ENCORE LUNE ON VA MARCHER SUR LA - Une publication de la Société d'astronomie du Planétarium de Montréal SAPM - Squarespace

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ENCORE LUNE ON VA MARCHER SUR LA - Une publication de la Société d'astronomie du Planétarium de Montréal SAPM - Squarespace
Une publication de la Société d’astronomie du Planétarium de Montréal • SAPM  Été 2021 — volume 32 , numéro 2

ON VA

ENCORE
MARCHER SUR LA

LUNE
ENCORE LUNE ON VA MARCHER SUR LA - Une publication de la Société d'astronomie du Planétarium de Montréal SAPM - Squarespace
Sommaire

                                                                                                    Page couverture : Vue d’artiste du projet Artemis / Crédit : NASA
   3   Mot du président
   4   Équipe de production
   5   Espace des membres
   6   Événements astronomiques
   9   Sur le web

       Pour y voir clair
  10
       Quand je serai grand, je serai astronaute !
                                                                Accueil des
  12   À la Une                                              nouveaux membres
       Missions Artemis : retour sur la Lune
       et plus loin encore                                  La pandémie a beaucoup affecté
                                                             nos abonnements ; cependant,
                                                        la réouverture du Planétarium pendant
       Agence spatiale canadienne
  15                                                     la semaine de relâche scolaire nous a
       Les astronautes de l’ASC prêts pour              permis d’attirer de nouveaux membres.
       une mission lunaire
                                                              La Société d’astronomie du
                                                          Planétarium de Montréal (SAPM) est
       Le privé à la conquête de l’espace                 heureuse d’accueillir 93 nouveaux
  17                                                       membres depuis décembre 2020.
       SpaceX : l'innovation tout azimut
                                                           La provenance de ces derniers est
                                                        assez diversifiée : Montréal, Mascouche,
       Histoire
  20                                                       Laval, Île‑des‑Sœurs, Sainte-Julie,
       Tycho Brahé et Johann Kepler :                   Varennes, Brossard, Longueuil, Verdun,
       un duo improbable                                Repentigny, Saint-Hubert, Beauharnois,
                                                          Mont-Royal, Anjou, Beaconsfield et
                                                                 Dollard-des-Ormeaux.
       Jeune astronome
  22
       Mises à jour des missions Perseverance,               Merci à tous ceux qui sont
       Hope et Tianwen-1                                      restés fidèles à la SAPM
                                                               en ces temps difficiles.

                                                            N’hésitez pas à consulter notre
  24   Le Petit Planétaire                                 site web et nos réseaux sociaux
                                                          (Facebook et Twitter) pour obtenir
  25   Une constellation et ses trésors                   plus d’informations sur l’actualité
                                                              astronomique, nos ateliers
  28   Ciel profond                                             ainsi que nos activités.

                                                                 Bienvenue à la SAPM !
  31   Jouons encore avec la Lune
  32   Variations sur un même thème                     L’icône SAPM contient des liens.
                                                        N’hésitez pas à cliquer dessus
                                                        pour découvrir plus d’informations.
       Les textes n’engagent que leurs auteurs.

                               Hyperespace • Été 2021                                           2
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Mot du président

                Nos nouveaux sites
                d’observation à découvrir
                SITES D’OBSERVATION                                        ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA SAPM
                Je suis heureux de vous annoncer que la SAPM a             Lors de notre assemblée générale, le vendredi
                maintenant deux sites d’observation. Ces derniers          26 mars dernier, un nouveau conseil a été élu. Vos
                sont réservés exclusivement à ses membres.                 nouveaux représentants sont : Madame Sara Arsenault
                                                                           ainsi que Messieurs Alain Vézina, Francis Coche,
                                                                           Charles Gagné et Normand Lafortune.
                IMPORTANT : Toutes les informations sur les
                sites d’observation se trouvent dans la section            Comme chaque année, le prix Michel-Nicole est
                « Espace membre » de notre site web, mais pour             remis à un membre qui s’est distingué par sa
                l’instant, la section Sites d’observation de la            contribution au club. Cette année, nous avons eu
                SAPM n’est pas accessible tant que la Santé                droit non pas à un, mais à deux récipiendaires. En
                publique ne permet pas les rassemblements.                 effet, le prix a été remis à Messieurs Gilles Blanchette
                                                                           et Pierre Tournay pour leur apport exceptionnel à la
                Hemmingford                                                recherche de sites d’observation pour les membres.
                Le premier site est situé à Hemmingford, près de
                l’ancien emplacement de la Rosette 2. La qualité du
                ciel est semblable à notre ancien site. Il est localisé
                sur une ferme ; il faut donc être prudent afin de ne
                pas nuire aux activités du fermier qui nous héberge
                gracieusement. Nous avons fait installer un dispo­
                sitif afin d’éteindre les lumières nuisibles à distance.
                La dernière personne qui quitte le terrain doit
                                                                                      Gilles Blanchette   Pierre Tournay
                s’assurer de réactiver les lumières.

                Elgin                                                      CONFÉRENCES DE LA SAPM
                                                                           Au moment d’écrire ces lignes, la situation sanitaire
                L’autre site est situé dans la municipalité du Canton
                                                                           nous oblige à présenter nos conférences de façon
                Elgin, près de la ville d’Huntingdon, à environ 1h30
                                                                           virtuelle. Cependant, nous espérons être de retour
                de voiture du Planétarium. La qualité du ciel est
                                                                           en présentiel dès le 17 septembre pour une confé­
                supérieure au site d’Hemmingford. Le terrain est
                                                                           rence de Madame Nathalie Ouellette sur le télescope
                dégagé à l’est, au sud et à l’ouest. Par contre, une
                                                                           James Webb qui devrait être lancé le 31 octobre 2021.
                grande partie du nord est obstruée par des arbres.
                Le site est à l’essai pour une période d’un an. Dès        Bon été 2021 !
                le printemps prochain, quelques améliorations
                seront apportées, entre autres l’ajout d’une toilette.
                Un point important est que ce dernier est accessible       Alain Vézina
                seulement du 21 mars au 21 décembre si le chemin           Président
                est praticable, car il n’est pas déblayé l’hiver.          Société d’astronomie du Planétarium de Montréal
 Crédit photo : Greg Rakozy

Sommaire                                                     Hyperespace • Été 2021                                                   3
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Équipe de production

  Une longue amitié
  Si vous avez lu la rubrique de Pierre Tournay dans l’édition Hiver 2021,
  vous savez que sans la Lune, il n’y aurait pas de vie sur Terre. Je sais,
  je vous ai dit exactement la même chose à propos du Soleil dans la
  dernière édition. Mais c’est vrai, les deux sont absolument essentiels à
  notre existence.

  Le phénomène des marées fait en sorte que les vagues, en avançant et
  en se retirant régulièrement des berges, apportent des nutriments dans
  l’eau. Une des principales théories sur l’apparition de la vie sur Terre       Équipe de production
  serait qu’elle se soit formée dans des marais fréquemment inondés par
  les marées.
                                                                                 Rédactrice en chef
  La Lune, contrairement au Soleil, ne se prend pas pour le nombril du           Isabelle Léveillée
  monde. On peut la regarder sans craindre de se brûler les yeux et
  même s’y poser après avoir minutieusement et longuement préparé son            Assistante à la rédaction
  voyage. Bien sûr, ce déplacement n’est accessible qu’à une poignée de          Johanne Prud’homme
  génies privilégiés, mais gardons en tête que la balade est périlleuse et le
  séjour ne dure que quelques nuitées.                                           Réviseure
                                                                                 Geneviève Girard
  Donc, la Lune est une indispensable et fascinante amie que nous prenons
  plaisir à retrouver chaque nuit et à découvrir plus intimement à travers       Réviseur scientifique
  diverses missions destinées à mieux faire sa connaissance. Car, malgré le      et recherchiste
  fait que cette amitié dure depuis « des lunes », c’est une petite cachotière   Jean-François Guay
  qu’il faut apprivoiser.
                                                                                 Conception visuelle
  Laissez-nous maintenant vous tracer le portrait de toute l’énergie qui         Kanoca infographie
  est déployée pour percer ses secrets.

  Bonne lecture !

  Isabelle Léveillée
  Rédactrice en chef

                                                                                 Pour joindre la rédaction :
                                                                                 Isabelle Léveillée
                                                                                 isabelle.hyperespace@sapm.qc.ca

                                                                                 Mission SAPM et
                                                                                 conseil d’administration

                                                                                 Pour joindre la SAPM

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Espace des membres

  Les suggestions de lecture                                                                           d’Isabelle Harvey

  Atlas de la Lune
  par A. Rükl, 2004
  Ce livre présente en 76 cartes le relief de la face visible de la Lune établies grâce aux sondes
  spatiales américaines et soviétiques où chaque formation fait l'objet d'une brève description
  donnant ses coordonnées, l'origine de son nom et ses caractéristiques. C’est aussi un récapitulatif
  des programmes d'exploration lunaire et des conseils pratiques pour observer dans les meilleures
  conditions le relief lunaire. Son sérieux et sa précision en feront la bible de tous ceux qui cherchent
  à approfondir leurs connaissances. (Code : F0006)

                     Ils voulaient la Lune
                     par Alan Shepard and Deke Slayton, 1996
                     Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, un homme va fouler le sol lunaire. Cette
                     aventure extraordinaire commence en Alabama dans les années cinquante. Dans le plus grand
                     secret, les Américains posent les jalons de la plus folle conquête spatiale, mais les Russes les
                     prennent de vitesse en lançant le premier Spoutnik. Les deux plus grandes puissances se livrent
                     alors une lutte sans merci pour conquérir l'espace avant d’unir leurs efforts. Une véritable épopée
                     digne de tous les suspenses… (Code : F0051)

  Mission Lune
  par Richard Platt et David Hawcock, 2009
  Retracez l'histoire de la fascination des gens pour la Lune - et les développements
  scientifiques qui ont conduit à une mission révolutionnaire - dans un livre de nouveautés
  hors du commun marquant le premier atterrissage sur la Lune. L'auteur se concentre sur
  les rêves de l'humanité de voyager sur la Lune, la course à la conquête de l'espace, la
  technologie nécessaire pour atteindre l’objectif et soutenir les astronautes dans l'espace, et
  finalement l'atterrissage sur la Lune lui-même. (Code : F0210)

                                   Destination Lune – la plus grande aventure humaine
                                   par Rod Pyle, 2009
                                   Née durant la Guerre froide, la conquête de la Lune est devenue un enjeu majeur
                                   disputé par les États-Unis et l'URSS. Vous serez témoin du premier vol spatial humain
                                   par Youri Gagarine en 1961. Vous partagerez les échecs terrifiants et les incroyables
                                   triomphes des missions Apollo. Vous vous émerveillerez du premier alunissage de
                                   l'homme en juillet 1969 et découvrirez ce que les agences spatiales du monde entier
                                   préparent pour le prochain retour de l'homme sur notre satellite. (Code : F0233)

                                                                                   Pour découvrir d’autres suggestions d’Isabelle,
                                                                                   suivez ce lien vers la bibliothèque de la SAPM.

  Les codes indiquent la référence du livre à la bibliothèque du Planétarium de Montréal.
                                                                                Montréal

Sommaire                                              Hyperespace • Été 2021                                                         5
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Événements astronomiques                                                                                    par Marc Jobin

  Vénus et Mars                                                                dansent au crépuscule
  Deux planètes sont visibles après le coucher du                                               pour bien la voir. Si vous avez suivi assidûment son
  Soleil au cours des premiers soirs de l’été, et elles                                         déplacement à travers les constellations au cours de
  nous présentent un spectacle en trois actes.                                                  l’hiver et du printemps, vous avez une bonne idée de
  Vénus est probablement celle que vous apercevrez                                              l’endroit où elle se situe maintenant. Lorsque l’été
  d’abord, bien qu’elle ne soit pas très haute sur                                              commence, vous retrouverez Mars une douzaine de
  l’horizon à la tombée du jour. Sa très grande                                                 degrés au-dessus de l’horizon ouest-nord-ouest,
  brillance lui permet de percer assez aisément les                                             45 minutes après le coucher du Soleil.
  lueurs du crépuscule. En seconde moitié de juin,
  vous la trouverez une dizaine de degrés au-dessus                                             ACTE I : RENCONTRES AVEC LA RUCHE
  de l’horizon ouest-nord-ouest, 30 minutes après le                                            En y regardant de plus près, vous constaterez que
  coucher du Soleil. Mais ne tardez pas, car la belle                                           Mars a de la compagnie en ce début d’été. Aux
  Étoile du soir disparaît à son tour sous l’horizon à                                          jumelles ou à l’oculaire d’un petit télescope à faible
  peine une heure et demie après l’astre du jour.                                               grossissement, vous remarquerez une concentration
  Si Vénus nous fait de l’œil, il ne faut cependant pas                                         d’étoiles faibles à proximité de la planète rouge. Il
  négliger Mars. Mais à magnitude +1,8, la planète                                              s’agit de l’amas de la Ruche (M44), au cœur de la
  rouge est maintenant beaucoup moins brillante                                                 constellation du Cancer, à 577 années-lumière de
  qu’au moment de son opposition, en octobre 2020                                               notre Système solaire. Le soir du 23 juin, Mars se
  — et presque 200 fois plus faible que Vénus. Il faut                                          superpose directement à l’amas, comme un rubis
  donc attendre que le ciel s’obscurcisse davantage                                             déposé sur un tapis de diamants.

  Crédit illustration : Marc Jobin/Planétarium Rio Tinto Alcan; images de base Stellarium.org

  Le défi consiste à trouver le moment le plus favorable pour rendre justice à cette scène magnifique. Pour bien
  la voir, il faut que le ciel soit suffisamment sombre, mais sans attendre que la constellation du Cancer soit trop
  basse à l’horizon. Commencez à observer 45 minutes après le coucher du Soleil ; les conditions devraient être
  optimales environ une heure après la fin du jour. Un horizon parfaitement dégagé sera nécessaire pour y arriver.

Sommaire                                                                 Hyperespace • Été 2021                                                          6
ENCORE LUNE ON VA MARCHER SUR LA - Une publication de la Société d'astronomie du Planétarium de Montréal SAPM - Squarespace
Événements astronomiques

  Mars poursuit sa route vers l’est parmi les étoiles.       Vénus au-dessus de l’horizon ouest-nord-ouest,
  Dès le lendemain de sa rencontre avec M44, la              Mars seulement un degré à sa gauche, et en prime
  planète rouge n’est plus devant l’amas. C’est alors        un mince croissant lunaire, 5 degrés à sa droite;
  Vénus qu’il faut surveiller, car elle aussi fonce vers     les trois astres dessinent une belle ligne parallèle à
  l’est à travers les constellations et se dirige vers       l’horizon.
  le cœur du Cancer. Au bout de quelques jours, ce
  sera à son tour de croiser M44. Le soir du 2 juillet,      La véritable rencontre a cependant lieu les 12 et
  l’éclatante Étoile du soir passe en périphérie de          13 juillet au crépuscule, alors que les deux
  l’amas d’étoiles.                                          planètes ne passent qu’à un demi-degré l’une de
                                                             l’autre. Le 12, le croissant de Lune se retrouve 7
  Cette fois, l’observation est plus compliquée, du          degrés plus haut et à gauche du duo planétaire.
  fait que le Soleil se rapproche du Cancer et que           Après quelques minutes, lorsque les couleurs
  cette constellation d’hiver se trouve maintenant           du crépuscule perdent de leur intensité et que
  très basse à l’horizon au crépuscule. Une heure            le ciel s’assombrit davantage, quelques étoiles
  après le coucher du Soleil, Vénus et l’amas de la
                                                             apparaissent au-dessus et à gauche de Vénus et
  Ruche ne sont qu’à quatre degrés de hauteur dans
                                                             Mars. Vous reconnaîtrez l’astérisme de la Faucille,
  le ciel. Si la planète est visible sans peine aussi près
                                                             une sorte de point d’interrogation retourné comme
  de l’horizon, il en va autrement pour les faibles
                                                             dans un miroir et qui dessine la tête et la crinière
  étoiles de l’amas. Les conditions d’observation
  devront être parfaites pour les distinguer dans un         du Lion céleste; Régulus, située à la base de ce
  petit télescope.                                           point d’interrogation, représente le cœur du fauve.

  ACTE II : DUO AU CRÉPUSCULE                                ACTE III : RENDEZ-VOUS AVEC RÉGULUS
  Vénus continue d’avancer vers l’est, et vous               Le Lion, qui culmine à la fin de l’hiver et au
  aurez peut-être remarqué qu’elle se déplace plus           printemps, s’apprête à se faire engloutir à son tour
  rapidement que la planète rouge. L’écart entre les         par le Soleil, et Régulus sera la première à sombrer
  deux planètes diminue de soir en soir. Vénus et            sous l’horizon. Cette étoile de première magnitude
  Mars vont éventuellement se croiser. Le 11 juillet,        est la prochaine cible de nos deux planètes, qui
  45 minutes après le coucher du Soleil, on aperçoit         poursuivent leur avancée sur la voûte céleste.

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Événements astronomiques

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                                                                                                                       images de base Stellarium.org
  C’est maintenant Vénus qui prend les devants,             En 2021, le maximum « traditionnel » des Perséides
  celle-ci ayant rattrapé puis dépassé Mars. Le 21          est attendu entre 15 et 18 heures (heure de l’Est)
  juillet au crépuscule, la brillante Étoile du soir        le 12 août — en fin d’après-midi pour nous. Les
  glisse à un peu plus d’un degré au nord de Régulus ;      observations des dernières années montrent
  45 minutes après le coucher du Soleil, le couple          cependant une certaine variabilité dans le moment
  n’est qu’à 6 degrés au-dessus de l’horizon ouest.         où la Terre croise le cœur de l’essaim, qui suit
  Tandis que Vénus s’éloigne de Régulus au cours des        grosso modo l’orbite de la comète Swift-Tuttle, ce
  soirs suivants, c’est au tour de Mars de s’en approcher   qui fait que cette plage pourrait en réalité s’étendre
  peu à peu. Le 29 juillet au crépuscule, la planète        de 10 à 23 heures le 12 août. La nuit la plus près
  rouge repose à un peu plus d’un demi-degré                du maximum sera celle du 12 au 13, mais celle
  au-dessus de l’étoile. Trente minutes après le            du 11 au 12 l’est presque autant.
  coucher du Soleil, le duo n’est qu’à quatre degrés
                                                            Une très bonne année en perspective, car la Lune
  de l’horizon. Ce sera bientôt la fin pour Mars ; le
  Soleil la rattrape inexorablement, et on la perd de       sera nouvelle le 8 août (premier quartier le 15). Elle
  vue dans les lueurs du couchant vers la mi-août.          laissera ainsi le champ libre aux météores durant la
  Vénus, en revanche, demeurera visible après le            période plus favorable de la fin de la nuit, lorsque
  coucher du Soleil jusqu’au début de 2022.                 le radiant qui apparaît au-dessus de l’horizon nord-
                                                            est en soirée s’élève davantage dans le ciel.
  PRÉPAREZ-VOUS POUR LES PERSÉIDES !                        Au cours des nuits les plus proches du maximum,
  Classique entre les classiques, la pluie des Perséides    on peut s’attendre à compter jusqu’à une cinquantaine
  est synonyme de belles nuits d’été. Même si elle          de météores à l’heure sous un ciel bien transparent
  n’arrive qu’au troisième rang des pluies annuelles de     et peu affecté par la pollution lumineuse.
  météores en termes d’intensité, elle est en revanche
  la plus connue et certainement la plus populaire,         Les Perséides sont actives (à moindre intensité) de
  puisque les conditions agréables dans lesquelles          la mi-juillet à la troisième semaine d’août ; vous aurez
  elle se déroule la rendent accessible au plus grand       certainement l’occasion d’en apercevoir quelques-
  nombre d’amoureux du ciel étoilé.                         unes au cours de vos observations estivales.

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Sur le web                          par Patrick Horlaville

                                      Nouveaux développements en physique                                   InSight détecte de nouveaux séismes
                                      des particules                                                        sur Mars
                                      Un paramètre fondamental en physique des particules, dénommé am       L’atterrisseur InSight vient de détecter deux nouveaux séismes
                                      (« a mu »), vient d’être mesuré expérimentalement à un nouveau        martiens dans la région de la fosse Cerberus Fossae de magnitude
                                      degré de précision qui ne semble pas collé aux prédictions            3,3 et 3,1 sur l’échelle de Richter ; là même où il en avait détecté
                                      théoriques établies. Néanmoins, de nouveaux calculs suggèrent une     deux autres de magnitude 3,5 et 3,6 par le passé, suggérant ainsi
                                      erreur dans lesdites prédictions. C’est une guerre entre physiciens   qu’il s’agisse d’une région mouvementée.
                                      théoriciens qui s’amorce...

                                      Source : Ça Se Passe Là-Haut                                          Source : NASA
Crédits image : Lucas Taylor/CERN

                                                                                                                                                                               Crédits image : NASA/JPL Caltech
   Crédits image : NASA / ESA / J. Olmsted, STScI

                                                                                                                                                                               Crédits image : NASA/ESA/Hubble Heritage Team

                                      Découverte de deux quasars en voie de rentrer                         Des amas de galaxies se cacheraient
                                      en collision                                                          sous nos yeux
                                      Une équipe d’astronomes américains et japonais, à l’aide notam­       Une équipe de chercheurs du Massachusetts Institute of
                                      ment du télescope Hubble, viennent de détecter deux trous noirs       Technology (MIT) viennent de publier un article qui suggère
                                      gigantesques, hôtes de galaxies sur le point de fusionner ensemble,   qu’approximativement 1 % des amas de galaxies se cacheraient
                                      du moins de notre point de vue, et le tout se passant à plus de       dans le ciel en étant détectés que comme de simples galaxies. Ces
                                      10 milliards d’années-lumière de la Terre !                           corrections devront être apportées aux prochaines recherches
                                                                                                            d’amas galactiques.

                                      Source : Sci-News.com                                                 Source : Massachusetts Institute of Technology (MIT)

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Pour y voir clair

  Quand je serai grand,
  je serai astronaute !
    Bernard Marcheterre
    Professeur de physique au Cégep de l’Assomption depuis le début des années 80, il a participé à l’adaptation de différentes
    collections de manuels de physique au Collégial et travaille activement, chez Pearson-ERPI, à ce que seront les manuels
    de science de demain.

  Dans un futur pas si lointain, en y mettant évidem­
  ment le prix, il sera de plus en plus facile pour
  quiconque le veut, d’aller dans l’espace. C’est déjà
  possible depuis 2002 et certains d’entre nous se
  sont déjà payé l’aventure. On pense immédiatement
  à Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil, qui
  a profité des services de l’agence spatiale russe
  Roscosmos en 2009.

  Mais l’offre s’élargira bientôt et d’autres agences
  nationales, comme la NASA, veulent se lancer dans
  ce type de commerce. Et elles ne sont pas seules.
  Outre SpaceX, qui a déjà un contrat en poche et doit
  emmener le milliardaire japonais Yusaku Maezawa
  autour de la Lune, les touristes de l’espace pourront
  acheter leur billet chez Blue Origin, fondée par Jeff

                                                                                                                                   Crédit photo : NASA
  Bezos d’Amazon, ou encore Virgin Galactic, une
  société parrainée par Richard Branson, un autre
  célèbre milliardaire.                                          Les sept astronautes du projet Mercury
                                                                 devant leur avion d’entraînement.
  Les « clients » de ces entreprises auront à subir un
  entraînement que l’on présume minimal, démontrer
  qu’ils sont en bonne santé et, pour le reste, n’auront            se soumettre à d’innombrables tests physiques et
  qu’à s’asseoir dans le siège de l’engin et profiter du            psychologiques.
  paysage. Considérant le prix du billet, on peut                   En effet, devant l’inconnu que représentait l’aventure
  présumer que les croustilles seront gratuites !                   spatiale, les responsables estimaient qu’il était
  Mais il n’en a pas toujours été ainsi puisque,                    préférable de préparer les futurs astronautes aux
  pendant longtemps, le voyage spatial n’était offert               conditions les plus extrêmes.
  qu’à un nombre restreint d’élus.                                  Autant du côté américain que chez les Soviétiques,
                                                                    ceux et celles qui allaient prendre part aux premiers
  LES HEUREUX ÉLUS DES ANNÉES 1950                                  vols avaient, avant le départ, un agenda chargé. Il
  À la fin des années 1950, en pleine guerre froide,                fallait avant tout connaître le véhicule dans lequel
  les Américains choisissaient sept individus afin                  on embarquait, être en mesure de réagir au moindre
  qu’ils forment la première équipe de voyageurs de                 problème et savoir s’en sortir par soi-même ou en
  l’espace (voir photo 1). Tous pilotes d’essai, les                se fiant aux propos d’un collègue resté sur la surface
  astronautes du projet Mercury ne devaient pas être                de la Terre. À titre d’exemple, le russe Leonov dut
  trop grands (1,80 m maximum), si possible diplômés                dégonfler son scaphandre lorsqu’il a voulu rentrer
  universitaires, avoir moins de 40 ans et être en                  dans sa capsule au retour de la première promenade
  excellente condition physique. Faisant déjà partie                dans l’espace. Le costume avait pris du volume et
  de l’élite, les nombreux candidats potentiels ont dû              ne passait plus dans l’écoutille !

Sommaire                                        Hyperespace • Été 2021                                                        10
Pour y voir clair

  Comme les premiers vols se faisaient en solo, inutile de penser que le voisin de cabine puisse prendre la relève.
  L’entraînement physique était dur, il fallait se soumettre à de nombreuses simulations et tout comprendre, tout
  en sachant qu’on allait se retrouver assis en haut d’un tube chargé d’explosifs, susceptible de faire bien autre
  chose que de s’envoler vers l’espace. Et, rappelons-le, tous ces préparatifs se faisaient à une époque où le
  téléphone intelligent, l’ordinateur portable et l’Internet n’existaient pas encore. Pour vérifier les différentes
  étapes du vol, il fallait se résigner à utiliser une règle à calcul !

  ET MAINTENANT
  Depuis les années 1960, les
  Américains et les Russes n’ont
  jamais cessé de choisir et de
  former des astronautes. Chez les
  Russes, on dit « cosmonaute »,
  mais la description de tâche est

                                                                                                                        Crédit photo : Alexander Mokletsov
  la même. Et comme les missions,
  les véhicules et les aventures
  n’ont jamais été les mêmes, le
  travail de préparation et d’entraî­
  nement des femmes et des
  hommes de l’espace n’est jamais
  devenu ennuyeux. Aujourd’hui,
  72 gouvernements possèdent
  une agence spatiale, 14 pays ont
  la capacité de lancer des fusées        En 1965, des cosmonautes soviétiques avec au centre Valentina Terechkova,
                                          première femme à voler dans l'espace lors de la mission Vostok 6.
  et trois agences peuvent y
  embarquer des humains. En effet         sont actuellement associés à aucune mission. On suppose toutefois que
  la Chine, depuis 2003, envoie,          Jeremy Hansen, Joshua Kutryk et Jennifer Sydey-Gibbons font tout pour
  elle aussi, des taïkonautes dans        se garder en forme et prêts pour le futur ! Il y aurait tout de même
  l’espace.                               19 astronautes « internationaux » actifs dans l’équipe américaine, associés
                                          à une mission ou en voie de le devenir.
  AU CANADA
  Plusieurs agences gouvernemen­          CHEZ NOS VOISINS
  tales, comme celle du Canada,           Du côté des Américains, les élus ont toujours été plus nombreux. Entre
  choisissent certains de leurs           1959 et aujourd’hui, pas moins de 22 groupes d’astronautes ont été
  ressortissants pour en faire des        sélectionnés. Pour former le plus récent groupe, en 2017, on a dû traiter
  astronautes. La Station spatiale        plus de 18 000 demandes pour ne garder que 12 nouveaux candidats.
  internationale étant justement          Comme le temps passe, on ajoute des astronautes et d’autres prennent
  internationale, les pays qui ont        leur retraite. L’équipe américaine comptait, en mai 2020, 48 astronautes
  participé à sa création et son          actifs, dont 16 femmes.
  développement ont le droit d’y
  envoyer quelqu’un. Chacune de           Les critères de sélection pour devenir astronaute ne sont plus aussi
  ces agences gouvernementales            stricts quant à la grandeur (comme on dit, il y a plus d’espace pour les
  ne forme évidemment que peu             jambes…) mais, outre le fait d’être Américain, il est toujours nécessaire
  d’astronautes.                          d’être très en forme et de posséder un diplôme de deuxième cycle
                                          associé à l’un des domaines STIM (science, technologie, ingénierie ou
  Par exemple au Canada, le               mathématiques). Étrangement, on demande aussi aux candidats de
  « Corps des astronautes » ne            posséder deux ans d’expérience dans un domaine connexe.
  compte actuellement que quatre
  membres actifs. De ces quatre           Doit-on comprendre qu’il faut avoir tenté de construire sa propre fusée,
  membres, seul David St-Jacques          comme ce Mike Hughes qui voulait prouver que la Terre est plate. On
  a obtenu une mission, en 2018,          devine que non. En fait, plusieurs chemins sont possibles : pilote
  voyageant vers la Station spatiale      commercial, ingénieur dans le domaine de l’aéronautique ou même,
  internationale à bord d’une             puisqu’il s’agit d’un diplôme qui est reconnu, avoir travaillé comme
  capsule Soyouz. Les autres ne           médecin de famille.

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À la Une

    Missions Artemis :
    retour sur la Lune et plus loin encore
         André Grandchamps
         Astronome au Planétarium Rio Tinto Alcan, André a étudié en astrophysique à l’Université de Montréal à la fin des années
         1980. Il s'est joint à l'équipe du Planétarium Rio Tinto Alcan en 1992. Il a développé une expertise sur les météorites à la
         suite de la chute de l'une d'elles à Saint-Robert en 1994. Il est maintenant conservateur de la collection de météorites du
         Planétarium.

    Depuis 1972, aucun être humain n’a foulé le sol                      Ces zones renfermeraient des quantités importantes
    lunaire. Les Américains et leurs partenaires spatiaux,               d’eau et de matériaux indispensables à la survie
    dont le Canada, espèrent retourner sur la Lune d’ici                 d’un équipage à long terme. Les techniques
    2024. Pour y arriver, la NASA développe actuellement                 développées pour exploiter ces ressources seront
    l’ambitieux programme spatial Artemis.                               essentielles pour de futures missions vers d’autres
                                                                         destinations, dont la planète Mars.

    OBJECTIFS DU PROGRAMME ARTEMIS                                       LES ÉLÉMENTS DU PROGRAMME ARTEMIS
    Les objectifs du programme Artemis sont autant                       Pour mener à bien les missions du programme
    scientifiques que technologiques.                                    Artemis, il sera nécessaire de développer plusieurs
                                                                         composantes.
    Les objectifs scientifiques portent sur l’étude de la
    géologie lunaire pour comprendre les processus de                    Il y a d’abord le lanceur lourd Space Launch System
    formation de la Lune, ainsi que les éléments rares la                (SLS). Ce dernier développé par la compagnie Boeing
    composant. Plusieurs collectes d’échantillons de                     s’inspire des éléments des anciennes navettes
    roches lunaires et leur retour sur Terre pour analyse                spatiales. Les quatre moteurs principaux du SLS ont
    ultérieure sont prévues. Le programme prévoit                        d’abord été développés pour la navette spatiale et
    également l’exploration de la face cachée de la Lune                 les deux propulseurs à poudre d’appoint sont aussi
    ainsi que de zones jamais exposées au Soleil.                        semblables.

Illustration d’un vaisseau
Orion approchant la station
spatiale Gateway.
Crédit illustration : NASA

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À la Une

                                                                                  Vaisseau
  Le SLS pourra placer une masse de 27 tonnes en orbites lunaires dans
                                                                                    Orion
  sa configuration de base et 43 tonnes dans sa version optimale.               (astronautes)

  L’équipage voyagera à bord du vaisseau Orion, qui sera conçu pour
  transporter quatre astronautes à la fois pour des missions pouvant aller
  jusqu’à 21 jours. L’énergie sur le vaisseau sera assurée par des panneaux
  solaires. À la différence du programme Apollo, le voyage vers la Lune
  ne se fera pas directement lors des missions Artemis. La capsule Orion
  s’arrimera d’abord avec une station spatiale lunaire, la Lunar Orbital            Étage
  Platform – Gateway.                                                             supérieur

  La station Gateway sera placée sur une orbite dite de halo. Ce type
  d’orbite permettra à la station d’être visible en permanence de la Terre,
  ce qui facilitera les communications.

  Elle sera composée d’un module assurant l’énergie par des panneaux
  solaires, ainsi qu’un module d’habitat, le Halo (Habitation and Logistics
  Outpost). Un équipage de quatre personnes pourra y demeurer pendant
  30 jours. Son lancement est prévu pour 2023, juste à temps pour les
  missions Artemis II et III. Mais ces missions pourront être effectuées
  même sans la présence du Gateway. Ce qui donne plus de flexibilité
  dans le calendrier très serré des missions.

  Pour aller sur la Lune, les astronautes utiliseront le vaisseau Human
  Landing System (HLS). Le design final de ce vaisseau n’est pas encore
  arrêté, et trois firmes (Blue Origin, Dynamics et SpaceX) sont dans la
  course pour l’obtention du contrat de fabrication.

  Le vaisseau comprendra un étage de transfert vers la Lune à partir de la
  station Gateway, alors que le reste du vaisseau se posera sur la surface
  lunaire. Il sera composé d’un module d’habitation pour les astronautes
  qui remontera ensuite vers la station Gateway à la fin du séjour sur la
  Lune. Pour la première mission en 2024, deux astronautes se rendront
  sur la Lune. Par la suite, jusqu’à quatre astronautes pourront effectuer
  des missions de longues durées.
                                                                              Étage central
  La NASA exige que les composantes du HLS soient réutilisables pour          Combustible
                                                                                 liquide
  plusieurs missions, sauf pour le premier alunissage en 2024.

  EXPLORER LE PÔLE SUD DE LA LUNE
  Les missions seront effectuées entre 84° et 90° de latitude sud de la
  Lune, dans des régions renfermant d’importantes quantités d’eau. Les        Propulseurs
                                                                               d'appoints
  astronautes expérimenteront des techniques pour extraire et exploiter       Combustible
  cette eau, ainsi que les minéraux et matériaux qui s’y trouvent.               solide

  Plusieurs petits satellites cubiques miniatures nommés cubeSats seront
  lancés au cours des deux prochaines années, ainsi qu’une astromobile,
  VIPER, qui aura pour mission de repérer les meilleurs sites d’alunissage.

  Dans les premières missions, une astromobile sera déposée sur le sol
  lunaire, permettant ainsi aux astronautes d’élargir leur champ
                                                                                                                                 Crédit illustration : NASA

  d’exploration. À plus long terme, la NASA prévoit envoyer une autre
  astromobile pressurisée et un module d’habitation permettant des
  missions de longues durées.

                                                                                Moteurs

                                                                                                Schéma du lanceur SLS – Bloc 1

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À la Une

  UN CALENDRIER SERRÉ                                         Cette mission ressemblera à la mission Apollo 8 de
  Le programme Artemis, dont seuls les principaux             1968, alors que la capsule Orion contournera la Lune
  éléments sont présentés ici, repose sur un calendrier       pour ensuite revenir sur Terre.
  ambitieux et très serré. La NASA a reçu le mandat           En 2024 la mission Artemis III embarquera quatre
  d’envoyer des astronautes sur la Lune d’ici 2024.           astronautes, et deux d’entre eux, dont une femme,
  Or, à ce jour, les principaux éléments du programme         fouleront le sol lunaire.
  sont encore en développement, comme le lanceur              La phase 2 du programme Artemis débutera en 2026,
  SLS et aucune section de la station Gateway n’a             alors que la station Gateway sera complétée et les
  encore été mise en orbite.                                  équipements, comme l’astromobile, seront en place.
  Malgré cela, les responsables de la NASA ont élaboré
  un calendrier de missions qui devrait leur permettre
                                                              L’APPORT DU PRIVÉ
  de respecter l’objectif de 2024.                            Pour respecter cet ambitieux calendrier, la NASA
                                                              fait appel au secteur privé pour développer les
  Une première mission sans équipage, Artemis I, doit         éléments du programme et ravitailler régulièrement
  avoir lieu à la fin de l’année 2021. Le lanceur SLS         la station spatiale Gateway, puis fournir le matériel
  emportera une capsule Orion qui se mettra en                pour les expériences sur la Lune.
  orbite autour de la Lune pendant trois semaines,
  puis reviendra sur Terre. Ce sera l’occasion de tester      Ultimement les enseignements du programme
  les composantes du programme dans des conditions            Artemis permettront d’aller explorer des astres
  de vol spatial.                                             encore plus lointains en envoyant d’abord des
                                                              humains sur la planète Mars, et ensuite autour des
  Artemis II devrait avoir lieu d’ici la fin 2023.            planètes Jupiter et Saturne. Comme quoi la science-
  L’équipage sera composé de quatre astronautes,              fiction finit par devenir réalité… avec beaucoup de
  dont un provenant de l’Agence spatiale canadienne.          patience et d’investissements.

   Illustration d’astronautes travaillant sur
   la Lune lors d’une mission Artemis.
   Crédit illustration : NASA

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Agence spatiale canadienne

  Les astronautes de
  l’Agence spatiale canadienne
  prêts pour une mission lunaire
  Ce n’est pas un hasard si l’astronaute de l’Agence                     Canadarm3, le Canada se voit accorder deux places
  spatiale canadienne David Saint-Jacques a choisi                       à bord de vols à destination de la Lune, des missions
  d’appeler « Perspective » sa mission à la Station spatiale             qui inciteront sans aucun doute tous les Canadiens
  internationale en 2018-2019. Depuis la coupole, à                      à viser les plus hauts sommets.
  400 kilomètres d’altitude, les astronautes ont une
  perspective extraordinaire de cette immense bille                      Un de ces astronautes fera partie de l’équipage
  bleue qu’est la Terre. Tout au long de sa mission de                   d’Artemis II, la première mission lunaire habitée
  204 jours, David Saint-Jacques a partagé avec nous                     depuis 1972 et dont le lancement est prévu pour
  ses photos magnifiques.                                                2023. Le Canada devrait marquer une page d'histoire
                                                                         avec cette mission ; il serait le deuxième pays à
  Deux astronautes de l’Agence spatiale canadienne                       envoyer un astronaute dans l'espace lointain, en
  auront la chance de contempler la Terre de plus loin                   mission autour de la Lune. Par ailleurs, cette mission
  encore, grâce à la contribution du Canada au projet                    établira un record pour le vol habité le plus éloigné
  de la station spatiale lunaire Gateway, composante                     de la Terre. Lors d’une mission subséquente, à bord
  majeure du programme Artemis de la NASA visant à                       de la station spatiale lunaire Gateway, l’équipage
  envoyer de nouveau des astronautes sur la Lune. En                     comptera aussi un astronaute canadien.
  fournissant le système robotisé ultraperfectionné

                                                                                                                                    Crédit : NASA

  Le Canada fournira le Canadarm3, un système robotisé ultrasophistiqué qui pourra fonctionner en autonomie à la station Gateway.
  Le Canadarm3 s’inscrira dans la longue histoire d’excellence du Canada en robotique spatiale, comme le démontre la performance
  remarquable du Canadarm2 ces 20 dernières années à la Station spatiale internationale.

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Agence spatiale canadienne

                                                                                                                                     Crédit : NASA
                                                                        Vue d’artiste de la station spatiale lunaire Gateway.

  La station Gateway est au cœur d’une vision commune        L’exploration de la Lune fait l’objet d’un intérêt
  pour l’avenir de l’exploration spatiale habitée. Les       renouvelé dans le monde, notamment du fait que
  engagements de la NASA, de l’Agence spatiale               notre voisine céleste pourrait de nouveau constituer
  canadienne, de l’Agence spatiale européenne et             un endroit unique pour l’observation de la Terre,
  de l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale à         mais aussi pour les observations astronomiques.
  l’égard de ce projet témoignent du fait que ces            Les orbites lunaires, comme celle que devrait suivre
  organisations sont convaincues que la collaboration        la station Gateway, rendent possible l’observation
  pacifique peut mener l’humanité à réaliser de              de vastes pans du ciel à des moments précis, ce qui
  véritables exploits. La construction de la station         accroit la diversité et la qualité des observations,
  Gateway et l’établissement d’une infrastructure lunaire    surtout de phénomènes comme l’explosion d’étoiles
  sont des étapes incontournables pour paver la voie         et la fusion d’étoiles à neutrons. Des experts
  aux missions d’exploration habitées sur Mars.              du monde entier se penchent également sur les
                                                             immenses possibilités offertes dans le domaine de
  La station Gateway devrait aussi marquer le début          l’astronomie depuis le sol lunaire.
  d’une nouvelle ère dans le domaine de la recherche
  scientifique. Puisque la Lune se trouve mille fois plus    Les expériences scientifiques en géologie menées
  loin de la Terre que la Station spatiale internationale,   sur la Lune avec de l’équipement de pointe pourraient
  elle offre plusieurs possibilités d’innovation, qu’il      approfondir les connaissances sur la formation de
  s’agisse de développer des technologies de pointe ou       la Lune et même du Système solaire. D’ailleurs, un
  encore de constituer une plateforme exceptionnelle         rover canadien pourrait un jour se déplacer sur la
  pour l’observation de la voute céleste.                    surface poussiéreuse de la Lune pour réaliser divers
                                                             travaux de recherche.
  L’Agence spatiale canadienne a déjà commencé à
  financer des projets liés à l’exploration lunaire pour     Nul doute que la participation du Canada à l’explo­
  stimuler l’innovation dans des domaines d’expertise        ration de la Lune sera une source d’inspiration
  au Canada, comme l’intelligence artificielle, la           pour tout un chacun. Pour certains, par ses phases
  robotique, les sciences et la santé. Ces projets           croissantes et décroissantes ininterrompues, la Lune
  permettront au secteur privé et aux chercheurs             symbolise l’évolution constante de la vie. D’autres
  canadiens de réaliser des expériences scientifiques        voient dans la Lune un rappel constant qu’elle a été
  conçues pour les conditions lunaires et de faire la        admirée par d’innombrables générations avant la
  démonstration de technologies sur la Lune et en            nôtre et qu’elle sera par bien d’autres dans l’avenir.
  orbite lunaire. L’agence soutient le développement         Quant aux astronautes et aux rêveurs à l’aube de
  de technologies destinées à l’exploration lunaire qui      cette ère d’exploration durable de la Lune, elle
  pourraient aussi trouver des applications sur Terre,       invite peut-être tout simplement à élargir nos
  comme dans les collectivités isolées.                      perspectives.

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Le privé à la conquête de l’espace

  SpaceX :
  l'innovation tout azimut
    Daniel Provençal
    Ingénieur dans le domaine spatial depuis 35 ans. En 2004, il joint l’Agence
    spatiale canadienne en tant que chef de projet de la contribution du Canada
    au télescope spatial James Webb. Depuis une douzaine d’années, il coordonne
    à la Station spatiale internationale la réalisation d’expériences scientifiques
    canadiennes.

   Note : cet article exclut volontairement le sujet de la constellation
   de satellites controversée Starlink.

  LA VISION
  Lorsque l'on pense à l'industrie spatiale, on pourrait imaginer des
  ingénieurs contraints par des marges très conservatrices, l'aversion aux
  changements et à l'erreur doublée d'une grande pression à atteindre le
  succès dès les premiers tests. SpaceX semble opérer sur des principes
  différents, animée qu'elle est par la vision unifiée du grand patron, le
  fondateur de la compagnie et actionnaire privé majoritaire, Elon Musk.

  Fondée en 2002, elle comprend aujourd'hui plus de 9500 employés, a
  acquis 70 % du marché mondial des lancements spatiaux commerciaux
  et a une valeur estimée à 74 milliards de dollars américains. Parmi
  les acquisitions récentes : deux anciennes plateformes de forage à
  transformer en bases de lancement, appelées Phobos et Deimos. La
  NASA vient même de leur octroyer, en compétition, un contrat d’une
  valeur de près de 3 milliards de dollars américains pour amener des
  astronautes jusqu’à la surface lunaire. Un vrai conte de fée sur fond
  d'étoiles filantes ?

  Je me souviens qu'avant 2010, mes collègues de l'Agence spatiale
  canadienne et de la NASA avaient une jolie réserve quant aux capacités
  de ce nouveau venu. Mais SpaceX fonçait tête baissée à travers les
  premiers obstacles, titanesques. Un lanceur, c'est une petite merveille,
  un amalgame de milliers de pièces super-optimisées par les ingénieurs,
  poussé par une motorisation à turbopompes cryogéniques tournant à
  36 000 révolutions par minute et où la moindre fracture peut entrainer
  la perte du véhicule. Ce n’est pas pour les timides.

  LES DÉBUTS DE SPACEX
  Les trois premiers vols du lanceur d’origine, appelé Falcon 1, se
  soldèrent par des échecs. La compagnie est à quelques jours de la
  faillite en 2008, alors que le fondateur est au bord de la dépression
  et mise le reste de ses économies (il emprunte même à des amis pour
  payer son loyer) sur un quatrième vol… qui réussit !

  Peu après, un contrat substantiel de la NASA est signé pour l'envoi de
  plusieurs tonnes de cargos vers la Station spatiale internationale et
  propulsera alors SpaceX dans une croissance prodigieuse. Falcon 9 et
                                                                                      Figure 1 - Le lanceur Falcon 9 transporte la
  ses neufs moteurs succèdent rapidement au Falcon 1 pour devenir le                  mission canadienne Radarsat le 11 juin 2019.
  fer de lance de cette croissance (voir figure 1).                                   Crédit : SpaceX

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Le privé à la conquête de l’espace

    Certains faits surprennent : on évite les fournisseurs extérieurs en
    faisant presque tout à l'interne ; on ne brevète aucune des technologies
    développées. Le chef de la direction est le concepteur en chef de la
    compagnie, avec une connaissance technique aiguisée des détails et
    une aversion pour PowerPoint. Le premier moteur trouve son origine
    dans le garage d'un ingénieur qui attire l'attention du fondateur de
    SpaceX. C'est le seul constructeur spatial qui publie ses prix de mise en
    orbite sur Internet. On y prône la réutilisation des capsules, premiers
    étages et coiffes de satellites.

    L'humour est présent dans la culture corporative (la masse passive du
    premier vol de leur capsule de cargos était une meule de fromage et la
    masse passive du premier vol de la version lourde de la fusée Falcon 9
    envoyée vers Mars était une voiture appartenant à Elon Musk !).

    DRAGON V2
    SpaceX a aussi développé une capsule dont la dernière mouture est
    la Dragon V2 (voir figure 2), annoncée en 2014 comme le lancement
    d'une nouvelle voiture. Elle transporte jusqu'à sept astronautes ou
    3,307 kg de cargos en orbite terrestre basse. Les premiers astronautes
    ont rejoint la SSI en 2020 dans une telle capsule, sur le 85e lancement
    de Falcon 9 (voir figure 3).

    Au design intérieur tout aussi futuriste que celui des combinaisons des
    astronautes (un autre principe de base inhabituel du domaine spatial),
    cette capsule comportant 9.3 m3 de volume habitable est lancée avec
    une soute à bagages non pressurisée d'un volume de 37 m3. Deux              Figure 2 - Capsule Dragon V2
    lanceurs Falcon 9 ont déjà explosé, mais par chance, ceux-ci n'étaient      Crédit : SpaceX

    pas des vols habités.

                                                                                                                    Crédit : SpaceX

Figure 3 - La première capsule Dragon
habitée montée sur Falcon 9.

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Le privé à la conquête de l’espace

    ET PUIS STARSHIP
    Et puis, il y a la prochaine génération de véhicules       investisseurs comme une compagnie transigée sur
    spatiaux de SpaceX, appelés Starship. C'est le véhicule    les marchés publics. Le tout se déroule sous l'œil
    que SpaceX planifie d'utiliser pour des vols vers la       de fans qui diffusent ces tests spectaculaires à
    Lune, Mars et même le reste du Système solaire.            partir de Boca Chica, au Texas. Les derniers tests
    De la science-fiction ? Pas si l'on suit ce qui se passe   ont attiré plus de 110 000 personnes en direct sur
    à travers les réseaux sociaux. Conçu avec une peau         YouTube ! Ces mêmes fans suivent assidûment tous
    d'acier inoxydable (une autre idée non conven­             les lanceurs, et ce, individuellement par numéro de
    tionnelle) et construit à partir de pièces soudées         série, tout comme chacun des moteurs et chaque
    dans un environnement à l'air libre du Texas, une          capsule.
    hérésie dans l’industrie spatiale conventionnelle,
    Starship est produit en série de prototypes (voir          Une passion digne de Apple ! Tout cela est bien
    figure 4) que l'on teste au sol jusqu'à la destruction     inspirant pour le domaine spatial, qui semble parfois
    ou en vol, en succession rapide.                           faire du surplace depuis les missions de type Apollo
                                                               des années 1960.
    C'est une façon de faire très onéreuse, mais SpaceX
    n'a pas à rendre compte à des milliers de petits           Je souhaite que SpaceX continue de nous surprendre !

                                                                                                                        Crédit : SpaceX

Figure 4 - Photo de 2 prototypes
de Starship numéro de série 9 et 10.

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Histoire

                                   Tycho Brahé et Johann Kepler :
                                   un duo improbable
                                     Pierre Lacombe
                                     Astrophysicien, ex-directeur du Planétarium de Montréal ayant un grand
                                     intérêt pour l’histoire de l’astronomie et des météorites. Ses travaux de
                                     recherche l’ont amené à réaliser des observations à l’aide des plus grands
                                     télescopes du monde.

                                   L’année 2021 marque respectivement le 475e et le 450e anniversaire de
                                   naissance de deux des plus grands astronomes de l’histoire : Tycho Brahé
                                   et Johann Kepler. La brève rencontre de ces deux hommes en l’an 1600 va
                                   bouleverser l’astronomie traditionnelle et relancer avec succès le nouveau
                                   système cosmologique de Nicolas Copernic (1473-1543) appelé hélio­

                                                                                                                                                          Crédit : Bibliothèque d’Innsbruck (domaine public)
                                   centrique, confirmant que le Soleil est au centre de l’Univers, et non la Terre.

                                   Pourtant, tout opposait ces deux grands astronomes : leurs origines
                                   familiales, leur richesse, leur caractère, leur motivation et leur âge. Semée
                                   d’embûches, leur collaboration a été très difficile. Elle s’est terminée bien
                                   après le décès de Tycho Brahé avec la publication par Johann Kepler en
                                   1609 de l’Astronomia Nova (l’astronomie nouvelle), ouvrage dans lequel il
                                   dicte que les planètes décrivent autour du Soleil des orbites en forme
                                   d’ellipses, dont le Soleil occupe l’un des foyers. Puis, en 1627, les Tabulae
                                   Rudolphinae (Tables rudolphines) permettent de calculer avec une
                                   précision inégalée les éphémérides des planètes.
                                                                                                                      Page titre des Tables Rudolphines
                                                                                                                      de Kepler publiées en 1627.
                                   TYCHO BRAHÉ (1546-1601)
                                                          Issu de l’une des familles les             études uniquement à l’astronomie. Il publie en 1573
                                                          plus puissantes du royaume du              son premier ouvrage De Stella Nova, sur la nouvelle
                                                          Danemark et de Norvège, le                 étoile qui est apparue dans la constellation de
Crédit : Artiste inconnu/Château

                                                          jeune Tycho bénéficie de la
de Skokloster (domaine public)

                                                                                                     Cassiopée en 1572. Il ouvre une brèche dans le
                                                          richesse de cette dernière dans            système géocentrique en « … plaçant cette étoile (…)
                                                          le cadre de ses études. On le              dans la 8e sphère, parmi les étoiles fixes ».
                                                          destinait bien entendu à suivre
                                                          les traces de son père et de               Grâce à sa renommée, et surtout sa fortune et celle
                                                          son oncle, nobles et hommes                du roi Frédéric II, Brahé bâtit le plus grand observa­
                                                          de guerre du royaume, mais                 toire de tous les temps sur l’Île de Hven, à Uraniborg.
                                                          l’astronomie et l’alchimie vont            Des instruments astronomiques excep­tionnels lui
                                   Portrait de Tycho      devenir peu à peu les centres              permettent d’atteindre une précision d’une minute
                                   Brahé (1546-1601).
                                                          d’intérêt du jeune étudiant.               d’arc à l’œil nu !

                                   Divers événements astronomiques, dont la grande                   Ses observations d’une comète en 1577 démontrent
                                   conjonction de Saturne et Jupiter en 1563, lui prouvent           encore une fois les faiblesses du système de
                                   que les tables astrono­miques dites alphonsines                   Ptolémée : les comètes circulent dans l’espace avec
                                   (basées sur le système de Ptolémée) ou celles dites               les planètes et se trouvent donc au-delà de la Lune.
                                   pruténiques (basées sur le système de Copernic)                   Brahé développe alors son propre système de
                                   sont erronées. Il faut absolument améliorer la                    l’Univers où les planètes tournent désormais autour
                                   précision des mesures ! Tycho Brahé consacre ses                  du Soleil.

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