Comment vivre ensemble la mer - Des produits de la mer pour gourmands pressés Dans les pas de Jules Verne, à l'exposition La Mer XXL - NAUTISCHOOL
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Comment vivre ensemble la mer Offert par votre journal. Ne peut être vendu séparément. Cahier n°2 du mardi 20 novembre 2018. Des produits de la mer pour gourmands pressés Dans les pas de Jules Verne, à l’exposition La Mer XXL Fotolia Les partenaires
2 La mer notre avenir Mardi 20 novembre 2018 Les océans, espaces de coopération La mer n’a d’avenir que si tous les tion. Elles montrent qu’une cohabi- acteurs des activités maritimes ap- tation des activités littorales et mari- prennent à se connaître et em- times est possible dans le respect de barquent dans le même bateau, celui la biodiversité et de la conservation de la coopération. océanique. Pêcheurs et chercheurs, industriels Et pour aller plus loin, ce supplé- et plaisanciers, ostréiculteurs et agri- ment, qui porte l’ambition depuis culteurs, partout où ces femmes et trois ans de transmettre une meil- ces hommes se parlent, s’expliquent, leure connaissance du milieu marin, choisissent de faire converger leurs in- emmène ses lecteurs en voyage, vers térêts, c’est celui des océans et donc les fonds sous-marins avec le Service de l’humanité qui en sort gagnant. hydrographique et océanographique « La question de savoir qui protège de la Marine (Shom) ; ou vers de nou- et qui exploite est dépassée. Pour veaux horizons, dans le sillage de exploiter, on a besoin de protéger », Jules Verne, avec l’exposition La Mer résume parfaitement le directeur dé- XXL, qui se tiendra à Nantes en juin légué du parc naturel marin d’Iroise, 2019. Fabien Boileau. Le parc marin breton, Le journal Ouest-France avec Info- espace vital à préserver et à observer, mer (le pôle Mer du groupe Ouest- comme celui de Gironde, en est un France avec ses titres le marin, Voiles exemple concret et parlant. et voiliers, Le Chasse-Marée, Cultures Une croissance bleue marines et Produits de la mer) n’est pas durable seul dans cet engagement éditorial ; il a été rejoint par le journal Sud-Ouest. Le numéro 14 du supplément La Ce numéro de La mer, notre avenir, mer, notre avenir vous invite à décou- comme le précédent, est réalisé par les vrir d’autres initiatives de coopération deux grands quotidiens de l’Ouest, aux mises en œuvre par des profession- façades maritimes les plus importantes nels de la mer, dans les domaines de du pays. Pas de trop pour relever le défi la recherche, de la pêche, de l’éner- d’une croissance bleue durable. gie, du nautisme, mais aussi de la santé, de l’agriculture, de l’alimenta- Stéphanie GERMAIN. Sommaire Dossier : Vivre ensemble la mer Le Parc naturel marin d’Iroise, patrimoine unique ............... 3 Les archéologues veillent sur le patrimoine enfoui ............. 4 L’innovation, atout majeur pour les ports ............................... 4 Les plaisanciers sont incités aux bonnes pratiques ........... 5 Qualité de l’eau : un dialogue terre-mer fragile ..................... 6 La lutte contre les algues vertes porte ses fruits .................. 6 Professionnels et scientifiques main dans la main ............. 7 Les filaments des moules ont beaucoup d’utilités .............. 7 Les projets d’énergies marines tardent à se réaliser ........... 8 Le Shom veut « rendre l’océan accessible à tous » ............ 10 Deux écoles nantaises brillent à l’Hydrocontest ................................... 11 Belon ou Pousse en Claire, des huîtres de classe ............................. 12 La peau de poisson tannée devient tendance ....................................... 12 imprimé sur du papier produit en France, Suisse, Belgique, Allemagne, Espagne et Royaume-Uni, Des produits de la mer pour gourmands pressés .............................. 13 à partir de 75 à 100 % de fibres recyclées. Une part de ce papier fourni par UPM sous le numéro Le plancton fait-il la pluie et le beau temps ? ........................................... 14 FI/37/001 et par NSI sous le numéro FR/037/01 est porteur de l’écolabel européen. Eutrophisation : 0.010kg/tonne. La vie renaît grâce aux récifs artificiels ........................................................... 15 Dans les pas de Jules Verne, à l’exposition La Mer XXL ............. 16 Retrouvez La mer, notre avenir en version numérique : http://apps.ouest-france.fr/esupplements/ La mer, notre avenir c’est aussi un site internet 2018-La-mer-notre-avenir-14/ www.lamernotreavenir.fr La mer notre avenir remercie ses parrains
Mardi 20 novembre 2018 Dossier : Vivre ensemble la mer 3 Le Parc naturel marin d’Iroise, patrimoine unique Biodiversité. Protéger sans sanctuariser est le défi de l’équipe du parc breton, avec trois objectifs : la connaissance du milieu marin, sa protection et le développement durable des activités maritimes. « La question de savoir qui protège et qui exploite est dépassée. Pour exploiter, on a besoin de protéger. » La philosophie de Fabien Boileau, di- recteur délégué du Parc naturel marin d’Iroise (PNMI) résume la politique de gestion de cet espace maritime grand comme la moitié du Finistère, à la pointe de la Bretagne. Le projet du Parc naturel marin d’Iroise aurait pu faire peur aux profes- sionnels, notamment aux pêcheurs, mais « ils ont porté le projet dès la création », assure Fabien Boileau. « Si le parc avait été un sanctuaire, nous aurions été contre, mais là, le format est raisonnable, se souvient Emmanuel Kelberine, représentant du comité régional des pêches. À la création, en 2007, nous avons été pro-actifs dans la mise en place du parc. » Lucie Lautrédou Le plus grand champ d’algues de France Les pêcheurs ont l’habitude de voir leurs activités encadrées par des Aujourd’hui, grâce à la création du Parc naturel marin d’Iroise, la chaussée de Sein est une réserve pour les langoustes. mesures de protection et « ils savent qu’il ne suffit plus de protéger la res- Ces pêcheurs ne sont pas seuls à mentation, il vaut mieux que ça se exerce la pression la plus importante, source pêchée, mais aussi son envi- travailler sur les 3 500 km² du parc. Il fasse chez nous, qu’on suive de alerte Fabien Boileau. Le nombre ronnement et son habitat », observe est parcouru par les navires à passa- près, plutôt que ça se fasse ailleurs d’entreprises, et donc de bateaux, Fabien Boileau. gers reliant Sein, Molène et Ouessant et qu’on ne recueille pas les don- a augmenté. » On est passé d’un Et, à l’arrivée, pour Emmanuel Kel- au continent, et une toute petite par- nées », rationalise Fabien Boileau, navire de tourisme en 2007 à « plus berine, « le Parc a permis de mener tie du rail d’Ouessant, le dispositif de alors que l’hydrolienne sous-marine d’une dizaine qui ciblent les mam- à bien beaucoup de programmes séparation du trafic maritime, est com- est truffée de capteurs et outils de me- mifères marins dans leurs circuits ». de protection ou d’acquisition de pris dans la zone du PNMI. C’est aussi sure pour connaître son impact notam- Une pression difficile à contrôler, mais connaissances sur le bar, le tour- dans le parc marin qu’a été immergé le ment sur les mammifères marins. Tout les agents du parc étant des agents teau, la langouste rouge avec le can- démonstrateur hydrolien Sabella D10 en sachant que la zone qui s’étend de de l’État, ils font de la sensibilisation et tonnement de l’île de Sein, ou les dans le passage du Fromveur, en juin Molène à Ouessant compte plus de sont habilités à verbaliser toute infrac- laminaires ». Le plus grand champ 2015. La turbine avait été remontée en 80 grands dauphins sédentaires et tion constatée en flagrant délit dans le d’algues de France, exploité par les juillet 2016, et elle a été réimmergée jusqu’à 250 phoques en hiver. À Sein, domaine de la pêche sur l’estran et en goémoniers, est à Molène. Quelque sur sa base par 50 mètres de fond, ils sont environ 30 dauphins et jusqu’à mer, du tourisme balnéaire, de la plon- 80 pêcheurs travaillent exclusivement le mardi 16 octobre dernier (lire aussi 60 phoques en été. gée sous-marine et de la navigation sur le périmètre du Parc et 200 le sil- pages 8-9). Sur ces emblématiques espèces professionnelle. lonnent régulièrement. « Le Parc est un terrain d’expéri- protégées, « c’est le tourisme qui Lucie LAUTRÉDOU. Quand les enfants racontent la mer à leurs parents Le Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des pertuis charentais, en Aquitaine, septième parc marin créé en France (2015), s’appuie sur les enfants pour racon- ter l’océan à leurs parents. À l’aide de supports pédagogiques, ils sont ainsi sensibilisés aux bienfaits de sa mis- sion, entre préservation de l’environ- nement marin et développement des activités économiques. La démarche n’est donc pas neutre. D’autant plus qu’au plan pédago- gique, du terrain reste à gagner. Sur l’Île d’Oléron, l’un des premiers ensei- Jean-Christophe Sounalet gnants à avoir adhéré à la démarche en 2017 expliquait alors que seuls trois enfants sur une classe de 24 avaient une connaissance plus fine du milieu marin, au travers du lien fa- milial. Or, les 21 autres vivent aussi au bord de l’océan. À la rentrée de sep- Les projets des élèves sont basés sur la découverte des richesses de l’estran. tembre, sept écoles avaient levé le doigt pour créer une aire marine édu- gie environnementale viendra accom- laise déjà mobilisées l’an dernier ont à la Gironde sur 1 000 kilomètres de cative, et définir dans le cadre collectif pagner la démarche et l’enseignant renouvelé leur engagement. Elles ont côte, par des élèves de Longueville- de la classe un projet de découverte référent, par des interventions ciblées été rejointes par deux autres écoles de sur-Mer (Vendée) et du Verdon-sur- environnemental. À chaque fois, une en classe, et pour les sorties sur sites. La Rochelle et, pour coller à la logique Mer (Gironde). structure spécialisée dans la pédago- La Brée-les-Bains et une école roche- du parc marin qui s’étire de la Vendée Philippe BAROUX.
4 Dossier : Vivre ensemble la mer Mardi 20 novembre 2018 Le Shom veut « rendre l’océan accessible à tous » ƒ Sciences. Horaires des marées, nature des fonds, courants, épaves… À Brest, le Service hydrographique et océanographique de la Marine (Shom) lance une armada d’outils numériques en libre accès. Localiser l’Amoco-Cadiz Informations sur l’épave Visuel du naufrage O.-F. Source : data.shom.fr « La mission du Shom est de dé- suit Gildas Quéméneur. Le Shom sites : data.shom.fr et diffusion.shom. « Nos modèles de vagues sont pré- crire et prévoir les mouvements met également ses données à dispo- fr. Ils peuvent devenir une mine d’or cis à 200 m, soit beaucoup plus que de l’océan, explique Gildas Qué- sition des politiques publiques du lit- pour tous les usagers de la mer : pré- d’autres modèles mondiaux. Sans méneur, hydrographe au Shom, à toral, comme le développement des visions météo, hauteur de la houle compter que les mises à jour sont Brest. En 2020, il aura 300 ans : EMR, les énergies marines renouve- et sens des courants pour les navi- très fréquentes. » c’est le plus vieux service hydrogra- lables (lire pages 8 et 9). gateurs ou les sportifs, composition Les données se veulent également phique du monde. » Avec ses 58 mil- des fonds marins et localisation des participatives, de sorte que les utilisa- lions d’euros de budget annuel, son Des données en libre accès épaves pour les plongeurs et les pê- teurs peuvent faire remonter des in- équipe de 500 personnes et ses cinq Il n’a donc pas voulu manquer le vi- cheurs… formations (phare en panne, bouées bateaux hydrographiques, l’établis- rage du numérique. « Nous sommes Le Shom propose même un logiciel décrochées…). « Nous avons voulu sement public sous tutelle du minis- réputés pour la qualité de nos permettant de tracer sa propre carte rendre les outils interactifs et parti- tère de la Défense conduit son exper- cartes marines et nous voulons marine et d’y dessiner son itinéraire : cipatifs, pour être le plus réactif pos- tise de la côte jusqu’au large, dans montrer que nous pouvons les pro- « La préfecture maritime de l’Atlan- sible sur nos données. » toutes les eaux sous juridiction fran- poser au format numérique avec tique préconise notre outil pour l’or- çaise. « Nous soutenons également le même sérieux », reprend l’hydro- ganisation d’événements nautiques Damien LE DÉLÉZIR. les forces armées en apportant graphe. Les données récoltées, dont comme les régates », indique Gil- notre expertise dans les domaines certaines gratuites, sont consul- das Quéméneur. L’hydrographe veut Pour en savoir plus : hydro-océanographiques », pour- tables et téléchargeables sur deux insister sur l’ancrage local du Shom : data.shom.fr - diffusion.shom.fr. Sondez les profondeurs Surfez sur les vagues Tracez la route Tâtez les fonds marins Comme ici, à la pointe du Toulinguet, L’outil de cartographie dynamique en Finistère, l’outil Litto3D permet de propose de composer numérique- réaliser des relevés de relief et des ment ses cartes marines, afin de pré- mesures de profondeurs marines parer au mieux voyages, régates ou pour une connaissance précise des excursions. Les cartes peuvent être zones côtières. Son utilisation est gra- tracées à plusieurs mains et envoyées tuite, pour tous les usages. sous forme de lien. Ici, un exemple de tracé de régate. Grâce aux données de sédimento- Les prévisions océanographiques logie récoltées, les plongeurs et pê- donnent la hauteur et la direction cheurs peuvent consulter les fonds des vagues, jusqu’à quatre jours à marins, et en connaître la composi- l’avance. Cela permet de connaître tion, comme ici, entre Le Guilvinec et l’exposition des navires et calculer la Concarneau. Roche, vase ou sables, période idéale pour sortir en mer. Ici, la cartographie fonctionne par codes Belle-Île-en-Mer, dans le Morbihan. couleurs.
Mardi 20 novembre 2018 Dossier : Vivre ensemble la mer 5 Les plaisanciers sont incités aux bonnes pratiques ƒ Environnement. L’Association des ports de plaisance de l’Atlantique et l’association Echo-Mer développent des actions de sensibilisation au respect de la mer. D’un côté, l’Association des ports Les panneaux portent aussi des de plaisance de l’Atlantique, l’Appa. messages de sensibilisation. Aux ef- Elle réunit 53 abris côtiers étirés de fets négatifs des mégots jetés à l’eau, à La Turballe (Loire-Atlantique) à Hen- l’usage raisonnable de l’eau douce qui daye (Nouvelle-Aquitaine), plus sept est en accès libre sur les pontons. « Ai- ports de la côte basque espagnole. der à la compréhension, accompa- Son objectif : mutualiser les expé- gner, responsabiliser, voire déminer riences pour améliorer les gestions est la voie dans laquelle nous nous techniques et administratives, tout engageons », ajoute Laure Simon, qui en améliorant la visibilité par les auto- porte le dossier pour Echo-Mer. rités de tutelle, à Paris. De l‘autre, l’as- D’autres actions sont d’ores et sociation Echo-Mer qui, depuis dix- déjà envisagées. Des balades éco- sept ans, agit pour la protection des citoyennes, à la manière de celles océans depuis sa base rochelaise. qui sont organisées au port de plai- La rencontre entre les deux s’est sance de La Rochelle au cours des- opérée avec un partenariat noué sur quelles le récit sur l’histoire du site l’ambition d’étendre aux trente-trois et son économie rencontre la mise ports de plaisance d’Aquitaine et en exergue de ses fragilités écolo- de Poitou-Charentes, adhérents de giques. « Il n’est pas anodin, par Jean-Christophe Sounalet l’Appa, les savoir-faire environnemen- exemple, d’expliquer que le port de taux qu’Echo-Mer a jusqu’alors princi- La Rochelle émet 50 tonnes de dé- palement cultivés aux abords du port chets par an liés aux travaux de ca- de La Rochelle. La Région Nouvelle- rénage, et de préciser les flux de re- Aquitaine, qui subventionne 80 % de cyclage. » Dans les cartons, encore, cette opération chiffrée à 260 000 € l’organisation d’un réseau d’écono- sur trois ans, lui apporte un soutien De gauche à droite, David Beaulieu, Laure Simon et Matthieu Guilloto, incitent aux mie circulaire comme Echo-Mer le majeur. bonnes pratiques des plaisanciers. développe déjà à La Rochelle, recy- clant en tapis de souris d’ordinateurs Cinq ports pilotes time des ports », souligne son chargé Une première démarche est enga- de vieilles combinaisons de néo- L’Appa avait déjà à son actif une charte de mission, Matthieu Guilloto. Mais gée. Seize panneaux leur sont expé- prène, ou en gamme d’objets usuels de bonne conduite environnementale elle veut franchir le seuil qui sépare la diés, porteurs de messages de sen- (sacs, porte-documents…) des voiles à destination de son réseau. « Dans déclaration d’intention des actions de sibilisation des plaisanciers à la récu- usagées. l’idée de changer les comportements terrain. Cinq ports pilotes ont été dési- pération et au tri des déchets spéci- pour réduire l’impact de la plaisance gnés : Ars-en-Ré, Saint-Denis-d’Oléron, fiques tels que les huiles, les déchets Philippe BAROUX. sur les domaines terrestre et mari- Royan, Arcachon et Hendaye. de carénage, les batteries, etc. PUBLICITÉ CONTRAT DE CROISSANCE ENTREPRISE : LA RÉGION SOUTIENT L’ÉCONOMIE DE LA MER Spécialiste des microalgues, AlgoSource, basée à Saint-Nazaire et Assérac, fait figure de pionnier sur son marché. L’entreprise est un des leaders européens des produits à base de spiruline, qu’elle propose sous la forme de compléments alimentaires. Olivier LÉPINE, sur quels projets porte la recherche d’AlgoSource ? L’innovation est un moteur de notre développement. Au-delà de la spiruline, nous menons de nombreux projets de valorisation de la biodiversité marine… © AlgoSource avec des résultats prometteurs : un bio-bitume à base de microalgues, un projet d’exploitation de microalgues pour traiter les effluents de sites industriels de l’estuaire de la Loire… Pourquoi solliciter une aide régionale ? Olivier LÉPINE L’innovation est une activité par essence risquée. Seul, un industriel peut Directeur général d’AlgoSource difficilement se lancer dans de tels projets dont la réussite se construit sur le temps long. Le soutien de la Région des Pays de la Loire nous permet à chaque fois de passer des caps décisifs. C’est également vrai en matière d’exportation, où l’accompagnement régional est à la fois ciblé et efficace pour travailler durablement le marché international. Comme Olivier Lépine, si vous souhaitez bénéficier d’un des dispositifs du CONTRAT DE CROISSANCE ENTREPRISE de la Région des Pays de la Loire, RENDEZ-VOUS SUR CCE.PAYSDELALOIRE.FR
6 Dossier : Vivre ensemble la mer Mardi 20 novembre 2018 Qualité de l’eau : un dialogue terre-mer fragile ƒ Environnement. Fondée à Vannes il y a près de vingt ans à l’initiative d’agriculteurs et d’ostréiculteurs, Cap 2000 s’efforce de maintenir un lien entre deux professions qui se sont longtemps tourné le dos. DR Président de l’association Cap 2000, l’ostréiculteur Sébastien Lemoine espère resserrer les liens avec le monde agricole. « L’agriculture a longtemps servi de bouc-émissaire pour expliquer la dé- gradation des bassins où sont éle- vés nos coquillages. En cherchant à discuter et à comprendre, nous avons compris que nous faisions erreur », résume Sébastien Lemoine, producteur d’huîtres à Carnac et pré- sident de l’association Cap 2000. L’association a été imaginée dès DR la fin des années 1990 pour nouer des échanges entre les activités pri- L’action de prévention et de sensibilisation engagée depuis près de vingt ans par Cap 2000 n’est pas étrangère à maires sur le trait de côte, mais sur- l’amélioration de la qualité des eaux relevée l’an dernier dans le Morbihan. tout enrayer les contaminations d’ori- gine fécale qui se multipliaient dans sisté, incitant Cap 2000 à approfondir à des seuils acceptables pour la pro- sions en interne. « Des agriculteurs le Morbihan conduisant à la fermeture ses investigations. « La sous-capacité duction d’huîtres, Cap 2000 entend engagés viennent aujourd’hui à de nombreux parcs ostréicoles. L’as- de certaines stations d’épuration et rester sur ses gardes. manquer pour continuer à faire vivre sociation s’est alors vue confier l’ani- surtout les problèmes de raccorde- « Nous militons aussi pour libérer notre structure », déplore Sébastien mation d’une charte visant à maîtriser ment aux réseaux d’assainissement la pression foncière sur le littoral et Lemoine. l’épandage de fumier sur une bande sont apparus en cause », insiste Sé- défendre ces producteurs qui en En attendant, de nouveaux chan- littorale de 500 mètres. bastien Lemoine. Dénonçant une ur- assurent l’équilibre naturel », insiste tiers ont été ouverts pour mieux com- banisation à outrance, Cap 2000 par- Sébastien Lemoine. Un travail diffi- prendre l’origine des pollutions, mais Une prise de conscience ticipe alors à une prise de conscience cile alors que l’association, reconnue aussi mesurer l’impact réel des activi- des pouvoirs publics des pouvoirs publics et à l’engage- d’utilité publique, peine à mobiliser tés primaires, pas aussi négatif qu’on Si une majorité des quelque 300 ment d’investissements conséquents. ses troupes. La question brûlante de peut tendre à le penser. exploitations agricoles concernées Si la qualité microbiologique des eaux l’impact environnemental des phyto- ont joué le jeu, les difficultés ont per- du Morbihan est revenue l’an dernier sanitaires a pu causer certaines ten- Bertrand TARDIVEAU. La lutte contre les algues vertes porte ses fruits ƒ Écologie. Dans la baie de Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d’Armor), les marées vertes semblent reculer. Notamment grâce aux efforts du monde agricole, comme le montre le travail effectué chez les Kerboriou. Première en Bretagne, la baie de vaches laitières s’engagent à réduire Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d’Ar- les cultures de maïs et de céréales au mor) est le lieu emblématique du phé- profit de l’herbe, moins gourmande nomène des marées vertes. Après la en nitrate. Ces fermes pilotes ont mort d’un cheval sur la plage en 2009, montré l’exemple. l’État a pris la mesure du problème et Huit ans plus tard, les effets se font lancé un plan de lutte contre les ma- sentir. « Sur le bassin-versant, 54 % rées vertes. Très vite, les regards se des terres étaient cultivées en herbe sont tournés vers le monde agricole. en 2014, à l’issue de cette expé- Qu’ils soient d’origine animale (fumier rience, contre 52 % en 2010 », rap- et lisier) ou minérale (engrais), les ni- porte Jean-Claude Lamandé, pré- trates déversés dans les champs ruis- sident du comité des bassins-ver- sellent dans les rivières et nourrissent sants de la lieue de grève. L’écart Ouest-France la maudite algue. semble minime, mais a eu un effet di- rect sur les taux de nitrate dans l’eau. « De 27 à 22 mg de nitrates » « On est parti à 27 mg de nitrate par En 2010, une dizaine d’exploitations Edwige Kerboriou et son mari ont participé à l’expérience des fermes pilotes pour litre d’eau en moyenne dans les volontaires ont été retenues pour être réduire les marées vertes. cours d’eau pour arriver à 22 mg au- fermes pilotes. Dont celle d’Edwige jourd’hui. » Et comme par enchante- et Jean-Michel Kerboriou, à Plouzé- la prolifération d’algues vertes. » aliments donnés à nos vaches. On ment, les volumes d’algues vertes ra- lambre. « On nous montrait du Pendant trois ans, ils ont joué la notait tous les intrants (fumier, en- massées sur la plage connaissent la doigt. On a donc voulu comprendre carte de la transparence auprès des grais) et on mesurait la pousse de même dynamique de décroissance. pourquoi nos techniques agricoles experts agronomes. « Chaque jour, l’herbe », se souvient Edwige Ker- avaient ainsi des répercussions sur on analysait et on pesait tous les boriou. En parallèle, les éleveurs de David DÉSILLE.
Novembre 2018 Dossier : Vivre ensemble la mer 7 Professionnels et scientifiques main dans la main ƒ Coopération. Parfois houleuses, les relations entre pêcheurs et scientifiques peuvent relever du « gagnant- gagnant ». Exemple en Manche Est : la gestion des stocks de coquilles Saint-Jacques. « Si le diagnostic est partagé, sur des éléments concrets dont nous avons tous besoin, il n’y a pas de problème. Nous pouvons nous di- riger vers de la pêche durable, es- time Dimitri Rogoff, président du comité régional des pêches de Nor- mandie. Ce n’est pas faux. Et la ges- tion des gisements classés de la baie de Seine, mais également de Saint-Brieuc, représente de parfaits exemples de cercles vertueux », complète Éric Foucher, chercheur halieute à la station Ifremer de Port- en-Bessin depuis près de vingt ans. L’un comme l’autre ont connu des « relations rock’n’roll » entre les deux camps. Mais se réjouissent au- jourd’hui « de rapports apaisés, qui vont dans le bon sens ». Des stocks records Eric Houri depuis deux ans Le cas du gisement de la baie de Seine, soit l’intérieur des 12 milles De la Bretagne aux Hauts-de-France, la biomasse a été multipliée par 10 en dix ans. Ici au port de Fécamp. au large du Calvados, l’illustre parfai- tement. Lancées en 1976 (deux ans sivement venu aux réductions des zone qui génère entre 50 et 80 % L’autre bonne nouvelle, c’est après Saint-Brieuc), les campagnes temps de pêche, aux quotas par taille du chiffre d’affaires annuel d’envi- que cette gestion raisonnée et rai- estivales d’évaluation des stocks en de bateaux, à l’augmentation du mail- ron 250 bateaux chaque année, de sonnable commence à faire tâche Manche Est baptisées Comor (Co- lage des dragues (de 85 à 92 mm et la Bretagne aux Hauts-de-France. Et d’huile, tant géographiquement quilles en Manche orientale) ont as- bientôt 97 mm) et même des mises des rendements identiques voire su- (Seine-Maritime) que pour d’autres sez vite été bien reçues par les pro- en jachère de certaines zones depuis périeurs à l’époque des sorties tous espèces gérées depuis Bruxelles et ducteurs, surtout dans l’ex-Basse- trois ans (la n°5 cette année). azimuts, 24 h/24, comme c’était le Copenhague, à la différence de la co- Normandie. Résultat : une biomasse exploitable cas dans les années 1980, avec à la quille Saint-Jacques. De l’interdiction des coquillards de multipliée par plus de 10 en dix ans, clé des économies de charges, car- plus de 16 mètres, on en est progres- et record depuis deux ans, sur une burant notamment, considérables. Richard GOASGUEN. Les filaments des moules ont beaucoup d’utilités ƒ Sciences. Et si demain le byssus, ce faisceau de filaments qui permet à la moule de se fixer, contribuait à ralentir le vieillissement cérébral ? Il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Le Comité régional conchylicole Poi- près : « Que les volumes de byssus tou-Charentes se saisit des ressorts récoltés soient suffisants pour assu- de l’économie circulaire pour valori- rer la pérennité d’un projet de type ser ce rebut que les mytiliculteurs re- industriel. » jettent à l’issue de la séquence de net- Voilà pourquoi depuis juillet 2017, le toyage des moules. Une voie sur la- Comité régional conchylicole a orga- quelle un partenariat a été noué avec nisé des collectes auprès de ses ad- l’association Stratégies et innovations hérents. Tout en réalisant avec succès sociétales des territoires. Elle pilote la des tentatives de valorisation dans l’ali- démarche au plan opérationnel. mentation animale, le byssus venant compléter les apports en céréales Protéines et acides aminés fournis à des poules pondeuses. Président de l’association basée à Et la science ? À Pau, l’université La Rochelle, Stéphane Fournier est a été sollicitée pour s’intéresser aux connu en Nouvelle-Aquitaine pour fameux catéchols qui, demain, pour- l’accompagnement de projets de va- raient se substituer aux dérivés pétro- Xavier Léoty lorisation de déchets. Il a notamment liers dans la fabrication des panse- été approché par les porteurs d’une ments. Tandis que la cellule de trans- démarche originale de recyclage Stéphane Fournier assiste le Comité régional conchylicole Poitou-Charentes pour fert technologique Nutribrain explore des invendus végétaux de l’industrie la valorisation du byssus de moules. d’autres séquences paramédicales. alimentaire à l‘aide d’une mouche. Au cœur du CHU de Bordeaux, ces Elle s’y pose, y pond, et ses larves, propriétés adhésives en milieu hu- Ils sont une petite centaine en Cha- spécialistes de la nutrition et des une fois desséchées et réduites en mide. Des pistes à forte valeur ajou- rente-Maritime assis sur un gisement neurosciences « sont aujourd’hui en poudre, fournissent à l’alimentation tée que le projet Charentais-maritime potentiel de 700 à 800 tonnes de train d’identifier les substances qui, animale des protéines susceptibles explore prioritairement. byssus, pour 10 000 à 11 000 tonnes dans le byssus, seraient intéres- de se substituer au soja. de moules commercialisées chaque santes à développer dans le cadre Un gisement potentiel année. « Jusqu’à présent, seule la Dans la littérature scientifique, prin- de programmes de recherche », cipalement canadienne, le byssus de de 800 tonnes moule est valorisée », souligne Be- résume Stéphane Fournier, qui pré- moule est identifié comme source de Si demain ces propriétés trouvent noît Durivaud. Le vice-président du pare la réunion annuelle de bilan sur protéines et d’acides aminés. Tandis tous leurs débouchés, les produc- Comité régional conchylicole entre- l’avancée du projet. que d’autres composés chimiques, teurs n’iront plus à la pêche aux voit ici l’ouverture à la valorisation les catéchols, intéressent pour leurs moules dans les mêmes dispositions. de 100 % du produit. À cette réserve Philippe BAROUX.
8 Dossier : Vivre ensemble la mer Mardi 20 novembre 2018 9 Les projets d’énergies marines tardent à se réaliser ƒ Énergies. Éolien offshore posé, éolien flottant, hydrolien, la France est sur plusieurs fronts pour développer les énergies marines renouvelables. Mais aucun de ces projets ne s’est encore concrétisé. Et pourtant, celles-ci devront fournir un tiers de notre consommation d’énergie d’ici deux ans ! Quelle place pour les pêcheurs ? La loi sur la transition énergétique, plus dégagé pour les deux parcs du tournables sur ces dossiers. Les adoptée en 2015 sous la présidence second appel d’offres. Sitôt le feu Les projets d'Énergies marines renouvelables (EMR) Dunkerque xx Production Trois questions à… multiples réunions permettent de de François Hollande, a fixé le cap. vert du préfet de Vendée donné à 450 à 600 électrique envisagée faire passer nos idées. Nous don- José Jouneau, D’ici 2030, les énergies renouve- Yeu-Noirmoutier, le 29 octobre, ses 496 en mégaWatt nons notre avis sur les atterrages lables en France devront représen- opposants ont promis de porter le 2 650 emplois en 2018 La Manche président des câbles et même sur l’implan- (+ 26% par rapport à 2017) 498 Éolien posé du comité ter 32 % de la consommation finale dossier en justice. Quant à Dieppe- (96 MW) tation des machines. Sur les deux 450 Le Tréport régional d’énergie, soit près du double d’au- Le Tréport, à l’enquête publique Dieppe parcs en Pays de la Loire, nous des pêches jourd’hui. Leur part dans la produc- jusqu’au 29 novembre, il fait face Chiffre d’affaires 2017 Cherbourg Fécamp Éolien flottant avons réussi à faire bouger les (2 916 MW) maritimes des tion d’électricité devra atteindre, depuis ses débuts à de forts vents 501 millions d’euros Le Havre lignes des projets. Courseulles- Rouen Pays de la Loire. elle, 40 %. Ces objectifs nécessite- contraires. Ouistreham Hydrolien ront de développer des capacités Il devrait donc falloir attendre 2021 dont 80 % à l’export 496 sur-Mer Caen (19,6 MW) Les projets restent Des pêcheurs des Pays de production dans l’ensemble des pour avoir un parc éolien en mer to- Paris quand même plein d’inconnues Investissements 2017 de la Loire sont opposés aux familles des renouvelables. La pro- talement opérationnel en France. Dix Brest Investissements pour les pêcheurs ? grammation pluriannuelle de l’éner- ans se seront alors écoulés depuis le 151 millions d’euros Saint-Brieuc projets éoliens, et pourtant vous En France, l’éolien offshore n’existe portuaires maintenez le dialogue avec les gie, feuille de route énergétique de lancement de l’appel d’offres. La pro- en millions d’euros pas. Il n’y a aucune réglementation sociétés porteuses des projets ? la France jusqu’en 2028, attendue en cédure a évolué depuis. Dunkerque, et les pêcheurs ne sont même pas Quand on évoque des projets éoliens novembre, devait en donner les équi- dont la désignation du lauréat parmi Groix Vannes Le Havre 57 sûrs de pouvoir pêcher à l’intérieur en mer, il s’agit de programmes natio- libres et notamment la contribution neuf candidats est prévue au début des parcs. Grâce à l’outil cartogra- naux. Ce n’est pas à notre organisa- des énergies marines à ce futur mix de 2019, devrait en profiter. Pas de 24 Saint-Nazaire Ouistreham 6 phique Valpena, nous savons com- Nantes tion de se positionner pour ou contre. énergétique. quoi pour la France rattraper son re- ment et où nous exploitons les pê- 480 Il y a des enquêtes publiques faites tard dans l’éolien en mer posé dont Noirmoutier 100 cheries. Cela nous permet d’arriver Pas le moindre électron Cherbourg pour s’exprimer. Tous métiers confon- plus de 18 GW sont en service dans avec des billes pour défendre nos d’ici 2020 Yeu La Roche-sur-Yon dus, mon conseil a toujours validé le monde avec le Royaume-Uni et 496 zones de production. En revanche, à 95 % d’être dans une démarche La France a mis depuis bien long- l’Allemagne en chefs de file. nous ne voulons pas supporter seuls constructive plutôt que d’être à l’exté- temps un mouchoir sur son objectif La France La Rochelle Brest 200 rieur des discussions. L’irresponsabi- le poids de la transition écologique du Grenelle de la mer qui, en 2009, et sommes réticents à l’éolien flot- fixait la puissance de l’éolien en mer mise sur l’éolien flottant lité serait de ne pas être associé à la tant. Nantes - réflexion. posé à 6 gigawatts (GW) en 2020. Précurseur dans l’hydrolien avec l’at- Propos recueillis par Saint-Nazaire 50 ntique Les deux appels d’offres, attribués tribution dès 2014 de deux fermes Jean-Marie LE PROVOST. La pêche est-elle écoutée en 2012 et 2014 à des consortiums pilotes dans le raz Blanchard, l’État La Rochelle 40 par les porteurs des projets ? Atla menés par EDF Renouvelables, français paraît moins enthousiaste Nous sommes des acteurs incon- Engie et l’espagnol Iberdrola, ne à porter aujourd’hui le développe- éan dépassent pas 3 GW pour les six ment de cette technologie. La défec- Port-la- 210 Hydrotube énergie Nouvelle Oc parcs de Dieppe-Le Tréport, Fécamp tion de GE puis de Naval énergies, (Seine-Maritime), Courseulles-sur- qui devaient fournir les hydroliennes C’est le Mer (Calvados), Saint-Brieuc (Côtes- des fermes expérimentales, n’a pas d’Armor), Saint-Nazaire (Loire-Atlan- plaidé en sa faveur. Le travail se nom d’une tique) et Yeu-Noirmoutier (Vendée). poursuit néanmoins dans la filière. Faraman start-up, fondée en 2008 à Bordeaux, qui produit de l’électri- Aucun de ces parcs ne devrait, par La PME Sabella a remis sa turbine Marseille Carcassonne Gruissan cité sur la Garonne avec une hydrolienne flottante, près du pont ailleurs, injecter le moindre électron D10 à l’eau, en octobre, à Ouessant. Port-la-Nouvelle dans le réseau d’ici 2020. La région Normandie a, elle, signé la Leucate 24,6 Chaban-Delmas. Raccordée par un câble subaquatique, la tur- Le développement de l’éolien au création d’une co-entreprise avec le 100 km 24 bine permet de produire jusqu’à 18 kWh d’une électricité 100 % O.-F. large des côtes françaises ne se britannique Atlantis pour reprendre fait pas sans opposition. Les quatre une des deux fermes du raz Blan- Source : Observatoire des énergies de la mer. 24 Mer Méditerranée renouvelable, prédictive et compatible avec le réseau EDF. projets de parcs du premier appel chard. d’offres, dont les autorisations envi- ronnementales ont été délivrées et les concessions d’occupation du do- Le train pour lequel la France en- tend jouer les locomotives est celui désormais de l’éolien flottant dont de quatre fermes pilotes au large des côtes bretonnes et méditerra- de ces projets sera alors de démon- trer que la technologie peut être Les projets éoliens se discutent avec les pêcheurs maine public maritime signées par un démonstrateur, développé par néennes. compétitive. Actif sur plusieurs parcs français, à 50 mètres, car c’est la limite de mer. À l’échelle de la France, le syndi- les pêcheurs. À Fécamp, nous avons l’État, ont tous fait l’objet de recours. Ideol, est en service au large du Attribués en 2016, ces parcs de Wpd offshore France anticipe en l’éolien posé. Au nord, nous étions cat des énergies renouvelables table organisé l’alignement des câbles Aucun n’a encore été totalement Croisic (Loire-Atlantique), sur le site quelques éoliennes doivent être opé- amont la localisation des mâts avec contraints par le chenal du port de sur 15 000 MW à l’horizon 2030. Cela dans le sens du courant afin de facili- purgé. Le chemin ne s’annonce pas Sem-Rev. La technologie est l’objet rationnels en 2021. L’enjeu majeur Loïc FABRÈGUES. les usagers de la mer. Un travail de commerce de La Rochelle, et, au représente moins de 1 % de l’espace ter la pêche à l’intérieur du parc. » Des longue haleine au nom de l’accepta- sud par celui de Bordeaux. Côté maritime métropolitain. concessions qui permettent d’avoir un tion des projets. îIe d’Oléron, nous avions prévu une « À Courseulles, en Normandie, projet accepté par les principaux usa- Le cluster bordelais booste les hydroliennes Dans les eaux métropolitaines, ce job est nouveau. Développeur éolien, bande minimale de 10 kilomètres pour préserver les paysages. » nous avons volontairement réduit le parc pour qu’il soit mieux accepté par gers de l’espace maritime. J.-M.L.P. Au pied du bicentenaire pont de sant aussi les entreprises Valorem, c’est trouver de bonnes zones en mer « Pendant dix-huit mois, nous pierre à Bordeaux, la Garonne aux Cerenis et Eviaa Marine, installe sa pour poser des aérogénérateurs qui avons travaillé avec les pêcheurs denses alluvions connaît des cou- barge proposée aux opérateurs. produiront de l’électricité. Un métier de la Cotinière, à raison d’une réu- rants tourbillonnants allant jusqu’à 3,5 Après le Grenoblois Hydroquest qui qui demande un peu de patience et nion par mois. Autour d’une carte, m/seconde. Marc Lafosse, président partira en janvier prochain après un beaucoup de diplomatie pour se faire il faut savoir leur laisser le crayon d’Energie de la lune, cabinet d’ingé- an d’essais concluants (fermes d’hy- accepter. pour repérer les zones qui sont les nierie spécialisé dans les énergies drolienne en vue sur le Rhône), l’Ir- Chef de projet chez Wpd offshore moins impactantes. Nous sommes marines renouvelables, y voit un site landais DesignPro vient de poser un France, Antoine Monteillet a l’habi- passés progressivement d’une idéal pour tester des hydroliennes. prototype, accompagné et réalisé par tude de travailler très en amont pour zone de 900 km2 à 120 km2, puis Ces turbines produisant de l’élec- les entreprises girondines. Une autre détecter des zones en mer à fort po- 80 km2. Les échanges ont continué tricité grâce à la vitesse de l’eau corde à leur arc aquatique. tentiel éolien. Même si ce n’est pas ensuite jusqu’à un voyage d’étude constituent une alternative de plus facile d’arriver en tant que nouveau au Royaume-Uni. Les pêcheurs ont en plus solide aux énergies fossiles venu, la concertation porte ses fruits. ainsi pu embarquer avec des An- et connaissent un engouement (et À Oléron (Charente-Maritime), les glais pour savoir comment ils travail- un marché) analogues à l’éolien il y a Ici, la barge devant le pont discussions avec les pêcheurs ont laient dans le parc de Thanet. Cette Reuters vingt ans. de pierre de Bordeaux pour duré deux ans pour trouver un terrain étape a eu un rôle de déclic. » Thierry David En 2017, soutenu par les collectivi- les opérateurs voulant exploiter d’entente. « Au départ, nous avions Antoine Monteillet estime que les tés locales sur un investissement de les courants soutenus sélectionné une zone limitée au développeurs ont des marges de ma- Le développeur éolien cherche la meilleure zone d’implantation en prenant en 3 millions d’euros, le cluster, réunis- de la Garonne. large par la bathymétrie des fonds nœuvre pour installer les éoliennes en compte le mieux possible les contraintes des marins-pêcheurs.
10 Dossier : Vivre ensemble la mer Novembre 2018 Les archéologues veillent sur le patrimoine enfoui ƒ Sciences. Basé à Marseille, le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm), qui dépend du ministère de la Culture, se charge d’étudier et de protéger notre patrimoine sous-marin. Entretien Michel L’Hour, directeur du Drassm. Quel(s) rôle(s) joue exactement le Drassm dans les chantiers d’aménagement maritime ? C’est la partie archéologie préven- Archives Ouest-France tive de notre activité : qu’il s’agisse de parcs éoliens, d’extractions de gra- nulats, d’aménagements portuaires ou encore d’exploitations aquacoles, nous nous assurons en amont de l’innocuité du risque archéologique. L’André Malraux, ici au port du Légué à Saint-Brieuc, peut aussi bien évoluer sur la bande côtière que très au large. Tout responsable de projet doit ga- rantir que ses futurs travaux d’amé- nagement n’impacteront pas le pa- Avec quelles professions maritimes bateaux : L’André Malraux, en service répondre à la tendance. Depuis trois trimoine archéologique sous-ma- êtes-vous en interaction ? depuis 2012, et le Triton, qu’on nous ans et demi, nous travaillons effective- rin. Par exemple, on voit à l’horizon Évidemment, nous sommes constam- a livré à la fin de l’année 2016. Le pre- ment sur le projet d’un troisième ba- 2020-2030 les grands chantiers éo- ment en relation étroite avec les ser- mier évolue en zones côtière et hau- teau, le Malraux II, mais le ministre n’a liens offshore. Nous les couvrons vices de l‘État en mer tels que la di- turière sur l’ensemble des eaux de la pas encore donné son accord. Dans le tous, sauf celui de Saint-Brieuc. Nous rection des affaires maritimes, la di- métropole. Le second, de taille plus meilleur des cas, il sera opérationnel dé- sommes une branche de l’étude d’im- rection départementale des territoires réduite, navigue en Méditerranée. Les but 2021. Le chantier iXblue ainsi que pact. Quand ils viennent nous voir, ils et de la mer, les douanes, etc. Plus deux ont été construits par le chantier le cabinet d’architecture navale Bureau savent où ils veulent poser leurs éo- ponctuellement, il nous arrive de por- iXblue, de La Ciotat. Mauric sont impliqués dans le consor- liennes et ils ont un couloir d’incerti- ter assistance aux bateaux de pêche, tium qui bénéficierait d’une forte sub- tude assez large pour leurs câbles. En d’éteindre l’incendie d’un chalutier Vous travaillez à la construction vention de l’Ademe. Ce bateau, plus im- fonction des données, nous leur pro- par exemple. Nous formons égale- d’un troisième navire ? posant, aura la possibilité d’assurer les posons ou non des stratégies d’évite- ment les agents des parcs nationaux L’André Malraux tourne sans arrêt et missions offshore les plus complexes et ment. Ne pas léser le patrimoine est et pouvons les assister lors d’interven- dans un contexte de croissance folle de prendre en charge les campagnes notre premier objectif, mais nous pre- tions en haute mer. des aménagements offshore, nous fai- d’outre-mer. Pour y avoir débuté des in- nons également en compte les inté- sons face à un vrai besoin. Si on ajoute ventaires, nous savons qu’il y a du po- rêts des aménageurs. À ce jour, les Combien de navires possède le à cela les opérations d’archéologie tentiel. chantiers que nous avons couverts Drassm ? Qui les a construits ? programmée, dont l’objectif est la re- Propos recueillis par n’ont enregistré aucun retard. Nous possédons actuellement deux cherche pure, nous ne pourrons pas Margaux GAUBERT. L’innovation, atout majeur pour les ports ƒEnvironnement. L’univers portuaire s’implique également pour améliorer les usages et profiter des innovations pour mieux respecter la mer. Exemple à Arcachon (Gironde). les énergies marines, la lutte contre la Deux questions à… pollution, ou qui travaillent sur la re- cherche médicale, l’agro-alimentaire et la biodiversité. Le public pourra aussi voter pour l’innovation qu’il trouve la Alain Vivien, plus utile. directeur du port Quelles sont les démarches d’Arcachon. innovantes engagées par le port d’Arcachon ? Lors du prochain salon nautique Le port dispose d’un label QSE (Qualité d’Arcachon (Gironde), du 12 au sécurité environnement) depuis 2007. 14 avril 2019, vous accueillerez Nous changeons l’éclairage public un Pavillon de l’Innovation. Qui pour du photovoltaïque. Depuis 2017, trouvera-t-on sous ce pavillon ? nous équipons les compteurs d’eau de L’innovation est un atout majeur dans capteurs de fuite, avec déjà une écono- Laurence Savary le monde actuel. Nous avons invité une mie de 40 %. Nous avons installé des douzaine d’entreprises innovantes, décanteurs d’hydrocarbures sur l’aire comme Beyond The Sea et son aile de carénage, deux bornes gratuites de kite pour tracter les bateaux (notre pour l’aspiration des eaux noires et photo), des entreprises qui conçoivent grises, dans des bacs spéciaux, à des- froid de la criée. Arcachon est aussi un ners pour recycler les piles, traiter les des bateaux de plaisance à moteur hy- tination des plaisanciers. Au port de port pilote pour la démarche environ- déchets. bride, des produits d’entretien pour les pêche, nous avons investi 750 000 € nementale Atlantique, avec une signa- Propos recueillis par bateaux, des sociétés qui développent dans le changement de production de létique pour le tri sélectif, des contai- Bernadette DUBOURG.
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