CONCOURS SESSION 7 JUIN 2014 BACHELOR COMMUNICATION ET MEDIAS
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CONCOURS SESSION 7 JUIN 2014 BACHELOR COMMUNICATION ET MEDIAS EPREUVE D’ANALYSE, DE REFLEXION ET DE SYNTHESE ******************************************************************************************** SUJET : « Média, communication et transparence : idéal ou réalité ? » INSTRUCTIONS : Le candidat est invité à apporter une réponse personnelle à la question en s’appuyant sur tout ou partie des sources du dossier joint. Format : 4 à 6 pages manuscrites. COEFFICIENT : 6 DUREE : 4 heures
SOURCES UTILISEES Liste des sources par ordre de présentation : • ARPIN Stéphane, La transparence en politique tient de l’opération de communication, l’express.fr, 24/02/2012 • FAVATIER Jean-Baptiste, La communication d’entreprise : Azincourt ou la transparence ? Magazine de la communication de crise et sensible, 2009 • DUBOS Corine, Trois tendances pour repenser la communication corporate, latribune.fr, 23/04/2014 • AACC, La transparence, une réponse à la défiance ? Livre blanc AACC customer marketing, 2012 • MERCIER Arnaud, Médias d’information et transparence : de l’idéal aux sombres réalités, MEI n°22, 2005 Concours SciencesCom 2014 – Épreuve d’analyse - Bachelor – Session 7 juin 2014 2/30
ARPIN Stéphane, La transparence en politique tient de l’opération de communication, l’express.fr, 24/02/2012 Concours SciencesCom 2014 – Épreuve d’analyse - Bachelor – Session 7 juin 2014 3/30
"La transparence en politique tient de l'opération de communication" Vie privée, patrimoine... Les candidats à la présidentielle doivent-ils tout dire? L'actualité offre nombre d'exemples de la quête de la transparence en politique. Le sociologue Stéphane Arpin décrypte une stratégie qui permet de masquer ce qui doit rester secret. De l'affaire Bettencourt au feuilleton DSK, l'actualité nous a offert ces dernières années nombre d'événements symboliques de la quête de la "transparence". La campagne présidentielle, pendant laquelle les médias interrogent les candidats sur leurs patrimoines et leurs revenus mensuels est encore plus révélatrice. Historiquement, l'obsession pour la transparence est née avec la démocratie parlementaire, dans laquelle le peuple ne voulait plus du secret inhérent au monde ancien régi par la tradition. Cette quête est alimentée par les fantasmes entretenus autour de l'élite sur le thème du "tous pourris!": leur rapport avec l'argent, les complots et conflits d'intérêts qui les entourent... On construit une réalité simulée qui masque le reste. Cette curiosité pour la vie de l'élite apparaît en filigrane dès le XIXè, et s'amplifie tout au long du XXè pour arriver à cette "société de la transparence" dans laquelle nous vivons aujourd'hui. Il y a encore trente ans, le terme de transparence n'existait pas dans le débat public! C'est un néologisme qui est apparu il y a une quinzaine d'année, pour pouvoir nommer cette quête contre le secret. Pour la servir, la démocratie parlementaire a crée tout un tas de dispositifs et d'instances critiques dirigées contre l'opacité: le journalisme d'investigation, les sciences sociales, mais aussi toutes les commissions d'enquêtes et autres cabinets d'audit qui mesurent, décryptent, et tentent de dévoiler ce qui est caché. Il ne faut pas oublier que la volonté de transparence obéit le plus souvent à des intérêts bien précis. On peut penser, par exemple, aux très nombreuses violations du secret de l'instruction par des proches de l'enquête ayant intérêt à ce que certaines informations "sortent". Pour l'élite ciblée, c'est un calcul stratégique de feindre la transparence. Se mettre en scène, accepter une certaine "pipolisation", mélanger sans cesse vie privée et vie publique... Tout ceci tient de l'opération de communication, dans laquelle on construit une réalité simulée qui masque le reste. Comme un prestidigitateur, l'homme politique agite une main pour détourner le regard du spectateur, pendant que l'autre main agit à sa guise. L'ultra-médiatisation contemporaine, en associant pêle-mêle ce qui relève du politique et ce qui relève de l'insignifiant, dévitalise donc la substance des événements. D'où le redoutable paradoxe auquel nous sommes confrontés: faire oeuvre de "transparence" permet alors, dans le même temps, de mieux dissimuler ce qui est essentiel. Jusqu'où ira-t-on dans la quête de la transparence? C'est une autre question... Par Stéphane Arpin publié le 24/02/2012 à 12:02 mis à jour à 12:36 Concours SciencesCom 2014 – Épreuve d’analyse - Bachelor – Session 7 juin 2014 4/30
FAVATIER Jean-Baptiste, La communication d’entreprise : Azincourt ou la transparence ? Magazine de la communication de crise et sensible, 2009 Concours SciencesCom 2014 – Épreuve d’analyse - Bachelor – Session 7 juin 2014 5/30
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DUBOS Corine, Trois tendances pour repenser la communication corporate, latribune.fr, 23/04/2014 Concours SciencesCom 2014 – Épreuve d’analyse - Bachelor – Session 7 juin 2014 13/30
Trois tendances pour repenser la communication "corporate"' OPINIONS Corinne Dubos | 23/04/2014, 11:05 - 1278 mots La communication "corporate" se réinvente depuis quelques temps déjà… plus ou moins contrainte par un environnement mouvant et exigeant (RSE, nouveaux medias…). Pour autant, elle « crève » encore de ces mots « concept », qui proposent un idéal intenable. Trois tendances se dessinent pour sortir par le haut d'une situation difficile. par Corinne Dubos, directrice associée Vae Solis Corporate Il y avait la communication maîtrisée, cadrée, validée. Celle qui convenait, qui répondait aux règles de la bienséance. A tel point qu'au final, c'est une forme de mimétisme convenu de valeurs et messages qui a poussé la communication "corporate" à devenir la caricature ennuyeuse d'une réalité, en fait, beaucoup plus riche d'aspérités. Trois tendances pour sortir de cette situation. 1 Les convenances n'ont plus la cote Le « politiquement correct » est aujourd'hui bousculé… les organisations sont désormais fortement et diversement incarnées. Ce qui est plutôt bon signe, au sens de l'appropriation, car en suscitant de l'intérêt, l'engagement pour une marque ou une organisation n'en est que plus fort. Dans une quête permanente d'émergence, quoi de pire que l'indifférence ! Ainsi, clients, salariés, observateurs, chacun parle et porte en son nom une part de ce collectif. Du coup, le discours est de fait moins maîtrisé, moins léché, moins policé, plus vivant, plus personnalisé aussi. L'exemple récent des Editions Hatier voyant leur marque/ouvrage de référence, le Bescherelle, utilisé par un internaute @bescherelle se présente comme « Justicier de l'orthographe. Je suis là pour corriger vos fautes, bande de cons. Compte parodique non Concours SciencesCom 2014 – Épreuve d’analyse - Bachelor – Session 7 juin 2014 14/30
affilié au Bescherelle. contact [@] bescherelletamere.fr ». Vulgaire, drôle, juste et décalé, en quelques jours ses comptes Twitters, Facebook explosent. A l'image d'Hatier récemment, quand une marque se trouve « bousculée » par des appropriations décalées sur les réseaux sociaux, après une première réaction « old school », sorte de réflexe pavlovien d'appel immédiat à la protection juridique de ses attributs… elle se ravise, vite, mesurant le nouveau potentiel de connivence et tente de composer avec ces nouveaux usagers du web. Au lieu d'apparaitre en censeure, sur la défensive et conservatrice, la marque affiche une forme de modernité, d'ouverture, de partage d'un patrimoine culturel dont elle mesure ici une nouvelle forme de popularité. Parler vrai, donner de l'aspérité, valoriser le relief plutôt que de vouloir tout « lisser ». L'ennui guette, c'est le poison de la communication, comme de toute relation. Savoir aussi aller parfois contre la bien pensance « collective », assumer d'être soi, dans sa différence… cela donne des dirigeants dissonants, différents, qui ont du relief, qui cassent les codes. Tout sauf transparents, tout sauf lisses… mais audibles, vus, entendus. Cela fait aussi de plus en plus partie des codes d'une communication corporate renouvelée. 2 La transparence n'existe pas… Valeur suprême érigée en idéal de communication, la transparence n'est ni tenable ni souhaitable pour quelque individu ou organisation. Qui peut prétendre à la transparence ? Qui peut la tenir réellement ? Et qui la souhaite vraiment d'ailleurs pour lui-même ? Le politique comme les entreprises se vantent de règles renforcées de « transparence » depuis des mois, des années, quitte à devoir mentir, se contredire pour justifier ou occulter quelques omissions ou contournements. Certes, il ne s'agit là que d'une surenchère « verbale », mais qui au final pénalise la confiance. De fait, elle fonde la relation sur une illusion. A l'heure où la confiance entre les organisations et leurs publics est au plus bas, retrouver des bases d'une relation plus juste s'impose. La transparence telle qu'on la présente est nécessairement organisée… jamais tout à fait réelle ou naturelle. C'est l'illusion institutionnalisée de voir tout, ou vouloir tout savoir. Mais ce concept de transparence « flingue » les organisations. Parce qu'elle est une sur-promesse, de celles qui ne sont, par nature, pas tenables. Elle n'est même pas un idéal à viser. L'information, la communication qu'on tente de vouloir couvrir depuis quelques années des habits de « la transparence », ne sont évidemment pas compatibles avec la réalité du concept. Sans cynisme aucun. Simplement par justesse et respect du sens des mots. L'enjeu pour une organisation n'est ni d'être une maison de verre, ni d'être lisse ! La transparence est une absurdité dans la perspective tant recherchée et travaillée de l'émergence. Parce qu'au contraire, vouloir informer ou communiquer « honnêtement », de manière responsable, ne peut se concevoir dans la perspective de l'illusion. La communication, comme l'information, ce sont des contenus choisis, des partis pris éditoriaux assumés, des angles, des infos sélectionnées, travaillées, creusées… Concours SciencesCom 2014 – Épreuve d’analyse - Bachelor – Session 7 juin 2014 15/30
Assumer d'être dans une information choisie, c'est redonner sens à ce que l'on dit. C'est aussi une des conditions de restauration de la confiance d'une opinion toujours plus sceptique, critique à l'égard des dirigeants politiques ou économiques. Et si cultiver sa part de mystère, c'était là que résidait une part de la valeur des marques ? 3 Le message ne suf!t plus Le choc des photos, associé au poids des mots, cela ne date pas d'hier ! Mais l'image, son sens universel, sa puissance évocatrice immédiate, constitue une nouvelle charge émotionnelle qui vient enrichir l'arsenal de communication des organisations. L'image « déclasse », relègue chaque jour un peu plus les longs argumentaires de fond. L'explosion des réseaux, l'accélération du temps et des flux, donne un souffle nouveau à un vecteur autrefois cantonné au second plan et second rôle de l'information, celui de l'illustration d'un propos. Les fameux « éléments de langage » restent importants évidemment au sens de la structuration de la réponse d'une organisation à un sujet donné. Mais ils ne sont plus suffisants. Et les organisations doivent désormais y associer le « cliché » qui fait mouche ! Aujourd'hui, l'image fait le message. Barack enlaçant Michelle pour annoncer sa réélection, les cravates de travers de Hollande, la mode du «selfie » qui envahit tous les univers : des journalistes politiques français en visite officielle avec le Président s'immortalisant dans le bureau ovale, au Sauteur le plus haut du monde s'affichant avec la foule venue l'accueillir à l'aéroport… en passant par le monde du spectacle avec celui Ellen DeGeneres décrochant le record du retweet de son image aux Oscars : ces clichés circulent bien plus vite et plus efficacement que de longs discours. Si l'image est depuis toujours un vecteur médiatique évident, il le devient aussi pour les entreprises et organisations dans leur communication, qu'il faut alors savoir manier avec précision. L'erreur de la Ministre de la Justice brandissant ses rapports face aux journalistes en est un excellent contre exemple. Parce que ce qu'elle est immédiatement compréhensible par tous, l'image est un fabuleux vecteur, particulièrement adapté aux nouveaux codes et usages de la communication. Dans une concurrence effrénée à l'émergence, un rythme accéléré de communication, savoir condenser, illustrer en instantané, parvenir à marquer des esprits qui ne vous accordent que quelques secondes dans une « time line », c'est un défi de taille pour les organisations. Mais « l'arrêt sur image » doit, comme on condense un message en 140 caractères être d'autant pensé et « pesé », qu'il fige une pensée. Comme pour les mots, les choix des photos relève d'une vision stratégique et éditorialisée. Les entreprises doivent intégrer cette nouvelle donne et apprendre à s'exprimer en images. « Soyez vous-même. Tous les autres sont déjà pris », disait Oscar Wilde. Assumer sa part de mystère, oser être soi, différent, surprenant, et savoir jouer de l'émotion d'un cliché aussi bien que d'un clavier, voici trois conditions de l'émergence et de restauration d'une relation de confiance, d'un discours renouvelé, entre les organisations et leurs publics. Pour en finir avec la langue de bois, en communication corporate aussi, il y a encore du travail… Corinne Dubos Directrice associée - Vae Solis Corporate A VOIR2014 Concours SciencesCom SUR –LEÉpreuve WEB d’analyse - Bachelor – Session 7 juin 2014 16/30 L'actualité économique en vidéo : In"ation en hausse de 0,7% sur un an dans la zone euro
AACC, La transparence, une réponse à la défiance ? Livre blanc AACC customer marketing, 2012 Concours SciencesCom 2014 – Épreuve d’analyse - Bachelor – Session 7 juin 2014 17/30
Le livre blanc de l'AACC Customer Marketing 1/ LA TRANSPARENCE UNE RÉPONSE À LA DÉFIANCE? Un contrat de confiance. Au fil des décennies, les innovations, les promesses produits tenues ont participé à donner une certaine crédibilité aux marques. Le Big Bang numérique a changé la donne. En réduisant le monde à l’échelle d’un village, en raccourcissant le temps et en permettant à chacun de s'exprimer, le web a ouvert un espace conversationnel infini et spontané. Peuplé d’une multitude d’intervenants, alimenté de sujets divers, il a donné aux débats, infos, contre infos, une extraordinaire caisse de résonance. En témoigne l’affolement général des autorités après les “révé- lations” de WikiLeaks. L’heure du “vivons heureux, vivons caché” est définitivement révolue, le web impose à tous un nouveau devoir de transparence et installe le «capital confiance» sur la corde raide. Face à cette évolution digitale irrémédiable, immédiate et légitime, comment la transparence -phé- nomène de société mais aussi argument de marketing et de communication - peut-elle défendre son bien-fondé? Ses principes d’éthique et d’honnêteté ont-ils encore leur sens ou ne sont-ils qu’un prétexte non vérifié / vérifiable brandi par les marques? A l’heure où les notions de nouvelle gouver- nance deviennent une idéologie revisitée dans la société, la transparence est-elle un acte de gou- vernance? Le livre blanc de l'AACC Customer Marketing Est-elle un synonyme de vérité ou au contraire est-elle un instrument de manipulation pour les marques? Doit-elle devenir une force d’engagement politique? Qui manipule qui? Le consomma- teur qui attend des marques qu’elles respectent leur devoir de transparence ? Ou ces dernières qui sous couvert de transparence, verrouillent le moindre message et donnent à voir ce qu’elles ont envie de montrer? Enfin, le numérique, peut-il être le nouvel atout maître de la transparence pour répondre aux consommateurs comme aux prises de parole des marques de demain, forcément en pleine redéfi- nition… au point de s’ériger en contre-pouvoir ? Concours SciencesCom 2014 – Épreuve d’analyse - Bachelor – Session 7 juin 2014 18/30
Le livre blanc de l'AACC Customer Marketing Le livre blanc de l'AACC Customer Marketing rendre des comptes. Mais lesquels et comment? cocus, qui a enregistré en quelques semaines 2/ LA TRANSPARENCE : DÉFINITION Tout d’abord, on ne peut plus dire et faire n’importe plusieurs dizaines de milliers de dénonciations. quoi, ou se contenter d’être dans l'attente. Contrai- Par définition, la transparence est «la propriété qu’a un corps ou un milieu de laisser passer les gnante dans l’absolu, cette obligation est aussi une rayons lumineux ou de voir ce qui se trouve derrière». Par analogie ou métaphore, le mot est source de progrès. Une gymnastique dont employé pour qualifier une pratique sociale qui s’oppose à l’opacité. l’entraînement pourrait même rendre certains Mais quelle transparence alors? «addict»! Or, depuis quelques années, il est devenu une réponse au sentiment de défiance qui caractérise la S’imaginer un futur transparent, digital, traçable, société. Une société où le consommateur/citoyen s'attend à tout voir et à ce que tout lui soit Il y a donc une véritable attente de transparence. Et mondial et en temps réel relève t-il de la mission cette réponse pourrait être pour les marques le impossible? La «transparence» est-elle en défini- montré. Et partout. Exigence excessive? On parle même de «devoir de transparence». La transpa- moyen de recréer de la valeur. tive, l’utopie ultime ou l’idéologie de notre société rence finalement serait elle devenu un dû? postmoderne? D’où l’importance grandissante de la relation avec les consommateurs et de l’expérience client. Au Face à l' hyper connexion, la transparence est à la point de devenir la préoccupation majeure des fois un concept utile, nécessaire et dangereux. entreprises, qui sont désormais entrées dans l’ère de la démonstration, de la preuve, plus que dans Utile, car il permet de mettre à priori tout le monde Les paradoxes de la transparence? intérieure de l'anneau. Le bâtiment périphérique est l’affirmation ou du message clamé. d’accord. D’ailleurs qui peut combattre l’idée de divisé en cellules, dont chacune traverse toute l'épaisseur du bâtiment. Ces cellules ont deux transparence? - premier paradoxe: alors qu'il réclame la transpa- rence, jamais le consommateur n’a autant voulu fenêtres: l'une ouverte vers l'intérieur, (...) l'autre donnant sur l'extérieur permet à la lumière de traver- Nécessaire, car la transparence n’est pas toujours protéger ses données personnelles et sa personne. ser la cellule de part en part. Il suffit de placer un Nouvelles technologies: fausse celle que l’on croit. Les consommateurs ont leurs surveillant dans la tour centrale, et dans chaque impression de démocratie directe, car propres attentes. D’ailleurs doivent-ils être transpa- - deuxième paradoxe: en dépit de l'affirmation d'une cellule d'enfermer un fou, un malade ou un rents envers les marques? volonté de se protéger et de ne pas transmettre des source de manipulation et/ou de données personnelles, les consommateurs n'hési- condamné». déception? Dangereux, presque sulfureux, car il peut mener à tent pas, en acte, à le faire. C'est le «privacy para- un conflit idéologique entre la marque et le consom- dox». «Vivre dans la vérité, c’est abolir la barrière entre le mateur. Il est avant tout une posture qui serait le Transparence: une donnée dure qui privé et le public», Milan Kundera. garant d’une société vivant en bonne intelligence - troisième paradoxe: alors qu’ils croient tout savoir s’impose chez la marque autour du principe de l’information juste. Juste mais sur tout, grâce à Internet, les consommateurs En portant l’imaginaire d’une démocratie directe et pour qui ? affirment qu’on leur cache tout. d’un espace public accessible à tous, Internet est Face à ce consommateur/citoyen qui veut tout et son contraire, la transparence devient plus une apparu à la fois comme un révélateur et un accéléra- Un préliminaire qui pose un autre principe tout à fait - quatrième paradoxe: le consommateur n'est pas teur de ce besoin de transparence. Il donne de exigence qu'un choix, et une donnée «dure» qui essentiel: celui de l’absence de mensonge. La que consommateur. Il est aussi citoyen. Tout en nouveaux pouvoirs aux individus, comme celui de s’impose. transparence suffira-t-elle à guérir les consomma- recherchant à protéger sa propre intimité, il réclame s'informer, de fouiller, de comparer, de vérifier... (Cf teurs, les citoyens de leurs doutes? Parviendra-t- de plus en plus de protection et de vigilance de la les élections en Iran en 2010 et le «Printemps Dans notre monde hyper médiatique et global où elle à créer ou recréer de la réassurance? A fonder part des collectivités locales et autres instances Concours SciencesCom 2014 – Épreuve d’analyse - Bachelor – Session 7 juin 2014 l’information se diffuse à la vitesse grand V via Inter- Arabe», en 2011). Il permet également d’exercer un une société de confiance? Ou au contraire, nourrit- institutionnelles. Au nom de cette protection, les véritable contre-pouvoir en décuplant l’écho de la net, où les émetteurs, organisés ou non, sont elle la défiance? Est-on certain que c’est bien la caméras de surveillance fleurissent dans les villes et voix du consommateur et/ou du citoyen. Ce dernier légion, plus aucun pouvoir politique, démocratique vérité, et toute la vérité, qui est donnée à voir dans la surveillance citoyenne se répand dans certains n’hésitant pas à se répandre par voie de forums et ou économique ne peut échapper à la révélation de une maison de verre? Les programmes de télé quartiers. Ce phénomène, qui n’est pas sans rappe- réseaux sociaux en cas de mécontentement… ses éventuels petits arrangements avec l’éthique, réalité n’ont-ils pas mis en évidence les limites de ler le «je suis partout», a fait naître un mouvement de l’environnement ou le respect des ressources l’exercice? résistance qui réclame le droit à l’intimité et le Chacun peut donc trouver «Sa» vérité grâce à la «humaines». Ce contexte n’est pas exempt de respect à la vie privée. A Berlin, le Parti Pirate a Toile. La transparence serait donc le fruit d'une danger ou de risque. Le film Greenpeace donne Ainsi plutôt que de transparence, ne faudrait-il pas obtenu 8,9% des suffrages lors des élections en société hyper connectée. D'une société du décryp- bien la mesure de ce que tout un chacun est en train plutôt parler de translucidité qui se définit par 2011. tage. Qui se montre et qui s’observe. Avec le de vivre et démontre que personne n’est à l’abri de rapport à un système de normes, dont la caractéris- révélations plus ou moins fondées. danger de s’apparenter à de la tyrannie. tique est qu’il évolue sans cesse? On peut même faire le parallèle avec le principe général du panopticon que Michel Foucault résume Une tyrannie de la transparence dont s'inquiétait en Les marques, les entreprises, les institutionnels, les très bien dans «L'oeil du pouvoir»: «à la périphérie, 2010 Courrier International qui en avait fait sa UNE. politiques… chacun doit se mettre en piste pour se 19/30 un bâtiment en anneau; au centre une tour; celle-ci Et qui peut aller jusqu'à une véritable délation. montrer plus responsable! Car il faut désormais percée de larges fenêtres, qui ouvrent sur la face Preuve en est l’éclosion de sites comme Révèle les
Le livre blanc de l'AACC Customer Marketing Le livre blanc de l'AACC Customer Marketing préoccupés du respect de leur vie privée, c'est juste 3/ CONSOMMATEURS IMPLIQUÉS MAIS PAS NAIFS Ainsi, le consommateur sait parfaitement que les que ce qu'ils entendent par «vie privée» est très avis sur Internet sont contrôlés. Pour autant, cette différent de ce que cela représente pour les adultes pratique ne les décourage pas. Ils sont 40% à (...). En tant qu’adultes, nous pensons que notre C'est un fait. Au travers de la publication d’informations personnelles et de l’usage des nouvelles maison est un espace privé… Pour les jeunes, ce donner leur avis à un moment ou à un autre et 90% technologies, les consommateurs démontrent qu’ils ont saisi la complexité de cet univers, qu’ils le lisent régulièrement des avis avant de se décider n’est pas le cas. Ils ne peuvent pas contrôler qui gèrent parfaitement bien -et peut-être même mieux que les marques. pour tel ou tel achat. Leur impact est donc considé- entre ou qui sort de leur chambre. Pour eux, le rable. Une raison suffisante pour que les autorités monde en ligne est davantage privé, parce qu’ils ont Ils détectent les faux avis dans les forums… et sortent leurs warnings même quand on leur annonce se saisissent du dossier. davantage de contrôle sur ce qui s’y passe...». vouloir parler vrai. Faut-il en déduire que le consommateur n’a pas besoin d’être protégé? A voir. Début 2012, l'AFNOR a commencé à travailler sur Lire l'article : Pour le fondateur de facebook la une norme relative à la fiabilité des avis sur Internet, protection de la vie privée n'est plus la norme qu'elle entend publier d'ici à la fin 2012. Une première mondiale qui pourrait être déclinée partout Mais les fameux «digital natives», cette génération en Europe. Son objectif: rédiger un document de des moins de 25 ans tombés dans la marmite numé- bonnes pratiques qui définira les critères et rique dès leur premier vagissement ou presque, ne exigences d’un traitement fiable (collecte, modéra- sont pas pour autant naïfs. Les enquêtes, réalisées Pourquoi donner de l’information? par la sociologue de Microsoft, Danah Boyd, mon- tion, traitement, restitution et publication) des avis Personnaliser, jouer, s’inscrire dans le trent qu’à travers les réseaux sociaux, ils gèrent leur des consommateurs. Les commentaires seront L’enjeu -ou le jeu- majeur, pour un consommateur donnant/donnant, gagner des points, des promos, relation à la marque et leur intimité au mot près. encadrés pour éviter que les sites marchands ne qui se livre en donnant des informations sur son de la reconnaissance, des réponses… Autant Mais pour comprendre leur attitude, il faut accepter censurent ceux qui sont négatifs. Elle servira de comportement, ses réflexions ou ses événements d'actes qui participent d’une relation à la consom- que le mot privé n'a pas le même sens pour les référentiel, sans être obligatoire. L'AFNOR doit personnels, est d’être là où il faut être. Il répond mation de plus en plus personnelle, légère et moins de 25 ans que pour les autres individus. soumettre cette norme au public à la mi 2012 sur ainsi à la pression sociale. Pour autant, il se méfie ludique. Et mature. Car si le consommateur est prêt L'espace privé est d'abord un espace vide de la Internet. Les consommateurs pourront ainsi donner des conséquences. à se mettre à nu, il entend aussi également pouvoir présence des parents. Ensuite, ils maîtrisent eux leur avis. Interrogés sur cette initiative, 69% des refuser la collecte de certaines données person- même le degré de transparence accordée, car ils Français plébiscitent, déjà, la démarche. 76% des internautes désapprouvent le fait que les nelles. Sujet ô combien sensible! D’où la difficulté à pensent posséder pleinement les leviers. Ils savent marques possèdent des donnés les concernant réguler cette fameuse plateforme place privée, parfaitement encoder et décoder les contenus (baromètre de l’Intrusion ETO/Market Audit 2011). publique (PPP). d'Internet, et interpréter ce qu'il leur apporte. Et quand ils acceptent de lever le voile sur certaines Les «Digitals Natives» maîtrisent la d’entre elles, c’est selon une hiérarchie qu’ils ont transparence choisie, tant il est clair que certaines informations En finir avec les faux avis relèvent strictement du domaine du privé. On La déclaration du CEO de Google, Eric Schmidt lors Cette génération hyper-connectée ne fait aucune constate, par ailleurs, des différences notables Si les consommateurs réclament de la transpa- d'une conférence TechCrunch à San Francisco en concession sur sa vie privée. Ce sont davantage dans les attitudes des consommateurs parfois liées rence, ils ne sont pas dupes. Ils savent que la trans- septembre 2010 provoque des frissons d’angoisse ses façons de l’exprimer qui évoluent. Les à la génération, à la position sociale, aux situations parence n’est pas synonyme de sincérité. Avec et nourrit la paranoïa ambiante. «Nous n’avons pas «d'jeunes» poussent très loin la nuance. Pour eux, de consommation mais surtout conditionnées par brio, ils trient le bon grain de l’ivraie, décryptent les besoin de vous pour vous signaler. Nous savons où Concours SciencesCom 2014 – Épreuve d’analyse - Bachelor – Session 7 juin 2014 se livrer sur Facebook ou autres réseaux, ne signifie l'histoire d'une relation de confiance avec les signes, les messages -preuve une fois de plus de vous êtes (...). Nous savons où vous êtes rendus. pas donner un blanc seing aux marques pour marques. leur maturité toujours vaillante!-comme le démontre Nous savons plus ou moins ce que vous pensez (…). utiliser les informations délivrées. leur capacité à détecter les faux avis. Si vous souhaitez que personne ne soit au courant Au final, force est de constater que les consomma- de certaines choses que vous faites, peut-être ne De plus, ils ne sont que dans la représentation et ne teurs n'hésitent pas à livrer aux enseignes leurs Selon une étude Testntrust réalisée en 2011, trois devriez-vous tout simplement ne pas les faire»... divulguent qu’une partie de l'information qui les coordonnées personnelles, pour obtenir des cartes internautes sur quatre pensent que parmi les avis concerne. Un renseignement partiel qu’ils accep- de fidélité (en moyenne 3 par personne), à les infor- publiés sur la Toile, certains sont faux. Une propor- Est-ce à dire que les internautes, et particulièrement tent de voir exploiter. Ils utilisent les réseaux mer de leurs goûts pour répondre à des offres tion en hausse par rapport à 2010. La perception de les jeunes sont prisonniers à tout jamais d'un sociaux pour se mettre à nu, certes. Mais à leur exceptionnelles, participer à des jeux, personnaliser fiabilité tend à décroître également dans les mêmes nouveau «Big Brother»? manière, en choisissant le moment, pour qui, avec des produits, avoir accès à des services en ligne de proportions. Les internautes n’hésitent pas à poin- qui et comment. relations.... Ils se «check» en masse sur Foursquare ter du doigt les auteurs de faux avis. Ils estiment Le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg et vont même jusqu’à tout montrer de leur vie ou qu'ils proviennent surtout des professionnels apporte un début de réponse à la question. «Les dévoiler leurs comportements comme, par concernés, des employés des entreprises, ensuite gens sont de plus en plus à l’aise avec l'idée de exemple, sur Facebook, où la fonctionnalité Spotify partager davantage d’informations différentes avec 20/30 des concurrents, et enfin des prestataires payés par permet à chacun de partager avec ses amis la la marque ou le site pour générer des contenus davantage d'internautes. La norme sociale a musique qu’il écoute. positifs. évolué». Et il poursuit : «Les jeunes se sont toujours
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