Comprendre l'islam et la tradition musulmane - Rachida M'Faddel
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22 Les fondements de l’islam Le coran et le message de dieu Les pays musulmans Les pays arabes Les piliers de l’islam L’éthique dans l’islam Les dix plus importantes contributions La femme dans le coran
33 Fondements de la foi musulmane Pour les musulmans, la loi de Dieu a préséance sur la loi des hommes. Il s’agit d’un système politique et social. La vie est segmentée par les composantes que sont : Le Coran comme support à la religion et présenté comme la parole de Dieu révélée à Mohammed La Charia, la loi islamique basée sur les codes juridiques prescrits dans le Coran Les Hadiths qui relatent les paroles, faits et gestes attribués au prophète Mohammed. Ce sont des principes de vie selon la vie et les actions de Mohammed.
44 Les gens du Livre Dans l’Islam, il s’agit de croire dans le Coran, mais les « les livres de Dieu » incluent également la Loi de Moïse, les Psaumes du roi David et l’Évangile de Jésus. Les musulmans ont, avec les chrétiens et les juifs, un certain nombre de croyances en commun : Dieu a créé le monde et tout ce qui s'y trouve. Dieu a fixé dans sa parole révélée les règles de vie des croyants, notamment en ce qui concerne la sollicitude envers les pauvres. On ne doit pas adorer d'autres dieux, ni l'argent, ni le pouvoir, ni soi-même. À la fin des temps, Dieu jugera tous les hommes. Celui (ou celle) qui aura accompli les commandements divins ira au paradis.
55 Le Coran Les révélations reçues par le prophète Mohammed jusqu'à sa mort en 632 constituent le Livre saint de l'islam, le Coran. Mohammed a reçu les révélations en fragments durant 22 ans (de 610 à 632). Le Coran (Qu’ran en arabe qui découle du syriaque qeryana), le livre sacré de l’islam est divisé schématiquement en deux parties (deux dimensions) : La partie mecquoise, qui est plus spirituelle et axée sur l’au-delà, le salut de l’homme et la délivrance du péché, et la partie médinoise, qui représente la portion plus politique et conquérante de la vie du prophète. Les mythiques mettent l’accent sur la dimension spirituelle, tandis que les combatifs mettent davantage de l’avant la dimension politique et militaire.
66 Compilation du Coran Chaque révélation est apparue pour trancher un problème concret et y apporter une solution. C’est deux ans après la mort de Mohammed que le calife Omar proposa au calife Abou Bakr de procéder à une recension du coran pour ne rien perdre du contenu de la révélation, car auparavant la révélation était psalmodiée et répétée à l’envi. Comme le papier n’existait alors pas, ils ont récupéré les textes et écrits sur des pierres, des morceaux de parchemin et de cuir tanné, des tablettes de bois, des omoplates de chameaux, des morceaux de poteries brisées, etc.
77 Compilation du Coran À partir de ces recensions, a été constitué un protocoran, un assemblage à l’origine du coran actuel. Le calife Othman établit dès 650 le texte définitif du coran qui fait autorité. Pour ne garder que la version officielle, le calife Othman a fait brûler toutes les copies des autres corans. La version actuelle est considérée comme une version othmanienne. Le Coran a été retravaillé et épuré sur une période de près de deux cents ans. Le Coran est divisé en 114 sourates comprenant elles-mêmes jusqu’à 286 versets, soit plus de 6200 versets (6219 âya). Les sourates, de longueur inégale, sont arrangées dans le corpus de manière décroissante, à l'exception de la première sourate appelée Al Fâtiha.
88 Le Coran Pour près d’un milliard et demi de fidèles musulmans dans le monde, le Coran est le livre qui donne un sens à leur existence. Il est avec la bible, l’un des chefs d’œuvre spirituels dans le monde et un des livres fondateurs de l’humanité. Les musulmans croient que le Coran est la parole de Dieu dictée au prophète Mohammed alors que les juifs et les chrétiens considèrent leurs saintes Écritures comme des œuvres d’hommes inspirés par Dieu.
99 Le Coran Le Coran parle expressément des Feuilles d’Abraham, des Feuilles de Moïse (ou la Thora), du Psautier apporté à David, et enfin de l’Évangile apporté à Jésus-Christ. En ce qui concerne les livres israélites, le Coran ne se réfère qu’au Pentateuque de Moïse (Feuilles de Moïse, Thora) les autres livres de l’Ancien Testament ne possèdent pour le Coran qu’une valeur théorique. Le Coran a produit et continue de produire une civilisation, de la culture, de la morale, de la philosophie, des théories politiques, des modèles de société et une façon de concevoir le monde.
10 10 Le Coran
11 11 Le Coran
12 12 La chahada
13 13 Le Coran et la Charia Le Coran contient des commandements et des prohibitions (près de 200 versets) Des dispositions et règles juridiques du Coran régissent les relations entre musulmans au sein de la société Le verset juridique qui relève de la dévotion ou la piété traite de la prière, de l’aumône, du jeûne, du pèlerinage, des interdits alimentaires. Les versets qui touchent aux transactions sociales (mouamalat) abordent le statut de la femme, le mariage, le divorce, l’héritage, les relations avec les non-musulmans, les délits et les peines à infliger.
14 14 Les thèmes récurrents dans les sourates du Coran Les passages contre les adversaires païens de la Mecque et plus tard contre les « hypocrites » de Médine. Les signes qui attestent, par exemple, de la puissance de Dieu qui ressuscite les morts. Les révélations faites à Mohammed, y compris son appel. Les signes qui annoncent la fin du monde et le Jugement dernier. Les admonestations aux incroyants. Les éléments qui servent à établir la vérité du message et de son messager.
15 15 Les hadiths Un hadith (en arabe) est une communication orale du prophète de l'islam Mohammed et, par extension, un recueil qui comprend l'ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de Mohammed et de ses compagnons, précédé chacune d'une chaîne de transmetteurs remontant jusqu'à Mohammed. Considérées comme des principes de gouvernance personnelle et collective pour les musulmans, on les désigne généralement sous le nom de « tradition du Prophète ». Les hadiths auraient été rapportés par près de 50 000 compagnons. Avec les préceptes du Coran, les hadiths forment la sunna d'où le nom d'islam sunnite pour le courant orthodoxe. Les hadiths ont été rapportés dans divers recueils par des musulmans fidèles, mais toujours au minimum deux siècles après la mort de Mohammed. Ces différents recueils alimentent l'opposition entre chiites et sunnites. Il existe à ce jour environ 100 000 hadiths reconnus comme « authentiques ».
16 16 Schisme dans l’Islam Dieu est un, mais l'islam est pluriel. L'umma, la communauté forte de 1,5 milliard de croyants, se répartit en trois grands ensembles : Les sunnites, majoritaires à au moins 85 %, Les chiites (10 à 15 %), et Les kharijites, quasi disparus, hormis dans le sud algérien (mozabites) et à Oman (ibadites). Trois familles qui se subdivisent elles-mêmes en une multitude d'écoles juridiques, branches ou confréries. Chacune se réclamant de la "vraie" foi.
17 17 Scission en deux grandes branches C’est l’interprétation du coran qui est à l’origine du schisme entre les musulmans et aussi la succession de Mohammed. Abou Baker (le beau-père de Mohammed) pour les Sunnites et Ali (le gendre de Mohammed) pour les Chiites. Après la disparition de Mohammed, un certain nombre de dissensions internes concernant la lignée de succession et l’interprétation des textes aboutirent à la division des musulmans. L'islam se décomposera principalement en deux grandes branches qui regroupent, d'une part, les sunnites et d’autre part les chiites.
18 18 Les chiites Les Chiites pensent que la direction religieuse et politique de la communauté musulmane devrait aller à Ali, le gendre du prophète, l’époux de sa fille Fatima, au nom des liens du sang. Le mot chiite vient du mot chia qui signifie « le parti de ». Les Chiites sont majoritaires en Iran, en Irak, en Azerbaïdjan et au Bahreïn. Les Sunnites accusent les Chiites d’avoir du Coran une version fallacieuse.
19 19 La fracture entre musulmans La première fracture remonte donc à la mort du Prophète, en 632. Fondateur du dernier monothéisme, Mohammed a laissé un message, mais pas de testament ni d'enfant mâle. Qui doit lui succéder à la tête de l'umma ? L'un de ses compagnons, choisi par le Conseil des Anciens, ou quelqu'un de son sang; une figure consensuelle, ou Ali, son gendre et cousin, le premier converti à l'islam ? Le choix se porte sur Abou Bakr, ami intime et beau-père du Prophète, membre des Quraysh, un grand clan mecquois au nom du retour aux traditions tribales. Ali s'incline.
20 20 La bataille du chameau Ali finit par être élu à la tête des croyants en 656, à la suite d'Othman, le troisième calife, assassiné par des musulmans après un règne entaché de népotisme. À peine désigné, Ali se retrouve confronté à une révolte conduite par d'autres compagnons et, surtout, par Aïcha, son ennemie jurée, la troisième épouse du Prophète. Selon certains, elle serait responsable du schisme entre les musulmans en raison de son opposition à Ali. Une rébellion est écrasée lors de la bataille du Chameau, nommée ainsi, car c'est sur cet animal que la veuve assiste à l'empoignade. Elle sera épargnée et vivra jusqu’à 78 ans.
21 21 Le martyr de Hussein Nouvel affrontement en 657, cette fois à Siffin, contre l'armée de Mu'awiya, le neveu d’Othman, le puissant gouverneur de Damas. Après des mois de combats, Ali accepte de négocier. Un compromis rejeté par une partie de ses troupes. Les mutins seront appelés plus tard les kharijites, "ceux qui sortent". Ali est tué par l'un d'eux en 661 et enterré à Nadjaf, en Irak. Mu'awiya en profite pour prendre le pouvoir. Il donne naissance à la première dynastie de l'islam : les Omeyyades. Comme héritier, Mu'awiya impose son fils, Yazid Ier. Voilà le jeune homme calife au décès de son père, en 680, sans avoir sollicité un quelconque suffrage. Circonstance aggravante : de l'avis de tous, c'est un débauché. Hussein, le deuxième fils d'Ali, refuse de lui prêter allégeance. Il quitte La Mecque pour l'Irak, avec quelques dizaines de parents et de partisans. L'armée de Yazid l'assiège à Karbala et donne l'assaut à soixante contre un. Un massacre. Hussein est décapité ; son corps, abandonné, sans sépulture. Sa sœur, Zaynab, accompagne sa tête, emportée comme trophée à Damas. Hussein devient un symbole de résistance, un modèle pour tous ceux qui, au cours des siècles, se soulèveront contre un pouvoir oppresseur.
22 22 Hussein, le petit-fils du prophète Mohammed Pour les chiites, le martyre de Hussein, deuxième fils d'Ali, décapité à Karbala en 680, est comparable à la crucifixion de Jésus chez les catholiques. Le martyre d'Hussein devint le mythe fondateur des chiites qui le célèbrent chaque année au cours de la fête de l'Achoura. Ce dixième jour du mois de Mouharram, ils répètent sa geste rédemptrice, en se flagellant au son des tambours. Le sacrifice de Hussein incitera ses successeurs – ou du moins une partie d'entre eux – à adopter une attitude quiétiste, de non- engagement en politique, l'avènement d'une cité idéale étant renvoyé à la fin des temps.
23 23 Chiites et Sunnites Le divorce avec l'autorité califale est consommé. Désormais, les Chiites ne reconnaissent la légitimité que de l'imam qui descend du Prophète et dont Ali est le premier à porter le titre sacré. Le summum de la sainteté. Un intermédiaire entre Allah et les hommes, doué de capacités surnaturelles, le seul capable de saisir et d'interpréter la révélation. Sans lui, le Coran reste muet. Car le monde comprend deux niveaux, le manifeste et le caché, l'exotérique et l'ésotérique. Donc deux sortes de croyants : les initiés et les autres. Une hérésie aux yeux des Sunnites pour qui tous les croyants sont à même d'accéder au message divin. Il leur suffit de se référer au Livre saint, le Coran, et aux hadiths, paroles, actes, sentences, généralement attribués au Prophète, qui déterminent la sunna, la "règle de conduite". Les Sunnites louent les quatre premiers califes, surnommés les "Bien Dirigés", mais refusent de les considérer comme infaillibles et ne reconnaissent pas davantage de qualité particulière à Ali, ni, encore moins, à sa descendance.
24 24 Le droit, côté chiite Voici trois domaines (en dehors des rites et du rôle des imams) où le droit chiite diffère du droit sunnite : Les frères d’un père décédé n’ont aucune part d’héritage Les droits de la femme sont mieux protégés en ce qui concerne le mariage et le divorce Le mariage temporaire (mariage de plaisir) est autorisé (en vertu de la sourate IV, 24). Le mariage est contracté pour une durée déterminée convenue entre les époux. Le contrat doit spécifier combien de temps durera le mariage (de quelques heures jusqu’à 99 ans) et ce qu’en sera le paiement. La femme n’hérite pas de son mari et il n’est pas obligé de subvenir à ses besoins.
25 25 Mariage temporaire Ce type de mariage n'a pas besoin d'être officialisé : il suffit d'un accord oral, qui peut être privé, et par lequel l'homme et la femme se donnent en mariage l'un à l'autre. Le mariage peut être tout de suite consommé. Comme dans le mariage permanent, une dot est généralement donnée par le mari à sa femme, mais elle peut être symbolique. Ainsi il est possible de se marier de manière temporaire sans jamais présenter son conjoint à sa famille ou ses amis. Le mariage s'achève tout seul, sans annulation, divorce, ou décès, au bout de la durée convenue entre l'homme et la femme. S'ils désirent rester ensemble à la fin de cette période, il leur suffit de renouveler le contrat, pour une autre durée limitée.
26 26 Les Sunnites Les Sunnites préconisent la succession d’Abou Bakr, son beau- père, le père de son épouse préférée Aicha. Les sunnites constituent 85 à 90 % des musulmans du monde. Ce mot vient du mot sunna qui signifie la tradition, c'est-à-dire les pratiques adoptées par Mohammed et les premiers musulmans (Arabie saoudite, Turquie, Qatar, etc.).
27 27 Les cinq piliers de l’Islam La chahada : la foi en un dieu unique et en Mohammed, son prophète. Cette profession de foi constitue le premier et le plus important des cinq piliers de l’Islam. Elle déclare : « Je témoigne qu’il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu et je témoigne que Mohammed est le messager de Dieu. » Pour devenir musulman, il suffit de prononcer cette affirmation en ayant l’intention de se convertir à l’islam. Le père la chuchote à l’oreille de son nouveau-né et elle est récitée lors de la procession funéraire. La chahada forme la base de l’appel à la prière.
28 28 La salat : deuxième pilier La salat : la prière 5 fois par jour. Elle constitue l’acte d’adoration le plus important dans l’islam. Les paroles de la prière rituelle s’effectuent selon un ordre prescrit et sont accompagnées de positions du corps bien précises. C’est un moyen par lequel un musulman intériorise et approfondit sa foi. Dans un pays musulman, l’appel à la prière (le muezzin) donne le signal cinq fois par jour : Prière du début de la journée, avant l’aube Prière de midi Prière du milieu de l’après-midi Prière du soir, entre une heure après le coucher du soleil et minuit.
29 29 La salat : deuxième pilier Il n’y a pas d’endroit précis pour faire la salat. Dans une mosquée ou chez soi, on enlève ses chaussures et on déroule son tapis de prière. Toutefois, il faut toujours se tourner vers la Mecque, qui est le centre religieux du monde musulman, situé dans l’actuelle Arabie Saoudite. La direction de la Mecque s’appelle la Qibla. Avant chaque prière, il faut procéder aux ablutions telles que prescrites. Une ablution est une purification rituelle de certaines parties du corps avant la prière : les mains, le visage, les pieds et les parties intimes. L'eau est un symbole de purification. Sourate LXII, versets 9-10 : « Ô vous qui croyez, quand l’appel à la prière est proclamé le jour de l’assemblée, empressez-vous de revenir vers Dieu, et cessez vos affaires. »
30 30 La zakat : troisième pilier Dans le Coran et les hadiths, de nombreux passages exaltent les actes charitables. La zakat est une aumône obligatoire à faire en tant que musulman, qui permet de rééquilibrer le partage des biens entre les pauvres et les riches. Cette forme de don est institutionnalisée sous la forme d’un impôt obligatoire que tout musulman doit verser annuellement. La zakat peut être versée à la mosquée du quartier ou à divers organismes islamiques habilités à recevoir et à redistribuer l’argent récolté. La zakat est employée pour aider les pauvres et les malades, pour diffuser la foi musulmane, soulager les dettes, soutenir des mosquées et subventionner des centres d’hébergement, etc.
31 31 Le swam : le quatrième pilier Le swam est le jeûne obligatoire durant le mois du Ramadan (neuvième mois du calendrier musulman). Ce mois correspond au temps de la révélation du Coran au prophète Mohammed, précisément pendant la nuit du destin, ou laylat al qadr. Sourate II, versets 183-184 : « Ô croyants ! On vous a prescrit le jeûne`, comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété, pendant des jours comptés. » Pendant le mois de ramadan, les musulmans jeûnent de l’aube au crépuscule. Le jeûne, c’est : Ne pas manger, ne pas boire, ne pas avoir de relations sexuelles, et ne pas fumer. Certaines personnes sont dispensées du jeûne en fonction de l’âge (les enfants avant la puberté) ou en raison de leur état de santé physique ou mentale.
32 32 Le hajj : le cinquième pilier Tout musulman en état de le faire doit effectuer le pèlerinage (le Hajj) à la Mecque au moins une fois dans sa vie, s’il en a les moyens financiers. Le pèlerinage dure du huitième au douzième jour du douzième et dernier mois de l’année musulmane. Tous les ans, plus de deux millions de personnes font le hajj. Sourate XXII, versets 27-29 : « Proclamez le pèlerinage parmi les hommes : ils viendront à vous à pied et sur toutes sortes de montures, fatigués par un long voyage après avoir traversé de hautes montagnes et des ravins profonds… Laissez-les alors accomplir les rites prescrits, remplir les vœux et faire le tour de la maison antique (la kaaba). » Pour les musulmans, la Kaaba est la « Maison de Dieu ». Tout musulman doit s’y rendre pour effectuer le pèlerinage.
33 33 La Kaaba La kaaba (le cube) est un édifice cubique au centre de la Grande Mosquée de la Mecque. Le sanctuaire de la Kaaba situé à la Mecque contenait l’effigie de 360 dieux. Ce sanctuaire, qui date d’avant l’avènement de l’islam, représente le Lieu Saint par excellence des musulmans et la direction de la prière (qibla). Mohammed ordonna la destruction des idoles et des icônes qui se trouvaient à l’intérieur. La symbolique de la Kaaba vide signifie qu'il ne peut y avoir d'objet d'adoration pour le croyant. Elle symbolise l'unité des musulmans qui adorent un Dieu unique, et représente le lieu vers lequel se dirige la prière. C'est avant tout vers elle que les musulmans se tournent pour faire leurs prières quotidiennes. C'est autour de la Kaaba que les pèlerins effectuent les sept tours du tawaf, également appelé la circumambulation.
34 34 La kaaba (La Mecque)
35 35 Quelques statistiques sur le hajj D’un point de vue purement logistique, le hadj apparaît comme l’un des événements annuels les plus stupéfiants. En 2002, 2 371 468 pèlerins (dont 45 % de femmes) ont fait le hajj, contre 294 000 pèlerins en 1965. Leur arrivée s'est effectuée en 6226 vols à destination de l'aéroport de Djeddah, où les pèlerins ont embarqué dans l'un des 15000 autobus affrétés. Le prix versé pour l'obtention du visa pour le hajj est de 205 euros et inclut les guides, le logement sous la tente, les transports sur place et l'eau de Zemzem. Il y a eu 43 200 tentes à Mina, abritant en moyenne 40 pèlerins chacune. Les tentes sont dotées de toutes les commodités élémentaires, y compris l'électricité, des salles de bains et un système de climatisation par évaporation. Plus de deux mille guides, 26 500 forces de maintien de l'ordre, 14 000 collecteurs d'ordures et 3300 coiffeurs (pour le rasage au moment de la déconsécration) sont au service des pèlerins. Plus d'un million de chèvres et de moutons (dont chacun coûte 100 euros) ont été sacrifiés.
36 36 Tombeau du Prophète Après le hajj, la plupart des pèlerins font la visite (al-ziyara) au tombeau du Prophète à Médine, où la tradition mentionne des endroits à visiter et des prières à réciter. Les musulmans les plus intégristes, tels les wahhabites, qui régissent la pratique musulmane en Arabie Saoudite, découragent tout ce qui peut contribuer au culte d'un être humain, y compris les visites sur les tombes des saints, et même sur la tombe de Mohammed. S'ils peuvent interdire les visites sur les tombes des saints musulmans, les wahhabites ne peuvent pas interdire les visites au tombeau de Mohammed. Comme La Mecque, Médine, deuxième ville sainte de l'islam, où se trouve également la deuxième mosquée sainte (Masjid an-Nabi ou al- masjid al-charif), est considérée comme un périmètre sacré ouvert uniquement aux musulmans. En accord avec la tradition disant que les prophètes sont enterrés là où ils meurent, Mohammed a été enterré dans la chambre de son épouse préférée, Aïcha, dans les bras de laquelle il est mort. Les trois premiers successeurs de Mohammed, Abou Bakr, Omar et Othman, y sont également enterrés.
37 37 Concentration des lieux saints des trois grands monothéismes Les trois religions du Livre ont leurs berceaux et leurs villes saintes au Moyen-Orient : La Mecque et Médine constituent les deux principaux lieux saints pour les musulmans des deux courants. Jérusalem contient les lieux les plus sacrés pour les Juifs (le mur des Lamentations s'y trouve), les chrétiens (l'église du Saint-Sépulcre), mais également pour les musulmans. En effet, la mosquée al-Aqsa a été construite au VIIe siècle à Jérusalem. Elle fait partie, avec le Dôme du Rocher, d'un ensemble de bâtiments religieux construits sur l'esplanade des Mosquées (Haram al-Sharif) qui est le troisième lieu saint de l'islam. Il s'agit de la plus grande mosquée de Jérusalem, où 5 000 fidèles peuvent prier, le site dans sa totalité pouvant accueillir plusieurs centaines de milliers de personnes. Kerbala, Nadjaf et Coufa (Irak) sont des lieux saints spécifiquement chiites.
38 38 Mosquée Al-Aqsa
39 39 Mosquée Al-Aqsa
40 40 Le Dôme du Rocher
41 41 Le Dôme du Rocher (Jérusalem)
42 42 Le Dôme du Rocher ou la coupole du Rocher Le Dôme du Rocher est un sanctuaire érigé sur ordre du calife Abd al-Malik ben Marwan à Jérusalem-Est, sur le « Haram al- Charif », troisième lieu saint musulman après La Mecque et Médine, où s'élève également la mosquée al-Aqsa. Le Dôme du Rocher abrite le « Rocher de la fondation », endroit où, selon la tradition musulmane, Mohammed serait arrivé depuis La Mecque, lors de l'Isra, ou voyage nocturne et d'où il serait monté au paradis, lors du Miraj, en chevauchant sa monture Bouraq. La tradition biblique y situe également le mont Moriah, nom donné au massif montagneux sur lequel Abraham monta avec son fils afin de l'offrir à Dieu en sacrifice, puis sur lequel ensuite Salomon bâtit l'ancien Temple de Jérusalem. Achevé en l'an 691 ou dans la seconde partie de l'année 6927 (an 72 de l'hégire), il ne possède pas de minaret. On retrouve les influences byzantine et perse sassanides qui sont les deux grandes sources d'inspiration de l'art islamique.
43 43 Architecture maure
44 44 La circoncision Khitan (circoncision masculine). Pratique incontestée des musulmans instaurée avant eux chez les juifs. Généralement, on circoncit l’enfant avant l’âge de la puberté. La circoncision n’est pas explicitement évoquée dans le Coran, mais la Sunna (la règle de conduite) du Prophète retient plusieurs hadiths qui vont dans ce sens : « Celui qui devient musulman qu’il soit circoncis. » Selon un autre hadith, Abraham se serait circoncis lui-même à l’âge de quatre-vingts ans.
45 45 Halal ou Haram Dans l'Islam, le mot ḥalāl (arabe : « permis », « licite ») désigne tout ce qui n'est pas interdit par la charia, la loi islamique. Ceci ne concerne pas seulement la nourriture comme on le croit trop souvent, mais également les habitudes de vie, la « morale musulmane » (selon le Coran et la Sunna). Généralement, dans l'Islam, toute action est considérée comme permise à moins qu'elle ne soit interdite par les Écritures islamiques. Dans ce dernier cas, elle est dite harām.
46 46 La nourriture « halal » Le terme halal désigne le plus souvent les aliments — principalement d'origine animale — et les boissons autorisés dans le cadre de la charia. Les critères utilisés précisent à la fois quels sont les aliments autorisés et la manière dont ils doivent être préparés. L'exemple le plus connu de nourriture non-halal (ou interdite) est la viande de porc. Bien que celle-ci soit la seule viande qui ne puisse être consommée par les musulmans, quelle que soit leur obédience, d'autres types de viande peuvent également être interdite. Les critères utilisés pour déterminer quelles sont ces dernières incluent notamment la provenance de l'animal, la cause de sa mort et la manière dont il a été traité : Sourate V, verset 3 : « Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui de Dieu, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée - sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte, - et celle qu'on a immolée sur les pierres dressées, ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèches. Tout cela est perversité. Aujourd'hui, les mécréants désespèrent de votre religion : ne les craignez donc pas et craignez-Moi. »
47 47 La méthode d’abattage rituel La méthode prescrite par la loi islamique concernant l'abattage de tous les animaux à l'exception des animaux marins. Il doit être réalisé par un musulman en invoquant le nom d'Allah, en disant: « Bismillah Allahou Akbar » (Au nom de Dieu le plus grand). Cette méthode consiste à effectuer une profonde et rapide incision à la pointe du cou, tranchant dans le même temps l'œsophage, la trachée, la carotide et la jugulaire afin de faire jaillir le sang, car ce dernier n'est pas halal. La moelle épinière est épargnée afin que les dernières convulsions améliorent encore le drainage et la tête de l'animal est traditionnellement orientée vers la qibla, c'est-à-dire La Mecque. Dans cette logique, la viande casher est halal puisque chez les juifs l'animal est abattu dans les mêmes conditions. Pour avoir le droit de consommer une viande casher, il suffit simplement de prononcer l’expression « Bismillah Allahou Akbar » (Au nom de Dieu le plus grand) pour compléter les exigences du halal. Dans ce cas, il n'est pas nécessaire que l’animal soit abattu par un musulman.
48 48 Qu’est-ce que le djihad ? Le djihad est un concept important dans l’Islam. Deux niveaux d’interprétation du djihad sont tirés de la vie du prophète. Le petit djihad qui réfère à la guerre sainte que les musulmans doivent mener contre leurs ennemis. Cette première interprétation se divise en deux dimensions : la guerre offensive et la guerre défensive. De ce petit djihad, l’Islam appelle ensuite au grand djihad : se consacrer à la prière, à la piété, aux vertus, combattre ses faiblesses.
49 49 La guerre et la violence Dans le Coran, nous avons deux messages : Un message spirituel, livre de paix et de tolérance, et Un message législatif et militaire, livre guerrier et d'intolérance. Le Prophète de cette époque a une dimension quasi biblique et prêche des valeurs de tolérance et de générosité. Quelques versets du Coran témoignent de cette vision : « Nulle contrainte en religion… » (Sourate 2 : 256) « Tu n’as pas pour mission d’exercer sur eux (les non- musulmans) une contrainte… » (Sourate 50 : 45)
50 50 Versets belliqueux L’année 622 marque un tournant décisif dans la vie de Mahomet. Le Prophète s’affirma dès lors comme une figure politique puissante doublée d’un chef militaire redoutable. Les révélations qu’il dictera dorénavant seront plus offensives : Sourate 9, verset 5 : « Tuez ces faiseurs de Dieu, où que vous les trouviez; et capturez-les, assiégez-les et tenez-vous tapis pour eux dans tout guet-apens. Si ensuite ils se repentent et établissent l’office et acquittent l’impôt, alors relâchez leur sentier. » Sourate 9, verset 29 : « Combattez ceux qui ne croient ni en Dieu ni au Jour dernier… »
51 51 La lapidation existe-t-elle dans l’islam ? La « lapidation » n’est pas une peine qui figure dans le Coran. Elle n’est pas évoquée, elle n’y existe pas. Le péché de « fornication (zina, en arabe) », lui, est effectivement mentionné dans sept versets coraniques et la sentence est cent coups de fouet. Sourate 24, verset 2 : « La fornicatrice et le fornicateur, fouettez- les chacun de cent coups de lanière. Et que nulle douceur ne vous prenne à leur égard, en religion de Dieu, - si vous demeurez croyants en Dieu et au Jour dernier. Et qu'un groupe de croyants assiste à la punition des deux. »
52 52 Arabes et musulmans En réalité, les Arabes ne représentent que 20 % de l'ensemble des musulmans du monde entier. Il n'en reste pas moins vrai que plus de 90 % des Arabes sont musulmans. Le Moyen-Orient compte 200 millions de musulmans tandis que les deux plus grands pays musulmans du Moyen-Orient - la Turquie et l'Iran - ne sont pas des pays arabes. Par comparaison, l'Asie du Sud compte plus de 350 millions de musulmans.
53 53 Les Arabes et l’Islam La langue arabe est, bien sûr, la langue de l'islam, et la culture arabe marque tous les pays musulmans d'une empreinte indélébile, même si la majorité des musulmans ne parlent pas arabe. Tous les Arabes ne sont pas musulmans et tous les musulmans ne sont pas arabes (c'est-à-dire la population originaire du Moyen-Orient qui est progressivement devenue la population dominante dans les pays qui vont du Moyen-Orient au nord de l'Afrique, de l'Irak au Maroc).
54 54 Les Arabes Les Arabes sont des individus anthropologiquement différents les uns des autres, mais qui s’identifient par des liens linguistiques ou culturels. Ils sont répartis sur une vaste zone qui s’étend d’Oman à la Mauritanie. Cela comprend les descendants d'habitants de la péninsule arabique qui ont migré au nord et à l'ouest et qui parlent des variantes de l'arabe, une langue sémitique.
55 55 Les Arabes Aujourd’hui, les Arabes sont principalement présents au Maghreb, au Proche-Orient et répartis dans le monde au gré des migrations. Beaucoup d’Arabes sont chrétiens. Les chrétiens arabes représentent une minorité importante au Liban et en Égypte, surtout à Alexandrie, et même dans une proportion moindre en Irak et en Syrie. Jusque vers la fin du milieu du XXe siècle, les chrétiens arabes constituaient une minorité influente dans la population de Palestine, même si aujourd'hui beaucoup ont émigré vers les États-Unis, l'Europe ou d'autres régions du monde.
56 56 Les Musulmans Le 1/5eme de la population mondiale est musulmane, soit plus d’un milliard et demi de personnes. Les Musulmans sont répartis sur tous les continents. Les musulmans se distinguent les uns des autres par l’origine géographique, la langue, la culture, la pratique religieuse... ou l’absence de pratique. Les huit plus grands pays musulmans par la population : L’Indonésie, le Bangladesh, l’Inde, le Pakistan, la Turquie, l’Iran, l’Égypte et le Nigeria L’Indonésie est le plus grand pays arabe avec plus de 250 millions d’habitants.
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