Des seniors - nᵒ17 - bien dans leur ville - Grenoble.fr
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REPORTAGE REGARDS SUR PORTRAIT
L’ÉCOQUARTIER FLAUBERT LE TÉLÉPHÉRIQUE ÉLOÏSE PARISET
NOVEMBRE
DÉCEMBRE
nᵒ17
2O17
LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE
Des seniors
bien dans leur ville
Gre.
Nᵒ17 NOV./ DÉC. 2017
LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE
sommaire au
INFORMER DÉCRYPTER DÉCOUVRIR
ÉDITO P.02 REPORTAGE P.14 LE TEMPS DES CULTURES P.38
Trois questions à Éric Piolle L’écoquartier Flaubert Daniel Dezeuze au Musée
de Grenoble • Les spectacles
ILS FONT GRENOBLE P.04 à voir au Théâtre 145 et au théâtre
Mickael Bièche • Muriel Simorre • de Poche…
© Alain Fischer
Sam Balade • Faustine Tapiocat •
Vincent Costarella CHRONIQUE DES SPORTS P.40
Les Rencontres du cinéma de
LES ACTUALITÉS P.06 montagne • Les ateliers de gym
Le lancement du Grenoble CivicLab douce pour les seniors •
• Le marché de Noël • Le Mois Jouer aux échecs…
de la photo • Le portage de repas à
domicile • Les Thés dansants •
Le dossier P.16
REGARDS SUR P.42
La piétonnisation place Grenette… Bien vieillir à Grenoble Le téléphérique de Grenoble
LE DÉCODAGE P.22
Un nouveau mobilier urbain en
projet • L’avenir du bâtiment Clé
de Sol • La création d’un carré
confessionnel musulman…
LE POINT SUR P.24
LES ACTUS EN PHOTOS P.12
Regards sur les deux L’ŒIL DE… P.44
derniers mois écoulés
Le Dahu
LES QUARTIERS P.28 Parole aux auteurs du guide plein
Les migrants à Grenoble de bons plans.
Le nouveau jardin de la Flèche •
La végétalisation du cours Jean EN PRATIQUE P.45
Jaurès • Le nouveau centre sportif LE ZOOM SUR P.26
de la Villeneuve • L’Alpinthon • Bien payer son stationnement
La cour de l’Alma… PORTRAIT P.47
CROQUIS DE QUARTIER P.34 Éloïse Pariset
Chercheuse et inventeuse.
Portraits des habitants
de l’avenue Foch Photos, vidéos,
LES 8 ACTUS À RETENIR P.48
interviews…
TRIBUNES POLITIQUES P.36 plus d’infos
sur Gre-mag.fr
2 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE Nᵒ17 | NOV. | DÉC. | 2017
3
Grenoble rejoint la de demain. Ils sont très actifs Agir pour les plus fragiles,
démarche « Ville amie des dans la vie associative, la c’est agir pour le bien
aînés ». Ça va changer quoi ? culture, l’éducation populaire : de tous ?
Si la ville des Trente glorieuses la diversité des Grenobloises Faire la ville exclusivement
a amélioré les conditions de et des Grenoblois est une pour les jeunes, les plus forts,
vie, notamment de logement, chance, accompagnons-la ! les plus aisés, pour ceux qui
elle avait aussi le culte de la ne subissent pas les crises,
vitesse, de la consommation, C’est quoi une Ville amie c’est accroître les injustices,
du toujours plus. On a vu le des aînés ? les fractures et les colères.
résultat : du gris, du stress, de Une ville en phase avec la Comme le dit la déclaration
la pollution, des nuisances réalité des habitants, qui de Philadelphie de 1944
Lors de l’inauguration et l’exclusion d’une partie se tient à l’écoute. Une ville « la pauvreté, où qu’elle existe,
de Millésime, le festival toujours plus grande de la qui prend le bien vivre pour constitue un danger pour la
œnologique et musical de
Grenoble (le 7 octobre). population. boussole. Les aînés ont des prospérité de tous ».
Comme les enfants, comme besoins spécifiques, que cela La ville apaisée est donc aussi
tant d’autres, les aînés étaient soit en termes de logement, une ville qui se transforme en
les grands oubliés de la ville de déplacement, de santé, de permanence pour répondre
d’hier. Aujourd’hui, Grenoble consommation, d’aménage- aux urgences et permettre à
explore une nouvelle façon de ment de l’espace public. Ils chacun d’avancer. Le Centre
faire et de développer la ville : ont tant à partager ! Agir pour communal d’action sociale
Il faut penser la chacun doit pouvoir trouver les aînés c’est, en réalité, agir agit toute l’année au ser-
place des seniors, sa place et aller à propre son pour le bien-être de tous : vice des Grenoblois.es dans
et de ceux qui les rythme, dans un environne- trottoirs plus larges et sécu- le besoin, petits et grands.
accompagnent, ment doux et bienveillant. risés, encourager la vitalité Prendre en compte la fragilité,
dans la ville de Les Grenoblois.es de 55 ans culturelle, davantage d’arbres développer l’accessibilité et
et plus représentent actuel- et de bancs pour se reposer, agir contre les précarités, par
demain. lement 39 523 personnes, des lieux de rencontres et exemple en développant la
soit 25 % de la population. de découvertes, moins de tarification solidaire (eau, can-
L’augmentation à venir du nuisances et de pollution pour tine, cultures, transports en
nombre des plus de 60 ans protéger la santé, des loge- commun, etc.), c’est faire vivre
nécessite de penser dès ments adaptés. La Ville amie une meilleure Grenoble !
aujourd’hui la place des des aînés, c’est une ville amie
seniors, et de ceux qui les avec tous les âges de la vie !
accompagnent, dans la ville
Journal de la Ville de Grenoble/Direction de la communication Iconographe : Nathalie Couvat-Javelot Ce magazine est imprimé sur papier 100 % fibres recyclées,
et de l’animation – Hôtel de Ville 11 boulevard Jean Pain Création graphique : Hervé Frumy et Jean-Noël Ségura labellisé EUFlower (homologuant les produits et services les
BP 1066 38021 Grenoble Cedex 1 Mise en page : Atelier-111 – Gravure : Trium plus respectueux de l’environnement), et PEFC (contribuant
Directeur de la publication : (responsable juridique) : Éric Piolle Impression : Imaye Graphic à la gestion durable des forêts), dans une usine certifiée
Responsables de la rédaction : Erwan Lecoeur, Pour joindre la rédaction : 04 76 76 11 48 ISO14001 pour son management de l’environnement, et
Isabelle Touchard courriel : journal.ville@grenoble.fr labellisée Imprim Vert pour son élimination conforme des
Secrétaire de rédaction : Ingrid Van Houdenhove déchets dangereux.
Ont collaboré à ce numéro : Annabel Brot, Patrick Coulmeau, Nous tenons à remercier particulièrement tous ceux qui
Nathalie D’Andrea, Emdé, Gilles Esparbet, Julie Fontana, Richard nous ont aidés à réaliser ce numéro et notamment : Evelyne Magazine composé en typographie Open Source
Gonzalez, Philippe Mouche, Auriane Poillet, Fréderic Sougey. Arnar, Michaël Bièche, Samuel Bouveron, Vincent Costarella, Diffusion gratuite toutes boîtes aux lettres à Grenoble
Photographes : Thierry Chenu, Alain Fischer, Sylvain Frappat, Faustine alias Tapiocat, Mohamed Jday, L’Échiquier grenoblois, Tirage 100 000 exemplaires. Dépôt légal à parution
J-M. Francillon, Renaud Chaignet, Manu Audibert, Peter Bauza, Les Archives municipales et métropolitaines de Grenoble, la MJC N°ISSN 1269-6060
Les Archives Municipales et Métropolitaines de Grenoble, ADAGP, Allobroges, Éloïse Pariset, Muriel Simorre, Oriane Soyez, Benjamin
Architecture In Vivo, Pierre Jouvenat, Jean-Luc Lacroix, Johann Virone.
Maheut, Auriane Poillet, Isabelle Touchard.
Nᵒ17 | NOV. | DÉC. | 2017 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 3
Gre. ils font l’actu
INFORMER
Vincent Costarella Faustine, alias Tapiocat
Un regard Le Japon au
fédérateur bout des doigts
Vincent Costarella est le président de C’est avec une voix enjouée que
l’association Urban Expo, qui fédère des Faustine, alias Tapiocat, raconte sa
artistes divers autour de projets urbains. passion pour la culture japonaise,
© Alain Fischer
Leur dernière création collective est la traditionnelle et moderne, gas-
réalisation de la grande fresque Dessine- tronomique et filmique. À l’âge de
moi la paix, organisée au cœur de la cinq ans, alors qu’elle aimait déjà
Villeneuve. Quarante artistes, peintres, Mickaël Bièche dessiner, elle regarde son premier
plasticiens et photographes se sont ainsi dessin animé japonais et tombe
réunis en septembre pour un week-end Émetteur amoureuse de ce pays. Aujourd’hui
de création collective.
Fédérateur, le président de l’association d’ondes âgée de 19 ans, la Grenobloise a su
allier ses deux passions pour rem-
est aussi solitaire. Ce photographe de
métier savoure la compagnie des per-
humoristiques porter un concours de dessin japo-
nais, organisé par la Japan Expo et
sonnes qu’il photographie, autant que « Le rire est source de bonheur », Creads, une plateforme de création
l’isolement de son labo photo. tel est le dicton de Mickaël Bièche.
« Je suis ce que l’on appelle un photo- Ce comédien, auteur et humoriste,
graphe documentaire », décrit-il. Ses s’est formé au Conservatoire de
sujets de prédilection ? L’immigration, Grenoble, puis, au cours Simon
la santé, l’éducation et le milieu reli- à Paris. De ses années parisiennes,
gieux, « bien que je sois athée. Ce sont il en fera l’écriture de ses premiers
les hasards de la vie », s’amuse-t-il. sketchs, teintés d’un humour
Pratiquer la photographie est en effet sa influencé par Les Inconnus ou les
manière de découvrir le monde et de se Monty Python.
l’approprier. Et pour partager sa sensibi- De retour dans la cité alpine il y
lité, il expose, illustre des livres et forme a cinq ans, son objectif était de
© Alain Fischer
des curieux qui, à leur tour, regardent le « conquérir Grenoble », en diffu-
monde à travers leur objectif. AP sant l’humour sur la scène locale.
Ses armes ? Un second spectacle
bien nommé, Le secret du bonheur,
la création du Grenoble Comedy graphique en ligne. Elle signe sous
Show en 2015 (un vivier d’humo- le nom de Tapiocat, conséquence de
ristes locaux) et le lancement d’un son goût pour une boisson japonaise
festival d’humour et de magie à qui allie le thé au tapioca, et de son
Villard-de-Lans en 2016 (le Villard penchant pour les chats. « J’ai trouvé
Comedy Show). amusant de faire un jeu de mots avec
Cette année, le jeune homme pré- ces deux éléments », explique-t-elle.
pare un nouveau seul-en-scène et Faustine suit d’ailleurs une classe
met l’accent sur le jeu et l’écriture. préparatoire à Montargis pour deve-
« Je souhaite retrouver les racines nir vétérinaire. « Après mes études, je
du théâtre, c’est pourquoi j’ai ciblé reviendrais peut-être à Grenoble car
le travail du personnage. Le geste, j’aime la région, les montagnes et il
© Auriane Poillet
notamment, me permet de tirer leur manque pas mal de vétérinaires dans
trait… L’idée est de mêler l’émotion, les campagnes… Ou alors je partirais
l’humour et l’artistique. » JF peut-être à l’étranger, mais pas forcé-
http://mickael-bieche.com ment en Asie ! » AP
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ils font l’actu
Sam Balade
« Dogwalker » en liberté
Une balade avec Sam et sa meute de chiens est comme
une leçon de vie. Chaque jour de la semaine, ce dogwalker,
littéralement « promeneur de chiens », et coach canin
récupère une dizaine de chiens au domicile de leurs maîtres
à Grenoble, pour une excursion de 3h dans les espaces
naturels alentour… Ces « sorties entre copains » favorisent
l’équilibre de ces canidés, qui, selon Sam, repose sur trois
besoins majeurs : une activité physique, de la discipline et
une juste dose d’affection. Le quarantenaire s’est reconverti
dans ce métier il y a quelques années. « Je suis passionné
par l’éducation canine… J’éduque les chiens en liberté, en
meute, en forêt, entre congénères et entre espèces diffé-
© Alain Fischer
rentes. Et de retour à la maison, ils sont calmes. »
Samuel pose les règles et forme un binôme avec Newt,
son berger malinois, qui assure leur application. En tête
de file, Loup est alerte ; c’est l’éclaireuse qui ouvre la
Muriel Simorre marche, pendant que le protecteur surveille les arrières…
Sur la trajectoire idéale Et le groupe semble prendre autant de plaisir à s’amuser
qu’à obéir au doigt et à l’œil… JF
www.sambalade.com
Imaginez Muriel Simorre, discrète et presque timide,
taquiner les 320 km/h sur le mythique anneau Bugatti
du Mans. « 200 kg/200 CV – un rapport poids puissance
phénoménal », lance-t-elle à l’intention de sa Yamaha.
Et pourtant : Muriel et son équipe des Girls racing
team enquillent les succès. Pour preuve, parties
en 55e position au dernier Bol d’Or en septembre,
elles terminent 19e !
Sa première moto, achetée juste après l’obtention
du permis, est une 125 – mais déjà une petite bombe
sportive.La rencontre avec son futur mari, pilote, sera
ensuite décisive. Elle tâtera de l’asphalte dès 2007
avant de se lancer en compétition en 2013, avec les
premiers succès de l’équipe : deux victoires dans leur
catégorie aux 24h de Barcelone.
« Au départ, on nous regardait un peu avec circonspec-
tion. On nous attendait au virage ; mais c’est au résultat
qu’on fait sa place. Pour autant, on ne revendique pas
notre féminité, nous sommes pilotes, c’est tout. Il y a de
la place pour les femmes », lance-t-elle. « Au guidon,
© Sylvain Frappat
j’ai pris confiance en moi, j’améliore mes capacités. »
Muriel Simorre et son mari, artisan, mesurent les
progrès accomplis et ils ne l’oublient pas. À chaque
course, le team embarque quatre apprentis mécani-
ciens de l’Institut des métiers et techniques et deux
cuisiniers. « C’est la cerise sur le sandwich, un bel
antistress et du réconfort ! » PC
Nᵒ17 | NOV. | DÉC. | 2017 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 5
Gre. les actualités
INFORMER
société
1 décembre : journée mondiale
er
de lutte contre le sida
Les progrès en matière de
traitement et de prévention
laissent espérer, sinon une
éradication de la maladie, du 1ER DÉCEMBRE
moins un apaisement avec la JOURNEE
MONDIALE
possibilité de vivre normalement DE LUTTE
CONTRE
pour les personnes atteintes. LE SIDA
Pouvoirs publics et associations
se mobilisent à Grenoble dans un
combat quotidien. Où en est-on
aujourd’hui avec cette maladie ?
État des lieux.
Les progrès médicaux laissent loin derrière
les difficultés des années 90. Les traite-
ments permettent à présent aux personnes
©Alain Fischer
séropositives diagnostiquées suffisam- L’équipe de l’association grenobloise Tempo propose
ment tôt de ne pas développer la maladie. écoute, soutien et activités à ses adhérents.
Plus encore, ils enrayent la transmission :
traitée, une personne séropositive est ne s’est pas actualisé : le virus, comme la lutte contre le VIH) regroupe tous les
non contaminante. Ces traitements sont la maladie, font encore l’objet de peurs acteurs concernés, pour une meilleure
également préventifs : pour les personnes irrationnelles. coordination et plus d’efficacité dans la
dites « à risque » (conjoint ou partenaires lutte contre le sida. Le Comité se donne un
séropositifs, usage de drogue et potentiel Écoute et prévention objectif ambitieux : zéro contamination et
échange de seringues…), se traiter en Face à cette difficulté, les associations zéro développement de la maladie dans
amont efface le risque d’être contaminé. apportent leur contribution en matière l’arc alpin d’ici 2030.
d’accompagnement et de prévention. La Ville a aussi sa partition à jouer.
Des réactions paradoxales À Grenoble, Tempo veut rompre l’isole- Membre de l’association nationale
Constater sa propre séro- ment et reçoit les personnes Élus locaux contre le sida, Emmanuel
positivité reste une étape séropositives comme leurs Carroz, adjoint à l’égalité des droits,
difficile, les discriminations familles. Les volontaires explique : « Notre rôle est de soutenir les
étant encore une réalité. d’Aides, dont la mission associations et de renforcer la prévention.
Dans le milieu profession- est d’aller au-devant des C’est un travail de longue haleine, souligné
nel, jusqu’au refus de soin personnes à risque, se de moments forts comme cette journée
dans certains cabinets déplacent sur le terrain, mondiale de lutte : il s’agit de redonner de
médicaux, les personnes dans les soirées festives, la visibilité au sida, pour plus de prises en
séropositives peuvent se les lieux de rencontre, ou charge et moins de discriminations ».
© Sylvain Frappat
retrouver face à des réac- dans les prisons. NDA
tions de méfiance ou rejet. Une centaine de nouvelles Sida-info-service : numéro vert
Associations, pouvoirs séropositivités sont détec- gratuit, 7/7 jours, 24h/24 : 0800-840-800
publics et profession- Emmanuel Carroz, tées chaque année dans
nels de santé constatent adjoint à l’égalité des droits. l’arc alpin (Isère, Savoie,
aujourd’hui un paradoxe : Haute-Savoie). Le dépistage [ Gre-mag.fr ]
banalisé, le sida ne fait plus l’objet d’un reste l’outil-clé pour éradiquer la diffusion À LIRE
souci quotidien en terme d’information. du virus. Sur notre territoire, le Corevih Un dossier complet
Pourtant, le regard porté par la société (Comité régional de coordination de et des infos pratiques.
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Le projet de Grenoble
CivicLab a été lancé
les actualités
en octobre à la Belle
Électrique.
médias
« Le Crieur »
est à Grenoble
La revue Le Crieur, cofondée en
2015 par le journal Médiapart et
les éditions de la Découverte, vient
fêter son anniversaire à Grenoble
le 2 décembre par une journée de
débats et de tables rondes.
© Isabelle Touchard
« Que faire ? » C’est l’apostrophe que lance
au public Le Crieur, revue consacrée aux
idées et la culture. Né d’une ambition,
innovations « incarner un journalisme d’idées pour
aborder de manière inédite le monde de la
Des ateliers de citoyens culture, des savoirs et des idées, en France et
à l’étranger, dans
pour la ville de demain toute sa diver-
sité », le journal,
Le 3 octobre, à la Belle qui paraît trois
Électrique, le lancement cinq défis en travaillant sur des fois par an,
de Grenoble CivicLab, une projets : une conciergerie numé- entend relancer
« fabrique » ouverte à tous rique de quartier, une signalétique le débat sur
pour imaginer et créer la urbaine augmentée, des économies l’émancipation
ville de demain a réuni d’énergie à réaliser pour des projets qui doit s’inven-
environ 250 participants. solidaires, de nouvelles formes ter aujourd’hui
de contributions citoyennes et le et demain, ouvrir
Grenoble CivicLab réunit des développement d’un projet libre des perspectives
citoyens volontaires qui vont pouvant concerner la culture, le stratégiques
travailler sur la coconception social, l’éducation… fortes et, sur-
d’outils numériques (applis, sites Les ateliers de travail vont se tout, confronter
web…) pour imaginer, accompa- poursuivre pendant quelques mois la gauche à ses
gner et développer de nouveaux jusqu’au dépôt des prototypes à blocages et
© DR
usages urbains. Le terrain de jeu la mi-février 2018. Les prototypes tensions.
est immense : ces usages urbains sélectionnés recevront 2 000 € de Une journée de réflexions, quatre tables
peuvent concerner le cadre de vie, prix, une campagne de crowdfun- rondes et des invités, tels que les poli-
de nouvelles formes de participa- ding, la participation au Smart City tiques Danièle Obono, Damien Carême,
tion, la culture, le social… Hack à Barcelone(1) en 2018 et un Paul Magnette, Barbara Romagnan, Esther
En réunissant autour de la table suivi de quatre mois par un des par- Benbassa ou le sociologue Bruno Latour,
des citoyens, des professionnels tenaires de Grenoble CivicLab. viendront construire ou déconstruire
du numérique, des entrepreneurs, Pour retrouver la programma- les débats autour de thématiques telles
des associations, des artistes, tion détaillée, des images et des qu’écologie, populisme, réfugiés, crise de
des acteurs publics et même des vidéos, rendez-vous sur : civilisation, travail ou dignité… Et ça va
rêveurs, Grenoble CivicLab « veut grenoble.civiclab.eu jaser : selon le Petit Robert, « le crieur est
redonner à tous la capacité d’agir sur Smart city = ville intelligente.
(1) chargé d’annoncer à haute voix des procla-
son environnement en façonnant des Des innovations technologiques et de mations publiques ».
outils à plusieurs », précise Laurence simples applications font aujourd’hui Samedi 2 décembre de 14h à 19h,
Comparat, adjointe à l’open data et de Barcelone une « ville intelli- à l’Ancien musée de peinture, place
aux logiciels libres. gente ». de Verdun.
Lors de la soirée du 3 octobre,
les participants ont eu à relever
Nᵒ17 | NOV. | DÉC. | 2017 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 7
Gre. les actualités
INFORMER
coup de pouce
Vos repas livrés
à domicile
Destiné aux plus de 60 ans en situation de fragi-
lité, le service de portage des repas à domicile
de la Ville permet aussi de maintenir du lien et
d’assurer une veille sociale.
Que ce soit une inscription personnelle ou effec-
tuée par les familles, une démarche initiée par
l’hôpital, les services d’aide à domicile ou le CCAS
(Centre communal d’action sociale), la livraison
des repas à domicile s’adresse à tout senior isolé,
éprouvant des difficultés à cuisiner ou immobilisé,
même temporairement.
Chacun peut s’inscrire de 2 à 7 jours par
semaine, pour un ou deux repas par jour, durant
© Sylvain Frappat la période de son choix. L’an dernier, 144 000
repas ont ainsi été portés à domicile.
« Cela représente en moyenne 350 usagers par jour,
livrés du lundi au vendredi, entre 7h et 11h30 »,
thés dansants explique Arthur Lhuissier, directeur de l’interven-
tion sociale au CCAS de Grenoble. La conservation
Entrez dans la danse ! des repas est assurée par la technique dite de
« liaison froide », grâce au transport en camion
réfrigéré. Quant aux tarifs, ils sont dégressifs selon
La Ville de Grenoble on fait pour eux, les revenus des bénéficiaires qui peuvent bénéfi-
invite les plus de 65 ans mais surtout cier d’une aide sociale : le service contribue ainsi à
aux Thés dansants les avec eux », lutter contre la précarité.
5, 6 et 7 décembre au précise Kheira « Nos agents ont pour consigne de ne jamais laisser
Palais des sports. Capdepon, un repas devant une porte fermée », précise Arthur
Pour la troisième année adjointe aux Lhuissier : « Le contact doit avoir lieu ! Ils sont for-
consécutive, les Grenoblois de personnes més pour réagir rapidement en cas de problème ou
plus de 65 ans sont attendus âgées et à donner l’alerte s’ils constatent que les repas ne sont
au Palais des sports pour la politique pas consommés correctement, oubliés hors du frigo
partager un moment chaleu- intergénéra- par exemple, ou périmés. Au-delà du service pra-
reux à l’occasion des fêtes tionnelle. Ainsi, tique, nous assurons une mission de veille sociale ».
de fin d’année. Ce goûter en réponse à une NDA
festif proposera champagne, demande exprimée par les Tél. 04 76 54 63 71 - restauration.domicile@
papillotes, gâteaux et petits seniors, un village associatif ccas-grenoble.fr
fours aux convives, tandis s’installera sur place. Il réunira
qu’ils pourront profiter une vingtaine d’associations, Michèle Messina, du CCAS, livre des repas
d’animations pour danseurs et pas uniquement dédiées aux à domicile. Ici, chez Monsieur Alain.
non-danseurs : chorale, spec- personnes âgées, afin d’en-
tacle, bal, ainsi que quelques courager les liens entre les
surprises en lien avec les Jeux générations. AB
olympiques… Pour les gour- Les 5-6-7 décembre au
mands, une soupe sera aussi Palais des sports. Gratuit
servie en fin de journée. sur inscription.
« Ce rendez-vous évolue dans le Tél. 04 76 00 76 62 (avant le
© Sylvain Frappat
temps car nous sommes atten- 10 novembre). Réservations
tifs chaque année à répondre par secteur pour le transport
aux attentes de nos aînés : auprès des Pagi.
8 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE Nᵒ 17 | NOV. | DÉC. | 2017
les actualités
marchés de Noël
24 nov. / 24 déc. 10h-20h (concerts jusqu’à 22 h)
Animations traditionnelles :
enseignes de restauration,
cadeaux de Noël, alimentaire
Sur les trois places
Déambulations
avec les Lutins farceurs,
le Montreur de Yéti,
le Père Noël géant,
Cirk puces Boule et Pic…
Les mercredis,
samedis et
dimanches,
6 fois par
Le village après-midi
du Père Noël
attend les enfants
dans son chalet
Le bal de l’œuf Musiques actuelles
(pour enfants), tous les soirs à 19 ou 20h
mercredi 15 h et le mercredi après midi à 15h
(association Mix’Art)
Concerts musiques Espace Petite restauration
actuelles/pop rock, « économie (midi et soir)
les jeudis 7, 14 et 21 sociale et
décembre sur la scène solidaire »
collectifs d’artisans
mois de la photo
Quartiers du monde
Organisée par la Maison de l’image et Durant le Mois de
ses partenaires, la cinquième édition la photo, confé-
de cet événement photographique rences, ateliers, carte
grenoblois nous emmène dans une blanche à l’Arménie,
traversée des villes du monde. projections des
L’exposition phare du photographe films réalisés par les
allemand Peter Bauza nous immerge habitants du quartier
dans sa série Copacabana Palace, dans de l’Abbaye-Châte-
les bas-fonds d’un projet immobilier ina- let-Jouhaux sont aussi
© Peter Bauza
chevé de Rio de Janeiro (photo ci-contre). proposées dans les
Dans cet univers dégradé survivent trois cafés, bibliothèques,
cents familles brésiliennes, « sans toit ni galeries et sur l’espace public. la vie dans le grand Nord et l’étrange
terre », dans le dénuement et l’oubli. Un Lors de son appel à photo lancé au prin- atmosphère des villes chinoises.
portrait sensible et une critique sociale temps, la Maison de l’image a sélectionné PC
attentive d’une ville qui, au cœur d’une cinq autres photographes qui accom- Du mercredi 1er au dimanche
crise économique et sociale, a investi des pagnent Peter Bauza. Andrea Fortunato 26 novembre à l’Ancien Musée de
peinture et autres lieux. Programme
sommes magistrales dans l’organisation et Yann Bigant, photographes grenoblois, complet : www.maison-image.fr
d’un événement sportif. nous font ainsi explorer, respectivement, Tél. 04 76 40 48 35
Nᵒ17 | NOV. | DÉC. | 2017 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 9
Gre. les actualités
INFORMER
INFORMER
© Thierry Chenu
botanique
Quand
les plantes du jardin guérissent
Connaissez-vous le jardin Sur chaque étiquette, un QR code dirige des colliers, des pions… Mâchées, ces
Dominique Villars ? C’est un jardin vers le site Smart Jardin, qui regroupe graines provoquent troubles digestifs
de plantes médicinales, ouvert les jardins botaniques des facultés de graves, arythmie cardiaque, déshydrata-
à tous, niché au cœur des facultés pharmacie de France. Au fil des sentiers, tion, hémolyse. Par contre, le principe actif
de médecine et pharmacie. on découvre ainsi un jardin de plantes n’étant pas soluble dans l’huile, l’huile de
Fabuleuse découverte. alimentaires médicinales, une parcelle de ricin n’est pas toxique. »
« Les belles montagnes qui entourent biodiversité avec son cortège d’orchidées Comme rien n’est simple dans les plantes,
Grenoble se prêtent à servir d’aliment et ophrys sauvages printanières, et une certaines espèces sont à la fois médici-
au jardin de botanique placé dans cette nales et toxiques. « La belladone très
ville. » Ainsi parlait Dominique Villars toxique possède des vertus curatives.
(1745-1814), éminent médecin et bota- Ses fruits peuvent être confondus
niste dauphinois en présentant son jardin avec les myrtilles. » Alors, mieux vaut
botanique. À son emplacement exact se renseigner en chemin auprès
renaît, depuis 2014, à l’initiative de Serge d’un pharmacien.
Krivobok, docteur en pharmacie érudit et Dernier en date, créé en 2017, le
passionné, « un jardin pédagogique, véri- carré médiéval donne à appré-
table salle de cours à ciel ouvert pour les hender l’évolution de la pensée
étudiants et le public, dédié à la formation médicale. « À l’époque, on utilisait la
aux plantes médicinales et à leurs risques vipérine, ou herbe aux vipères, pour
© Thierry Chenu
toxicologiques ». soigner les morsures de serpents
car sa fleur ressemble à la gueule
Étiquettes à histoires ouverte du reptile qui attaque sa
De bacs en parcelles, 250 espèces sont Serge Krivobok, docteur en pharmacie, proie. Il s’avère qu’il n’en est rien. »
classées selon leurs vertus thérapeu- est à l’origine de la renaissance du jardin PC
Dominique Villars.
tiques et type d’habitat. Des panneaux et Jardin Dominique Villars,
des fiches pour chaque plante donnent faculté de médecine et pharmacie/
à découvrir le nom, les propriétés, la zone de plantes ornementales toxiques. UGA (place du commandant Nal à
toxicité éventuelle, la partie végétale et le « 90 % des intoxications sont liées aux La Tronche).
mode d’utilisation, et une anecdote sou- plantes ornementales et, dans 75 % des Ouvert au public, visite libre et
gratuite. Des visites sont organisées
vent délicieuse. « Remercions Napoléon cas, il s’agit d’enfants qui ont absorbé lors des Rendez-vous aux jardins,
1er », avertit Serge Krivobok devant un des fruits dans les jardins, les maisons », des Journées du patrimoine et de la
plant de chicorée. « Sous l’embargo contre souligne le Dr Krivobok avant d’expli- Semaine de la science. Visites guidées
l’Angleterre, qui nous priva de café, on quer : « Le ricin produit de jolies graines gratuites sur réservation :
inventa la torréfaction de la chicorée. » marbrées dont les enfants confectionnent serge.krivobok@univ-grenoble-alpes.fr
10 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE Nᵒ 17 | NOV. | DÉC. | 2017les actualités
aménagement
espace public La place Grenette
La piétonnisation change de visage
prend ses quartiers [ Gre-mag.fr
]
À LIRE
e Jacques
Avec le projet Cœurs de ville, cœurs de L’interview dadjoint à la
métropole, plusieurs espaces et voies Hennebert, ion à l’époque
publiques du centre-ville deviendront piétonnisat bedout.
piétons d’ici 2020. Sur les secteurs d’Hubert Du
concernés, les programmes se précisent.
Suite à la concertation, les programmes d’aménage-
ment des secteurs République-Grenette-Montorge
et Brocherie-Chenoise ont été définis. Ils seront
délibérés lors du conseil métropolitain du
10 novembre prochain, puis restitués publique-
ment. Les travaux d’aménagement des rues
Montorge et République sont prévus pour 2019,
avec notamment l’installation du mobilier urbain
© Gilles Esparbet
définitif sur cette dernière.
Les habitants des rues Chenoise et Brocherie défi-
nissent actuellement le mobilier urbain éphémère
installé prochainement, pour tester les usages. Première place piétonnisée du La Métropole interviendra
La concertation se poursuit sur les secteurs centre-ville en 1969, la place également pour réparer le
Lakanal-Championnet et Millet, avec l’ambition Grenette s’apprête à accueillir revêtement du sol : cela concerne
de valider leur programme d’aménagement début un nouvel aménagement en la partie dégradée par le passage
2018. Sur le secteur Millet en particulier, un travail 2018. L’objectif est à la fois d’ap- des véhicules qui traversent encore
avec les habitants est en cours, pour définir le porter une touche de modernité la place. Les travaux sont prévus de
mobilier urbain qui y prendra place début 2018. à ce patrimoine de tous les mi-avril à fin juin 2018.
Enfin, sur le secteur Agutte-Sembat-Liautey, la vali- Grenoblois.es, et de conforter
dation de l’avant-projet d’aménagement est prévue la place des piétons, dans le Faites de la place !
le 10 novembre en conseil métropolitain. JF cadre de l’opération Cœurs de Dix d’arbres orneront la bande
ville, cœurs de métropole. calcaire qui entoure la place
Moderniser la place Grenette Grenette, pour favoriser l’ombre
L’expérimentation faite grâce au mobilier urbain
temporaire sur la rue de la République a révélé une est une ambition portée par la naturelle en été. La Ville envisage
diversité d’usages (s’asseoir, manger, travailler…) Métropole, la Ville de Grenoble, et de redessiner l’éclairage public : les
Ceux-ci seront pris en compte dans le mobilier les cafetiers qui y étendent leurs candélabres actuels feront place
urbain pérenne qui sera installé en 2019. terrasses. Après la concertation à des luminaires suspendus, qui
du printemps dernier, le plan mettront notamment en valeur la
d’aménagement final s’articule fontaine, et libéreront l’emprise au
autour de trois composantes : sol. Enfin, les cafetiers souhaitent
la surface et les sols, l’éclairage, uniformiser leurs terrasses, avec un
et le mobilier urbain. principe de parasols identiques.
Dans un premier temps, pour Point de vue pratique, la borne
fluidifier la circulation piétonne de située au début de la Grand-rue,
part et d’autre des terrasses, leur destinée aux ayants droit de
surface sera rétrécie sur la largeur, la zone piétonne, sera retirée,
mais agrandie sur la longueur. Les puisque celle récemment
travaux sont prévus de mi-janvier, à installée rue de la République
mi-avril 2018. assure son rôle. JF
© Thierry Chenu
Nᵒ17 | NOV. | DÉC. | 2017 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 11Gre. l’actu en images
INFORMER
g
L’art déménage
Depuis septembre, l’Artothèque a
quitté la bibliothèque Kateb Yacine
pour s’installer à la Bibliothèque
d’études et du patrimoine (boulevard
Maréchal Lyautey).
Millésime d’exception
Pour l’ouverture du festival œnologique
et musical Millésime, le Boléro de Ravel
a été interprété place Saint-André par
© Sylvain Frappat
un orchestre symphonique composé
de cent musiciens, dirigés par Christine
Antoine. Le 7 octobre.
© Alain Fischer
12 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE Nᵒ17 | NOV. | DÉC. | 2017l’actu en images
Un banc pour vingt
Rue Ampère, derrière l’arrêt de bus Cémoi, le nouveau banc imaginé par les
étudiants de l’École d’architecture de Grenoble, dans le cadre du projet Chrono
© Alain Fischer
en marche, est désormais en libre accès. Composé de milliers de pièces en bois,
il peut accueillir jusqu’à vingt personnes, dans toutes les positions !
Nouvel éclat
La Maison du tourisme de
Grenoble a repris des couleurs,
avec un nouvel habillage de
ses façades.
©Renaud Chaignet
Sortie de l’obscurité
À l’occasion des Journées
européennes du patrimoine, un
système d’éclairage de la tour
Perret, porté par l’IUT1 (UGA)
en collaboration avec la Ville, a
été testé. Il s’agit d’un dispositif
numérique programmable à
distance, créant des scénarios
lumineux variés.
© Alain Fischer
Nᵒ17 | NOV. | DÉC. | 2017 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 13Gre.
DÉCRYPTER
le reportage
écoquartier Flaubert
Le roman s’étoffe
Au cœur de la ville,
l’écoquartier Flaubert poursuit
sa construction à bon rythme.
Point sur les aménagements
en cours et à venir : l’îlot
Marceline et la future école,
aux ambitions sociales et
environnementales marquées.
L ’ écoquartier Flaubert veut dessi-
ner un nouvel équilibre entre les
besoins des habitants, les acti-
vités économiques et les enjeux
de mobilité. Un secteur-clé, puisqu’il ne
représente pas moins d’1/20e du territoire
de la ville.
Tout de bois et de terre, le bâtiment Terra
Nostra éclaire cette expérimentation de la
ville durable : un prototype d’habitat par-
ticipatif, réalisé notamment par les étu-
diants de l’École d’architecture, devenu la
maison du projet. À ses pieds, la pépinière
qui couve les futurs arbres du quartier est
l’une des initiatives permettant aux habi- L’îlot Marcelline est au cœur du projet
© Ville de Grenoble et Roda
tants de prendre part au dialogue. de l’écoquartier Flaubert. En bas à droite,
C’est tout l’esprit du projet de Flaubert on aperçoit le bâtiment Terra Nostra,
qui se concentre ici : offrir à une grande qui abrite la maison du projet.
diversité d’acteurs l’occasion de se ren-
contrer, citoyens, architectes, bailleurs
sociaux, université, monde économique… politain des pistes cyclables Chronovelo, vingt prochaines années. Avec méthode :
« Le nouveau quartier est représentatif créant ici une perspective enviée vers les un aménagement par pôle a été retenu,
de ce que Grenoble souhaite promouvoir : montagnes. Le parc est aussi le centre d’abord la création de l’îlot Marceline,
évoluer avec l’ensemble des gens, habi- de gravité des opérations immobilières puis l’école, l’Ehpad, etc.
tants et usagers de la ville en transition, qui vont rythmer le quartier durant les Richard Gonzalez
en cohérence avec les nouveaux usages »,
explique Pierre Kermen, directeur de la Un projet repensé
Sages, en charge de l’aménagement. La ZAC Flaubert a beaucoup évolué depuis son lancement en 2012. L’équipe muni-
cipale actuelle a souhaité s’appuyer sur la dynamique lancée par la création du
Un quartier ouvert sur la ville parc, inauguré en 2015, pour orienter le projet vers davantage de qualité urbaine.
et les paysages Cette ambition s’affiche notamment sur l’îlot Marceline, à l’est du quartier, en
Un arc de verdure de 2,3 hectares s’étire cours de construction. « Nous avons souhaité articuler le projet urbain avec davantage
de part et d’autre pour tendre la main aux d’écologie et de social », a ainsi confirmé le maire Éric Piolle, lors d’un récent point
autres quartiers et créer une continuité presse. Avec des formes urbaines repensées, les futurs immeubles seront moins
urbaine. Symbole fort : ce parc s’inscrit hauts que prévu à l’origine. Inversement, la performance énergétique des futurs
aussi autour d’une ancienne voie ferrée, bâtiments a été réévaluée et la priorité a été donnée aux écomatériaux (bois, terre)
créée il y a cent cinquante ans. Son tracé plutôt qu’au tout-béton.
est désormais intégré au réseau métro-
14 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE Nᵒ17 | NOV. | DÉC. | 2017Images de synthèse de la future
école Flaubert : la galerie de l’école
maternelle et la salle de motricité.
© Ville de Grenoble et Roda
le reportage
Îlot Marceline
Des logements performants
pour les habitants
L’îlot Marceline constitue aujourd’hui le projet central de
© Ville de Grenoble et Roda
Flaubert. Il abritera à terme 350 logements, dont 30 % de
logements sociaux et 10 % d’accession sociale à la pro-
priété. Un premier bâtiment, le « Salammbô », est en cours
d’achèvement par le bailleur Actis. Suivra la construction du
« Haut Bois », également porté par Actis, misant sur la qua-
lité d’usage, à l’intérieur des logements comme à l’extérieur.
école Flaubert Ce bâtiment passif à structure bois de cinquante-six loge-
Première de la classe ments sur neuf niveaux sera livré à la mi-2019. Conçu par
les cabinets ASP et Atelier 17C, l’immeuble sera construit à
environnementale partir de 15 000 m3 de bois, majoritairement d’origine locale.
« Le bois est un bon diffuseur d’énergie et répond bien aux risques
La nouvelle école Flaubert ouvrira ses classes en sismiques. Le béton sera seulement utilisé pour les soubassements.
2021 pour répondre à un contexte tendu : deux à Notre parti pris, c’est que ce bâtiment reste beau dans la durée, et
trois cents élèves supplémentaires intègrent les que les habitants soient fiers de leur immeuble », soulignent les
bancs des écoles chaque année à Grenoble. architectes, qui ont aussi veillé à encourager au maximum
la lumière naturelle. Les économies d’énergie générées par
Pas moins de quarante-deux classes ont ainsi ouvert
cette écoconstruction devraient ainsi permettre de réduire
depuis 2015. « Il nous faudra à la fois répondre aux
de 30 % les charges mensuelles des occupants.
besoins créés par l’arrivée des familles dans le quartier,
mais aussi alléger les écoles environnantes », précise
De nouvelles règles pour les métiers du bâtiment
Fabien Malbet, adjoint à l’école et au patrimoine sco-
Mot d’ordre : la qualité de vie. Les pratiques observées
laire. « La future école du quartier Flaubert comportera
ailleurs dans les autres quartiers ont été ici poussées au
seize classes, avec deux classes par niveau, de la mater-
maximum, avec notamment la promotion de bâtiments
nelle au CM2 ». Elle sera bâtie entre les rues George-Sand
passifs, c’est-à-dire produisant plus d’énergie qu’ils n’en
et Eugène-Sue, sur le site des entrepôts Point P, dont la
consomment, des espaces à usages multiples, des lieux de
ville s’est portée acquéreur. Construit avec près de 100 %
rencontre, des équipements mutualisés, etc. De par ses
de matériaux biosourcés (bois et briques de terre crue),
exigences de construction, la création du quartier Flaubert
le bâtiment de l’école appliquera la réglementation ther-
impose aux métiers du bâtiment de modifier et d’enrichir
mique RT 2012 – 30 %, grâce à ses capteurs de chaleur,
leur savoir-faire. Une montée en compétences qui doit pro-
à la ventilation double flux et aux matériaux isolants en
fiter à l’ensemble des professionnels.
laine de bois. Même la position des vitres a été étudiée
pour privilégier l’éclairage naturel.
Des espaces de vie mutualisés Au cœur de l’îlot
Marcelline, l’immeuble
L’école sera aussi flanquée de deux cours traversantes, « Haut Bois » (au
où les enfants apprendront à jardiner. « L’école sera non centre) est un bâtiment
seulement un outil pédagogique de grande valeur mais collectif passif, de
également un lieu de sociabilité fort », ont expliqué les grande hauteur, avec
architectes de l’agence grenobloise Roda, en charge une structure en bois.
du projet. En clair, l’école proposera des espaces de vie
dont tous les habitants pourront profiter en dehors des
heures de classe, selon les besoins de réunion. Le futur
Ehpad construit juste à côté bénéficiera de cette situa-
tion. Ainsi, lorsque des familles viendront rendre visite
lier 17C
à leurs aïeux, les enfants pourront jouer dans la cour
d’école ouverte à cet effet. Autant de fonctionnalités
© Actis & ASP-Ate
que les habitants continueront de découvrir et d’enri-
chir dans le dialogue que la Ville souhaite promouvoir
en 2018 et 2019.
Nᵒ17 | NOV. | DÉC. | 2017 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 15Gre. le dossier
DÉCRYPTER
Des seniors
DÉCRYPTER
bien dans leur ville
À Grenoble, les 65 ans et plus représentent plus de 15 % de la population.
Qu’il s’agisse de loisirs, de logement, de citoyenneté ou de santé, quelles
sont les ressources mobilisées pour favoriser le bien vieillir de ces aînés,
développer des liens entre les générations et encourager encore davantage
leur participation à tous les échelons de la vie locale ? Petit tour d’horizon.
Dossier préparé par Annabel Brot.
V
ille jeune du fait de sa forte (repas, goûters, jeux, chant, après-midi (Service social des personnes âgées),
population étudiante, contes…) qui les mettent au contact des il assurait deux missions : la mise en place
Grenoble compte aussi près plus jeunes dans les crèches ou les écoles. et le suivi de l’Apa (Aide personnalisée
de 25 000 habitants de 65 ans Ce dynamisme est soutenu par de multi- d’autonomie) pour les plus de 60 ans
et plus. Des femmes et des ples initiatives déployées dans les équipe- bénéficiaires de l’Apa à domicile, et l’ac-
hommes qui font partie inté- ments municipaux : places compagnement des plus de 75 ans.
grante de la vie de la cité ! réservées pour les sorties À compter du 1er janvier 2018, cette
Acteurs économiques, usa- Il s’agit de et les séjours vacances seconde mission sera prise en charge
gers des transports en com- considérer les organisés par les MDH, cours par le département.
mun et des services publics, aînés comme d’initiation à l’informatique
habitants attentifs à leur dispensés par l’association Les seniors ont la parole
cadre de vie et très investis des citoyens l’Âge d’or dans les Pagi Pour mieux répondre aux attentes des
dans les unions de quar- contributeurs (Pôles d’animation géronto- seniors, Grenoble s’est engagée en 2016
tier, ces seniors sont aussi de la vie logique et intergénération- dans la démarche Ville amie des aînés
présents dans les instances locale. nelle) et les bibliothèques, (Vada) qui se poursuivra jusqu’en 2020.
de démocratie participative. transport à la demande sur « Nous entendons ainsi favoriser un vieil-
Bénévoles contribuant forte- prescription médico-sociale, lissement actif qui intègre au mieux nos
ment à la vitalité associative de Grenoble, portage de livres à domicile… aînés dans leur environnement quoti-
ils vont également à la rencontre des Le réseau de transports en commun gre- dien », précise Kheira Capdepon, adjointe
autres habitants par le biais des activi- noblois, entièrement accessible, contri- aux personnes âgées et à la politique
tés des Maisons des habitants (ateliers bue aussi à favoriser un bien vieillir actif intergénérationnelle. Créée par l’OMS
cuisine, jardinage, sorties, réseaux en facilitant la mobilité des seniors. (Organisation mondiale de la santé),
d’échanges réciproques de savoirs…) et Pour les plus fragiles, le CCAS de Grenoble la démarche implique une réflexion
des équipements culturels ou sportifs où gère un large éventail d’établissements commune autour de différents thèmes
se côtoient toutes les générations. Sans et de dispositifs (lire encadré ci-contre). (habitat et environnement, lien social
oublier les nombreux temps de rencontre Jusqu’à présent, par le biais du SSPA et solidarité, participation engagement
16 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE Nᵒ17 | NOV. | DÉC. | 2017le dossier
Pour développer la rencontre
entre les générations, les élèves
de l’école élémentaire Jean Jaurès
viennent régulièrement jardiner
avec les pensionnaires de l’Espace
personnes âgées Pinal.
Pour développer
la rencontre entre
les générations, les
élèves de l’école
élémentaire Jean
Jaurès viennent
régulièrement
FrappatFrappat
jardiner avec les
pensionnaires de
© Sylvain
l’Espace personnes
âgées Pinal.
© Sylvain
et citoyenneté, ment et « faire en sorte que les seniors en Les dispositifs du CCAS
culture sport et devenir prennent part aux décisions ».
loisirs, transports Le CCAS de Grenoble s’occupe de la
gestion des structures suivantes :
et mobilité, santé Une ville pour tous
• l es établissements pour personnes
et autonomie), Impliquant différentes politiques
âgées : quatre Ehpad (Établissement
et se caractérise publiques, la démarche Ville amie des d’hébergement pour personnes
par une grande aînés s’inscrit dans une perspective âgées dépendantes) et cinq rési-
transversalité d’autant plus transversale que Grenoble a dences autonomie
puisqu’elle choisi de mettre l’accent sur l’intergéné- • l a Maison des aidants
© Sylvain Frappat
fédère des pro- rationnel. « Dans un contexte où quatre ou • le Centre d’accueil des Alpins
fessionnels, des cinq générations vivent ensemble et coha- • le service de restauration à domicile
élus, des respon- bitent sur l’espace public, il est nécessaire • le SSIAD (Service de soins infirmiers
Kheira Capdepon, sables associatifs de s’interroger sur leurs relations pour à domicile) : aides-soignants et
adjointe aux personnes et, bien sûr, des permettre à chacun d’évoluer sereinement infirmières + une équipe spécialisée
âgées et à la politique seniors. côte à côte », note Kheira Capdepon. De Alzheimer + une équipe de psycho-
intergénérationnelle. « Il s’agit de plus, certains thèmes comme l’habitat et motriciens et d’ergothérapeutes
considérer l’environnement ont été regroupés, afin • l e SSPA (Service social personnes
les aînés comme des citoyens contribu- de penser l’amélioration globale du cadre âgées) : mise en place et suivi de
teurs de la vie sociale locale », souligne de vie autour de la transformation de l’Apa pour les plus de 60 ans bénéfi-
Kheira Capdepon. « C’est une démarche l’espace urbain pour une ville plus respi- ciaires de l’Apa à domicile
participative qui repose sur leur parole rable, plus saine et plus sécurisée. Ainsi, + accompagnement des plus de
et tous sont sollicités pour être force de en repensant la ville pour nos aînés, la 75 ans (jusqu’au 31 décembre 2017)
proposition ! » démarche Vada contribuera à construire • le registre des personnes fragiles
Dans cette optique, la consultation est une ville pour tous, durable et solidaire, • SOS Soutien à domicile
Tél. 04 76 69 45 00
ouverte dès 55 ans pour impulser une car « ce qui est bénéfique pour les anciens
accueil.ccas@ccas-grenoble.fr
dynamique d’anticipation du vieillisse- l’est pour l’ensemble de la population ».
Nᵒ17 | NOV. | DÉC. | 2017 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE GRENOBLE 17Vous pouvez aussi lire
