DESBANCELS LEVENT Octobre-décembre 2013 - Cévennes au Mont Lozère

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DESBANCELS LEVENT Octobre-décembre 2013 - Cévennes au Mont Lozère
Octobre-décembre 2013

       LE
    VENT
    DES
    BANCELS
        VIVRE DES CÉVENNES   FRAISSINET DE LOZÈRE LE PONT DE MONTVERT
                             SAINT ANDÉOL DE CLERGUEMORT
        AU MONT-LOZÈRE
                             SAINT FRÉZAL DE VENTALON
                             SAINT MAURICE DE VENTALON
2105-3626
ISSN
DESBANCELS LEVENT Octobre-décembre 2013 - Cévennes au Mont Lozère
Sommaire

                           Sommaire
Crédit photos

Couverture:                p.3- Edito
Vent des Bancels n°19-99   Le Vent des Bancels en fête !

p. 2,23 :                  p.5- Courriers des lecteurs
Simone Cros-Allier         Le Vent des Bancels vu par les lecteurs
                                                                     Directeur de publication :
p.21:                      p.8- Dans l’œil du cyclone                Étienne Passebois
illustration               D’où vient le «Vent» ?
Camille Debiere et                                                   Comité de rédaction :
Marie Debiere              p.15- Bise-Art, Blizart                   Christophe Blangero, Pierrette Coudert,
                           Le grand témoin des Céven’ties            Simone Cros-Allier, Ghislaine Guignier,
p.47 :                                                               Jacques et Julie Hugon, Maurice
Habitat et développement                                             Jeannet, Annah Lantieri, Magali
                           p.21- L’air de rien
                                                                     Martinez, Daniel Mathieu, Marie-
p.18, 45-46 :              Avoir ascèse disent ces temps             Claude et Christian Mestre, Roland
Julie Hugon                                                          Mousquès, Josette Roux, Éric Tamisier,
                           p.22- Aura Rossa                          Philou Thomas, Jeanne et Alain Pantel,
p. 20 :                                                              Étienne Passebois, Michel Riou, Odile
Roland Mousquès            Quicòm serà                               Rival, Jean-Marie Thoyer, Jean-Michel
                                                                     Vandersteen, Alain Ventura
p. 2,21-22 :               p.24- Ah Lisez
Véronique Nunge            Témoignage :                              Mise en page :
                                                                     Magali Martinez
                           Les prisons françaises aujourd’hui
p. 15-20 :
Etienne Passebois                                                    Imprimerie :
                           p.26- Tourbillon                          IMPRIMERIE DES 4
p. 4, 6-7 :                Des séjours sont proposés                 48 100 Marvejols
Emilie Reydon              par le centre de loisirs «Méli Mélo»
                           pour 2014                                 Abonnement :
                                                                     Cette revue est distribuée gratuite-
                           p.27- Tempête de délibérations            ment aux administrés de Saint Andéol
                                                                     de Clerguemort et de St Frézal de
                           p.44- En coup de vent                     Ventalon ainsi qu’aux résidents perma-
                                                                     nents de Saint Maurice de Ventalon,
                           Pourquoi ne pas Habiter Mieux ?           du Pont de Montvert et de Fraissinet
                                                                     de Lozère à leur domicile sur les trois
                                                                     communes. Pour un envoi à une autre
                                                                     adresse, prière de s’abonner.

                                                                     Prix de vente au numéro :
                                                                     6 euros/no
                                                                     Abonnement à l’année
                                                                     (4 numéros) : 20 euros/an

                                                                     Abonnement de soutien :
                                                                     25 euros/an et plus…
                                                                     Chèques libellés à l’ordre de :
                                                                     « mairie de St Frézal de Ventalon »,
                                                                     et adressés à mairie de St Frézal de
                                                                     Ventalon 48 240.

                                                                     ISSN 21OJ-3626
                                                                     Dépôt légal : à parution

        2                                Le vent des bancels no100
DESBANCELS LEVENT Octobre-décembre 2013 - Cévennes au Mont Lozère
Édito

Le Vent des Bancels en fête !

Amis lecteurs,
La parution du numéro 100 de votre Vent des Bancels mérite bien une
fête ! Aussi nous vous informons que cet événement, auquel vous serez
bien entendu conviés, se déroulera au printemps prochain (probable-
ment un samedi fin mai, début juin 2014).
La date précise n’est pas encore fixée, mais dores et déjà retenez votre
souffle : pour éteindre 100 bougies, il vous en faudra.
Dans le prochain numéro (N°101 – parution en avril 2014), nous vous
dévoilerons la date, le lieu et le programme des festivités.
En attendant, bonne lecture à tous et merci pour votre fidélité.

                                                                                    Le comité de rédaction

Un parmi les saints (5),                  On est allé ensuite à Saint Maurice
                                          et, la communauté de communes                   Le Vent des bancels
même si 2 ne le sont pas !                se créant, le Pont de Montvert et

I
                                          Fraissinet de Lozère ont adhéré.              « La mairie se devait de sortir
    l y a déjà une trentaine d’années
                                          Nous voilà maintenant forts d’une         du Géripon et je pensais que même
    que, maire débutant, j’ai pensé à
                                          belle revue avec les moyens de son        une petite commune avait le droit de
    un journal communal pour rendre
                                          ambition et même s’il n’y a pas de        communiquer avec ses administrés.
compte de nos activités et conserver le
                                          quoi fouetter un chat, nous en serions    Il faut dire « je veux » et être obstiné
contact avec « nos administrés », puis
                                          plutôt fiérots.                           « comme une tique à la queue d’une
le voyant trop rébarbatif avec de seuls
                                          Nos lecteurs (tous les habitants de       chèvre ». Le numéro 0 est né au tout
comptes-rendus de conseils ou d’ac-
                                          la communauté et un bon nombre            début des années 80. Ce fût un A4 plié
tions municipales, nous avons pensé
                                          d’abonnés) ne nous présentent pas         en deux. Il est bien beau d’avoir une
élargir notre réflexion et parler de ce
                                          de critiques sévères et même s’ils ne     idée, mais encore faut-il la concrétiser.
qu’était la commune, ses habitants,
                                          nous tissent pas toujours des louanges,   C’est Alain Ventura qui en aura été
ses hameaux…Cela a déjà constitué
                                          semblent apprécier ce travail.            l’artisan. Il a joué ici un rôle irrempla-
une première revue de conception
modeste et très artisanale, mais nette-                                             çable. Notre volonté était de recueillir
ment plus étoffée.                        Alors, célébrons comme il se doit ce      une mémoire. La publication est deve-
Et puis, les enfants de Saint Andéol      N° 100…                                   nue un support d’information et un
venant à notre école de Pénens, pour-     Et poursuivons notre route avec la        élément de coordination pour la com-
quoi ne pas faire participer cette com-   même volonté et la même ardeur !          munauté de communes ».
mune ? Elle a rapidement accepté :
territoire élargi, nouveaux partici-
                                                                               n
                                                                                                           Etienne Passebois
pants à la rédaction… un progrès non                           Etienne Passebois
négligeable.
                                                                                                                            lll

                                            Le vent des bancels no 100                                               3
DESBANCELS LEVENT Octobre-décembre 2013 - Cévennes au Mont Lozère
Brise municipale

      J                                            D                                           L
lll         ’ai apprécié, depuis le début de                éjà un bail que St Andéol par-           ors de plusieurs réunions, mon-
            cette aventure journalistique,                  ticipe au Vent des Bancels,              sieur Passebois propose de
            ce journal, né à Saint Frézal de                c’était je crois bien avant              créer un petit journal, lequel
      Ventalon, qui faisait souffler un air        qu’un chat à la queue coupée ne             relaterait les diverses réalisations
      nouveau des Cévennes jusqu’au mont           vienne semer le trouble au hameau de        ou travaux qui se feraient dans les
      Lozère. J’ai fait partie des premiers        Pénens sur la commune de St Frézal,         communes. Grâce à son secrétaire de
      abonnés, puis en temps qu’élu j’ai           bien avant la floraison des jonquilles à    l’ASA, monsieur Ventura, tout cela a
      milité pour qu’il associe les habi-          St Maurice de Ventalon, le souffle du       été possible et mis en place (Un peu
      tants de ma commune (et des autres           vent des Bancels n’avait pas encore         plus de travail).
      communes du canton). Ce trimestriel          atteint le Pont et Fraissinet de Lozère.    Cha(t)que maire étant sollicité y est
      ouvre des débats, valorise les pro-          À cette époque il ne se parlait pas en-     allé de son petit mot, sur la vie dans
      jets, les actions et les innovations des     core de communauté de communes,             sa propre commune, dans l’ancien
      associations, des collectivités et des       c’était juste après les élections muni-     temps ou sur le passé de certains vil-
      forces vives du territoire, ou plus sim-     cipales de 1999. Avec nos amis de           lages.
      plement il présente des gens d’ici. Je       St Frézal nous partagions depuis les        Les habitants pouvant participer
      garde, personnellement, un souvenir          années 80 un certain nombre de com-         aussi, quel plaisir de découvrir la
      ému de la présentation de Nathalie,          bats liés à l’installation des jeunes que   vie d’autrefois par des récits récoltés
      ma mère. Le grand atout du Vent des          nous étions à l’époque, combat pour         auprès d’eux. La plupart apprenaient
      Bancels, c’est que chacun peut s’y ex-       trouver une maison et créer son acti-       par ce petit journal l’avancement des
      primer librement à la différence d’un        vité, combat pour conserver l’école,        travaux, les services qui se créent
      journal d’une collectivité. Bravo à ses      assurer les ramassages scolaire, la         ainsi que les progrès (informatique,
      créateurs, Étienne Passebois et Alain        cantine et bien d’autres choses en-         communication, animation).
      Ventura, Bravo à Magali Martinez qui         core. Aussi c’est très naturellement,
      coordonne aujourd’hui sa conception,         que le conseil municipal nouvelle-                                               n
      fabrication et diffusion. Merci au co-       ment élu a pris la décision de partici-
      mité de rédaction qui a assuré pendant       per à la réalisation du journal. Au fil                          Marinette Dubois
      25 ans une ligne éditoriale cohérente,       des articles le vent des Bancels contri-
      sans jamais trop censurer. Grâce au          bue à rendre compte des événements
      site internet de notre communauté            d’hier et d’aujourd’hui, il permet une
      de communes, il est accessible par           meilleur connaissance du territoire et
      tous en version numérique (du 1er au         de ses habitants. Outil participant au
      centième). Demain (rêverie d’un ex-          lien social sur nos communes depuis
      PSU), peut-être, cette revue deviendra       maintenant cent numéros, je ne peux
      elle un « chat » interactif au service de    que dire chapeau à tout les bénévoles
      la démocratie participative.                 qui le font vivre.
                                             n                                            n

                            Jean-Pierre Allier                             Daniel Mathieu

      4                                           Le vent des bancels no 100
DESBANCELS LEVENT Octobre-décembre 2013 - Cévennes au Mont Lozère
Courrier des lecteurs

                    Le Vent des Bancels vu par les lecteurs
Éloge de la démocratie ordinaire
Il disait en substance « Faire un journal est une chose assez simple : vous prenez du papier et vous
mettez des mots dessus (pour faire un canon, c’est encore plus simple : vous prenez un trou et vous
coulez du bronze autour) ». Oui mais.
Dans la myriade des journaux municipaux, Le Vent de Bancels est un titre absolument à part. On
y voit d’habitude les réalisations communales, pointées par des maires soucieux de leur image, la
confiant à des professionnels de la communication et préoccupés de retrouver leur siège.
Il s’agit, avec Le Vent des Bancels, d’une œuvre collective, conçue dans le plaisir partagé de soi-
rées amicales autour de la parole. Des idées élaborées en commun naissent des projets d’articles
et des images, pris en charge par des habitants des communes embarquées dans l’aventure. Volon-
taires et bénévoles. On y trouve de la mémoire, de l’information, de l’échange. Bref, de la vie.
Quand se font si lourdes les pesanteurs de la finance, les profits à courte vue et l’inattention aux
plus modestes, Le Vent des Bancels porte à la cantonade un peu de cette nécessité de démocratie,
devenue si précieuse. Le fardeau est léger, la responsabilité est grande.
                                                                                                              Bernard Bolze

    Je ne peux résister au plaisir de      Quand Maurice Jeannet m’a appelé          anciens, enfin ceux qui restent, et qui
vous dire: “VIVE LE VENT DES               pour me demander de participer au         nous racontent comment ils vivaient
BANCELS !”. Longue vie à cette             100 eme numéro du vent des Bancels,       dans tel hameau ou tel autre. Je dois
délicieuse revue que je reçois tou-        je me suis sentie à la fois honorée et    même vous avouer qu’il y a eu des fois
jours avec grand plaisir et qui dore       paniquée. Qu’avais-je de particulier      avec Maman et mes filles, nous avons
les vieux jours du vieux cévenol que       à dire ? Et puis après une nuit de som-   pris la voiture l’hiver et nous nous
je suis. Pour toute l’équipe de rédac-     meil, l’inspiration m’est venue.          sommes aventurées sur telle ou telle
tion qui, par son sérieux, son choix       Moi qui n’ai pas cette chance de vivre    route, pour aller voir ce hameau dont
dans la qualité, la variété, en fait       à temps plein à la Cure contrairement     le vent de Bancels parlait. Nous avons
une revue extrêmement brillante: un        à Maman, je me jette sur le Vent de       fait de belles découvertes à quelques
grand MERCI !                              Bancels, à peine arrivée le vendredi      kilomètres de la Cure. Notre petit
                           Alfred Velay    soir. Ils sont là, posés sur le dessus    pays recèle de lieux, véritables petits
                                           de la télé (oui 2 exemplaires, Maman      trésors, sortis de leurs écrins le temps
                                           prend aussi celui de Dédée et Jean-       d’une lecture.
                                           not sa nièce et son neveu, résidents      Ensuite, je lis enfin le mot des maires,
    Bravo pour votre bulletin. Il y
                                           saisonniers de Saint Frézal). Je ne       et je dois dire que j’ai souvent esquis-
souffle le vent des bancels et celui des
                                           vois pas le moment d’être enfin po-       sé un sourire à ceux de Passebois, mé-
projets à réaliser en Cévennes pour
                                           sée, tranquille, à lire les comptes       lange de « pagnolade » et de bon sens.
y vivre.
                                           rendus des Conseils Municipaux (en        Comme il faut en garder pour de-
                        Roger Lagrave
                                           me disant qu’un jour à la retraite, je    main, je réserve au samedi la lecture
                                           reprendrai le flambeau familial, mon      des articles consacrés à la culture.
                                           Grand père Fernand ayant été maire        C’est d’ailleurs incroyable tout ce
   C’est un vrai plaisir d’avoir des       à la libération). J’en apprécie la lec-   qui se passe dans ce petit bout de
nouvelles d’un pays qu’on aime !           ture en me disant que nous avons bien     terre : peintre, bâtisseur de murs en
                                           de la chance de pouvoir vivre même        pierres sèches, sculpteur, musiciens…
                   Bernadette Bidaude      par procuration, un peu de notre belle    Preuve que nos Cévennes favorisent
                                           démocratie. En ville nous n’avons         l’épanouissement.
                                           jamais l’occasion de lire un compte       Quand le dimanche avant de repartir
                                           rendu de conseil.                         pour reprendre le boulot, j’ai enfin
                                           Je ne lis pas le vent de Bancels, de      fini ma lecture, commence alors avec
                                           façon linéaire, mais par centre d’inté-   Maman « dis alors t’as vu dans le vent
                                           rêt. Et ce qui me passionne, c’est les    des Bancels…». Et là on disserte sur
                                                                                     ce qui est écrit, on refait le monde.      lll

                                              Le vent des bancels no 100                                                  5
DESBANCELS LEVENT Octobre-décembre 2013 - Cévennes au Mont Lozère
Courrier des lecteurs

 lll   En réfléchissant, je me dis comment             Nous sommes arrivés dans le pays          Nous avons acquis en 1975 le mas
       un si petit pays, peut-il après tant       il y a plus de 40 ans, mais les cyclones    que nous a vendu Irénée Bastide (née
       d’années, avoir autant de choses à         trimestriels du journal continuent à        Roux) au Salson à Saint Frézal de
       raconter ? Comment tenir en haleine        nous faire faire des découvertes. Les       Ventalon.
       ses lecteurs, les fidéliser au point de    tempêtes de délibérations abordent de
                                                                                                 Elle y était née il y a 100 ans (en
       créer le manque… Et oui il faut at-        multiples aspects de la complexité de
                                                                                              1913), ce mas étant celui de sa famille
       tendre le prochain numéro.                 la gestion municipale ou communau-
                                                                                              depuis de nombreuses générations.
                                                  taire, parfois encore mise plus en relief
                                                                                              Orpheline de père très tôt, son père
                                                  par le mot du Maire. Bref, pour une
                          Françoise Soustelle                                                 ayant été tué au début de la Grande
                                                  fois nous recherchons les accidents
                                                                                              Guerre, elle vécut son enfance au Sal-
                                                  climatiques ! Nous pourrions conti-
                                                                                              son avec sa mère et ses grand parents
                                                  nuer et décrire toutes les rubriques ; ce
                                                                                              où elle resta jusqu’après la fin de la
       La richesse de l’histoire                  serait lassant et flagorneur.
                                                                                              Seconde Guerre.
       de nos montagnes                               Nous allons simplement ajou-
                                                                                                 Nous avons eu quelques occasions
                                                  ter une petite pierre (de schiste bien
                                                                                              de parler des années d’occupation
           Cent numéros du Vent des Ban-          entendu) à cet édifice de mémoire en
                                                                                              avec Irénée Bastide, et également
       cels ! Les lecteurs assidus que nous       évoquant la richesse de l’histoire de
                                                                                              avec Yvonne Guin du Tronc.
       sommes revoient cette lente évolution      nos communes.
       depuis le simple écho communal (et si                                                      C’est ainsi que nous avons appris
                                                      C’est un nombre bien rond, ce
       important pour donner un peu plus de                                                   l’histoire de l’arrivée au Salson d’une
                                                  nombre 100 qui maintenant fait évi-
       sens à notre collectivité), pour aboutir                                               famille réfugiée en Cévennes, les
                                                  demment penser au centième anniver-
       à ce journal intercommunal que les                                                     Juliard famille juive belge.
                                                  saire de la Première Guerre mondiale,
       rédacteurs patients de nos six com-        la « Grande Guerre ». Certes, mais ce          Partis de Bruxelles, c’est vers les
       munes élaborent au fil des trimestres.     n’est pas cette Grande Guerre, qui a        Cévennes qu’ils se sont dirigés. Tout
       C’est une véritable mémoire collec-        saigné les serres et les vallées ici, que   simplement en raison de l’histoire et
       tive, et un outil de notre démocratie      nous allons évoquer.                        des traditions cévenoles de résistance
       citoyenne.                                                                             et d’hospitalité qu’ils connaissaient.
                                                      Sans remonter cent ans en arrière,
                                                                                              Vialas les a accueillis, puis ils se
                                                  l’histoire vécue il y a 60 ans et qui
                                                                                              sont installés au mas de la Font pour
                                                  témoigne d’une humanité profonde
                                                                                              presque trois années.
                                                  et constante, mérite d’être racontée et
                                                  rappelée.

       6                                          Le vent des bancels no 100
Mais la violence et la traque          C’est aussi un rappel de la constance      Nous avons tenu à évoquer aussi les
n’ont pas épargné les Cévennes.            du pays cévenol dans sa tradition          traditions d’humanité et d’accueil
Les Juliard ont dû quitter Soleyrols et    d’humanité et d’assistance.                rencontrés jusque dans les plus petits
ont été répartis sur des lieux de plus                                                hameaux et dont le titre d’un livre
                                               Si Yvonne et Léon Guin ont été
grande sécurité, car plus isolés, cet                                                 connu3. se fait l’écho.
                                           reconnus et distingués pour leurs très
isolement garantissant une meilleure
                                           nombreuses actions, d’autres, plus             Merci à toutes celles et à tous ceux
protection. C’est au Tronc (Saint
                                           anonymes, ont aussi apporté aide,          qui font vivre le Vent des Bancels.
Maurice de Ventalon) auprès de la
                                           soutien et chaleur à celles et ceux qui    C’est toujours un heureux moment
famille Guin (Yvonne et Léon) que
                                           en avaient un si grand besoin.             que de découvrir le dernier numé-
les hommes de la famille ont trouvé
                                                                                      ro. Avec d’autres très belles revues
refuge, tandis que trois enfants et leur       Plusieurs membres de la famille
                                                                                      comme La Garance Voyageuse réa-
mère étaient accueillis par la famille     Juliard sont souvent revenus en Cé-
                                                                                      lisée à Saint-Germain de Calberte et
Bastide-Roux au Salson.                    vennes, et conservent toute leur fidéli-
                                                                                      qui a fêté fin 2012 son numéro 100
                                           té et tout leur attachement à nos mon-
   C’est à tout un pays que cette                                                     (quelle coïncidence), le Vent des Ban-
                                           tagnes. Nous avons encore beaucoup
famille doit sa survie ; d’autres égale-                                              cels nous tient compagnie tout au long
                                           d’émotion lorsque nous voyons cette
ment.                                                                                 de l’année, que nous soyons loin ou
                                           « chambre sur la voûte » où Irénée
                                                                                      non du pays.
    Une des enfants cachés dans            avait hébergé France Pruitt. Irénée
                                                                                                          Catherine Pardoux
notre mas du Salson, France Pruitt,        Bastide nous a quittés il y a environ                        et Bernard Goldfarb
a raconté son histoire et leur vie en      30 ans ; son souvenir est bien présent.
Cévennes dans un livre publié en
                                               Les années s’écoulent, comme
anglais1. Nombre de détails jalonnent                                                 1
                                                                                        Faith, Courage and Survival in a
                                           les numéros – bien vivants et si
son récit, de la vie quotidienne, aux                                                 Time of Trouble, France J. Pruitt.
                                           riches – du Vent des Bancels.
surnoms des femmes qui les ont re-                                                    2
                                                                                        Le lien des chercheurs cévenols
                                           Un Saint-Frézalien d’adoption, P-A
çues, en passant par le trajet quotidien                                              n°170 (juillet-septembre 2012)
                                           Clément, a décrit et rappelé2 le ma-
pour l’école de Vimbouches via le                                                     3
                                                                                        Cévennes, terre de refuge :
                                           quis naissant et combattant. Le site
moulin et le torrent ; c’est un témoi-                                                1940-1944, Ph.Joutard, J.Poujol et
                                           de Champdomergue – Camisards
gnage important de cette période,                                                     P.Cabanel, Presses du Languedoc.
                                           et Maquisards – maintient concrè-
et une trace écrite de l’engagement
                                           tement la mémoire de résistance.
de nombreux hommes et femmes.

                                              Le vent des bancels no 100                                                   7
Dans l’œil du cyclone

                                                         D’où vient le Vent ?

      Voilà une question qu’on se pose parfois pour prévoir le temps
    qu’il va faire… Mouchoir en main, bras levé, on scrute la direction
    que nous indique l’étoffe : si c’est le Nord, c’est beau (et parfois
    frais), si c’est le Sud, c’est pluie ou couvert.

      Mais pour nous aujourd’hui, le but de cette question est tout
    autre…

                           O
                                   ui, d’où vient le Vent ?            Le N° 00 paraît donc au printemps.
                                                                    C’était alors une simple feuille ma-
                                      Nous allons tenter d’y
                                                                    nuscrite, format A4, pliée en deux et
                                  répondre et c’est une aventure
                                                                    imprimée recto verso sur la machine
                           presque incroyable.
                                                                    à alcool de l’école. Le contenu était
                              En effet, qui aurait pensé qu’en      des plus simple puisqu’il s’agissait du
                           créant un petit bulletin d information   compte-rendu du Conseil municipal
                           en 1983, le Conseil Municipal de         du 13 mars 1983, où furent désignés
                           Saint Frézal de Ventalon allait ouvrir   Maire et Adjoints.
                           la voie au Vent des Bancels, dont,
                                                                        Vinrent ensuite 3 publications de 4
                           exactement 30 ans après, vous décou-
                                                                    à 6 pages (N° 1 à 3 : été, automne, hi-
                           vrez aujourd’hui le N° 100 !
                                                                    ver 1983) : « Informer la population,
                                                                    être informé de ses souhaits et sugges-
                              Alors voici l’histoire de votre       tions, tel est l’objectif que le Conseil
                           « Vent ».                                Municipal s’efforce de poursuivre
                                                                    sans cesse. Il apparaît désormais
                               Tout commence donc quand             qu’un petit bulletin, à la mesure de nos
                           l’équipe municipale de Saint Fré-        moyens financiers, peut nous aider les
                           zal, fraîchement élue en mars 1983,      uns et les autres dans ce sens », pou-
                           décide, pour informer la population      vait-on lire en introduction du N° 1.
                           des décisions du Conseil, de mettre en   Ainsi le « bulletin » s’étoffait un peu :
                           place un petit « bulletin municipal »
                           tiré à environ 100 exemplaires.             - le texte était désormais sur 2 co-
                                                                    lonnes, tapé à la machine, et confié à
                                                                    une imprimerie.

    8                    Le vent des bancels no 100
- le contenu prenait aussi de l’im-   qui font que le territoire vive, se dé-        Les numéros suivants furent
portance, avec un édito de Joseph         veloppe et se repeuple, tels sont les      conçus sur le même modèle (parution
IAQUINTA (alors conseiller munici-        objectifs fixés.                           semestrielle), avec les mêmes moyens
pal en charge de la commission infor-                                                (textes en colonnes tapés à la ma-
mation), un mot du Maire (Étienne             Par ailleurs pour donner plus          chine, découpés et collés à la main).
PASSEBOIS), appel à la participation      d’attrait à cette revue, une nouvelle
                                          « maquette » voit le jour : texte sur           À partir du N° 9 (premier se-
des administrés et enfin, courrier des
                                          2 colonnes tapées à la machine à           mestre 1987) le « Bulletin Munici-
lecteurs.
                                          écrire, découpées et collées à la main     pal » devint « La vie communale »,
    Et puis vint le N° 4 qui parut en     par votre serviteur. Les titres en gras    titre plus en adéquation avec le
août 1984, dont Joseph, en accord         apparaissent ainsi que les « lettrines »   contenu plus ouvert défini lors de la
avec le Conseil Municipal du 24 juil-     (première lettre beaucoup plus grosse      réalisation du N° 7. On y retrouvait
let (et je les en remercie à nouveau      en début d’article), tout ça réalisé à     les comptes-rendus de conseils dé-
aujourd’hui !) me confia la réalisation   partir de « lettrasets » autocollantes     coupés dans « La Lozère Nouvelle ».
de la couverture sous forme de 9 ta-      (alphabet avec lettres de toutes tailles   Une nouvelle maquette de couverture
bleaux genre bande dessinée…              imprimées sur adhésif et transférées       voyait le jour et les dessins furent
                                          sur le texte)…                             plus nombreux. Il y eut notamment à
    Le loup était désormais entré dans
                                                                                     la veille des élections municipales de
la bergerie !                                 Maintenant qu’on connaît l’ordi-       1989 (N° 11 – deuxième semestre 88)
    Il s’agissait alors d’un bulletin     nateur et les facilités de montage qu’il   les (fausses) affiches électorales
de 8 pages recto-verso photocopié,        offre quand on sait un peu le manier,      humoristiques que j’avais dessinées
mais pour ce qui est du contenu l’on      on se dit qu’on était un peu timbré !      pour « remercier les conseillers sor-
en revenait uniquement aux comptes-           Le contenu lui aussi fut largement     tants de m’avoir supporté durant ces
rendus de conseils municipaux, sans       modifié : couverture pleine page,          six années », qui firent quelques va-
édito ni mot du maire. Le texte se        sommaire, édito, mot du maire, infor-      gues… C’est vrai qu’avec du recul,
retrouvait à nouveau sur une seule        mations sur la vie communale, cour-        certaines pouvaient mériter le carton
colonne.                                  rier des lecteurs, brèves de Madeleine     jaune, voire rouge, mais bon, quand
                                          SOUSTELLE et même, la « feuille            on a un humour à limite du bon goût,
    Les N° 5 (déc. 84) et 6 (oct. 85)
                                          de fou » de l’employé communal (je         il faut savoir assumer !
furent calqués sur ce N° 4 avec tou-
tefois quelques courriers des lecteurs    vous rassure c’est la seule et unique         Pour le N° 12 (premier se-
et notamment pour le N° 6 un texte        qui ait été publiée !) sur une page        mestre 89), Paul GACHET vint agré-
des enfants de l’école sur leur sortie    A4 écrite à la main et accompagnée         menter la publication de ses poésies…
scolaire.                                 de dessins faits maison. Par contre,
                                          le choix avait été fait de ne plus pu-         Ensuite, « la vie communale »
    Le N° 7 (été 86) marqua une nou-      blier les comptes-rendus de conseils       poursuivit tant bien que mal son
velle évolution de ce « bulletin ».       municipaux, ceux-ci paraissant dans        petit bonhomme de chemin dans les
Une équipe rédactionnelle s’était         la « Lozère Nouvelle ». Quelques           mêmes conditions… jusqu’au numé-
mise en place (Étienne PASSEBOIS,         illustrations apparaissent également       ro 18 inclus (premier semestre 92),
Jean-Yves PIN, Henri ROUQUET, et          (affiche de la fête communale, plan        avec désormais des photos et toujours
moi-même). Ne pas être simplement         des sentiers…).                            les mêmes illustrations « limites » que
la vitrine du Conseil Municipal, mais                                                je ne savais éviter.                      lll
se faire aussi l’écho des actions asso-
ciatives, collectives et individuelles

                                             Le vent des bancels no 100                                                  9
Dans l’œil du cyclone

lll      Et puis, et puis…                           Il faut dire que l’idée d’ouvrir le
                                                 journal aux enfants a tout de suite
          … En juin 1992, quand la
                                                 séduit les trois partenaires qu’étaient
      Fédération Nationale des Foyers
                                                 la municipalité, le foyer « Regain » et
      Ruraux m’a proposé - j’étais alors
                                                 l’école.
      président du tout nouveau Foyer rural
      de St Frézal « Regain » - de participer        Nous avons donc ensemble écha-
      à une expérimentation sur le thème         faudé le projet d’un journal commun
      de « la communication de proximité         que nous avons proposé à la Fédéra-
      en milieu rural : rôle possible des        tion Nationale des Foyer Ruraux.
      jeunes et de l’école », nous n’avons
                                                     Et puis, le rêve s’est accompli : en       « La vie Communale » faisait peau
      pas hésité, avec mes amis du Foyer,
                                                 Octobre, sélectionnés avec 20 autres,      neuve, et pour marquer cette nouvelle
      à poser notre candidature, soutenus
                                                 nous montions à Paris afin de mettre       évolution, le comité de rédaction dont
      par l’école et la mairie. Il s’agissait
                                                 au point la suite des opérations…          le nombre s’étoffait, décida de « don-
      de véhiculer l’information locale par
                                                 Suite positive, puisqu’en novembre         ner à cette revue un titre qui soit plus
      le biais d’un journal ou d’une partie
                                                 nous fumes dotés d’un ordinateur           local et qui reflète davantage l’esprit
      de journal réalisé par les enfants
                                                 « Apple – Mac Classic » et conviés,        dans lequel elle est conçue », nous
      de l’école, du foyer rural et de la
                                                 Nadine VILAS et moi-même, à suivre         annonce l’édito du premier numéro
      commune. Pour se faire, les foyers
                                                 une formation journalistique très com-     nouvelle formule. « Les bancels, ces
      retenus seraient dotés d’un matériel
                                                 plète. Cette réussite nous la devons au    terrasses cultivées, soutenues par des
      informatique muni d’un logiciel de
                                                 soutien indéfectible de la Fédération      murettes de schiste que les anciens
      publication assisté par ordinateur
                                                 Départementale des Foyers Ruraux et        sans cesse remontaient, sont bien une
      (PAO) afin de mettre en page le
                                                 notamment à Jean-Luc AIGOUY, son           des caractéristiques principales de
      journal. Une formation journalistique
                                                 président et à Marie et Sylvie, nos per-   nos paysages ; quant au vent, il entre
      était également prévue.…
                                                 manentes au dévouement légendaire          dans le nom même de notre commune
          … Oui, mais, seuls dix Foyers          que je remercie à nouveau aujourd’hui.     et souffle souvent dans certaines de
      ruraux sur toute la France devaient        L’ordinateur fut installé à l’école des    nos vallées. De tous temps, ce fut un
      être retenus ! Quel poids pouvait avoir    Abrits, et les enfants se mirent au        colporteur de nouvelles et d’histoires
      St Frézal, fort de ses 100 habitants de    travail, aidés par Henri et Olga, les      plus fantastiques les unes que les
      l’époque, face aux autres communes         instituteurs de l’époque et par moi-       autres. »
      de France bien plus importantes ?          même, qui intervenait alors dans le
                                                 cadre d’un projet d’école. De mon              Ainsi naissait « Le Vent des Ban-
         Et pourtant nous y croyons… !                                                      cels » avec le N° 19 (deuxième se-
                                                 côté, j’avais dû me familiariser avec
          C’était pour nous un tel espoir        l’appareil et les nombreuses possibili-    mestre 1992).
      de redynamiser notre « Vie Commu-          tés qu’il offrait… apprentissage labo-         La mise en page a déjà de nom-
      nale », de la rendre plus attractive,      rieux s’il en est !                        breuses ressemblances avec celle
      plus vivante, plus en phase avec                                                      que vous connaissez. Les noms des
      l’actualité et le monde moderne, tout                                                 membres du comité de rédaction
                                                    Et voilà, c’était parti…
      en disposant de moyens modernes de                                                    apparaissent et un directeur de publi-
      composition et de mise en page que,                                                   cation est désigné : il s’agit tout na-
      financièrement, nous n’avions pas les                                                 turellement d’Étienne PASSEBOIS.
      moyens de nous offrir…

      10                                        Le vent des bancels no 100
Un système d’abonnement de sou-                Nouvelle évolution en 1994 :           bouclé… Du coup, la ponctualité de
tien est également mis en place pour       le comité de rédaction, qui se réunis-     parution devenait plus aléatoire.
financer l’impression (photocopie          sait pour la préparation de chaque pa-
                                                                                         C’est alors que le « Vent » se
sur papier format A3 plié en deux et       rution, décida de créer à partir du nu-
                                                                                      renforça grâce à nouveau souffle…
agrafé sur tranche) qui est confiée à un   méro 23 (premier trimestre 1994) une
                                                                                      venu de la commune voisine ! Saint
professionnel.                             nouvelle rubrique : « Dans l’œil du
                                                                                      Andéol entrait dans le comité de
                                           cyclone » dont le but était de faire un
    Les titres de rubriques liés au vent                                              rédaction et s’associait désormais
                                           « zoom » sur un hameau afin d’en rap-
(brise municipale, souffle de jeu-                                                    au Vent des Bancels. Avec cette
                                           peler l’histoire, les anciennes condi-
nesse, tempête de délibérations…)                                                     adhésion de nouvelles idées d’articles
                                           tions de vie, mais aussi d’en parler
apparaissent. Les photos sont plus                                                    vinrent enrichir le contenu du
                                           au présent, en faisant s’exprimer ses
nombreuses et bien sûr les dessins des                                                journal, notamment avec la création
                                           habitants tant anciens que nouveaux.
enfants de l’école accompagnent leurs                                                 de la rubrique « Bise Art, Blizzart »
textes.                                        Ensuite, pour que l’histoire soit      destinée à faire connaître les créations
                                           complète, il faut relater l’épisode        d’un artiste local ou l’action d’un
    Le foyer rural y produit aussi des
                                           de la participation de notre journal       passionné en publiant son interview.
articles sur ses activités (les samedis
                                           au « Festival des Médias Locaux »          C’est ce que découvrirent les lecteurs
de Julie) et la commune détaille les
                                           qui se déroulait à Marne-la-Vallée,        avec le numéro 31 (Juin 1996).
projets en cours.
                                           près de Paris- avec un jury composé
                                                                                         Ensuite, à compter du numéro 34
    Enfin une nouvelle rubrique pro-       de professionnels du journalisme
                                                                                      (Mai 1997), la participation des
posée par Nadine voit le jour : « sème     - dans la catégorie « Journaux de
                                                                                      enfants au journal devint plus épiso-
le vent » avec un petit sachet de          Quartier » où nous fûmes parmi les
                                                                                      dique…
graines offert au lecteur avec conseils    quatre nommés (sur 80 candidatures
d’utilisation des futures productions.     présentées). Certes, nous ne fûmes pas
                                           « lauréats » du premier prix qui revint
   Les comptes-rendus de conseils                                                         Avec le numéro 44 (novembre
                                           logiquement à un journal de quartier
municipaux sont aussi présents avec                                                   1999) une nouvelle bouffée d’oxy-
                                           concernant 14.000 habitants (!),
également les brèves « en coup de                                                     gène fut apportée par nos amis de
                                           mais Étienne se souvient encore de ce
vent ».                                                                               Saint Maurice qui vinrent nous re-
                                           moment émouvant où le président dit
                                                                                      joindre… Les trois « Saints » étaient
   Le tout aboutissant à une revue de      en public que « Le Vent des Bancels,
                                                                                      désormais réunis dans une même pu-
36 pages, s’il vous plait !                réalisé par une équipe dynamique de
                                                                                      blication ! Le « Vent » grossissait tant
    Les numéros qui suivirent furent,      petite commune rurale avait beaucoup
                                                                                      en nombre de pages qu’en nombre de
à partir de ce moment, conçus sur le       plu au jury ». Sa rencontre avec Charles
                                                                                      tirages : nous en étions alors à 300
même modèle. Le journal, de semes-         PASQUA, présent à cette cérémonie,
                                                                                      exemplaires, ce qui n’était pas un
triel devint trimestriel à compter du      fut d’ailleurs immortalisée par un
                                                                                      mince travail pour Marie-Claude et
numéro 21 (troisième trimestre 1993).      poster inédit inclus dans le numéro 24
                                                                                      Christian MESTRE – merci mes amis
Les directeurs d’école changèrent          (deuxième trimestre 1994).
                                                                                      pour votre implication sans faille ! -
et Henri ROUQUET laissa la place              Et puis, au fil des numéros, l’en-      qui depuis déjà pas mal de temps réa-
à Jacques HUGON, qui maintint et           thousiasme tomba un peu… Les ré-           lisaient le tirage sur la photocopieuse
même accentua la relation entre les        dacteurs, à court de sujets, se firent     de la mairie, le montage, l’agra-
enfants de l’école et le « Vent » avec     plus rares d’autant que le tour des        fage… et les envois aux abonnés.           lll
notamment des narrations de sorties et     hameaux de St Frézal était (presque)
de voyages scolaires.

                                              Le vent des bancels no 100                                                 11
Dans l’œil du cyclone

                          lll En tout plus de 2 jours plus          Merci, Magali, d’avoir pris le relais,
                                 que complets de travail bé-        merci pour ce « coup de jeune » que
                                 névole à deux ! Il fallait vrai-   tu as apporté. Merci également aux
                        ment qu’on y croit tous !                   membres du Conseil Communautaire
                        Ce fut aussi le temps des comités de        et à son Président, Daniel MATHIEU,
                        rédactions conviviaux que l’on faisait      d’avoir accepté de financer (en partie,
                        le soir chez les uns et les autres avec     car je sais qu’il y a beaucoup de
                         un bon repas à la clef mitonné par         bénévolat de la part de Magali !) ce
                         l’hôte du jour…                            travail.

                               Le numéro 50 (mai 2001), fut            Alors, oui, qui aurait pu penser
                           fêté comme il se doit par une jour-      que la petite feuille de 1983 serait
                            née de rencontre à la salle commu-      portée si loin par le Vent… et tirée
                            nale de Saint Frézal, qui permit        aujourd’hui à 600 exemplaires ?
                             à nos fidèles lecteurs de partager
                             le « verre de l’amitié » de ren-          Voilà donc, d’où vient le Vent…
                              contrer et de découvrir quelques      Où va-t-il ? Ça, c’est Magali qui va
                              journaux voisins. Ce fut moment       nous le dire !
                               d’échange riche et marqué par
                               une extrême convivialité.
                                Une formation destinée à tous           En conclusion, je voudrais dire à
                                les rédacteurs « en poste » ou      quel point j’ai apprécié tout au long
                                potentiels fut même organisée       de ce parcours, cette extraordinaire
                            par Bernard BOLZE, journaliste          aventure humaine, la convivialité des
                        à Lyon et familier de Pénens-bas :          comités de rédaction et la richesse
                        « Vendre du Vent », tel en était le         des échanges que nous y rencontrons,
                          titre… †out un programme !                combien je remercie toutes celles et
                                                                    ceux qui y ont participé de près ou de
                             Enfin - et je vais arrêter là mes      loin d’y avoir cru sans jamais douter
                          mémoires d’ancien combattant ! -          une seconde, certains qu’ensemble,
                          grâce à l’action de notre commu-          on ne manquera jamais de souffle.
                          nauté de communes toute jeune de
                          3 ans, les communes de Fraissinet            Nous en aurons du reste bientôt
                          de Lozère et du Pont de Montvert          besoin pour souffler nos 100 bougies !
                          vinrent rejoindre notre équipe en             Merci enfin à tous nos fidèles lec-
                          2007 (numéro 76).                         teurs et abonnés qui ne manquent pas
                              Le « Vent » soufflait désormais       de nous adresser régulièrement leurs
                          sur l’ensemble de notre territoire        encouragements.
                          communautaire et s’enrichissait
                          ainsi d’expériences nouvelles, de
                          nouveaux rédacteurs et de nouvelles          Alors, bon Vent à tous, et qu’il
                          rubriques. Il pouvait ainsi envisager     souffle longtemps, longtemps… !
                          l’avenir avec un souffle léger.
                              D’autant qu’il venait par la                                               n
                          même occasion de rencontrer
                          Magali MARTINEZ - à laquelle je                                Alain VENTURA
                          vais maintenant passer la parole pour
                          qu’elle nous livre ses sentiments
                          sur ces 6 années déjà passées - qui
                          s’est tout de suite impliquée dans
                          la conception, la mise en page
                          et la collecte des articles avec la
                          gentillesse, la compétence et le
                          sérieux que nous lui connaissons.

    12              Le vent des bancels no 100
Du numéro 76 au numé-                  la maquette à l’imprimeur, mais
ro 100                                     également après le BAT (bon à
                                           tirer), qui signe la dernière étape
    C’est en 2007 qu’Alain est venu        du processus.
me trouver à la cyberbase, « une
ébauche du journal à la main ». Sans           Le résultat final advient avec
hésitation, mais consciente de la          l’impression du journal qui est
tâche qui m’attendait, je décidais de      réceptionné puis distribué aux
me lancer dans l’aventure. C’est ainsi     différentes communes et aux
que commençait l’élaboration du nu-        abonnés.
méro 76 du Vent des Bancels. Mon               Vous l’aurez compris, la
arrivée au Vent des Bancels s’est ef-      chaîne éditoriale est donc un
fectuée simultanément à l’intégration      travail d’équipe qui lie en-
au journal de deux nouvelles com-          semble auteurs, correcteurs et
munes : Le Pont de Montvert et Frais-      compositeurs, distributeurs,
sinet de Lozère.                           et, bien entendu, lecteurs !
    Mon premier numéro a été conçu             Mais revenons à mes dé-
non sans peine. La réalisation d’un        buts au Vent des Bancels. Si
journal se fait en étroite collaboration   je vous ai précédemment
avec les auteurs des articles, auprès      énuméré les principales
desquels je dois récupérer textes et       étapes dans l’élaboration
photos afin de terminer la mise en         des articles du journal, il est
page et permettre une parution dans        important de rappeler les
les temps, ce qui nécessite une bonne      moyens utilisés à l’époque
coordination de tous les intervenants.     pour réaliser le journal.
La synergie des acteurs permet de dy-      Nous allons maintenant
namiser l’élaboration du journal.          avoir un petit aperçu de l’aspect tech-
    Ce qu’il faut savoir concernant la     nique.
parution d’un journal, c’est qu’elle            Après avoir bien entendu recensé
induit de nombreuses étapes. Tout          les différents articles du numéro, on
d’abord, la création de l’ordre du jour    réalise un « chemin de fer ». C’est
et envoi aux personnes du comité de        seulement après la réalisation du che-
rédaction.                                 min de fer que l’on peut effectuer le
    Celui-ci se réunit pour s’accorder     travail de mise en page. Mais qu’est-
sur l’orientation générale du numéro à     ce qu’un chemin de fer ?
venir, les sujets qui vont être abordés,       On parle de chemin de fer lorsque
critiquer de la manière la plus objec-     l’on met côte à côte chaque page en
tive possible la mise en forme du jour-    préparation d’un document donné,
nal afin d’améliorer son ergonomie, et     afin de visualiser l’ensemble de celui-
donc le confort du lecteur. Il faut éga-   ci avant sa mise en page finale et son
lement se projeter : penser au numéro      impression.
suivant, à la ligne éditoriale sur une
certaine durée.                                Cela permet également de déter-
                                           miner le nombre d’illustrations afin
    La lecture du courrier des lecteurs    d’aider à l’estimation du temps qu’il
constitue également une partie impor-      faudra pour en créer la totalité.
tante du travail.
                                               Le logiciel utilisé à cette époque
    Quant aux auteurs, nous devons         pour l’élaboration du vent des bancels
veiller à la bonne réception de leurs      était AppleWorks, une suite bureau-
articles et images, ainsi qu’à un suivi    tique produite par Apple pour les
qui permette d’échanger avec eux           ordinateurs fonctionnant sous Mac
corrections et mise en page envisa-        OS ou Windows. AppleWorks com-
gée. La relecture des articles consti-     porte notamment un traitement de
tue une étape essentielle. L’équipe du     texte. Ce logiciel avait ses limites.
journal s’occupe de retoucher et cor-      Réaliser 52 pages avec ce dernier
riger les textes reçus avant d’envoyer     lui demandait beaucoup d’efforts et       lll

                                              Le vent des bancels no 100                   13
Dans l’œil du cyclone

  lll

Le Vent des Bancels
Comment y participer ?
Faut-il faire partie du comité de ré-
daction pour écrire ?
     Non, toute personne souhaitant écrire
peut soumettre sa (ses) proposition (s) ou écrit
(s) au comité de rédaction.

Y a-t-il des thèmes imposés ?
    Le Vent des Bancels couvre de nombreux
thèmes : historique, actualité, activités, littéra-
ture et autres... Donc tout article peut y trouver
sa place...
    Le Vent des Bancels se veut être une source
d’expression pour notre territoire, d’où l’impor-
tance fondamentale de son contenu. Ce der-
nier accorde de l’importance à l’histoire des
hommes qui a façonné au fil des siècles notre
espace, mais aussi à l’actualité et à son devenir,
à la vie locale et associative. Mais nous nous
intéressons aussi à des sujets plus globaux,
plus généraux ; il s’agit souvent d’articles en
rapport avec des thèmes à l’échelle du monde
dans le quel nous vivons, comme les questions           était donc une entre-
portant sur les économies d’énergie (ex. : ques-        prise laborieuse. Très
                                                                                                                          A      u     -
tions pratiques, astuces...), les sources d’éner-       souvent, on pouvait
                                                                                                         jourd’hui mes efforts se
gie (nouvelles ou pas)...                               voir apparaître une
                                                                                                 portent beaucoup sur l’amélioration
                                                        petite fenêtre dans
   La vie du Vent des Bancels, c’est vous tous                                                   du rendu des photos en noir et blanc.
                                                        laquelle il était inscrit : « l’appli-
qui la faites.                                                                                       Le Vent des Bancels est une revue
                                                        cation a été quittée inopinément ».
                                                        Et le programme se fermait immé-         fédératrice d’un territoire marqué par
Vous avez des informations,                                                                      l’histoire et ses activités humaines.
                                                        diatement sans prévenir.
des remarques, des questions, faites le savoir :                                                 Elle met en exergue au travers de la
                                                            Bien entendu toute modifica-
                                                                                                 vie culturelle le dynamisme et l’évo-
                                                        tion non enregistrée disparaissait.
Par mail                                                                                         lution d’un territoire.
                                                        Afin de limiter au maximum ces
                                                                                                 Ce que j’apprécie dans ce travail de
cybermdepontdemontvert@gmail.                           désagréments, je devais enregistrer
                                                                                                 mise en page, c’est de participer à
com,                                                    toutes les modifications effectuées
                                                                                                 cette remarquable envie de partage et
                                                        au cours du travail.
                                                                                                 de transmission de savoir et de savoir-
                                                            C’est au numéro 82 (mars-avril       faire.
Par courrier                                            2009) que nous avons changé d’im-
mairie de Saint Frézal de Ventalon,                                                                  On ne peut clore cet article sans
                                                        primerie. Au numéro 84, nous avons
                                                                                                 remercier toutes les personnes qui
48 240 Saint Frézal de Ventalon,                        opté pour une qualité de papier dif-
                                                                                                 contribuent à l’existence de ce jour-
                                                        férente (octobre 2009). Celui-ci est
                                                                                                 nal, support de l’histoire d’un terri-
Par téléphone                                           désormais mat et permet la mise en
                                                                                                 toire, journal qui par-delà les Bancels
                                                        valeur des différentes photographies
04 34 09 06 14                                                                                   met en avant ses particularismes.
                                                        qui illustrent le Vent des Bancels.
                                                                                                                                      n

                                                                                                                       Magali Martinez

           14                                         Le vent des bancels no 100
Bise-Art, Blizart

                                               Étienne Passebois :
                                    Le grand témoin des Céven’ties

Étienne Passebois a été maire de Saint
Frézal-de-Ventalon de 1977 à 2008.
Il aura tout connu des Cévennes :
la période resplendissante
d’avant guerre, l’inexorable
déclin, le choc chevelu et salu-
taire des années 70, les années
contemporaines du repeuple-
ment et de l’Internet. Et aura
donné vie au Vent des Bancels
pour accompagner le mouve-
ment. Tour d’horizon.

                                     C
                                             omme disait Woody Allen, « je         Prenons comme exemple ce que l’on
 La communication                            n’ai pas peur de la mort, mais        peut appeler une belle propriété céve-
                                             quand elle frappera à la porte,       nole : cinquante hectares, de l’eau.
                                     je tacherai de n’être pas là ! ». Vous        Selon le souhait de mon grand-père
 Pour communiquer entre              faites de moi une vedette à l’occasion        maternel, mon père s’y était installé
 habitants, il y avait le signal.    de ce numéro 100 alors que j’ai l’im-         comme paysan, content et fier. Il avait
 Quand nous avions quelque           pression d’avoir mené une petite vie.         abandonné pour cela l’opportunité
 chose à dire aux Hameaux de         J’ai rencontré des gens qui ont fait la       si enviée à l’époque d’entrer dans la
 Poussiels, du Cros ou de Pe-        guerre, qui ont été par monts et par          gendarmerie. Consternation de ma
 nens, nous placions un drap         vaux, qui ont eu des malheurs… il n’y         mère pour qui, en 1925, c’eût été une
 dont la façon de l’installer        a rien eu de tel pour moi.                    promotion suprême : « femme de gen-
 exprimait le sens du message.                                                     darme » !
 Les gens se déplaçaient, alors,     Mon premier mandat remonte à l’an-            On pouvait loger des gens, des bêtes.
 en marchant à pied, s’ils le        née 1977. Avoir vu cette commune              On avait des mûriers, des terres, trois
 pensaient nécessaire.               resplendissante dans les années 30-35         hectares de prairies, cinq de châtai-
                                     m’a donné envie d’en devenir le maire.        gniers. Voilà une propriété qui per-
                                     Resplendissante comme peut l’être un          mettait de vivre ! C’est une nounou qui
                                     pays : il y avait de la vie, de l’activité.   s’occupait de moi ! Ça n’empêchait
                                                                                   pas ma mère de traire les chèvres.        lll

                                         Le vent des bancels no 100                                                   15
Bise-Art, Blizart

                                                  lll Trois à quatre ouvriers agricoles            À la Grand-Combe quand ce fût
         L’agriculture                                      et artisans travaillaient en per-      Passebois, je ne savais pas de qui on
                                                     manence à l’année. J’ai vu une table          parlait !
    du temps de mon père                             où l’on mangeait une soupe à laquelle
                                                     s’ajoutait un morceau de lard d’un            Ne sont restés que mes oncles et
 Nous avions des chèvres, des moutons,               kilo !                                        quelques voisins qui avaient des pa-
 un cheval, trois vaches, des lapins, des                                                          rents et des grands-parents qui pou-
 poules et des cochons.                              Et puis en 1937, presque du jour au           vaient constituer une main d’œuvre
 Nous avions des pâturages et le point               lendemain, tout s’est effondré : plus         dans des propriétés souvent plus mo-
 fort : des châtaigneraies. Il y avait, bien         d’ouvrier agricole pour faucher,              destes.
 sûr, les cultures vivrières : haricots, au-         bêcher, garder le troupeau, ramasser          Le travail du mineur n’est pas moins
 bergines, tomates, navets, pommes de                les châtaignes. Mon père et ma mère           pénible, mais l’attrait est pour les
 terre et les choux (que l’on plantait avec          se sont retrouvés seuls. La mine et           femmes… Elles n’ont plus à traire
 un peu de chaux au pied). Pour nourrir              ses promesses ont tout emporté !              les chèvres, à faire les fromages et à
 les bêtes, nous avions les châtaignes, les          Les congés payés ! La semaine de              s’échiner à ramasser l’herbe pour les
 pommes de terre et les topinambours.                40 heures ! Les gens ont préféré tra-         lapins. Pour les hommes, c’est un mé-
 Ces derniers n’ont pas besoin d’être                vailler dans un trou plutôt que de            tier au rythme assuré et fixe. Certes,
 replantés, le champ est à vie, le notre             s’échiner à venir à 5 heures du matin,        on fait les trois-huit, car la mine et le
 existe encore à ce jour.                            faucher, rapporter le foin à la ferme.        « carreau » (les installations de sur-
 Il y avait un rucher tronc et des fruits            Alors mon père, pratiquement ruiné            face) travaillent en permanence, mais
 presque toute l’année : fraises, cerises,           et incapable de faire vivre ainsi la          on peut choisir son poste. Ils sont
 pommes, poires, abricots, raisins et                propriété a dit : « nous mettons la           assurés chaque semaine d’avoir une
 vigne qui nous permettait de faire 40 à             clé sous la porte », et ce malgré les         paie. S’ils estiment que le travail de
 60 hectolitres de vin.                              injonctions de son frère ou de l’une          mineur est plus prestigieux que celui
 Nous plantions de la touselle et du                 de ses voisines qui lui avait envoyé ce       de paysan, le vrai motif pour quitter
 seigle pour faire du pain. (la touselle est         poème : « Aux voix qui vous diront la         la condition d’ouvrier agricole est
 une espèce ancienne de froment dont                 ville et ses merveilles, n’ouvrez pas         d’abord économique. Les ouvriers
 nous gardions la farine pour le pain du             votre cœur, ô paysans mes amis… ».            agricoles sont payés à la tâche, avec
 dimanche).                                          Et nous sommes partis à la Grand-             des tarifs variables - et pas très éle-
 Nous avions là une belle propriété qui              Combe en 1937. J’ai ressenti cela             vés – selon les activités et la saison,
 nous permettait presque de vivre en                 comme une chose catastrophique !              pour les châtaigneurs, les faucheurs…
 autarcie.                                           J’avais neuf ans. La chose qui m’a            Certains viennent à pied et de loin,
                                                     le plus frappé, en arrivant à l’école,        des Ponchets près de Sainte Cécile
                                                     c’est l’immensité de la cour ! À celle        d’Andorge, de Sambuget, du Lauzas,
                                                     du Cros, on m’appelait Étienne.

      1- Léonie VIDAL épouse SERVIERE : soeur de ma mère, mère de Gisèle     1- PLAN : Les Pauses (entre Chaldecoste et Léziniers).
      CHAPELLE- Poussiels.                                                   2- Albéri ARNAL de Vitaverne, devenu maire et fusillé à Masméjean par les
      2- Georgina FELGEROLLE : épouse VIDAL, ma grand-mère maternelle.       FTP en septembre 1944.
      3- Rosine FELGEROLLE : mère de Gorgina, ma grand-mère maternelle,      3- Emilien SALLE : cordonnier à Lézinier, frère de ma grand-mère paternelle.
      décédée en 1925, à 94 ans.                                             4- Henri VIDAL de Poussiels, le maire de l’époque, mon grand-père maternel.
      4- Germaine VIDAL : épouse PASSEBOIS, ma mère à 22 ans.                5- Alfred HOURS, le lauzas.
      5- Germain Henri PASSEBOIS, mon père à 23 ans
      6- Henri VIDAL.

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                         Photo de 1924 : Poussiels                               Photo vers 1920 : conseil municipal de Saint Andéol

      16                                         Le vent des bancels no 100
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