Comprendre l'islam et la tradition musulmane - Rachida M'Faddel

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Comprendre l’islam
et la tradition musulmane
Rachida M’Faddel
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Les fondements de l’islam

Le coran et le message de dieu
Les pays musulmans
Les pays arabes
Les piliers de l’islam
L’éthique dans l’islam
Les dix plus importantes contributions
La femme dans le coran
Comprendre l'islam et la tradition musulmane - Rachida M'Faddel
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Fondements de la foi musulmane

Pour les musulmans, la loi de Dieu a préséance sur la loi des
hommes. Il s’agit d’un système politique et social. La vie est
segmentée par les composantes que sont :
Le Coran comme support à la religion et présenté comme la
parole de Dieu révélée à Mohammed
La Charia, la loi islamique basée sur les codes juridiques
prescrits dans le Coran
Les Hadiths qui relatent les paroles, faits et gestes attribués au
prophète Mohammed. Ce sont des principes de vie selon la vie
et les actions de Mohammed.
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Les gens du Livre
Dans l’Islam, il s’agit de croire dans le Coran, mais les « les livres
de Dieu » incluent également la Loi de Moïse, les Psaumes du roi
David et l’Évangile de Jésus.
Les musulmans ont, avec les chrétiens et les juifs, un certain
nombre de croyances en commun :
Dieu a créé le monde et tout ce qui s'y trouve.
Dieu a fixé dans sa parole révélée les règles de vie des croyants,
notamment en ce qui concerne la sollicitude envers les pauvres.
On ne doit pas adorer d'autres dieux, ni l'argent, ni le pouvoir, ni
soi-même.
À la fin des temps, Dieu jugera tous les hommes.
Celui (ou celle) qui aura accompli les commandements divins ira
au paradis.
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Le Coran
Les révélations reçues par le prophète Mohammed jusqu'à sa
mort en 632 constituent le Livre saint de l'islam, le Coran.
Mohammed a reçu les révélations en fragments durant 22 ans (de
610 à 632).
Le Coran (Qu’ran en arabe qui découle du syriaque qeryana), le
livre sacré de l’islam est divisé schématiquement en deux parties
(deux dimensions) :
La partie mecquoise, qui est plus spirituelle et axée sur l’au-delà,
le salut de l’homme et la délivrance du péché, et la partie
médinoise, qui représente la portion plus politique et conquérante
de la vie du prophète.
Les mythiques mettent l’accent sur la dimension spirituelle, tandis
que les combatifs mettent davantage de l’avant la dimension
politique et militaire.
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Compilation du Coran
Chaque révélation est apparue pour trancher un problème
concret et y apporter une solution.
C’est deux ans après la mort de Mohammed que le calife Omar
proposa au calife Abou Bakr de procéder à une recension du
coran pour ne rien perdre du contenu de la révélation, car
auparavant la révélation était psalmodiée et répétée à l’envi.
Comme le papier n’existait alors pas, ils ont récupéré les textes
et écrits sur des pierres, des morceaux de parchemin et de cuir
tanné, des tablettes de bois, des omoplates de chameaux, des
morceaux de poteries brisées, etc.
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Compilation du Coran
À partir de ces recensions, a été constitué un protocoran, un
assemblage à l’origine du coran actuel.
Le calife Othman établit dès 650 le texte définitif du coran qui fait
autorité. Pour ne garder que la version officielle, le calife Othman a
fait brûler toutes les copies des autres corans.
La version actuelle est considérée comme une version
othmanienne. Le Coran a été retravaillé et épuré sur une période
de près de deux cents ans.
Le Coran est divisé en 114 sourates comprenant elles-mêmes
jusqu’à 286 versets, soit plus de 6200 versets (6219 âya). Les
sourates, de longueur inégale, sont arrangées dans le corpus de
manière décroissante, à l'exception de la première sourate
appelée Al Fâtiha.
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Le Coran
Pour près d’un milliard et demi de fidèles musulmans dans le
monde, le Coran est le livre qui donne un sens à leur existence.
Il est avec la bible, l’un des chefs d’œuvre spirituels dans le
monde et un des livres fondateurs de l’humanité.
Les musulmans croient que le Coran est la parole de Dieu dictée
au prophète Mohammed alors que les juifs et les chrétiens
considèrent leurs saintes Écritures comme des œuvres
d’hommes inspirés par Dieu.
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Le Coran
Le Coran parle expressément des Feuilles d’Abraham, des
Feuilles de Moïse (ou la Thora), du Psautier apporté à David, et
enfin de l’Évangile apporté à Jésus-Christ.
En ce qui concerne les livres israélites, le Coran ne se réfère
qu’au Pentateuque de Moïse (Feuilles de Moïse, Thora) les
autres livres de l’Ancien Testament ne possèdent pour le Coran
qu’une valeur théorique.
Le Coran a produit et continue de produire une civilisation, de la
culture, de la morale, de la philosophie, des théories politiques,
des modèles de société et une façon de concevoir le monde.
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Le Coran
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Le Coran
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La chahada
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Le Coran et la Charia
Le Coran contient des commandements et des prohibitions (près
de 200 versets)
Des dispositions et règles juridiques du Coran régissent les
relations entre musulmans au sein de la société
Le verset juridique qui relève de la dévotion ou la piété traite de
la prière, de l’aumône, du jeûne, du pèlerinage, des interdits
alimentaires.
Les versets qui touchent aux transactions sociales (mouamalat)
abordent le statut de la femme, le mariage, le divorce, l’héritage,
les relations avec les non-musulmans, les délits et les peines à
infliger.
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Les thèmes récurrents dans les sourates
du Coran
Les passages contre les adversaires païens de la Mecque et
plus tard contre les « hypocrites » de Médine.
Les signes qui attestent, par exemple, de la puissance de Dieu
qui ressuscite les morts.
Les révélations faites à Mohammed, y compris son appel.
Les signes qui annoncent la fin du monde et le Jugement
dernier.
Les admonestations aux incroyants.
Les éléments qui servent à établir la vérité du message et de
son messager.
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Les hadiths
Un hadith (en arabe) est une communication orale du prophète de
l'islam Mohammed et, par extension, un recueil qui comprend
l'ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de
Mohammed et de ses compagnons, précédé chacune d'une chaîne de
transmetteurs remontant jusqu'à Mohammed.
Considérées comme des principes de gouvernance personnelle et
collective pour les musulmans, on les désigne généralement sous le
nom de « tradition du Prophète ». Les hadiths auraient été rapportés par
près de 50 000 compagnons.
Avec les préceptes du Coran, les hadiths forment la sunna d'où le nom
d'islam sunnite pour le courant orthodoxe. Les hadiths ont été rapportés
dans divers recueils par des musulmans fidèles, mais toujours au
minimum deux siècles après la mort de Mohammed.
Ces différents recueils alimentent l'opposition entre chiites et sunnites. Il
existe à ce jour environ 100 000 hadiths reconnus comme «
authentiques ».
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Schisme dans l’Islam
Dieu est un, mais l'islam est pluriel. L'umma, la communauté forte
de 1,5 milliard de croyants, se répartit en trois grands ensembles :
Les sunnites, majoritaires à au moins 85 %,
Les chiites (10 à 15 %), et
Les kharijites, quasi disparus, hormis dans le sud algérien
(mozabites) et à Oman (ibadites).
Trois familles qui se subdivisent elles-mêmes en une multitude
d'écoles juridiques, branches ou confréries. Chacune se
réclamant de la "vraie" foi.
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Scission en deux grandes branches
C’est l’interprétation du coran qui est à l’origine du schisme entre
les musulmans et aussi la succession de Mohammed. Abou Baker
(le beau-père de Mohammed) pour les Sunnites et Ali (le gendre
de Mohammed) pour les Chiites.
Après la disparition de Mohammed, un certain nombre de
dissensions internes concernant la lignée de succession et
l’interprétation des textes aboutirent à la division des musulmans.
L'islam se décomposera principalement en deux grandes
branches qui regroupent, d'une part, les sunnites et d’autre part
les chiites.
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Les chiites
Les Chiites pensent que la direction religieuse et politique de la
communauté musulmane devrait aller à Ali, le gendre du
prophète, l’époux de sa fille Fatima, au nom des liens du sang.
Le mot chiite vient du mot chia qui signifie « le parti de ».
Les Chiites sont majoritaires en Iran, en Irak, en Azerbaïdjan et
au Bahreïn.
Les Sunnites accusent les Chiites d’avoir du Coran une version
fallacieuse.
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La fracture entre musulmans
La première fracture remonte donc à la mort du Prophète, en
632. Fondateur du dernier monothéisme, Mohammed a laissé un
message, mais pas de testament ni d'enfant mâle.
Qui doit lui succéder à la tête de l'umma ? L'un de ses
compagnons, choisi par le Conseil des Anciens, ou quelqu'un de
son sang; une figure consensuelle, ou Ali, son gendre et cousin,
le premier converti à l'islam ?
Le choix se porte sur Abou Bakr, ami intime et beau-père du
Prophète, membre des Quraysh, un grand clan mecquois au
nom du retour aux traditions tribales. Ali s'incline.
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La bataille du chameau
Ali finit par être élu à la tête des croyants en 656, à la suite
d'Othman, le troisième calife, assassiné par des musulmans
après un règne entaché de népotisme.
À peine désigné, Ali se retrouve confronté à une révolte conduite
par d'autres compagnons et, surtout, par Aïcha, son ennemie
jurée, la troisième épouse du Prophète. Selon certains, elle
serait responsable du schisme entre les musulmans en raison
de son opposition à Ali.
Une rébellion est écrasée lors de la bataille du Chameau,
nommée ainsi, car c'est sur cet animal que la veuve assiste à
l'empoignade. Elle sera épargnée et vivra jusqu’à 78 ans.
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Le martyr de Hussein
Nouvel affrontement en 657, cette fois à Siffin, contre l'armée de Mu'awiya, le
neveu d’Othman, le puissant gouverneur de Damas. Après des mois de combats,
Ali accepte de négocier. Un compromis rejeté par une partie de ses troupes.
Les mutins seront appelés plus tard les kharijites, "ceux qui sortent". Ali est tué
par l'un d'eux en 661 et enterré à Nadjaf, en Irak. Mu'awiya en profite pour
prendre le pouvoir. Il donne naissance à la première dynastie de l'islam : les
Omeyyades.
Comme héritier, Mu'awiya impose son fils, Yazid Ier. Voilà le jeune homme calife
au décès de son père, en 680, sans avoir sollicité un quelconque suffrage.
Circonstance aggravante : de l'avis de tous, c'est un débauché.
Hussein, le deuxième fils d'Ali, refuse de lui prêter allégeance. Il quitte La
Mecque pour l'Irak, avec quelques dizaines de parents et de partisans. L'armée
de Yazid l'assiège à Karbala et donne l'assaut à soixante contre un. Un
massacre. Hussein est décapité ; son corps, abandonné, sans sépulture.
Sa sœur, Zaynab, accompagne sa tête, emportée comme trophée à Damas.
Hussein devient un symbole de résistance, un modèle pour tous ceux qui, au
cours des siècles, se soulèveront contre un pouvoir oppresseur.
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Hussein, le petit-fils du prophète Mohammed
Pour les chiites, le martyre de Hussein, deuxième fils d'Ali,
décapité à Karbala en 680, est comparable à la crucifixion de
Jésus chez les catholiques.
Le martyre d'Hussein devint le mythe fondateur des chiites qui le
célèbrent chaque année au cours de la fête de l'Achoura.
Ce dixième jour du mois de Mouharram, ils répètent sa geste
rédemptrice, en se flagellant au son des tambours.
Le sacrifice de Hussein incitera ses successeurs – ou du moins
une partie d'entre eux – à adopter une attitude quiétiste, de non-
engagement en politique, l'avènement d'une cité idéale étant
renvoyé à la fin des temps.
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Chiites et Sunnites
Le divorce avec l'autorité califale est consommé. Désormais, les Chiites ne
reconnaissent la légitimité que de l'imam qui descend du Prophète et dont Ali
est le premier à porter le titre sacré.
Le summum de la sainteté. Un intermédiaire entre Allah et les hommes, doué
de capacités surnaturelles, le seul capable de saisir et d'interpréter la
révélation.
Sans lui, le Coran reste muet. Car le monde comprend deux niveaux, le
manifeste et le caché, l'exotérique et l'ésotérique. Donc deux sortes de
croyants : les initiés et les autres.
Une hérésie aux yeux des Sunnites pour qui tous les croyants sont à même
d'accéder au message divin. Il leur suffit de se référer au Livre saint, le
Coran, et aux hadiths, paroles, actes, sentences, généralement attribués au
Prophète, qui déterminent la sunna, la "règle de conduite".
Les Sunnites louent les quatre premiers califes, surnommés les "Bien
Dirigés", mais refusent de les considérer comme infaillibles et ne
reconnaissent pas davantage de qualité particulière à Ali, ni, encore moins, à
sa descendance.
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Le droit, côté chiite
Voici trois domaines (en dehors des rites et du rôle des imams) où
le droit chiite diffère du droit sunnite :
Les frères d’un père décédé n’ont aucune part d’héritage
Les droits de la femme sont mieux protégés en ce qui concerne le
mariage et le divorce
Le mariage temporaire (mariage de plaisir) est autorisé (en vertu
de la sourate IV, 24). Le mariage est contracté pour une durée
déterminée convenue entre les époux. Le contrat doit spécifier
combien de temps durera le mariage (de quelques heures jusqu’à
99 ans) et ce qu’en sera le paiement. La femme n’hérite pas de
son mari et il n’est pas obligé de subvenir à ses besoins.
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Mariage temporaire
Ce type de mariage n'a pas besoin d'être officialisé : il suffit d'un
accord oral, qui peut être privé, et par lequel l'homme et la femme
se donnent en mariage l'un à l'autre. Le mariage peut être tout de
suite consommé.
Comme dans le mariage permanent, une dot est généralement
donnée par le mari à sa femme, mais elle peut être symbolique.
Ainsi il est possible de se marier de manière temporaire sans
jamais présenter son conjoint à sa famille ou ses amis.
Le mariage s'achève tout seul, sans annulation, divorce, ou décès,
au bout de la durée convenue entre l'homme et la femme. S'ils
désirent rester ensemble à la fin de cette période, il leur suffit de
renouveler le contrat, pour une autre durée limitée.
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Les Sunnites
Les Sunnites préconisent la succession d’Abou Bakr, son beau-
père, le père de son épouse préférée Aicha.
Les sunnites constituent 85 à 90 % des musulmans du monde.
Ce mot vient du mot sunna qui signifie la tradition, c'est-à-dire
les pratiques adoptées par Mohammed et les premiers
musulmans (Arabie saoudite, Turquie, Qatar, etc.).
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Les cinq piliers de l’Islam
La chahada : la foi en un dieu unique et en Mohammed, son
prophète. Cette profession de foi constitue le premier et le plus
important des cinq piliers de l’Islam. Elle déclare :
« Je témoigne qu’il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu et je
témoigne que Mohammed est le messager de Dieu. »
Pour devenir musulman, il suffit de prononcer cette affirmation
en ayant l’intention de se convertir à l’islam.
Le père la chuchote à l’oreille de son nouveau-né et elle est
récitée lors de la procession funéraire.
La chahada forme la base de l’appel à la prière.
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La salat : deuxième pilier
La salat : la prière 5 fois par jour. Elle constitue l’acte d’adoration
le plus important dans l’islam.
Les paroles de la prière rituelle s’effectuent selon un ordre prescrit
et sont accompagnées de positions du corps bien précises.
C’est un moyen par lequel un musulman intériorise et approfondit
sa foi.
Dans un pays musulman, l’appel à la prière (le muezzin) donne le
signal cinq fois par jour :
Prière du début de la journée, avant l’aube
Prière de midi
Prière du milieu de l’après-midi
Prière du soir, entre une heure après le coucher du soleil et
minuit.
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La salat : deuxième pilier
Il n’y a pas d’endroit précis pour faire la salat. Dans une
mosquée ou chez soi, on enlève ses chaussures et on déroule
son tapis de prière.
Toutefois, il faut toujours se tourner vers la Mecque, qui est le
centre religieux du monde musulman, situé dans l’actuelle
Arabie Saoudite. La direction de la Mecque s’appelle la Qibla.
Avant chaque prière, il faut procéder aux ablutions telles que
prescrites. Une ablution est une purification rituelle de certaines
parties du corps avant la prière : les mains, le visage, les pieds
et les parties intimes. L'eau est un symbole de purification.
Sourate LXII, versets 9-10 : « Ô vous qui croyez, quand l’appel à
la prière est proclamé le jour de l’assemblée, empressez-vous
de revenir vers Dieu, et cessez vos affaires. »
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La zakat : troisième pilier
Dans le Coran et les hadiths, de nombreux passages exaltent
les actes charitables. La zakat est une aumône obligatoire à
faire en tant que musulman, qui permet de rééquilibrer le
partage des biens entre les pauvres et les riches. Cette forme
de don est institutionnalisée sous la forme d’un impôt obligatoire
que tout musulman doit verser annuellement.
La zakat peut être versée à la mosquée du quartier ou à divers
organismes islamiques habilités à recevoir et à redistribuer
l’argent récolté.
La zakat est employée pour aider les pauvres et les malades,
pour diffuser la foi musulmane, soulager les dettes, soutenir des
mosquées et subventionner des centres d’hébergement, etc.
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Le swam : le quatrième pilier
Le swam est le jeûne obligatoire durant le mois du Ramadan
(neuvième mois du calendrier musulman). Ce mois correspond
au temps de la révélation du Coran au prophète Mohammed,
précisément pendant la nuit du destin, ou laylat al qadr.
Sourate II, versets 183-184 : « Ô croyants ! On vous a prescrit le
jeûne`, comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi
atteindrez-vous la piété, pendant des jours comptés. »
Pendant le mois de ramadan, les musulmans jeûnent de l’aube
au crépuscule. Le jeûne, c’est : Ne pas manger, ne pas boire, ne
pas avoir de relations sexuelles, et ne pas fumer.
Certaines personnes sont dispensées du jeûne en fonction de
l’âge (les enfants avant la puberté) ou en raison de leur état de
santé physique ou mentale.
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Le hajj : le cinquième pilier
Tout musulman en état de le faire doit effectuer le pèlerinage (le
Hajj) à la Mecque au moins une fois dans sa vie, s’il en a les
moyens financiers.
Le pèlerinage dure du huitième au douzième jour du douzième
et dernier mois de l’année musulmane. Tous les ans, plus de
deux millions de personnes font le hajj.
Sourate XXII, versets 27-29 : « Proclamez le pèlerinage parmi
les hommes : ils viendront à vous à pied et sur toutes sortes de
montures, fatigués par un long voyage après avoir traversé de
hautes montagnes et des ravins profonds… Laissez-les alors
accomplir les rites prescrits, remplir les vœux et faire le tour de
la maison antique (la kaaba). »
Pour les musulmans, la Kaaba est la « Maison de Dieu ». Tout
musulman doit s’y rendre pour effectuer le pèlerinage.
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La Kaaba
La kaaba (le cube) est un édifice cubique au centre de la Grande
Mosquée de la Mecque. Le sanctuaire de la Kaaba situé à la
Mecque contenait l’effigie de 360 dieux.
Ce sanctuaire, qui date d’avant l’avènement de l’islam,
représente le Lieu Saint par excellence des musulmans et la
direction de la prière (qibla).
Mohammed ordonna la destruction des idoles et des icônes qui
se trouvaient à l’intérieur. La symbolique de la Kaaba vide
signifie qu'il ne peut y avoir d'objet d'adoration pour le croyant.
Elle symbolise l'unité des musulmans qui adorent
un Dieu unique, et représente le lieu vers lequel se dirige la
prière.
C'est avant tout vers elle que les musulmans se tournent pour
faire leurs prières quotidiennes. C'est autour de la Kaaba que les
pèlerins effectuent les sept tours du tawaf, également appelé
la circumambulation.
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La kaaba (La Mecque)
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Quelques statistiques sur le hajj
D’un point de vue purement logistique, le hadj apparaît comme l’un des
événements annuels les plus stupéfiants. En 2002, 2 371 468 pèlerins
(dont 45 % de femmes) ont fait le hajj, contre 294 000 pèlerins en
1965. Leur arrivée s'est effectuée en 6226 vols à destination de
l'aéroport de Djeddah, où les pèlerins ont embarqué dans l'un des
15000 autobus affrétés.
Le prix versé pour l'obtention du visa pour le hajj est de 205 euros et
inclut les guides, le logement sous la tente, les transports sur place et
l'eau de Zemzem.
Il y a eu 43 200 tentes à Mina, abritant en moyenne 40 pèlerins
chacune. Les tentes sont dotées de toutes les commodités
élémentaires, y compris l'électricité, des salles de bains et un système
de climatisation par évaporation.
Plus de deux mille guides, 26 500 forces de maintien de l'ordre, 14 000
collecteurs d'ordures et 3300 coiffeurs (pour le rasage au moment de la
déconsécration) sont au service des pèlerins. Plus d'un million de
chèvres et de moutons (dont chacun coûte 100 euros) ont été sacrifiés.
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Tombeau du Prophète
Après le hajj, la plupart des pèlerins font la visite (al-ziyara) au
tombeau du Prophète à Médine, où la tradition mentionne des endroits
à visiter et des prières à réciter.
Les musulmans les plus intégristes, tels les wahhabites, qui régissent
la pratique musulmane en Arabie Saoudite, découragent tout ce qui
peut contribuer au culte d'un être humain, y compris les visites sur les
tombes des saints, et même sur la tombe de Mohammed. S'ils peuvent
interdire les visites sur les tombes des saints musulmans, les
wahhabites ne peuvent pas interdire les visites au tombeau de
Mohammed.
Comme La Mecque, Médine, deuxième ville sainte de l'islam, où se
trouve également la deuxième mosquée sainte (Masjid an-Nabi ou al-
masjid al-charif), est considérée comme un périmètre sacré ouvert
uniquement aux musulmans.
En accord avec la tradition disant que les prophètes sont enterrés là où
ils meurent, Mohammed a été enterré dans la chambre de son épouse
préférée, Aïcha, dans les bras de laquelle il est mort. Les trois premiers
successeurs de Mohammed, Abou Bakr, Omar et Othman, y sont
également enterrés.
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Concentration des lieux saints des trois
grands monothéismes
Les trois religions du Livre ont leurs berceaux et leurs villes saintes au
Moyen-Orient :
La Mecque et Médine constituent les deux principaux lieux saints pour
les musulmans des deux courants.
Jérusalem contient les lieux les plus sacrés pour les Juifs (le mur des
Lamentations s'y trouve), les chrétiens (l'église du Saint-Sépulcre),
mais également pour les musulmans.
En effet, la mosquée al-Aqsa a été construite au VIIe siècle
à Jérusalem. Elle fait partie, avec le Dôme du Rocher, d'un ensemble
de bâtiments religieux construits sur l'esplanade des Mosquées (Haram
al-Sharif) qui est le troisième lieu saint de l'islam. Il s'agit de la plus
grande mosquée de Jérusalem, où 5 000 fidèles peuvent prier, le site
dans sa totalité pouvant accueillir plusieurs centaines de milliers de
personnes.
Kerbala, Nadjaf et Coufa (Irak) sont des lieux saints spécifiquement
chiites.
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Mosquée Al-Aqsa
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Mosquée Al-Aqsa
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Le Dôme du Rocher
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Le Dôme du Rocher (Jérusalem)
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Le Dôme du Rocher ou la coupole du Rocher
Le Dôme du Rocher est un sanctuaire érigé sur ordre du calife
Abd al-Malik ben Marwan à Jérusalem-Est, sur le « Haram al-
Charif », troisième lieu saint musulman après La Mecque et
Médine, où s'élève également la mosquée al-Aqsa.
Le Dôme du Rocher abrite le « Rocher de la fondation », endroit
où, selon la tradition musulmane, Mohammed serait arrivé
depuis La Mecque, lors de l'Isra, ou voyage nocturne et d'où il
serait monté au paradis, lors du Miraj, en chevauchant sa
monture Bouraq. La tradition biblique y situe également le mont
Moriah, nom donné au massif montagneux sur lequel Abraham
monta avec son fils afin de l'offrir à Dieu en sacrifice, puis sur
lequel ensuite Salomon bâtit l'ancien Temple de Jérusalem.
Achevé en l'an 691 ou dans la seconde partie de l'année 6927
(an 72 de l'hégire), il ne possède pas de minaret. On retrouve les
influences byzantine et perse sassanides qui sont les deux
grandes sources d'inspiration de l'art islamique.
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Architecture maure
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La circoncision
Khitan (circoncision masculine). Pratique incontestée des
musulmans instaurée avant eux chez les juifs. Généralement, on
circoncit l’enfant avant l’âge de la puberté.
La circoncision n’est pas explicitement évoquée dans le Coran,
mais la Sunna (la règle de conduite) du Prophète retient
plusieurs hadiths qui vont dans ce sens : « Celui qui devient
musulman qu’il soit circoncis. »
Selon un autre hadith, Abraham se serait circoncis lui-même à
l’âge de quatre-vingts ans.
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Halal ou Haram
Dans l'Islam, le mot ḥalāl (arabe : « permis », « licite ») désigne
tout ce qui n'est pas interdit par la charia, la loi islamique. Ceci
ne concerne pas seulement la nourriture comme on le croit trop
souvent, mais également les habitudes de vie, la « morale
musulmane » (selon le Coran et la Sunna).
Généralement, dans l'Islam, toute action est considérée comme
permise à moins qu'elle ne soit interdite par les Écritures
islamiques. Dans ce dernier cas, elle est dite harām.
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La nourriture « halal »
Le terme halal désigne le plus souvent les aliments — principalement
d'origine animale — et les boissons autorisés dans le cadre de la
charia. Les critères utilisés précisent à la fois quels sont les aliments
autorisés et la manière dont ils doivent être préparés.
L'exemple le plus connu de nourriture non-halal (ou interdite) est la
viande de porc. Bien que celle-ci soit la seule viande qui ne puisse être
consommée par les musulmans, quelle que soit leur obédience,
d'autres types de viande peuvent également être interdite. Les critères
utilisés pour déterminer quelles sont ces dernières incluent notamment
la provenance de l'animal, la cause de sa mort et la manière dont il a
été traité :
Sourate V, verset 3 : « Vous sont interdits la bête trouvée morte, le
sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui
de Dieu, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou
morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée - sauf
celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte, - et celle qu'on a
immolée sur les pierres dressées, ainsi que de procéder au partage par
tirage au sort au moyen de flèches. Tout cela est perversité.
Aujourd'hui, les mécréants désespèrent de votre religion : ne les
craignez donc pas et craignez-Moi. »
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La méthode d’abattage rituel
La méthode prescrite par la loi islamique concernant l'abattage de tous
les animaux à l'exception des animaux marins. Il doit être réalisé par un
musulman en invoquant le nom d'Allah, en disant: « Bismillah Allahou
Akbar » (Au nom de Dieu le plus grand).
Cette méthode consiste à effectuer une profonde et rapide incision à la
pointe du cou, tranchant dans le même temps l'œsophage, la trachée,
la carotide et la jugulaire afin de faire jaillir le sang, car ce dernier n'est
pas halal. La moelle épinière est épargnée afin que les dernières
convulsions améliorent encore le drainage et la tête de l'animal est
traditionnellement orientée vers la qibla, c'est-à-dire La Mecque.
Dans cette logique, la viande casher est halal puisque chez les juifs
l'animal est abattu dans les mêmes conditions. Pour avoir le droit de
consommer une viande casher, il suffit simplement de prononcer
l’expression « Bismillah Allahou Akbar » (Au nom de Dieu le plus
grand) pour compléter les exigences du halal. Dans ce cas, il n'est pas
nécessaire que l’animal soit abattu par un musulman.
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Qu’est-ce que le djihad ?
Le djihad est un concept important dans l’Islam.
Deux niveaux d’interprétation du djihad sont tirés de la vie du
prophète.
Le petit djihad qui réfère à la guerre sainte que les musulmans
doivent mener contre leurs ennemis. Cette première
interprétation se divise en deux dimensions : la guerre offensive
et la guerre défensive.
De ce petit djihad, l’Islam appelle ensuite au grand djihad : se
consacrer à la prière, à la piété, aux vertus, combattre ses
faiblesses.
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La guerre et la violence
Dans le Coran, nous avons deux messages :
Un message spirituel, livre de paix et de tolérance, et
Un message législatif et militaire, livre guerrier et d'intolérance.
Le Prophète de cette époque a une dimension quasi biblique et
prêche des valeurs de tolérance et de générosité. Quelques
versets du Coran témoignent de cette vision :
« Nulle contrainte en religion… » (Sourate 2 : 256)
« Tu n’as pas pour mission d’exercer sur eux (les non-
musulmans) une contrainte… » (Sourate 50 : 45)
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Versets belliqueux
L’année 622 marque un tournant décisif dans la vie de
Mahomet. Le Prophète s’affirma dès lors comme une figure
politique puissante doublée d’un chef militaire redoutable. Les
révélations qu’il dictera dorénavant seront plus offensives :
Sourate 9, verset 5 : « Tuez ces faiseurs de Dieu, où que vous
les trouviez; et capturez-les, assiégez-les et tenez-vous tapis
pour eux dans tout guet-apens. Si ensuite ils se repentent et
établissent l’office et acquittent l’impôt, alors relâchez leur
sentier. »
Sourate 9, verset 29 : « Combattez ceux qui ne croient ni en
Dieu ni au Jour dernier… »
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La lapidation existe-t-elle dans l’islam ?
 La « lapidation » n’est pas une peine qui figure dans le Coran.
Elle n’est pas évoquée, elle n’y existe pas. Le péché de «
fornication (zina, en arabe) », lui, est effectivement mentionné
dans sept versets coraniques et la sentence est cent coups de
fouet.
Sourate 24, verset 2 : « La fornicatrice et le fornicateur, fouettez-
les chacun de cent coups de lanière. Et que nulle douceur ne
vous prenne à leur égard, en religion de Dieu, - si vous
demeurez croyants en Dieu et au Jour dernier. Et qu'un groupe
de croyants assiste à la punition des deux. »
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Arabes et musulmans
En réalité, les Arabes ne représentent que 20 % de l'ensemble
des musulmans du monde entier.
Il n'en reste pas moins vrai que plus de 90 % des Arabes sont
musulmans.
Le Moyen-Orient compte 200 millions de musulmans tandis que
les deux plus grands pays musulmans du Moyen-Orient - la
Turquie et l'Iran - ne sont pas des pays arabes.
Par comparaison, l'Asie du Sud compte plus de 350 millions de
musulmans.
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Les Arabes et l’Islam
La langue arabe est, bien sûr, la langue de l'islam, et la culture
arabe marque tous les pays musulmans d'une empreinte
indélébile, même si la majorité des musulmans ne parlent pas
arabe.
Tous les Arabes ne sont pas musulmans et tous les musulmans
ne sont pas arabes (c'est-à-dire la population originaire du
Moyen-Orient qui est progressivement devenue la population
dominante dans les pays qui vont du Moyen-Orient au nord de
l'Afrique, de l'Irak au Maroc).
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                       Les Arabes
Les Arabes sont des individus anthropologiquement différents
les uns des autres, mais qui s’identifient par des liens
linguistiques ou culturels.
Ils sont répartis sur une vaste zone qui s’étend d’Oman à la
Mauritanie.
Cela comprend les descendants d'habitants de la péninsule
arabique qui ont migré au nord et à l'ouest et qui parlent des
variantes de l'arabe, une langue sémitique.
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Les Arabes
Aujourd’hui, les Arabes sont principalement présents au
Maghreb, au Proche-Orient et répartis dans le monde au gré des
migrations. Beaucoup d’Arabes sont chrétiens.
Les chrétiens arabes représentent une minorité importante au
Liban et en Égypte, surtout à Alexandrie, et même dans une
proportion moindre en Irak et en Syrie.
Jusque vers la fin du milieu du XXe siècle, les chrétiens arabes
constituaient une minorité influente dans la population de
Palestine, même si aujourd'hui beaucoup ont émigré vers les
États-Unis, l'Europe ou d'autres régions du monde.
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Les Musulmans
Le 1/5eme de la population mondiale est musulmane, soit plus
d’un milliard et demi de personnes.
Les Musulmans sont répartis sur tous les continents.
Les musulmans se distinguent les uns des autres par l’origine
géographique, la langue, la culture, la pratique religieuse... ou
l’absence de pratique.
Les huit plus grands pays musulmans par la population :
L’Indonésie, le Bangladesh, l’Inde, le Pakistan, la Turquie, l’Iran,
l’Égypte et le Nigeria
L’Indonésie est le plus grand pays arabe avec plus de 250
millions d’habitants.
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