Documentaire : L'Alsace, de la plaine d'Alsace au massif des Vosges
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Publié le 5 août 2021(Mise à jour le 2/08) Par Laure Salamon Documentaire : L’Alsace, de la plaine d’Alsace au massif des Vosges Dans la collection les 100 lieux qu’il faut voir, France 5 diffuse un épisode sur l’Alsace, le 15 août à 20h50. De Strasbourg au Château fort de Fleckenstein, en passant par les vestiges de la guerre du Linge dans la forêt près de Colmar, ce documentaire montre divers aspects de l’Alsace. La collection des 100 lieux qu’il faut voir utilise le même procédé de faire connaître une région par ses habitants. Trois femmes emmènent les curieux. Adeline Beck, administratrice du Musée Vodou de Strasbourg fait visiter la capitale alsacienne : sa cathédrale, les canaux et le parc naturel de l’Île- du-Rohrschollen. Vous apprendrez par exemple pourquoi le quartier de la Petite France s’appelle ainsi ! Puis, Margaux Jung, experte en oenotourisme, emmène les téléspectateurs et téléspectatrices, entre autre, se balader dans les tranchées du Mémorial de la bataille du Linge, participer à la fabrication de spécialités culinaires et admirer les cigognes ! Enfin la professeure d’histoire Maryvonne Leonhard termine la
visite en Alsace du Nord dans les entrailles de la Ligne Maginot et sur les hauteurs du Château de Fleckenstein, après avoir oeuvré à l’élaboration d’un moule à kougloff. Nature, gastronomie, patrimoine et récits historiques, tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment devant votre télévision à la découverte des trésors de cette région. Laure Salamon À voir “L’Alsace, de la plaine d’Alsace au massif des Vosges” réalisé par Sam Caro, dans la collection “Les 100 lieux qu’il faut voir”, diffusion le 15 août à 20h50 sur France 5 et en replay sur France.tv Publié le 3 août 2021(Mise à jour le 3/08) Par Laure Salamon Alsace : le Liebfrauenberg lance
un appel à projet Le centre d’accueil du Liebfrauenberg en Alsace lance un appel à projets pour diversifier ses activités. Après ces longs mois de fermeture, l’association qui gère le Château du Liebfrauenberg, situé à Goersdorf en Alsace (20 km de Haguenau), voudrait s’ouvrir à de nouveaux projets. Elle a lancé un appel à projet jusqu’au 15 octobre 2021. Parmi les critères de sélection, se trouvent les délais de mise en oeuvre, la viabilité économique et les garanties financières, les aspects innovants du projet et la cohérence avec les valeurs de l’association : altérité, spiritualité et hospitalité. Tout est ouvert pour son avenir Cet hébergement est à 55 km au nord de Strasbourg, dans un espace de 4,5 hectares situé au sein du Parc régional naturel des Vosges du Nord et du réseau “Alsace verte”. Engagé dans une démarche d’éco-responsabilité, il a une capacité d’accueil de 150 personnes dont une partie en hébergement collectif (1/3) et individuel (2/3) avec un restaurant. Il peut accueillir des rencontres internationales, des séjours spirituels, touristiques, linguistiques, des groupes religieux, de jeunes, de retraités, des séminaires d’entreprise, des classes de découvertes… Tout est ouvert pour l’avenir du Liebfrauenberg. Une cessation totale peut même être discutée. Fondée en 1960, l’association est liée à l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine. En juillet 2021, l’assemblée de l’Union a eu lieu dans ce centre. Laure Salamon Retrouvez les éléments à fournir, la personne à contacter pour visiter le lieu et l’appel à projet en français, allemand et anglais sur le site de l’Uépal.
+ d’infos : Château du Liebfrauenberg 67360 Goersdorf www.chateau-du-liebfrauenberg.com À pied, à vélo, en voiture, découvrez l’Alsace et la Moselle protestantes Documentaire : L’Alsace, de la plaine d’Alsace au massif des Vosges Publié le 6 juillet 2021(Mise à jour le 7/07) Par Sophie Nouaille
Le Concordat, une chance pour les religions et l’Etat ? En visite à Strasbourg comme représentant du Pape François pour célébrer le Grand Jubilé des 1300 ans de la mort de sainte Odile, patronne de l’Alsace, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’état du Saint-Siège, s’est exprimé sur le Concordat. Quel regard porter sur ce régime particulier qui est une chance pour certains et une menace pour d’autres ? Cet exception qui concerne l’Alsace (le Bas-Rhin, le Haut-Rhin) et la Moselle est le fruit de l’histoire puisque ces trois départements qui se trouvaient sous autorité allemande en 1905 , ont échappé à la loi de séparation des Églises et de l’État. Le régime du Concordat fut imposé par Napoléon en 1802 et est resté en vigueur jusqu’en 1905 pour le reste du territoire. C’était un moyen de contrôler les cultes catholique, protestant et israélite. Le Concordat, bénéfique pour les relations entre les religions et l’État français Pour le numéro 2 du Vatican, le Concordat continue d’être « utile à la relation entre l’Église et l’État (…) c’est un instrument qui est encore valable. Je pense que l’on peut continuer comme ça, malgré le fait que dans le reste du territoire français, il n’y a pas d’accord entre l’Église et l’État ». La pasteure, Isabelle Gerber, Inspectrice ecclésiastique de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (Inspection de Bouxwiller) est à l’unisson avec le cardinal : « Oui, le concordat, pour être plus précis, le droit local en matière de cultes en Alsace et en Moselle (puisque le concordat ne régit que les liens avec l’Église catholique, l’Église protestante est régie par les articles organiques de 1802), est d’une grande modernité et actualité. Ce statut repose sur un postulat de partenariat et respect entre État et religions et non de méfiance réciproque. Le Cardinal Parolin a ajouté que « Le système concordataire constitue un cadre privilégié. Il faut reconnaître que là où existe le Concordat, des relations positives de collaboration entre l’Église et l’État tendent à se développer ». Un constat que fait également Isabelle Gerber : « Le dialogue entre les acteurs d’Église et les acteurs politiques est une évidence en Alsace, Moselle. Et ce, au bénéfice de tous. La religion est
reconnue comme une composante de la vie privée et publique par l’État. » Une menace pour la laïcité ? Pourtant, ce régime particulier est contesté depuis plusieurs décennies, en particulier par les partis de gauche, soit en demandant sa suppression soit en réclamant l’intégration du culte musulman. On se souvient notamment des propos virulents de Jean-Luc Mélenchon en avril dernier, qualifiant le Concordat de « régime qui nie la laïcité. Un vestige de l’occupation allemande », des déclarations faites dans le contexte de la polémique autour du financement de la future mosquée de Strasbourg. L’inspectrice ecclésiastique, Isabelle Gerber, n’est pas de cet avis : « ce droit local, qui constitue une exception en France, est parfois mal perçu, de l’extérieur. Mais qui le découvre de l’intérieur, en découvre les avantages. Non pas les avantages pour la seule Église, mais bien pour l’ensemble de la société et en particulier le dialogue entre religions. La principale attaque avancée d’ordinaire par ceux qui ne voient pas l’apport de ce dialogue permanent pour la paix civile est en général d’ordre financier. On s’offusque de la subvention d’état octroyée pour le traitement des rabbins, prêtres et pasteurs. On s’étonne d’une subvention d’État à une réalité qui ne touche qu’une partie de la population . Il est alors utile de rappeler que cette somme allouée est inférieure à la subvention annuelle accordée par l’État à l’Opéra de Paris. Or, tout le monde ne se rend pas non plus à l’opéra… » Intégrer l’Islam ? Quant à l’éventualité de faire bénéficier l’islam de ce régime spécial, le cardinal Parolin avance prudemment en mettant en évidence l’absence d’interlocuteur unique et représentatif : « quand on parle de Concordat, on parle entre autorités qui ont les pleins pouvoirs sur leurs communautés respectives. C’est plus difficile pour l’islam, il n’y a pas une autorité pour tous. Je ne sais pas si l’on peut surmonter cette difficulté.» Pour ce qui serait considérée comme une éventuelle atteinte à la laïcité, Isabelle Gerber remet les choses à leur place : « Les débats sur la laïcité sont importants pour notre société. La France aurait tout à gagner à un débat qui explicite ce qu’elle est et n’est pas. Reconnaître la religion et l’expression de la foi comme un droit fondamental et un fait de société qui a sa place dans notre pays, permettrait sans aucun doute d’apaiser le climat national
et contribuerait à pacifier les relations entre gens d’origine et de religions différents. » Sophie Nouaille Lire également Alsace-Moselle : les cultes catholique, protestants et juif prennent la défense du Concordat Publié le 1 juillet 2021(Mise à jour le 7/07) Par Laure Salamon Exposition : de l’art dans des églises L’archevêché de Strasbourg organise des expositions d’art contemporain dans des églises en Alsace. Le chroniqueur et photographe Albert Huber, bien connu des lecteurs et lectrices de Réforme, est au nombre des exposants. La 23e édition du Chemin d’art sacré a lieu jusqu’au 15 octobre, dans
quatorze paroisses d’Alsace. Organisé par l’archevêché de Strasbourg, le Chemin d’art sacré propose des expositions d’art contemporain dans des églises remarquables, de Wissembourg à Feldbach. L’accès au public est libre et gratuit, tous les jours de 9 h à 18 h. Vingt-six artistes sont à découvrir. À ne pas manquer, l’exposition « Humanités » d’Albert Huber dévoile cinquante ans de prise de vue dans l’église Saint-Grégoire de Ribeauvillé. « Dans la tradition de la photographie humaniste, j’écris des images pour susciter de la fraternité humaine », explique l’artiste dans le fascicule de présentation de l’exposition. Chemin d’art sacré en Alsace, jusqu’au 15 octobre. Publié le 20 juin 2021(Mise à jour le 16/06) Par Cathy Gerig Des livres rares du consistoire protestant de Colmar seront bientôt exposés Composée d’incunables, de livres rares ou uniques, la bibliothèque du consistoire
protestant de Colmar est un véritable trésor. Certains de ses ouvrages seront bientôt exposés dans la future bibliothèque patrimoniale des Dominicains de Colmar. La liste des ouvrages qui figureront dans la bibliothèque patrimoniale des Dominicains de Colmar, un nouvel espace au sein de la bibliothèque municipale, n’est pas encore arrêtée. Mais il s’agira forcément de pièces rares. Depuis 1972 et le transfert des quelque 5 100 références déposées jusque-là à l’église Saint- Matthieu, cédée aux protestants en 1575, seuls quelques spécialistes peuvent les consulter. “Le fonds est méconnu, même des protestants colmariens”, commente Jacques Schneider, chargé de mission du consistoire auprès de la bibliothèque. Avec l’ouverture du nouvel équipement prévue à l’automne 2021, une partie de ce trésor sera dévoilé à un public plus large. Les ouvrages les plus anciens du fonds protestant datent du XIIIe siècle. “Il y a 70 manuscrits, 92 incunables, des traités de démonologie, mais aussi trois exemplaires de la première Bible traduite en allemand imprimée par le Strasbourgeois Jean Mentelin, vers 1460”, liste le bénévole, en poste depuis cinq ans. La Nef des fous, de Sébastian Brant, s’y trouve aussi. Sans oublier des livres plus récents achetés par des jésuites et ceux légués par Théophile Conrad Pfeffel. À sa mort en 1809, l’auteur alsacien a fait don au consistoire des 2000 livres de la société de lecture ouverte par ses soins en 1760 et réservée à des érudits protestants. De quoi diversifier le fonds jusqu’alors essentiellement théologique, en le complétant par des ouvrages scientifiques, de littérature ou de voyages, Un ancien couvent classé aux Monuments historiques Depuis leur arrivée à la bibliothèque, les ouvrages sont entretenus au même titre que les autres livres précieux de l’établissement – sans égal dans la région. Il abrite, en effet, non loin de 400 000 documents précieux représentant la mémoire écrite de l’Alsace depuis le Moyen Âge. L’idée d’ouvrir une bibliothèque patrimoniale au sein même du site est née de cette profusion de documents rares, afin d’en mettre en valeur une partie. Pour ne rien gâcher, l’équipement est situé en plein centre-ville, dans un ancien couvent classé aux Monuments historiques, avec son cloître.
Une fois le site rouvert, le bâtiment sera en accès libre, comme la bibliothèque incluse dans le réseau des bibliothèques de la Ville de Colmar avec ses collections accessibles à tous. L’ espace muséal de 500 m², destiné à la présentation permanente de la collection de livres anciens parmi les plus riches de l’espace rhénan, sera installé au rez-de-chaussée. Il sera possible d’y revenir avec d’autant plus de plaisir que les 92 ouvrages exposés changeront régulièrement. Publié le 2 juin 2021(Mise à jour le 7/06) Par Réforme Va-t-on assister à un retour de la Région Alsace? L’existence de la grande région irriterait-elle surtout la droite alsacienne ? Certains estiment que le Grand Est, est le fruit d’une réforme “bâclée” et “imposée” Contestée depuis sa création, la région Grand Est n’en finit pas de susciter des crispations, essentiellement en Alsace où, à un mois des élections régionales, cette collectivité est au coeur de la campagne et divise la droite. “Traître”, “félon”: à la sortie d’un rassemblement pour les langues régionales, le
LR Jean Rottner, président sortant et candidat à sa réélection, est couvert de farine par un militant autonomiste alsacien, ulcéré par l’attitude de l’ancien maire de Mulhouse, hostile en 2015 à une Région Grand Est englobant l’Alsace, avant d’en devenir le promoteur. Cette scène, survenue samedi à Colmar, est emblématique des tensions qui vont crescendo autour de cette collectivité agrégeant Alsace, Lorraine et Champagne- Ardenne, jugée trop grande, trop coûteuse et sans identité par ses détracteurs. Une hostilité essentiellement concentrée en Alsace où le “sentiment identitaire” et l’ancrage à droite sont plus forts qu’en Lorraine ou Champagne-Ardenne, note le politologue strasbourgeois Richard Kleinschmager. “On a un peu le sentiment que les autres se sont faits” à la nouvelle collectivité “alors qu’en Alsace, on ne veut pas abandonner son identité, sa région”, abonde Sébastien Michon, sociologue et directeur de recherches au CNRS à Strasbourg. L’existence de la grande région irrite surtout la droite alsacienne L’existence de la grande région “fait moins débat à gauche” et irrite surtout la droite alsacienne, relève-t-il, notant que paradoxalement c’est elle qui tient les rênes du Grand Est: ses deux premiers présidents, les LR Philippe Richert puis Jean Rottner, sont alsaciens. “Un message” d’apaisement: “ne vous plaignez pas trop, c’est un Alsacien” à la tête de la région, décrypte le sociologue. Pourtant, le Grand Est “ne parle pas de manière très claire (…) aux Alsaciens” qui, à tort ou à raison, “ont le sentiment d’être un peu bafoués” par une réforme
territoriale qui a par exemple permis à la Bretagne, où le “sentiment identitaire” est aussi très fort, de conserver son statut de région, note M. Kleinschmager. En janvier, la création de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), fusion des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, n’a pas réussi à calmer ces ardeurs identitaires: à peine élu à la présidence de la CEA, le LR Frédéric Bierry appelait au “démembrement” du Grand Est. Deux jours auparavant, le Premier ministre Jean Castex, en visite en Alsace, lui avait ouvert la voie en confiant n’avoir “jamais été convaincu” par les “immenses régions”. Dans la foulée, la campagne des régionales a logiquement offert une nouvelle caisse de résonance aux critiques, plusieurs candidats à droite proposant d’administrer au malade Grand Est leur propre médication, plus ou moins radicale. Ancienne présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, ex-LR, la ministre déléguée à l’Insertion Brigitte Klinkert a porté avec M. Bierry le projet de CEA. Le Grand Est, fruit d’une réforme “bâclée” et “imposée” Désormais à la tête d’une liste “sans étiquette” rassemblant des LREM et des LR, cette farouche partisane de l’Alsace estime que le Grand Est, fruit d’une réforme “bâclée” et “imposée”, “suscite incompréhension et frustration”. Elle plaide pour un “choc de décentralisation” et veut une présidence déléguée pour chacune des trois anciennes régions. Donné en tête au premier tour par un sondage, le candidat RN Laurent Jacobelli va plus loin, jugeant “indispensable de redonner une existence” aux “trois anciennes régions”. Son argument? Le récent feu vert du gouvernement à la CEA pour taxer le transport routier. Un “cadeau empoisonné”, pour Richard Kleinschmager, qui fait redouter aux Lorrains un report du trafic vers leur autoroute A31. C’est pourquoi, estime M. Jacobelli, la Lorraine doit retrouver son “identité
administrative” pour appliquer sa propre écotaxe. Quant à l’ex-FN Florian Philippot, désormais tête de liste Les Patriotes, lui aussi souhaite le retour des anciennes régions. Face à eux, M. Rottner semble bien seul à soutenir sa grande région. “Nous avons une puissance reconnue”, a-t-il martelé mardi sur France Inter. “Nos amis allemands travaillent avec le Grand Est parce qu’ils ont compris l’intérêt économique et stratégique” de ce “grand ensemble territorial”. Va-t-on assister à un retour de la Région Alsace? “Ca me semble difficile”, tempère Richard Kleinschmager. Reste que la réforme de 2015, inspirée des puissants Länder allemands, a voulu “plaquer un modèle sur une réalité française très, très différente. C’est une aventure périlleuse…” © Agence France-Presse Publié le 5 mai 2021(Mise à jour le 7/05) Par Louis Fraysse Alsace-Moselle : les cultes
catholique, protestants et juif prennent la défense du Concordat Dans une déclaration commune publiée lundi 3 mai, les représentants des cultes statutaires d’Alsace et de Moselle expliquent en quoi le Concordat est une “chance” pour la République. Alors que les débats n’en finissent pas en France autour de la définition de la laïcité, un son de cloche bien particulier est venu de l’est du pays. Dans une déclaration commune, les représentants des cultes catholique, protestants et juif d’Alsace et de Moselle tiennent à souligner leur “attachement commun, partagé par de nombreux Alsaciens-Mosellans, à la particularité régionale qu’est le droit local des cultes résultant du Concordat”. Institué en France en 1802, sous Napoléon Bonaparte, le Concordat est toujours en vigueur dans le Haut-Rhin, le Bas-Rhin et la Moselle. Lorsque la loi de séparation des Églises et de l’État a été adoptée en 1905, ces départements étaient sous la coupe de l’empire allemand, à la suite de la défaite française lors de la guerre de 1870. Ce droit local, confirmé par la loi du 1er juin 1924, reconnaît quatre cultes : le culte catholique, les cultes luthérien et réformé, et le culte israélite. La nomination de certains personnels du culte est soumise à l’autorisation du ministre de l’Intérieur, et ces derniers sont rémunérés par l’État. Un régime conforme à la Constitution Dans leur déclaration, les représentants des cultes concordataires rappellent qu’en 2013, le Conseil constitutionnel avait réaffirmé que le régime concordataire était conforme à la Constitution française. “Une nation s’honore de la diversité de ses convictions et de sa culture et il est bon que l’État reconnaisse et encourage cette diversité”, observent les rédacteurs du texte, qui revendiquent “comme toutes les autres familles de pensée” du pays “le droit à exprimer nos avis et nos questionnements sur la société et les sujets dont elle débat”. Loin d’être suranné, affirment encore les auteurs de la déclaration, le Concordat d’Alsace-Moselle, qui instaure une “laïcité de contrat”, “oblige les cultes à se concevoir comme des acteurs de la vie publique favorisant le lien social et
culturel”. Des acteurs de la vie publique, donc, qui contribuent, par leur engagement dans le dialogue interreligieux, “à une coexistence harmonieuse, fraternelle et pacifique des religions au sein de la société”. L’enseignement religieux à l’école Dans leur lettre, véritable plaidoyer pour le régime concordataire, les représentants des cultes insistent enfin sur l’éducation, le droit local d’Alsace- Moselle permettant un enseignement religieux à l’école publique, ce qui est interdit dans les autres départements français. “À la culture de l’ignorance, de l’incompréhension et de la peur, cet enseignement oppose la vision de l’intelligence de soi et de l’autre”, arguent les auteurs, qui mettent également en avant les facultés de théologies de l’université de Strasbourg, symboles de la place de la religion dans l’espace public et “gage d’une vraie reconnaissance réciproque entre elles et les pouvoirs publics”. “Ces divers éléments, concluent- ils, nous font considérer le droit local des cultes non comme une survivance de privilèges hérités du passé, mais une exigence d’une grande modernité au regard des enjeux de notre siècle.” Régulièrement, des voix appellent en France à supprimer le Concordat, dépeint comme contraire à la loi de 1905 et instaurant une différence de traitement entre citoyens français. De fortes tensions ont en outre émergé ces dernières semaines autour de la subvention municipale accordée pour la construction d’une mosquée à Strasbourg – comme les Églises protestantes évangéliques, l’islam n’est pas un culte reconnu par le Concordat. Un climat général qui a poussé les signataires de la déclaration à défendre publiquement cette particularité régionale. À lire également : Nicolas Cadène, de l’Observatoire de la laïcité : « Il n’y a qu’une seule laïcité en droit » Laïcité : le plaidoyer protestant pour préserver la loi de 1905
Aux États-Unis, une laïcité bienveillante à l’égard du religieux Strasbourg : polémique autour de la subvention d’une mosquée République et religions : une histoire tourmentée, une relation presque normalisée Publié le 28 janvier 2021(Mise à jour le 28/01) Par Albert Huber Histoire : “La demeure du silence” de Gérard Janus Avec La demeure du silence, le pasteur Gérard Janus soulève la question des heures sombres de l’Église luthérienne pendant la Seconde Guerre mondiale. Il y a quelque chose de « la juste mémoire » – Paul Ricœur – dans cette courageuse enquête qui convoque l’Église et ses pasteurs dans leur rôle joué
durant la Seconde Guerre mondiale. Dans La demeure du silence, avec obstination et franchise, le pasteur alsacien Gérard Janus met à nu un passé toujours occulté soixante-dix ans après. Il s’interroge face au poids des silences embarrassés et lourds autour de l’annexion de l’Alsace au IIIe Reich entre 1940 et 1945. Ses recherches révèlent le sombre destin de sa propre famille du village de Mackwiller en Alsace-Bossue, de son grand-père Georges interné et « épuré ». D’enquête en enquête, il tente de comprendre les secrets bien gardés de son Église luthérienne au passé trouble tout au long de la période nazie. Dans son actuelle paroisse de Traenheim dans le vignoble alsacien, il retrouve le journal manuscrit d’un prédécesseur : Albert Huck. « Ce qui m’a intéressé, c’est ce qu’il n’évoque pas, relève Gérard Janus. Dans le village vivaient des juifs […] Ils ont disparu, mais pas un mot sur ce qui s’est passé. Pourquoi ? » Le rôle de Carl Maurer, chef de l’Eglise luthérienne Après le grand-père et le prédécesseur, c’est le pasteur Carl Maurer, chef de l’Église luthérienne mis en place par les Allemands, que l’auteur s’attaque. Dans une fameuse lettre circulaire, ce dernier recommande instamment aux pasteurs « de ne pas se placer à l’écart de ce grand mouvement qui souffle sur notre peuple. » Enfin traduite et rendue publique dans son intégralité dans le livre, cette lettre fait l’effet d’un coup de poing. « En la lisant en entier, j’en ai eu froid dans le dos, confie Gérard Janus. On a vraiment l’impression que c’est écrit par une personne nettement influencée par l’idéologie nazie. » Ce livre sensible et personnel, introspection d’un homme d’Église bientôt sexagénaire passé par une psychanalyse évoquée au fil des pages, force le respect par son sérieux historique. En pasteur élu récemment inspecteur ecclésiastique, mais aussi simplement en homme, l’auteur s’exprime, sans volonté de nuire. De quoi nourrir tous ceux qui souhaitent élucider ce passé et apaiser l’avenir. Depuis sa parution, l’ouvrage rencontre un certain intérêt dans le monde protestant. Et l’auteur aujourd’hui en appelle à la création par son Église d’un groupe de travail pluridisciplinaire pour faire enfin la lumière sur ces vérités qui dérangent encore et toujours.
La demeure du silence, pasteur Gérard Janus, éd. Le Verger, 2020, 216 p., 15 €. Publié le 22 janvier 2021(Mise à jour le 28/01) Par Laure Salamon Création de la Collectivité européenne d’Alsace : quelles conséquences pour les Églises ? La création de la nouvelle Collectivité européenne d’Alsace change-t-elle la donne pour les Églises protestantes ? Réponse de Christian Albecker, président de l’Union des Églises protestantes d’Alsace-Moselle. Le 1er janvier 2021, les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont fusionné pour donner naissance à la Collectivité européenne d’Alsace (CEA). La création de cette nouvelle collectivité vise à « retrouver le pouvoir d’agir à l’échelle alsacienne » dans la vaste région du Grand-Est. En effet, avec la réforme territoriale, cette partie de l’Hexagone avait été englobée dans la nouvelle région du Grand-Est, née en 2016 et qui inclut 10 départements : Ardennes, Aube, Bas-Rhin, Haute-Marne, Haut-Rhin, Marne,
Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Vosges. Cette collectivité nouvelle vise ainsi à remettre ensemble l’entité alsacienne. Mise en place début janvier, l’assemblée de 80 conseillers a élu Frédéric Bierry, ancien président du conseil départemental du Bas-Rhin, comme président. La Collectivité européenne d’Alsace s’occupe des questions de solidarité, d’action sociale, éducative et culturelle ainsi que du développement des territoires et infrastructures, comme tous les départements. S’y ajoutent de nouvelles compétences sur la coopération transfrontalière, la gestion des autoroutes et routes non concédées (c’est-à-dire sans péage), le développement du bilinguisme et l’animation de la politique touristique. Quelle conséquence pour les Églises ? Christian Albecker, président de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) reconnaît que, pour les cultes, cette nouvelle collectivité ne changera pas grand-chose. « Nous sommes sous le régime concordataire. Notre lien institutionnel se fait avec le ministère de l’Intérieur, plus particulièrement le bureau des cultes d’Alsace-Moselle. » Contrairement aux autres régions de France, l’Alsace et la Moselle sont sous le régime concordataire. Lorsque la loi de 1905 visant à séparer les Églises de l’État a été votée, ces régions étaient sous administration allemande et n’étaient donc pas été concernées. Les ministres des cultes catholique, réformé, luthérien et israélite sont encore aujourd’hui rémunérés par l’État. Ce régime a été critiqué et le conseil constitutionnel, saisi de la question, a tranché en 2013, confortant les trois départements concernés dans le droit local spécifique. Pour Christian Albecker, « l’ancienne région Alsace et chacun des deux départements s’étaient investis dans le dialogue interreligieux. Il faudra rester vigilant sur l’articulation régionale du Comité Interreligieux (CIR) Alsace au sein de la région Grand-Est et l’instance de dialogue de la nouvelle collectivité, pour éviter les rivalités ou les doublons, le dialogue interreligieux étant politiquement porteur. » Pour l’instant, tout se met en place sans difficulté. Ainsi le chargé de mission départementale « relations avec les cultes et dialogue interreligieux », Philippe Ichter, a-t-il basculé à la collectivité européenne d’Alsace. Christian Albecker s’interroge sur la manière dont la collectivité gardera sa
compétence sur l’attribution des subventions dans le cadre de travaux ou de projets dont bénéficiaient les cultes concordataires ou d’autres cultes. « Il n’y a aucune raison que les élus remettent l’organisation concordataire en cause. Bien au contraire, cette forme originale de “laïcité de contrat” entre les cultes et les pouvoirs publics facilite grandement le dialogue que nous menons avec les représentations politiques. » La « laïcité de contrat », expression utilisée en Alsace-Moselle, se distingue de la « laïcité de séparation » qui caractérise la loi de 1905 et qui s’applique dans le reste de l’Hexagone. L’avenir de la Collectivité européenne d’Alsace reste néanmoins incertain en attendant les élections départementales, qui ont été décalées de mars à juin 2021. Publié le 13 août 2020(Mise à jour le 11/08) Par Cathy Gerig Alsace: une randonnée en hommage à Albert Schweitzer Le musée installé à Gunsbach, dans la maison d’Albert Schweitzer, ne rouvrira que le 4 août. En attendant, il est possible de randonner sur le sentier haut- rhinois dédié au protestant prix Nobel de la Paix.
Prêts à sauter dans vos chaussures de randonnée? Le Club vosgien vous invite à randonner sur le sentier Albert-Schweitzer. Long de 24,5 km, il relie Kaysersberg, la ville natale du médecin, pasteur et théologien protestant à Gunsbach, où il vécut enfant. C’est aussi dans ce village de la verdoyante vallée de Munster que le prix Nobel de la Paix 1952 fit construire sa maison en 1928. Aujourd’hui transformée en musée, elle rouvrira le 4 septembre après des travaux dont l’achèvement, freiné par le coronavirus, était prévu au printemps 2020. On ne va pas se mentir, en plus de la distance, le sentier n’est pas plat. Il affiche un dénivelé de 860 m dans le sens Kaysersberg-Gunsbach et 770 m dans le sens inverse. Mais la vue depuis Labaroche vaut le détour. En chemin, vous passerez également près de la ruine du château du petit Hohnack. Ruines spectaculaires L’ancien fort situé au sud-ouest de Labaroche culmine à 940 m d’altitude. Autrefois parmi les plus belles forteresses d’Alsace, il est aujourd’hui une des ruines les plus spectaculaires de la région. Le château du Hohnack est aussi l’une des réalisations médiévales les plus élevées du massif vosgien. La forteresse peut aussi se targuer d’avoir été sous la suzeraineté successive de trois des plus célèbres familles nobles de Haute-Alsace, les Eguisheim, les Ferrette et les Habsbourg. En chemin, vous passerez également à côté du cimetière allemand du Baerenstall. Créé en 1930 pour regrouper les sépultures allemandes du secteur du Linge. Il contient les sépultures de 2 438 Allemands. Initialement, le cimetière était situé sur le versant opposé, au niveau du monument en forme de pyramide. Ce dernier a été élevé en 1916 par les troupes bavaroises. Le blockhaus situé devant le cimetière a quant à lui été construit en 1917. À voir : découvrez le parcours.
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