Exposition canine internationale Genève

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Exposition canine internationale Genève
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA                      EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE GENÈVE

Exposition canine internationale Genève
Du 9 au 11 novembre 2018, visité le 10 novembre 2018

Les petits couples les plus beaux et les plus racés partageaient la vedette avec des représentants
d’élevages extrêmes – comme ceux aux longs poils (premier plan, Shih Tzu d’Italie) et d’autres qua-
siment glabres (arrière-plan, chiens nus mexicains de France). Ce type de caractéristiques confère
aux deux races la réputation d’élevages extrêmes.

I. Généralités
L’exposition canine internationale, organisée chaque année à Genève par la Société Cynologique
Suisse (SCS), section vaudoise, s’est déroulée dans une des grandes halles du parc des expositions
qui recevait simultanément les Automnales et une exposition féline internationale.
   Au total 4370 chiens en provenance de 31 pays, représentant quelque 230 races différentes,
ont été évalués par 22 juges originaires de 18 pays.
   Genève a été aussi le théâtre de l’attribution du titre de Champion des Alpes ainsi que de celui
de Champion Suisse de Beauté et du «Swiss Top Dog».
   La température de la halle oscillait entre 19 et 22° C, une température agréable pour les chiens.
Le niveau sonore se situait à environ 80 décibels (dB), ce qui peut être classé comme tolérable
pour les chiens. Dans et à proximité immédiate du ring principal, le niveau sonore mesuré était
nettement plus fort et dépassait les 100 dB lors des présentations et de la sélection du champion.
Ce niveau a été considéré comme tolérable pour de brèves apparitions sur le ring. La PSA estime
cependant que le niveau sonore était bien trop élevé pour les chiens que l’on toilette autour de ce
ring et qui devaient patienter là toute la journée.
   Le parking était pratique à Genève – la plupart des véhicules sont garés sous un toit ou en
parking souterrain, de sorte que les chiens qui y étaient hébergés ne couraient pas de gros risques
climatiques.                                                                                           1
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    Des installations de nettoyage mises à disposition devant la halle ont été utilisées intensément. Les
    exposants avaient le droit de quitter le parc des expositions avec leur chien (y compris durant l’ex-
    position ce qui constitue une nouveauté) et de se promener dans le grand parc voisin, un progrès
    également utilisé.
       Comme lors des autres grandes expositions canines organisées par la SCS, les exposants ont été
    informés, aussi bien à l’inscription que directement sur place, des formalités à respecter pour la
    conformité au règlement d’exposition de la SCS et à l’Ordonnance sur la protection des animaux
    (interdiction de caudectomie, aucun surtoilettage en dehors du peigne et de la brosse (no powder,
    no spray, no problem), pas de chien âgé de moins de 3 mois, pas de collier étrangleur sans bloqueur,
    pas de collier à clou, pas de système de harnais avec des éléments orientés vers l’intérieur, pas de
    rigueur excessive, une relation avec les chiens toujours respectueuse et responsable).

    II. Ce que nous avons apprécié lors de l’exposition en matière de protection
        des animaux

    • Propreté: en dépit du grand nombre de chiens et des emplacements parfois exigus, la halle
      est restée remarquablement propre. Les émissions olfactives (urine, excréments) augmentaient
      l’après-midi, mais restaient dans l’ensemble supportables.
    •

    Une activité fébrile régnait dans la grande halle d’exposition. Les exposants s’étaient installés
    ­autour du ring et il était parfois difficile d’y accéder ou de se croiser dans les allées.

    • Situation et environnement de la manifestation, conditions d’accueil des chiens, des exposants
      et des visiteurs: le Parc des Expositions est un peu à l’écart, mais reste bien accessible en
      voiture et en transport en commun. Un grand parc arboré et avec des espaces verts se trouve à
      proximité immédiate. Cet environnement verdoyant était ouvert aux chiens et à leurs proprié-
      taires pour la promenade, ce qui a permis aux uns et aux autres de se divertir et de se ressourcer
      quelque peu pendant ces journées d’exposition éprouvantes. La configuration du site du parc est
      également pratique et adaptée aux animaux – la plupart des automobiles pouvaient être garées
      sous un toit ou dans un garage souterrain. Les chiens hébergés dans les véhicules n’encouraient
      aucun risque climatique. Bien que la halle d’exposition soit très grande, une foule dense se te-
      nait principalement entre les rings et dans les allées. Il n’était pas toujours très facile pour les
2     visiteurs et les chiens de se croiser.
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Le parc offre aux propriétaires et aux chiens la possibilité de se déplacer à l’extérieur de l’expo-
sition. Il est juste dommage que le caniche ne soit pas autorisé à avoir un contact avec le sol et
doive porter des chaussures.

• Contact largement plus calme et plus amical avec les chiens: il faut évaluer positivement le contact
  détendu, amical et conforme à l’espèce maintes fois observé de quelques détenteurs de chiens,
  ce qui a produit manifestement un effet très positif sur les chiens.

                                                       L’exposante s’occupe avec amour de son
                                                       chien – et celui-ci semble l’apprécier com-
                                                       plètement.                                        3
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    Le braque de Weimar, qui n’est pourtant pas un bichon, s’est installé conforta-
    blement sur les genoux de son propriétaire.

    • Logement des chiens sur l’exposition: la majorité des chiens était, à notre avis, bien logée et de
      façon respectueuse des animaux. Nombre d’entre eux avaient leur «propre» cage, suffisamment
      grande pour s’y trouver à l’aise.

    Un chien par cage. Les huskies avaient suffisamment de place pour s’étendre.

    • Nul besoin d’étranglement: quelques détenteurs de chiens ont prouvé qu’avec l’entraînement
      nécessaire et une bonne relation homme-chien il est totalement possible d’évoluer sur le ring
4     sans étranglement.
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Ce bouledogue français a été présentés sur le ring sans étranglement et de ma-
nière exemplaire avec un bloqueur sur la laisse de présentation.

• Stand délivrant des informations et de nombreux renseignements sur la brachycéphalie ou le
  museau aplati et sur les problèmes de santé qui en résultent pour les chiens:

Un large partage de connaissances sur ce museau excessivement aplati et ses conséquences
sur les chiens a été délivré aux personnes intéressées sur le stand de l’Association Suisse pour
la Médecine des Petits Animaux ASMPA, de la SCS, de l’Association Vétérinaire Suisse pour la
Protection des Animaux AVSPA et de la Protection Suisse des Animaux PSA dans le cadre de la
campagne d’informations «Ensemble contre la brachycéphalie canine».                                5
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    • «Élevage rétro» – l’exemple d’un boxer: Un groupe de jeunes boxers a été présenté sur le ring
      principal lors d’une démonstration spéciale. Tous avaient les oreilles tombantes et une longue
      queue ainsi qu’un museau largement normal sans crâne fortement brachycéphale.

    Ce boxer est représentatif d’une forme d’élevage saine – des oreilles tombantes, une longue queue,
    un dos droit et un museau pas trop court.

    III. Ce qui s’est amélioré par rapport à la dernière exposition à Genève (2016:
    • Moins de surtoilettage: à notre satisfaction, à la suite de l’interdiction des sprays, tresses, coupes,
      etc. le surtoilettage des chiens semblait être moindre, ou était moins manifeste cette année à
      Genève. Il y avait malheureusement encore quelques «partisans de la ligne dure» parmi les ex-
      posants. Voir Chapitre IV.
    • Contrôleurs: les organisateurs ont veillé à augmenter le nombre de contrôleurs dans les halles
      d’exposition et à ce qu’ils procèdent sans relâche à des rondes. Ainsi, comme à l’accoutumée,
      les exposants ont transporté de nombreux produits de coiffure, particulièrement pour les races
      de petits chiens, mais les ont visiblement utilisés moins «ouvertement». La PSA recommande
      qu’au moins un tiers du personnel de contrôle soit identifiable comme tel et disponible sur la
      manifestation.
    • Un contact moins rude et de façon générale plus respectueux avec les animaux: par rapport à 2016
      seuls quelques cas ont été observés où les contacts entre exposant et chien étaient rudes, exagé-
      rément durs voire hostiles. Nous avons cependant observé quelques relations avec les animaux
      qui, de notre point de vue, n’ont pas leur place lors d’une exposition canine. Par exemple la
      saisie par de nombreux exposants de la zone anogénitale de leur chien lors de la présentation
      sur le ring ou sur la table des juges.

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Immobiliser» le chien en le saisissant par la zone anogénitale est non seulement désagréable pour
le chien, mais du point de vue de la protection des animaux, constitue aussi une atteinte à sa
dignité.

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    IV. Ce qui ne s’est pas amélioré voire a empiré par rapport à la dernière exposition
        à Genève (2016)

    • Étranglement: certes il est écrit partout depuis 2014 (et c’est un point qui est également men-
      tionné lors de l’inscription à l’exposition) que les colliers étrangleurs ou les laisses de pré-
      sentation sans bloqueur sont interdits – cependant l’objectif visant ainsi à épargner douleur,
      souffrance et peur au chien par des colliers trop serrés et un étranglement n’est pas atteint,
      loin s’en faut. Tous les juges savent, selon les informations des responsables d’exposition, que
      l’étranglement déclenché par une traction trop serrée avec un collier et/ou une laisse est interdit
      en Suisse selon l’Ordonnance sur la protection des animaux (OPAn), et pourtant, cet étrangle-
      ment reste à l’ordre du jour lors des expositions. Par exemple un champion de catégorie parmi
      les bouledogues français s’est présenté en laisse sans bloqueur fonctionnel, y compris sur la
      table des juges.

    Vainqueur de catégorie étranglé par une laisse sans bloqueur fonctionnel lors de l’évaluation sur
    la table des juges.

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Le schnauzer aussi était étranglé. Certes, il a été présenté avec une laisse munie
d’un bloqueur – mais celui-ci était tellement serré que le chien a quasiment été
étranglé tout le temps durant la présentation.

                                                                  Tout à fait conforme à la loi et
                                                                  bien plus respectueux de l’ani-
                                                                  mal: bouledogue français lors de
                                                                  la présentation sur le ring (avec
                                                                  le même juge que ci-dessus) avec
                                                                  laisse et bloqueur (fonctionnel) et
                                                                  revêtement supplémentaire large
                                                                  et protecteur dans la zone du
                                                                  ­larynx.                              9
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     • Surtoilettage: ainsi que mentionné précédemment, on peut affirmer que la majorité des expo-
       sants ne se singularise plus maintenant par un surtoilettage des chiens. Cependant, de nom-
       breux exposants emportent comme toujours des produits de coiffage dans leurs bagages et
       il faut partir du principe qu’en dépit des contrôles et de nos impressions, ces produits sont
       toujours utilisés, bien qu’en cachette et discrètement. La PSA souhaiterait recommander aux
       responsables d’exposition, d’attirer l’attention des exposants non seulement sur l’interdiction du
       surtoilettage, mais également sur l’obligation de renoncer à emmener les produits de coiffage
       nécessaires à cette opération.

     L’exposant a non seulement brossé excessivement son chien (et à cet effet, l’a sans cesse tiré vers
     le haut comme sur une potence et l’a étranglé), mais a utilisé de façon illicite pour le coiffage des
     sprays coiffants (le spray L’Oréal derrière l’étui de la caméra est bien caché).

     Même le juge a saisi la brosse … et a procédé à des retouches?! Le
10   chien est toujours tracté vers le haut et étranglé …
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Les poils sur la tête de la femelle Yorkshire ont été tressés pour l’exposition, de façon non autori-
sée. La chienne a l’air triste et semble ne pas se sentir à l’aise avec ses barrettes gênantes.

Les poils de ces deux yorkshires ont eux aussi été tressés sans autorisation.                           11
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     Certes ce caniche royal n’avait pas été tondu ou coiffé sur l’exposition (ce qui aurait été par ailleurs
     interdit) – mais pour obtenir à l’exposition ce look de caniche très spécial et totalement artificiel,
     il a été coiffé, passé au peigne fin et peigné en conséquence pour la présentation sur le ring. Par
     ailleurs, les poils de la tête ont été attachés après la présentation. Le chien a ainsi perdu une
     grande partie de son champ de vision et de communication: il avait une énorme houppe sur le haut
     du crâne qui chancelait à chaque mouvement, ce qui le dérangeait, et ses oreilles tombantes ont
     été nouées sous le menton, ce qui limitait ses mouvements de tête et son champ de vision. Ceci
     influençait à son tour de façon sensiblement négative ses possibilités de communication et son
     comportement vis-à-vis des autres chiens.

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• Chiens trop maigres: nous avons remarqué ces derniers temps que la tendance perdure parmi
  certaines races de chiens (les représentants des lévriers, chiens de berger, chiens de chasse et
  boxers), à les maintenir particulièrement maigres et à les présenter dans cet état aux juges.

Le Saluki au premier plan de la photo est bien trop maigre, par rapport à son copain en arrière-plan.

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     Les lévriers, en particulier le Saluki, sont certainement plutôt minces de nature
     – mais ici la limite de maigreur a été nettement dépassée.

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Même ce jeune boxer était sous la limite de l’état nutritionnel conforme
à l’espèce et à l’âge.

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     • Exposition de caractéristiques d’élevage extrêmes et absence de sélection par les juges voire de
       prix pour les chiens qui ne sont pas élevés de façon saine:

     Exemple Vainqueur de la catégorie Basset Hound

                                                       Basset Hound: Ce Basset Hound a été dési-
                                                       gné vainqueur de sa catégorie malgré quelques
                                                       caractéristiques d’élevage extrême fortement
                                                       marquées (surabondance de plis sur la tête,
                                                       le cou, la poitrine, les membres et les articu-
                                                       lations, paupières très tombantes, pieds plats
                                                       devant avec axe voûté (mauvais appui des deux
                                                       côtés à l’avant), dos trop long, jointures arrière
                                                       trop molles (le jarret est presque au sol lorsqu’il
                                                       court) sternum trop bas (seuls quelques centi-
                                                       mètres l’éloignent du sol). Seules les oreilles
                                                       du chien n’étaient pas tout à fait aussi longues
                                                       que chez certains autres Basset Hounds ayant
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                                                  A gauche: Les paupières tombantes fortement
                                                  marquées montrent des deux côtés un tissu
                                                  conjonctif fortement enflammé. Selon l’Ordon-
                                                  nance sur la Protection des Animaux, de telles
                                                  caractéristiques sont à l’origine de contraintes
                                                  d’élevage moyennes à lourdes. Selon l’Ordon-
                                                  nance, l’élevage de tels chiens ne doit pas être
                                                  pratiqué ou de façon limitée (pas de reproduc-
                                                  tion (catégorie de contrainte 3) ou la reproduc-
                                                  tion doit avoir pour objet une réduction des
                                                  contraintes (catégorie de contrainte 2)).

Le pendant apparemment plus sain et élevé normalement de ce congénère est le Basset Artésien
Normand:

Cet exemplaire ne montre quasiment pas de caractéristiques extrêmes par rapport au Basset Hound.
Le mâle n’a pas de pli excessif, pas de paupières tombantes, un dos plus court, une distance plus
grande entre le sternum et le sol (plus de liberté de mouvement) et des oreilles sensiblement plus
courtes. Le seul point commun, mais important du point de vue de la PSA, est visible dans les
pieds plats des membres antérieurs avec de même un axe courbe, ce qui doit être évalué comme
défaut des membres antérieurs.                                                                       17
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA                      EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE GENÈVE

     Exemple du vainqueur de catégorie Carlin

     Ce vainqueur de catégorie se caractérisait par une brachycéphalie marquée et un aspect particuliè-
     rement juvénile. Il n’avait quasiment plus de museau, son visage était même concave, orienté vers
     l’intérieur, ce qui prédispose à des problèmes de santé des voies respiratoires, voire des difficultés
     respiratoires surtout à hautes températures. Les nombreux plis du visage pouvant provoquer des
     ­inflammations cutanées chroniques sont une autre marque d’un élevage extrême et se concluent
      en règle générale par un accroissement des frais de soins et de thérapie vétérinaire. En outre, le
      carlin a une ossature large et trapue (surtout au niveau de la poitrine), ce qui peut provoquer des
      mises-bas difficiles lors de la reproduction. Par ailleurs, ce spécimen était trop gros, de l’avis de
      la PSA.

     Exemple bouledogue français et bouledogue anglais
     Sur les bouledogues français, on a observé que le juge ne tenait pas compte des chiens avec un
     museau plus prononcé et moins de brachycéphalie pour l’attribution de prix. Par ailleurs, nous
     avons dû constater que presque tous les bouledogues français n’avaient pas de fouet ou alors un
     moignon très court (la plupart du temps rabougri ou en tire-bouchon). Un seul chien avait un fouet
     un peu plus long – mais à l’inverse quasiment pas de museau et de très nombreux plis. Un moignon
     de queue ou une absence de queue implique par principe des malformations vertébrales fréquentes
     et des problèmes de dos ainsi que des séquelles neurologiques dégénérant souvent en paralysie.
     Ces chiens souffrent de violentes douleurs et de pertes massives de mobilité et meurent souvent
     prématurément.

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Ce bouledogue français brachycéphale avait un museau fortement raccourci, sa face était plate, sa
tête ronde aux proportions particulièrement juvéniles. Un pli très profond recouvrait le museau (qui
impliquait sûrement de réels frais d’entretien). Par ailleurs, il n’avait qu’une attache de queue très
courte. Ses possibilités de communication avec d’autres chiens étaient par conséquent limitées.
La brachycéphalie marquée a provoqué des problèmes de communication et d’intimidation avec
les autres chiens du groupe, ce qui encore une fois peut influencer négativement et durablement le
modèle comportemental du chien. En raison de leur ossature massive, la plupart des bouledogues
français sont incapables de se nettoyer eux-mêmes l’arrière du corps. Ils dépendent donc de leur
détenteur pour les soins.                                                                                19
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     Les caractéristiques d’élevage extrême sont également manifestes chez les bouledogues anglais, tout
     comme les problèmes de santé qui en découlent. Ils se caractérisent entre autres par le physique
     extrêmement «trapu» lié à l’élevage avec une poitrine très large et massive, qui rend généralement
     impossibles les mises-bas normales ou en d’autres termes: les césariennes sont préprogrammées
     chez les bouledogues anglais. En outre, ils ont bien souvent les pieds plats et des défauts au niveau
     des membres, une formation de plis extrême sur la tête, avec un épais bourrelet de peau retombant
     sur l’arête du nez très courte en la recouvrant partiellement (lourd et désagréable à nettoyer pour le
     chien). Par ailleurs, les inflammations des tissus conjonctifs et des paupières tombantes sont fré-
     quentes. Les bouledogues anglais sont dépourvus de fouet ou présentent des moignons de queue (la
     plupart du temps rabougris ou en tire-bouchon). Ces caractéristiques vont fréquemment de pair avec
     des déformations vertébrales à l’arrière, ce qui peut générer encore une fois des problèmes de dos,
     des séquelles neurologiques ainsi que des paralysies.

     L’épais tissu sous-cutané provoque un dos et un torse ratatinés. De nombreux représentants de la
     race se distinguent par un dos très nettement retombant, fréquemment associé à différents pro-
     blèmes de dos. Les oreilles rabougries provoquent aussi des problèmes – à commencer par une
20   difficulté de nettoyage des conduits auditifs suivie d’otites chroniques.
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Images en haut et en bas: De tels représentants    Images en haut et en bas: Mais ce sont juste-
de la race ne sont vraisemblablement pas nés de    ment les bouledogues anglais, à notre avis trop
façon naturelle. La filière pelvienne de la mère   «trapus», qui ont remporté la première place
est en général trop étroite. Une grande partie     dans leur catégorie.
des animaux souffrent de dystocie ou naissent
(obligatoirement) par césarienne.

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     Du point de vue de la protection des animaux, il est incompréhensible que, lors de la sélection
     des vainqueurs de la catégorie des chiens d’eau espagnols, ce soient justement les individus sans
     queue ou avec un moignon de queue qui aient été désignés par le juge – bien que des représen-
     tants de la race portant une longue queue développée normalement aient également été présentés.

     Le Welsh Corgi Cardigan montre toujours une queue longue et puissante, bien marquée. À l’inverse
     de son pendant, le Welsh Corgi Pembroke qui, la plupart du temps, est doté d’un moignon de
     queue, il peut communiquer sans restrictions avec les autres chiens et développer ainsi un modèle
     comportemental normal et sain.

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Le Yorkshire Terrier et ses longs poils tombant jusqu’au sol (voire plus) était très fortement limité
dans sa mobilité et ses déplacements. Il ne pouvait voir que si ses poils étaient relevés et tenus
par une barrette sur la tête. Il a été en permanence tiré vers le haut avec une laisse de présenta-
tion très serrée à la gorge et brossé toutes les deux minutes par l’exposant. En outre, il a subi un
surtoilettage, ce qui est interdit (Voir aussi page 10 et 11). Il a cependant remporté la première
place de sa catégorie.

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     Ce bouledogue mâle français avait une gynécomastie plutôt rare, ce qui se traduisait extérieure-
     ment par de grosses mamelles inhabituelles chez un mâle. Mais les testicules se sont avérés plu-
     tôt petits comparativement à d’autres mâles (sains). Sa progéniture également présentée au juge
     présentait les mêmes caractéristiques. La gynécomastie est souvent associée à des modifications
     prostatiques et à des tumeurs (des testicules). Comme le mâle lègue manifestement ses propriétés
     à sa descendance, la PSA est d’avis de l’exclure de la reproduction.

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V. Bilan

Cette année, l’exposition canine internationale de Genève a fondamentalement offert de bonnes
conditions aux animaux et aux exposants, avec le parc voisin pour se promener (avant, pendant et
après l’exposition) ainsi que les places de parking proches des halles d’exposition. Même le spacieux
espace de nettoyage a été utilisé rapidement et efficacement, de sorte que la halle d’exposition a
largement été exempte d’odeurs et de traces de matières fécales. En dépit d’un généreux espace
par rapport aux autres halles d’exposition, une foule dense se tenait principalement entre les rings
et dans les allées. C’est pourquoi il n’était pas toujours très facile pour les visiteurs et les chiens
de se croiser.
    Par rapport à l’ECI de Genève visitée en 2016 par la PSA, les places individuelles pour chiens
représentent une amélioration: en grande majorité, les chiens ne devaient plus patienter durant
plusieurs heures dans des cages ou des box trop petits, ou partager un espace déjà exigu avec des
congénères. Nos critiques à ce sujet ont été entendues, les inconvénients ont fait plus fréquemment
l’objet de réclamations, et des améliorations ont été entreprises.
    Avant et pendant l’exposition, les organisateurs ont largement informé les exposants et les juges
des dispositions en vigueur de protection des animaux et du règlement d’exposition (par exemple
interdiction du surtoilettage, interdiction des colliers étrangleurs et des laisses sans bloqueur, etc.),
y compris par des affiches et des inscriptions au sol sur le ring, reprenant le slogan: No Powder –
No Spray – No Problem. Cependant, ces mesures informatives ont parfois manqué leur but: certes,
la tendance au surtoilettage semble être moins répandue que lors des expositions précédentes, ce
qui est réjouissant. Néanmoins, lors de cette exposition, nombre de chiens étaient étranglés pendant
le toilettage et la présentation – même si l’interdiction d’utilisation de colliers étrangleurs et de
laisses sans bloqueur aurait dû l’empêcher. De nombreux exemples sont documentés par des pho-
tos dans le présent rapport. Le manque de sensibilité des exposants, mais malheureusement aussi
des juges, à cette problématique semble fondamental.
    Il est une fois de plus manifeste que les interdictions sont vaines si leur respect n’est pas pa-
rallèlement exigé. La crédibilité des organisateurs en pâtit, y compris vis-à-vis des exposants et des
éleveurs: l’utilisation de colliers étrangleurs et de laisses sans bloqueur ainsi que le surtoilettage
au-delà du brossage et du peignage étaient certes explicitement interdits, mais le non-respect de
ces réglementations a peu porté à conséquence. En dépit de contrôles réguliers par quelques per-
sonnes sur place, il nous semble toujours que le recours à ces contrôleurs a été trop limité, voire
que leurs observations n’ont pas été prises au sérieux. Ce manque de considération a été manifeste
dans l’application de l’interdiction des colliers étrangleurs et des laisses sans bloqueur: d’un côté,
de nombreux exposants ont tout bonnement transgressé la réglementation autour du ring et sur le
ring, d’un autre côté, de nombreux chiens étaient simplement étranglés par des dispositifs de blo-
cage trop serrés, une forte traction et leur laisse. L’application des réglementations devrait par
conséquent être contrôlée de façon à empêcher effectivement la tenue serrée à l’aide d’un collier
et d’une laisse (y compris avec bloqueur) ainsi que l’étranglement des chiens. La Protection Suisse
des Animaux PSA demande donc que les organisateurs ainsi que les juges, contrôlent plus sévère-
ment le respect des dispositions de protection des animaux et du règlement d’exposition et sanc-
tionnent les infractions en conséquence.
    Nous considérons en outre qu’il est du devoir des juges de sanctionner dans leurs évaluations
les caractéristiques distinctives d’un élevage extrême. La nécessité d’agir efficacement reste encore
très grande dans ce domaine. Ce n’est qu’ainsi que l’élevage d’animaux sains, non soumis à des
extravagances zootechniques, pourra être durablement garanti.
    Les responsables de l’exposition et les juges portent une lourde responsabilité et ont un rôle de
modèle. Ces aspects de leur fonction doivent être encore mieux perçus, car malheureusement nous
avons pu à maintes reprises observer à Genève, que les chiens aux caractéristiques d’élevage ex-
trêmes ont même été classés vainqueurs de leur catégorie et que les risques manifestes pour la
santé ont été encouragés. La PSA souhaite que la branche s’appuie de façon uniforme sur l’Ordon-
nance de protection des animaux pour la reproduction, afin que l’élevage de races soit à nouveau
plus sain et orienté vers le bien-être des individus (à 4 pattes).                                          25
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA                      EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE GENÈVE

     La PSA souhaiterait exprimer ses critiques en ce qui concerne la remise du Swiss Top Dog Award
     à une conductrice professionnelle (professional handler). Ces conducteurs/conductrices dirigent les
     chiens de manière professionnelle à la demande du détenteur ou du juge et pour la présentation
     aux juges sur le ring. La plupart du temps, ils dirigent un grand nombre de chiens. Selon nos ob-
     servations, ils utilisent aussi des potences pour le toilettage des chiens et, ostensiblement, des
     moyens souvent interdits tels que des sprays ou des poudres. Dans le meilleur des cas, le compor-
     tement avec les animaux qui leur sont confiés est neutre et rarement amical, il est souvent même
     grossier (voir rapport de la PSA sur l’ECI à Kreuzlingen en 2017 et celle d’Aarau en 2018. À cette
     occasion, la conductrice et la ou les personnes qui l’accompagnaient ont fait à nouveau mauvaise
     impression, car elles avaient parfois préparé les terriers noirs russes (ainsi que d’autres chiens) de
     façon très grossière et les avaient constamment présentés sur le ring ainsi que sur le podium d’une
     main dure et inflexible). Pour couronner le tout, de tels conducteurs/conductrices sont encore fré-
     quemment récompensés pour leur comportement contraire aux règles: il n’est pas rare que juste-
     ment «leurs» chiens et leurs présentations soient récompensés (voir ECI Aarau 2018 et aussi le
     journal Chiens 12/2018, page 31, où la conductrice et gagnante du Swiss Top Dog Award a déjà
     récolté plus de 20 titres Best-in-Show et, dans au moins 10 pays différents, a déjà conduit «avec
     succès» sur le podium les chiens qui lui avaient été confiés). La PSA exige à juste titre que toute
     manipulation professionnelle soit réalisée dans la reconnaissance et le respect sans équivoque des
     dispositions légales applicables aux expositions ainsi qu’en adaptant un comportement amical et
     responsable envers les chiens. Toute autre attitude serait à nos yeux non-professionnelle.

26                      psa@protection-animaux.com · www.protection-animaux.com
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