CAUSES COMMUNES - Enfances - PS Ville de Genève
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CAUSES
COMMUNES
BIMESTRIEL DES SOCIALISTES
VILLE DE GENÈVE
Enfances
OCTOBRE - NOVEMBRE 2017 45
2 ÉDITORIAL
ÉDITORIAL
AVENIR
DE L’ENFANCE
COMITÉ DE RÉDACTION CAUSES COMMUNES
Selon Serge Lebovici, psy- Aujourd’hui, les réalités des familles ont d’évolution des mentalités. Et les familles
beaucoup changé et ne cessent d’évoluer. migrantes, comment sont-elles intégrées ?
chiatre et psychanalyste, Les familles sont en recherche de soutien, Autant de questions et de défis que nous
l’enfant est nature et culture, et les modèles de coéducation toujours avons souhaité aborder dans ce numéro.
plus demandés. Les services s’occupant de
corps et société, individu et
l’enfance doivent mieux collaborer, et en- L’enfance est aussi une période de fragilité
groupe… Il n’est pas un adulte gager tous les autres services publics. Les qui doit être protégée. Le cadre légal doit
en miniature, ni un animal à professionnel-le-s ont un rôle fondamental sans cesse être adapté en fonction des évo-
d’accompagnement et de soutien aux fa- lutions de la société, afin de faire de cette
domestiquer. L’enfant, sou- milles. Les rythmes de vie actuels font que période de vie une période de développe-
vent minorisé, pensé comme les parents ont toujours moins de temps et ment en sécurité.
plus de contraintes. L’engagement collec-
silencieux et obéissant, n’est
tif doit donc d’autant plus être assuré. Les Ce numéro de Causes Communes ouvre
pas un-e citoyen-ne de second associations, les bénévoles, font un magni- donc grand le thème de l’enfance. Nous
rang, mais un être à part en- fique travail d’accompagnement, mais ils souhaitons ici donner une impulsion poli-
doivent être soutenus. On ne peut se repo- tique pour que ce thème soit davanatage
tière. Il est important qu’il soit ser sur eux sans concertation, de crainte de au coeur des politiques publiques. Nous
pensé comme tel et que les provoquer aussi un épuisement. avons donc donné la parole aux associa-
tions et aux acteurs et actrices engagé-e-
politiques publiques prennent
Concernant la petite enfance, il faut impé- s dans ce domaine, ne prétendant pas en
en compte sa réalité. L’enfance rativement poursuivre le développement faire le tour mais à tout le moins poser des
est le règne des possibles et du des places de crèche, encore insuffisantes. jalons. Nous avons convoqué des experts et
Ce développement passe par des budgets des militant-e-s de ce domaine.
devenir. de fonctionnement garants d’un accueil de
qualité afin de répondre à l’ensemble des Enfin, comme nous sommes dans l’enfance
attentes des habitant-e-s. de la campagne au Conseil d’Etat et au
Grand Conseil, nous avons souhaité vous
Les familles changent, et l’accueil de celles- présenter nos candidat-e-s au Conseil
ci évolue conjointement. Les familles LGB- d’Etat ainsi qu’au Grand Conseil. Il s’agis-
TIQ sont aujourd’hui beaucoup mieux ac- sait de mettre des visages sur celles et
cueillies, grâce à de nouveaux formulaires ceux qui, nous l’espérons, seront l’avenir
d’inscription, signifiant « parent parent », politique de Genève et de son renouveau.
plutôt que homme-femme. Il reste beau-
coup à faire en terme d’acceptation et
CAUSES Coordination rédactionnelle : Sylvain Thévoz.
Comité rédactionnel : Jannick Frigenti-Empana, Jorge Gajardo, Caroline Marti,
COMMUNES Patricia Vatré.
Ont collaboré à ce numéro : Veronica Almedom, Manuel Alonso Unica, Thierry Apothéloz,
BIMESTRIEL ÉDITÉ PAR LE PARTI SOCIALISTE DE LA VILLE DE GENÈVE
Frédéric Baldini, Régis de Battista, Olivia Bessat, Thomas Bruchez, Grégoire Carasso,
15, rue des Voisins
Fernando Carvajal Sánchez, Maria Casares,Damien Chervaz, Yves Delessert, Emmanuel
1205 Genève
Deonna, Gérard Deshusses, Anne Emery-Torracinta, Helena de Freitas, Amanda Gavi-
www.ps-geneve.ch
lanes, Pascal Holenweg, Sami Kanaan, Théo Keel, Christina Kitsos, Caroline Marti, Marco
psvg@ps-geneve.ch Poleggi, Nicolas Rebord, Jean-Charles Rielle, Olowine Rogg, Yvan Rogg, Maria Vittoria
Un journal 100% pensé, conçu et réalisé à Genève ! Romano, Romain de Sainte Marie, Sandrine Salerno, Melete Solomon-Kuflom, Léna
Envie de soutenir le Causes Communes : abonnez-vous ! Stasser, Evelyne Vachoux, Nicole Valiquer Grecuccio, Alberto Velasco, Thomas Wenger.
Envoyez vos coordonnées à psvg@ps-geneve.ch
Finance d’inscription : 20.-/ année Illustration : Aloys Lolo.
CCP : 12-12713-8 Maquette et mise en page : Atelier supercocotte.
Impression : Imprimerie Nationale, Genève.
Tirage : 3000 exemplaires sur papier recyclé.
Les avis et opinions tenus par les invité-e-s n’engagent pas le comité de rédaction.
3
4 HISTOIRE
LE DROIT DE L’ENFANT
À TRAVERS LES ÂGES
NICOLAS REBORD,
PÉDAGOGUE, RESPONSABLE DE FILIÈRE
D’ÉTUDES ET MAÎTRE D’ENSEIGNEMENT
À L’INSTITUT FÉDÉRAL DES HAUTES ÉTUDES
EN FORMATION PROFESSIONNELLE (IFFP)
Parler du droit de l’enfant, que le traitement réservé aux enfants va- rythme des enfants, reconnaître la place
rie non seulement selon les époques mais du plaisir en éducation, chercher à susci-
c’est parler d’une histoire aussi en fonction des différentes classes ter le désir d’apprendre, mettre en activité
récente. Nicolas Rebord pré- sociales. les élèves, adapter le mobilier scolaire à la
taille de l’enfant, etc. Toutes ces avancées
sente quelques références et
Deux personnalités emblématiques : participeront à faire reconnaître l’enfant
figures historiques permettant Jean-Jacques Rousseau comme un être à part entière.
une meilleure compréhension et Janusz Korczak
Comment aimer un enfant ?
des droits de l’enfant.
Parmi les nombreuses personnalités qui
ont contribué à faire évoluer les concep- Il est néanmoins impossible d’évoquer
tions sur l’enfant, deux d’entre elles nous la reconnaissance des droits de l’enfant
C’est en 1924 que la Société des Nations
semblent particulièrement embléma- sans parler de Janusz Korczak, mort à
adopte la « Déclaration de Genève », pre-
tiques : Jean-Jacques Rousseau et Janusz Treblinka en 1941 avec les 200 enfants de
mier texte international énonçant les
Korczak. l’orphelinat qu’il dirigeait à Varsovie. Ce
droits fondamentaux des enfants et la
dernier, pédagogue, médecin, écrivain et
responsabilité des adultes envers eux. Il
Le philosophe Jean-Jacques Rousseau est protecteur des enfants, va militer pour la
faut attendre 1959 pour que l’ONU adopte
l’un des premiers à reconnaître l’enfant création d’une charte internationale dès
la première « Déclaration des droits de
non plus comme un adulte en miniature 1920. Ce sont d’ailleurs ses idées qui vont
l’enfant » qui pose l’enfant comme un véri-
mais comme un vrai sujet fonctionnant servir de fondements aux différents textes
table sujet de droit. Enfin, 40 ans plus tard,
selon ses propres lois. Dans l’Émile ou fondateurs sur les droits de l’enfant, cités
en 1989, l’Assemblée générale des Nations
de l’éducation (1762) Rousseau expose, à plus haut. Korczak, qui fait également
unies adopte la « Convention Internatio-
l’aide de nombreux exemples, l’attention partie des pédagogues de l’éducation nou-
nale des Droits de l’Enfant » (CIDE).
particulière qu’il faut porter aux enfants velle, est en phase avec les convictions de
et insiste sur le rythme spécifique de l’en- Rousseau. Mais Korczak ne se raconte pas,
Le chemin pour aboutir à ces différents
fant, auquel il faut laisser du temps et ne il se lit. Tout pédagogue, tout éducateur
textes internationaux fut long… Prenons
rien brusquer. Rousseau ouvre la voie à de et même tout parent devrait avoir lu son
quelques exemples de traitements accor-
nombreux pédagogues, ceux notamment ouvrage Comment aimer un enfant. Il y
dés aux enfants au cours des siècles. Le
qui s’activeront autour du mouvement de expose sa vision de l’éducation qui repose,
droit romain attribue au père le droit de
l’éducation nouvelle au XXe siècle : Charles entre autres sur le respect et l’autogestion
vie et de mort sur ses enfants. Au Moyen-
Freinet, Maria Montessori et tous les des enfants.
Age on peut vendre et acheter des enfants,
on peut également les abandonner. Et si, autres. Ces derniers vont s’appuyer forte-
dans l’Egypte ancienne, avoir des enfants ment sur la conception rousseauiste selon
est une bénédiction, ceux-ci doivent tout laquelle l’enfant possède son propre fonc-
de même travailler dès 4 ans. Il faut ajouter tionnement. Ces pédagogues vont, parmi
d’autres éléments, davantage respecter le
THÉORISER
5
DIS TONTON,
C’EST QUOI,
LE SOCIALISME ?
PASCAL HOLENWEG,
CONSEILLER MUNICIPAL
- Alors Tonton, paraît que t’es socialiste ? quand il en a besoin aussi. Y’a un slogan qui - C’est ça... bon alors, t’as compris, t’ad-
- Ouais, et alors, ça te gêne ? le dit bien : «de chacun selon ses capacités hères à la Jeunesse socialiste ?
- Ben non, mais comme je sais pas ce que à chacun selon ses besoins»... - Ouais, ça m’a l’air bien comme projet...
c’est, je te demande, c’est quoi, le socia- - Et ça vaut pour tout, j’espère, pas seule- liberté, égalité, fraternité, tout ça, mais
lisme ? ment pour mon ordi à moi ? pas seulement comme slogan... quoique...
- C’est bien, ça, mon petit, de vouloir s’ins- - Ouais, ça vaut pour tout. Enfin, tout ce fraternité, avec Toto, j’ai pas choisi, et c’est
truire... qui est important, tout ce qui est un droit pas simple, mais je peux faire un effort...
- C’est pas que je veux m’instruire, c’est : le travail, le logement, la nourriture, la - Lui prêter ton ordi quand tu l’utilises pas,
seulement que je veux pouvoir répondre culture, tout ça... faut juste faire la diffé- par exemple ?
aux crétins qui se foutent de ma gueule rence entre les besoins et les envies, mais - Ah non, je prête pas mon ordi au gogol !
parce qu’on leur a dit que mon oncle était t’as compris le principe... - Putain, y’a du boulot...
socialiste, et que je sais pas ce que c’est - Et c’est possible de faire ça, que tout ce
comme maladie honteuse... qui est important soit à tout le monde ?
- Bon, alors disons que... disons que le socia- - Que ça soit possible ou pas, je m’en fous,
lisme, c’est quand tu partages ton ordi avec parce que c’est juste nécessaire. De toute
ton petit frère... façon, comment savoir si un truc est pos-
- Partager mon ordi avec ce gogol ? Mon sible ou pas si on ne tente pas de le faire ?
ordi, c’est mon ordi à moi, Toto, il le touche Quand je suis né, y’a longtemps, au siècle
pas... dernier, prendre l’avion le vendredi pour
- Ouais, ben ça c’est pas du socialisme, passer un week-end à Pekin et revenir le
c’est de l’ultralibéralisme... et puisque c’est dimanche, c’était pas possible. L’internet,
comme ça, moi je te dis que comme c’est c’était pas possible. Prendre des photos
moi qui te l’ai payé, ton ordi, c’est pas ton de la planète Mars, c’était pas possible.
ordi, c’est le mien et je te le reprends... non Soigner le cancer, c’était pas possible. La
mais... fécondation in vitro, c’était pas possible. Et
- Et ça, c’est du socialisme ? le mariage pour tous non plus. Et le droit
- Non, ça c’est du capitalisme pur jus... de vote des étrangers non plus. D’ailleurs,
- Et le socialisme, alors, il fait quoi de mon même les femmes n’avaient pas le droit de
ordi qui n’est pas mon ordi mais qui est ton vote. Quand je suis né, ma mère n’avait pas
ordi que tu m’as donné et que je dois prêter le droit de vote... Alors l’égalité et le par-
à Toto sinon tu le reprends ? il est à qui, tage, hein, y’a pas de raison de croire que
cet ordi, dans le socialisme ? il est à tout le c’est impossible, et toutes les raisons de
monde ? croire que c’est nécessaire. Vu que ça fait
- Non, mais il est à tous ceux et à toutes des siècles qu’on se bat pour.
celles qui en ont besoin. Moi, j’en ai pas be- - Ah ouais, je sais, c’est comme dans l’his-
soin, vu que j’en ai déjà un. Alors il est à toi toire de Robin des Bois : prendre aux riches
quand tu en as besoin. Et à ton petit frère, pour donner aux pauvres, c’est ça ?
6 CAMPAGNE
EFFICACE ET JOYEUSE !
GÉRARD DESHUSSES
Camarades, le 13 mai dernier La précampagne débute en octobre.
Constituée d’une affiche par candidat-e-s,
nous avons désigné nos candi- à placer sur des espaces privés ; cette opé-
dat-e-s pour le Conseil d’Etat ration sera complétée par des stands, des
porte-à-porte sur la base du logiciel utilisé
et pour le Grand Conseil. À
par la commune de Vernier, des actions
toutes et tous, je souhaite un téléphoniques organisées avec le PSS, no-
plein succès le printemps pro- tamment.
chain ! La campagne proprement dite suivra, et
disposera d’une série d’affiches présentant
à chaque fois un groupe de cinq candidat-e-
Le Comité de pilotage s’est mis au travail s ainsi que d’un trombinoscope. Une carte
dès le début de l’été avec enthousiasme, de visite a d’ores et déjà été réalisée à l’in-
sûr que la victoire viendra couronner l’en- tention de l’ensemble de nos candidates et
gagement sans faille de nos militantes et candidats, de même qu’une carte postale.
militants ! Elles seront à disposition mi-septembre.
Le travail se poursuit, la créativité et l’ima-
Le samedi 2 septembre, la fête de rentrée gination sont de mise !
du PSG a marqué le lancement de notre
campagne pour les élections cantonales de Oui, les conditions sont réunies pour que
2018 ! Repas et concert ont succédé aux ces prochaines élections nous soient fa-
discours et nos candidates et candidats ont vorables ! Les premières actions de cam-
saisi l’occasion de s’adresser à l’ensemble pagne ne vont plus tarder ! Vous en serez
de nos camarades. Une soirée joyeuse et informé-e-s, vous serez invité-e-s ces pro-
mobilisatrice dont les échanges ont permis chains jours déjà ! En lien avec toutes nos
de resserrer nos liens en prévision de nos sections dont la mobilisation est indispen-
actions militantes des prochains mois ! sable, avec vous toutes et tous, nous de-
vons accroître notre représentation dans
Une campagne qui promet d’être active, les deux Conseils !
Camarades, si nous voulons étoffer notre
représentation au Grand Conseil et gagner Ensemble nous le pouvons, ensemble, nous
un second siège au Conseil d’Etat ! Les le devons. Avec force, conviction et bonne
grandes lignes sont tracées ! Le lancement humeur !
de deux initiatives cantonales, sont actuel-
lement à l’étude. Que la campagne 2018 soit efficace et
Deux formations sont organisées : la pre- joyeuse !
mière, assurée par Nicole Valiquer traitera
du fonctionnement du Grand Conseil et de
la fonction de député-e ; chaque candidat-
e y sera invité-e, et tout particulièrement
les nouvelles et nouveaux condidat-e-s. La
seconde, a déjà été assurée par Marc Ave-
lot, ancien conseiller personnel de Michel
Rocard, et a porté sur les techniques de
négociation.
ÉLECTIONS
7
L’ENFANCE DES
CANDIDAT-E-S AU
CONSEIL D’ÉTAT
Que signifie l’enfance pour nos trois candidat-e-s au Conseil
d’Etat, quels souvenirs ont-ils de cette période de leur vie ? Nous
leur avons proposé de parler de leurs liens avec cette période de
vie qui a fondé certains de leurs engagements.
ANNE EMERY-TORRACINTA THIERRY APOTHÉLOZ SANDRINE SALERNO
59 ans, Conseillère d’Etat 46 ans, Conseiller administratif 46 ans, Conseillère administrative
de la ville de Vernier de la Ville de Genève
Ce sont des images d’enfants qui ont contri-
bué à ma première prise de conscience J’ai vécu aux Avanchets, un quartier popu- L’enfance… c’est d’abord mes propres
politique : celles des victimes de la famine laire, plein de vie, de solidarité et d’espoir. souvenirs. L’odeur du café de ma grand-
au Biafra. Je n’avais que 10 ans, mais cela a On croyait à un avenir plus heureux que mère paternelle en Italie. C’est Le Lignon.
forgé mes convictions : les injustices sont celui de nos parents qui trimaient dur pour C’est aussi ma grand-mère maternelle qui
inacceptables, les plus fragiles doivent être joindre les deux bouts. Cet espoir s’est éva- habitait à la Réunion et que j’adorais, les
protégés et chacun doit s’engager pour noui pour certain-e-s. bagarres et les rires avec mon frère et ma
changer les choses. Devenir enseignante sœur.
était une évidence, car je crois au rôle-clé Miser sur l’enfance, c’est façonner tel
de l’école pour permettre à chacun de trou- un-e artisan-ne un monde plus juste, plus Aujourd’hui, l’enfance c’est ma vie avec
ver sa place et transmettre les valeurs de solidaire. C’est offrir une chance à l’égalité. mes filles. L’envie de leur offrir une enfance
solidarité essentielles à la cohésion sociale. Avec, par exemple, des places en suffisance heureuse, curieuse, sereine et ouverte sur
en institution d’accueil de la petite enfance. le monde et la diversité. C’est leur donner
Ce n’est donc pas un hasard si nombre de Avec des effectifs réduits en classe, notam- un socle fort, leur transmettre des valeurs
mes combats politiques relèvent de l’en- ment dans les quartiers populaires. Avec qui les aideront pour leur vie d’adulte, dans
fance, comme la hausse des allocations une volonté d’un vivre-ensemble fort en une société en pleine mutation.
familiales ou mon action à la tête du DIP. s’appuyant sur la culture, le sport, un ser-
Renforcement de l’école primaire, dévelop- vice public présent et sur une intégration Aborder la question de l’enfance, comme
pement d’une école plus inclusive, hausse sociale et professionnelle réussie et digne. responsable politique, c’est concrétiser les
des moyens attribués à l’éducation spé- droits des enfants, pour tous les enfants.
cialisée, loi sur l’enfance et la jeunesse, Notre société subit plus qu’une crise ; C’est agir pour celles et ceux qui gran-
engagement plus important du canton c’est un changement de monde auquel dissent dans des familles touchées par
dans la petite enfance: dans tous les cas, nous assistons. Nous, socialistes, avons la pauvreté et l’exclusion. C’est avoir une
j’œuvre pour garantir les droits de l’enfant une responsabilité : celle de redonner de la pensée particulière pour les enfants en
en bataillant sans relâche, tant la majorité confiance en l’avenir, un élan vers le pro- exil ou clandestins, parfois séparés très tôt
parlementaire semble avoir oublié l’impor- grès. Battons-nous pour que les enfants de leurs parents et qui, dès leur plus jeune
tance d’une formation et d’une éducation de demain vivent mieux que ceux d’hier. âge, assument des responsabilités qui les
de qualité. Battons-nous pour que celles et ceux qui dépassent.
portent en elles et en eux les graines des
www.emery-torracinta.ch changements de société puissent faire L’enfance, c’est autant de vie pour les-
triompher les idéaux de justice sociale, quelles nous avons le devoir de combattre
d’écologie et de cohésion sociale. Leur com- toutes les inégalités et d’agir pour une so-
bat sera forcément plus difficile. A nous de ciété juste et durable.
les y aider.
www.sandrinesalerno.ch
www.thierryapotheloz.ch
8 ENSEMBLE
L’ENFANCE DES
CANDIDAT-E-S AU
GRAND CONSEIL
Pour faire plus ample connaissance avec les candidat-e-s
de notre section au Grand Conseil, nous leur avons posé
quatre questions en lien avec l’enfance.
ROMAIN DE SAINTE MARIE THOMAS WENGER CAROLINE MARTI
32 ans, député et chef de groupe 40 ans, député, chargé de projet 28 ans, députée, secrétaire générale
au Grand Conseil, chef de projet (culture, sport, développement d’une association
à Forum Uni-emploi durable)
Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la
Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la politique ?
politique ? politique ?
Quand je voyais des affiches politiques
Je me revois demander à mes parents qui Les discussions politiques à table sur l’Eu- donnant les mots d’ordre pour les vota-
étaient les gentils : la gauche ou la droite ? rope, l’économie, la fiscalité ; mes parents tions suivantes, je demandais toujours
Je vous laisse deviner la réponse… ayant travaillé dans des banques ; ou sur à ma mère de m’expliquer les objets et
l’agriculture ; mon grand-père ayant été vi- j’étais très frustrée quand je m’entendais
Quel était ton héros / héroïne ? gneron à Satigny. Mes premiers souvenirs répondre « c’est un petit peu compliqué
marquants sont le sommet Gorbatchev– à expliquer ». Je me souviens aussi du dé-
Batman Reagan en 1985 à Genève, l’explosion de sarroi de mes parents quand, le 7 octobre
la fusée Challenger en 1986 et la chute du 2001, jour de la Marche de l’espoir, l’UDC
Que n’aimais-tu pas faire enfant ? Mur de Berlin. Plus tard, l’élection de Ruth est entrée au Grand Conseil avec 10 sièges.
Dreifuss au Conseil fédéral.
Les devoirs scolaires et mon lit. Quel était ton héros / héroïne ?
Quel était ton héros / héroïne ?
Et si tu retombais en enfance ? Peter Pan
Esteban, Zia, Tao...
J’irais jouer dans les boules chez Ikea. Que n’aimais-tu pas faire enfant ?
Que n’aimais-tu pas faire enfant ?
Aller me coucher, et ça n’a pas tellement
À 9 ans j’ai voulu jouer de l’accordéon. changé depuis.
Quand j’ai réalisé qu’il fallait apprendre le
solfège, j’ai arrêté après 3 cours. Et si tu retombais en enfance ?
Et si tu retombais en enfance ? Je profiterais un maximum des moments
d’évasion et de jeu dans des mondes ima-
J’insisterais davantage pour que mes pa- ginaires.
rents m’achètent un petit wagon que je
pourrais accrocher aux trains pour voyager
en Suisse et dans le monde…
9
HELENA DE FREITAS GRÉGOIRE CARASSO SYLVAIN THÉVOZ
42 ans, cheffe d’entreprise 37 ans, conseiller municipal en Ville 42 ans, conseiller municipal en Ville
de Genève, assistant à l’Université de Genève, travailleur social
Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la de Genève (UNIGE)
politique ? Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la
Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la politique ?
Aucun. La vie dans un village catho au Por- politique ?
tugal sans tes parents ne te laisse pas une La bibliothèque familiale composée des
grande place à la rêverie ni à la formation Deux souvenirs associés à des émotions livres du Ché, de Fidel Castro, de la Frac-
politique. politiques fortes dans ma famille: la joie de tion armée rouge, des éditions Maspero et
la réunification du continent avec la chute d’En-bas. Les réunions d’amis à la maison
Quel était ton héros / héroïne ? du mur de Berlin (j’avais 9 ans), et une pro- où le monde se commentait et se refaisait.
fonde déception lors du rejet en Suisse de Les soirées se prolongeaient sans fin dans
Mon grand-père qui gardait ses moutons l’EEE un certain 6 décembre 1992. d’animées discussions.
et qui s’endormait au coin du feu.
Quel était ton héros / héroïne ? Quel était ton héros / héroïne ?
Que n’aimais-tu pas faire enfant ?
Rantanplan ! Socrates, Zico, et tous les joueurs de foot-
Aller au cathé, à confesse et à la messe. ball brésiliens. Wonder Woman, femme de
Que n’aimais-tu pas faire enfant ? justice et de pouvoirs, j’en pinçais un peu
Et si tu retombais en enfance ? pour elle.
Rentrer à la maison après l’école pour les
Je souhaiterais la vivre avec mes parents, devoirs… Que n’aimais-tu pas faire enfant ?
ma soeur et mon frère et non avec mes
grand-parents. Ayant le parcours classique Et si tu retombais en enfance ? Je n’aimais pas devoir faire la bise aux bar-
d’une portugaise née dans les années 70… bus. Pour me venger, j’en suis devenu un.
mon père est venu en 1976 en tant que Pouvoir rester dans le préau après
saisonnier, ma mère l’a suivi sans papiers, l’école pour jouer avec les camarades ;-) Et si tu retombais en enfance ?
le regroupement familial n’a eu lieu qu’en
1984 avec le permis C. Je jouerais immédiatement à cache-cache
dans les blés, glanerais à nouveau des pa-
tates dans les champs.
10
NICOLE VALIQUER GRECUCCIO JEAN-CHARLES RIELLE AMANDA GAVILANES
56 ans, députée, cheffe de projet 65 ans, député, médecin retraité 34 ans, conseillère municipale en Ville
culture et urbanisme de Genève, coordinatrice École docto-
Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la rale en études genre CUSO
Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la politique ?
politique ? Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la
Assister avec ma classe du primaire, en politique ?
Je me revois demander à mes parents qui 1962, au défilé, avenue de la Gare à Sion, du
étaient les gentils : la gauche ou la droite ? nouveau Conseiller fédéral Roger Bonvin, Des souvenirs liés à la politique, j’en ai
Je vous laisse deviner la réponse… Le syndi- du parti conservateur-chrétien social ! plein ! Mais celui qui m’a le plus marqué est
cat pour améliorer un quotidien modeste, lié à mon grand-père. Quand j’étais petite,
où chaque famille « tirait le diable par la Quel était ton héros / héroïne ? je lui demandais souvent de me raconter
queue » et l’élection de Gabrielle Nanchen la guerre (celle d’Espagne). Il me répondait
au Conseil national, « une femme et une Padre Pio, capucin italien (1887-1968), sans relâche que la guerre ne se raconte
rouge ». premier prêtre et l’un des rares hommes à pas. Qu’elle brise les gens et fait pleurer
qui la tradition attribue des stigmates. les enfants. Il finissait par me dire que je
Quel était ton héros / héroïne ? Ma famille, très croyante, m’y avait emme- devrais toujours tout faire pour que les
né, à San Giovanni Rotondo, à l’âge d’en- gens puissent s’exprimer, que c’est pour
Amélia Christinat, une «comme nous», viron 5 ans, et j’avais baisé ses mains! Il a me transmettre cela qu’il s’était battu.
pourtant «arrivée à Berne», disait la fa- été canonisé par l’Église, le 16 juin 2002.
mille, dont chacun connaissait la chevelure Quel était ton héros / héroïne ?
flamboyante et l’accent chantant. Voisine Que n’aimais-tu pas faire enfant ?
qui, plus tard, m’encouragea à adhérer au Sans hésitation mes grands-parents Fran-
Parti socialiste et devint ma marraine. Descendre chaque soir à la cave pour cher- cisco et Pilar. Eux les ouvriers au grand
cher du charbon, afin d’alimenter le chauf- cœur qui m’ont appris à défendre mes
Que n’aimais-tu pas faire enfant ? fage central de notre logement en ville de idéaux et à faire preuve de bienveillance et
Sion. de persévérance.
Je n’ai jamais aimé être contrainte. Me
sentant libre comme l’air de la montagne; Et si tu retombais en enfance ? Que n’aimais-tu pas faire enfant ?
cette indépendance ne m’a jamais quittée.
Retraité, cela va peut-être m’arriver un Petite fille, je n’aimais pas faire mes de-
Et si tu retombais en enfance ? jour ! Merci d’avance à celles et ceux qui voirs... surtout les maths !
s’occuperont de moi !
Marcher avec ma grand-mère racontant Et si tu retombais en enfance ?
des histoires, me blottir contre ma maman,
retourner aux Vérines dans la pisciculture J’apprendrais à dessiner. Parce que là, c’est
dont s’occupait mon papa, poursuivre des vraiment pas gagné!
échanges de lettres avec trois amies.11
MARIA CASARES DAMIEN CHERVAZ LÉNA STRASSER
56 ans, députée suppléante et 37 ans, avocat à l’ASLOCA et avocat 38 ans, formatrice d’adultes, respon-
conseillère municipale en Ville de associé à l’étude ZLB sable de formation OSEO-GE
Genève, administratrice à Pluriels
(consultations pour migrant-e-s) Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la
politique ? politique ?
Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la
politique ? Ayant grandi en Valais, j’allais voter dans Marcher, vêtue de violet, avec des femmes
l’isoloir avec mon père entre la messe et de toutes générations. Danser lors d’une
Les récits de ma mère lorsqu’elle racontait l’apéro du dimanche. Sinon et en dehors manifestation à Berne contre une guerre
les exploits de son père syndicaliste dans d’un récurrent « aime ton prochain comme dont les images à la télévision m’effrayent.
une usine de jute à Valencia en pleine révo- toi même », je n’ai vraiment pas eu une en- Remplir mes oreilles des discussions sans
lution espagnole. fance très politisée. fin autour de l’immense table de la cuisine.
L’expression « refaire le monde » prend
Quel était ton héros / héroïne ? Quel était ton héros / héroïne ? sens. Voir de la fierté dans les yeux de ceux
disant « j’y étais, j’ai lutté » en évoquant
Rosa Luxembourg pour sa lutte contre L’Abbé Pierre et Michael Jordan (sur un le groupe Béliers et Rauracie (je viens des
l’exploitation ouvrière et son combat pour strict pied d’égalité) Franches Montages, dans le Jura). Ne pas
l’égalité. comprendre cette histoire de fiches, ca-
Que n’aimais-tu pas faire enfant ? viardées, qui touchent certains des adultes
Que n’aimais-tu pas faire enfant ? autour de moi.
Obéir.
Mentir, car j’avais l’impression que les Quel était ton héros / héroïne ?
grandes personnes pouvaient lire dans mes Et si tu retombais en enfance ?
pensées. Pas de héros ni héroïne.
Je lirais Causes Communes ... ou plutôt
Et si tu retombais en enfance ? Martine au marché. Que n’aimais-tu pas faire enfant ?
Je serais moins sage et prendrais plus de Aller me coucher… au point qu’il m’arrivait
libertés. de dormir debout.
Et si tu retombais en enfance ?
Courir et jouer dehors toute la journée et
rentrer déguster tartines de Cenovis et
limonade de sureau ? J’y retourne demain !12
MARIA VITTORIA ROMANO PATRICIA VATRÉ ALBERTO VELASCO
50 ans, conseillère municipale en 52 ans, styliste, costumière 69 ans, député, président de l’ASLO-
Ville de Genève, cadre RH à l’Univer- CA Genève, ingénieur
sité de Genève (UNIGE) Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la
politique ? Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la
Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la politique ?
politique ? Les récits familiaux truffés d’anecdotes
sur les guerres 14-18 et 39-45, la dictature Je suis né à Tanger (Maroc) de mère juive
Ils sont étroitement liés à nos vacances en en Grèce et via les actions urgentes d’Am- et de père espagnol. J’ai, dès mon enfance,
Sardaigne. Mes oncles étaient ouvriers et nesty International, celles dans le reste appris, pour l’avoir vécu, ce qu’est la sé-
de gauche, et les discussions étaient très du Monde. L’idée fondamentale qu’il faut grégation. Car à l’école les européens ne
animées, voire injurieuses parfois. Pour résister, s’entraider et lutter contre les s’asseyaient pas aux côtés des quelques
moi, qui habitait un petit village suisse injustices. enfants arabes, à l’exception de ma sœur
allemand très propret, ces soirées furent et moi, de par la volonté de mon père.
une révélation. Ce fut la première fois que Quel était ton héros / héroïne ?
j’entendis parler de Berlinguer et Gramsci, Quel était ton héros / héroïne ?
deux figures politiques pour lesquelles j’ai Mowgly, Ulysse puis bon nombre de
beaucoup d’admiration. femmes, pionnières et aventurières dont Nous reçûmes aussi à l’école, chaque
Alexandra David Neel, Amelia Earhart, Ella semaine, une boite de lait en poudre sur
Quel était ton héros / héroïne ? Maillart. décision du Président du Conseil français
de cette époque qui était Mendès France.
Robin des Bois, car la justice sociale a tou- Que n’aimais-tu pas faire enfant ? Nous étions tellement reconnaissants que
jours été importante pour moi. c’était notre héros.
Devoir interrompre mes jeux, rêveries
Que n’aimais-tu pas faire enfant ? et lectures. Me coucher plus tôt que les Que n’aimais-tu pas faire enfant ?
adultes, éteindre la lumière le soir.
Aller à l’école le samedi matin. Les corvées d’eau à la fontaine du quartier,
Et si tu retombais en enfance ? étant donné les restrictions, n’étaient pas
Et si tu retombais en enfance ? un plaisir, mais me servirent de prise de
Je retrouverais l’insouciance et les êtres conscience.
J’ai eu une enfance heureuse à la cam- chers, aujourd’hui disparus. J’aurais sûre-
pagne. On avait une grande liberté et ment envie d’y rester. Et si tu retombais en enfance ?
parlant parfaitement le suisse-allemand,
j’étais pleinement intégrée dans le tissu lo- C’est l’insouciance et surtout la décou-
cal, malgré mes origines étrangères. Fran- verte de l’amour au détour d’un regard que
chement, je ne changerais rien. l’on croise et le battement de notre cœur
au rythme de l’émotion ressentie qui est
source de nostalgie s’agissant de l’enfance.13
RÉGIS DE BATTISTA EMMANUEL DEONNA THÉO KEEL
62 ans, conseiller municipal en Ville 37 ans, conseiller municipal en Ville 24 ans, étudiant en histoire écono-
de Genève, ingénieur aéronautique, de Genève, chercheur et journaliste mique
ancien pilote professionnel
Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la
Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la politique ? politique ?
politique ?
La réélection de François Mitterrand. Mes souvenirs politiques tournent beau-
Les grandes manifestations des mineurs à J’avais 9 ans et j’adorais le suspens lié à coup autour de mon père. Ses coups de
La Paz, Bolivie, contre le gouvernement. l’attente des résultats. Toutes mes pe- gueule, ses poèmes, ses réflexions. Je me
luches avaient des noms de politicien-ne- souviens également du cortège du 1er mai
Quel était ton héros / héroïne ? s, sauf un hippopotame bleu qui s’appelait pluvieux, des chansons de Renaud que
Picasso. nous écoutions ensemble et du film Germi-
Black et Philip Mortimer. nal, comme une révélation sur la lutte des
Quel était ton héros / héroïne ? exploités.
Que n’aimais-tu pas faire enfant ?
Stefan Edberg, un joueur qui n’avait pas Quel était ton héros / héroïne ?
Mes devoirs d’école. peur de monter à la volée et prendre des
risques. Je me rappelle d’un match qu’il a Ivanhoé, d’Artagnan et Napoléon. A cette
Et si tu retombais en enfance ? perdu en cinq sets contre Miroslav Mecir, époque je ne voyais pas en lui le tyran mais
à Wimbledon. J’avais regardé les quatre le stratège, le génie, le conquérant.
Cool... pour recommencer comme océano- heures du match sans m’éloigner de la télé.
graphe. La défaite d’Edberg m’avait plongé dans le Que n’aimais-tu pas faire enfant ?
désarroi un long moment.
Dormir. Cela me semblait être une perte de
Que n’aimais-tu pas faire enfant ? temps.
Les cours de couture et de travaux ma- Et si tu retombais en enfance ?
nuels.
Retrouver mes copains de toutes origines
Et si tu retombais en enfance ? avec lesquels je passais mes journées à
jouer au foot et à « police et voleurs ».
J’irais m’acheter une glace Fusée en sor- Mais sans aucun doute, la première chose
tant de la piscine, et j’irais jouer au foot que je ferai, c’est courir jusqu’au canapé
avec mes copains et échanger avec eux mes pour me blottir contre l’épaule de mon
meilleurs vignettes Panini. père. Retrouver sa chaleur.14
JORGE GAJARDO MANUEL ALONSO UNICA FRÉDÉRIC BALDINI
51 ans, employé en Ville de Genève, 48 ans, expert financier et en crimi- 45 ans, chargé de projet à Helvetas
historien nalité juridique
Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la
Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la Quels sont tes souvenirs d’enfance liés à la politique ?
politique ? politique ?
Je me souviendrai toute ma vie de la vic-
Mon premier souvenir politique c’est la Kurt Furgler et sa politique de stabilisa- toire de Mitterrand en 1981. Ma mère
solidarité des Tessinois qui nous ont reçus tion du nombre de travailleurs étrangers, qui appelle sa sœur à Paris, qui décrit des
à bras ouverts quand ma famille a obtenu que ma famille et moi avons vécu dans les scènes de liesse, la joie, l’espoir. La télé dès
l’asile en Suisse, en 1974. Je me souviens années 70. le matin qui montre la foule compacte,
encore avec émotion de l’amitié que témoi- immense, une dame qui pleure une rose au
gnaient aux Chiliens, non seulement les Quel était ton héros / héroïne ? poing….J’avais des frissons en comprenant
camarades, mais aussi les voisin-e-s et les que quelque chose d’important était en
maître-sse-s à l’école. Un héros lié à la religion et à mon éducation train de se passer.
catholique. Saint-Martin de Porres, est un
Quel était ton héros / héroïne ? saint métis né au Pérou, fils d’un noble Quel était ton héros / héroïne ?
espagnol et d’une esclave noire libérée. Il
Enfant, je rêvais de légèreté. Je voulais était réputé pour sa simplicité, sa charité Paolo Rossi, évidemment ! Le buteur ita-
devenir Nadia Comaneci ou Youri Gagarine. et de multiples miracles. lien mythique du non moins mythique
Mundial de 1982 !
Que n’aimais-tu pas faire enfant ? Que n’aimais-tu pas faire enfant ?
Que n’aimais-tu pas faire enfant ?
Malgré mon envie de légèreté, à 8 ans, je J’ai toujours apprécié mes obligations
voulais être comme les grands, porter des d’enfant et bien rempli mon rôle d’enfant ; Faire la bise aux oncles, tantes et aux cou-
pantalons. Les shorts, c’était pour les ga- évoluer dans l’éducation, la formation et sins-cousines lors des visites familiales en
mins. construire ma personnalité. France et en Italie.
Et si tu retombais en enfance ? Et si tu retombais en enfance ? Et si tu retombais en enfance ?
Je porterais des shorts et je jouerais au Mon enfance et son cadre ont été formi- Je vivrais toute mon enfance avec plus de
foot aussi longtemps que je pourrais. dables, j’y retournerais bien volontiers vir- légèreté, sans retenue.
tuellement.15
EMERY-TORRACINTA ANNE APOTHÉLOZ THIERRY SALERNO SANDRINE
DE SAINTE MARIE KAST WENGER MARTI BANDLER MOYARD DANDRES DE FREITAS
ROMAIN CAROLE-ANNE THOMAS CAROLINE MARKO SALIMA CHRISTIAN HELENA
CARASSO SOBANEK THÉVOZ CONTI STAUB VALIQUER GRECUC- RIELLE GAVILANES
GRÉGOIRE MARION SYLVAIN JENNIFER MARTIN CIO NICOLE JEAN-CHARLES AMANDA
MIZRAHI CASARES CHERVAZ GAULIN POMATTO STRASSER KOKOT ROMANO
CYRIL MARIA DAMIEN MARIA MICHEL LÉNA GUILHEM MARIA-VITTORIA
MUSSA OSMANI ESTEBAN BAILLON-LOPEZ EYA NCHAMA ACOSTA BRANDRUP CHIARADONNA LUTHI
YOUNISS XHEVRIE DIEGO GLENNA CRUZ MELCHOR GLADYS DENIS BADIA
CLÉMENCE VATRÉ ZIMMERMANN VIRET VELASCO HEBIBI FABRE DE BATTISTA
NICOLAS PATRICIA MICHEL CÉCILIA ALBERTO LEUTRIM MICHEL RÉGIS
DEONNA TOMBOLA KEEL LAPALUD BARRY HALIMI GAJARDO ALONSO UNICA
EMMANUEL JEAN-PIERRE THÉO PATRICK THIERNO HYSRI JORGE MANUEL
Nous sommes fier-e-s de présenter ici les candidates et les candidats socialistes au
Conseil d’Etat et au Grand Conseil. Ensemble, nous appuyant sur notre programme
de législature 2018-2023, nous allons rencontrer la population, ouvrir les débats, et
convaincre de la pertinence de nos idées afin de remporter ces élections et faire de
notre Canton un lieu plus juste socialement et toujours plus prospère pour toutes et
tous.
BALDINI BRUCHEZ
FRÉDÉRIC THOMAS16 JOUER
Arrriverez-vous à les reconnaître ?
Ont-ils vraiment tant changé ?
A J 1 10
B K 2 11
C L 3 12
D M 4 13
E N 5 14
F O 6 15
G P 7 16
H Q 8 17
I R 9 18
A-3 / B-16 / C-1 / D-12 / E-13 / F-15 / G-17 / H-18 / I-4 / J-6 / K-14 / L-7 / M-2 / N-8 / O-9 / P-10 / Q-11 / R-517
18 JEUNESSE SOCIALISTE SUISSE
POIL À GRATTER !
THOMAS BRUCHEZ,
MEMBRE DE LA JEUNESSE
SOCIALISTE GENEVOISE (JSG)
Déjà centenaire mais éter- Plusieurs membres de la JS participent de lancer des débats de fond, peut-être-le
ensuite à la création du GSSA. La première seul à le faire. De plus, ne participant pas
nellement jeune, résolument initiative du GSSA pour l’abolition de l’ar- ou peu au parlementarisme, la JS peut res-
anticapitaliste, féministe et mée en 1989 est à la source de tensions ter fidèle à ses idéaux alors que le PS est
avec le PS. À partir des années 90, l’acti- souvent forcé de faire des compromis. Son
écologiste, se battant pour une
vité de la JS devient avant tout interne rôle par rapport au PS est par conséquent
Suisse plus juste, plus ouverte et se concentre sur des débats tels que le central. Ainsi, elle tire le PS vers la gauche
et plus solidaire, telle est la dépassement du capitalisme dans lesquels et ne manque pas de le critiquer lorsque
s’affrontent marxistes et réformistes, ex- ses positions s’écartent de celles du so-
Jeunesse Socialiste Suisse. ception faite d’une initiative sur l’appren- cialisme – qu’il s’agisse du parti au niveau
tissage, rejetée en 2003. national (PV2020), d’une section cantonale
Fondée au début du XXe siècle par des (RIE III, Vaud) ou de quelques personnali-
jeunes travailleurs, elle ouvre ses portes En 2007, le PS perd les élections et la JS tés (LRens, RIE III).
aux femmes dès 1911. Elle lutte alors pour est l’un des seuls partis de jeunes à ne pas
une juste répartition des richesses et avoir de représentant au niveau national.
contre le militarisme. En 1918, les jeunes La JS décide alors de se doter d’un bureau
socialistes soutiennent la grève générale, et nomme à nouveau un président (Cédric
durant laquelle 400’000 citoyens des- Wermuth) - le poste n’existait plus depuis
cendent dans la rue pour une loi électorale les années 80. Grâce à cette nouvelle dy-
équitable, le droit de vote des femmes, la namique, le nombre de membres de la JS
semaine de 48 heures, l’Assurance Vieil- double rapidement et se porte à 3000.
lesse (AVS), l’Assurance invalidité (AI), ainsi
que pour des impôts équitables. Durant les L’impact médiatique de l’organisation
années 30, avec l’émergence du fascisme, connaît également une croissance rapide
les affrontements entre jeunes militants tout comme le succès de ses initiatives.
de gauche, fronts fascistes, police et ar- Ainsi, l’initiative 1:12 pour des salaires équi-
mée augmentent. Durant cette période, la tables, lancée en 2009, obtient 34,1 % de
Jeunesse Socialiste se rapproche du Parti oui en 2013. Elle est suivie d’une seconde
Communiste Suisse (KPS) et les deux par- initiative Pas de spéculation sur les den-
tis sont interdits en 1943. rées alimentaires qui obtient 40,1 % de oui
en 2016 et sort victorieuse dans le Jura et à
Après la Deuxième Guerre mondiale le Bâle Ville. La JS compte donc continuer sur
parti renaît sous le nom de Jeunesse Socia- cette lancée avec une nouvelle initiative
liste démocratique et rejoint l’Union Inter- visant à taxer plus fortement les revenus
nationale de la Jeunesse Socialiste (IUSY). du capital qui sera lancée cet automne.
Son objectif est d’améliorer la situation des
jeunes grâce à des formations internes et La JS est bien plus que la jeunesse du PS,
une forte implication dans les parlements c’est un acteur indispensable du paysage
de jeunes. En 1971, le parti prend le nom de politique suisse : étant indéniablement le
Jeunesse Socialiste Suisse et nomme son parti jeune le plus influent du pays, c’est
premier président, Andreas Gross. probablement aussi le parti le plus à mêmeÉDUQUER
19
COOPÉRATION ET ÉDUCATION
PLUTÔT QUE RÉPRESSION
ET EXCLUSION
DR FERNANDO CARVAJAL SÁNCHEZ,
CHARGÉ D’ENSEIGNEMENT,
UNIVERSITÉ DE GENÈVE
Il semblerait que lorsque les que ces groupes aient adopté des modèles est autorisée par le législateur Suisse et
de régulation privilégiant la coopération et peut être définie comme :
enfants sont en conflit avec la négociation plutôt que la compétition et
leurs pairs, ils sont plus ou- l’exclusion, qui n’était utilisée qu’en der- « Un processus de communication
nier recours. éthique reposant sur la responsabilité
verts aux solutions coopéra-
et l’autonomie des participants, dans
tives que leurs parents et ar- Dominance des tendances lequel un tiers - impartial, indépen-
rivent même à les convaincre à la compétitivité dant, neutre, sans pouvoir décisionnel
ou consultatif, avec la seule autorité
de les laisser y participer. Fer- que lui reconnaissent les médieurs
Nos sociétés occidentales adoptent majori-
nando Carvajal Sánchez nous tairement l’option inverse. Basées sur une (participants) - favorise par des entre-
tiens confidentiels l’établissement, le
éclaire sur ce mécanisme. conception individualiste, les représenta-
tions dominantes chez nos contemporains rétablissement du lien social, la préven-
présupposent que les personnes sont auto- tion ou le règlement de la situation en
nomes et peuvent penser, décider et agir cause ».2
Tout se passe comme s’il fallait que l’être
humain doive vivre un certain nombre par elles-mêmes. Or, force est de consta-
ter que chaque personne détient un degré Plusieurs articles de la Constitution gene-
d’années sous le conditionnement compé-
d’autonomie qui est proportionnel aux voise, entrée en vigueur en juin 2013, men-
titif, pour qu’il considère que la meilleure
moyens dont elle dispose : savoir, intelli- tionnent la médiation, notamment l’article
solution face à la transgression et au conflit
gence, relations, argent, éducation… Et si 120. En 2001, Genève a été le premier
est la punition. Proposée à titre d’hypo-
le rôle de l’éducation est de développer la canton Suisse à l’instaurer. Par ailleurs,
thèse, cette idée s’appuie sur mes études
pensée propre et l’esprit critique, son rôle selon le Conseil de l’Europe, la procédure
de doctorat à la Faculté de Psychologie et
est aussi d’aider les personnes à identifier de médiation mise en place à Fribourg,
Sciences de l’Éducation de l’Université de
leurs propres limites et accroître leur au- sous l’impulsion de l’ancien président du
Genève ainsi que sur mon expérience de
tonomie, terme d’origine grec. « Auto-no- Tribunal des mineurs Michel Lachat, fait
plusieurs années en tant que membre de la
mos : être à soi-même sa propre norme, sa aujourd’hui référence.
Commission de Formation du Groupement
Pro Médiation, organisme de formation propre règle ; ou encore créer et conquérir
un espace échappant aux contraintes et Depuis bientôt une vingtaine d’années, la
et de promotion de la médiation actif sur
aux pressions des autres »1. Dans cette pratique de médiation par les pairs, menée
toute la Suisse Romande.
perspective, certains sont plus autonomes au Cycle d’orientation de Sécheron à Ge-
que d’autres et sont avantagés lorsqu’ils nève, montre que la médiation constitue
Coopérer et négocier :
entrent en compétition, comme c’est le un outil efficace tant pour la régulation
un mode de régulation des conflits que pour la pacification des
cas lorsqu’il s’agit de déterminer qui a tort
ou raison lors d’un conflit. Du coup, les at- rapports sociaux. Former tous les écoliers
Différentes cultures humaines ont favo- à la médiation serait cohérent avec le droit
tentes punitives constituent un habitus et
risé l’existence simultanée de la compéti- pénal suisse des mineurs qui reste l’un des
sont « naturalisées » petit à petit au cours
tion et de la compétitivité d’une part, et de derniers à privilégier encore la prévention
de notre socialisation. Il ne s’agit certes pas
la coopération et la coopérativité d’autre et l’éducation plutôt que la répression.
d’un choix conscient mais la dominance de
part. Ces tendances se manifestent dans
tendances à la compétitivité ne constitue
beaucoup de domaines, y compris dans la
pas moins une réalité.
régulation des conflits. Pendant la préhis-
toire, chaque membre du groupe avait un 1 MAUDY, P., 2013. Autonomie enchaînée, auto-
rôle établi qui était nécessaire à la survie de La médiation, outil efficace
nomie déchaînée. Paris, Le Harmattan,quatrième
tous. Dans ces circonstances, exclure une de couverture.
personne ayant commis une transgression Certains modes de régulation négociés
aux règles communes, ne semble pas avoir échappent, un tant soit peu, à cette domi- 2 GUILLAUME-HOFNUNG, M., 2009.
été la première option. Il est plus probable nance. La médiation, est l’un entre eux. Elle La médiation. Paris, PUF, Que sais-je ? p. 72.Vous pouvez aussi lire
