@Ottawa-Hull. 2 JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE | Numéro 1, avril 2018
S’adapter aux opérations dispersées : le Système de gestion de l’équipement terrestre dans l’environnement opérationnel futur Par le col Robert Dundon NOTE DE LA RÉDACTION : Les commentaires exprimés dans ce texte reflètent uniquement l’opinion de l’auteur. Ce document n’est pas une doctrine et n’a pas été approuvé par la haute direction du SGET, ni par la haute direction du Corps du GEMRC. Il vise à faire réfléchir et susciter une discussion sur la façon dont les réparations sont effectuées dans un cadre d’opérations adaptables et dispersées. L ’armée planifie publier un document stratégique intitulé Close Engagement: Land Power in an Age of Uncertainty – le concept- cadre des opérations de l’Armée de imaginer, mais de nombreuses personnes brillantes y travaillent en ce moment, ce qui rend cette discus- sion particulièrement opportune. Le Système de gestion de l’équipement D CE terre de demain. Essentiellement, nos terrestre (SGET) constitue un terrain « LRU » opérations reposeront sur un concept fertile pour le Corps du GEMRC. qui se nomme l’évolution des opérations Il nous est essentiel d’obtenir un adaptables et dispersées (OAD). L’idée soutien pour bien effectuer les OAD. au cœur de ce concept est que les com- Peut-être qu’une solution se trouve à munications évoluées nous permettront la croisée du fonctionnement d’OnStar, d’avoir un avantage sans précédent d’Uber et d’Amazon. sur nos adversaires, car elles nous permettront de nous disperser et L’Armée que nous envisageons aussi R loin que dans les prochaines 15 années. TI D D de nous étendre vastement sur une DS Capacité C Les tendances technologiques actuelles de suivie zone d’opérations, tout en demeurant Mobilité Létalité capables de nous réunir (ou nous donnent à penser que nous verrons CE Durabilité Q RD des communications plus rapides ET rassembler) rapidement pour concentrer C « LRU » notre puissance de combat et porter et plus robustes, à l’aide d’une plus des coups rapides et décisifs. grande bande passante, des flottes moins nombreuses et très évoluées, ainsi que Nous serons tenus de le faire dans des sous-systèmes plus évolués sur le plan toute la gamme des opérations, technologique – en fait, tellement évolués notamment dans l’attaque et la qu’ils ressembleront beaucoup à la boîte défense conventionnelle, ainsi que les noire d’un avion et ne pourront être opérations de stabilité et habilitantes réparés que par le fabricant d’origine. qui surveille tous les sous-systèmes (le soutien de la paix et même les Où cela nous mènera-t-il? du véhicule. Dès qu’un véhicule a opérations humanitaires sont compris). un problème mécanique, tombe en Notre expérience en Afghanistan laisse Technologie moderne panne ou est endommagé, le HUMS entendre que les OAD sont possibles, Imaginons un instant que nos effectue un diagnostic et recommande mais la manière précise dont nous plate-formes d’armes de dernière des réparations. Si le véhicule ne allons réaliser le tout est vague. La génération soient toutes munies d’un peut aller plus loin, le HUMS informe manière d’effectuer la réparation système de surveillance des cycles de le commandant et conducteur de la et la récupération dans un tel envi- fonctionnement (HUMS) évolué, soit nature du problème. Il y a de bonnes ronnement est encore plus difficile à un ordinateur disposant de capteurs chances que l’environnement ne soit Numéro 1, avril 2018 | JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE 3
pas entièrement sécuritaire et, par conséquent, que l’équipage descende pourTI assurer R D la sécurité du véhicule en D DS panne. PendantC Capacité de suivie ce temps, le conduc- Mobilité Létalité teur CE vérifie Q l’affichage Durabilité du HUMS. RD ET C Ce n’est toutefois pas un conducteur ordinaire. Tout comme notre système Drone dirigeable Véhicule terrestre Dépot hélico Drone de livraison de soins de santé a permis aux soldats sans pilote « Mule » guidé par GPS ayant suivi le cours de secourisme en situation de combat d’augmenter les chances de survie d’une victime grâce aux premiers soins immédiats, le conducteur de l’avenir sera également outillé grâce au cours de dépannage « RPPL » d’équipement défaillant. Grâce aux renseignements fournis par le HUMS, une boîte à outils plus évoluée que celle que possède n’importe quel en disponibilité continue pendant spécialistes de gestion du programme conducteur d’aujourd’hui, et une les opérations des Forces armées d’équipement terrestre en matière tablette « ouvrière » d’intelligence canadiennes. Cette équipe sera com- de capacité de survie, de létalité, de artificielle (IA), ce conducteur pourra posée de militaires ayant une vaste mobilité et de durabilité qui auront effectuer un travail préparatoire sur le expérience sur le terrain. Une bonne tous un accès direct à l’équipe de ges- système d’armes avant l’arrivée d’une manière d’envisager cette interaction tion de l’équipement pour ce système équipe mobile de réparation (EMR). est d’examiner la façon dont la NASA d’armes en particulier. Ces spécialistes Le HUMS indiquera au conducteur où gère les missions spatiales actives : les pourront guider le conducteur à travers trouver le problème. La boîte à outils astronautes en orbite ne parlent pas pratiquement n’importe quel défi tech- évolués permettra au conducteur de directement aux scientifiques et aux nique. Pour rester dans la métaphore retirer les éléments remplaçables sur ingénieurs du contrôle de mission, du système OnStar, cette équipe sera place (LRU) ou la « boîte noire » qui ils parlent plutôt à un astronaute capable d’entraîner le conducteur dans doit être remplacée. La tablette d’IA est exerçant la fonction CAPCOM (Capsule la réalité virtuelle. Notre futur conduc- l’élément qui rend la magie possible. Communicator) pour qui les opérations teur pourra utiliser la tablette d’IA tout et les procédures des vols spatiaux comme on utilise les téléphones cellu- Grâce à quelque chose qui ressemble à sont bien connues et qui a été formé laires d’aujourd’hui avec la bonne appli- un téléphone cellulaire robuste, mais de la même façon qu’eux, qui connaît cation comme écran de réalité virtuelle avec un plus grand écran, le conducteur parfaitement l’équipement et parle la 3D. Lorsque le conducteur regarde aura accès à une IA interactive qui même langue. Le soldat est le mieux l’écran, le technicien spécialisé peut extraira les calendriers de réparation, placé pour comprendre la situation sur interagir avec le conducteur en poin- les instructions techniques, les schémas le terrain et transmettre l’information tant virtuellement les éléments plutôt d’équipement et, au moyen du système de la manière la plus claire possible. que de les décrire, ou peut-être même de communication de la plate-forme en fournissant une rétroaction haptique (s’il fonctionne), il pourra recourir Notre propre pour aider à montrer au conducteur aux ressources arrière. Ce recours aux comment procéder. Et pendant tout « contrôle de mission » ressources arrière pourrait se comparer ce temps, il se passe beaucoup plus de au système OnStar gonflé aux stéroïdes. Tout comme le contrôle de mission choses qu’on ne voit pas. À l’aide de ce système, le conducteur qui soutient la fonction CAPCOM, sera en mesure de communiquer avec notre commandement appuyant Le HUMS n’est toutefois pas inactif. des techniciens hautement spécialisés TECHCOM aura accès à un niveau de Simultanément, pendant qu’il a et une équipe d’ingénieurs dans la connaissance sans précédent. Pour dit au conducteur ce qui ne va pas région de la capitale nationale qui sont encadrer le TECHCOM, il y aura des avec l’équipement, il a accédé aux 4 JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE | Numéro 1, avril 2018
communications du véhicule pour ultime, mais elle ne fonctionnerait pas le conducteur d’Uber? On s’en fout! signaler son état. Des équipes qui tra- seule. Un humain serait toujours « dans Tout ce que nous savons, c’est que si vaillent ensemble de manière tactique la boucle d’information » à surveiller et un conducteur d’Uber n’est pas dispo- seront interconnectées par un réseau superviser toutes les actions, en cas de nible en quelques minutes, l’application local Ethernet, tout comme un réseau manquement. donne son heure d’arrivée. Imaginons maillé, un petit groupe de véhicules un système comparable dans le théâtre. interconnectés avec leur propre réseau Dans un cadre d’opérations adaptables La sélection et l’envoi de l’EMR seraient Wi-Fi local. Pour la redondance, un et dispersées, il n’est pas logique de optimisés par SADIE. L’EMR serait message pourra passer par n’importe centraliser les actifs. Il ne serait pas choisie selon sa proximité, son heure quel nœud ou véhicule afin de se non plus judicieux de centraliser les d’arrivée, sa charge de travail et l’exper- diriger vers un véhicule « serveur » EMR, qui seraient bien plus efficaces tise technique requise en fonction des qui a accès aux capacités des télécom- compétences des membres de l’EMR, munications par satellite (SATCOM). ainsi que les pièces et les produits Les demandes de réparation et récu- consommables dont elle dispose. pération prenaient un temps précieux SADIE tracerait la meilleure voie à être relayées sur plusieurs réseaux « À l’avenir, l’approvi- d’accès pour l’EMR, en s’assurant d’évi- radio afin d’accéder à une EMR, mais sionnement exécutera ter les dangers connus et potentiels, les demandes de R et R seront envoyées la livraison grâce à et aviserait le conducteur en panne de automatiquement et instantanément et des moyens que nous l’heure d’arrivée prévue. Mais, disons- la réponse sera tout aussi rapide. commençons à peine nous que l’EMR doit s’arrêter à l’équiva- à connaître grâce lent du peloton de pièces de rechange L’appel ne sera pas reçu au sens pour récupérer les pièces nécessaires traditionnel que nous connaissons. à Amazon ». au travail? Pas nécessairement. Au contraire, il sera reçu par un sys- tème numérique qui répondra aussi. Système de Ce superordinateur ou cette intel- livraison réactif ligence artificielle de défense pour si elles étaient réparties dans la zone l’équipement – appelons-le SADIE d’opérations afin d’être beaucoup plus La troisième analogie présentée précé- – serait situé dans une zone relative- réactives. Pensons à Uber. On peut demment se reportait aussi à Amazon. ment sûre avec des communications sans doute dire que le succès d’Uber Dans le cas présent, je ne pense pas à robustes. SADIE aurait accès à une ne repose pas seulement sur le fait leur choix de livres, mais plutôt à leur connaissance presque totale de la d’être bon marché, mais bien d’être système de livraison réactif. SADIE est force bleue et chaque élément de la bon marché et réactif. Tout le monde occupée en arrière-plan et le troisième force bleue agirait comme capteur, a déjà dû attendre un taxi traditionnel aspect dont elle doit s’occuper est la alors elle aurait aussi une image et tout le monde déteste être à leur coordination des pièces. Avec précision, complète de la situation de l’ennemi. merci. Uber est rapide et arrive sur les une IA pourrait prédire quelles pièces En accédant à des systèmes tels que le lieux en quelques minutes. D’où vient seront nécessaires pour les appels Système d’information de la gestion des de réparation. Cette demande serait ressources de la défense et le logiciel envoyée directement à une agence d’architecture d’entreprise, elle aurait d’approvisionnement qui trouverait la possibilité de surveiller les taux de les pièces et les préparerait pour consommation, les attentes, les usages la livraison. Une EMR qui récupère et d’autres innombrables données tout une pièce ou la fait voyager par des en étant en mesure de comprendre moyens conventionnels est inefficace tout cela. SADIE serait la coordinatrice dans le cadre des OAD. À l’avenir, Numéro 1, avril 2018 | JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE 5
l’approvisionnement exécutera la livraison grâce à des moyens que nous commençons à peine à connaître grâce à Amazon. Des drones sans pilote et des parachutes GPS largués par hélicoptères seront à leur disposition, ainsi que d’autres moyens encore plus spectaculaires et efficaces comme les mules robotiques. Des vidéos de robots autoguidés et à six pattes abondent sur YouTube. Il y a même une vidéo d’un homme qui essaie de lui donner un coup de pied, mais le robot se défend et poursuit son chemin. Familièrement, ils sont connus sous le nom de mules. Ces mules sont autonomes et seraient la solution de livraison idéale par mauvais temps. d’un Seacan. Il abrite un dirigeable pour la fabrication « sur mesure », car Programmées par l’IA, elles auraient gonflable et une propulsion dotée d’un elle crée une seule pièce plutôt que des parcours tracés basés sur des GPS. Le ballon se gonfle, le Seacan se d’en créer plusieurs. Finalement, nous modèles de terrain de référence. Non soulève, et le système GRASSHOPPER recherchons une machine autonome, seulement elles éviteraient les lacs et les transporte la charge en vol en rase-motte multimatériaux, de fabrication additive forêts denses, mais elles connaîtraient vers la destination et fait atterrir la et qu’une EMR peut remorquer derrière également les endroits où elles géné- charge avec précision dans un silence elle. Une fois que la pièce de réparation reraient trop de pression au sol pour quasi complet. est connue, l’EMR recherche le code traverser une zone efficacement et, par machine de la pièce dans sa collection conséquent, les éviteraient. Et comme Options supplémentaires de fichiers de données et appuie sur les EMR, elles seraient acheminées loin « Imprimer ». Pendant que l’EMR se Ce ne sont que quatre options possibles de toute activité récente de l’ennemi. rend vers la panne, la machine de pour faire parvenir des pièces à une Leur capacité est énorme et la vitesse à fabrication additive fabrique les pièces. EMR. Une autre option serait que laquelle elles peuvent se déplacer est l’EMR construise des pièces elle-même. La solution idéale serait qu’au moment à couper le souffle. À l’avenir, la fabrication se fiera davan- où le conducteur termine l’extraction Une autre option, récemment imaginée tage sur les systèmes additifs que sur de la pièce brisée, l’EMR arrive par au cours des séances de jeu de guerre les systèmes ablatifs, et les économies une route et la pièce provenant de l’ap- sur la méthodologie d’évaluation des de tels systèmes les rendent idéals pour provisionnement arrive par une autre. menaces technologiques, menée par les EMR. Dans un processus ablatif, une Lorsque toutes les pièces sont en place, Mme Gitanjali Adlakha-Hutcheon, Ph. D. pièce est découpée dans un matériau la réparation est effectuée. L’EMR se pour les Forces armées canadiennes, plus gros, ce qui entraîne d’énormes rend ensuite à l’échelon local des armes est le système GRASSHOPPER. C’est pertes. En effet, une grande partie du de combat pour faire le plein de paliers un système qui est efficace avec des matériau est découpée et jetée comme et attend le prochain travail de SADIE. charges beaucoup plus importantes et le fait une fraiseuse. Les processus qui offre plus de souplesse à l’égard additifs fonctionnent exactement à Le recours à un tel système peut théori- des délais de livraison. Tout comme les l’inverse : des matériaux sont ajoutés quement permettre de moitié le temps engins de manutention de conteneurs pour obtenir la forme désirée. Ce nécessaire pour effectuer la réparation, d’expédition qui se fixent aux Seacans processus permet d’utiliser beaucoup ce qui est très important. Nous devrons pour pouvoir les déplacer grâce aux moins de matériaux, il n’y a pratique- effectuer les réparations plus rapide- systèmes de chargement palettisés, le ment pas de déchets, et le matériau en ment... parce qu’il y aura moins d’EMR. système GRASSHOPPER est un système vrac prend beaucoup moins de place à Rappelons-nous que les flottes seront comparable qui se fixe sur le dessus ranger. La fabrication additive est idéale de plus en plus petites. Il faut s’attendre 6 JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE | Numéro 1, avril 2018
à voir moins d’achats d’EMR, ce qui se et moi suivons de près la technologie, traduira par une diminution du nombre mais nous sommes des dinosaures. d’EMR dans la zone d’exploitation, mais Vous, les enfants du millénaire, ou ce sera correct. Premièrement, si nous les plus jeunes, résoudrez ce problème pouvons faire des réparations plus épineux. J’espère que vous saurez rapidement, nous n’aurons pas besoin vous impliquer et participer à d’autant d’EMR. Deuxièmement, il faut la discussion. s’attendre à voir des équipages plus nombreux sur les EMR. Pourquoi? Les Principaux points EMR seront encore plus autonomes que à retenir ce que nous croyons aujourd’hui. Elles • Équipe mobile de réparation prête devront être parfaitement défendables pour les OAD. et l’équipage capable de combattre. Un équipage minimal de trois per- • Les principes fondamentaux des sonnes sera nécessaire, moins d’EMR, EMR n’ont pas changé, mais les mais plus de techniciens en feront variantes futures peuvent nécessiter partie. Quelle devrait être la combinai- de nouvelles exigences : son de techniciens? Je ne crois pas qu’il –– l’autonomie; soit nécessaire d’en débattre. Ils n’ont –– trois ou quatre techniciens; pas besoin d’être tous identiques, en –– le blindage composite; fait la diversité parmi les équipages se révélerait précieuse, car elle donnerait –– dotée de télécommunications une certaine souplesse au système. par satellite; Rappelons-nous, SADIE enverra –– dotée d’un système d’autoprotection l’équipage qui possède le bon ensemble (c’est-à-dire tourelle à distance); de compétences. Ce qu’il ne faut –– mobilité comparable à l’équipement réellement pas oublier, c’est qu’en ayant qu’elle soutient; moins d’EMR et en y réunissant plus de –– quelques outils spéciaux et de techniciens spécialisés à bord, celles-ci l’appareillage d’essai; deviendront des cibles plus prisées –– un système de fabrication évolué par l’ennemi. pouvant être monté sur remorque. Ce n’est pas LA réponse au défi des OAD, mais bien UNE réponse. Nous, Le colonel Robert Dundon est au sein du GEMRC, ne savons peut- présentement un étudiant à la être pas ce que nous savons, mais j’ai National Defense University à eu beaucoup de succès au cours des Washington, DC. 30 dernières années à accéder à ces connaissances et régler des problèmes dont nous ne connaissons pas la réponse en donnant une mauvaise réponse au personnel du GEMRC. La réponse inévitable est qu’ils me corrigent... avec la bonne réponse. Donc, j’ai présenté ce que je sais être une mauvaise réponse, mais l’intention est de vous faire réfléchir, de provoquer la réflexion, mais surtout de susciter la discussion. Pour relever le défi de l’évo- lution des OAD, il faudra une réflexion sérieusement novatrice. Ma cohorte Numéro 1, avril 2018 | JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE 7
Le point sur le Projet de prolongation de la durée de vie du Système de soutien du commandement de la Force terrestre (PV SSCFT) Par Mike Voisine, Kris Hatashita et Jan Francki Le Système de soutien du commandement de la Force terrestre (SSCFT) est un système hautement intégré de contrôle et de commandement tactique, composé principalement de sous-sytèmes, supportant les fonctions de commandement à la grandeur de l’Armée Canadienne. Le projet de Prolongation de la vie du Système de soutien du commandement de la Force terrestre (SSCFT-PV) va améliorer l’échange d’information au sein des Forces armées canadiennes (FAC) et entre les différentes plates-formes de véhicules de combat de FAC. À l’heure actuelle, la DAPSCT met à niveau le Système de soutien du commandement de la Force terrestre (SSCFT) pour la flotte de véhicules de l’Armée canadienne avec les paquets de capacités (PC) JADE et TOPAZ. Il s’agit notamment d’introduire un réseau local Ethernet (ELAN) devant assurer les fonctions centrales de connexion et de réseau pour tous les services radio, interphone, applications et utilisateurs. L’ELAN consiste en un certain nombre d’éléments de configuration (EC) qui, dans leur fonctionnalité, s’apparentent de loin aux EC du HIDS IRIS. Le sous-système ELAN compte bien moins d’EC, puisqu’il repose sur une architecture modulaire. Plus précisément, les EC qui font partie du système ELAN ou sont directement utilisés par ce système et les équivalents HIDS appartiennent à la catégorie suivante : SC (Sélecteurs de désencombrement. C’est ainsi que, Distributeur communications) dans certains véhicules, le nombre d’alimentation à de SC à prévoir est déterminé par le faible encombrement nombre de radios et autres appareils présents (par opposition au nombre de postes d’équipage comme c’est le cas pour la vaste majorité des plateformes ELAN). Cela assure beaucoup de simpli- cité logistique et une grande souplesse dans l’installation d’une plateforme. LESv2 (commutateur de RL Ethernet – version 2) C’est là l’indicateur de commande du sous-système qui remplace les dispositifs de commande utilisateur C’est la capacité de distribution d’ali- et les USB du HIDS. Il s’agit de la mentation du sous-système ELAN qui première interface utilisateur d’ordre remplace les distributeurs d’alimenta- opérationnel avec l’ELAN. À la diffé- tion A, B et C du HIDS. Si les véhicules rence des dispositifs de commande dotés d’IRIS étaient normalement utilisateur (et à l’exemple des USB), munis d’un distributeur d’alimentation les sélecteurs de communications sont en trois tailles, l’ELAN a un distributeur à utilisateur unique et logés dans la d’une seule taille qui, par modularité, plateforme de chaque poste d’équipage Le LESv2 est un commutateur réseau de procure le nombre nécessaire de ayant besoin d’un accès radio ou l’ELAN qui donne une connectivité sup- ports, ce qui fait que les distributeurs interphone. De plus, comme l’ELAN plémentaire à l’équipement Ethernet. d’alimentation à faible encombrement est un système réparti, les SC comme Il est relié à l’anneau ELAN comme peuvent être de deux et plus dans un installation collective remplacent la peuvent l’être les SC à une plateforme. On grand nombre de plateformes. fonctionnalité des unités d’accès réseau et radio de l’ELAN, d’où un important obtient ainsi huit ports Ethernet de plus. 8 JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE | Numéro 1, avril 2018
Panneaux d’interface de véhicule (PIV) Le système ELAN soutient deux types de PIV. Le PIV MK25 offre une pleine capacité de soutien en transmission de données, en télécommunication voix EB-VDN, en connexion d’alerte de campagne et en branchement externe SC/LESv2 à la plateforme. Le PIV 25 est destiné aux véhicules non blindés avec plaque d’adaptateur comme protection ou aux véhicules blindés en installation derrière une porte blindée comme dans le Bison, le VBL 6 ou le véhicule blindé tactique de patrouille (VBTP). Postes radio tactiques améliorés [PRTA] Pour améliorer les postes radio tactiques, il faudra installer le câblage Ethernet nécessaire. Les postes radio tactiques améliorés avec une liaison en plateforme ELAN et des formes d’onde rehaussées offrent non seulement une capacité voix, mais aussi une capacité de transmission de données légères et lourdes. Satellite-on-the-Move (SOTM) SOTM est une interface IP qui, en cas de connexion TACNET en réseau SOTM, peut être affectée à des services TACNET pour terminal de données dans les véhicules équipés en conséquence et compatibles avec BCOTM (Battle Command on the Move). Cette capacité comprend un sous-système d’antenne véhicule (VASS) et un sous-système d’équipement véhicule (VESS). Numéro 1, avril 2018 | JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE 9
Terminaux de données du SSCFT Les véhicules de l’Armée de terre seront dotés de terminaux de données. Les VBTP recevront des ordinateurs avec affichage SAAB et les parcs de VBL 6.0 et de chars, un équipement Panasonic. Conformité du SSCFT garantie qu’un véhicule est sûr, opérationnellement mobile et tactique- Toutes les composantes du SSCFT et sécuritaire et intégrable au réseau des ment agile qui devrait former l’épine les paquets de capacités de cette mise à communications sans risque d’altéra- dorsale des forces opérationnelles tant niveau sont entièrement conformes aux tion du SSCFT. Une fois le véhicule intérieures qu’expéditionnaires de normes militaires les plus récentes dans en déploiement, la DAPSCT procède l’Armée canadienne jusqu’en 2035. le cadre de l’élaboration du système, à des essais de contrôle de qualité pour Il n’y a pas que l’amélioration de la l’exception étant les terminaux de s’assurer du respect en campagne de protection, de la mobilité et de la données qui reçoivent leur qualification l’ensemble des normes applicables. létalité, puisque le VBL 6.0 sera doté de leurs fabricants respectifs. Avec cette C’est ainsi qu’on garantit pour toute d’une capacité unifiée et intégrée de qualification, on s’assure que chaque la durée utile du véhicule la sécurité soutien du commandement (SC) grâce composante est capable de résister aux des opérateurs et de l’information et à un PV SSCFT assorti de toutes les conditions de sécurité physique, élec- l’intégrité et la fonctionnalité élec- capacités de gestion de véhicules tromagnétique, électrique et informa- triques du SSCFT. de combat. tionnelle de son éventuel déploiement, À mesure qu’avance la mise en œuvre ce qui facilite son intégration à diverses du PC TOPAZ et du VBL 6.0, on devra Mike Voisine est un contracteur configurations et aide à garantir que constamment mettre en balance le lien en conception de plateforme tous les systèmes constitutifs de l’ELAN et l’équilibre complexes entre l’encom- du Projet de prolongation de sont « prêts pour la mission ». brement, le câblage, la consommation durée de vie; il est le directeur d’énergie et la compatibilité électro- responsable, Gestion de projet Il n’y a pas que la qualification des SSCFT. Kris Hatashita est contrac- composantes, puisqu’une fois qu’une magnétique du système de soutien du commandement, d’une part, et les cri- teur-conseil en compatibilité élec- configuration ELAN est installée dans tromagnétique et directeur, Gestion un véhicule, le système fait l’objet d’essais tères relatifs aux véhicules, aux armes et au facteur humain, d’autre part. de projet SSCFT. Enfin, Jan Francki poussés selon le code de sécurité 6 des est contracteur, coordonnateur radiofréquences (RF), la BIC/09/14 Il faudra donc des relations étroites entre la DAPSCT, la DAPVB et l’Armée de la mise à niveau des VBL et pour la sécurité des émissions et la directeur, Gestion de projet SSCFT. norme MIL-STD-464C pour la com- canadienne. On obtiendra ainsi un patibilité électromagnétique, d’où la véhicule de combat hautement protégé, 10 JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE | Numéro 1, avril 2018
Innovation en troisième ligne : l’impression 3D – 202e Dépôt d’ateliers Par le lt Spenser Hui Imprimante 3D : 2Lt Daniel Pelechacz, OJT, Section Développement, 202 DA. L e 202e Dépôt d’ateliers (202 DA) processus de création de prototypes. justesse l’espace disponible dans un travaille toujours fort afin de Auparavant, le prototypage était très coû- véhicule afin d’y intégrer par la suite donner aux Forces armées cana- teux, bien que nécessaire pour qui veut de nouvelles pièces d’équipement. diennes un avantage sur le champ de fabriquer de l’équipement de haute qua- Souvent, les flottes des Forces armées bataille, que ce soit par l’installation de lité. L’imprimante 3D réduit considérable- canadiennes comportent des compo- meilleurs capteurs laser qui soient ou ment les coûts de production puisqu’elle santes obsolètes qu’on ne trouve plus sur par la fabrication de nouvelles pièces ne requiert aucun moule. En plus d’être le marché. Grâce à la numérisation, il est d’équipement à partir de rien. Étant la rapide et conviviale, elle est économique, possible de fabriquer ces composantes seule unité de réparation de troisième car elle utilise du plastique bon marché. avec une très faible marge d’erreur. ligne au Canada, le 202 DA appuie le Elle permet aussi d’améliorer les pièces développement technologique et l’inves- de façon beaucoup plus simple qu’avec En 2014, le 202 DA a jumelé au scanneur tissement à long terme pour assurer aux la méthode traditionnelle et de repérer laser une imprimante 3D. Il avait dès lors Forces armées un avenir prometteur. plus rapidement les lacunes dans les la capacité de créer des pièces sans délai, Dans le but d’accroître son efficacité, processus et les dessins. ce qui se révèle particulièrement utile il est constamment à la recherche des dans le cas de composantes ou d’appa- idées les plus novatrices sur le marché. En 2013, le 202 DA a fait l’acquisition d’un reillage qui ne sont plus commercialisés. Ces idées contribuent à la création de scanneur laser, s’ouvrant ainsi à toute Qui plus est, le temps de production produits de la plus haute qualité, per- une gamme de possibilités en matière de s’en trouve considérablement réduit mettant ainsi aux troupes de donner le développement et d’ingénierie inverse. puisque les modifications aux proto- meilleur d’elles-mêmes sur le terrain. Le scanneur détecte les étiquettes types peuvent se faire très rapidement. apposées sur un objet et peut créer une Un désavantage de cette imprimante, L’impression 3D, ou la fabrication image 3D de cet objet ou en réaliser une toutefois, est sa petite taille : 250 mm sur additive, constitue l’une de ces avancées. réplique électronique parfaite. Il est d’une 250 mm sur 200 mm. Les plus grandes Il s’agit d’un concept avant-gardiste qui précision étonnante. Les techniciens pièces doivent donc être produites en permet d’améliorer sensiblement le peuvent l’utiliser pour reproduire avec plusieurs parties et collées par la suite. Numéro 1, avril 2018 | JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE 11
Numérisateur 3D : Dominic Martineau, Planificateur-Analyste, Section Développement, 202 DA. L’an dernier, la section de développement plusieurs essais au cours d’une semaine, en dessous et empêchaient un mouve- du 202 DA s’est procuré une imprimante mais aussi de tester des concepts entiè- ment efficace du véhicule. En plus de 3D de taille industrielle. Cet appareil a la rement différents. Dans ce cas-ci, proposer un nouveau design, elle a modi- capacité de créer des objets d’un volume il était très important que les compo- fié les matériaux utilisés pour sa concep- allant jusqu’à 0,5 m3. Comme il utilise des santes s’intègrent parfaitement les unes tion. Le moule, à lui seul, aurait coûté fils de plastique de 0,6 mm (au lieu de aux autres. On a donc réalisé une copie 18 000 $ à confectionner et chaque 0,2 mm), sa vitesse d’exécution est donc conforme de l’arrière de la charrue puis prototype, 1 000 $, sans compter les multipliée par 3. Ainsi, des modèles com- on a fabriqué les pièces de raccordement 10 à 12 semaines de fabrication. Grâce plets peuvent être réalisés en quelques requises en s’assurant qu’elles s’adaptent à l’imprimante 3D, chaque prototype a heures seulement, alors que, par le passé, toutes les unes aux autres. pris seulement 2 jours à produire, au il fallait coller plusieurs pièces ensemble coût de 150 $ à 200 $. pour obtenir le produit désiré. Cette On a aussi eu recours à l’imprimante 3D nouvelle capacité représente une impor- pour créer un dispositif de protection L’imprimante 3D est un outil qu’on peut tante économie de temps et d’argent. Les de la caméra thermique de conduite du utiliser pour développer des prototypes idées et les solutions évoluent maintenant Léopard 2A6. Étant à découvert, cette de manière efficace et économique, dans à un rythme exponentiel parce qu’elles caméra, située à l’arrière du véhicule, le lieu même où les idées prennent forme. peuvent se concrétiser sans délai, par- s’endommageait facilement. Plusieurs Comme en témoignent les exemples fois en l’espace de quelques heures. configurations ont dû être envisagées. ci-dessus, la nouvelle technologie permet Même si les pièces étaient relativement de faire un meilleur travail. Le 202 DA L’imprimante 3D a déjà servi maintes petites et simples à fabriquer, chaque pro- doit être prêt à intervenir en tout temps, fois à la section de développement, totype aurait requis une à deux semaines peu importe le système d’armes, afin notamment quand est venu le temps de de production par la méthode tradition- d’offrir un soutien pertinent aux Forces dessiner et fabriquer des connecteurs nelle. L’imprimante 3D a permis un temps armées canadiennes. Pour cela, il doit res- pour le char et la charrue de déminage, de traitement 20 fois plus rapide. ter à l’affût des avancées technologiques les prototypes en commande ne pouvant et les intégrer à ses pratiques d’affaires. être livrés avant deux mois. Grâce à La section de développement a égale- l’imprimante 3D, les pièces ont pu être ment été mandatée pour reconfigurer le garde-boue du Léopard 2A4, car des Lt Hiu est l’ingénieur de production produites durant la nuit. L’équipe a eu au 202e Dépôt d’ateliers. la possibilité non seulement de faire roches et d’autres débris se coinçaient 12 JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE | Numéro 1, avril 2018
Entretenir une bête compliquée : LdSH(RC) et le char de combat principal Leopard 2 Par l’adj Steve Eddy D ans les FAC, remplacer n’im- dotation en personnel d’un peloton de personnes qui y assistent afin qu’il y ait porte quel véhicule présente maintenance du Régiment blindé qui plus de techniciens Leo2 qualifiés. C’est certains défis, notamment les repose sur le Leo1 et qui n’a pas encore certainement nécessaire pour lutter défis liés à la formation, la gestion et été remanié pour la flotte de Leo2. Ces contre l’attrition et les promotions. l’entretien de l’équipement. Ce fut la quinze personnes sont responsables de l’inspection et de la réparation des L’infrastructure est un autre domaine situation entre 2006 et 2010 lorsque 30 CCP Leo2 et des trois véhicules blin- d’approbation possible afin de faciliter le char Leopard 2 a été remplacé par dés de dépannage (VBD) au LdSH (RC). les inspections et les réparations. Au le char de combat principal Leopard 2 LdSH (RC), l’installation de mainte- (CCP Leo2). Même si les techniciens non qualifiés nance des chars est dotée d’un pont Le CCP Leo2 est un char de combat sont capables d’effectuer certains roulant permettant seulement de sou- blindé lourd dont les capacités de travaux sur les chars, ils sont incapables lever les blocs d’alimentation et limitée combat supérieures proviennent d’une de le faire de façon autonome ou à deux aires de service – ce qui signifie combinaison de puissance de feu, de d’effectuer des inspections complètes que la majorité des manipulations de protection, de mobilité et de facilité de et sécuritaires. Une fois qu’un techni- charges lourdes est effectuée par les commande. En travaillant avec le régi- cien a terminé le cours de Leopard, il VBD. Même si cela donne aux techni- ment Lord Strathcona’s Horse (Royal doit encore travailler en étroite collabo- ciens une expérience supplémentaire Canadian) (LdSH [RC]), j’ai appris à ration avec un membre expérimenté et avec les VBD, cela provoque égale- apprécier les forces du CCP Leo2 en qualifié jusqu’à ce qu’il soit pleinement ment une usure excessive de la flotte. tant que véhicule de combat, ainsi que compétent et qu’il comprenne les Une installation plus récente dotée le travail inlassable des techniciens subtilités de l’entretien d’une machine d’un pont roulant à grande capacité, qui assurent son fonctionnement dans aussi complexe. Pour alléger le fardeau comme l’installation de Wainwright, serait l’espace de combat et au cours de la imposé à ces quelques techniciens qua- une aide précieuse pour les techniciens. formation. Le CCP Leo2 présente de lifiés, on étudie la possibilité d’organiser Mais, malgré les limites, les techniciens nombreux défis pour nos techniciens des cours sur le Leopard à Edmonton du LdSH (RC) continuent d’adapter et ceux-ci doivent toujours y qui emploieraient ces membres qualifiés leurs pratiques et de faire la meilleure répondre en utilisant leur créativité en tant qu’instructeurs locaux. utilisation de l’espace et des possibilités et leur ingéniosité. de levage disponibles. Même si le retrait de l’atelier de ce Au régiment LdSH (RC), malgré le personnel expérimenté pendant une Les techniciens doivent également niveau d’effectif actuel d’environ 95 %, courte période pour instruire d’autres composer avec une autre source de le nombre de techniciens qualifiés personnes pourrait temporairement frustration, soit la disponibilité de pour le CCP Leo2 est plutôt faible, augmenter le stress sur ceux qui pièces de rechange du CCP Leo2. avec seulement huit caporaux et deux restent, l’augmentation exponentielle On s’attendait à ce que l’ampleur des caporaux-chefs techniciens de véhicule, du personnel qualifié qui en résulterait tâches de maintenance associées à la deux caporaux techniciens d’armement serait grandement bénéfique pour flotte de Leopard 2 soit semblable et trois techniciens en électro-optique. l’unité à long terme. L’école du GEMRC à celle de la famille de véhicules Ce phénomène est dû aux problèmes augmente également le nombre Leopard 1 avec laquelle l’Armée liés à l’historique de la structure de de cours ainsi que le nombre de canadienne était très habituée, en Numéro 1, avril 2018 | JOURNAL DU SYSTÈME DE GESTION DE L’ÉQUIPEMENT TERRESTRE 13
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