Daniel Varenne Collection - MARDI 22 OCTOBRE 2019 PIASA - piasa production
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Contacts Département Art Moderne Contact Presse et Contemporain Romain Arazm Florence Latieule T. +33 1 53 34 10 37 Tél. : +33 1 53 34 10 03 r.arazm@piasa.fr f.latieule@piasa.fr Laura Wilmotte-Koufopandelis Tél. : +33 1 53 34 13 27 l.wilmotte@piasa.fr Margot Denis-Lutard Tél. : +33 1 53 34 10 02 m.denis-lutard@piasa.fr Marta Ometto Tél. : +33 1 53 34 10 07 m.ometto@piasa.fr Domitille d’Orgeval Tél. : +33 1 53 34 13 26 d.dorgeval@piasa.fr Enchérissez en direct sur www.piasa.fr
Collection Daniel Varenne L’inventaire irrationnel Evening Sale Vente : mardi 22 octobre 2019 à 19 h PIASA 118 rue Faubourg Saint-Honoré 75 008 Paris Exposition publique Vendredi 18 octobre 2019 de 10 à 18 heures Samedi 19 octobre 2019 de 11 à 18 heures Dimanche 20 octobre 2019 de 14 à 18 heures Lundi 21 octobre 2019 de 10 à 18 heures Mardi 22 octobre 2019 de 10 à 12 heures Téléphone pendant l’exposition et la vente +33 1 53 34 10 10 / +33 1 53 34 10 03 Enchérissez en direct sur www.piasa.fr
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E PIASA a l’honneur de présenter la collection du grand galeriste d’art moderne et contemporain, Daniel Varenne, disparu en mars 2018. Celle-ci donnera lieu à trois ventes exceptionnelles qui se dérouleront en plusieurs vacations à partir du mardi 22 octobre. Une première vente regroupera les œuvres les plus significatives de la collection : Jean Dubuffet, Christo et Jeanne-Claude, Ben, Jean-Pierre Raynaud, Daniel Spoerri, Saul Steinberg ... Le mercredi 23 octobre, une deuxième vente présentera les artistes défendus par la galerie tels que Danièle Akmen, David Bowes, John Armleder, Sylvie Fleury, Anselme Boix- Vives ... Elle sera suivie d’une troisième vente consacrée exclusivement à Alain Jacquet, un des artistes majeurs de la galerie. S’annonçant comme un formidable événement, ces ventes témoigneront de l’immense ouverture d’esprit de Daniel Varenne, qui avait installé sa galerie à Genève depuis 1978. C’est à Paris qu’il démarre dans les années 1950 sa carrière, en découvrant l’œuvre de Jean Dubuffet qui fut à l’origine de sa passion pour l’art. Il en deviendra le marchand, puis celui de Christo ou de Joseph Cornell qu’il rencontre quelques temps après. À Genève, où il s’installe en 1978, Daniel Varenne se démarque par son regard aigu et ses talents de découvreur, qui le conduisent à s’intéresser très tôt à Gordon Matta-Clark, à Cindy Sherman puis à soutenir des jeunes artistes suisses, tels que Urs Lüthi, John Armleder ou bien encore Sylvie Fleury. Sa curiosité n’avait pas de frontière et, fort de ses années de jeunesse qu’il avait passé aux Etats- Unis, Daniel Varenne s’intéresse aussi à la scène artistique américaine et défendra durant toute sa carrière l’œuvre de Tony Fitzpatrick, Gary Lang, Clayton Pond, Donald Sultan, Chris Roberts-Antieau et David Budd. Daniel Varenne, plutôt que de se limiter à un courant artistique déterminé, s’impose par son remarquable éclectisme et n’hésite pas à organiser des expositions où sont associées les œuvres d’Alain Jacquet, de Danièle Ackmen et d’Anselm Boix-Vives. Mais c’est aussi en présentant de manière durable le travail de Christo et Jeanne-Claude (dont il préparait le catalogue raisonné), de Daniel Spoerri, de Jean-Pierre Raynaud, de Ben, de Gilbert & Georges et d’Alain Jacquet que Daniel Varenne a imposé sa galerie sur la scène internationale. Rendant hommage à l’admirable galeriste que fut Daniel Varenne, PIASA, à travers ces ventes exceptionnelles, espère perpétuer à travers le temps © Droits réservés (1) l’esprit audacieux de sa collection. Daniel Varenne
ƒ 01 . Pierre Bonnard (1867-1947) Esquisse pour deux baigneuses ou le printemps, 1902 Bronze à patine brune Porte le cachet « Esquisse pour deux baigneuses P. Bonnard », numéroté « 9/15 » à la base Fonderie Valsuani cire perdue 18 × 14 × 10 cm 4 000 / 6 000 € 01 Détail lot 01
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E Saul Steinberg (1914-1999), d’origine roumaine et dont toute la carrière s’est déroulée de 1942 à 1999 à New York, s’est fait connaître du grand public par sa collaboration comme illustrateur au célèbre magazine The New Yorker durant près de soixante ans. Il aimait se définir comme un « écrivain qui dessine » et sa renommée tient à l’esprit mordant avec lequel il a su dénoncer les stéréotypes de l’« american way of life », les symboles de la société américaine, ses mythes et institutions. Son immense culture, sa connaissance des mouvements d’avant-gardes, le surréalisme notamment, sont à l’origine de son goût pour l’expérimentation de toute technique, en particulier le collage et le trompe-l’œil. Participant dès 1946 à l’exposition « Fourteen Americans » au Museum of Modern Art de New York aux côtés d’Arshile Gorky, Mark Tobey, ou de Robert Motherwell, Steinberg, considéré plus comme un artiste qu’un illustrateur, a été exposé très tôt par les galeries Betty Parsons et Sidney Janis à New York, et à la galerie Maeght à Paris. Il compte parmi ses fils spirituels Bosc, Chaval, Sempé et Tomi Ungerer dont le musée éponyme lui a consacré à Strasbourg une rétrospective en 2009. En 1986, Jean Frémon, dans son introduction au numéro de « Repères »1 dédié à Saul Steinberg, écrivait très justement à son sujet : « un dessin de Steinberg est un piège pour le commentateur. Nos phrases sont superflues, pures, gênantes. Toute la qualité d’un dessin de Steinberg tient dans sa capacité à se dérober à l’explication. Si le dessin est réussi, l’explication est immédiate, évidente, inutile. Son sens est instantané et global. Etiré dans le temps linéaire du discours, il se dilue, s’appauvrit. Le discours, quant à lui, est d’avance vidé de son contenu par le dessin lui-même. Le commen- tateur n’a d’autre choix qu’entre la redondance ou la fuite en avant dans une complexité d’analyse qui dit assez toute la vanité de l’entreprise. » 1 Jean Frémon, « Repères », Cahiers d’art contemporain no 30, 1986, Galerie Maeght- Lelong, non paginé Détail lot 08
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E © Droits réservés (1) Saul Steinberg 02 ƒ 02 . Saul Steinberg (1914-1999) Florida, 1953 Encre de chine sur papier Signé et daté en haut à gauche Contresigné, daté et annoté en bas à gauche : « Passport copyright 1954 Saul Steinberg » 37 × 58 cm Provenance : Galerie Daniel Varenne, Genève Exposition : Strasbourg, Musée Tomi Ungerer - Centre international de l’Illustration, « Saul Steinberg, l’écriture visuelle », 27 novembre 2009 - 28 février 2010, reproduit au catalogue sous le no 99, p. 180 12 000 / 18 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E 03 ƒ 03 . Saul Steinberg (1914-1999) Bridge no 132, 1953 Encre de chine sur papier Signé et daté en bas à droite 57,5 × 74 cm Provenance : Daniel Varenne, Galerie Le Clos de Sierne, Genève 12 000 / 18 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E ƒ 04 . Saul Steinberg (1914-1999) 04 Uncle Sam U.S.A., 1964 Encre sur papier Signé et daté en bas à gauche 58 × 36,5 cm Provenance : Galerie Daniel Varenne, Genève 12 000 / 18 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E 05 ƒ 05 . Saul Steinberg (1914-1999) Sans titre, (Paysage égyptien), 1965 Encre et collage sur papier Signé et daté en bas à droite 37,5 × 43,8 cm Provenance : Galerie Daniel Varenne, Genève 12 000 / 18 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E 06 ƒ 06 . Saul Steinberg (1914-1999) Sans titre, (Autoportrait), circa 1966 Encre de chine, crayon et tampon sur papier Signé sur l’ensemble de l’œuvre 36.7 × 48 cm Provenance : - Pace Wildenstein, New York - Galerie Daniel Varenne, Genève Exposition : Strasbourg, Musée Tomi Ungerer - Centre international de l’Illustration, « Saul Steinberg, l’écriture visuelle », 27 novembre 2009 - 28 février 2010, reproduit au catalogue sous le no 41, p. 110 12 000 / 18 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E ƒ 07 . Saul Steinberg (1911-1999) Architecture, 1966 Encre de chine et encres de couleur sur papier 07 Signé et daté en bas à droite 70 × 55 cm Provenance : Galerie Daniel Varenne, Genève 12 000 / 18 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E lot 8 : verso ƒ 08 . Saul Steinberg (1914-1999) 08 Time and Space, 1968 Encre de chine sur papier Signé en bas à droite 56 × 76 cm Provenance : - Sydney Janis Gallery, New York - Galerie Beyeler, Bâle - Kestner-Gesellschaft, Hanovre - Galerie Ynguanzo, Madrid - Galerie Daniel Varenne, Genève Expositions : - New York, Whitney Museum of American Art, « Saul Steinberg », 1968, reproduit au catalogue sous le no 152 - Saint-Paul de Vence, Fondation Maeght, « Saul Steinberg », 1978-1979 - Londres, Crane Kalman Gallery, « Essence of Humour », octobre - novembre 1997 12 000 / 18 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E ƒ 09 . Hans Bellmer (1902-1975) Têtes, 20. I 62 Crayon sur papier Signé en bas à gauche Daté en bas à droite 15,5 × 20 cm Provenance : - Galerie Daniel Varenne, Paris - Daniel Varenne, Galerie Le Clos de Sierne, Genève 10 000 / 15 000 € 09
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E 11 ƒ 10 . Anselme Boix-Vives (1899-1969) ƒ 11 . Anselme Boix-Vives (1899-1969) Gemmail, 1964 Un Monsieur respectable, 1964 Gouache sur carton Gouache sur carton 92,5 × 67 cm Signé en bas à droite Provenance : 80,5 × 59,5 cm - Galerie Breteau, Paris Provenance : 10 - Galerie Daniel Varenne, Genève - Galerie Breteau, Paris Expositions: - Galerie Daniel Varenne, Genève - Martigny, Manoir de la Ville de Martigny, Expositions: « Anselme Boix-Vives dans les collections - Martigny, Manoir de la Ville de Martigny, suisses », 25 septembre - 30 octobre 1994, « Anselme Boix-Vives dans les collections reproduit au catalogue en couleur, non paginé. suisses », 25 septembre - 30 octobre 1994, - Paris, FIAC (Foire Internationale d’Art reproduit au catalogue en couleur, non paginé Anselme Boix-Vives, grand ordonnateur de la vie lunaire, va raconter et peindre une Contemporain), Galerie Daniel Varenne Genève, 1 - 6 octobre 1997 - Paris, FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain), Galerie Daniel Varenne Genève, nouvelle société. Elle sera sienne. Exempte de crimes, car en apesanteur. - Genève, Galerie Daniel Varenne, « Anselme Boix- 1 - 6 octobre 1997 Vives », 24 septembre - 27 novembre 1998 - Genève, Galerie Daniel Varenne, « Anselme Boix- Avec ses faiblesses, à l’image de l’homme. Bibliographie : Vives », 24 septembre - 27 novembre 1998 Les hommes et les femmes, les animaux vrais ou faux, les bois et les fleurs, - V. Boix-Vives, M.-C. Sainsaulieu, « Anselme Bibliographie : Boix-Vives 1899-1969 : monographie, Catalogue - V. Boix-Vives, M.-C. Sainsaulieu, « Anselme ses dignitaires et ses curés, sous rassemblés dans le calice de plus que parfait vont Raisonné. Volume I : 1962-1964 », Éditions de Boix-Vives 1899-1969 : monographie, Catalogue s’immerger dans un silence radieux où leurs vies ordinaires vont se métamorphoser la Différence, Paris, 2003, reproduit en couleur, p. 405 Raisonné. Volume I : 1962-1964 », Éditions de la Différence, Paris, 2003, reproduit en couleur, en destin de lune. - J.-D. Jacquemond, « Boix-Vives », Tendance Pap p. 417 l’Art, Lyon, septembre - octobre 1994, reproduit - J.-D. Jacquemond, « Boix-Vives », Tendance Pap Et l’artiste propulse son plan de paix. en couleur p. 2 l’Art, Lyon, septembre- octobre 1994, reproduit La poésie face à la douleur. L’ironie face à la violence. - M.-C. Sainsaulieu, «Anselme Boix-Vives», en couleur p. 2 Éditions Acatos, Lausanne, 1998, reproduit - M.-C. Sainsaulieu, « Anselme Boix-Vives », en couleur p. 109 Éditions Acatos, Lausanne, 1998, reproduit V. Boix-Vives, M.-C. Sainsaulieu, « Anselme Boix-Vives 1899-1969 : monographie, Catalogue Raisonné. 3 000 / 4 000 € en couleur p. 109 Volume I : 1962-1964 », Éditions de la Différence, Paris, 2003, p. 59 3 000 / 4 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E Artiste majeur de la seconde moitié du xxe siècle, Jean Dubuffet (1901-1985) s’est singularisé par son opposition farouche à la culture dominante, à l’art institutionnel, et en contrepartie, par son engagement en faveur de l’art brut (celui des enfants, des aliénés, et de tous les marginaux rejetés par les circuits officiels). Ses recherches sur la matière, les textures et les formes ont donné naissance à une œuvre libérée de tout code et de toute contrainte stylistique mais non moins ambitieuse, organisée en série et accompagnée d’une production littéraire intense. Après avoir exercé le métier de négociant en vin, et s’être passionné tour à tour dans les années 1930 pour les hiéroglyphes égyptiens, les idéogrammes chinois ou les calligraphies romanes, Dubuffet décide de se consacrer exclu- sivement à la peinture en 1942. Il se fait connaître avec l’exposition orga- nisée par la galerie René Drouin à Paris Marionnettes de la ville et de la campagne,1944, préfacée par Jean Paulhan, et qui suscite scandale et controverse. En quête d’authenticité et de primitivisme, Dubuffet effectue plusieurs voyages au Sahara de 1947 à 1949. Cette expérience du désert, du dénue- ment extrême et de l’espace infini, le conduit à créer ses étranges paysages « du mental » ainsi que ses travaux de textures (« Texturologies », 1957-1959), monochromes denses et saturés dont les « Matériologies » (1959-1960) constituent l’aboutissement. C’est à cette dernière série qu’appartiennent les « Aires », dont nous présentons une œuvre ici (Aire parcourue, 4 octobre 1960 (lot 12)), et dont la particularité est de délaisser le caractère pure- ment matiériste des travaux précédents, comme l’a analysé Max Loreau, ami et exégète de Dubuffet : « il s’agit en somme d’y obtenir l’équivalent de matières purement physiques, – les Matériologies – par les seuls tracés de la plume, et par là même de faire en sorte que le matériau naturel et le graphisme délibérément abstrait s’unissent au fil d’un geste en quoi toutes choses se tissent d’un trait – réel, immatériel, sans distinction dans les mêmes rythmes. Quoi d’étonnant dès lors qu’un nombre important des dessins qui naissent en octobre 1960 portent dans leur titre le mot « aire » ? Du reste, la série elle-même dans son ensemble, s’intitule « Aires et sites ». Ce ne sont d’un bout à l’autre que nappes d’écritures anarchiques et fermes, balbutiantes et autoritaires, fragiles et décidées, formant des écheveaux de pullulement incohérents et cahoteux. Plusieurs d’entre elles comportent des éléments semblables à des lettres ; lettres curieuses – inachevées ? Trop Détail lot 16
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E longtemps prolongées ? – issues d’alphabets effacés, mal formés, sans autre sens que celui de manifester l’intrusion du faiseur et d’imposer ainsi à l’espace matériologique l’ordre quelconque de maigres inscriptions insigni- fiantes - toutes proches encore des trames de la matière (« Aire II »). Sur ces dessins s’achèvent les Matériologies et, avec elles, prennent fin les travaux de textures qui, depuis 1951, ont occupé le peintre au point de colorer tous ses gestes et pensées.1 » Parmi les autres réalisations de Dubuffet que nous présentons, figurent Paysage avec deux personnages, 30 mai 1980 (lot 15) et Paysage avec un personnage, 4 août 1980 (lot 16), qui appartiennent aux dernières années de création de l’artiste. Elles ne sont pas éloignées des « Psycho-Sites » (1980- 1981) où tout repère géographique (sol, ciel, etc.) disparaissent tandis qu’y sont insérés des personnages par le biais du collage. Ces œuvres, exécutées à un moment où Dubuffet se remet à travailler après une période d’inter- ruption forcée, sont emblématiques de sa nouvelle manière, qui se limite au genre du dessin, à l’usage du feutre noir et au thème du paysage. Voici ce qu’a écrit Alfred Pacquement à leur sujet : « Là encore, comme dans les © Droits réservés (1) « théâtres de mémoire » précédents, le procédé consiste à tailler dans des dessins préalables des formes découpées. Mais celles-ci viennent désormais s’appliquer sur un réseau de lignes en une opération en deux temps dont la fusion viendra révéler l’espace et les acquis de l’une et de l’autre. Il ne s’agit donc plus ici d’associer des figurations hétéroclites, plutôt de solidariser Jean Dubuffet des textures linéaires indéterminées (composant un fond) et les découpes superposées de personnages (composant les figures) et ce de façon quasi systématique. Comme Dubuffet l’écrit, dans une lettre à Claude Simon, on y observe l’homme non plus régnant mais englobé ou plutôt encastré au sein de la nature ». Certes, l’homme que Dubuffet décrit, n’a jamais fait preuve d’une relation dominatrice à la nature ; il est, comme on le sait, « homme du commun à l’ouvrage ». Mais le voici effectivement absorbé par la texture géologique, et confondu en quelque sorte avec le paysage. 2 » 1 Max Loreau, « Jean Dubuffet. Délits – Déportements - Lieux de haut jeu », Weber éditeur, Lausanne, 1971, p. 346-347. 2 Alfred Pacquement, « Sites aux figurines », in cat. exp. « Jean Dubuffet. Les dernières années », Galerie nationale de Jeu de Paume, Paris, 1991, p. 113-114.
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E 12 ƒ 12 . Jean Dubuffet (1901-1985) Aire parcourue, 4 octobre 1960 Encre de chine sur papier Signé et daté en bas vers la gauche 50 × 65 cm Provenance : - Sidney Janis Gallery, New York - Galerie Daniel Varenne, Genève Bibliographie : Max Loreau, « Catalogue des Travaux de Jean Dubuffet - Fascicule XVII : Matériologies, (1959-1960) », Les Éditions de Minuit, Weber Editeur, 1969, reproduit sous le no 166, p. 134 40 000 / 60 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E ƒ 13 . Jean Dubuffet (1901-1985) Paysage, juin 1960 Encre de chine sur papier Signé des initiales et daté en haut à gauche 33 × 25 cm Provenance : - Richard Feigen Gallery, New York - Collection Daniel Varenne, Genève Expositions : - New York, The Solomon R. Guggenheim Museum, « Jean Dubuffet, Une Rétrospective », 26 avril - 29 juillet 1973, reproduit sous le no 49 - Paris, Grand-Palais, « Jean Dubuffet, Une 13 Rétrospective », 27 septembre - 20 décembre 1973 Bibliographie : Max Loreau, « Catalogue des Travaux de Jean Dubuffet - Fascicule XVIII : Dessins 1960 », Les Éditions de Minuit, Weber Éditeur, 1969, reproduit sous le no 82, p. 49 40 000 / 60 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E ƒ 14 . Jean Dubuffet (1901-1985) Personnage dans un paysage, mai - juin 1960 Encre de chine sur papier Signé des initiales et daté en haut à droite 14 33 × 25 cm Provenance : - Ancienne Collection Madame de Gavardie - Collection Daniel Varenne, Genève Bibliographie : M. Loreau, « Catalogue des Travaux de Jean Dubuffet - Fascicule XVIII : Dessins, 1960 », Les Éditions de Minuit, Weber Editeur, 1969, reproduit sous le no 75, p. 45 40 000 / 60 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E ƒ 15 . Jean Dubuffet (1901-1985) Paysage avec deux personnages, 30 mai 1980 Encre de chine sur papier (avec deux pièces rapportées collées) Signé des initiales et daté en bas à gauche 15 35 × 25,5 cm Provenance : Galerie Daniel Varenne, Genève Bibliographie : Max Loreau, « Catalogue des Travaux de Jean Dubuffet - Fascicule XXXIII : Sites aux figurines, Partitions (1980-1981) », Les Éditions de Minuit, 1982, reproduit sous le no 60, p. 28 40 000 / 60 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E ƒ 16 . Jean Dubuffet (1901-1985) Paysage avec un personnage, 4 août 1980 Encre de chine sur papier (avec une pièce rapportée collée) Signé des initiales et daté en haut à gauche 51 × 35 cm Provenance : - Galerie Art & Public, Genève - Collection Daniel Varenne, Genève Bibliographie : Max Loreau, « Catalogue des 16 Travaux de Jean Dubuffet - Fascicule XXXIII : Sites aux figurines, Partitions (1980-1981) », Les Éditions de Minuit, 1982, reproduit sous le no 124, p. 49 50 000 / 70 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E Christo est le nom d’artiste revendiqué par Christo Vladimiroff Javacheff, né le 13 juin 1935 à Gabrovo en Bulgarie, et Jeanne-Claude celui de Jeanne- Claude Denat de Guillebon, née le même jour à Casablanca au Maroc. Il est l’incarnation d’une volonté de collaboration artistique qui refuse la mise en avant de l’ego et outrepasse les catégories traditionnellement admises, puisque leurs œuvres comprennent la sculpture, le dessin, la photogra- phie, l’architecture, et que les artistes interviennent dans des domaines qui relèvent tant de l’urbanisme, de l’écologie que du politique. Christo se signale sur la scène artistique lorsqu’il arrive à Paris en 1958 et qu’il réalise ses premiers « Empaquetages » et Objets empaquetés qui lui valent d’être intégré au groupe des Nouveaux Réalistes par Pierre Restany. Les premiers projets monumentaux de Christo datent de 1961, année où il réalise un empilement de barils et des empaquetages dans les docks du port de Cologne. En 1962, il érige un mur de barils d’essence rue Visconti à Paris, intitulée Rideau de fer, en signe de protestation contre l’édification du Mur de Berlin l’année précédente. Lorsque Christo et Jeanne-Claude s’installent définitivement à New York à partir de 1964, ils développent la série des « Store Fronts », initiée en 1961. Ces œuvres ont pour point de départ un premier ensemble de devantures exécuté en 1963 à partir de vraies vitrines en verre auxquelles avait été ajouté de la lumière électrique et dont les faces internes des vitres avaient été recouvertes par du papier, de la peinture ou du tissu, afin d’en dissimuler l’intérieur. La série des « Store Fronts » consiste en la réalisation de devantures gran- deur nature directement inspirées de l’architecture de New York et pour lesquelles sont exécutées au préalable des schémas, des photomontages, ou des maquettes. Elles retiendront Christo et Jeanne-Claude pendant quatre ans, période qui s’achève par l’exposition de sa plus grande pièce du genre, une « Devanture corridor », à la 4e Documenta de Kassel, en 1968. Sur ces quatre années, on observe l’évolution dans les choix de Christo et Jeanne-Claude de vitrines d’un style ancien vers un style plus contemporain, comme le montre le passage de Green Store Front, 1964 (lot 19) à Corridor Store Front, 1966 (lot 17), avec pour les dernières œuvres une volonté de devantures délibérément neutres, présentant des lignes raides et strictes, des couleurs limitées, dont la particularité est finalement d’en avoir aucune. Ces devantures, construites en bois et en Plexiglas mais aussi en métal galvanisé et en aluminium, marquent un tournant décisif dans l’évolution du travail de Christo et Jeanne-Claude. Elles préfigurent le travail à venir par l’emploi de matériaux de nature industriels et également par le recours au procédé du voilement visant à susciter la curiosité du spectateur et son Détail lot 19 désir de voir. Tout comme dans leurs travaux d’architecture ultérieurs, la particularité des « Store Front » réside dans le paradoxe de leur masquage, leur présence sous-jacente et mystérieuse.
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E 17 ƒ 17 . Christo et Jeanne-Claude (né en 1935 et 1935‑2009) Corridor store front, (project), 1966-67 Montage sous Plexiglas en deux parties assemblées par une structure métallique Crayon sur carton découpé dans un emboîtage en Plexiglas 72 × 55.5 cm Crayon sur carton marouflé sur panneau (à l’interieur) Daté et titré en haut 72 × 55.5 cm Provenance : Galerie Daniel Varenne, Genève Cette œuvre est enregistrée dans les Archives Christo 40 000 / 60 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E 18 ƒ 18 . Christo et Jeanne-Claude (né en 1935 et 1935‑2009) Store front’s, (Project part I and II), 1964-65 Fusain et crayon gras de couleur sur papier calque scotché sur carton Signé et daté en bas à droite Titré en bas vers la gauche 69 × 53,5 cm Provenance : Galerie Daniel Varenne, Genève Cette œuvre est enregistrée dans les Archives Christo 30 000 / 50 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E ƒ 19 . Christo et Jeanne-Claude (né en 1935 et 1935‑2009) Green store front (project) n. 138" × 98" × 12", 1964 Gouache, crayon, collage de tissu et métal 19 sur papier dans un emboîtage en Plexiglas Signé et daté en bas à droite, titré en bas à gauche 68,5 × 61 cm Provenance : - Annely Juda Fine Art, Londres - Daniel Varenne, Galerie Le Clos de Sierne, Genève Cette œuvre est enregistrée dans les Archives Christo 40 000 / 60 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E © Droits réservés (1) Christo et Jeanne-Claude ƒ 20 . Christo et Jeanne-Claude (né en 1935 et 1935‑2009) Running Fence (project for Sonoma Country, and Marin Country, State of California), 1973 20 Crayon et collage sur papier contrecollé sur toile contrecollée sur carton dans un emboîtage en Plexiglas Signé et daté en bas à droite Titré en bas au centre 55.7 × 71 cm Provenance : Daniel Varenne, Galerie Le Clos de Sierne, Genève Cette œuvre est enregistrée dans les Archives Christo 30 000 / 50 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E Vivant à Nice depuis l’âge de 14 ans, Ben (né en 1935) entre dans l’histoire de l’art en 1956 en décidant d’exécuter comme forme abstraite inédite une banane. Les critères qui motivèrent son choix furent ceux privilégiés par l’idéologie créatrice du xxe, la nouveauté et l’exaltation de l’ego. Cepen- dant, Ben se révèle très vite bien plus cynique dans sa mise en question du phénomène artistique. Profondément marqué par Duchamp, il décide en 1960 de porter à son paroxysme la logique du ready-made et signe systé- matiquement ce qui ne l’avait jamais été, les poules, les trous, Dieu… Il lui rendra le plus grand des hommages à travers sa Boîte de Duchamp, 1979 (lot 26), extravagant bric-à-brac d’objets hétéroclites et insolites contenu dans une malle, à la manière d’un petit musée. Prônant la dissolution entre l’art et la vie, Ben déclare en total iconoclaste : « Tout est art ». À cette époque où il fréquente les artistes du Nouveau Réalisme, il est invité par Daniel Spoerri en 1962 à exposer à la Misfits Fair de Londres : sa participa- tion consistera à vivre pendant quinze jours dans la vitrine d’une galerie. De retour à Nice, il se lance dans une active opération de propagande pour Fluxus auquel il restera toujours fidèle. Fluxus est pour Ben un « état d’esprit » qui laissera une empreinte profonde dans son travail à partir de 1963, à travers notamment les influences durables de Georges Maciunas, John Cage et de George Brecht. Fidèle à l’esprit turbulent du groupe, Ben s’implique corporellement dans ses créations artistiques et multiplie ses « Actions » (Traverser un port à la nage, 1963), définit comme œuvres des « Attitudes » (Attendre Ben est un art, 1967), ou bien encore se livre à des « Gestes » qui peuvent être entrevus comme une parodie de performances par leur caractère simplistes, provocateurs, vulgaires ou bien encore poé- tiques (Geste : me regarder dans un miroir, 1963 (lot 21)), Geste : poser une feuille de papier blanc sur la chaussée, 1964, Geste : écraser des points noirs, 1971. Ces séries, souligne Philippe Vergne, qui introduisent la question de la photographie et du document comme œuvres dans son art, inscrivent Ben comme précurseur dans l’histoire du mouvement de l’art corporel, au même titre que Bruce Nauman et Gina Pane. Durant tout ce temps, soit de la fin des années 1950 au milieu des années 1970, Ben a tenu un magasin à Nice appelé « Laboratoire 32 » puis « La Galerie Ben doute de tout ». Véritable objet d’art vivant, il aura été le lieu de rencontre, de débat, ou d’exposition de toute une frange de l’avant-garde, des Nouveaux Réalistes à Fluxus, en passant par Support /Surface… Il est acheté en 1975 par le Musée National d’Art Moderne de Paris. Ben est également très connu pour ses « Tableaux » ou « Objets-écritures », se signalant par leur écriture blanche et bouclée se détachant sur fond noir, et qui sont devenus une véritable marque de fabrique. Il y énonce des aphorismes qui interrogent la pratique artistique, la condition humaine, ou bien encore des vérités qu’il qualifie « d’objectives et de subjectives ». Après une période de retrait dans les années 1980, Ben, déçu et lassé par le milieu de l’art contemporain, préfère, avec les moyens qui sont les siens, consacrer son temps à une cause qu’il juge plus noble et moins futile, la Détail lot 28 reconnaissance des minorités culturelles (ethniques, régionales). C’est ainsi loin du centralisme parisien à Marseille (M.A.C.) qu’a eu lieu en 1995 sa première rétrospective « Ben, pour ou contre », puis en 2001 l’exposition « Je cherche la vérité. Ben » au Musée d’art moderne de Nice.
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E Ne pas faire comme les autres : manger au milieu de la rue, cirer les godasses des autres, me taper la tête contre un mur, etc. Il peut y avoir des gestes spectaculaires. Mes premiers gestes datent de 1960. Je les avais théorisés dans le cadre des appropriations : puisque tout était art je m’appropriais la gifle, le coup de pied au cul, etc. En 1972, Templon et Bruno Bischofberger ont voulu que je comptabilise et que j’inventorie mes gestes. D’où le catalogue de Bruno Bischofberger, Ben « Gestes ». Je suis relativement fier de ces gestes surtout quand je constate que beaucoup d’artistes aujourd’hui reprennent mes gestes pour en faire une œuvre. Et j’entends mon ego dire : Ben quand même tu fus un des premiers. Extrait du catalogue « Ben, pour ou contre, une rétrospective », musée de Marseille, Réunion des musées nationaux, 14 juillet - 1er octobre 1995, p. 139 ƒ 21 . Ben (Benjamin Vautier dit) (né en 1935) Geste : Me regarder dans un miroir, (Geste 27), septembre 1963 Acrylique et photographie sur panneau de bois, textes descriptifs et une photographie Signé en bas à droite Daté, annoté et situé en bas vers le centre 75 × 75 cm Provenance : Galerie Daniel Varenne, Genève Expositions : - Zurich, Galerie Bischofberger, 1971 - Nice, MAMAC, Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain, « Je cherche la vérité », 17 février - 21 27 mai 2001 - Lyon, Musée d’Art Contemporain de Lyon, « Rétrospective Strip-tease intégral de Ben », 2010 Bibliographie : Cette œuvre est enregistrée dans le Catalogue Raisonné de l’artiste sous le no 2021 Un certificat d’authenticité pourra être delivré sur demande de l’acquéreur Nous remercions Madame Eva Vautier pour les informations qu’elle nous a aimablement communiquées. 15 000 / 20 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E ƒ 22 . Ben (Benjamin Vautier dit) (né en 1935) Geste : Poser une feuille de papier blanc 22 sur la chaussée, (geste 34), novembre 1964 Acrylique et photographies sur panneau de bois, textes descriptifs et deux photographies Signé en bas à droite Daté, annoté et situé en bas vers le centre 75 × 75 cm Provenance : Galerie Daniel Varenne, Genève Bibliographie : Cette œuvre est enregistrée dans le Catalogue Raisonné de l’artiste sous le no 2028 Un certificat d’authenticité pourra être délivré sur demande de l’acquéreur Nous remercions Madame Eva Vautier pour les informations qu’elle nous a aimablement communiquées 15 000 / 20 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E © Droits réservés (1) Ben 23 ƒ 23 . Ben (Benjamin Vautier dit) (né en 1935) A box with no ideas, 1978 Technique mixte et collage d’une boîte en Plexiglas sur panneau Signé et daté en bas à droite Titré en haut vers le centre 35 × 45 × 16 cm Provenance : Galerie Daniel Varenne, Genève Bibliographie : Cette œuvre est enregistrée dans le Catalogue Raisonné de l’artiste sous le no 722 Un certificat d’authenticité pourra être délivré sur demande de l’acquéreur Nous remercions Madame Eva Vautier pour les informations qu’elle nous a aimablement communiquées 10 000 / 15 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E 24 ƒ 24 . Ben (Benjamin Vautier dit) (né en 1935) D’ont disturb the dust please, 1979 Technique mixte sur panneau Signé et daté au dos 39,5 × 52 × 11 cm Provenance : Galerie Daniel Varenne, Genève Bibliographie : Cette œuvre est enregistrée dans le Catalogue Raisonné de l’artiste sous le no 9558 Un certificat d’authenticité pourra être délivré sur demande de l’acquéreur Nous remercions Madame Eva Vautier pour les informations qu’elle nous a aimablement communiquées 8 000 / 12 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E 25 ƒ 25 . Ben (Benjamin Vautier dit) (né en 1935) Just watch it move, 1979 Technique mixte sur panneau et plume Signé en bas à droite Titré en bas au centre 35 × 45 cm Provenance : Daniel Varenne, Galerie Le Clos de Sierne, Genève Bibliographie : Cette œuvre est enregistrée dans le Catalogue Raisonné de l’artiste sous le no 2102 Un certificat d’authenticité pourra être délivré sur demande de l’acquéreur Nous remercions Madame Eva Vautier pour les informations qu’elle nous a aimablement communiquées 8 000 / 12 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E « J’ai toujours été fasciné par les valises et les malles aux marchés aux puces. Les valises d’immigrés, les valises des dames riches. Quand je voyageais avec ma mère, elle me parlait de ses valises en cuir qui coûtaient très cher. Je décidai donc un jour d’exposer au sol une trentaine de valises contenant chacune quelque chose d’autre de différent. À partir de 78, j’achète deux valises que je transforme en petit musée. » Ben ƒ 26 . Ben (Benjamin Vautier dit) (né en 1935) Boîte de Duchamp, (Petit musée Ben), 1979-1992 Objets divers, collage et acrylique sur toiles et sur bois dans une caisse de transport contenant 43 éléments créés de 1979 à 1992 111 × 153 × 36 cm Provenance : Daniel Varenne, Genève Expositions : - Chicago, Foire de Chicago, Galerie Daniel Varenne, 1993 - Lyon, Musée d’Art Contemporain de Lyon, MacLYON, « Rétrospective Ben », 3 mars - 11 juillet 2010 Bibliographie : J. Hendricks, « Strip-tease intégral de Ben », Somogy éditions d’art, Paris, MacLYON, 2010, reproduit en couleur, p. 214 Cette œuvre est enregistrée dans le Catalogue Raisonné de l’artiste sous le no 922 Un certificat d’authenticité pourra être délivré sur demande de l’acquéreur 26 Nous remercions Madame Eva Vautier pour les informations qu’elle nous a aimablement communiquées 70 000 / 90 000 €
Détails lot 26
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E 27 ƒ 27 . Ben (Benjamin Vautier dit) (né en 1935) Annie ma dit je veux bien que tu mettes des photos de moi toute nue mais je ne veux pas que tout le monde les voient, 1997 Suite de 12 photographies contrecollées sur panneau, rideau en tissu, tringle Signé en bas à droite, titré en bas au centre Daté et annoté au dos : « 5713 » 50 × 70 × 6 cm Bibliographie : Cette œuvre est enregistrée dans le Catalogue Raisonné de l’artiste sous le no 5713 Un certificat d’authenticité pourra être délivré sur demande de l’acquéreur Nous remercions Madame Eva Vautier pour les informations qu’elle nous a aimablement communiquées 8 000 / 12 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E ƒ 28 . Ben (Benjamin Vautier dit) (né en 1935) Il y a des jours où,...., 1984 Acrylique sur toile Signée, datée et annotée en bas à droite « L’art 28 et moi » 180 × 199 cm Provenance : Galerie Daniel Varenne, Genève Exposition : Nice, MAMAC, Musée d’Art moderne et d’Art contemporain, « Je cherche la vérité », 17 février - 27 mai 2001 Bibliographie : Cette œuvre est enregistrée dans le Catalogue Raisonné de l’artiste sous le no 16 Un certificat d’authenticité pourra être délivré sur demande de l’acquéreur Nous remercions Madame Eva Vautier pour les informations qu’elle nous a aimablement communiquées 50 000 / 70 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E ƒ 29 . Ben (Benjamin Vautier dit) (né en 1935) Porte-manteau Traviata, 1986 Porte-manteau, deux chapeaux, un sac et un magnétophone Signé et daté sur le porte-manteau Annoté au dos sur une étiquette : « Le porte- manteau c’est encore Duchamp qui est derrière 29 toute cette histoire. La musique vient peut-être de Cage - qui a besoin d’art » ? 85 × 70 cm Provenance : Galerie Daniel Varenne, Genève Bibliographie : Cette œuvre est enregistrée dans le Catalogue Raisonné de l’artiste sous le no 6961 Un certificat d’authenticité pourra être délivré sur demande de l’acquéreur Nous remercions Madame Eva Vautier pour les informations qu’elle nous a aimablement communiquées 10 000 / 15 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E Cela devait arriver, dans l’histoire de la peinture – je dis bien dans l’histoire de la peinture du xxe siècle – que quelqu’un se décide à peindre l’idée du temps, à exprimer le temps sous la forme d’un tableau. Et les chiffres, capables de créer la progression des nombres, peuvent montrer la flèche du temps. Les chiffres définissent de manière très logique cette situation du temps irréversible, cette causalité, ce que nous appelons « ici et mainteant ». Ces tableaux sont nommés « Détails » parce que ce sont des fragments d’une unité. De même que nous : nous manifestons tout le temps que nous avons déjà traversé. Nous sommes en ce moment même dans le temps qui est une unité. Ce que je réalise est donc en fait très modeste. On dit : Opalka fait toujours la même chose. Bien sûr, mais si quelqu’un continue son existence, sa vie, est-ce qu’il se répète ? Non, il ne se répète pas. C’est toujours autre chose. Comme dans sa vie. « Roman Opalka, ici et maintenant ». Interview par Aneta Panek, « Art Press », no 301, mai 2004, p. 22 ƒ 30 . Roman Opalka (1931-2011) 1965/1, Infini Détail 1627999-1631391, 1965 30 Encre sur papier 33 × 24 cm Provenance : - John Weber Gallery, New York - Galerie Daniel Varenne, Genève 40 000 / 60 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E D’origine Roumaine, Spoerri (né en 1930) a grandi en Suisse et, après avoir été danseur à l’Opéra de Berne de 1954 à 1957, il se consacre à la mise en scène et au décor de théâtre. À Paris, où il s’installe en 1959, il crée ses premiers « tableaux-pièges » qui consistent à coller des objets quotidiens amassés dans sa chambre d’hôtel sur des planches. Ce travail, fondé sur l’appropriation du réel et l’utilisation d’objets du quotidien le rapproche d’Arman, Tinguely, Klein, Hains, Villeglé et de Raysse avec lesquels il parti- cipe, en 1960, à la fondation du groupe des Nouveaux Réalistes, sous l’égide du critique d’art Pierre Restany. Le « Tableau-piège », qualifié par Raymond Hains d’œuvre la plus radicale du Nouveau Réalisme, se situe dans l’héritage direct du « Ready-made » de Marcel Duchamp qui a érigé au rang d’œuvre d’art, tout type d’objet. Voici la définition qu’en donnait Daniel Spoerri en 1966 dans le catalogue de son exposition à la City Galerie de Zurich : « Tableau-piège : des objets trouvés au hasard, en ordre ou en désordre (sur des tables, dans des boîtes, dans des tiroirs etc) sont fixés (« piégés ») tels quels. Seul le plan est changé : dès lors que le résultat est appelé tableau, ce qui était à l’horizontale est mis à la verticale ». Très attaché au principe de la situation trouvée, Daniel Spoerri refuse tout travail de mise en scène et chaque « Tableau-piège » a sa propre histoire. Par son positionnement vertical, il remet en question les modes de perception habituels du spectateur afin de mieux solliciter son attention dans sa lecture de l’œuvre. En 1963, Daniel Spoerri réalise des « Tableaux- pièges » qui portent la trace d’un repas passé entre amis, notamment lors de la très originale manifestation « 723 ustensiles de cuisine », organisée à la Galerie J à Paris (mars 1963). Cette entreprise, qui donnera naissance au « Eat Art », culminera avec l’ouverture d’un restaurant par Spoerri à Düsseldorf en 1968. Il y a une dimension poétique, parfois même humoristique dans cette sacralisation du banal et cette fixation du réel en un instant. Toutefois, les tableaux-pièges peuvent être considérés comme des vanités modernes et le critique Alain Jouffroy, lors de la première exposition de Spoerri à Milan, a rattaché ce défi lancé au temps qui passe à « un palais de la mort ». Tout en donnant naissance à d’autres concepts de création comme le « détrompe l’œil », Daniel Spoerri a décliné le principe du « Tableau-piège » avec une imagination sans égal, comme en témoigne au début des années 1990 son idée d’établir des portraits d’artistes en « fixant » leur palette : « Comme une partie seulement des peintres se servent d’une palette, j’étends le sens du terme au poste de travail, à la table ou au support quelconque sur lequel un artiste pose ou range ses outils, son matériel de travail. Dans Détail lot 32 la mesure où cet ordre ou ce désordre est typique de chaque artiste, voire instructif sur le plan psychologique, on peut parler de véritables portraits ».
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E ƒ 31 . Daniel Spoerri (né en 1930) Palette, François Boisrond, janvier, 1990, Paris Moquette découpée, chiffons et objets divers collés sur palette 31 Signé, daté, titré, et situé sur un des sceaux 164 × 184 × 61 cm Exposition : Bâle, Galerie Klaus Littmann, Paris, Galerie Beaubourg, Marianne et Pierre Nahon, « Daniel Spoerri, Künstlerpaletten (Palettes d’artistes) », décembre-janvier 1989 / mars-avril 1990, reproduit au catalogue en couleur sous le no 40, p. 109 30 000 / 40 000 €
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E Le samedi, nous étions attendus par François Boisrond, qui m’a même laissé taillader sa moquette maculée de peinture, pour que l’on puisse y fixer les chiffons tout raides de couleurs, avec le tabouret de son enfance. Otto Hahn, mon biographe, qui vient de terminer son livre, m’accompagnait et c’est lui qui mettra la dernière main à la colle, si quelque chose ne va pas. J’aime bien Boisrond et son humour pince-sans-rire. Nous nous arrêtons pour le moment au no 40. Et je regrette bien que Roland Topor ait été en voyage le week-end dernier, que je n’aie jamais réussi à joindre Ed Kienholz à Berlin, que j’ai demandé Markus Lüpertz trop tard, que j’aie manqué Niki de Saint‑Phalle en Italie d’un jour et que Eva Aeppli ait finalement décidé de ne pas laisser fixer son « Mineli », enfin que mon ami Jeannot se soit visiblement senti offensé (mais pourquoi donc ?)… alors que moi je lui ai gardé mon amitié de toujours. Bâle, Galerie Klaus Littmann, Paris, Galerie Beaubourg, Marianne et Pierre Nahon, « Daniel Spoerri, Künstlerpaletten (Palettes d’artistes) », décembre - janvier 1989 / mars-avril 1990, p. 109 Détail lot 31
C O L L EC T I O N D A N I E L VA R E N N E Jim s’est contenté de me remettre une petite caisse contenant son bric à brac d’atelier, me disant d’en faire ce que je voulais. Je l’ai déversée sur mon établi et j’y ai raccordé les moteurs encore en état de marche. En ce sens, cette table est celle qui est la plus étrangère à l’artiste, la plus interprétée par moi. Jim me le pardonnera, ayant expressément affirmé que je devais en faire ce que je voulais. (Voilà qu’après 40 ans d’amitié avec Tinguely, je joue moi aussi avec de petits moteurs : pas vrai, Jeannot, toi qui ne voulais pas être de la fête !). Bâle, Galerie Klaus Littmann, Paris, Galerie Beaubourg, Marianne et Pierre Nahon, « Daniel Spoerri, Künstlerpaletten (Palettes d’artistes) », décembre - janvier 1989 / mars-avril 1990, p. 72 32 ƒ 32 . Daniel Spoerri (né en 1930) Caisse palette, Jim Whithing, motorisée, 1989 Assemblage d’objets divers, vêtement, moteur collés sur palette Signé, daté et titré sur la tranche gauche 169 × 93 × 80 cm Exposition : Bâle, Galerie Klaus Littmann, Paris, Galerie Beaubourg, Marianne et Pierre Nahon, « Daniel Spoerri, Künstlerpaletten (Palettes d’artistes) », décembre - janvier 1989 / mars-avril 1990, reproduit au catalogue en couleur sous le no 21, p. 73 30 000 / 40 000 €
33 ƒ 33 . Daniel Spoerri (né en 1930) Palette, (heberstof), 1989 Instrument chirurgicaux, objets divers, ampoules et système lumineux sur palette Signé, daté, titré et annoté sous la palette 104 × 100 × 97 cm Exposition : Bâle, Galerie Klaus Littmann, Paris, Galerie Beaubourg, Marianne et Pierre Nahon, « Daniel Spoerri, Künstlerpaletten (Palettes d’artistes) », décembre-janvier 1989 / mars-avril 1990, reproduit en couleur sous le no 4, p. 47 Note : Caisse avec instruments chirurgicaux, se trouvant dans l’atelier depuis le séjour en France Détail lot 33 (Moulin Boyard). Déversée sur la première table de travail de Paul Talman, octobre 1989, avec des lampes. 30 000 / 40 000 €
L’enfance de Jean-Pierre Raynaud est ébranlée par un drame, la mort de son père lors du bombardement de l’usine où il est employé en 1943. De santé fragile, Raynaud suit des études à l’Ecole d’Horticulture dont il sort diplômé en 1958. Après son service militaire, qui le retient de 1959 à 1961, il renonce au métier de jardinier qui aura cependant joué un rôle décisif dans son intérêt pour les plantes et pour la manipulation d’objets en rapport avec l’horticulture comme le pot de fleur. Ses premières œuvres, qui datent des années 1962-1963, sont des assemblages exécutés à partir d’objets de rebut, d’objets empruntés à la signalisation routière (le sens interdit notamment), et de matériaux du bâtiments ramassés dans les décharges publiques. Raynaud se rapproche assez tôt des artistes du Nouveau Réalisme (Yves Klein, Daniel Spoerri, Raymond Hains, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle) qui le confortent dans son intérêt pour les objets du quotidien et ordinaires. En 1963, Raynaud commence à réaliser des « Psycho-Objets » qu’il exposera en 1965 à la galerie Jean Larcade lors de sa première exposition person- nelle (Psycho-objet-agression C, 1965 (lot 34)). Dans le catalogue de cette exposition, Alain Jouffroy écrit : « Avec Jean-Pierre Raynaud, la perspective glaciale qui relie et sépare le monde et la pensée (…) est mise en évidence de manière frappante : ses « Psycho-Objets » cernant la même absence centrale (…). Rien, ici, n’est exprimé, mais tout est montré avec tant de clarté que le regardeur peut circuler, se poser, s’immobiliser à l’intérieur d’un laboratoire mental ». Les œuvres de Raynaud sont des objets d’une portée psychologique très chargée, renforcée par l’usage strict du rouge et du blanc, et l’association inattendue d’éléments simples comme des jauges, des échelles, des pelles de secours, des panneaux de signalisations ou des pots de fleurs. À partir de cette date, Raynaud connaît un succès grandissant. En 1966, il est remarqué par Mathias Fels qui lui consacre une exposition, il se rap- proche d’Arman qui l’incite à passer deux mois à l’hôtel Chelsea de New York, tandis que les collectionneurs Philippe Durand-Ruel et Jean-Marie Rossi lui achètent toutes les œuvres de son atelier. Sélectionné pour la Biennale de São Paolo par Michel Ragon, Raynaud bénéficie de plusieurs expositions muséales en 1968-1969 comme au Stedelijk Museum d’Amsterdam et au Moderna Museet de Stockholm. Il multiplie les actions avec le pot de fleur rouge rempli de ciment qui devient son motif de prédilection (Sans titre, 1966) : ainsi, après avoir exposés 300 pots rouges à la Kunsthalle de Düssel- dorf, il en présente 4 000 à Londres, Jérusalem et Hanovre en 1971. En 1972, Détail lot 35 Raynaud vient à la quadrichromie en répétant, avec la série des « Rouge,
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