Travail, Travail, Travail - Alternative Bank Schweiz
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AZB 4601 Olten Le journal pour un usage différent de l’argent // numéro 1 // 30 mars 2006 Postcode 1 Travail, Travail, Travail . . . 3 EN CAPACITÉ DE TRAVAIL RÉDUITE Malade, mais encore dans la course 6 INTERVIEW SUR LE RÔLE DES GENRES AVEC LA SOCIOLOGUE PATRICIA ROUX: «L’essentiel, c’est de changer les règles» 10 LES LICENCIEMENTS SONT RÉCOMPENSÉS PAR LA BOURSE Suppressions d’emplois et bénéfices records 12 LA BANQUE ALTERNATIVE BAS FÊTE SES 15 ANS Invitation à la fête anniversaire
mise en bouche COMMENTAIRE DE DOMINIQUE ZIMMERMANN Dernière minute ou la dissipation de l’individu Certain(e)s aiment réserver leurs voyages longtemps à l’avance, 6 16 d’autres se rabattent sur les innombrables offres de dernière minute. Idem pour le travail: les un(e)s sont terrifié(e)s à l’idée de devoir faire quelque chose dans l’urgence, alors que d’autres ne deviennent productif(ve)s que lorsque la pression est maxi- male. Mais que se passe-t-il quand on repousse les délais? Devant l’ordinateur, un amas de papiers, de numéros de té- léphone, de choses en suspens. Une note: «à rappeler immédiate- ment!» Ligne occupée. En attendant, jeter un œil aux courriels arrivés. Entre le Viagra et les invitations, une question d’un ami. Y répondre tout de suite. Ah non, il manque une information. Elle est enfouie parmi les papiers jonchant le bureau. Tient, il DOSSIER PRINCIPAL: TRAVAIL s’y trouve encore une lettre de l’administration; ce qu’ils sont 3 EN CAPACITÉ DE TRAVAIL RÉDUITE Malade, mais encore dans la course impatients! Alors liquidons d’abord l’administratif. Mais avant 4, 5 LE DOSSIER EN PHOTOS tout, recomposons le numéro. Encore occupé. Ah, qu’il est Le travail au fil des rails agaçant, ce verre vide sur la table: toujours au mauvais endroit. Reportage de Regula Schaffer Hop, à la cuisine! Là aussi, les choses ont tendance à s’empiler. 6 INTERVIEW AVEC PATRICIA ROUX «L’essentiel, c’est de changer Et rien ne détourne davantage du travail que de la vaisselle qui les règles» traîne. . . Après un en-cas, quelle énergie pour frotter et faire 9 CONCOURS PHOTO DU briller! Entre-temps, se sécher les mains, envoyer quelques SMS 15¨ ANNIVERSAIRE DE LA BAS Les lauréates et les lauréats afin de rassurer les autres (et moi-même): j’existe encore. 10 PRODUCTIVITÉ PAR LICENCIEMENT Ligne toujours occupée. Dans le courriel à l’ami, décrire Suppressions d’emplois tout avec précision. Encore du Viagra et des chaussettes à bas et bénéfices records prix dans la boîte de réception. Ainsi que le message d’une CRÉDIT D’ENCOURAGEMENT BAS connaissance, agrémenté d’une blague qu’il faut largement dif- 11 LE BUREAU BASS, À BERNE fuser afin de renforcer la motivation au travail. Effacer la L’usine à penser socio-politique publicité pour les chaussettes et purger le dossier des éléments PAGES BAS supprimés. A la dernière minute, se plaindre qu’il soit déjà si 12 Assemblée générale et tard et que l’article urgent ne soit pas encore écrit – pire encore: fête anniversaire 13 Crédits octroyés au 2e semestre 2005 il n’a même pas été commencé, alors que d’autres roupillent 14 Benvenuta BAS déjà devant la télévision. PERSONALE Tout compte fait, il a été possible une fois de plus de gérer sa 16 Il modello ticinese dell’aiuto sociale vie en toute indépendance et avec succès. Le travail? Mañana! dominique.a.z@bluewin.ch moneta LE JOURNAL POUR UN USAGE DIFFÉRENT DE L’ARGENT // N¿ 1 // 30 MARS 2006 moneta paraît au moins quatre fois par an en français et en allemand. La reproduction de textes est soumise à une autorisation écrite de la rédaction et doit impérativement indiquer la source // Editrice Associa- tion éditrice moneta, c/o Banque alternative BAS, case postale, 4601 Olten // Rédaction René Hornung (responsable), Aldo Clerici, Claudia Nielsen, Dominique Roten, Dominique Zimmermann // Rédaction fran- çaise moneta, c/o Banque alternative BAS, représentation romande, case postale 161, 1001 Lausanne, téléphone 021 319 91 00, moneta@moneta.ch // Traduction Sylvain Pichon, Claudia Radczuweit // Graphisme et réalisation Clerici Partner, Zurich // Impression ROPRESS Genossenschaft, Zurich // Tirage de cette édition 5400 exemplaires // Publicité et encarts Banque alternative BAS, case postale, 4601 Olten, téléphone 062 206 16 16 // Abonnements Annuel Fr. 20.– / Soutien Fr. 50.– // Encarts et annonces Nous attirons votre attention sur le fait que les encarts qui n’émanent pas de la BAS ou de moneta sont assimilés à des publi- cités qui nous permettent de couvrir les frais de production. 2 moneta #1 // 30 mars 2006
dossier Malade, mais encore dans la course RÉINSERTION_ Celles et ceux qui ne peuvent plus travailler à plein régime pour cause de maladie rencontrent des difficultés sur le marché de l’emploi, particulièrement en Suisse romande. Pour que la réintégration – formule magique de la 5¨ révision de l’AI – ne reste pas un slogan creux, quelque chose doit changer. //__Le «handicap» de Roger Dubois* se voit au aussi, de difficultés: «Ici, le taux de chômage tière de réintégration la réponse est: «Pas de premier coup d’œil: il est obèse. Si obèse que est très élevé et les entreprises choisissent commentaire.» Cela après qu’un collabora- ce monteur électricien de métier, souffrant toujours les meilleurs des canditat(e)s. teur, lors d’une précédente discussion, a lais- de troubles circulatoires, a perdu sa place. Celles et ceux qui ne sont pas au mieux de sé entendre que les réintégrations effectuées Puis il a été au chômage pendant dix ans. Le leur capacité de travail font souvent figure avec succès pendant des années ont proba- bureau AI neuchâtelois lui a finalement trou- de dernier choix.» blement dû être revues suite au durcissement vé un stage dans sa branche d’origine, où il On connaît le malaise: plus de cinq pour de la situation concurrentielle. Pourtant, ré- s’est avéré que Roger travaille très volontiers cent de la population suisse en âge de tra- intégration et prévention ne coûtent pas for- et consciencieusement en tant que courrier vailler perçoit une rente AI, deux fois plus cément cher, rappelle Brigitta Danuser, direc- motorisé. Aujourd’hui, ce sexagénaire et son qu’il y a vingt ans. Simultanément, dans la si- trice de l’institut lausannois de la médecine bus livrent du café dans toute la région. En tuation économique actuelle, il y a toujours du travail. Et de citer des mesures simples, raison d’une capacité de travail réduite, son moins d’emplois pour les personnes aux ap- comme ce programme de réadaptation qui salaire est complété par l’AI. titudes limitées, dont beaucoup finissent tôt empêche que les collaboratrices et les colla- Des exemples de réintégration réussie, ou tard par s’adresser à l’AI. La situation est borateurs malades manquent à l’appel de Claudio Costantini peut en citer beaucoup. Il est chargé du placement, pour l’office AI du canton de Neuchâtel, des personnes ne «L’employeur qui comprend la maladie de son pouvant pas travailler pleinement. Lorsqu’il parvient à transformer un contact bureau- collaborateur ou de sa collaboratrice sera d’autant cratique avec les entreprises en une relation moins tenté de le ou la renvoyer.» individuelle, les chances de succès augmen- tent considérablement: «Cela m’amène à vi- siter beaucoup d’entreprises. Il m’arrive aus- si de discuter avec un ou une responsable des ressources humaines autour d’un apéri- particulièrement précaire en Romandie, où plus en plus souvent sans être remarqué(e)s, tif le samedi matin. «En 2004, lui et son tous les cantons versent davantage de rentes sans que quelqu’un de l’entreprise ne s’en collègue de bureau ont obtenu 304 résultats AI que la moyenne suisse. Malgré cela, les en- préoccupe. Alors que quelques explications positifs: le duo a trouvé 179 places de for- treprises locales rechignent à garder ou enga- peuvent résoudre bien des situations, ex- mation et 125 postes fixes. Les chiffres pour ger des personnes peu productives. plique Brigitta Danuser: «L’employeur qui 2005 sont encore meilleurs, souligne Jean- Un sondage auprès de quelques grands comprend la maladie de son collaborateur Philippe Ruegger, directeur de l’office AI de employeurs romands donne une image plu- ou de sa collaboratrice sera d’autant moins Neuchâtel: «Ce qui est particulièrement en- tôt sombre. Le groupe pharmaceutique Se- tenté de le ou la renvoyer.» Elle cite l’exemple courageant, c’est que les plus de 50 ans s’en rono mise sur des solutions individuelles; si d’une cheffe du personnel, qui considérait tirent aussi bien que les jeunes.» De jolies possible, une diminution du travail est né- comme un simulateur un employé rencontré victoires, vu le contexte difficile dans lequel gociée avec les personnes concernées. Une en train de faire ses courses alors qu’il s’était travaille M. Ruegger. Fortement industriali- conseillère sociale et en santé est en outre à annoncé par écrit comme étant malade. Or le sée, la région neuchâteloise n’est pas un el- disposition des 1475 employés à Genève. Il médecin ne lui avait pas prescrit de rester dorado pour le placement des personnes à n’existe toutefois pas de postes de travail spé- alité, mais au contraire de faire beaucoup capacité réduite, car ces dernières trouvent cifiques pour les personnes en incapacité d’exercice.__ // * Nom fictif plus facilement refuge dans le domaine des partielle. Dans l’entreprise de technologie services. Or, selon M. Ruegger, il est plus dif- Kudelski, le service du personnel affirme que Eric Gremmelmaier | erix@gmx.ch ficile d’intégrer des personnes souffrant de l’activité du groupe requiert des travailleurs troubles psychiques dans les petites entre- extrêmement qualifiés et disposant de leurs prises, où ni elles ni leurs collègues ne peu- pleines capacités. Par conséquent, aucune vent être convenablement prises en charge. personne à l’efficacité réduite ne pourrait Pour les collaborateurs et collaboratrices dé- être employée par l’entreprise. Pour des tra- bordé(e)s, cela aboutit souvent à un «j’en vaux moins exigeants, toutefois, Kudelski peux plus» qui met prématurément fin à l’ex- confie des mandats à des institutions avec périence de réinsertion professionnelle. Col- des postes de travail «protégés» en Suisse. Et lègue de M. Ruegger, le directeur adjoint du chez Migros Neuchâtel-Fribourg qui a long- bureau AI genevois Jean Pirotta parle, lui temps joui d’une bonne réputation en ma- 3
COGITATIONS DE LA PHOTOGRAPHE REGULA SCHAFFER SUR LE THÈME DU TRAVAIL Le travail? Au fil des rails. ( . . . un voyage au départ de Zurich direction ouest et direction est au départ de Bienne) Le travail . . . pour chacun quelque chose de différent . . . pour de l’argent, la plupart du temps. Pour moi, ce qui touche l’âme et le regard. . . . Alors qu’en savourant je réfléchis, . . . pendant que le Plateau file et défile, Née à Bienne et graphiste de forma- tion, Regula Schaffer est venue à je bénéficie du travail des autres Zurich afin de suivre une formation . . . ceux qui produisent de l’énergie, complémentaire de trois ans de créatrice visuelle ESAA. . . . ceux qui servent thé ou café Sous le nom de BILDER-SCHAFFERIN . . . et qui, ce faisant, créent la plus-value. (c’est-à-dire créatrice d’images), elle produit ses propres œuvres visuelles. La photographie, le dessin et le Le travail . . . texte sont aujourd’hui ses moyens d’expression favoris. . . . dans la société contemporaine, regulaschaffer@bluewin.ch une question de flexibilité et de mobilité. www.bilderschaffer.ch 4 moneta #1 // 30 mars 2006
«L’essentiel, c’est de changer les règles» LE RÔLE DES GENRES__ Dans le monde du travail, malgré des bureaux de l’égalité et des mesures de promotion, les femmes restent défavorisées par rapport aux hommes. C’est dû au maintien des rôles sociaux sexués, selon la sociologue Patricia Roux. Patricia Roux, la carrière a-t-elle un sexe? dat masculin. C’est une mesure centrée sur Y a-t-il des chiffres sur la manière dont évolue la Sans aucun doute. La carrière est définie se- l’individu, décontextualisé de tout ce qui a répartition du travail au sein du ménage? lon des critères masculins. Fait carrière celui fait son parcours. Il faudrait commencer par Au cours des vingt dernières années, selon les qui se place dans des rapports de concur- s’intéresser aux raisons pour lesquelles une chiffres de l’Office fédéral de la statistique, rence, qui réussit à s’imposer, à investir son femme n’a pas les mêmes qualifications rien n’a changé. Parmi les couples, 80 pour temps sans compter dans le travail profes- qu’un homme. C’est aussi pour cela que les cent répondent que les travaux domestiques sionnel et à obtenir une position-clé. Beau- mesures individuelles de promotion ne fonc- sont largement ou entièrement effectués par coup de femmes ne se reconnaissent pas tionnent pas. Comme d’autres, l’Université la femme, même si elle a un emploi rémuné- dans cette définition. Elles connaissent les de Lausanne est un bon exemple: bien que ce ré. L’homme participe plus ou moins, mais la règles du jeu, mais souvent ne sont pas d’ac- principe y soit appliqué depuis des années, le femme demeure celle qui pense à tout, qui cord de les faire leurs et d’en vivre les consé- nombre de professeures n’est passé que de fait que tout roule dans l’organisation du quences. Car s’investir pleinement au niveau huit à tout juste douze pour cent. quotidien. Il n’y a que 20 pour cent des professionnel signifie faire passer au second couples qui estiment pratiquer un vrai par- plan tous les autres aspects de la vie quoti- En Norvège, une entreprise qui souhaite s’ins- tage des tâches. dienne. Ce renoncement à entrer dans un crire au registre du commerce doit avoir 40 pour modèle défini par des hommes vaut aux cent de femmes dans son conseil d’administra- Ces dernières années, de nombreuses lois ayant femmes d’être objectivement discriminées. tion. Trouvez-vous cette mesure valable? «désavantagé» les femmes dans le monde du Je ne connais pas les critères qui permettent travail ont été abrogées, par exemple l’interdic- En tant que professeure à l’Université de Lau- d’accéder à un conseil d’administration. tion du travail de nuit. S’agit-il d’un progrès? sanne, êtes-vous l’exception qui confirme la Mais de manière générale, de tels pourcen- S’il existait une véritable égalité, oui. Mais règle? tages n’ont de sens que si les critères de qua- nous sommes à des années-lumière de cela. C’est vrai, je fais partie des quelques femmes lification professionnelle sont redéfinis. Par Les chiffres de l’Office fédéral de la statis- qui sont professeures. Pourquoi? Parce que je exemple si, dans le curriculum d’une femme, tique sont clairs: sur le marché du travail, la travaille beaucoup, je ne compte pas mes l’on considère le temps qu’elle a dû consacrer formation des femmes est moins valorisée en heures supplémentaires, je vis seule et n’ai à l’éducation de ses enfants comme un enga- termes de salaire que celle des hommes; la pas d’obligations familiales! Je le savais et ai gement social. D’individuelle, la promotion formation continue leur est moins acces- pris ce poste en toute conscience, mais je devient alors collective. sible; elles occupent le plus souvent des comprends très bien que d’autres femmes ne postes à temps partiel, moins prestigieux, soient pas prêtes à payer ce prix. Cela n’empiète-t-il pas sur la vie privée? dans des positions subalternes et avec des sa- C’est en effet un coup porté au modèle de fa- laires inférieurs; elles sont plus fortement Existe-t-il une égalité des chances en Suisse? mille patriarcal. Mais ce n’est pas aussi privé touchées par le chômage et plus souvent en Elle a mieux progressé dans les têtes que dans que ça en a l’air. Notre société est encore or- situation de sous-emploi. Corrigeons d’abord la réalité. Mais de toutes façons, l’égalité des ganisée autour de rôles sexuels traditionnels: ces inégalités, et je serai d’accord de ne plus chances est un mauvais concept. Il part du l’homme sur le chantier, la femme au four- faire de distinction pour ce qui est du travail principe que tous les individus sont com- neau – pour l’exprimer de manière caricatu- de nuit! parables et qu’ils devraient tous avoir les rale. Mais essayez donc de propager l’idée mêmes chances d’occuper certains postes, suivante: les hommes qui veulent avancer En Suisse, un million de personnes vivent au- homme ou femme, noir ou blanc, privilégié dans leur métier doivent prouver qu’ils font dessous du seuil de pauvreté ... ou non. La réalité est différente. Nous ne leur part des travaux domestiques! Résul- . . . et les femmes sont particulièrement con- sommes pas tous égaux. En tant qu’indivi- tat: ce serait la panique générale! Par cet cernées par cet appauvrissement. dus, nous faisons partie de groupes entre- exemple, je veux dire que les règles doivent tenant des relations hiérarchiques marquées changer. Il faut franchir le pas de la vie pro- Cela a-t-il à voir avec les nouveaux emplois pré- par la domination et la subordination. Or fessionnelle à la vie privée, faute de quoi les caires qui apparaissent hors de la sphère d’in- l’égalité des chances ne vise pas à éliminer rôles sexuels ne disparaîtront jamais. Les fluence des syndicats et des contrats collectifs de ces injustices collectives. Elle ne modifie pas hommes doivent assumer leur part dans les travail? les relations sociales entre les groupes. Elle tâches concrètes que nécessite le quotidien On constate un accroissement des inégalités est trop fortement orientée vers l’individu. familial, et cela comme condition pour leur économiques entre pauvres et riches, une carrière professionnelle. A l’inverse, il faut augmentation du nombre d’emplois pré- Pouvez-vous donner un exemple? trouver des manières de prendre en compte caires ainsi que du nombre de personnes Aujourd’hui, on annonce souvent que tel ou l’engagement des femmes aussi bien dans des pauvres, et cela touche tout le monde. Mais tel poste doit être occupé en priorité par une activités sociales que familiales et profession- comme les femmes occupent déjà des postes femme, à qualifications égales avec le candi- nelles. défavorisés et exécutent des tâches subal- 6 moneta #1 // 30 mars 2006
dossier Photo: Bruno Kellenberger travail égal, salaire égal» que nous devrions revendiquer, mais un salaire égal pour tout travail! Je ne vois vraiment pas pourquoi le travail devrait valoir plus sur le bureau du chef que sur la chaîne de montage. Une conclusion radicale, avec laquelle les fémi- nistes ne sont sûrement pas toutes d’accord: le «nouveau» féminisme est-il plus modéré que ce- lui de la première heure? Il y a eu et il y a encore différents courants. Aujourd’hui, celui qui regroupe sans doute le plus de femmes est le «féminisme libéral». Je dis «libéral» parce qu’il exige, certes, les mêmes droits pour les femmes que pour les hommes, mais sans remettre en question les valeurs et les règles de notre société. Un exemple: le féminisme libéral exige davanta- ge de crèches afin que les femmes puissent exercer une activité professionnelle. Ce n’est pas la même chose que si je dis «nous ne vou- lons pas plus de crèches, mais nous voulons que les hommes fassent leur part dans la pri- se en charge concrète des enfants.» Patricia Roux: première femme spécialisée dans les Etudes Genre à l’Université de Lausanne. La dernière grande mobilisation des femmes a eu lieu lorsque la conseillère fédérale Ruth Metzler n’a pas été réélue ... Il est vrai que remettre fondamentalement en ternes, elles sont les grandes perdantes de dance vis-à-vis des hommes dans le cadre question notre société ne passionne plus cette spirale vers le bas. Par ailleurs, les di- conjugal, maintenue par les inégalités du beaucoup de femmes. Pour moi, leur repré- vorces sont un autre élément contribuant à marché de l’emploi. En combattant l’appau- sentation dans les fonctions politiques est la l’appauvrissement. En Suisse, plus de 50 vrissement au moyen de l’aide sociale, on n’a dernière chose pour laquelle il vaut la peine pour cent des femmes qui ont un emploi oc- rien gagné. Les femmes sont poussées dans de s’engager! Parce qu’à mon sens, le fémi- cupent une place à temps partiel. Un travail un rôle d’assistées, ce que je trouve très pro- nisme n’est pas une lutte pour une ascension à temps partiel signifie aussi un salaire par- blématique. On devrait plutôt attaquer le individuelle dans un système de référence tiel. Après plusieurs années passées ainsi, il problème à la racine, c’est-à-dire combattre masculin, mais un engagement pour un est extrêmement difficile de trouver un pos- toutes les inégalités constituant notre sys- changement collectif des relations sociales te à plein temps et de prétendre accéder à un tème: la disparité salariale, la violence con- dans tous les domaines de la vie quoti- travail plus prestigieux. jugale, la publicité sexiste, la division du dienne.__// travail basée sur l’idéologie du rôle complé- Que font les bureaux de l’égalité? mentaire des deux sexes. Propos recueillis: Helen Brügger | Je ne voudrais pas émettre un jugement helen.bruegger@infomaniak.ch sans nuance, mais j’ai l’impression qu’ils En un mot, le patriarcat? n’abordent pas vraiment ce problème de l’ap- Dans la logique du patriarcat, le travail d’une pauvrissement. Tout comme les syndicats, femme vaut moins que celui d’un homme. Patricia Roux, 50 ans, est professeure en Etudes Genre à d’ailleurs. Dans la logique du capitalisme, le travail d’un l’Université de Lausanne et corédactrice en chef de la revue «Nouvelles Questions féministes», fondée par la féministe chef vaut davantage que celui d’un employé. française Simone de Beauvoir. Avec Patricia Roux, l’Université Que devrait-on faire contre l’appauvrissement Dans la même logique de hiérarchisation, ces de Lausanne a fondé le premier poste d’enseignement spécifique des femmes? deux systèmes sont complètement imbriqués. supérieur pour les Etudes Genre en Suisse. Elles posent la Ce n’est pas simple. Qu’est-ce qui mène à Un changement ne peut se produire que si question de l’importance du sexe et des relations entre l’appauvrissement des femmes? Leur dépen- cette logique est combattue. Ce n’est pas «à les sexes dans la société, la science et la culture. 7
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dossier Concours photo anniversaire de la BAS Dans son numéro précédent, moneta a lancé un concours à l’occasion du 15¨ anniversaire de la Banque alternative BAS. Nous vous avons encouragé(e)s à nous envoyer des photographies provocatrices sur le thème «argent alternatif». Parmi les nombreux envois, la rédaction a décerné quatre prix: 1¨¬ PRIX pour la photo «petit pain ... sans monnaie en retour». La lauréate est la Bâloise Rebekka Schraner. Elle gagne une fin de semaine pour deux personnes dans un éco-hôtel. 2¨ PRIX pour la photo «lolette et cœur en chocolat». 3¨ PRIX pour la photo de la main avec puce implantée Le prix est décerné à Ursula Sandmeier, de Bâle, qui gagne sous un robinet. Il est attribué à Christina Graf un humidificateur sans électricité. et Reto Bieri, Zurich. Ils gagnent un paquet Claro. 4¨ PRIX pour les photos «argent four- voyé, argent foudroyé» ainsi que «fleurs et argent». C’est la Schaffhou- soise Cynthia Waser qui remporte le Nous remercions également toutes les participantes et tous les participants prix: un bon pour un livre aux éditions qui n’ont pas été primé(e)s. Rotpunktverlag. 9
dossier Suppressions d’emplois et bénéfices records PRODUCTIVITÉ PAR LICENCIEMENTS_ Conséquence cynique de la plus-value action- nariale, la réduction des effectifs est récompensée à la bourse. Cette recette du profit à court terme fait bien peu de cas du rendement des collaboratrices et des collaborateurs. Mais les directions d’entreprise s’en moquent. //__«Entlassungsproduktivität», élu «pire mot communications ou de chimie. Le journal octobre 2005 qu’il appliquait la recette mi- de l’année 2005» par un jury allemand, signi- économique «Cash» a établi le décompte: en racle: supprimer des emplois. Ils sont 80 à fie littéralement «productivité par licencie- 2004, les sociétés cotées au SMI ont gagné avoir disparu à fin 2005; 180 suivront d’ici ments». C’est-à-dire l’augmentation du ren- 46,8 milliards, mais plutôt que de créer des fin 2006. dement d’une entreprise par la réduction de places de travail, elles en ont supprimé 2625. La Bâloise Assurances a annoncé en 2005 son personnel. En Allemagne, cette attitude a Les bénéfices ont filé dans les poches des la suppression de 170 places de travail sur été à l’origine de vifs débats au sein de cer- cadres ou des actionnaires. 2200. Le syndicat Unia a tempêté qu’il était taines directions d’entreprise, notamment Un exemple criant de cette politique en- absolument inconcevable qu’une entreprise quant à l’éthique et à la responsabilité des di- trepreneuriale est le groupe chimique Ciba. saine annonce des renvois sans nécessité. recteurs. L’un des déclencheurs a été une fois La direction a profité de l’intégration du fin- Le fabricant de lingerie Calida a doublé encore Joe Ackermann, chef de la Deutsche landais Raisio Chemicals (pour 736 millions son bénéfice depuis 2004. Pourtant, la direc- Bank, qui a annoncé simultanément en fé- de francs) pour biffer 300 places à Bâle. Le tion a décidé de fermer le dernier site de pro- vrier 2005 un bénéfice record et la suppres- président et directeur général de Ciba Armin duction en Suisse. Ce sont 50 autres places sion de 6400 places de travail. Meyer a expliqué ainsi la décision aux mé- qui devraient disparaître. En Suisse aussi, la «productivité par licen- dias: «Même quand tout va bien, nous ne ciements» trouve des adeptes. En particulier pouvons pas reculer.» Le même jour, Ciba a Assainir pour vendre au meilleur prix les grandes banques UBS et CS qui, depuis annoncé ses résultats trimestriels. Au cours En y regardant de plus près, Swissmetal 2001, ont renvoyé du personnel tout en en- des neuf premiers mois, les collaboratrices et figure aussi sur cette liste avec son usine de grangeant tant et plus de bénéfices. Depuis, les collaborateurs avaient permis une aug- Reconvilier. Certes, l’entreprise a connu des le nombre de places de travail augmente lé- mentation du profit de 11 pour cent. temps difficiles jusqu’en 2003 et un assainis- gèrement, mais d’un minimum en comparai- Sur la liste noire des tueurs d’emplois sement était nécessaire. Martin Hellweg, le son avec les profits records et les phases de sans raison valable, on trouve aussi Swiss- directeur du groupe, n’a cependant pas misé licenciement précédentes. En 2005 et après com. L’entreprise est saine, n’a quasiment au- sur des principes industriels, mais sur une sa xième restructuration, le Credit Suisse a cune dette, encaisse régulièrement des mil- pure stratégie financière. Par des renvois et connu une augmentation de 420 places de liards de bénéfice. . . et malgré tout renvoie par la fermeture de l’usine de Reconvilier, travail. L’UBS fait également preuve d’une massivement du personnel: de 21 328 places l’entreprise devait devenir rentable et re- grande retenue. L’année 2004 l’a vu encaisser en 2001, l’entreprise n’en comptait plus que nouer avec le profit. La stratégie a attiré des un bénéfice de plus de huit milliards de 15 300 à la fin de 2005. Ainsi, pendant l’ère actionnaires comme les fonds spéculatifs francs et supprimer 670 emplois. En 2005, le Jens Alder, quelque 6000 places ont disparu Laxey-Partners, dont le siège est sur l’île de bénéfice a atteint 14 milliards de francs et sans que la Confédération réagisse, alors Man. 1048 places ont été créées. Ce qui donne, au qu’elle est actionnaire principale. Il n’est donc pas étonnant qu’en 2005 en- total, un bénéfice de 22 milliards de francs D’ici fin 2006, Orange également veut core, on ait subi davantage de suppressions vis-à-vis d’une insignifiante augmentation de supprimer 100 postes sur 1430. L’objectif est que de créations de places de travail. Afin que 370 postes de travail. de s’adapter à «l’environnement concurren- le marché de l’emploi 2006 profite vraiment tiel de plus en plus difficile», a annoncé la di- des bénéfices records, ainsi que le prévoit le Belle santé grâce aux licenciements rection. Il va falloir se serrer la ceinture. Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) pour Mais les banques ne sont pas les seules à sou- chiffre d’affaires d’Orange en 2005 a été su- 2006, il faudra remettre en question le point mettre leur politique du personnel au diktat périeur à la moyenne, mais cela n’a joué au- de vue des directeurs qui ne pensent qu’à de la bourse. Les licenciements destinés à cun rôle dans la décision. leurs actionnaires.__ // embellir le cours de l’action sont aussi mon- A peine le groupe états-unien Liberty Glo- naie courante dans les entreprises de télé- bal avait-il pris le contrôle de Cablecom en Andreas Kneubühler | akn@pressebuero-sg.ch «Il n’est pas étonnant qu’en 2005 encore, on ait subi davantage de suppressions que de créations de places de travail.» 10 moneta #1 // 30 mars 2006
crédit d’encouragement Photos: Daniel Rihs L’usine à idées sociopolitiques CRÉDIT D’ENCOURAGEMENT BAS_ Quand l’administration fédérale doit recourir au savoir d’experts externes, elle consulte le bureau Bass. Les chercheuses et chercheurs bernois en savent long sur la répartition du travail dans les couples, les taxes pour la formation professionnelle supérieure ou les aspects économiques de la compétence en matière de santé. //__Quiconque imagine que derrière la belle cinq pour cent des coûts en matière de santé sances et des recommandations alors avant- façade en briques apparentes du quartier ber- peuvent être économisés quand les gens gardistes en matière d’égalité des salaires nois du Mattenhof se cache aujourd’hui en- comprennent ce que leur dit le médecin ou entre les femmes et les hommes. Le postulat core une fabrique a soit raté le train de l’his- ce qui est écrit sur l’emballage de médica- «à travail égal, salaire égal» est aujourd’hui toire, soit perçu l’esprit du temps. Cette ments. «Notre tâche est maintenant de dé- largement reconnu. Il s’agit maintenant de dernière supposition est la bonne. Sous les couvrir comment et si ces chiffres et estima- faire suivre cette prise de conscience de me- vastes combles aménagés, des masses de tions provenant de l’étranger correspondent sures concrètes. Et là aussi, l’expertise du bu- chiffres sont analysées et des idées produites avec la situation en Suisse», explique M. Spy- reau est un atout. Parmi ses missions figure, au kilomètre. Le bureau d’études de politique cher. Bien qu’à un stade précoce, ce travail a à cette étape, le développement d’instru- du travail et de politique sociale Bass est une déjà atteint une phase cruciale. Car il s’agit ments (analytiques), conçus en fonction des petite usine à penser. Ses produits ne sortent maintenant d’obtenir le mandat pour la sui- besoins et de la situation de différentes entre- pas d’une chaîne de montage industrielle, te, qui permettra de rassembler des chiffres prises et unités administratives. mais de la tête d’une douzaine de cher- concrets et d’analyser du matériel statistique. cheuses et chercheurs. Depuis 13 ans, le bu- Stefan Spycher décrit ainsi sa vision idéale du «Oui, ça fonctionne.» reau Bass exprime régulièrement son avis au déroulement d’un mandat: «Nous préférons Le bureau Bass montre l’exemple: à travail moyen d’études sur des questions sociopoli- réaliser le maximum nous-mêmes et être im- égal, les femmes et les hommes gagnent le tiques actuelles. Fil conducteur du travail ef- pliqués dans le processus de A à Z, c’est-à- même salaire. Le travail à temps partiel est fectué par le bureau bernois: le postulat de la dire du développement de la question jus- possible même à l’échelon de la direction. répartition équitable. Comme l’explique Ste- qu’à la présentation des résultats.» «Nous n’avons jamais eu à renvoyer quel- fan Spycher, l’un des trois membres de la di- qu’un», annonce M. Spycher. Bien que la rection: «Notre priorité est restée la même «Les mandataires veulent garder la concurrence soit devenue vive et qu’il ne soit depuis notre fondation, même si plusieurs haute main sur le processus.» plus possible de vivre uniquement d’une ac- nouvelles questions et points de vue sont ve- Qui paie décide. Cela vaut déjà pour les ap- tivité de niche, le bureau Bass a vu le nombre nus l’enrichir.» pels d’offres. De plus en plus souvent, les of- de ses collaboratrices et collaborateurs pas- fices fédéraux et autres bureaux de l’admi- ser de cinq à treize personnes. «Il s’agit main- «Nous voulons faire le maximum nistration ne confient pas directement les tenant de garder cet effectif.» C’est un objec- par nous-mêmes.» contrats, mais les mettent au concours. Seul tif à six chiffres. «Pour les douze prochains Le plus important des mandants en matière celui qui reçoit l’adjudication peut ensuite mois, nous devons obtenir pour 700 000 à de recherches scientifiques est l’administra- facturer ses frais administratifs. Celui qui sort 800 000 francs de mandats.» Pas toujours fa- tion fédérale, y compris des institutions les mains vides a travaillé gratuitement. cile de dormir sur ses deux oreilles avec une proches de l’administration comme le Fonds telle pression. Mais Stefan Spycher en est national ou l’Observatoire suisse de la santé. De la niche au courant majoritaire convaincu: «Oui, ça marche. Notre travail est «En général, nous travaillons simultanément La concurrence est devenue plus dure ces recherché.»__ // sur dix mandats, voire davantage», ajoute dernières années. «Quand nous avons dé- Nick Lüthi | nick.luethi@puncto.ch Stefan Spycher. Ainsi, le bureau Bass élabore marré nos activités il y a 13 ans, nous avons pour l’Office fédéral de la santé publique un pu occuper une niche et, avec assez peu de concept portant sur la compétence en ma- moyens, faire les gros titres avec les résultats Le bureau d’études de politique du travail et de politique tière de santé, une thématique qui d’après de nos études», se souvient Stefan Spycher, sociale Bass à Berne est preneur de crédit de la BAS les spécialistes suscitait peu d’intérêt par le membre de la direction du bureau Bass. depuis 1993. Le crédit en compte courant de 100 000 francs passé. Selon des estimations états-uniennes, C’était par exemple le cas avec des connais- sert de réserve de liquidités. 11
Invitation à la fête anniversaire La BAS fête ses 15 ans – un regard rétrospectif tourné vers l’avenir! Samedi 20 mai 2006, 12 h 30 – 16 h 30 Palais des Congrès de Bienne Rue Centrale 60, 2502 Bienne ö Les actionnaires de la BAS n’ont pas besoin de retourner cette carte pour Chères clientes, chers clients de la BAS, Au programme: la présentation de projets par des s’inscrire à la fête anniversaire. preneuses et des preneurs de crédits. Elles/ils peuvent utiliser pour ce faire La Banque alternative BAS fête ses 15 ans d’exis- Nous attendons avec intérêt une lecture faite par l’inscription à l’assemblée générale, qui leur est adressée par courrier. tence et profite de cette occasion pour se livrer l’historien bâlois Mario König, qui puisera dans la à une rétrospective, pour tourner son regard vers chronique de la BAS, tandis que Musique Simili ö Vous trouverez toutes les informa- tions concernant la fête anniversaire l’avenir et pour remercier ses clientes et clients, ses mariera musique provençale et dialecte bernois. Et dès le 20 avril 2006 sur le site web actionnaires et ses collaboratrices et collabora- pour que l’humour ne soit pas en reste, l’ensemble de la BAS: www.bas-info.ch teurs. Chacun d’entre eux a contribué à faire de la théatral SketCH s’attaquera à la barrière de roesti, ö Le programme détaillé de la fête et BAS ce qu’elle est aujourd’hui! un thème de circonstance en cette ville bilingue de un plan d’accès vous seront envoyés Nous vous invitons cordialement à Bienne. après votre inscription, par courrier prendre part à notre fête commémorative Nous nous réjouissons de fêter cet anniversaire électronique ou postal. à l’issue de l’assemblée générale. avec vous! Soyez les bienvenues et bienvenus! ö Si la carte d’inscription fait défaut, ou si vous avez des questions, Claudia Nielsen, veuillez nous contacter par e-mail (contact@abs.ch) ou par téléphone présidente du Conseil d’administration de la BAS au 062 206 16 16. Invitation à la 15¨ assemblée générale ordinaire des actionnaires de la Banque alternative BAS Samedi, 20 mai 2006, 10.30 heures, au Palais des Congrès de Bienne Madame, Monsieur, Nos actionnaires sont les bienvenus à cette assemblée générale, L’assemblée générale sera interprêté en français et en au même titre que les personnes qui veulent peut-être le devenir. allemand. Le Palais des Congrès de Bienne est accessible En guise de préparation, le rapport d’activité 2005 peut être aux fauteuils roulants. Nous prions les personnes > soit obtenu gratuitement sur papier en retournant le talon malentendantes de bien vouloir nous informer de leur ci-dessous ou en envoyant un courriel à contact@abs.ch venue, afin que nous puissions organiser la traduc- > soit commandé à l’adresse contact@abs.ch sous forme de fichier tion en langage des signes. pdf ou téléchargé à partir de www.bas-info.ch. Les thèmes usuels (discussion et approbation du rapport L’assemblée générale sera suivi d’un apéro-collation qui permettra d’activité ainsi que des comptes annuels 2005 et des discussions et des échanges fructueux et constructifs. décision quant à l’affectation du bénéfice ressortant du Si vous n’êtes pas (encore) actionnaires, nous vous remercions bilan), la réforme du contrôle éthique et les élections de bien vouloir nous annoncer votre présence. au conseil d’administration figurent à l’ordre du jour. Nos actionnaires recevront en temps voulu une invitation Avec nos salutations les meilleures personnelle accompagnée des documents suivants: Claudia Nielsen, présidente du Conseil d’administration > ordre du jour détaillé, > talons pour la commande du rapport d’activité 2005, Veuillez me faire parvenir le rapport d’activité 2005 de la BAS > carte d’admission ou procuration pour une éventuelle représentation, Nom, Prénom > rapport d’activité 2005 du Fonds d’innovation. Adresse Pour plus de renseignements vous pouvez nous contacter NPA, Lieu par mail à contact@abs.ch ou au n¿ de tél. 062 206 16 16. A: Banque alternative BAS, Leberngasse 17, Case postale, 4601 Olten, Fax 062 206 16 17, contact@abs.ch 12 moneta #1 // 30 mars 2006
page bas La liste des crédits actuels La Banque alternative BAS ne Les personnes intéressées Û figurant sur cette page PDF est «cachée» pour des renonce pas pour autant à la tranparence peuvent se référer au moneta ou commander la liste des questions de protection en la matière. crédits actuels complète de la clientèle. au tél. 021 319 91 09 ou par e-mail: bas-info@abs.ch * Ferme et installation Meilleure protection Fête du Développement durable, Genève photovoltaïque à visiter des déposant(e)s Lors de la désormais traditionnelle La famille Elsbeth et Béat Aeberhard, à Barbe- Les dépôts d’épargne sont désormais mieux as- Fête du Développement durable rêche (canton de Fribourg), a récemment obtenu surés dans les banques, également d’un point de à Genève, sur la Plaine de Plain- un crédit de 660 000 francs (dont 515 000 francs vue juridique. Les dernières dispositions légales palais, la BAS sera présente avec un sous la forme d’un crédit d’encouragement et régulatrices fixent le privilège légal dans la stand, le 10 et 11 juin prochain. «Energies alternatives») pour mettre en place faillite à 30 000 francs par déposant(e). Par ail- Venez nombreuses et nombreux une installation pilote de production d’énergie leurs, les liquidités nécessaires sont assurées nous rendre visite. photovoltaïque sur sa ferme. Elle invite toutes entre les banques et le versement des actifs pri- les personnes intéressées aux journées portes ou- vilégiés doit être effectué dans les trois mois. vertes des samedi 22 et dimanche 23 avril 2006. La Banque alternative BAS a signé à la fin de Pour toute information supplémentaire, vous l’année dernière la convention des banques et Vos versements sur les pouvez appeler le n° de téléphone 026 684 19 62. agents de change suisses garantissant ces dépôts. comptes de prévoyance Cela signifie que l’argent déposé à la BAS est as- BAS 3 suré jusqu’à un montant de 30 000 francs en cas de mesures d’urgence ou de liquidation. Pour l’année 2006, les montants qui peuvent être versés sur votre compte de prévoyance 3¨ pilier demeurent Valeur fiscale des actions de la BAS inchangés. Pour les salarié(e)s ou les personnes assujetties à la LPP (affi- L’administration des contributions du canton de Soleure a fixé la valeur fiscale des actions lié(é)s à une caisse de pension 2¨ pi- de la BAS ainsi: lier), le versement maximum est fixé CHF 116.– pour l’action nominative catégorie A de la BAS, à CHF 6192.–. Les indépendant(e)s ou les personnes non assujetties à la d’une valeur nominale de CHF 100.–, no. de valeur 141725 LPP (sans caisse de pension) peuvent CHF 1160.– pour l’action nominative catégorie B, verser jusqu’à 20% du revenu pro- d’une valeur nominale de CHF 1000.–, no. de valeur 141724. fessionnel, mais CHF 30 960.– au ma- Ces montants sont valables dès le 31.12.2004 et doivent être inscrits dans votre déclaration d’impôts. ximum. Veuillez me faire parvenir: Investir durablement. les documents d’information une demande d’ouverture de compte les documents pour la souscription d’actions de la BAS Investir dans l’avenir. les documents pour la souscription d’obligations d’encouragement ou de caisse de la BAS Nom, Prénom Contribuer à la mise en place d’une économie Adresse axée sur des critères sociaux et écologiques en achetant des actions de la BAS ou des obliga- NPA, Lieu tions d’encouragement de la BAS. Téléphone Meilleure heure pour appeler Talon envojer a: Banque alternative BAS, représentation romande, rue du Petit-Chêne 38, case postale 161, 1001 Lausanne, ou par téléphone 021 319 91 00, ou bas-info@abs.ch 1 | 06 13
pagina bas Benvenuta BAS! C’erano tutti. O almeno quasi tutti coloro che con l’introduzione della tassa sul sacco. « È uno credono in un’alternativa. Forse, concretamente, sforzo che dobbiamo alle future generazioni.» ancora pochi. Le cifre in Ticino: 300 clienti e 100 Sforzo, impegno continuo, è d’accordo l’eco- azionisti. nomista Silvano Toppi, che all’inizio della sua relazione ha ricordato come, tra etica e finanza, esista una sorta di incompatibilità superabile solo inserendo due elementi ormai un po’ di- menticati: il sacrificio e la rinuncia. E, ancora, andando a recuperare due valori fondamentali: l’alterità e la reciprocità. Alterità, ha affermato Toppi, nel senso di fare qualcosa di diverso, di altro, rispetto alla consuetudine ormai imposta dalle regole finanziarie, tese solo alla massimiz- zazione del profitto. E reciprocità che s’inserisce un po’ a metà stra- da tra lo scambio e l’altruismo, ma con un’in- terrelazione che va ben oltre il business fine a se stesso. Non è un compito semplice condivide (come non potrebbe?) Anna Biscossa, presiden- te di Soccorso Operaio Svizzero, sezione Ticino. Partendo dalla sua passata esperienza alla guida del partito socialista ticinese, Anna Biscossa ha affermato che è ora che «anche la sinistra e gli ambientalisti smettano di pensare che dei soldi debbano occuparsi solo gli altri». Dal denaro passa spesso anche la solidarietà . . . E infine: è giunto il momento di conoscere che fine fanno i nostri soldi. «Vi ricordate quella pubblicità te- levisiva bancaria in cui accanto ad un omino fat- to di monetine che riposava, appariva la scritta «Stiamo facendo lavorare i vostri soldi per voi»? Siamo certi che i vari istituti finanziari facciano buon uso dei risparmi che affidiamo loro? È la domanda sollevata dal presidente del WWF se- Ce le ha ricordate Edy Walker, membro dell’am- zione Ticino nonché deputato verde al Gran ministrazione della Banca alternativa BAS che, Consiglio ticinese, Francesco Maggi, anche lui sabato 4 febbraio, insieme alla presidente del tra i relatori della giornata. Insomma è ora di CdA Claudia Nielsen, ha presentato anche l’ulti- fare buon uso della trasparenza, anche se, come mo nato: l’Ufficio ticinese d’informazione della detto da Silvano Toppi, l’abuso di questa parola BAS, aperto in Viale Stazione numero 2. rischia di diminuirne il valore, così come il trop- Un piccolo-grande evento per la Svizzera ita- po parlare di fondi etici comincia a destare so- liana che, dopo quella romanda, ha visto così spetto. Ma l’ottimismo è d’obbligo visti i criteri ufficializzare, nella speciale atmosfera del Teatro di serietà della Banca alternativa BAS, e per que- Sociale, l’inizio di una nuova opportunità. sto non resta che salutare con entusiasmo la Nella terza piazza finanziaria elvetica abitua- nuova sede di Bellinzona, e augurare a tutti, in ta da tempo a vedere accendersi nuove insegne, particolare a Fabiano Cavadini che la rappresen- a registrare nuovi insediamenti, e ad assistere terà, un buon lavoro. È quanto hanno fatto tut- alle grandi trasformazioni che hanno accompa- ti i relatori invitati sul palco e, attraverso parte- gnato l’economia degli ultimi anni, era un’alter- cipati applausi, anche tutte le persone sedute in nativa che mancava. Ora esiste e proprio a Bel- platea al Teatro Sociale. Il primo atto si è quindi linzona, ha spiegato Edy Walker, perché oltre ad concluso in compagnia delle note di Mozart Photos: Ti-Press essere geograficamente centrale, ospita organiz- offerte dal Quintetto Sagittario in coda alla ma- zazioni quali l’ATA, il WWF, le sedi di alcuni sin- nifestazione. Il secondo è ancora tutto da scri- dacati, che già condividono gli ideali della BAS: vere. O meglio , qualche cifra per il Ticino i ver- Un’inaugurazione a regola d’arte – compresi il resto sarà da costruire, ma i tempi sono matu- tici l’hanno scritta. Si tratta degli obiettivi da i palloncini. Sono loro a farlo volare: ri per fare proprie le priorità della Banca alterna- raggiungere entro la fine del 2009: 25 milioni di Dominique Roten, responsabile di settore per tiva BAS secondo Bixio Caprara, capodicastero franchi di averi sui conti e obbligazioni di cassa la Svizzera romanda; Edy Walker, membro finanze di Bellinzona, tra i quattro relatori invi- e 2 milioni di franchi in azioni. Auguri! della direzione; Claudia Nielsen, presidente tati ad intervenire alla manifestazione. Caprara del Consiglio d’amministrazione e Fabiano ha ricordato l’impegno che la città sta mettendo Cavadini, responsabile del nuovo ufficio in atto in diversi ambiti tra cui i trasporti pub- Alessandra Felicioni | alessandra.felicioni@rtsi.ch d’informazione in Ticino (da sin. a destra). blici e una più consapevole gestione dei rifiuti Adattamento: redazione 14 moneta #1 // 30 mars 2006
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