Caritas.mag - Avoir un toit, une porte ouverte à l'espoir Pantin, ouvre-toi! - Caritas Neuchâtel
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N° 7 / Avril 2013 Caritas.mag Avoir un toit, une porte ouverte à l’espoir Pantin, ouvre-toi! Nous sommes solidaires Neuchâtel
Sommaire Editorial Hubert Péquignot, directeur Caritas Neuchâtel Avoir un «chez-soi» pour s’ouvrir au monde Se loger est devenu un parcours du combattant pour les plus démunis. 4 .4 En Suisse romande, l’action des Caritas régionales per- met de les épauler. Exemples à Genève et Neuchâtel. Le coût du logement augmente, Avoir un toit pour abriter sa famille est essentiel la pauvreté avec 8 à l’être humain. C’est aussi un droit qui peine parfois à être Commentaire de Hugo Fasel, directeur de Caritas respecté. Reportage et analyse. Suisse Mario Botta, portrait intime 9 Architecte renommé, cet amoureux de l’art souhaite que ses œuvres donnent une émotion durable. Caritas Neuchâtel . Pantin, ouvre-toi! 10 – 11 Le Pantin a ouvert ses portes au mois de novembre 2012. Retour sur le début d’une épopée qui s’an- .10 nonce haute en couleurs et pleine de surprises. Passage de témoin 12 Partons à la découverte du Pantin, le nouveau lieu Il y a un an, André Jecker transmettait le d’accueil et programme d’insertion de Caritas Neuchâtel à la flambeau à Christophe Gardet à la présidence de Chaux-de-Fonds. Caritas Neuchâtel. Des chiffres et des dettes! 13 L’endettement est un fléau qui touche toutes les couches de la population. Quelques nouvelles de nos projets 13 Caritas Neuchâtel bouge! Bref coup de projecteur sur nos projets en cours. Des visages sur notre action 14 Découvrez nos activités à travers les portraits des personnes qui s’y engagent. .13 Appels à votre soutien 15 Caritas Neuchâtel compte sur votre générosité pour donner un coup de pouce à des personnes ou Statistiques «Dettes», quelques chiffres pour prendre des familles en difficulté. conscience de l’importance du phénomène de l’endettement. 2 Caritas.mag 7/13 Photo couverture (Ramazan Tutar) © Sedrik Nemeth
Editorial Avoir un «chez-soi» pour s’ouvrir au monde Dans les préoccupations des personnes en Ces évolutions qui donnent une gra- difficulté qui consultent Caritas, la ques- vité accentuée à la crise du logement, nous tion du logement occupe une place majeure. amènent à nous interroger de manière ap- Dans leurs priorités, le droit à un toit vientprofondie sur la question d’une manière immédiatement après la possibilité de se plus large. Caritas intervient pour recher- nourrir. On préférera parfois même se ser- cher, avec les personnes concernées, des rer la ceinture pour ne pas perdre son lieu solutions appropriées à chaque situation de vie. C’est dire combien un lieu sûr où ha- particulière. Au-delà de l’aide individuelle biter représente une nécessité vitale. nous avons cependant aussi à nous inter roger sur notre manière d’envisager la com- La multiplication des sans-abris Organisation munauté dans humaine que nous voulons bâtir XY ist seit les grandes villes de notre pays, phénomène à long terme. par ZEWO depuis 19XX. nouveau, inquiète donc au plus haut point. Beaucoup de sans-abris sont des gens de Il nous faut bien entendu plaider pour passage et il importe de trouver des solu- une meilleure protection des personnes ou tions dignes pour leur venir en aide. Mais des familles en difficulté, pour une aug- Hubert Péquignot l’inquiétude grandit également parmi les mentation de l’offre de logements de qua- Directeur Caritas Neuchâtel habitants réguliers qui voient leur situation lité adaptés aux bas revenus. Mais aussi ré- économique se détériorer: le manque de lo- fléchir au «bien-vivre pour tous» qui d evrait gements disponibles, surtout dans les zones présider à une convivialité équitable. Mieux fortement urbanisées, leur fait craindre le penser le lien entre logement, accès au tra- pire. D’autant plus que les évacuations de vail, accès aux espaces publics de loisir, de logements augmentent alors même que les culture. Car, ne l’oublions pas, la «Maison» lieux d’hébergement d’urgence manquent reste dans l’imaginaire de tout un chacun cruellement. le lieu intime à partir duquel l’on peut se construire et s’ouvrir au monde. Organisation XY ist seit 19XX Impressum Caritas.mag – Le magazine des Caritas romandes (Neuchâtel, Fribourg, Genève, Jura, Vaud) paraît deux fois par an. Caritas Neuchâtel par ZEWO depuis 2004. Tirage global: 33 580 ex./Tirage Caritas Neuchâtel: 3600 ex. Responsable d’édition: Hubert Péquignot, directeur Caritas Neuchâtel Rédactrice en cheffe: Corinne Jaquiéry/Rédaction: Sébastien Giovannoni Maquette/Impression: Stämpfli Publications SA Caritas Neuchâtel Vieux-Châtel 4 | 2000 Neuchâtel | 032 886 80 70 caritas.neuchatel@ne.ch | www.caritas-neuchatel.ch 7/13 Caritas.mag 3
Viser un toit pour tous Avoir un abri permet de s’investir pleinement dans la société, mais en Suisse, il y a pénurie de logements. Caritas épaule les plus démunis pour trouver un foyer. il vivait avec sa mère et sa femme Nietha, prends un nouveau départ. Moi-même je Textes: Corinne Jaquiéry, photos: Sedrik Nemeth 37 ans, dans un minuscule appartement. pratique le bénévolat et je donne volontiers «A mon âge, c’est pénible d’être toujours aux organisations caritatives. Sans solida- en galère. Nous étions inscrit depuis long- rité et partage, on ne va pas loin.» «Trouver un nouveau logement pour ma temps à l’Office du logement de Genève, petite famille a été un parcours du com- mais rien ne venait. J’ai décidé de deman- Recherche logements vacants battant», raconte Celo, 47 ans. «A la fin, der de l’aide à Caritas.» Avec 0,33% de logements vacants, Genève j’étais épuisé.» Installé à Genève depuis A Caritas Genève, on ne lui promet est en dessous du taux de la région léma- 1993, ce Brésilien y a poursuivi des études pas la lune: la liste d’attente est longue nique situé à 0,66%, elle-même largement en sciences de l’éducation. Naturalisé de- malgré quelque 440 logements gérés par en dessous de la moyenne suisse avoisinant puis peu, il travaille en emploi solidarité, l’Association Caritas Cité-Joie qui les met 1%. Et pourtant, on estime à 1,5% le taux mais rêve de se faire engager comme for- à disposition des plus précarisés. Pourtant, de logements vacants nécessaires à l’équi- mateur d’adultes pour un emploi fixe. De- quelques mois plus tard, un appartement se libre du marché! Les grands centres urbains puis la naissance de sa petite Eliana, 1 an, libère. «Cela a été un véritable cadeau! Je de Suisse sont en pénurie depuis des an- 4 Caritas.mag 7/13 Photos © Sedrik Nemeth
nées, la situation étant particulièrement notamment sur l’accession et le tendue dans l’Arc lémanique. A Genève et maintien au logement des fa- Lausanne en particulier. La rareté des ap- milles précarisées dans le can- partements a fortement accentué la hausse ton de Neuchâtel, met en garde: des loyers. L’émergence des «marchands de «Outre le facteur structurel (parc sommeil» se confirme, et les prix élevés pé- immobilier et marché) et le fac- nalisent de plus en plus les familles à moyen teur institutionnel (politique du ou bas revenu, qui se paupérisent. Avec logement), il y a le facteur per- pour conséquences aggravantes une ten- sonnel avec la possibilité d’en- dance à l’endettement et à la précarisation. dettement, élément important de précarisation. Il faut absolument Se désendetter pour se loger entreprendre un désendettement Olivier Schmid, auteur de plusieurs rap- pour garantir l’accès ou le main- ports sur le logement en Suisse romande, tien au logement dans des situa- 7/13 Caritas.mag 5
Avoir un «chez-soi» pour s’ouvrir au monde tions de retards de loyers et de rattrapage sait sur sa vie. «Nous avons été expulsés de ou une procédure d’évacuation en cours.» de loyers dus.» notre appartement en sous-location. Une Alors qu’autrefois, les logements à loyers Caritas est ici en première ligne, puis- honte, l’humiliation. Et puis, deux jours modérés représentaient 20% du parc im- que la plupart des Caritas régionales met- plus tard, Ghislaine nous a appelés pour mobilier genevois, ils atteignent à peine les tent à disposition des conseils et un suivi nous dire qu’elle avait trouvé un logement. 10% aujourd’hui. «L’Etat de Genève recon- en matière de budget. Ghislaine Savoy, as- J’ai gardé le message sur mon répondeur naît l’urgence de la situation à travers une sistante sociale, appartient au pôle désen- jusqu’à aujourd’hui!» Si Gérard est à l’AI loi sur le logement figurant dans sa nou- dettement de Caritas Genève. Elle est sans après des années passées dans l’hôtellerie, velle Constitution. Il se donne comme ob- cesse confrontée à ce type de probléma- Marie-France travaille dans un EMS. Elle jectif de se doter de 15% de logements d’uti- tiques. «En cas de non paiement du loyer, avait dû accepter une sous-location mal- lité publique d’ici 10 ans.» les procédures d’expulsion sont beaucoup gré sa demande à l’Office du logement de Et alors que le Canton de Vaud vient de plus rapides. Il faut vraiment essayer de Genève. nommer un délégué au logement chargé prévenir les retards de loyers. Dans un plan de désendettement, cette partie-là du bud- get est intouchable.» Certains n’échappent Des règles de priorisation «Le logis, pas à l’expulsion, parfois à cause d’une pro- Michel Bürgisser, directeur de l’Office du cédure qui n’a pas pu être arrêtée à temps. logement de l’Etat de Genève, est conscient c’est le temple Ghislaine Savoy ne cesse alors de s’activer des difficultés supplémentaires qui touchent de la famille.» pour trouver une solution rapide. les personnes à revenu modeste lors de la «C’était une renaissance, tout simple- recherche d’un appartement. «La crise du Le Corbusier ment!» Marie-France, 38 ans, est aux anges. logement existe pour tout le monde. Il y a Depuis que l’assistante sociale de Caritas a quelque 6500 demandes pendantes. Nous trouvé in extremis, en août dernier, un ap- avons cependant établi des règles de prio- d’épauler les communes dans leurs démar- partement pour elle et sa famille – son mari risation des demandes de logement. Avec ches pour créer davantage d’appartements Gérard, 48 ans et sa fille Précieuse, 10 ans – des critères qui vont de l’ancienneté de la abordables, l’Etat de Fribourg, qui n’a pas elle est radieuse (Photo ci-dessous). Elle ou- demande à la nature des revenus (aide so- investi dans le logement social par le passé, blie peu à peu l’épée de Damoclès qui pe- ciale en passant par l’absence de logement) réfléchit aujourd’hui à des solutions pour 6 Caritas.mag 7/13 (Photo © Sedrik Nemeth
l’avenir. Pour l’instant, le Jura compte 2% ancré dans la Constitution du Canton de de logements vacants (3% dans le Jura Ber- Berne qui veut que toute personne dans le nois). Il ne connaît donc pas de pénurie et besoin a droit à un logement. Fritz Freuler, dispose d’appartements subventionnés en l’un des fondateurs, est toujours persuadé suffisance. Quant au Canton de Neuchâtel, qu’une situation de logement stable aide à il s’est doté en 2009 d’une loi sur l’aide au faire face à des problèmes liés au faible re- logement et a débloqué quelque 3 millions venu, à une mauvaise santé, à l’hygiène, aux Carlo Sommaruga par an pour favoriser la construction de lo- dépendances et aux relations perturbées. Le Graal du bonheur gements à loyer modéré en soutenant les Selon lui, disposer d’un logement est un élé- Se loger est un bonheur. Etre propriétaire, un maîtres d’ouvrage d’utilité publique. Ce qui ment fondamental de l’insertion sociale. luxe. Pourtant, selon Carlo Sommaruga, le n’empêche pas les assistants sociaux tra- «Nous avons commencé par louer et restau- mythe de l’accès à la propriété, indispen- vaillant pour Caritas d’avoir des difficul- rer des appartements dans des immeubles sable au bien-être, perdure en Suisse. Pour tés à trouver des appartements pour leurs défraîchis, voués à la démolition. Notre as- le secrétaire général de l’ASLOCA romande (Association suisse des locataires), bientôt bénéficiaires. sociation a été comme un enfant non dé- vice-président de l’ASLOCA Suisse, les mi- siré pour la ville, mais en 1997, elle a finale- lieux immobiliers ont propagé l’idée que seul ment accepté de nous prêter Fr. 300 000.– à le propriétaire est une personne heureuse, Dormir en paix un taux très bas pour acheter un immeuble. un bon citoyen qui a réussi. A contrario, les locataires seraient de mauvais citoyens, «La Suisse est mon futur. Mon appartement Nous avons aujourd’hui cinq immeubles ignorant le bonheur: en un mot, des loosers! me permet de dormir en paix», raconte Tra- comptant 68 appartements et nous conti- Les logements locatifs n’ont ainsi pas eu le gay, jeune réfugié érythréen à Neuchâtel. nuons à en louer. En ce moment, nous avons vent en poupe avec, effet collatéral, un parc Après avoir cherché pendant plus d’une quelque 250 résidents que nous suivons plus immobilier de logements à loyers modérés qui s’est réduit comme une peau de chagrin, année, il vient de trouver son premier ap- ou moins régulièrement.» Un exemple à et la crise accentue encore les difficultés partement grâce au soutien de Dobrivoje suivre? d’accès au logement. Baljozovic, collaborateur social à Caritas «Acheter un logement compatible avec un Neuchâtel. «Grâce à un toit, une situation petit revenu n’est plus possible. On ne construit pas pour ces gens-là. On construit de difficultés sociales peut se d ébloquer. Le goût d’entreprendre pour le profit», souligne Carlo Sommaruga, Avoir un chez-soi permet plus de sérénité.» Ainsi de multiples solutions sont envisa- qui précise: «Il n’existe pas en Suisse de pro- Tragay approuve: «Avant, j’avais toujours geables pour que les plus précarisés aient priétés populaires. En revanche, une coopé- peur et cela me rendait agressif. Mainte- accès à un logement décent. De quoi leur rative peut l’être sur le long terme car les loyers restent stables.» Selon ce spécialiste nant, je me sens libre et tranquille. Capable donner le goût d’entreprendre. Preuve en est du logement, la Confédération a financé plu- de penser à l’avenir.» l’exemple de Ramazan Tutar (photo couver- sieurs constructions de ce type en Suisse Mais comme dans les grands centres ur- ture), réfugié kurde, qui a ouvert sa propre alémanique dans les années 50. La Suisse bains, il y a très peu d’appartements en ville entreprise, une pizzeria à Genève. «Je suis romande, plus individualiste, a favorisé la construction privée. Dans les années 80, de Neuchâtel, et les préjugés ont la vie dure. arrivé en Suisse en 1991. J’ai tout de suite la création d’espaces constructibles pour du «Il y a toujours une appréhension des gé- travaillé comme plongeur. Je n’ai touché au- logement collectif bon marché a été négli- rances bien que nous nous portions garants cune aide sociale», se souvient cet homme gée. Et à partir des années 90, il y a eu une pour nos bénéficiaires. Certains gérants re- au regard fier. «Quand ma famille est arri- baisse de la manne publique. fusent même systématiquement. C’est pour vée, Caritas m’a aidé et épaulé pour trouver «Un logement décent est central pour me- ner sa vie avec dignité. Lorsque des per- cela qu’il est important d’entretenir de bons un appartement. Puis, comme je ne parlais sonnes perdent leur logement, alors même rapports réguliers avec les régies», souligne pas encore très bien français, j’ai appris les qu’elles ont du travail, elles périclitent très encore le collaborateur social. réponses par cœur pour passer mon permis vite. Plus vite qu’une personne qui a perdu poids lourd! J’ai travaillé quelques années son emploi», relève Carlo Sommaruga qui s’insurge: «En Suisse il n’y a aucune obliga- comme chauffeur, et puis une hernie discale tion de reloger qui est expulsé. La vision li- Accompagner l’habitation m’a empêché de continuer», regrette Rama- bérale de la société fait que le droit de la pro- Accompagner les personnes précarisées zan Tutar dont le caractère indépendant se priété privée l’emporte sur les droits sociaux. dans leur manière d’habiter est parfois une manifeste aussi dans ses activités politiques Il existe pourtant un droit au logement inscrit dans les conventions internationales, mais il nécessité tant elles ont perdu l’art du vivre pour le Kurdistan. «Je voulais être horloger, n’est pas reconnu dans la Constitution na- ensemble. A Bienne, Casanostra, associa- mais la position physique ne pouvait pas me tionale, même s’il est inscrit dans la Consti- tion pour l’habitation assistée, travaille convenir. Finalement, j’ai repris des études tution genevoise et dans quelques autres dans ce sens. Casanostra propose un loge- dans le même collège que mon fils et j’ai constitutions cantonales. A l’ASLOCA, nous estimons que le droit au logement mérite ment et un accompagnement profession- obtenu un CFC d’employé de commerce à d’être protégé. Dans la mesure où la libre cir- nel aux personnes socialement défavori- l’âge de 44 ans. Après avoir vainement cher- culation des personnes, tout en permettant sées qui n’ont pas la possibilité de louer un ché un travail – une période très dure – il à l’économie d’être dynamique, accentue la appartement ou une chambre sur le mar- décide d’ouvrir sa propre affaire de restau- pénurie de logements, je me bats actuelle- ment pour que des mesures d’accompagne- ché libre. Fondée en 1990 avec le soutien ration en 2004. «Avoir un logement grâce ment sur le marché du logement soient de la Ville de Bienne, à la suite de la pénu- à Caritas m’a permis de m’ancrer et d’aller introduites, notamment sous forme de pro- rie de logements et des hausses de loyer des de l’avant. Quand sa famille est à l’abri, on tection contre l’explosion des loyers à la années 1980, Casanostra suit le principe peut voir la vie positivement.» ■ conclusion du bail.» Photo © Giovanni Cittadini CESI/LDD 7/13 Caritas.mag 7
Point fort La CarteCulture en Suisse Avec la CarteCulture, accessible dans toute la Suisse, Caritas offre une possibilité de participer à des activités culturelles, éducatives, sportives et de loisirs malgré la pauvreté. Commentaire Le coût du logement augmente, la pauvreté avec: Se loger est un droit fondamental. Durant près de vingt ans, la situation du logement en Suisse n’a pas posé trop de problèmes. On trouvait assez de logements à un prix raisonnable. L’inflation et les taux hypo thécaires étaient bas, et on construisait chaque année près de 50 000 nouveaux logements. Depuis quatre ans, cette situation a com- plètement changé. La construction de nouveaux logements ne suffit plus à cou- vrir la demande qui augmente, de même que la population et la surface habitable par personne. En conséquence, les loyers Intégrer les personnes touchées par la pau- bais sur l’offre ordinaire, sans contrepar- prennent l’ascenseur, en particulier dans vreté et prévenir leur exclusion sociale, tel tie financière. est l’un des buts de la CarteCulture. Les fa- Depuis fin 2012, tous les ayants-droit les zones urbaines et les agglomérations. milles et les personnes seules dont le revenu de Suisse peuvent demander une CarteCul- se trouve au seuil ou en dessous du seuil de ture et bénéficier de ses offres, même s’ils ne Cette évolution est préoccupante: des la pauvreté ont la possibilité d’avoir une vie vivent pas dans une région qui la délivre. En familles avec enfants, qui disposent d’un culturelle et sociale en dépit d’une situation plus des partenaires nationaux, par exemple revenu «normal», ont de plus en plus de financière difficile, et ce, grâce à des offres les vacances REKA, il existe désormais des peine à trouver un logement à prix abor- à prix spécial. partenaires régionaux dans les cantons dable. Les dépenses de l’aide sociale pour Elles bénéficient par exemple de rabais de Vaud, d’Argovie, de Berne, de Lucerne, le subventionnement du logement aug- allant jusqu’à 50% pour l’entrée dans des de Nidwald, d’Obwald, d’Uri, de Schwyz, de mentent en conséquence, et donc les musées, les cours de l’école club Migros ou Zoug et de Zurich, ainsi que dans la région coûts de l’aide sociale dans les communes les billets pour les matchs à domicile du de Fribourg et la Ville de Coire. sont exponentiels. Perdre son emploi et FC Lausanne-Sport. Cette participation à la devoir déménager, c’est devoir faire face vie communautaire permet d’éviter l’isole- Nouvelles offres à des loyers insupportables qui jettent ment, et de rendre l’entrée ou le retour dans Bâle et Soleure devraient offrir certains les gens dans de réelles difficultés finan- la vie professionnelle plus facile, d’élargir rabais en 2013. D’autres régions vont intro- cières. les possibilités de développement des en- duire la CarteCulture d’ici 2015. Comme le fants et de renforcer la solidarité. présentait notre dernier numéro (Caritas. Si le taux hypothécaire augmente ces mag n° 6, Octobre 2012), l’offre est déve- prochaines années, entraînant une nou- 45 000 CarteCulture en Suisse loppée dans les régions par les Caritas ré- velle augmentation des loyers, la pauvreté Depuis le lancement du projet en 2003, le gionales. Caritas Suisse s’occupe des parte- en Suisse va s’aggraver très vite. Cette cercle des utilisateurs de la CarteCulture nariats nationaux, de la coordination et du n’a cessé de s’agrandir: en 2012, le nombre pilotage au plan fédéral. Le service prévoit évolution est prévisible et explosive parce de personnes possédant une CarteCulture de distribuer environ 100 000 CarteCulture qu’elle représente un risque sociopolitique a augmenté de 31 000 à 45 000. d’ici à 2015. ■ majeur. Actuellement, plus de 1370 partenaires privés et publics des domaines de la culture, Corinne Jaquiéry/Caritas de la formation, du sport et des loisirs re- connaissent la CarteCulture et garantissent Rens. www.carteculture.ch et dans vos Hugo Fasel, directeur de Caritas Suisse à son possesseur de 30 à 70 pour cent de ra- Caritas régionales. 8 Caritas.mag 7/13 Photos © Caritas Suisse
Mario Botta «L’habitat est un droit naturel» Architecte célèbre dans le monde entier, le Tessinois aime la lumière, les matériaux naturels, la gravité et la mémoire, territoire authentique de l’homme. «Je me souviens que la maison de mon en- Pour moi, l’habitat est un droit natu- ne peut pas être une mobile house. L’ha- fance au Tessin était une modeste demeure rel. Dès que l’homme vient au monde, il ha- bitat est lié à un site, à son histoire, à une de paysan. J’y ai vécu heureux, malgré le dé- bite. L’architecture a sa raison d’être dans culture, une mémoire et des racines. A une part de mon père quand j’avais sept ans. Der- cet humain qui a le droit d’habiter. On ne le identité. Cela veut aussi dire que l’on parti- nier de trois enfants, j’ai été chouchouté par fait pas seul. L’idée de l’habitat est liée à une cipe aux rites et aux mythes de cette collec- ma mère, couturière à domicile et par mes condition collective et à une mémoire. Cela tivité. L’habitat porte en lui-même une sé- tantes qui vivaient là. Elles rie de valeurs métaphoriques m’interdisaient les jeux vio- très importantes. Le pro- lents car j’étais de santé fra- blème c’est que dans une so- gile. Je devais rester tranquille. ciété comme la nôtre, des mil- C’est peut-être à cause de cela liers de personnes n’ont pas la que j’ai commencé à dessiner. chance d’avoir une maison et J’adorais lire de petites mono- une collectivité alors que dans graphies d’artistes. J’aurais pu une société traversée par la tout aussi bien devenir peintre globalisation, la recherche de ou photographe, mais les cir- sa propre identité se fait à tra- constances de la vie ont fait que vers le sens d’appartenance à je suis devenu architecte. Je me un territoire. A la reconnais- souviens que cette maison était sance d’un paysage. Donc plus petite, avec une partie chaude il y a globalisation et plus on où nous vivions, et toute une doit s’identifier à un lieu qui série de prolongements comme nous appartient. Chacun de le couloir commun aux fa- nous a besoin d’un abri, d’un milles qui y résidaient, la cour, refuge. L’habitat est une mé- la place, puis le village qui taphore du ventre maternel. étaient eux, les espaces froids. Je suis retourné vivre à Men- Cette configuration m’a impré- drisio car j’avais besoin de me gné physiquement. Il y avait là protéger aussi bien physique- toute une richesse de liaisons ment que psychologiquement. et la possibilité de créer du lien Aujourd’hui, dans ce monde social avec les autres commu- un peu chaotique et lié à des nautés du village. Sans m’ins- valeurs éphémères, je cherche pirer vraiment, cette maison la gravité. J’aime construire est une présence permanente des églises, espaces d’accueil, dans ma notion de l’habitat. mais aussi de silence et de Peut-être que les ouvertures possibilité de dialogue avec qui émaillent toujours mes l’infini. Je veux créer une ar- constructions viennent de cette chitecture qui donne une enfance passée dans un lieu émotion durable, tant pour où l’espace n’était jamais ceux qui l’habitent que pour fermé. ceux qui la contemplent.» ■ Petite Bio 1943 Naissance le 1er avril à Mendrisio. Passe son 1969 Passe sa thèse et revient en Suisse. Ouvre 1996 P articipe à la fondation de la Faculté enfance dans le village de Genestrerio. son bureau d’architecte à Lugano. d’architecture de Mendrisio qu’il préside. 1958 Commence un apprentissage de dessi- 1986 L a reconstruction de l’église du village de Musée Jean Tinguely à Bâle. nateur en bâtiment et réalise son premier Mogno, emportée par une avalanche, ini- 2000 Centre Dürrenmatt de Neuchâtel. projet architectural, une maison familiale tie sa passion pour l’objet sacré et le res- 2011 Installe son bureau à Mendrisio, sa ville un an plus tard. Il a 16 ans. pect de la mémoire. natale. 1964 Etudie l’architecture à Venise. Il y ren- 1995 S on projet pour la Cathédrale d’Ivry nour- 2013 Mario Botta a dessiné près de 600 pro- contre Le Corbusier et l’Américain Louis rit des débats passionnés. jets en tous genres. Kahn, ses maîtres. Photo © Claude Dussex 7/13 Caritas.mag 9
Caritas Neuchâtel une association qui récolte les produits frais dans les grandes surfaces pour les redis- tribuer aux associations. Une base de pro- duits frais et de la région à compléter se- lon l’envie et les opportunités du moment afin de proposer une cuisine saine et sur- tout équilibrée. Les saisons et le calendrier des fêtes rythment la composition des menus. Un cycle que Sarah aimerait compléter par des voyages vers d’autres horizons culinaires. Question de temps et d’approvisionne- ment… Et du respect de la règle budgétaire: les 5 francs versés par le client pour son repas couvrent les frais d’acquisition de la mar- chandise. Côté jardin d’insertion Niveau cuisine, cela roule. Pour ce qui est de l’encadrement de bénéficiaires de l’aide sociale en programme d’insertion, je suis en plein apprentissage. Cela a été assez «Mon credo, c’est de proposer rock’n’roll. Normal dans cette mai- une cuisine familiale de saison, son! Actuellement, on tourne avec comme à la maison finalement.» quatre personnes en cuisine. On est sur le fil, une personne manque ou Sarah Thiémard-Bersot deux ou trois, et je mets la main à Cuisinière et responsable du Pantin la pâte. Sortir 40 repas est un challenge concret qui mobilise l’équipe. Il n’y a pas le choix, tout doit être prêt à midi et quart lorsque les clients arrivent. Dans ces conditions, Pantin, ouvre-toi! tout le monde oublie ses soucis, retrousse les manches et fonce. Tout le contraire de ce qui se passe lorsque l’on reste enfermé chez soi à ressasser la misère de son bud- get d’aide sociale. C’est également cela un Trois mois après son ouverture, le Pantin tourne déjà à plein régime. programme d’insertion. Et au Pantin, il Plus de quarante repas servis par jour, une salle pleine et des sourires y a les remerciements en guise de bonus plein les visages. quotidien. Textes et photos: Sébastien Giovannoni «C’est lumineux, propre et bien mis. Nous n’avons On a eu jusqu’à 50 personnes, il y avait des ture, les bénéficiaires de l’aide sociale pla- jamais été déçues par les gens partout, on les a installés au bar et on cés en contrat d’insertion ont manié ba- repas, le personnel est pouvait plus desservir comme on a l’habi- lais, pinceaux et huile de coude plutôt que tude de le faire, raconte Sarah Thiémard- les casseroles. Rien de tel pour s’approprier très sympa. Et c’est pas Bersot, cuisinière et responsable du lieu. les lieux qu’un bon coup de feu! Le lende- cher! La seule chose, c’est Je ne m’attendais pas à un tel succès. Le main, les premiers clients ont été accueil- qu’il y en a qui n’osent pas, bouche à oreille fonctionne, et les échos sont lis avec au menu «Poulet au curry rouge et il y a une gêne alors qu’ils super positifs. lait de coco». Un sacré chemin car une semaine avant en ont vraiment besoin.» l’ouverture du lieu, rien n’était fait. Elec- Côté cours de cuisine tricité, cuisine, peinture, frigo, tout a été Le Pantin est approvisionné par l’Epicerie Elisabeth, Jacqueline et Françoise, habituées du Pantin installé à la dernière. Et le jour de l’ouver- Caritas toute voisine et par Table Suisse, 10 Caritas.mag 7/13 Photo © Caritas Neuchâtel
Au menu de la semaine Lundi Soupe aux pois jaunes Filet de colins, pommes de terre nature et fenouils au four Crème chocolat Mardi Potage aux légumes Goulache de cheval, papillons et duo d’asperges vertes et blanches Oranges Mercredi Potage aux poireaux Tranche de volaille, frites et carottes à la vapeur Raisins blancs et rouges Jeudi Potage de courge Lentilles corail, riz basmati et légumes au curry Mille feuilles Vendredi Potage de légumes Jambon à l’os, gratin de pommes de terre et haricots secs Pommes au four Comme à la maison… Le plaisir de travailler. Côté association sera accrochée aux murs durant quelque saugrenues que géniales. Chacun fait son La collaboration avec les associations se temps. nid. Et si les locaux communs sont encore met en place. Le Pantin sera occupé cette La maison se transforme petit à pe- en chantier, ils explosent d’énergie et d’en- semaine par La Fabrique Gomez de Fan- tit, une «costumerie» est installée dans les vies. Bref, le Pantin est en passe de gagner zine, une équipe de bédéphiles itinérante combles, les chambres d’hôtes pour les in- son pari de devenir une ruche au centre de qui propose aux clients du Pantin la créa- vités des associations sont prêtes, les locaux l’échiquier culturel chaux-de-fonnier. ■ tion d’une bande dessinée participative qui des associations fourmillent d’idées aussi 7/13 Caritas.mag 11
Caritas Neuchâtel Passage de témoin Il y a un an, après 28 ans à la présidence de Caritas Neuchâtel, André Jecker transmet- tait le flambeau à Christophe Gardet. Regards croisés entre deux hommes portés par une même volonté de s’engager. André, quel regard portes-tu sur no- présence dans le haut de canton, le passage gie et le contrôle qu’elle déploie ses effets sur tre institution au moment d’en quit- d’une institution régionale centrée sur le le terrain, le travail de relation publique et ter la présidence? littoral à un acteur cantonal et la concréti- l’animation du comité. André: L’image d’une institution profes- sation de la stratégie visant à élaborer des Christophe: Il doit avoir une vision com- sionnelle, compétente au sérieux reconnu projets en lien avec les besoins et de les pé- mune avec le comité, le directeur et les par ses partenaires. Caritas Neuchâtel est renniser. Entre ces deux événements, il y a équipes et être le garant que la ligne soit un acteur incontournable dans le canton. le constat d’une évolution de l’institution. suivie. Pourquoi quitter le comité? Quelles sont les motivations et les Quelle est votre perception du André: L’institution se porte bien, il y a valeurs qui sous-tendent vos enga- travail accompli sur le terrain par une personne compétente susceptible de gements? Caritas Neuchâtel ? reprendre le poste pour assurer une conti- Christophe: L’amour du prochain et l’ou- Christophe: On entend qu’il est effectué par nuité. C’est le moment idéal. verture vers l’autre. J’ai toujours ressenti de véritables spécialistes au service des bé- ce besoin d’aider l’autre, quelques soient néficiaires. Durant les moments d’échange Christophe, quelle image te fai- ses origines. Pour moi, la parabole du bon entre comité et collaborateurs, je suis à sais-tu de Caritas Neuchâtel avant samaritain résume bien la mission de chaque fois frappé par leur engagement, d’intégrer notre comité? Caritas Neuchâtel. leurs compétences et par leur passion. Christophe: Une image plutôt conserva- André: Je rejoins Christophe. Lorsque je André: La fidélité des personnes attachées à trice. J’ai découvert une institution au me suis engagé auprès de Caritas Neuchâ- Caritas Neuchâtel, tant dans l’équipe pro- contraire dynamique et professionnelle tel, j’avais 40 ans et souhaitais répondre au fessionnelle qu’au comité, est un signe fort. sur le terrain et dans sa gestion. Une vraie message d’Evangile dans une église plus Lors de l’inauguration de l’agrandissement entreprise. ouverte et plus proche des gens. J’ai concré- de l’Epicerie à La Chaux-de-Fonds, nous tisé cela avec Caritas Neuchâtel. Selon moi, avions évoqué une moyenne de 9 ans d’ap- Quels ont été les moments forts et la foi est indissociable d’un véritable enga- partenance à l’institution. Un gage de bon les grands changements? gement social. fonctionnement qui dégage également une André: Le premier concerne Job Service. image de sérénité pour nos partenaires. Un projet porté et mis sur pied par Cari- En quoi consistent le travail et le rôle tas Neuchâtel. Après trois ans, le comité a d’un bon président? Quels objectifs se fixe notre nouveau décidé que le projet était apte à se dévelop- Christophe: Le président idéal, c’est André! président pour Caritas Neuchâtel? per par lui-même conformément à la stra- André: Merci… Sérieusement, l’essentiel Christophe: Poursuivre le travail accompli tégie de l’époque. réside dans l’étroite collaboration avec la pour remettre, en temps voulu, une insti- Le second est l’ouverture de l’Espace direction. Un directeur a besoin de soutien. tution en aussi bon état qu’actuellement. des Montagnes à La Chaux-de-Fonds. Une Ensuite, il y a la mise en route de la straté- Un sacré challenge! En fonctionnant en binôme durant une année, le passage de témoin s’est fait presque naturellement. Sinon, je pense que nous avons un rôle im- portant à jouer dans le développement des entreprises sociales. Nous vivons dans un monde d’images et devons pleinement inté- grer cette réalité. Je pense qu’une réflexion sur la communication doit être menée pour améliorer la perception de l’institution et il est important de rechercher des fonds libres afin de consolider notre budget et de nous projeter sereinement vers l’avenir. ■ Merci André et tous nos voeux de réussite à Christophe. Propos recueillis par Sébastien Giovannoni 12 Caritas.mag 7/13
Des chiffres et des dettes! Quelques nouvelles de nos projets CarteCulture Année après année, nous compilons des statistiques Nous avons réuni les principaux acteurs culturels du canton afin de pour Dettes Conseil Suisse, l’organisation faitière des discuter de la pertinence d’un projet CarteCulture dans notre can- services de désendettement. Coup de projecteur sur ton. Un tour d’horizon positif à l’issue duquel un groupe de travail a quelques chiffres qui font frémir… été formé afin d’aller plus en avant dans l’élaboration du projet et de son suivi. Ce groupe réunit Madame Zsuzsanna Béri, cheffe du Ser- Fr. 7 217 809.– vice cantonal des affaires culturelles, Monsieur Michel Bernasconi, Sept millions deux cent dix-sept mille et huit cent neuf francs! Soit collaborateur scientifique au Service cantonal de l’action sociale, Monsieur Patrice Neuenschwander, délégué culturel de la ville de le total des dettes cumulées par les 187 dossiers suivis durant l’an- Neuchâtel, Monsieur Cyril Tissot, délégué culturel de la ville de la née 2012 par le service «Dettes» de Caritas Neuchâtel. Chaux-de-Fonds, Monsieur Roberto Betti, directeur du CCN – Le La part des créances d’impôts s’élève à 27,35% et figure en Pommier et Hubert Péquignot, directeur de Caritas Neuchâtel. première position. Elle est suivie de près par les petits crédits à la Si après examen tous les éléments sont réunis pour le lancement consommation qui représentent 26,09% des dettes. du projet, la CarteCulture neuchâteloise pourrait débuter en 2014 pour une phase-pilote de trois ans. Fr. 3569.– par mois Les personnes suivies par le service «Dettes» ont un revenu qui permet de dégager un montant mensuel à consacrer au désendet- tement. Lorsque l’on sait que le salaire moyen est de Fr. 3500.– et que les 187 dossiers concernent 500 personnes, force est de consta- ter que nous n’aidons pas des flambeurs, mais des personnes en si- tuation de précarité ayant été happées par la spirale des dettes, sou- vent suite à un licenciement, un divorce ou une maladie. Onze mois et demi Avec une dette moyenne de Fr. 41 112.– et un salaire moyen de Fr. 3569.–, l’endettement moyen représente près d’une année de salaire. Lorsqu’on se penche plus précisément sur les chiffres, on constate que le montant des dettes est proportionnel au salaire. Plus vous gagnez, plus vous avez la possibilité de vous endetter. Pour en savoir plus: www.carteculture.ch A méditer. Accompagnement de fin de vie Après un refus de la part du Conseil d’Etat, notre prestation d’Ac- 41,3% compagnement de fin de vie s’est vue reconnue par le Grand Conseil. Plus de 40% des contrats de crédit et au comptant grevant le bud- Ce dernier a adopté, à sa session de décembre 2012, un amende- get des personnes suivies par le service «Dettes» de Caritas Neu- ment au budget 2013 de l’Etat prévoyant une reconnaissance finan- châtel ont été octroyés par GE Money Bank. Sans surprise, Bank cière de Fr. 30 000.–. now occupe la seconde position avec 13,8% des contrats. Suivez Un vote à l’unanimité qui démontre la nécessité de rendre pérenne les affiches… cette prestation qui a fait ses preuves et qui s’inscrit dans la nou- velle organisation des soins du canton de Neuchâtel. Un vote à l’unanimité sous forme de reconnaissance pour l’intense Bref, un travail colossal pour une petite équipe de trois spécia- travail de Laurence Chapuis, notre responsable, et du docteur listes à temps partiel représentant un taux d’activité de 170% avec Jacques Wacker, notre médecin-conseil. le soutien d’un/e stagaire HES. Pour en savoir plus: www.schulden.ch www.caritas-dettesconseil.ch Entreprise sociale Les voyants sont au vert pour que l’Espace des Solidarités prenne prochainement le virage de l’«Entreprise sociale». Les projections financières sont positives, le comité de l’Espace des Solidarités a donné son accord, les négociations avec nos partenaires, ville et canton de Neuchâtel, sont sur les rails. Sans avis de tempête intempestif, le navire «Espace des Solidari- tés» mettra le cap sur la dimension «Entreprise sociale» dès 2014. Bon vent! Photos © Heike Gasser et Sébastien Giovannoni 7/13 Caritas.mag 13
Caritas Neuchâtel Des visages sur notre action Consultation sociale Espace des Solidarités Administration Le Pantin Jeannine Martine Monique Sarah Vermot Thévoz-Koffana Maj Thiémard-Bersot Secrétaire et réceptionniste Aide-Cuisine Comptable Cuisinière Depuis vingt ans, Jeannine ac- Depuis que l’Espace des Solida- Pilier comptable de Cari- Cuisinière de formation et ac- cueille toutes les personnes sol- rités s’est installé à la rue de la tas Neuchâtel depuis 13 ans, tive dans le domaine associatif licitant Caritas Neuchâtel, sans Gare, le rire de Martine Thévoz- Monique Maj compte cinq chaux-de-fonnier, Sarah Thié- distinction. Quant on dit toutes Koffana résonne aux oreilles de révolutions comptables à son mard-Bersot s’est offert la pos- à Caritas Neuchâtel, cela signi- ses collègues en cuisine autant actif, preuve que ce domaine sibilité de concilier ses deux fie une diversité de personnes qu’à celles des clients. Aide de évolue aussi rapidement que passions en devenant la respon- inimaginables et des compé- cuisine à 60%, Martine travaille notre institution grandit. A sable du Pantin, bistrot social tences d’écoute et de compré- autant en cuisine qu’au service, l’horizon, une comptabilité et programme d’insertion ou- hension hors norme. Et une et c’est parfait pour elle. par centre de coûts et un nou- vert depuis quelques mois à la patience d’ange, car la récep- veau logiciel comptable répon- Chaux-de-Fonds. tion est le nœud entre les at- Ce que j’aime à l’Espace des dant au doux nom d’Abacus. tentes des bénéficiaires et la Solidarités, c’est l’équipe et le Lors de mon entretien, j’ai dit: disponibilité des assistants so- contact avec les gens. Le contact Durant toutes ces années, j’ai cette maison, c’est ma maison. ciaux. Un exercice qui tient de avec les personnes âgées, c’est appris beaucoup de choses. A Elle réunit tous les éléments qui la quadrature du cercle. source de connaissance comme chaque étape de nouvelles exi- me tiennent à cœur: la jeunesse, J’aime décrypter les demandes on dit chez nous en Afrique. On gences, de nouvelles normes à les projets, le bénévolat, l’in- parfois décousues arrivant à la apprend toujours, c’est aussi cela appliquer. Un renouvellement sertion, la formation et la cui- réception et trouver la bonne l’intégration, tous ces change- perpétuel et une améliora- sine. Ce poste était un défi taillé orientation. J’apprécie la diver- ments de culture. Ca me plaît. tion continue avec pour consé- pour moi. sité des contacts et la confiance quence une ligne de conduite des personnes. Si votre plat n’est assez relevé, toujours plus stricte et étroite Sarah jongle de la gestion de Jeannine est également la mé- demandez à Martine une pointe qui facilite les choix et offre une l’approvisionnement à la ges- moire de notre institution de son pili-pili maison. Elle grande cohérence à la compta- tion humaine d’une équipe en puisqu’elle a travaillé en colla- a toujours un grand bocal de bilité de l’institution. insertion, de la préparation des boration avec la direction du- cette sauce au piment à portée menus à l’organisation du ser- rant de très nombreuses années de main et se fera un plaisir de Mais les chiffres ne sont pas vice. Elle jongle mais toujours avant de rejoindre son cockpit vous faire goûter un petit mor- tout, travailler pour une œuvre avec un sourire chaleureux et de réception. La mémoire donc ceau de son Cameroun natal. d’entraide comme Caritas Neu- une multitude de projets qui mais également la garante de Attention, j’ai dit une pointe, châtel offre un sens à mon tra- trottent dans la tête. l’image puisque il n’y a pas meil- sans quoi vous vous transfor- vail. Et c’est important pour moi. leur détecteur de fautes d’ortho- merez en dragon! graphes qu’ «Œil de Lynx». Une tempête de comptes à Portrait en forme d’hommage à livrer, aucun problème, notre la voix et au premier visage de timonière financière est fidèle Caritas Neuchâtel. à son poste! 14 Caritas.mag 7/13 Photos © Sébastien Giovannoni
adresses Direction et administration Rue du Vieux-Châtel 4 Case postale 209 2002 Neuchâtel 2 Tél. 032 886 80 70 Appels à votre soutien caritas.neuchatel@ne.ch Consultation sociale Caritas Neuchâtel compte sur votre générosité pour donner un coup de pouce à des Rue du Vieux-Châtel 4 personnes ou des familles en difficulté. Mentionnez le numéro l’Appel sur votre bulletin de Case postale 209 versement, et votre don sera intégralement versé à la situation présentée. 2002 Neuchâtel 2 Tél. 032 886 80 70 caritas.neuchatel@ne.ch Appel n° 26 Horaire du service Appel n° 25 Lundi à vendredi: 8h30–12h00 un Mardi et jeudi: 14h00–17h00 rsonnes, a recherché Madame M, sud-américaine, trav La famille B, cinq pe nce de leur aille Horaire des permanences – Consultation sociale sui te à la nai ssa dans une crèche du canton de Neu nouvel appartement châ- Mardi et jeudi: 15h00–17h00 leur trois pièces n’était tel et bénéficie d’un complément dernier enfant. En effet, d’aide Horaire des permanences – Migration sociale pour subvenir aux besoins plus suffisant. de sa Mardi de 10h30–12h00 ées de vie dans leur an- famille. Au cours des trois ann Espace des Montagnes la fam ille B avait pris la liberté Son diplôme n’est pas reconnu Rue du Collège 11 cien appartement, en plusieurs murs afin de Suisse et elle ne peut prétend 2300 La Chaux-de-Fonds de peindre en couleur re au Tél. 032 886 80 60 plus chaleureux. poste d’éducatrice de la petite enfa rendre l’appartement a nce caritas.neuchatel@ne.ch par tement, la gérance proposé par son employeur. Lors de la remise de l’ap ts, et cel a Nous Horaire de l’accueil aient être repein avons entrepris des démarches aup décidé que les murs dev ût de l’op é- rès Lundi: 14h00–17h00 sionnelle. Co de l’Office fédéral de la formation Jeudi: 14h30–16h30 par une entreprise profes pro- plu sie urs millier s de francs et naturellement fessionnelle et de la technologie en vue Epiceries ration: sur ance RC-ménage. de la reconnaissance de son diplô Epicerie – La Chaux-de-Fonds sans intervention de l’as me. n, le pro pri étaire et la gérance L’émolument demandé pour le Rue du Collège 13 Après négociatio fa- traite- 2300 La Chaux-de-Fonds vail soit effectué par la ment du dossier s’élève à Fr. 550. ont accepté que le tra –. Tél. 032 964 12 70 Nous souhaitons collecter ce caritas.epiceriecdf@ne.ch mille B. s mon- x donateurs de Carita tant de Fr. 550.– qui permettr Nous demandons au Fr. 35 0.– a à la Epicerie – Neuchâtel la somme de famille de sortir de l’aide sociale Avenue de la Gare 39 Neuchâtel de réunir . fra is de ma tér iel de peinture. 2000 Neuchâtel pour les Tél. 032 721 28 87 caritas.epiceriene@ne.ch Appel n° 28 Horaire des Epiceries Appel n° 27 Lundi: 14h00–18h00 Mardi à vendredi: 8h30–12h00 et 14h00–18h00 J. est un jeune homme de 20 ans en 3 année e Madame S est une mère seule se dé- Samedi: 8h30–12h00 d’apprentissage qui travaille comme agent d’ex- brouillant courageusement avec sa Le Pantin charge de famille et ses exigences ploitation à l’entière satisfaction de son em- Le Pantin professionnelles. Elle a dernièrement ployeur et qui obtiendra son CFC en juin 2013. Rue de la Ronde 5 2300 La Chaux-de-Fonds franchi notre porte pour nous deman- J. vit encore chez sa mère avec cinq de ses frères Tél. 032 964 13 44 der conseil afin de gérer au mieux son et sœurs. Cette famille monoparentale bénéficie caritas.edm@ne.ch budget des plus serrés. de l’aide sociale depuis de nombreuses années. Horaire d’ouverture Madame S souffre de graves pro- J. est déjà à la recherche d’un emploi pour août. Lundi à vendredi: 9h30–14h00 blèmes dentaires qui devraient être Seul problème: il n’a pas le permis de conduire et Espace des Solidarités traités depuis longtemps. Le manque pas les moyens de le financer. Dans son domaine Rue Louis-Favre 1 d’argent, la peur de la facture dentaire d’activité, il est absolument indispensable de pou- 2000 Neuchâtel et la honte l’ont empêchée jusqu’à au- voir conduire toutes les machines nécessaires aux Tél. 032 721 11 16 activités diverses imposées par la profession. eds@ne.ch jourd’hui de consulter un dentiste, ne serait-ce que pour faire un devis. Nous souhaitons pouvoir donner la chance à Horaire du lieu d’accueil Pour l’encourager à se faire soigner, ce jeune de trouver un emploi et devenir au- Lundi à jeudi: 9h30–16h00 nous souhaitons réunir une somme tonome financièrement. Vos dons permettront Vendredi: 9h30–14h00 de Fr. 500.– qui ne couvrira pas tous de participer au financement de ce permis de www.caritas-neuchatel.ch les travaux, mais incitera aux soins conduire. Jusqu’à concurrence de Fr. 600.– les plus urgents. Agenda • Assemblée des délégués Afin de réunir ces sommes, chaque don, même minime, est important. Mercredi 17 avril 2013 à 19h30 Les appels précédents ont permis de récolter les montants suivants: Salle du Faubourg, faubourg de l’Hôpital 65 Appel n° 22: Fr. 200.– | Appel n° 23: Fr. 240.– | Appel n° 20: Fr. 1250.– 2000 Neuchâtel Nous vous remercions de votre soutien et de votre générosité à l’égard des personnes en • Inauguration du Pantin situation de pauvreté du canton de Neuchâtel. Mercredi 19 juin 2013 dès 18h00 Le Pantin, rue de la Ronde 5 Merci pour vos dons ! Compte postal 20 -5637-5 2300 La Chaux-de-Fonds 7/13 Caritas.mag 15
s to d u n du re N t io I g u r a T Ina u PA N ju i n 2 013 à 18 h 00 di 19 e-Fond s M e rc r e | 23 0 0 L a Ch a ux-d Ron d e 5 e l a tel Neuchâ Ru ed Caritas Neuchâtel Vieux-Châtel 4 | 2000 Neuchâtel Tél. 032 886 80 70 caritas.neuchatel@ne.ch www.caritas-neuchatel.ch Neuchâtel Pour vos dons: 20-5637-5 Merci !
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