DÉVELOPPEMENT SPÉCIAL - DURABLE 2018 - Le Quotidien de la Réunion
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EDITO SOMMAIRE Une courte semaine pour de grands enjeux Déplacements La 16ème édition de la Semaine européenne du - Voiture électrique : ti lamp, ti lamp…��������������������������������������������� 4 développement durable s’ouvre demain et se pro- - Stations de recharge électrique l’heure des choix ����������������������� 5 longera jusqu’au 5 juin� Comme chaque année, - Le téléphérique : pour voir plus loin ���������������������������������������������� 6 elle mettra en avant les initiatives citoyennes ou associatives, les actions mises sur pied par des collectivités, les établissements scolaires, les en- treprises… Cette année, deux thématiques seront Énergie plus particulièrement valorisées : « santé et envi- ronnement » et « villes et territoires de demain »� - Une électricité encore trop carbonée ������������������������������������������� 7 Même si le développement durable est officielle- ment inscrit comme une priorité dans la plupart - Aéroport Roland-Garros : ventilation naturelle ����������������������������� 8 des politiques publiques, il n’est pas superflu de - Chauffe-eau et électricité solaires quelles aides ? ����������������������� 8 consacrer une semaine par an à la sensibilisa- - Albioma lance sa TAC au bioéthanol �������������������������������������������10 tion� Notamment pour prendre conscience de - Sucreries économes ������������������������������������������������������������������10 l’écart qui existe parfois entre les discours et les actes ! Et ne pas perdre de vue la définition de ce développement durable mis à toutes les sauces : « Répondre aux besoins du présent sans com- Gestion des déchets promettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »� Les générations futures, - Déchets : La Réunion à la croisée des chemins ��������������������������11 elles sont là, à nos côtés� Ce sont nos enfants qui, déjà, ne pourront pas jouir comme nous l’avons - ILEVA : le choix du prestataire bientôt connu ������������������������������12 fait des ressources de notre petite planète, de - SYDNE : le centre de valorisation en cours de construction��������12 notre petite île� - Agriculture : un éco-organisme local �������������������������������������������13 Dans ce supplément du Quotidien, nous vous pro- - Trokali : une autre manière de donner �����������������������������������������14 posons de faire un point sur quelques grandes - Déchets ménagers : mini-mémo pour moins jeter ����������������������14 thématiques : la progression de la mobilité élec- trique, le traitement des déchets, le futur des énergies renouvelables, l’eau potable… Alors que La Réunion avance allégrement vers le mil- lion d’habitants, comment ne pas compromettre Eau la qualité de vie des générations futures ? L’enjeu est tel qu’il devrait faire la « Une » de l’actualité 52 - Après l’épuration, la potabilisation ����������������������������������������������15 semaines par an� Ce supplément gratuit Développement Durable a été réalisé par le service Publicité du Quotidien. Directrice Générale, Directrice de publication : Carole CHANE-KI-CHUNE Régie publicitaire : Tél� 0262 92 15 12 / Email : resa�regiepub@lequotidien�re / Coordination : Jean-Pierre HUGOT / Rédaction : Olivier SOUFFLET / Infographiste : Pierre RACINE
DÉPLACEMENTS DÉVELOPPEMENT DURABLE | Mardi 29 mai 2018 4 VOITURE ÉLECTRIQUE : TI LAMP, TI LAMP… Les ventes de voitures 100% électriques ont progressé en 2017. Le segment se fait progressivement connaître du public, en attendant le déferlement de nouveautés annoncées par la plupart des marques pour les prochaines années. Les futures réglementations européenne vi- blic soucieux d’agir pour la réduction des gaz sant à réduire les émissions de Co2 à partir de à effet de serre et de contribuer à l’essor des 2020 n’y sont pas étrangères : la plupart des déplacements « doux », à La Réunion comme constructeurs automobiles annoncent l’accé- ailleurs� En 2017, il s’est vendu dans notre île lération de l’électrification de leur gamme� La 272 voitures 100% électriques ; si le chiffre est montée en puissance de la voiture électrique modeste, il est en progression de 140% par dans les parcs automobiles des pays déve- rapport à l’année précédente� L’arrivée sur le loppés semble inexorable, même si les scep- marché de la nouvelle Zoé est indéniablement tiques sont encore nombreux� Il est vrai que les la cause principale de ce bond� La « petite ventes annuelles, qui représentent environ 1% électrique » de Renault, dont l’autonomie a du total des immatriculations en France, sont doublé par rapport à la version précédente, freinées par le coût des modèles et les insuffi- a représenté à elle seule plus de 60% des sances des réseaux de stations de recharge� ventes, loin devant la eGolf de Volkswagen et La progression des performances des mo- la i3 de BMW� dèles commence toutefois à séduire un pu- Renault Zoé « La batterie de la Zoé permet désormais de autonomie de 300 à 400 kilomètres, un palier parcourir entre 270 et 300 km à La Réunion, va être franchi », estime Didier Legendre, di- annonce Nathalie Delanoë, responsable du recteur de la marque chez Cotrans Automo- développement des véhicules électriques à biles� Automobiles Réunion� Nous sommes en dé- « L’élargissement de l’offre de BMW va but des évolutions technologiques, les petits s’accélérer, annonce pour sa part Phi- volumes de vente d’aujourd’hui permettent lippe-Alexandre Rebboah, directeur général de préparer le parc automobile vertueux de de Leal Réunion� La motorisation hybride n’est demain : c’est le sens de l’histoire ! »� qu’à son commencement, d’importants inves- Outre la Zoé, Renault propose sur l’île son tissements sont réalisés en R&D pour réduire nouveau Kangoo électrique� Si les particu- le poids des batteries, le groupe veut être lea- liers ont été les premiers à s’intéresser à la der sur cette gamme»� En « tout électrique », voiture électrique, les entreprises – y compris l’i3 sera rejointe d’ici deux ans par une X3 et les loueurs – et les collectivités commencent peut-être par une i4� à franchir le pas� Chez Caillé Automobiles, l’offre est encore li- La plupart des marques présentes sur l’île mitée� Le Peugeot Partner, dont l’autonomie auront bientôt dans leurs show-rooms de est limitée à une centaine de kilomètres avec nouveaux arguments pour convertir les au- une charge de 200 à 300 kilos, est réservé à tomobilistes réunionnais au tout électrique, des usages professionnels de faible kilomé- mais aussi aux motorisations hybrides qui trage� Kia propose depuis juin 2017 un Niro ont totalisé 900 ventes l’an passé� hybride, Porsche ses modèles Cayenne et Chez Cotrans, la Smart électrique est désor- Panamera hybrides� « Quasiment toutes nos mais disponible dans ses versions For Two et marques ont un programme électrique, in- For Four ; Mitsubishi propose son SUV hybride dique Vincent Hoarau, responsable d’affaires rechargeable, l’Outlander PHEV, en attendant véhicules hybrides et électriques du groupe� les effets du rachat de la marque, réputée pour Nous attendons la 208 et la 3008 électrique son savoir faire électrique, par Renault-Nis- pour 2020, la Niro 100% électrique dès la fin san� Du côté de Mercedes, le GLC et la classe de cette année, tout comme le premier modèle C hybrides rechargeables occupent pour l’ins- électrique de Jaguar, le i-Pace »� tant le segment en attendant une nouvelle Les modèles « tout électrique » ont aussi une gamme à l’autonomie électrique plus impor- carte à jouer sur le très haut de gamme : grâce tante dès 2019 puis, à l’horizon 2020, l’arrivée à l’octroi de mer à 0%, ils sont en effet compé- de la gamme tout électrique EQ : « Avec une titifs avec leurs rivaux thermiques� VE : le top 10 des ventes en France BMW i3 24 904 voitures électriques ont été vendues en France en 2017, soit 1,16% des immatriculations de véhicules légers. La Zoé de Renault a représenté à elle seule plus de 61% des ventes. 1 - Renault Zoé : 15 245 ventes 2 - Nissan Leaf : 2 381 +34% en Europe 3 - Smart Fortwo : 938 4 - Peugeot iOn: 874 Les ventes de voitures particulières 100% devant la France (7 322 immatriculations, 5 - Tesla modèle S : 862 électriques ont progressé de 34,3% au -1% par rapport au 1er trimestre 2017. 6 - BMW i3 : 856 premier trimestre 2018 dans l’Union eu- Les Pays-Bas font leur apparition sur la 7 - Kia Soul EV : 818 ropéenne, avec 32 566 immatriculations. troisième marche du podium, grâce à une 8 - Citroën C Zéro : 545 Cette moyenne cache de grandes dis- progression de 137% des ventes (3 945) 9 - Tesla modèle X : 506 parités d’un pays à l’autre. L’Allemagne et passent devant le Royaume-Uni (3 895 10 - Hyundai Ioniq : 379 a ainsi pris la tête du classement grâce à immatriculations, -16%). Sur les quatre premiers mois de l’année 2018, la Zoé et la Nissan Leaf une progression de 80% (9 127 ventes), conservent la tête du classement, la BMW i3 pointe en troisième position.
5 Mardi 29 mai 2018 / DÉVELOPPEMENT DURABLE DÉPLACEMENTS STATIONS DE RECHARGE ÉLECTRIQUE L’HEURE DES CHOIX L’essor de la mobilité électrique passe par celui des stations de recharges. La Réunion affine actuellement sa stratégie pour favoriser une alimentation intelligente des véhicules, aux heures creuses et par l’énergie photovoltaïque. EDF comme la SPL Energies Réunion, qui de grandes surfaces ou de concessionnaires mène une étude sur le sujet, s’accordent sur automobiles, et dans 90% des cas permettent un constat : si le nombre de propriétaires de une charge accélérée, à 22 kW� véhicules électriques augmente au rythme Les premiers résultats de l’étude en cours actuel et que ces derniers rechargent leur ont été présentés le 16 mai dernier lors d’un batterie le soir en rentrant à leur domicile, le atelier sur la mobilité électrique organisé par pic de consommation de la fin de journée va la CCI Réunion� Ils se basent notamment sur encore faire un bond� Pour éviter ce coûteux l’enquête « déplacements grand territoire » scénario, qui exigerait la création de moyens menée il y a deux ans par le Syndicat mixte de production supplémentaires, la program- des transports� Première conclusion : des mation pluriannuelle de l’énergie fixe un objec- bornes de 3 à 11 kW suffisent, si elles sont long mais « tirent » moins sur le réseau, et imposent la patience� Ce frein n’est pas, toute- tif : l’installation de 225 bornes d’alimentation réparties sur l’île en fonction de l’affluence de bien sûr l’alimentation par des centrales pho- fois, un point de blocage, soutient EDF comme alimentées par des énergies renouvelables chaque territoire et que leurs caractéristiques tovoltaïques� Energies Réunion� 88% du temps, une voiture d’ici 2023� techniques sont adaptées à la durée du sta- Les bornes à charge rapide sont un argument n’est pas en circulation� Les solutions de re- Nous en sommes encore loin� Selon Ener- tionnement� supplémentaire pour les concessionnaires qui charge lente doivent donc être favorisées aux gies Réunion, il existait en début d’année 154 Les soutiens publics à la création de stations cherchent à convertir les clients au véhicule heures creuses� Et en pleine journée, sur les points de recharge, répartis sur 44 zones et de recharge, en cours de mise en place par la tout électrique, ou à l’hybride rechargeable� parkings des entreprises, par exemple, quand quasiment toutes alimentées par le réseau Région, via le FEDER, et EDF (voir encadrés), Mais les réalités de la production électrique les voitures des salariés sont stationnées de EDF� Elles sont essentiellement positionnées tendent à favoriser les bornes de puissance insulaire, lourdement carbonée, et les exi- longues heures, pour bénéficier d’une alimen- dans des stations-service, sur des parkings limitée, qui exigent un temps de charge plus gences de réduction des émissions de Co2 tation à l’énergie solaire� DYNAMIQUE SURPRENANTE GRAND COFFRE 5 PLACES CONFORTABLE FLUIDE € R SUR MOTEU BATTERIE ET CHARGEUR SAV 399€ (1) / MOIS CLUSE BATTERIE IN SOIT 400 KM 300 km (2) NEDC RÉEL renault.re
DÉPLACEMENTS DÉVELOPPEMENT DURABLE | Mardi 29 mai 2018 6 Advenir, strict : une puissance de recharge des bornes limitées à 7,4 kilowatts, une alimentation pho- Bientôt une voiture, nous apprend Vincent Hoarau, responsable d’affaires Véhicules hybrides et le coup de pouce d’EDF tovoltaïque pour les bornes crées sur les par- une aide européenne électriques chez Caillé Automobiles� « Pour la kings d’immeuble et la possibilité pour EDF plupart des modèles de batterie, le « biberon- EDF lance actuellement le programme Adve- de piloter leur fonctionnement à distance� Le Une aide financée par le programme euro- nage » est préférable, explique-t-il� Plusieurs nir, destiné à favoriser la création de stations distributeur d’électricité veut en effet limiter péen FEDER est en cours de validation par petites charges successives, à quelques ki- de recharge de véhicules électriques « ver- l’appel de puissance aux heures de pointe, la Région : elle permettra de financer les « in- lowatts, sont moins usantes qu’une grosse tueuses » dans les zones non interconnec- et dissuader les automobilistes de recharger frastructures de recharge de véhicules élec- charge à forte puissance »� tées comme La Réunion� Une aide pouvant leur véhicule électrique au moment où ils en- triques par production solaire »� A savoir les atteindre 1 860 euros viendra cofinancer les ombrières photovoltaïques, les bornes, les projets respectant un cahier des charges clenchent leur marmite à riz� batteries… dans le respect d’un cahier des Et l’hydrogène ? Pour en savoir plus sur internet :advenir.mobi charges identique à celui du programme Adve- Une autre catégorie de véhicules électriques nir d’EDF (pilotage et limitation de puissance) fait beaucoup moins parler d’elle, mais cer- et sur présentation d’une étude de faisabilité et tains constructeurs misent sur sa technologie : de dimensionnement� L’aide pourra atteindre les voitures à hydrogène� Elles fonctionnent 70% des dépenses éligibles s’il s’agit d’un pro- avec une pile à combustible, qui produit de jet public sans revente du surplus d’électricité, l’électricité à partir d’hydrogène et d’oxygène� 60% pour un projet privé (ou public) avec re- Hyundai a récemment annoncé la commer- vente de l’électricité non consommée� cialisation en France d’un premier SUV à hy- drogène pour la fin de l’année et la direction Biberonnage de PSA a révélé la lancement d’un programme sur l’hydrogène, avec des « initiatives très vi- Les utilisateurs de véhicule électrique doivent sibles » dès 2019� apprendre les codes d’un nouvel univers, à Le Japon est sans doute le pays le plus avancé commencer par celui de la batterie, de sa vi- dans la promotion de ce type de propulsion� tesse de charge et de décharge… Sur ce sujet, Honda, Toyota et Nissan y croient, le nombre il est tentant de conserver le bon réflexe d’un d’immatriculations augmente et l’archipel possesseur d’ordinateur ou de smartphone, compte déjà une centaine de stations-service veillant à recharger sa batterie complètement à hydrogène� et d’une traite� Or, ce n’est pas le cas pour LE TÉLÉPHÉRIQUE : POUR VOIR LOIN La première ligne de téléphérique de la CINOR reliera Bois-de-Nèfles et le Chaudron. Du succès de cette première liaison dépendra le développement d’un réseau qui pourrait s’étendre à d’autres quartiers, et pas seulement à Saint-Denis. Ce qui distingue un téléphérique urbain n’émet pas de gaz d’échappement et son coût d’un téléphérique classique (touristique par est de l’ordre de celui d’une ligne de bus com- exemple), c’est qu’il est relié au réseau de plète avec ses véhicules et son infrastructure� transport collectif de l’agglomération� Il fait partie d’un tout� C’est exactement ainsi que Un substitut à la route l’envisage la CINOR qui gardait ce projet dans ses cartons depuis plusieurs années� Il était La perspective du téléphérique à La Réunion déjà dans les tuyaux lorsque la loi de transition frappe les esprits, c’est le moins qu’on puisse énergétique de 2015 a donné le feu vert au dé- dire� La cabine exposée au dernier Salon de la veloppement du mode de transport téléporté Maison a fait le plein de visiteurs� On est venu en ville� de toute l’île pour la voir� C’est un autre atout La nouveauté vient aussi du fait que le télé- du projet� Il fait presque l’unanimité� Presque, phérique n’est plus seulement envisagé pour parce que le passage de la ligne au niveau relier des points hauts à des points bas, mais du lycée dionysien Georges-Brassens a fait aussi des tracés plats en zone urbaine� Dans grincer quelques dents� La CINOR a opté pour l’Hexagone, il est ainsi envisagé pour traver- un tracé survolant le lycée� Une station du té- ser des fleuves, à l’exemple de Brest où deux léphérique sera située à deux pas de l’entrée cabines font l’aller-retour au-dessus du fleuve de l’établisement� Mais ce tracé implique la Des cabines de 10 places équiperont la première ligne Bois-de-Nèfles / le Chaudron. Penfeld qui traverse la ville� construction d’un pylône dans l’enceinte de Les projets fleurissent en France� Celui de l’établissement, d’où la grogne d’une partie du la CINOR est à ce jour le plus ambitieux à personnel� Cependant ce pylône ne s’élèvera l’échelle nationale, le seul donnant au téléphé- pas au milieu de la cour ! Il sera construit à rique un rôle fondamental dans l’élaboration d’un réseau de transport public et pas seule- l’arrière du lycée, derrière les ateliers de méca- Lignes 1 et 2 : nique, à la limite de la séparation des parcelles ment un rôle d’appoint� du lycée et de l’université� Il ne perturbera en deux profils différents Le projet RITMO (Réseau Intégré de Transport rien les cours� Moderne) de la CINOR n’a pas fixé encore le A noter également que ce nouveau mode de La ligne 1 Bois-de-Nèfles-Moufia-le La ligne 2, La Montagne-Bellepierre, est nombre de lignes téléportées qui pourraient transport implique de nouveaux métiers pour Chaudron : 2,7 km de long, 5 stations. 26 à l’étude. D’une longueur de 1,3 km, elle desservir les mi-pentes, les hauts et pourquoi La Réunion� Une douzaine d’emplois seront pylônes, 46 cabines de 10 places assises ne comportera que deux stations et un pas des quartiers des bas entre eux� Mais la créés pour le fonctionnement de la première (pas de places debout) qui circuleront gros pylône. A la Montagne, la station Le CINOR ne voit pas le téléphérique réservé uni- ligne qui compte cinq stations� A chaque sta- de 6h du matin à 20 h le soir en semaine. Belvédère-La Vigie. A Bellepierre, la station quement à Saint-Denis� Il pourrait répondre à tion, du personnel de sécurité veillera à l’ins- Temps de trajet, arrêts compris, entre Bois- Bertin-Hôpital. Temps de trajet : 5 minutes. des besoins à Sainte-Marie et à Sainte-Su- tallation des passagers dans les cabines� Le de-Nèfles et Le Chaudron : 15 minutes. Prix Elle survolera les rampes de la Montagne, zanne si ces deux communes jugeaient la so- moteur du téléphérique sera situé à la station du ticket : 1,30 euro. La CINOR table sur la rivière Saint-Denis à la hauteur du pont lution pertinente pour elles aussi�Tout dépen- du Moufia avec ses opérateurs� L’entretien des plus de 6 000 voyageurs par jour, notam- Vinh-San, pour une arrivée en douceur à dra du succès de la ligne 1� La seconde ligne cabines est positionné à la station Bancoul� ment avec le transport d’élèves scolarisés côté de l’ancien hôpital. Elle sera équipée prévue, entre la Montagne et Bellepierre, en La formation du personnel du téléphérique au lycée Georges-Brassens et au nouveau de cabines plus vastes (30 ou 60 passa- est au stade de l’étude� Ces deux premières se fera en partie à Grenoble en conditions lycée de Bois-de-Nèfles. Démarrage des gers avec des places debout autorisées). 3 lignes ont vocation à être reliées au réseau réelles et en partie à La Réunion sur simula- travaux en fin d’année. Mise en service fin 000 voyageurs quotidiens seront attendus de bus et au Réseau Régional de Transport teur� Membre du groupement ayant remporté 2019. Investissement : 43 millions d’euros. sur cette ligne. Mise en service envisagée : Guidé, l’option retenue par la Région après le marché, une société réunionnaise, ISR, fin 2020, début 2021. Investissement : 29 son rejet de la solution du tram-train� Le RRTG basée au Tampon, spécialisée dans l’entre- millions d’euros. doit emprunter le boulevard Sud� Autres qua- tien des transports locaux professionnels par lités du téléphérique urbain : il est silencieux, câble, s’occupera de la maintenance�
7 Mardi 29 mai 2018 | DÉVELOPPEMENT DURABLE ÉNERGIE UNE ÉLECTRICITÉ ENCORE TROP CARBONÉE Les énergies renouvelables ont du mal à progresser dans le mix électrique réunionnais. La réduction de la dépendance au charbon et au fioul n’est pourtant pas une utopie. Tour d’horizon avec Olivier Duhagon, directeur régional d’EDF. La tendance est têtue, et pourrait semer le tovoltaïque dans le mix ne dépend que de la doute quant à la capacité de La Réunion à at- puissance de production installée�Après avoir teindre l’objectif fixé par la Programmation plu- été bridée pendant de longues années, elle riannuelle de l’énergie (PPE) : 50% d’énergies est appelée à croître� Les moyens de stockage renouvelables dans le mix électrique de l’île mis en place par EDF ont déjà permis de por- en 2020� 2020, c’est demain et nous sommes ter de 30 à 32% la part d’énergie intermittente encore loin du but� L’an passé, 32% de l’élec- acceptable par le réseau� Un appel d’offres tricité produite sur l’île l’a été à partir de res- de la Commission de Régulation de l’Energie Source : EDF Réunion sources renouvelables, contre 33,9% en 2016, est en cours pour attribuer la réalisation d’un 36,1% en 2015, 33% en 2014� La proportion parc de batteries de forte capacité (5 MW) à d’« EnR » évolue surtout, d’une année sur Saint-Leu� La part d’énergie intermittente ab- l’autre, en fonction des précipitations qui ali- sorbable par le réseau sans risque de déles- mentent les centrales hydroélectriques et de tage pourrait alors être portée à 35%� Mais la production de canne qui fournit la bagasse de toute évidence, ce n’est pas le soleil qui aux centrales de Bois-Rouge et du Gol� Le ciel permettra d’atteindre l’objectif fixé par la PPE� a été moins généreux en 2017, les champs de Pas davantage que l’eau des rivières, déjà canne l’ont été un peu plus� Pour l’année en turbinées au quasi maximum des capacités� cours, la pluviométrie exceptionnelle du début « L’objectif est réaliste, affirme toutefois Olivier Le charbon et le fioul produisent 67% de l’électricité réunionnaise. d’année laissent espérer une année faste pour Duhagon, directeur régional d’EDF, dans la l’hydroélectricité, mais les dégâts de la tardive mesure où Albioma annonce la conversion de tempête Fakir sur les cannes laissent augurer ses centrales à charbon vers d’autres com- pour accompagner au mieux ces projets, en ne fait pas l’unanimité au sein des collectivités une baisse de la ressource en bagasse� Le so- bustibles, déchets ou biomasse� On pourrait fonction de la qualité de l’électricité qui nous locales, s’annonce comme un thème de débat leil, lui, brille de manière à peu près constante ainsi gagner 38%, part actuelle du charbon sera proposée »� majeur… sur La Réunion et la part de l’électricité pho- dans le mix électrique� Nous nous adapterons La valorisation énergétique des déchets, qui
ÉNERGIE DÉVELOPPEMENT DURABLE | Mardi 29 mai 2018 8 D’ABORD, L’heure du compteur communiquant CONSOMMER MOINS EDF a engagé en décembre 2017 le plan de déploiement de son nouveau compteur la journée ou à l’année », estime Olivier Duhagon. Arrivé dans l’île il y a six mois, électrique, numérique et communiquant. le directeur régional n’a pas (encore ?) 10 000 ont été posés l’an passé, 380 000 rencontré à La Réunion les craintes sus- Pour EDF, maîtriser la croissance de la prises, en passant par les aides à l’isolation le seront d’ici 2024. L’objectif pour 2018 citées en métropole par la généralisation consommation électrique est un enjeu aussi thermique ou à l’équipement des logements est fixé à 40 000. Transposition en France du compteur Linky, liées à des rumeurs de important que la réduction de la dépendance en chauffe-eau solaire� d’une directive européenne, ces équipe- nocivité des ondes pour la santé – que la réunionnaise aux sources d’énergie fossile EDF estime à 43 gigaWatts/heure les éco- ments de nouvelle génération apporteront science ne peut démontrer –, de risques importées� Un travail de fond est engagé de- nomies réalisées en 2017, soit l’équivalent de une meilleure connaissance des consom- d’incendie ou de piratage de la vie pri- puis le milieu des années 1990 pour freiner la consommation de 13 500 foyers� « Dans mations en temps réel. Ils permettront vée. Certes, le compteur peut être piloté l’ascension de la courbe de consommation� un contexte de croissance démographique alors d’inciter les clients à faire évoluer à distance par le distributeur d’électricité. Sa progression a été ramenée sous la barre et économique, nous devons offrir un panel leurs habitudes, notamment pour faciliter « Mais aucune coupure ne sera enclen- des 2%, alors qu’elle était proche de 8% en toujours plus complet d’offres à destination l’injection sur le réseau des énergies renou- chée à distance sans contact préalable l’an 2000 ! De multiples actions, menées par des entreprises, des usagers tertiaires, des velables intermittentes. avec le client mauvais payeur, affirme Oli- EDF, l’ADEME et les collectivités contribuent collectivités et des particuliers, insiste Olivier vier Duhagon. Ce n’est pas le compteur qui « L’arrivée de ces nouveaux compteurs à ce résultat� Les particuliers comme les pro- Duhagon� Nous réfléchissons par exemple pilotera les usages, mais bien le client qui sera un bon levier pour intéresser davan- fessionnels se voient proposer des mesures à de nouvelles aides qui encourageraient pourra agir sur sa consommation, raison tage les clients à leur facture d’électricité incitatives, allant de la distribution gratuite de l’achat de réfrigérateurs à haute performance pour laquelle nous prévoyons des actions et les aider à mieux comprendre leurs petits matériels éco-efficaces au cofinance- énergétique »� pédagogiques, notamment avec les bail- données de consommation, à l’heure, à ment d’investissements lourds pour réduire leurs sociaux, après l’installation ». les pratiques énergivores dans les entre- AÉROPORT ROLAND-GARROS : VENTILATION NATURELLE L’aéroport met en œuvre un procédé novateur de puits dépressionnaires pour éviter de recourir à la climatisation dans le hall public de l’aérogare. On le ressentira plus nettement au prochain des alizés ne permettent pas une ventilation été austral, mais il fait d’ores et déjà moins traversante� chaud dans le hall public de l’aérogare passa- Une solution technique innovante a été rete- Studio lumière / ARRG gers, à l’aéroport Roland-Garros� La Société nue : celle de puits dépressionnaires, qui vont aéroportuaire a démarré en 2017 un pro- extraire par le haut l’air chaud de l’aérogare� gramme d’investissements destiné à amé- Des ouvertures ont été créées dans la partie liorer le confort thermique dans cet espace haute du hall public, afin de diriger l’air vers où plusieurs milliers de personnes peuvent ces « puits », qui ressemblent à des containers se presser en quelques heures, au moment métalliques ouverts dans leur partie haute, des grands départs� Conformément au plan posés sur le toit� « En soufflant au-dessus, le d’actions environnementales de l’aéroport, vent créée une dépression et un effet de tirage, qui vise notamment à faire baisser la consom- explique Esteban Payet, il agit comme un ex- mation électrique de la plate-forme, il a été tracteur d’air naturel »� Un premier puits, long La température intérieure a déjà baissé de 2 a 3° aux heures de pointe décidé de ne pas recourir à la climatisation� de 30 mètres, est opérationnel, deux autres Dans un premier temps, le chantier de réfec- sont en cours de construction� tion de l’étanchéité du toit-terrasse a été mis à Et quand il n’y a pas de vent ? Huit brasseurs profit, l’an passé, pour renforcer la couche de d’air géants ont été accrochés au plafond du matière isolante, sur 6 400 m2� « Des mesures hall public ces derniers mois pour faire oublier Aérogare bioclimatique ponctuelles ont fait apparaître une baisse de une extraction insuffisante de l’air chaud� Ils ne la température intérieure de 2 à 3°, indique fonctionneront donc qu’exceptionnellement� En 2022, l’aéroport Roland-Garros sera éviter le plus possible la climatisation élec- Esteban Payet, chargé de mission Energie et « Quand l’ensemble du dispositif sera opéra- doté d’un nouveau terminal passagers, trique. « Il s’agira du premier bâtiment aéro- climat� Tous les usagers ont témoigné d’une tionnel, il nous restera à quantifier le gain ther- ou plutôt d’une extension qui prolongera portuaire bioclimatique de cette dimension nette amélioration, mais ce gain reste insuf- mique, poursuit Esteban Payet ; une grande l’aérogare actuelle vers l’ouest. Le projet en milieu tropical », annonce d’ores et déjà fisant quand l’affluence est maximale dans campagne de mesures est programmée pour architectural sera dévoilé très prochaine- la Société aéroportuaire. L’aéroport des l’aérogare »� Diverses solutions de ventilation l’été austral 2018-2019 »� A ce moment-là, le ment et les hommes de l’art qui ont plan- îles Galapagos, qui a été conçu de cette naturelle ont été étudiées, une maquette du confort thermique dans le hall public se trou- ché sur le dossier ont dû respecter une manière il y a cinq ans, accueille un trafic bâtiment au 150e a été étudiée en soufflerie vera encore amélioré par l’effet « ombrière » commande stricte : le nouveau bâtiment cinq fois moindre que son futur homologue par le laboratoire Eiffel, à Paris� La zone de des panneaux photovoltaïques qui auront été devra être bioclimatique, en s’adaptant aux réunionnais. Gillot est une des régions de l’île les plus ré- posés sur le toit� L’aéroport va ainsi produire conditions environnementales du lieu pour gulièrement ventées, il fallait tirer profit de cet une partie de l’électricité qu’il consomme et les avantage malgré une contrainte : la configu- panneaux contribueront au cercle vertueux de ration du bâtiment et la direction dominante l’aération sans « clim »� CHAUFFE-EAU ET ÉLECTRICITÉ SOLAIRES QUELLES AIDES ? La Réunion est une des régions de l’Union eu- ropéenne les mieux équipées en chauffe-eau Pour les ménage à revenus modestes, EDF offre un coup de pouce supplémentaire en Chèque photovoltaïque à 6 000 euros si l’installation est dotée d’une batterie de stockage� L’électricité produite peut solaire� 160 000 foyers en sont déjà dotés et portant la prime à 1200 euros� Le dispositif « Les Réunionnais sont également incités à être revendue à EDF ou autoconsommée, en l’effort ne faiblit pas pour encourager les « re- Eco solidaire » cofinancé par EDF et la Région s’équiper d’une installation photovoltaïque partie ou en totalité� Le chèque photovoltaïque tardataires » à passer à l’eau chaude solaire� Réunion, s’adresse pour sa part aux foyers en par la Région, via la formule du « chèque n’est pas versé directement aux bénéficiaires, EDF octroie ainsi une prime de 600 euros sans situation de précarité énergétique� Il permet, photovoltaïque », géré par la SPL Energies mais aux professionnels agréés qui procèdent conditions de revenus à tout particulier qui ins- sous certaines conditions d’éligibilité, de bé- Réunion� L’aide s’adresse aux particuliers et à l’installation et en déduisent le montant de talle un chauffe-eau solaire d’une capacité de néficier gratuitement du chauffe-eau solaire� aux agriculteurs qui investissent dans une leur prestation� plus de 300 litres avec un partenaire certifié� Pour bénéficier de la prime, les ménages centrale photovoltaïque de 1 à 9 kWc (un ki- Cet équipement permet également de béné- doivent faire appel à un des partenaires Agir loWatt/crête est produit par environ 8 m2 de Pour en savoir plus :appelez les espaces Info ficier du crédit d’impôt de 30% sur le montant Plus d’EDF, la liste est disponible sur le site panneaux)� L’aide va de 1 000 à 3 000 euros Energie au 02 62 257 257. des travaux de rénovation énergétique� reunion�edf�fr en fonction de la puissance installée, de 2 000
FILIÈRE CANNE SUCRE 100% DES PRODUITS ET CO-PRODUITS VALORISÉS Pour en apprendre plus sur l’économie circulaire, © C. Tellier / T. Lebon / MP. Manecy pour SSR / TOI rendez-vous sur Sucre Réunion
ÉNERGIE DÉVELOPPEMENT DURABLE | Mardi 29 mai 2018 10 ALBIOMA LANCE SA TAC AU BIOÉTHANOL La turbine à combustion saint-pierroise d’Albioma, qui entrera en production dans quelques semaines, aura pour combustible principal le bioéthanol fourni par la Distillerie Rivière-du-Mât. L’entrée en service de la turbine à combustion fonctionnement très proche de la TAC d’EDF construite par Albioma sur le zone industrielle au Port… ou d’un moteur d’avion� Le combus- n°3 de Saint-Pierre est imminente� L’équipe- tible est mélangé à de l’air filtré et compressé, ment, d’une puissance de 41 mégawatts, sera puis enflammé dans une chambre de com- un « moyen de pointe », entrant en production bustion� Les gaz chauds se détendent alors à la demande d’EDF pour ajuster l’équilibre dans la turbine, qui entraîne la ligne de pro- entre l’offre et la demande, notamment aux duction d’électricité mais aussi le compres- heures de pic de consommation� Sa parti- seur : le fonctionnement de l’installation est cularité réside dans son combustible princi- ainsi auto-entretenu� Les fumées issues de ce pal : du bioéthanol, issu de la distillation de process seront rejetées après avoir traversé, la mélasse par le Distillerie Rivière-du-Mât, à dans le haute cheminée, un système de trai- Saint-Benoît� « Du GNR – gazole non routier tement des oxydes d’azote� – sera utilisé comme combustible complé- « La TAC de Saint-Pierre s’inscrit dans notre mentaire, uniquement pour les phases d’ar- stratégie de soutien à la transition énergé- rêt et de redémarrage de la turbine, précise tique, commente Eric de Bollivier� De plus, elle Eric de Bollivier, directeur régional d’Albioma met en œuvre des énergies renouvelables et pour La Réunion et Mayotte� A terme, la TAC participe à la sécurisation du système élec- pourra également fonctionner avec le com- trique réunionnais, tout en permettant une bustible liquide de 3ème génération, à base meilleure intégration des autres énergies de micro-algues, qui sera produit par la société renouvelables plus intermittentes comme le Bioalgostral »� photovoltaïque ou l’éolien »� La turbine, fournie par General Electric, a un Conversion annoncée Le groupe Albioma, qui possède 10 cen- étudier les gisements utilisables – broyats trales thermiques à travers le monde, no- verts, résidus forestiers, paille de canne… tamment dans l’Outre-mer français, pro- – « sans conflit d’usage, la valorisation duit aujourd’hui la moitié de son électricité à énergétique étant le dernier maillon de la partir de ressources renouvelables. Il s’est chaîne ». L’importation de pellets (granu- fixé pour objectif de porter cette part à 80% lés de bois), « certifiés durables » sera né- à l’horizon 2023. « Nos équipes étudient cessaire en complément pour atteindre le actuellement les modifications à réaliser « 100% biomasse ». sur nos centrales de Bois-Rouge et du Gol, En parallèle, le groupe a lancé des études qui brûlent déjà la bagasse de la canne à sur la valorisation des combustibles so- sucre, de manière à substituer totalement lides de récupération, à savoir la fraction le charbon et fonctionner à 100% avec à fort pouvoir énergétique issue des futurs Albioma des biomasses », indique Eric de Bollivier. circuits de traitement des déchets réu- Le Schéma Régional Biomasse a servi de nionnais, après le tri et la valorisation des base à ces réflexions, notamment pour matières recyclables. La TAC au bioéthanol, bientôt opérationnelle à Saint-Pierre. SUCRERIES ÉCONOMES Les usines sucrières ont réduit leur consommation énergétique à force d’innovations technologiques successives et continuent leur quête d’économies. Pendant l’intercampagne 2017, les deux vironnemental et nous pousse au challenge sucreries de l’île ont été dotées de moulins pour réduire nos consommations »� perforés, au dernier stade du broyage des Des étapes importantes ont été franchies au cannes� Les drains de ces moulins ont pour cours de la décennie précédente� En 2005, rôle de faciliter l’évacuation du jus� Les usines Bois-Rouge s’est par exemple dotée d’un ont donc livré aux centrales thermiques une pré-extracteur, broyant une première fois les bagasse plus sèche� Brûlé plus facilement, le cannes avant le début du processus d’extrac- combustible a produit davantage d’électricité� tion du sucre� Le premier jus qui en sort est à FLB/TSOI Tout bénéfice, à la fois pour les centrales et température ambiante et peut être traité avec pour les sucreries ! Un accord vertueux lie en de la vapeur basse pression là où de la vapeur effet les deux parties ; les sucreries donnent la haute pression était nécessaire jusqu’alors : totalité de leur bagasse aux centrales, qui en autant d’énergie de gagnée� Une avancée ma- retour leur fournissent la vapeur et l’électricité jeure a consisté, en 2006 et 2007, à équiper les nécessaires à leur fonctionnement� L’accord deux sucreries d’une caisse d’évaporation à La sucrerie du Gol et sa caisse d’évaporation à flot tombant. « donnant-donnant » est assorti de bonus-ma- flot tombant, permettant de recycler 6 fois, au lus calculés en fonction des productions et lieu de 5, la vapeur servant à extraire le sucre� des consommations d’énergie, par tonne de Les résultats ont été spectaculaires, notam- « La réduction de nos consommations éner- une réelle émulation sur le sujet entre les ex- canne broyée� « L’enjeu financier est faible, ment au Gol : la quantité de vapeur nécessaire gétiques fait partie des engagements de perts sucriers des différents pays, en sucrerie relativise Arnaud Petit, ingénieur Innovation pour traiter une tonne de canne est passée de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise du de canne comme de betterave� Les expé- et process à Tereos� L’intérêt est surtout en- 417 kilos à moins de 330, les bonnes années� groupe Tereos, poursuit Arnaud Petit� Il existe riences des uns sont utiles aux autres� »
11 Mardi 29 mai 2018 | DÉVELOPPEMENT DURABLE GESTION DES DÉCHETS DÉCHETS : LA RÉUNION Comparaison des DMA collectés (en kg/habitant) au niveau National, à La Réunion et dans les DOM-COM À LA CROISÉE DES CHEMINS Elaboration en cours du Plan régional de gestion et de réduction des déchets (PRPGD), concrétisation des projets de traitement multifilières des deux syndicats mixtes ILEVA et lle s bl es an ts ch et s M A ue la br lD SYDNE : par-delà les désaccords sur l’option de la valorisation ré sid re cy c co m bi od é To ta re s ux An se t énergétique des déchets, la nouvelle étape s’annonce agè tér ia chet én a Dé décisive pour réduire l’énorme proportion d’ordures finissant ur esm M rd en décharge. O France Réunion Dom-Com Divers projets et prises de positions ont fait l’ac- Source de données : ADEME, SINOE, enquête collecte 2015 tualité ces derniers temps, laissant planer un flou sur la place qui sera accordée à la valorisation énergétique dans la gestion future des déchets� Il n’en reste pas moins qu’une nouvelle impulsion est lancée� Grâce au Plan régional de gestion et de réduction des déchets (PRPGD), on saura en- fin d’ici la fin de l’année à quoi s’en tenir et quels objectifs les acteurs politiques et opérationnels de- 3 nouvelles vront poursuivre en travaillant de façon cohérente� La compétence en matière de gestion des déchets étant passée du Département à la Région, le plan - - départemental Déchets actuellement en vigueur va s’intégrer dans un plan plus large englobant decheteries sur tous les types de déchets ménagers, industriels, agricoles ou autres� Un groupement de bureaux d’étude œuvre actuellement à l’élaboration de ce nouveau Plan� Les conclusions d’une expertise Saint-Pierre ! ministérielle sur la question de la valorisation éner- gétique sont également attendues� Quoi qu’il en soit, l’horizon du “ zéro déchets “ étant recherché, le PRPGD devra accoucher d’une feuille de route orientée vers cet idéal de très long terme� En attendant, La Réunion fait face à un défi ur- gent avec la saturation de ses deux centres d’en- fouissement de Saint-Pierre et Sainte-Suzanne à l’échéance de trois ou quatre ans� Au cœur de la problématique, il y a en effet la proportion énorme, 70 %, des déchets principalement ménagers qui finissent en décharge faute, en grande partie, d’un tri approprié en amont� Soit 170 000 tonnes par an à Sainte-Suzanne et 240 000 tonnes à Saint- Photo « Designed by Freepik » Pierre� C’est là que les projets des deux syndicats mixtes en charge du traitement des déchets, ILE- VA pour l’Ouest et le Sud et SYDNE pour le Nord et l’Est, prennent toute leur importance car ils doivent permettre de réduire considérablement cette pro- portion� Les deux logiques de l’urgence et du long terme vont donc devoir s’accorder� La Réunion pas si mauvaise élève A ce jour, ce n’est qu’en matière de déchets mé- nagers et assimilés (DMA) - c’est-à-dire inclus les déchets non dangereux des entreprises assimi- lables aux déchets ménagers - que des données précises sont disponibles� En matière de DMA, si beaucoup de temps a été perdue et si le plus gros du chemin paraît encore à accomplir, La Réunion n’a pas à rougir de ce qu’elle a déjà fait� Contrairement à une idée répandue, elle se trouve aujourd’hui dans une situation pas si éloignée de celle de la métropole� Ainsi, depuis plusieurs années sont collectés quelque 500 000 tonnes de DMA par an� Compte tenu de l’augmentation de la population, ce chiffre à peu près stable signifie que la quantité de DMA par habitant diminue� Mais La Réunion produit beaucoup de déchets verts (compris dans les DMA)� Les données fournies par l’observatoire • Chemin Palama à la Ravine des Cabris des déchets de l’agence d’urbanisme du territoire • Allée des Bois Noirs à Bois d’Olives Plus d’informations Agorah le montrent : abstraction faite des déchets sur www.civis.re verts et des encombrants (situés hors DMA), les profils des déchets réunionnais et métropolitains • Chemin Bordier à la Ligne Paradis sont assez voisins : 550 kilos par habitants et par an à La Réunion et 516 kilos en métropole (voir graphique)� Conclusion : les ménages réunionnais ne jettent pas plus que les ménages métropoli- tains�
GESTION DES DÉCHETS DÉVELOPPEMENT DURABLE | Mardi 29 mai 2018 12 Le tri, clé belles jaunes est refusé en centre de tri !)� On peut citer deux exemples encourageants qui de la valorisation montrent qu’il est possible de faire mieux dès lors qu’une infrastructure se met en place et Là où le bât blesse, c’est qu’à La Réunion 70 que l’information suit� Le volume de verre col- % des DMA finissent en décharge� 150 000 lecté a bondi de 35 % en moins de six ans tonnes seulement de déchets ménagers sont grâce aux bornes à verre� Le réemploi d’objets valorisés� Et ce taux n’est obtenu que grâce encore en état se développe à travers les res- à la part représentée par les déchets verts sourceries (Lé la, Ti Tang Récup, Trokali, etc�) broyés et transformés en compost� La Réu- Pour aller plus loin, une tarification financière nion ne récupère que 6 % de matières recy- incitative à la source est la solution qui semble clables (papier, métaux, plastiques, etc�), soit la plus réalisable� Individualisée par foyer, le deux fois moins qu’en métropole� Ces ma- montant de la taxe des ordures ménagères tières recyclables, après un pré-traitement, sera fonction du poids ou du nombre de pou- sont pour l’essentiel exportées vers l’Asie pour belles collectés dans l’année (à voir quelle op- être recyclées� tion sera choisie)� La consigne des bouteilles Le premier enjeu est donc d’augmenter la va- de plastique et des canettes métalliques, autre lorisation de matières premières secondaires solution, a l’inconvénient d’augmenter le prix recyclables, localement si possible, sinon à des produits à l’achat� Toujours est-il que l’export� Ce qui suppose un tri des déchets les projets et les initiatives qui se multiplient à la source, à la maison, ainsi qu’un tri inter- concourent à créer un contexte favorable à médiaire industriel nettement plus performant une nouvelle dynamique, dès lors que la ques- qu’aujourd’hui (un tiers du contenu des pou- tion de la valorisation énergétique sera réglée� ILEVA : LE CHOIX DU PRESTATAIRE BIENTÔT CONNU Le syndicat mixte gérant les déchets de l’Ouest et du Sud a fait le choix d’un projet de valorisation multi-filières réalisé d’un coup, incluant une unité de valorisation énergétique et et une unité de méthanisation pour produire de l’électricité. Source : Agence d’urbanisme du territoire Agorah. Les élus du Sud et de l’Ouest l’ont réaffirmé compost� Résultat : 240 000 tonnes finissent à très long terme en matière de gestion des énergétique des déchets par incinération� Une au mois de mars pour défendre notamment en décharge� Malgré sa dernière extension, le déchets, au delà de 2050� Les offres de trois unité de méthanisation produisant du biogaz leur choix de la valorisation énergétique centre d’enfouissement de Pierrefonds attein- groupements d’entreprises ont été déposées est prévue pour compléter le dispositif� Elle ex- immédiate, alors que la Région se montrait dra la saturation d’ici trois ans, c’est donc dès et ILEVA doit faire son choix rapidement, d’ici ploitera les déchets humides non valorisables réticente sur cette option (le président de la 2020 que le complexe multi-filière devra entrer juillet� D’où le manque d’informations à ce jour autrement et les bio-déchets� La valorisation Région, Didier Robert, ayant déclaré que la en service pour prendre le relais de l’enfouis- sur les équipements qui seront mis en place à énergétique devrait produire 15 mégawatts Région n’aiderait pas au financement de ce sement actuel et inverser la tendance� côté du centre d’enfouissement� d’électricité� Le projet vise aussi à promouvoir projet)� Penser global, agir local : telle est la philo- Ce que l’on sait, c’est que le centre de valo- l’initiative privée en incitant des porteurs de L’Ouest et le Sud concentre le plus gros bas- sophie à l’œuvre dans ce projet� Le marché risation comprendra une unité de tri intermé- projets de valorisation matières de s’installer sin de population� ILEVA traite ainsi 60 % des global porte sur un montant annoncé de 230 diaire pour la valorisation matière, avec une à proximité� DMA de l’île, soit 290 000 tonnes, dont 90 000 à 240 millions d’euros sur une période non production de combustible solide de récupé- de déchets verts dont une partie valorisée en précisée, sachant toutefois qu’ILEVA raisonne ration alimentant une unité de valorisation SYDNE : LE CENTRE DE VALORISATION EN COURS DE CONSTRUCTION Innovest, filiale de Suez, met en œuvre une unité de valorisation multi-filière qui doit permettre de valoriser un peu plus de 70 % des 170 000 tonnes de déchets enfouis jusque-là chaque année dans le centre d’enfouissement de Sainte-Suzanne. Quelque trois mois seulement auront séparé et 40 % sous forme d’un combustible solide la signature du marché avec Inovest (242 mil- de récupération (CSR) utilisable par une uni- lions d’euros sur 15 ans) en février de la pose té de valorisation énergétique pour produire de la première pierre du centre de valorisa- de l’électricité� Ces 70 000 tonnes de CSR tion multi-filière de Sainte-Suzanne, à côté du pourraient alimenter 22 000 foyers� D’où l’en- centre d’enfouissement de Bel-Air� jeu d’un accordage de violon politique sur la L’entrée en service de cet équipement de plus valorisation énergétique des déchets par inci- de 18 000 m2, d’un coût de 70 millions d’euros, nération à l’échelle de l’île, pour savoir si l’unité est prévue au second semestre de 2019� de valorisation énergétique qui doit venir en A partir de 2019, les bennes à ordures déver- complément du centre de valorisation pourra seront leur chargement directement au centre� exploiter le CSR du Nord-Est� 30 emplois qualifiés feront tourner l’équipe- En termes de gisement, le Nord et l’Est pro- ment� L’unité de tri intermédiaire, cœur névral- duisent 225 000 tonnes de DMA par an� gique de l’installation, procédera au broyage 55 000 tonnes sont valorisés à ce jour : 45 000 et à la séparation des matières� La part de tonnes de déchets verts sont transformées en déchets qui finiront en décharge va tomber, compost et 10 000 tonnes du bac jaune sont d’après Inovest, à 28 % (70% aujourd’hui)� prises en charge par des prestataires privés� Sur 72 % de déchets valorisables, 30 % le Le reste, 170 000 tonnes, finit dans le centre seront sous forme de matières premières d’enfouissement de Sainte-Suzanne� secondaires (papier, métaux, plastiques…)
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