Edward Hopper - Fondation Beyeler

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Edward Hopper - Fondation Beyeler
Communiqué de presse, 24 janvier 2020

Edward Hopper
26 janvier – 17 mai 2020

Edward Hopper (1882–1967) compte parmi les artistes majeurs du 20ème siècle. Connu en Europe
principalement pour ses peintures à l’huile de scènes de la vie urbaine produites dans les années 1920 à
1960, dont certaines ont acquis une popularité exceptionnelle, jusqu’à présent ses paysages avaient reçu
moins d’attention. Étonnamment, aucune exposition importante n’avait encore été consacrée au regard
porté par Hopper sur le paysage américain. Du 26 janvier au 17 mai 2020, la Fondation Beyeler présente
une vaste exposition de paysages iconiques à l’huile ainsi qu’une sélection d’aquarelles et de dessins. C’est
par ailleurs la première fois qu’une exposition est consacrée à Edward Hopper en Suisse alémanique.

Edward Hopper est né à Nyack, New York. Après une formation en tant qu’illustrateur, il étudie la peinture
à la New York School of Art jusqu’en 1906. Outre la littérature allemande, française et russe, ce sont
surtout des peintres comme Diego Velázquez, Francisco de Goya, Gustave Courbet et Édouard Manet qui
fournissent des points de repère importants au jeune artiste. Bien que Hopper ait longtemps travaillé
principalement en tant qu’illustrateur, sa célébrité repose surtout sur ses peintures à l’huile, qui témoignent
de son intérêt profond pour la couleur et de sa virtuosité dans la représentation de l’ombre et de la lumière.
Hopper a en outre su développer à partir de ses observations une esthétique dont l’influence se fait sentir
non seulement en peinture mais aussi dans la culture populaire, la photographie et le cinéma.

L’idée de cette exposition a germé lorsque Cape Ann Granite, peinture de paysage d’Edward Hopper datant
de l’année 1928, a intégré la collection de la Fondation Beyeler en tant que prêt permanent. L’œuvre a fait
partie des décennies durant de la célèbre collection Rockefeller et date d’une époque à laquelle Hopper
fait l’objet d’une attention croissante de la part de la critique, des commissaires d’exposition et du public.
En 1929, il est notamment invité à participer à la deuxième exposition du Museum of Modern Art de New
York intitulée Paintings by Nineteen Living Americans.

En histoire de l’art, le terme «paysage» signifie une image de la nature, par opposition à la «nature» elle-
même, toujours changeante, qui ne peut être fixée sous forme d’image. La peinture de paysage donne
toujours à voir l’impact de l’homme sur la nature, ce que les peintures de Hopper reflètent de manière
subtile et multiple. Il établit ainsi une approche distinctement moderne à un genre pictural traditionnel. À la
différence de la tradition académique, les paysages de Hopper paraissent illimités; par la pensée, ils sont
infinis et ne semblent toujours donner à voir qu’une petite partie d’un tout gigantesque.

Les paysages américains de Hopper sont des compositions géométriques claires. Les éléments principaux
sont des maisons, symboles de la présence de l’homme. Des voies ferrées structurent les images à
l’horizontale et incarnent l’ambition humaine de conquérir l’immensité du territoire. Un vaste ciel et des
ambiances lumineuses particulières − lumière éclatante de midi et lueur du crépuscule − font apparaître
l’immensité d’une nature en mutation permanente même dans une peinture en vérité statique. Un phare
peut ainsi devenir un point de repère dans l’étendue de l’océan et de la côte.

Les peintures de paysage de Hopper donnent l’impression qu’il s’y agit en fait d’une chose invisible, qui se
passe en dehors du tableau, ainsi que l’illustre par exemple sa toile Cape Cod Morning (1950): dans une
fenêtre en baie, une femme au visage baigné de soleil scrute une chose qui demeure inaccessible au
regard du spectateur parce qu’elle se situe en dehors de l’espace pictural. Les paysages visibles de Hopper
ont toujours pour pendant des paysages invisibles et subjectifs, qui apparaissent à l’intérieur du spectateur.
Comme toutes ses toiles, les paysages de Hopper sont empreints de mélancolie et de solitude. Il émane
souvent d’eux une impression d’étrangeté et de menace. Hopper montre aussi dans son œuvre l’irruption
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parfois brutale de l’homme dans la nature, mettant en relation paysages naturels et paysages urbains.
Hopper a contribué de manière significative à établir la notion d’une Amérique mélancolique, marquée
aussi par les faces sombres du progrès – un espace immense et sans limites, grandement popularisé en
particulier par sa reprise et son développement au cinéma dans des œuvres telles La Mort aux trousses
d’Alfred Hitchcock (1959), Paris, Texas de Wim Wenders (1984) ou Danse avec les loups de Kevin Costner
(1990).

Le cinéaste Wim Wenders a réalisé spécialement pour cette exposition un court-métrage 3D exceptionnel
intitulé Two or Three Things I Know about Edward Hopper, projeté dans une salle dédiée. Ce film constitue
l’hommage personnel de Wim Wenders à Edward Hopper, qui l’a marqué durablement et a influencé son
œuvre cinématographique. Wenders a parcouru les États-Unis en quête de l’«esprit» de Hopper,
condensant les prises ainsi obtenues en un film, dont la première aura lieu lors du vernissage de
l’exposition. Ce film montre de manière poétique et émouvante ce que le cinéma doit à Edward Hopper,
mais aussi à quel point Hopper a été influencé par le cinéma.

L’exposition réunit 65 œuvres datant des années 1909 à 1965. Elle est organisée par la Fondation Beyeler
en coopération avec le Whitney Museum of American Art, New York, dépositaire de la plus importante
collection au monde d’œuvres d’Edward Hopper.

L’exposition bénéficie du généreux soutien de:

Beyeler-Stiftung
Hansjörg Wyss, Wyss Foundation

Fondation BNP Paribas Suisse
LUMA Foundation
Terra Foundation for American Art

Images de presse disponibles sous www.fondationbeyeler.ch/fr/medias/images-de-presse

Informations complémentaires:
Silke Kellner-Mergenthaler
Head of PR & Media Relations
Tél. + 41 (0)61 645 97 21, presse@fondationbeyeler.ch, www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler: tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00.
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Edward Hopper                                                                                                                                    26 janvier – 17 mai 2020

01 Edward Hopper                                                                   02 Edward Hopper
Cape Cod Morning, 1950                                                             Gas, 1940
Huile sur toile, 86.7 x 102.3 cm                                                   Huile sur toile, 66.7 x 102.2 cm
Smithsonian American Art Museum, Gift of the Sara Roby Foundation                  The Museum of Modern Art, New York, Mrs. Simon Guggenheim Fund
© Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich                            © Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich
Photo : Smithsonian American Art Museum, Gene Young                                Photo : © 2019 Digital image, The Museum of Modern Art, New York / Scala, Florence

03 Edward Hopper                                                                                     04 Edward Hopper
Railroad Sunset, 1929                                                                                Lighthouse Hill, 1927
Huile sur toile, 74.5 x 122.2 cm                                                                     Huile sur toile, 73.8 x 102.2 cm
Whitney Museum of American Art, New York ; Josephine N. Hopper Bequest                               Dallas Museum of Art, don de Mr et Mme Maurice Purnell
© Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich                                              © Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich
Photo : © 2019. Digital image Whitney Museum of American Art / Licensed by Scala                     Photo : Dallas Museum of Art, Photo by Brad Flowers

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Les documents iconographiques ne doivent être utilisés qu’à des fins de publication dans le cadre d’un compte-rendu de presse. La reproduction
n’est autorisée qu’en rapport avec l’exposition en cours et pendant sa durée exclusivement. Toute autre utilisation – sous forme analogique ou
numérique – nécessite l’autorisation des ayants droit. Les utilisations purement privées sont exclues de ces dispositions. Nous vous prions de reprendre
les légendes et les mentions de copyright qui les accompagnent. Merci de nous faire parvenir un exemplaire justificatif.

                                                                                                                            FONDATION BEYELER
Edward Hopper - Fondation Beyeler
Edward Hopper                                                                                                                    26 janvier – 17 mai 2020

05 Edward Hopper                                                             06 Edward Hopper
Cape Ann Granite, 1928                                                       Portrait of Orleans, 1950
Huile sur toile, 73.5 x 102.3 cm                                             Huile sur toile, 66 x 101.6 cm
Collection privée                                                            Fine Arts Museums of San Francisco, don de Mr et Mme Jerrold et June Kingsley
© Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich                      © Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich
Photo : Christie's                                                           Photo : Randy Dodson, The Fine Arts Museums of San Francisco

07 Edward Hopper                                                                       08 Edward Hopper
Lee Shore, 1941                                                                        Second Story Sunlight, 1960
Huile sur toile, 71.8 x 109.2 cm                                                       Huile sur toile, 102.1 x 127.3 cm
Collection privée                                                                      Whitney Museum of American Art, New York ; Purchase, with funds
© Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich                                from the Friends of the Whitney Museum of American Art
Photo : © 2019. Photo Art Resource / Scala, Florence                                   © Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich
                                                                                       Photo : © 2019. Digital image Whitney Museum of American Art / Licensed by Scala

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Edward Hopper - Fondation Beyeler
Edward Hopper                                                                                                                                      26 janvier – 17 mai 2020

           09 Edward Hopper                                                                    10 Edward Hopper
           Burly Cobb’s House, South Truro, 1930–1933                                          Cobb’s Barns, South Truro, 1930–1933
           Huile sur toile, 64.1 x 92.1 cm                                                     Huile sur toile, 87.2 x 127.2 cm
           Whitney Museum of American Art, New York, legs de Josephine N. Hopper               Whitney Museum of American Art, New York, legs de Josephine N. Hopper
           © Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich                             © Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich
           Photo : © 2019. Digital image Whitney Museum of American Art/Licensed by Scala      Photo : © 2019. Digital image Whitney Museum of American Art/Licensed by Scala

           11 Edward Hopper                                                                 12 Edward Hopper
           Cobb’s Barns and Distant Houses, 1930–1933                                       Road and Houses, South Truro, 1930–1933
           Huile sur toile, 74 x 109.5 cm                                                   Huile sur toile, 68.4 x 109.7 cm
           Whitney Museum of American Art, New York, legs de Josephine N. Hopper            Whitney Museum of American Art, New York, legs de Josephine N. Hopper
           © Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich                          © Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich
           Photo : © 2019. Digital image Whitney Museum of American Art/Licensed by Scala   Photo : © 2019. Digital image Whitney Museum of American Art/Licensed by Scala

           13 Edward Hopper
           Square Rock, Ogunquit, 1914
           Huile sur toile, 61.8 x 74.3 cm
           Whitney Museum of American Art, New York, legs de Josephine N. Hopper
           © Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich
           Photo : © 2019. Digital image Whitney Museum of American Art/Licensed by Scala

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Biographie Edward Hopper

1882-1898 : Origine et famille
Edward Hopper est né le 22 juillet 1882 à Nyack, dans l’État de New York, une petite ville de construction
navale sur la Hudson River. Il grandit dans une famille de la bourgeoisie cultivée qui fait partie de la
communauté baptiste de l’endroit. Son père, Garrett Henry Hopper, éveille son intérêt pour la littérature
anglaise, française, russe et allemande. Sa mère, Elizabeth Griffiths Smith Hopper, encourage Edward et sa
grande sœur Marion Louise dans leurs penchants artistiques.
    Dès l’âge de 5 ans, Edward Hopper manifeste un grand talent de dessinateur, qu’il cultivera pendant
sa scolarité. Une de ses premières peintures à l’huile, réalisée en 1898, représente un voilier ; elle
témoigne de la fascination que le peintre éprouvera toute sa vie pour la mer, et du désir qu’il avait alors de
se tourner vers une carrière d’ingénieur naval.

1899-1905 : Formation artistique
À l’issue de sa scolarité à la Nyack High School, Hopper s’engage dans des études artistiques. Sa famille
trouvant hasardeux de viser à devenir peintre professionnel, il s’inscrit en 1899 à la Correspondence
School of Illustrating, à New York, pour un cours de graphisme publicitaire.
    Un an plus tard, il intègre la New York School of Art. Il y étudie d’abord le dessin publicitaire avec Frank
Vincent DuMond et Arthur I. Keller. À partir de 1901 il fréquente la classe de peinture de William Merritt
Chase, Robert Henri et Kenneth Hayes Miller. Ces professeurs l’encouragent à travailler sur son
environnement immédiat et à traduire ses impressions personnelles dans un style réaliste, ce qui aura une
influence déterminante sur le développement du langage visuel de Hopper.
    Ses condisciples, à certains desquels il restera lié toute sa vie, s’appellent George Bellows, Guy Pène du
Bois, Patrick Henry Bruce, Walter Pach, Walter Tittle et Rockwell Kent. Hopper est un élève talentueux et
apprécié ; en 1903, une bourse récompense ses capacités en dessin sur modèle, et il obtient également le
prix de peinture. L’établissement lui confie en 1904 les cours du week-end pour le dessin sur modèle,
l’esquisse, la peinture et la composition.

1905-1925 : Activité d’illustrateur et de graphiste publicitaire
Pour gagner sa vie, Hopper travaille pendant des années comme illustrateur et graphiste indépendant pour
des agences de publicité new yorkaises comme C. C. Phillips & Co et Sherman and Bryan. Il doit parfois
partir à la chasse aux commandes et vendre ses services à des revues spécialisées ou à des magazines.
Cette activité ne lui apporte guère de satisfactions, parce qu’il n’est pas libre du choix de ses thèmes et
qu’il préférerait se consacrer à son propre travail artistique. Néanmoins, ses réalisations publicitaires
exploitent souvent des motifs — bateaux, trains, salles de cinéma — qui apparaissent aussi dans sa
production personnelle, que ce soit dans ses dessins, ses gravures, ses aquarelles ou ses peintures à
l’huile.

1906-1910 : Voyages à Paris et installation à New York
Au mois d’octobre 1906, Hopper part pour dix mois en Europe. Il séjourne longuement à Paris, où il est
fasciné par la ville et ses habitants. En dehors de ses contacts avec son ancien condisciple Patrick Henry
Bruce, qui se trouve également dans la capitale française à ce moment-là, il ne cherche guère à entrer en
relation avec d’autres artistes, ni avec les cercles intellectuels d’avant-garde. Il visite cependant de
nombreuses expositions, où il voit notamment des œuvres de Gustave Courbet, Paul Cézanne, Albert
Marquet, Alfred Sisley, Pierre-Auguste Renoir et Camille Pissarro. Il passe le plus clair de son temps à
peindre et à dessiner des scènes de la rue, sur les bords de la Seine, dans un style influencé par la touche
libre et les couleurs lumineuses des impressionnistes. Il visite également Londres, Amsterdam, Berlin et
Bruxelles, avant de rejoindre New York à partir de Paris en 1907.
Edward Hopper - Fondation Beyeler
En 1908, Hopper quitte définitivement Nyack pour New York. À l’âge de 26 ans, il participe à sa
première exposition collective, Exhibition of Paintings and Drawings by Contemporary American Artists,
organisée à New York par d’anciens élèves de Henri. Il y présente trois peintures à l’huile exécutées en
1907, pendant son séjour parisien. Aucune ne sera achetée, ni commentée par la presse.
     Ses revenus de graphiste lui permettent d’entreprendre deux autres voyages en Europe. De mars à
juillet 1909, il se trouve de nouveau à Paris, où il aborde déjà le thème du paysage par le dessin et la
peinture — comme par exemple dans Valley of the Seine (cat., p. 23) —, découvre les possibilités
expressives des jeux de lumière et d’ombre et déploie, par exemple dans Le Bistrot (cat., p. 24), un
langage formel nettement plus rigoureux et plus concis que dans les compositions encore très libres de
1907.
     En 1910, Edward Hopper loue un atelier au 53 East 59th Street. Il reste le plus souvent seul, lit
beaucoup et va souvent au cinéma. En avril, il participe à l’exposition organisée par John Sloan et Robert
Henri, Exhibition of Independant Artists, où il présente une peinture à l’huile, Le Louvre et la Seine (1907).
Le tableau ne trouve pas acquéreur.
     Son troisième et dernier voyage en Europe le conduit, de mai jusqu’au début juillet, d’abord à Paris,
puis en Espagne.

1912-1914 : Nouveaux thèmes — séjours dans le Maine et le Massachusetts
    Edward Hopper passe l’été 1912 avec son condisciple Leon Kroll à Gloucester, dans le Massachusetts.
Il retournera régulièrement dans le Maine et le Massachusetts pendant les mois d’été des années
suivantes.
    Après avoir participé sans succès à plusieurs expositions, Hopper parvient à vendre sa peinture à l’huile
Sailing (1911) dans le cadre de l’Armory Show de New York (International Exhibition of Modern Art). Il ne
vendra pas d’autres toiles pendant les dix prochaines années.
    À l’automne, Garret, le père d’Edward Hopper, meurt à Nyack. Au mois de décembre, le peintre
s’installe au 3 Washington Square North à New York, où il vivra et travaillera jusqu’à la fin de ses jours.
L’immeuble est situé dans un quartier fréquenté par les artistes, les écrivains et les intellectuels. Hopper
mène cependant une vie très retirée. Il commence à tenir une stricte comptabilité de ses tableaux, de ses
ventes et autres rentrées d’argent, joignant systématiquement un croquis de l’œuvre correspondante.
    Hopper passe l’été 1914 à Ogunquit, dans le Maine. Plusieurs vues de la côte rocheuse voient le jour,
où se manifeste l’intérêt de l’artiste pour les effets de couleurs et pour la représentation de l’ombre et de la
lumière. L’un des tableaux peints dans cet environnement, Road in Maine (cat., p. 27), est exposé dans la
Montross Gallery, à New York : c’est la première œuvre de l’artiste présentée dans une galerie
commerciale. Cette année-là, il tire une partie de ses revenus d’une commande de la US Printing & Litho
Co., pour laquelle il conçoit des affiches de films.

1915-1923 : Succès en tant que graveur et premières aquarelles de paysages
En 1915, Hopper apprend la technique de la gravure. Il réalisera dans les années suivantes plus de
cinquante planches, grâce auxquelles il se fait progressivement un nom dans le monde de l’art. En février,
il expose dans le MacDowell Club ses tableaux New York Corner (1913) et Soir bleu (1914). Sa production
fait pour la première fois, à cette occasion, l’objet de comptes rendus critiques. La première des deux toiles
est bien accueillie, tandis que Soir bleu lui vaut des commentaires négatifs, ce qui l’amènera à se
détourner dans sa peinture des thèmes français, qu’il réservera désormais à ses travaux de gravure.
    Durant l’été, Hopper se rend tout comme Henri et Bellows à Ogunquit. Les années suivantes, et
jusqu’en 1919, il passera en revanche les mois d’été à Monhegan Island, dans le Maine, où il peint les
côtes rocheuses, mais aussi des vues de rues.
    En 1916, Hopper s’achète une presse d’imprimeur. En 1918, il gagne le premier prix de la United
States Shipping Board Emergency Fleet Corporation pour son affiche Smash the Hun, dont le thème est
dans l’esprit du temps et qui suscite un grand intérêt. Guy Pène du Bois, un ami de Hopper depuis l’école
d’art, publie un article sur les gravures exposées dans le MacDowell Club. Il écrira désormais régulièrement
sur le travail de Hopper et contribuera ainsi de manière décisive à sa notoriété croissante.

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Edward Hopper - Fondation Beyeler
Par l’intermédiaire de Pène du Bois, Hopper devient membre du Whitney Studio Club, fondé par
Gertrude Vanderbilt Whitney et Juliana Force, et qui compte à cette époque parmi les centres culturels les
plus actifs du pays. Les acquisitions d’art contemporain réalisées par Whitney et Force constitueront le
fonds principal du Whitney Museum of American Art, qui ouvrira ses portes en 1931.
     En 1920, le Whitney Studio de New York organise la première exposition personnelle d’Edward Hopper,
alors âgé de 37 ans. Y sont présentées des œuvres graphiques, des aquarelles et seize peintures à l’huile,
datant pour la plupart de l’époque parisienne. Aucune de ces œuvres ne sera vendue, et l’exposition ne
rencontrera pas davantage d’écho dans la presse. Dans ses gravures, Hopper se concentre sur la
représentation d’architectures typiquement américaines, qu’il reprendra plus tard dans bon nombre de ses
peintures.
     En 1921 et 1922, les œuvres de Hopper figurent dans plusieurs expositions, notamment à Washington
et à New York. En 1922, il se lie avec John Dos Passos, l’un des principaux représentants de la modernité
littéraire américaine, qui emménage avec sa femme Katy dans le même immeuble que Hopper sur
Washington Square.
     Bien que son œuvre graphique lui ait valu de nombreuses récompenses, Hopper met fin en 1923 à sa
carrière de graveur, et ne reviendra à cette technique que pour deux planches réalisées en 1928. Il se
considère lui-même comme un peintre et veut être reconnu comme tel.
     La même année, Hopper retrouve pendant son séjour estival à Gloucester Josephine Verstille Nivison
(1883-1968), qu’il a connue à l’école d’art. Ils font ensemble des excursions, au cours desquelles Hopper
réalise, à l’instigation de son amie, ses premières aquarelles de paysages. Vers la fin de l’année, l’une
d’elles sera vendue 100 dollars dans une exposition du Brooklyn Museum.

1924-1934 : Reconnaissance croissante en tant que peintre
Josephine et Edward se marient au mois de juillet 1924. Pène du Bois est le témoin du marié. Les Galeries
Frank K. M. Rehn lui offrent, à l’âge de 42 ans, sa première exposition personnelle dans une galerie
commerciale : seize aquarelles sont vendues à cette occasion. Hopper restera toute sa vie attaché à cette
galerie. Le succès grandissant qu’il rencontre en tant qu’artiste lui permet en 1925 de renoncer à son
activité d’illustrateur publicitaire. Le Metropolitan Museum of Art acquiert quinze de ses gravures, et il vend
pour la première fois une toile (Apartment Houses [1923]) à un musée, le Pennsylvania Academy of the
Fine Arts à Philadelphia. D’avril à septembre, les Hopper entreprennent leur premier voyage en train à
travers le pays, avec des étapes dans le Colorado et à Santa Fe (Nouveau Mexique), où plus de dix
aquarelles voient le jour.
    Hopper peint également, cette année-là, The Bootleggers (cat., p. 69) et House by the Railroad. Cette
dernière toile sera présentée et vendue en 1926 dans une exposition des Galeries Anderson à New York.
Le jeune critique d’art Lloyd Goodrich fait dans son article l’éloge de cette vue frappante d’une grande
bâtisse de style victorien, qui s’élève derrière une voie ferrée. Goodrich deviendra par la suite l’un des
promoteurs les plus engagés de l’art hoppérien. Durant l’été et l’automne, Hopper travaille à Rockland
(Maine) et à Gloucester.
    En 1927, les Hopper achètent leur première automobile, avec laquelle ils peuvent atteindre, à partir de
leur séjour estival de Cape Elizabeth (Maine), des sites plus reculés. C’est ainsi que naissent les tableaux
Lighthouse Hill (cat., p. 71) et Captain Upton’s House, qui introduisent dans l’œuvre de Hopper ce qui en
deviendra l’un des motifs principaux : le phare. Josephine et Edward visitent également Portland, Ogunquit
et Charlestown (New Hampshire). La même année, Hopper peint The City (cat., p. 105), qui sera vendu
par l’intermédiaire des Galeries Frank K. M. Rehn.
    Des articles de et sur Hopper (Lloyd Goodrich, « The Paintings of Edward Hopper », Edward Hopper,
« John Sloan and the Philadelphians », tous deux parus dans la revue The Arts) alimentent sa notoriété. Le
séjour estival à Gloucester en 1928 voit naître treize aquarelles et trois peintures à l’huile, parmi lesquelles
Freight Cars, Gloucester (cat., p. 55). Un article sur Hopper paraît début 1929 dans Vanity Fair (Forbes
Watson, « A Note on Edward Hopper »). En avril, les Hopper voyagent à Charleston (Caroline du Sud), puis
rentrent à New York en passant par Charlottesville et Richmond en Virginie, ainsi que par Gettysburg
(Pennsylvanie). Ils passent l’été à Cape Elizabeth, où Hopper peint Railroad Sunset (cat., p. 63).

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Edward Hopper - Fondation Beyeler
En 1930, une œuvre de Hopper est présentée pour la première fois dans le pavillon américain de la
Biennale de Venise. Les Hopper passent l’été à Truro sur la presqu’île de Cape Cod, dans le
Massachusetts. Ils louent, comme ils le feront à nouveau les trois étés suivants, un cottage dans la ferme
de A. Burleigh Cobb.
   Les années suivantes, la réputation artistique de Hopper se consolide suite aux acquisitions réalisées
par plusieurs musées et aux comptes rendus sur son travail parus dans la presse (1931 : Guy Pène du
Bois, « The American Paintings of Edward Hopper«, dans Creative Art, ainsi que, du même auteur, la
monographie Edward Hopper, publiée par le Whitney Museum of American Art. Juin 1932 : Frank
Crowninshield, « A Series of American Artists. No. 3 – Edward Hopper », dans Vanity Fair).
   En 1933, les Hopper entreprennent un long voyage qui les mène à Charlestown, dans le New
Hampshire, à Québec, à Portland, au phare de Two-Lights à Cape Elizabeth, ainsi qu’à Gloucester,
Magnolia et Boston. Ils reviennent en octobre à Truro, pour y acheter un terrain. En novembre se tient au
Museum of Modern Art de New York la première rétrospective de l’artiste, alors âgé de 51 ans. Elle réunit
vingt-cinq toiles et trente-sept aquarelles, et sera ensuite (en 1934) accueillie à l’Arts Club of Chicago. Le
responsable de l’exposition et de la publication associée est Alfred H. Barr Jr, qui rédige aussi l’introduction
du catalogue. Le pavillon américain de la XIXème Biennale de Venise présente Early Sunday Morning
(1930), Lombard’s House (1931, cat., p. 80), ainsi que deux gravures.
   Sur le terrain qu’ils ont acquis à Truro, les Hopper construisent une maison-atelier dans laquelle ils
emménagent en 1934 et où ils passeront désormais presque chaque été et chaque automne.

1935-1949 : Peintre établi, peintre voyageur
Si les ventes restent certes limitées pendant les années suivantes, le travail de Hopper est représenté dans
de nombreuses expositions et obtient plusieurs distinctions (par exemple, Mrs Scott’s House [1932] est
exposé en 1935 dans la Pennsylvania Academy of the Fine Arts et obtient la Temple Gold Medal). La mère
de l’artiste, Elizabeth Hopper, meurt en 1935. Il peint la même année les tableaux House at Dusk et
Shakespeare at Dusk.
    En 1937, une exposition personnelle réunissant trente-deux peintures à l’huile, cinquante-trois
aquarelles et onze gravures se tient au Carnegie Institute de Pittsburgh. Les Hopper passent l’été à Truro et
à Vermont. En 1938, l’aquarelle Jo Painting (1936) est présentée dans la 133rd Annual Exhibition de la
Pennsylvania Academy of the Fine Arts. La même année, Hopper peint Compartment C, Car 293 (cat., p.
64). Au mois de mars 1939, l’Art Institute of Chicago organise dans le cadre de la Eighteenth International
Exhibition une rétrospective de son travail d’aquarelliste, représenté par vingt-six œuvres.
    Hopper milite contre le programme de promotion de l’art « Federal Art Project », organisé par la Works
Progress Administration mise en place dans le cadre du New Deal de Franklin D. Roosevelt. Il est
convaincu que des mesures de ce genre ne feraient qu’encourager la médiocrité artistique. En 1940, il
interrompt même un séjour à Truro et retourne exprès à New York pour s’inscrire sur les listes électorales
et pouvoir voter contre Roosevelt. La même année voit naître Gas (cat., p. 91), l’une des toiles les plus
célèbres de Hopper, qui sera acquise en 1942 par le Museum of Modern Art. De mai à juillet 1941, les
Hopper entreprennent un long périple en auto le long de la côte Ouest, traversant la Californie, l’Oregon, le
Nevada, l’Utah, le Wyoming et le Colorado. Pendant le voyage, le couple visite musées et collections
privées. En novembre, le photographe Arnold Newman réalise une série de clichés du peintre.
    En 1942, Edward Hopper peint Nighthawks, qui deviendra une icône de la peinture américaine
moderne. En 1943, le rationnement de l’essence empêche l’artiste et son épouse de rejoindre Truro. Au
lieu de quoi, ils font un voyage en train, de juin à septembre, jusqu’à Mexico-City, Saltillo et Monterey. En
1945, Hopper est élu membre du National Institute of Arts and Letters. Les tableaux Rooms for Tourists et
Two Puritans (cat., p. 113) voient le jour. En mai 1946, les Hopper entreprennent un deuxième voyage au
Mexique. À leur retour, ils apprennent que leur appartement new yorkais a été acheté par l’Université de
New York, et qu’on va leur donner congé. Commence alors un long procès, que le couple finira par gagner.

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Edward Hopper - Fondation Beyeler
Dans son journal intime de l’année 1947, Josephine Hopper décrit son mari comme démotivé et
dépressif. Il lit beaucoup (notamment les poèmes de Robert Frost) et va au cinéma. En février 1948, il doit
subir une opération de la prostate. D’autres hospitalisations prolongées suivront en 1949, 1950, 1954,
1958 et 1967. Compartment C, Car 293 est exposé à la XXIVème Biennale de Venise. Le magazine Time
consacre à Hopper un article de couverture. En 1949 paraît la monographie de Lloyd Goodrich sur
l’artiste, que Berenice Abbott vient par ailleurs photographier dans son atelier.

1950-1967 : Les dernières années
Hopper se voit décerner dans la dernière période de sa vie de nombreuses distinctions : trois titres de
docteur honoris causa (en 1950, de l’Art Institute of Chicago ; en 1953, de l’Université Rutgers et, en
1965, du Philadelphia College of Art) et plusieurs médailles, dont la Gold Medal du National Institute of
Arts and Letters (1955). Il est élu membre de l’Academy of Arts and Letters (1956), reçoit le prix « Art in
America » (1960), ainsi que la médaille Edward MacDowell pour ses éminents services rendus à l’art
(1966).
    En 1950 se tient une rétrospective Hopper organisée par Lloyd Goodrich au Whitney Museum of
American Art. Elle réunit soixante-treize toiles, soixante aquarelles et dix-sept dessins des années 1907-
1949. L’exposition sera ensuite accueillie au Museum of Fine Arts de Boston et au Detroit Institute of Arts.
En septembre, les Hopper séjournent dans la ville d’Orleans sur le Cape Cod, où l’artiste peint Portrait of
Orleans (cat., p. 89) et Cape Cod Morning (cat., p. 115). Charles Burchfield publie dans Art News l’article
« Hopper : Career of Silent Poetry ».
    En mai 1951, Edward et Josephine font un voyage au Mexique, avec une étape à Chattanooga
(Tennessee). Ils passeront au retour par Santa Fe.
    En 1952, Hopper constitue avec quarante autres artistes le groupe Reality. Ils entendent protester
contre la politique de certains musées qui, comme le Museum of Modern Art, privilégient l’art abstrait. À la
XXVIème Biennale de Venise, le pavillon américain expose quinze toiles et cinq aquarelles de Hopper, en
compagnie de travaux d’Alexander Calder, Stuart Davis et Yasuo Kuniyoshi. En décembre, les Hopper se
rendent à nouveau au Mexique en passant par El Paso (Texas) et séjournent un mois à Mitla, d’où ils se
rendent à Puebla et Laredo. Nouveau séjour au Mexique de mars à mai 1955.
    Early Sunday Morning est présenté en 1956 au pavillon américain de la XXVIIIème Biennale de Venise.
La couverture de la livraison de décembre du magazine Time est consacrée à Hopper, avec le titre « The
Silent Witness ». En 1960, Arnold Newman photographie Hopper devant sa maison à Truro. En 1963, le
critique Brian O’Doherty et le photographe Hans Namuth séjournent à Truro et suivent Hopper dans son
travail. À la suite de cette visite et d’autres entretiens avec l’artiste, l’article de O’Doherty, « Portrait :
Edward Hopper », paraît en décembre 1964 dans Art in America. En septembre se tient au Whitney
Museum of American Art l’exposition Edward Hopper, où sont montrés soixante-quatorze toiles, soixante-
deux aquarelles, vingt-sept gravures et vingt-et-un dessins.
    Marion, la sœur de l’artiste, meurt à Nyack en 1965. Au mois de novembre de cette année, Hopper
peint Two Comedians, la dernière des trois-cent-soixante-six toiles que compte son œuvre.
    Après un long séjour à l’hôpital, Edward Hopper meurt dans son atelier en mai 1967, à l’âge de 84 ans.
Sa femme Josephine meurt le 6 mars de l’année suivante. Les trois mille œuvres de sa succession ont été
léguées au Whitney Museum of American Art de New York.

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Citations d’Edward Hopper

« Si on pouvait le dire avec des mots, il n'y aurait aucune raison de peindre. »
Interview de Hopper publié dans Time Magazine vol. LXVIII, n° 26, 24 décembre 1956

« Mon objectif en peinture a toujours été la transcription la plus exacte possible de mes impressions les
plus intimes de la nature. »
Edward Hopper, “Notes on painting”, 1933

« Comme l’expression du subconscient tient une telle part dans toute œuvre d’art, il me semble que la
plupart des qualités importantes qu’elle recèle y ont été mises inconsciemment et que l’intelligence
consciente n’y joue qu’un rôle secondaire. »
Edward Hopper, lettre à Charles H. Sawyer, 19 octobre 1939

« Ce que j’ai cherché à faire, c’est peindre la lumière du soleil sur le mur d’une maison. »
Hopper en conversation avec Lloyd Goodrich, avril 1946
Programmation associée à l’exposition « Edward Hopper »
Edward Hopper (1882–1967) compte parmi les plus grands peintres américains. Un nombre important de
ses toiles, célèbres dans le monde entier mais habituellement exposées aux États-Unis, seront bientôt
présentées à la Fondation Beyeler. Parmi les plus de 60 peintures et aquarelles en provenance de musées
et de collections privées figurent des chefs-d’œuvre emblématiques tout comme des découvertes
exceptionnelles. Ce sera la première fois qu’une exposition mettra l’accent sur les paysages fascinants
réalisés par Edward Hopper. Dans l’une des salles de l’exposition sera projeté Two or Three Things I Know
about Edward Hopper, court métrage en 3D du célèbre réalisateur et photographe Wim Wenders (Paris,
Texas; Les Ailes du désir; Don’t Come Knocking). Inspirées par l’« âme de l’Amérique » telle que véhiculée
par Edward Hopper, ces prises feront l’objet d’une spectaculaire projection 3D.

Mercredi 29 janvier          Visite guidée par le conservateur – en allemand
18h30-19h30                  Découvrir « Edward Hopper » à travers les yeux d’un responsable
                             d’exposition ? C’est enfin possible sous la houlette du conservateur Ulf Küster.
                             La visite portera non seulement sur la conception, l’organisation et la
                             planification de l’exposition, mais également sur l’artiste en question, son
                             époque, le contexte autour de la réalisation de ses œuvres ainsi que la
                             signification de ces dernières.

Mardi 11 février             Conservation avec Wim Wenders
18h30                        Christian Jungen, directeur artistique du festival du cinéma de Zurich,
                             s’entretiendra avec Wim Wenders. La manifestation est comprise dans le
                             billet d’entrée du musée.

Mercredi 11 mars             Conférence avec David Lubin
18h30-20h                    « Hopper and the Movies: A Two-Way Exchange » David Lubin, historien de
                             l’art et expert du 7e art, dissertera sur l’œuvre de Edward Hopper.
                             L’événement se déroulera en anglais. La manifestation est comprise dans le
                             billet d’entrée du musée.

Dimanche 22 mars             Directors’ Movie with films by Wim Wenders & Wes Anderson à Zurich
                             La Fondation Beyeler projettera, en collaboration avec le Zurich Film Festival,
                             des longs métrages de deux réalisateurs exceptionnels. Venez admirer des
                             chefs d’œuvre cinématographiques de Wim Wenders et de Wes Anderson.

Lundi 23 mars                Directors’ Movie Night & Talk with Wim Wenders & Wes Anderson à Zurich
                             A Zurich, la Fondation Beyeler projettera le court métrage en 3D de
                             Wim Wenders Two or Three Things I Know about Edward Hopper (2020),
                             réalisé en exclusivité pour l’exposition Edward Hopper à la Fondation Beyeler
                             à Riehen, ainsi qu’un court métrage de Wes Anderson, tenu secret pour
                             l’heure. Ces projections seront suivies d’une discussion entre les deux
                             réalisateurs et Christian Jungen, responsable artistique du Zurich Film
                             Festival.

Mercredi 1er avril           Conférence de Didier Ottinger « Les fantômes de Hopper »
18h30                        Didier Ottinger, conservateur au Centre Pompidou et curateur d’un grand
                             nombre d’expositions internationales sur l’art du XXe siècle, se consacrera aux
                             conflits entre réalisme et fantastique dans l’œuvre d’Edward Hopper. En
                             collaboration avec l’alliance française de Bâle et la Société d’études
                             françaises de Bâle.
Edward Hopper
A Fresh Look at Landscapes

                                                          ⁄ American Landscapes

                                                          Edward Hopper’s world-famous paintings articulate an
                                                          idiosyncratic view of modern life. With his impressive
                                                          subjects, independent pictorial vocabulary, and
                                                          virtuoso play of colors, Hopper continues to influence
                                                          to this day the image of the United States in the first
                                                          half of the twentieth century. He began his career as an
                                                          illustrator and became famous around the globe for his
                                                          oil paintings. They testify to his great interest in the
                                                          effects of color and his mastery in depicting light and
                                                          shadow. The Fondation Beyeler is devoting its large
                                                          exhibition in the spring of 2020 to Hopper’s iconic
                                                          images of the vast American landscape. The catalogue
                                                          gathers together all of the paintings, watercolors, and
                                                          drawings from the 1910s to the 1960s on display in the
                                                          exhibition, and supplements them with essays focused
                                                          on the subject of depicting landscape.
Edward Hopper
A Fresh Look at Landscapes
Ed. Ulf Küster for Fondation Beyeler, Riehen / Basel,
texts by Erika Doss, Ulf Küster, David Lubin, Katharina
Rüppell, graphic design by Richard Pandiscio
English
148 pp., 110 ills.
hardcover
30,00 x 27,40 cm
ISBN 978-3-7757-4654-0
58,00 € / CHF 62,50

                                                          ⁄ Everything You’ve Always Wanted to Know About
                                                          Hopper

                                                          That incomparable melancholy in Edward Hopper’s
                                                          pictures occasionally leads us to look at the details of
                                                          his life. Where exactly did this master of loneliness live
                                                          and work? What were his most important influences?
                                                          Ulf Küster strolls through the ABCs of Hopper’s life and
                                                          work, from the “American landscape” to “Buick” up to
                                                          the key word “zero.”

                                                          Text by Ulf Küster, graphic design by Torsten Köchlin
                                                          and Joana Katte
                                                          English
Edward Hopper: A – Z                                      120 pp., 40 ills.
[companion volume]                                        hardcover
                                                          13,00 x 19,50 cm
                                                          ISBN 978-3-7757-4656-4
                                                          18,00 € / CHF 19,90
TWO OR THREE THINGS I KNOW ABOUT EDWARD HOPPER

Détails de l’œuvre

Artiste                  Wim Wenders
Titre                    TWO OR THREE THINGS I KNOW ABOUT EDWARD HOPPER
Production               Road Movies GmbH
Année                    2020
Édition                  4 + 1 EA

Type de l’œuvre          Film d’art 3D
Format d’image           1:1.85
Type d’installation      Installation de film d’art 3D
Durée                    14 minutes

Brève déclaration de Wim Wenders

Lorsque la Fondation Beyeler m’a invité à contribuer à son exposition HOPPER, j’étais très reconnaissant.
J’ai déjà vu de nombreuses expositions dans ce merveilleux musée, mais celle-ci me tient particulièrement
à cœur. Ma découverte du grand peintre américain Edward Hopper a été pour moi une importante source
d’inspiration. C’était dans les années 70, lorsqu’il était encore quasiment inconnu en Europe. Son affinité
avec le cinéma est sans pareille, tant dans ses thèmes – le paysage américain ou la vulnérabilité
existentielle de l’homme au 20ème siècle – que dans sa lumière et ses cadrages. Hopper allait très
fréquemment au cinéma, souvent tous les jours pendant des semaines, surtout lorsqu’il ne savait plus quoi
peindre, comme le rapportait un ami. Mon installation en 3D Two or Three Things I Know about Edward
Hopper traite précisément de cette circularité – un peintre est impressionné par des films et peint des
images qui influencent à leur tour les cinéastes. J’ai voulu permettre au spectateur de plonger dans
l’univers de Hopper, créateur d’images emblématiques et raconteur d’histoires et de destins.

                                                                                              Wim Wenders

Brève biographie de Wim Wenders

Wim Wenders (*1945) a accédé à la renommée internationale en tant que pionnier du nouveau cinéma
allemand des années 1970 et compte parmi les représentants les plus célèbres du cinéma contemporain
allemand. Outre des longs-métrages maintes fois récompensés tels ALICE DANS LES VILLES (1973),
PARIS, TEXAS (1984) ou LES AILES DU DESIR (1987), son œuvre de scénariste, metteur en scène,
producteur, photographe et auteur comprend également de nombreux films documentaires novateurs tels
PINA ou actuellement LE PAPE FRANÇOIS : UN HOMME DE PAROLE, des expositions photographiques
internationales et de nombreux livres de photographies, ouvrages sur le cinéma et recueils de textes. Il vit
et travaille à Berlin avec son épouse Donata Wenders. En 2012, le couple a créé la Wim Wenders Stiftung à
Düsseldorf. La fondation a pour but de promouvoir l’art et la culture, d’une part par la diffusion, la
préservation et la conservation de l’œuvre de Wim Wenders et d’autre part par le soutien de jeunes talents
dans le domaine du récit cinématographique innovant.
Edward Hopper                                                                                                            26 janvier – 17 mai 2020

Credits: ’TWO OR THREE THINGS I KNOW ABOUT EDWARD HOPPER‘ by Wim Wenders, 2020 © Road Movies

Images de presse : www.fondationbeyeler.ch/fr/medias/images-de-presse
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       MARTIN & MARIANNE HAEFNER-JELTSCH         TARBACA INDIGO FOUNDATION
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       IWB
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