" Plus belle la vie connectée ? " - Concours Sciencescom Bachelor Communication et Médias, Bac+3 Samedi 8 juin 2013 Épreuve d'analyse, de ...
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Concours Sciencescom Bachelor Communication et Médias, Bac+3 Samedi 8 juin 2013 Épreuve d’analyse, de réflexion et de synthèse Coefficient 6 4 heures Sujet : « Plus belle la vie… connectée ? » Le candidat est invité à apporter une réponse personnelle à la question en s’appuyant sur tout ou partie des sources du dossier joint. Format : 4 à 6 pages manuscrites.
SOURCES UTILISEES Liste des sources par ordre de présentation : F. Micheau, Observatoire des réseaux sociaux, Ifop, 01/11/2012 A. Rossignol, On a tous besoin dʼêtre écoutés, Aujourdʼhui en France, 23/09/2012 D. Cardon, Réseaux sociaux, internet, Encyclopædia Universalis, http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/reseaux-sociaux-internet/, 30/05/2013 C. Pétreault, Ces objets qui vont changer nos vies, Le Point, 21/03/2013 C. Beaudoux, Réseaux sociaux : plus belle la vie...partagée ? France-Info, 26/04/2013 S. Dreyfus, De « je tʼaime » à « jtm », La Croix, 20/11/2012. L. Cuneo, Les accros aux réseaux sociaux sont-ils malades ? Le Point, 20/11/2012
F. Micheau, Observatoire des réseaux sociaux, Ifop, 01/11/2012 Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 3/31
!"#$%&'()*%$+,$#+ -.#$'/0+1)2*'/0+ + + !"#$%&'$()*+)( !"##$%&'"#(%)$*&$+(,*-.$( Observatoire des Note méthodologique réseaux sociaux >͛KďƐĞƌǀĂƚŽŝƌĞ des réseaux sociaux est une enquête quantitative réalisée chaque année depuis ů͛ĂƵƚŽŵŶĞ 2007 par questionnaire auto-‐administré en ligne auprès Ě͛ƵŶ échantillon représentatif de la population internaute française âgée de 18 ans et plus. Pour cette septième vague Ě͛ĞŶƋƵġƚĞ͕ ů͛/ĨŽƉ a interrogé 2 005 internautes du 15 au 19 octobre 2012. La représentativité de ů͛ĠĐŚĂŶƚŝůůŽŶ a été assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession de la personne interrogée, région et catégorie Ě͛ĂŐŐůŽŵĠƌĂƚŝŽŶ. >͛ĠĐŚĂŶƚŝůůŽŶ constitué a fait ů͛ŽďũĞƚ Ě͛ƵŶ redressement sur la base des critères sociodémographiques usuels retenus en quotas et de la fréquence Ě͛ƵƚŝůŝƐĂƚŝŽŶ du web. Ce redressement a pu être réalisé à partir de données Ifop issues de son enquête annuelle de profiling de la population internaute française, réalisée par téléphone. Cette année, 55 réseaux ou medias sociaux ont été étudiés, dont 26 sites nouvellement testés, à savoir : Instagram, Ptch, Overblog, Pinterest, Tumblr, Glancee, Mashable, Bitwiin, Worker, Linkeol, SoundCloud, Scoop it !, Wat TV, Spotify, SoCl, Nuji, Skyblog, InvitYou, Path, Banjo, Tokkoro, Expeert, JobGo, Muxi, Deezer et Vimeo. Windows Live a cette année été testé sous le nom de Windows Live Messenger / MSN Messenger. 2 Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 4/31
Observatoire des Note méthodologique (suite) réseaux sociaux A ů͛ĠĐŽƵƚĞ de ů͛ŽƉŝŶŝŽŶ depuis plus de 70 ans, ů͛/ĨŽƉ est aussi un institut pionnier de ů͛ŽďƐĞƌǀĂƚŝŽŶ des comportements de ů͛ŽƉŝŶŝŽŶ sur le web et de ů͛ĠƚƵĚĞ des nouvelles technologies de ů͛ŝŶĨŽƌŵĂƚŝŽŶ et de la communication. Pour ses études auprès des internautes, ů͛/ĨŽƉ Ɛ͛ĂƉƉƵŝĞ sur son étude de profiling, réalisée chaque année. Tous lieux et modes de connexion confondus, Internet Ɛ͛ĞƐƚ largement diffusé au sein de la société française (81%). Nous présentons ci-‐après le taux de diffusion Ě͛/ŶƚĞƌŶĞƚ au sein des principales catégories de population sur la base de notre étude de cadrage : Proportion d'internautes (en %) ENSEMBLE de la population française 18 ans et plus 81 SELON LE GENRE Homme 83 Femme 79 SELON L'AGE 18 à 24 ans 98 25 à 34 ans 98 35 à 49 ans 90 50 à 64 ans 74 65 ans et plus 53 SELON LA PROFESSION Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 99 Professions libérales, cadres 99 Professions intermédiaires 97 Employés 88 Ouvriers 89 3 Observatoire des réseaux sociaux Le classement 2012 4 Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 5/31
Observatoire des Notoriété des réseaux sociaux réseaux sociaux 95% 94% 89% = (*) +2 points (*) +4 points (*) A ů͛ŝŶƐƚĂƌ des vagues Ě͛ĞŶƋƵġƚĞ précédentes, Facebook est cette année encore le réseau social le plus connu des internautes en France (95%), et devance de nouveau Youtube, dont la notoriété progresse légèrement (94%, +2). Bénéficiant Ě͛ƵŶĞ nouvelle progression sensible de sa notoriété (+4 points en un an, + 9 points en deux ans), Twitter complète cette année encore le podium (89%). ;ΎͿǀŽůƵƚŝŽŶŽďƐĞƌǀĠĞĚĞƉƵŝƐů͛ĂƵƚŽŵŶĞ2011. 5 Observatoire des Notoriété des réseaux sociaux réseaux sociaux RANG RESEAU SCORE (*) RANG RESEAU SCORE 1 (=) Facebook 95 (=) 21 (NP) Instagram 19 (NP) 2 (=) YouTube 94 (+2) 22 (NP) Wat TV 19 (NP) 3 (=) Twitter 89 (+4) 23 (-‐5) Habbo Hotel 13 (=) 4 (+2) Windows Live Messenger / MSN Messenger 89 (+11) 24 (NP) Vimeo 12 (NP) 5 (-‐1) ŽƉĂŝŶƐĚ͛ĂǀĂŶƚ 84 (+2) 25 (NP) Tumblr 11 (NP) 6 (-‐1) Dailymotion 81 (+2) 26 (-‐7) Hi5 10 (-‐1) 7 (+1) Google+ 79 (+15) 27 (-‐6) Planète UMP 7 (-‐2) 8 (NP) Deezer 63 (NP) 28 (NP) Pinterest 7 (NP) 9 (=) MySpace 61 (-‐2) 29 (NP) SoundCloud 6 (NP) 10 (+1) Picasa 55 (-‐1) 30 (-‐7) Louer un étudiant 5 (+1) 11 (-‐1) Trombi 54 (-‐3) 31 (-‐6) Foursquare 5 (+2) 12 (NP) Skyblog 45 (NP) 32 (NP) Expeert 4 (NP) 13 (-‐1) Badoo 36 (+2) 33 (-‐9) Fotolog 3 (=) 14 (=) LinkedIn 33 (+8) 34 (NP) InvitYou 3 (NP) 15 (-‐2) Viadeo 31 (+4) 35 (NP) JobGo 3 (NP) 16 (NP) Overblog 26 (NP) 36 (NP) Linkeol 2 (NP) 17 (-‐2) Flickr 22 (-‐1) 37 (NP) Worker 2 (NP) 18 (NP) Bitwiin 21 (NP) 38 (-‐16) Wizbii 2 (-‐2) 19 (-‐3) Netlog 20 (-‐3) 39 (-‐13) Lexode 2 (-‐1) 20 (NP) Spotify 19 (NP) 40 (-‐7) Xelid 2 (+1) ;ΎͿǀŽůƵƚŝŽŶŽďƐĞƌǀĠĞĚĞƉƵŝƐů͛ĂƵƚŽŵŶĞϮϬϭϭ͘ Les autres réseaux et medias sociaux testés ont recueilli (NP) Item non posé en 2011. moins de 2% de citations. 6 Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 6/31
Observatoire des Notoriété des réseaux sociaux réseaux sociaux par catégories de population Windows Live Copains Daily-‐ Facebook YouTube Twitter Messenger Google + Deezer MySpace Picasa Ě͛ĂǀĂŶƚ motion / MSN Messenger ENSEMBLE (18 ans et +) 95 94 89 89 84 81 79 63 61 55 SEXE DE L'INTERVIEWE(E) Homme 93 93 90 88 83 84 81 67 60 61 Femme 97 95 89 90 85 78 77 58 61 50 AGE DE L'INTERVIEWE(E) 18 à 24 ans 97 93 94 88 82 89 80 86 80 57 25 à 34 ans 91 92 89 86 87 87 71 70 71 49 35 à 49 ans 95 96 90 90 86 83 81 70 62 54 50 à 64 ans 97 95 89 90 88 76 81 46 52 59 65 ans et plus 96 92 80 90 66 61 86 28 32 62 PROFESSION DE L'INTERVIEWE Artisans, commerçants 98 99 96 95 93 86 86 58 65 54 Cadres 97 95 93 91 92 91 85 79 70 73 Professions intermédiaires 94 94 91 90 91 87 81 75 71 62 Employés 94 97 89 87 84 83 77 65 62 44 Ouvriers 93 92 86 83 77 77 67 61 53 43 (*) Note de lecture : 93% des hommes interrogés déclarent connaître Facebook contre 97% des femmes. 7 Observatoire des réseaux sociaux Le palmarès 2012 de la notoriété des réseaux et medias sociaux consacre une nouvelle fois le géant Facebook, dont le succès croissant depuis 2007 lui permet Ě͛ġƚƌĞ͕ comme les années précédentes, le site testé le mieux connu des Français (95%), devant Youtube (94%), Twitter (89%) et Windows Live Messenger (89%). La plus forte progression est à mettre cette année au crédit de Google+, le réseau social lancé en 2011 voyant sa notoriété bondir de 15 points (79%). Les réseaux sociaux professionnels que sont LinkedIn (33%, 14ème rang) et Viadeo (31%, 15ème rang) poursuivent également leur développement (respectivement +8 et +4 points). Notons que sur les 55 sites étudiés en 2012, 15 Ě͛ĞŶƚƌĞ eux sont connus par moins de 2% des internautes. Peu de sites voient leur notoriété reculer en 2012, mais ů͛ŽŶ note néanmoins le léger reflux des sites Trombi (54%, -‐3 points de notoriété) et Netlog (20%, -‐3). Testé pour la première fois, le site de partage de musique Deezer intègre directement le top 10 à la 8ème place (63%). Les nouveaux sites testés bénéficient de niveaux de notoriété toutefois inégaux : Skyblog est connu de 45% des internautes, et Overblog est cité par 26% Ě͛ĞŶƚƌĞ eux, devant Bitwiin (21%), Spotify (19%) ou encore Instagram (19%). Dans le détail des réponses, on relève que les écarts entre hommes et femmes sont peu significatifs, à ů͛ĞdžĐĞƉƚŝŽŶ de Deezer, connu de 67% des hommes contre 58% des femmes se distingue. Si Facebook bénéficie Ě͛ƵŶĞ notoriété supérieure à 90% dans toutes les catégories de population interrogées, Twitter jouit pour sa part Ě͛ƵŶĞ notoriété plus hétérogène : il est mieux connu des internautes âgés de 18 à 24 ans (94%). 8 Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 7/31
Observatoire des Appartenance aux réseaux sociaux réseaux sociaux 54% 46% +5 points (*) 33% +6 points (*) -‐4 points (*) A la faveur Ě͛ƵŶĞ nouvelle progression importante (+5 points), Facebook est le seul réseau social sur lequel une majorité Ě͛ŝŶƚĞƌŶĂƵƚĞƐ est inscrit (54%), et conserve à ce titre son avance sur Windows Live (46%), lui aussi davantage fréquenté ƋƵ͛ĞŶ 2011 (+6). Alors que Copains Ě͛ĂǀĂŶƚ voit sa fréquentation refluer (33%, -‐4), on note simultanément les progressions de fréquentation de Youtube (24%, +4), Google+ (21%, +9) et Twitter (12%, +4). 9 ;ΎͿǀŽůƵƚŝŽŶŽďƐĞƌǀĠĞĚĞƉƵŝƐů͛ĂƵƚŽŵŶĞϮϬϭϭ͘ ǀŽůƵƚŝŽŶĚĞů͛ĂƉƉĂƌƚĞŶĂŶĐĞĂƵdž Observatoire des principaux réseaux sociaux sur les réseaux sociaux quatre dernières années 52% 49% 49% 54% 46% 46% 40% 46% 43% 37% 37% 33% 12% 7% 8% 5% 2009 2010 2011 2012 10 Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 8/31
Observatoire des Appartenance aux réseaux sociaux réseaux sociaux RANG RESEAU SCORE (*) RANG RESEAU SCORE 1 (=) Facebook 54 (+5) 21 (NP) Wat TV 2 (NP) 2 (=) Windows Live Messenger / MSN Messenger 46 (+6) 22 (-‐5) Flickr 2 (-‐1) 3 (=) ŽƉĂŝŶƐĚ͛ĂǀĂŶƚ 33 (-‐4) 23 (+4) Planète UMP 1 (=) 4 (NP) Deezer 25 (NP) 24 (+9) Louer un étudiant 1 (=) 5 (-‐1) Youtube 24 (+4) 25 (-‐5) Foursquare 1 (=) 6 (+1) Google+ 21 (+9) 26 (-‐3) Peuplade 1 (=) 7 (-‐2) Picasa 15 (+1) 27 (NP) Bitwiin 1 (NP) 8 (-‐2) Trombi 14 (-‐4) 28 (-‐10) Habbo Hotel 1 (=) 9 (=) Twitter 12 (+4) 29 (+3) Wizbii 1 (=) 10 (=) Viadeo 11 (+2) 30 (NP) Soundcloud 1 (NP) 11 (-‐3) Dailymotion 9 (+1) 31 (NP) Linkeol 1 (NP) 12 (+1) LinkedIn 9 (+1) 32 (NP) Worker 1 (NP) 13 (-‐1) Badoo 6 (-‐1) 33 (-‐8) Xelid 1 (=) 14 (NP) Skyblog 6 (NP) 34 (NP) Tumblr 1 (NP) 15 (-‐1) MySpace 5 (-‐1) 35 (NP) SoCl 1 (NP) 16 (NP) Spotify 4 (NP) 36 (NP) Pinterest 1 (NP) 17 (-‐1) Hi5 3 (=) 37 (NP) InvitYou 1 (NP) 18 (-‐3) Netlog 3 (-‐1) 38 (NP) Vimeo 1 (NP) 19 (NP) Instagram 3 (NP) 39 (NP) Expeert 1 (NP) 20 (NP) Overblog 2 (NP) ;ΎͿǀŽůƵƚŝŽŶŽďƐĞƌǀĠĞĚĞƉƵŝƐů͛ĂƵƚŽŵŶĞϮϬϭϭ͘ Les autres réseaux et medias sociaux testés ont recueilli moins de 1% de citation. 11 (NP) Item non posé en 2011. Observatoire des Appartenance aux réseaux sociaux réseaux sociaux par catégories de population Windows Live Messenger Copains Picasa Viadeo Facebook Deezer Youtube Google+ Trombi Twitter / MSN Ě͛ĂǀĂŶƚ Messenger ENSEMBLE 54 46 33 25 24 21 15 14 12 11 SEXE DE L'INTERVIEWE(E) Homme 51 45 34 26 29 25 18 14 15 14 Femme 57 47 32 25 19 17 13 13 10 8 AGE DE L'INTERVIEWE(E) 18 à 24 ans 77 74 17 44 51 23 13 4 20 17 25 à 34 ans 62 55 38 32 28 22 12 10 15 11 35 à 49 ans 52 39 36 28 22 20 14 16 13 14 50 à 64 ans 44 37 38 15 12 20 20 19 8 8 65 ans et plus 33 29 23 3 9 23 21 14 4 3 PROFESSION DE L'INTERVIEWE Artisans, commerçants 47 39 24 29 28 14 11 7 14 11 Cadres 63 47 36 38 30 30 24 15 17 35 Professions 54 52 45 29 26 24 19 18 14 14 intermédiaires Employés 54 46 30 26 20 15 8 11 10 7 Ouvriers 53 43 32 22 23 19 9 11 10 3 (*) Note de lecture : 51% des hommes interrogés déclarent posséder un compte Facebook contre 57% des femmes. 12 Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 9/31
Observatoire des Appartenance aux réseaux sociaux réseaux sociaux Hommes (en %) Femmes (en %) Le top 5 par Facebook Windows Live Messenger / MSN 51 Facebook Windows Live Messenger / 57 47 catégories de Messenger 45 MSN Messenger ŽƉĂŝŶƐĚ͛ĂǀĂŶƚ 32 ŽƉĂŝŶƐĚ͛ĂǀĂŶƚ 34 population YouTube 29 Deezer 25 Deezer 25 YouTube 19 18 à 24 ans (en %) 65 ans et plus (en %) Facebook 77 Facebook 33 Windows Live Messenger / MSN Windows Live Messenger / 74 29 Messenger MSN Messenger YouTube 51 ŽƉĂŝŶƐĚ͛ĂǀĂŶƚ 23 Deezer 44 Google+ 23 Google+ 23 Picasa 21 Cadres (en %) Ouvriers (en %) Facebook 63 Facebook 53 Windows Live Messenger / MSN Windows Live Messenger / 47 43 Messenger MSN Messenger Deezer 38 ŽƉĂŝŶƐĚ͛ĂǀĂŶƚ 32 CopainƐĚ͛ĂǀĂŶƚ 36 YouTube 23 Viadeo 35 Deezer 22 13 Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 10/31
A. Rossignol, On a tous besoin dʼêtre écoutés, Aujourdʼhui en France, 23/09/2012 Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 11/31
Aujourd'hui en France /Rubriques/Societe, dimanche, 23 septembre 2012 On a tous besoin d'être écoutés Aurélie Rossignol (AVEC F.D. Notre téléphone nous suit partout, on besoin de parler s'autocensurent avant majoritaires en Ile-de-France. « C'est reçoit cinquante messages par jour, les même d'être mal écoutés. « Ce sont parfois frappant, a constaté l'expert. Et lié à leur forums de discussions se comptent par ceux qui ont le plus d'amis Facebook qui se situation en région parisienne : elles millions... Et pourtant, le bon vieux sentent les plus seuls et ont le moins de travaillent davantage, sont plus souvent standard téléphonique de SOS Amitié, tout vraies relations », poursuit le sociologue. seules avec leurs enfants et ont des temps droit sorti d'une époque où on pouvait D'où le « succès » presque effrayant d'un de trajets très longs qui les coupent du vraiment se retrouver seul au monde, n'a numéro comme SOS Amitié : une véritable monde. » jamais enregistré autant d'appels. Ils ont écoute qui n'interrompt et ne juge pas, « Au final, 87% des appelants ont entre 25 et même augmenté de 7% entre 2010 et 2011. avec une empathie qui la distingue un peu 65 ans, l'âge où l'on est normalement actif Du jamais vu. Plus de 700000 de l'écoute neutre d'un psychologue », et en bonne santé. « Comme si cette conversations anonymes et désespérées à précise Maxime Bonin, porte-parole de période où il faut tout mener de front une époque où il suffit pourtant d'un clic l'association. Les bénévoles sont des « devenait trop rude et que la société pour parler à n'importe qui... vrais gens » formés pour écouter, qui n'entend pas la souffrance que cela donnent d'eux-mêmes et de leur temps : engendre », conclut Serge Guérin. chacun consacre quatre heures par semaine à ceux qui n'en peuvent plus de parler dans « On vit dans un monde d'hyperconnectés. le vide. L'écoute pour éviter le « burn-out »? Mais des solitaires connectés, finalement, Encore faudrait-il pouvoir tomber chaque ça ne fait pas un groupe », constate le fois que c'est nécessaire sur une oreille sociologue Serge Guérin. Pour lui, le bienveillante. Seul un appel sur quatre est succès de SOS Amitié ne s'explique pas par Les deux principaux motifs d'appels en traité par les 1500 bénévoles de SOS un besoin de parler. Mais bien par un disent d'ailleurs long : la solitude et les Amitié. Il en faudrait 6000 rien que pour besoin d'être... écouté. « Aujourd'hui, plus difficultés relationnelles. « Je suis seul ou répondre au téléphone. Du coup, depuis un personne n'écoute vraiment personne, j'ai du mal avec les autres », explicite Serge an, l'association attaque les nouvelles analyse-t-il. Lorsque quelqu'un nous parle, Guérin, évoquant un décrochage social technologies sur leur terrain. Les jeunes, on rebondit sur notre propre situation et parfois invisible. Suivent -ou précèdent -les les parents débordés qui ont du mal à nos propres problèmes. » difficultés socioprofessionnelles, la s'isoler ou les travailleurs en open space pression, l'épuisement... Si les hommes vident désormais leur sac sur le site sont les plus nombreux à appeler au plan Internet de SOS Amitié. Avec la certitude national depuis l'an dernier, les femmes Du coup, la parole a beau sembler d'être lus et compris. Ecoutés, en somme. restent désinhibée en public, elle est en réalité retenue : ceux qui ont vraiment Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 12/31
D. Cardon, Réseaux sociaux, internet, Encyclopædia Universalis, http://www.universalis- edu.com/encyclopedie/reseaux-sociaux-internet/, 30/05/2013 Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 13/31
RÄSEAUX SOCIAUX (Internet) Article Åcrit par Dominique CARDON Prise de vue En quelques annÄes Å peine, les rÄseaux dits ÇÉsociauxÉÑ ont conquis une place centrale au sein des diffÄrents usages d'Internet. Le tournant est saisissant. En 2005, aux Ötats-Unis, parmi les dix sites Å plus forte audience, on comptait encore des services de ventes en ligne et de grands portails commerciaux comme eBay, Amazon, Microsoft ou A.O.L. Mais, en 2008, ceux-ci ont disparu du classement des dix premiers sites, au profit de YouTube, MySpace, Facebook, Twitter, Hi5, WikipÄdia et Orkut. En juillet 2009, on dÄnombrait 250Émillions d'utilisateurs de Facebook dans le monde, et 16Émillions de Skyblogs en France. On compte 19Émilliards de commentaires sur Skyblog et plus de 10Émilliards de photos sur Facebook. En moyenne, enfin, depuis 2009, les internautes consacrent plus de temps aux rÄseaux sociaux qu'Å l'utilisation de la messagerie Älectronique. Concert YouTube au Carnegie Hall, 2009 Projection Å l'entracte de vidÄos de musiciens sur les murs et le plafond du Carnegie Hall, lors du concert donnÄ le 15 avril 2009 par le YouTube Symphony Orchestra, premier orchestre entiÜrement sÄlectionnÄ par auditions on-line.(S. Honda/ AFP/ Getty) Il est frappant de voir que, en quelques annÄes, le principal usage d'Internet est la pratique de l'Ächange et du partage sur les plates-formes des rÄseaux sociaux du Web. Pour comprendre ce phÄnomÜne, il faut interroger les dynamiques sociales et culturelles. I-Les diffÄrents types de rÄseaux sociaux Ces nouveaux services, qu'on qualifie souvent de ÇÉWebÉ2.0ÉÑ, se caractÄrisent par l'importance de la participation des utilisateurs Å la production de contenus et par leur mise en relation. Les Ätudes du phÄnomÜne n'en sont qu'Å leur dÄbut, mais l'immense intÄrát suscitÄ par de probables retombÄes commerciales assure dÄjÅ largement leur financement comme leur diffusion. Deux jeunes chercheuses amÄricaines en sciences de la communication, Danah Boyd et Nicole Ellison, dÄfinissent les sites de rÄseaux sociaux comme ÇÉdes services Web qui permettent aux individus de construire un profil public ou semi-public dans le cadre d'un systÜme dÄlimitÄ, d'articuler une liste d'autres utilisateurs avec lesquels ils partagent des relations et de voir et de croiser leurs listes de relations et celles faites par d'autres Å travers la plate-formeÉÑ. La nouveautÄ apportÄe par ces sites de social networking tient donc Å la mise en place progressive de la liste d'amis comme principal outil de navigation. Les premiers sites de rÄseaux sociaux, Classmates (1995) et Six Degrees (1996), avaient ouvert la voie dÜs le dÄbut d'Internet grand public, mais il aura fallu attendre 2003 pour voir arriver les premiers sites relationnels accordant une place dÄcisive Å la fonctionnalitÄ contacts-amis comme LinkedIn, Hi5, Friendster, MySpace et CyWorld, qui ont tous ÄtÄ crÄÄs en 2003. Facebook a ÄtÄ, quant Å lui, crÄÄ l'annÄe suivante. La rÄussite exceptionnelle de ces sites s'appuie sur une nouvelle forme de navigation qui, d'une part, prend acte des imperfections de la recherche par combinaison de critÜres des classiques moteurs de recherche, et, d'autre part, s'enracine dans une expÄrience d'usage beaucoup plus proche des attentes et des pratiques ordinaires des utilisateurs. Ainsi la dÄcouverte d'informations est-elle souvent plus pertinente lorsqu'elle emprunte les chemins frayÄs par le rÄseau des proches. Elle procÜde de l'exploration des traces d'activitÄ des amis de ses amis. Contrairement aux sites plus anciens de tchat et de rencontres oà fleurissent l'anonymat, les pseudos et autres petits ou gros mensonges, la mise en visibilitÄ de son rÄseau d'amis constitue une contrainte de rÄalisme pour les participants. Il est en effet beaucoup plus difficile de jouer avec Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 14/31
ses caractÄristiques identitaires lorsque celles-ci sont soumises au regard des proches. Sur le WebÉ2.0, les personnes se rendent certes caractÄrisables par les donnÄes qu'on assigne habituellement Å la reconnaissance individuelle comme la photo, le sexe, l'âge ou la profession. Mais la dynamique qui concourt Å la rÄussite du WebÉ2.0 tient surtout au fait que de plus en plus d'informations beaucoup moins stables sont aussi promues au rang d'indices ÇÉidentitairesÉÑ. C'est d'abord le cas du rÄseau relationnel des individus, qui est devenu un facteur central pour l'existence et la visibilitÄ des personnes sur la Toile. Mais les textes, les photos ou les vidÄos qu'on aime ou ceux qu'on a crÄÄs constituent aussi de puissants instruments de reconnaissance et d'affiliation aux autres, si bien que les personnes endossent les contours et les couleurs des productions auxquelles elles sont reliÄes, volontairement ou non. ä travers les petites phrases de prÄsentation ou de manifestation d'humeur, la mise en rÄcit de soi s'est aussi gÄnÄralisÄe auprÜs de publics bien plus larges que la population ÇÉlettrÄeÉÑ des blogueurs. Enfin, dans certains contextes, la disponibilitÄ temporelle et la localisation gÄographique apparaissent comme des critÜres efficaces de caractÄrisation des individus. La maniÜre dont sont rendus visibles ces multiples signes d'identitÄ sur les sites du WebÉ2.0 constitue l'une des variables les plus pertinentes pour apprÄcier la diversitÄ de ces plates-formes et des activitÄs relationnelles qui y ont cours. Un examen transverse des diffÄrentes familles de sites relationnels ãÉqu'il s'agisse des services de rencontres, d'Ächanges entre amis, des communautÄs de goåt ou d'intÄrát, des plates-formes de partage d'çuvres autoproduites ou des mondes virtuelsÉã montre que la maniÜre dont les individus apparaissent et dont ils peuvent tisser des liens est souvent structurÄe trÜs diffÄremment. D'une part, certains sites demandent au participant une fiche signalÄtique enregistrant son identitÄ civile et sociale sans lui proposer d'inviter Å inscrire avec lui son rÄseau d'amis ou de proches, alors que d'autres suggÜrent Å l'utilisateur d'adopter un pseudo, tout en invitant son rÄseau relationnel Å partager ses activitÄs sur la plate-forme. D'autre part, certains sites privilÄgient la recherche par le truchement d'un moteur fonctionnant par combinaison d'une sÄrie de critÜres retenus a priori, alors que d'autres, souvent Å dessein, ne proposent pas de moteur, mais invitent Å une navigation Å travers les ÇÉamis d'amisÉÑ, l'appartenance Å des groupes ou le partage de tags (mots clÄs librement choisis et agrÄgÄs par tout un chacun, aboutissant Å la catÄgorisation collaborative, ou folksonomy, classement ÇÉpar les gensÉÑ et non par les experts). Pour mineurs qu'ils paraissent, les choix opÄrÄs dans le design des fonctionnalitÄs de ces plates-formes ont aussi des consÄquences trÜs importantes sur les publics auxquels elles s'adressent et les activitÄs qu'elles accueillent. II-La taille des rÄseaux sociaux En effet, la taille des rÄseaux sociaux diffÜre sensiblement selon la nature des sites. Certaines plates-formes facilitent la mise en relation sur le net d'un rÄseau social prÄexistant, ce qui favorise des petits rÄseaux de contacts trÜs fortement connectÄs entre eux. Elles servent un entre-soi qui, Å la maniÜre d'un systÜme de communication interpersonnelle, ancre les individus dans un univers de rÄfÄrence souvent trÜs homogÜne socialement, ne serait-ce que parce que la plupart des contacts se connaissent dans la vraie vie. Internet, Å sa naissance dans les annÄes 1980, n'Ätait rien d'autre qu'une plate-forme de ce type, rÄservÄe Å la recherche universitaire. En revanche, d'autres plates-formes se caractÄrisent par l'importance du nombre de contacts et par la formation de rÄseaux beaucoup plus divers, inattendus, longs et distendus que ceux qui s'observent dans la vie rÄelle. L'extension de la zone de visibilitÄ des individus profite de l'hybridation du rÄseau social (les amis) et du rÄseau thÄmatique (les groupes, les tags, les amis-bookmarks, etc.) qui donne Å ces systÜmes relationnels un caractÜre profondÄment hÄtÄrogÜne et ouvre Å des modes de navigation et de rencontre beaucoup plus diversifiÄs. Pour Älargir leur visibilitÄ sur ces plates-formes, les utilisateurs doivent, Å la maniÜre de micro-mÄdias, produire des contenus susceptibles d'attirer Å eux une population plus hÄtÄrogÜne socialement et culturellement. La dynamique d'extension des connexions qui prÄside actuellement au dÄveloppement des sites de rÄseaux sociaux mále donc de faéon toujours plus forte les ÇÉvraisÉÑ amis aux amis ÇÉutilesÉÑ. Elle installe ainsi une logique opportuniste et calculatrice, en prescrivant des comportements qui peuvent átre en dÄcalage avec les attentes initiales des participants. Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 15/31
III-L'Ächange privÄ en public L'un des traits sans doute les plus originaux des formes de communication dans les nouveaux rÄseaux sociaux d'Internet tient Å la maniÜre dont s'y impose progressivement un espace de pratiques qu'on est tentÄ d'appeler communication privÅe-publique. On peut faire remonter la pratique de ces messages privÄs en public aux commentaires qu'on trouve sur les blogs oà Å certains posts sur les listes de discussion, mais ils sont devenus de plus en plus ÇÉpersonnalisÄsÉÑ Å travers les messages trÜs ÇÉprivÄsÉÑ que laissent parfois les utilisateurs sur la page MySpace ou Facebook de leurs amis. Un nombre important de ces messages sont adressÅs, Å la maniÜre de la communication interpersonnelle qu'on enferme habituellement dans un courriel rÄservÄ Å ses seuls destinataires. Mais ils sont aussi visibles de tous ceux qui entrent dans le pÄrimÜtre relationnel de ces correspondants. Sur les sites de rÄseaux sociaux se dÄveloppe et se gÄnÄralise ainsi une nouvelle maniÜre de dÄfaire le partage strict entre la communication interpersonnelle (privÄe) et la communication multi-adressÄe (publique). ä l'inverse du thÄâtre, oà le procÄdÄ de l'apartÄ Å la cantonade souligne la distance entre la scÜne des acteurs du spectacle et la foule de ses spectateurs, les utilisateurs des rÄseaux sociaux de la Toile produisent des messages qui sont Å la fois trÜs clairement adressÄs Å un ou des destinataires particuliers et pourtant exposÄs aux yeux de tous. Ils se targuent de la complicitÄ qu'ils nouent avec quelques-uns, affichent leur private joke, laissent filtrer leurs affinitÄs Älectives et truffent leur portrait de sous-entendus, d'allusions ou de codes qui ne peuvent átre interprÄtÄs que par un nombre limitÄ de personnes. Ils semblent visiblement tirer intÄrát et plaisir Å cette exhibition de leurs Ächanges personnalisÄs. En effet, ces formes de communication privÄe-publique permettent de crÄer ãÉnon seulement chez leur destinataire mais aussi dans l'ensemble du public qui en devient le spectateurÉã le trouble, la gáne, la moquerie, l'agacement, la fiertÄ, la gloire ou la reconnaissance, toutes expressions qui reproduisent, en les dÄmultipliant, les formes vives, quotidiennes, spontanÄes des relations de groupes rÄels. L'affichage de ses communications interpersonnelles devient ainsi une des modalitÄs de l'expression de soi, au prix d'une confusion des scÜnes publique et privÄe. IV-CrÄativitÄ ou mimÄtismeÉ? L'ouverture du rÄseau social sur la nÄbuleuse (ou la nuÄe, cloud) des proches ou vers des inconnus partageant des traits identitaires communs favorise une exploration curieuse du monde. Car cette nouvelle expressivitÄ n'est pas simplement narcissiqueÉ: elle engage les personnes dans des Ächanges qui les redÄfinissent. Le souci de distinction et de diffÄrenciation Å l'Ägard des autres qui s'affiche par la mise en scÜne de signes identitaires sert avant tout Å relier. En ce sens, comme l'ont notÄ nombre d'observateurs de l'individualisme contemporain, la construction de l'autonomie est fondamentalement relationnelle. Lorsque les nouvelles pratiques d'Internet sont regardÄes dans leur seule dimension identitaire, elles apparaissent comme des formes exacerbÄes d'intensification du rapport Å soi. ReplacÄe dans le systÜme d'Ächanges qu'elle suscite, cette exhibition prend des colorations multiples qui ne peuvent se rÄduire au calcul, Å l'opportunisme ou Å un rapport aliÄnÄ Å soi ãÉmáme si ces dimensions sont incontestablement prÄsentes dans l'expÄrience des personnes. Plusieurs dimensions de cette nouvelle Äconomie relationnelle doivent átre soulignÄes. En premier lieu, tout prouve que l'activitÄ expressive et les Ächanges sur Internet ne diminuent pas le nombre des rencontres mais au contraire l'augmentent. Tout se passe máme comme si la multiplicitÄ, l'intensitÄ et la diversitÄ des engagements quotidiens constituaient un support nÄcessaire Å la mise en rÄcit de soi sur Internet. En second lieu, les Ätudes sociologiques sur la sociabilitÄ en ligne montrent que l'extension du nombre de liens ne fait pas disparaètre la sÄparation entre liens forts (peu nombreux, rÄguliers et chargÄs d'une dimension affective) et liens faibles. Si les premiers ne changent guÜre, en volume et en intensitÄ, ce que fait naètre la pratique relationnelle d'Internet, c'est une augmentation et un Älargissement du nombre de ÇÉliens faiblesÉÑÉ: simple connaissances, amis d'amis, personnes croisÄes avec qui on garde contact, partenaires dans une activitÄ avec lesquels on partage un moment de vie trÜs dense avant de les perdre de vue, inconnus dont on dÄcouvre qu'ils partagent des goåts ou une passion commune, anciens amis qu'on retrouve sur la Toile, etc. Les interfaces des sites d'Ächanges accumulent et stockent la vie relationnelle des individus. Mais, surtout, cette mise en visibilitÄ des multiples cercles construit un espace de circulation et d'Ächanges qui rend les Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 16/31
personnes plus sensibles aux centres d'intÄrát et aux ÄvÄnements vÄcus par ceux avec lesquels elles ont choisi d'átre en relation d'interdÄpendance ãÉune des explications du succÜs de ces plates-formes chez les adolescents est qu'elles leur permettent de construire un rÄseau de liens Älectifs desserrant l'Ätau des obligations familiale, scolaire et territoriale. Invitant indistinctement au voyeurisme et/ou Å la curiositÄ, l'exhibition du rÄseau des Ächanges favorise enfin la ÇÉsÄrendipitÄÉÑ (de l'anglais serendipity, mot inventÄ par l'Äcrivain anglais Horace Walpole Å propos d'un conte persan), cette aptitude Å dÄcouvrir par le jeu du hasard et de l'esprit d'observation qui constitue un des phÄnomÜnes les plus originaux du WebÉ2.0. C'est en naviguant que les personnes dÄcouvrent et rÄalisent ce qui les intÄresse. Et qu'elles s'engagent dans de nouveaux Ächanges. Les rÄseaux sociaux ne sont plus uniquement l'apanage de pratiques juvÄniles. Máme si adolescents et jeunes adultes sont toujours les utilisateurs les plus nombreux et les plus actifs de ces plates-formes, on observe aujourd'hui le dÄveloppement de plus en plus rapide des usages par des populations plus âgÄes et dans des contextes trÜs diffÄrentsÉ: professionnels, recherche d'emploi, troisiÜme âge, sociabilitÄ de quartier, partages de pratiques amateurs de toutes sortes. D'une certaine maniÜre, c'est la fonctionnalitÄ ÇÉrÄseau socialÉÑ qui s'invite dÄsormais dans de trÜs nombreux services, sur le tÄlÄphone mobile, sur la tÄlÄvision, dans le partage d'expÄrience entre consommateurs, etc. Ce dÄveloppement traduit une dynamique profonde de nos sociÄtÄs qui vise Å articuler plus fortement les espaces de sociabilitÄ et de partage avec les mÄdias traditionnels. Dominique CARDON BIBLIOGRAPHIE ê L.ÉALLARD & F.ÉVANDENBERGHE, ÇÉExpress YourselfÉ! Les pages perso entre lÄgitimation techno-politique de l'individualisme expressif et authenticitÄ rÄflexive peer-to-peerÉÑ, in RÅseaux, noÉ117, pp.É191-219, 2003 ê N.ÉAURAY, ÇÉFolksonomyÉ: the New Way to SerendipityÉÑ, in Communication and Strategies, noÉ65, 1er trim. 2007 ê D.ÉBOYD, Taken out of ContextÇ: American Teen Sociality in Networked Publics, thÜse de doctorat, Univ. of California-Berkeley, School of Information, 2009 ê D.ÉBOYD & N.ÉELLISON, ÇÉSocial Network SitesÉ: definition, history, and scholarshipÉÑ, in Journal of Computer-Mediated Communication, vol.É13, noÉ1, 2007 ê D.ÉCARDON, ÇÉLe Design de la visibilitÄ. Un essai de cartographie du WebÉ2.0ÉÑ, in RÅseaux, noÉ152, 2008 ê C.ÉSHIRKY, Here Comes Everybody. The Power of Organizing without Organizations, Penguin Press, New York, 2008 ê F.ÉDE SINGLY, Les Uns avec les autres. Quand l'individualisme crÅe du lien, Armand Colin, Paris, 2003. Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 17/31
C. Pétreault, Ces objets qui vont changer nos vies, Le Point, 21/03/2013 Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 18/31
Le Point, no. 2114 Tendances, jeudi 21 mars 2013, p. 128, 129, 130 Technologies Ces objets qui vont changer nos vies Clément Pétreault Révolution. Bardés de capteurs et reliés à Internet, les objets deviennent intelligents ! C'est une révolution silencieuse. L'Internet pénètre au plus profond des objets les plus simples. Personne n'aurait imaginé, il y a encore dix ans, pouvoir relier au Net et exploiter les données d'une plante verte, d'une porte ou d'une fourchette... Et pourtant, pas une semaine ne se passe sans qu'une start-up ou un géant de l'électronique n'annonce un projet d'objet intelligent. Le suivi de la santé, le coaching et l'univers domestique sont les principaux domaines qui devraient profiter de cette nouvelle forme d'intelligence. C'est à l'avènement des smartphones que l'on doit cet essor : les terminaux mobiles, comme l'iPhone, se muent en télécommande qui actionne des objets à distance. Une première étape. L'intelligence naît du dialogue entre les capteurs qui produisent des données et leur analyse par un système logiciel embarqué dans le mobile. Aujourd'hui, 6 milliards de téléphones portables sont en service dans le monde, ils vont permettre aux objets intelligents de se diffuser très vite. Cisco estime que, d'ici à 2020, plus de 50 milliards d'objets seront connectés à Internet. La banalisation de ces objets sera très rapide : « Aujourd'hui, on ne demande plus si un ordinateur est équipé du wi-fi. Ça sera la même chose pour les objets, leur connectivité deviendra évidente », explique Cédric Hutchings, co-inventeur du pèse-personne Withings, qui calcule votre masse graisseuse et transmet les statistiques à votre téléphone. Une explosion de données transitant sur les réseaux devrait accompagner le mouvement. L'opérateur américain AT - T prévoit qu'à terme « 20 maisons connectées produiront autant de données que tout Internet en 2008 ». Gestion, stockage et partage de ces données sont les enjeux majeurs de l'informatique pour les années à venir. Bonne nouvelle, la France n'a pas (encore) raté le coche. Les entreprises hexagonales sont nombreuses et en avance sur le créneau : Withings, Netatmo, Parrot ou Sen.se sont reconnues - y compris au coeur de la Silicon Valley - comme des acteurs majeurs sur le secteur et restent persuadées que quelques grammes de silicium suffiront peut-être à changer le monde De quoi j'ai l'air ? C'est un succès total pour cette station météo française commercialisée à travers 70 pays dans le monde. Elle flirte avec l'outil professionnel, car elle permet de récolter une foule de données sur l'environnement immédiat : qualité de l'air, concentration en CO2, température, humidité, pression atmosphérique et pollution sonore. Compatible iPhone et Android. Son inventeur, Frédéric Potter, la commercialise sur son site. 170 E environ, www.netatmo.fr. Quel pied ! Une puce d'identification, intégrée dans le tissu de la chaussette, contient des informations comme la provenance du produit, le nombre de lavages qu'il a subis et l'identifiant de sa jumelle. L'appli propose un module pour contrôler l'usure du noir. Sa limite : il faut un lecteur de puce connecté à un iPhone pour trier ses chaussettes. Le kit de démarrage comprend 10 paires de chaussettes et le module de lecture de la puce RFID. 145 E environ,www.blacksocks.com. L'appel du linge Le coréen LG se lance dans l'électroménager connecté avec un frigo, un sèche-linge, une machine à laver et un aspirateur robot, tous pilotables à distance. La machine à laver par exemple pourra être lancée à distance. Lorsqu'elle aura terminé, elle enverra une alerte au maître des lieux pour lui rappeler de ne pas laisser moisir le linge dans le tambour. Dates de disponibilité et prix encore inconnus, www.lge.com. Lumière à volonté C'est un objet connecté plutôt qu'intelligent, mais il est tellement pratique qu'on ne peut plus s'en passer. Les ampoules à leds Hue sont reliées à Internet par wi-fi. La couleur et l'intensité de leur éclairage peuvent être contrôlées à l'aide d'un simple smartphone, depuis n'importe quel endroit dans le monde, parfait pour simuler une présence pendant ses vacances. Il est aussi possible de créer des ambiances en fonction des différents moments de la journée. Le pack de démarrage comprend trois ampoules et un module à brancher sur sa box. 200 E environ, www.meethue.com/fr-US. Ami des fleurs Il sera bientôt impossible de faire mourir une plante verte. Véritable petit laboratoire connecté, la sonde développée par l'entreprise française Parrot se pique dans la terre et devient l'avatar de la plante qu'elle surveille. Elle mesure l'humidité, la luminosité ambiante, l'hygrométrie et la composition du sol. Elle compare les informations recueillies à une base de données de Concours Bachelor Communication et médias (BAC+3) 19/31
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