Festi val 2o 17 - Royaumont
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Festi val un autre regard sur la musique 2o et la danse 17 P r o g r a mme Samedi 23 septembre Prima le parole, dopo la musica
2 La librairie-boutique Située à l’entrée du parc, en face de l’accueil- billetterie, la librairie-boutique est ouverte tous les jours, elle propose un grand choix pour toute la famille avec plus de 4 000 références : livres | art et histoire du Moyen Âge, jardins, tourisme, danse, musique, littérature, jeunesse… musique | classique, contemporaine, du monde, jazz, pour enfants… papeterie | nouvelle édition de cartes postales, carnets, cahiers, calendriers, calligraphie… jeux | puzzles, cartes à jouer, figurines chevaliers et princesses… objets | décorations, reproductions en pierre, icônes, bijoux en argent et fantaisie… bien-être | tisanes, thés, confitures, crèmes, savons, eaux de toilette, bougies parfumées… et le miel de Royaumont ! Retrouvez dans chaque programme de concert les références disponibles en lien avec les concerts et spectacles du jour (Cd, livres, DVD…) Royaumont_2017_Fest_progdesalle_FIX_17_BAT.indd 2 18/08/2017 17:28
3 La Fondation Royaumont La Fondation Royaumont (Goüin-Lang) pour le progrès des sciences de l’homme est née de la philanthropie en 1964 grâce au don de leur abbaye par Henry et Isabel Goüin. Elle préserve et revitalise ce patrimoine à travers la présence permanente d’artistes et son ouverture à tous les publics. Dotée d’un équipement résidentiel intégré, la Ses programmes de recherche et d’expérimenta- Fondation accueille chaque année plusieurs tion, de formation et de création s’adressent à des centaines d’artistes en séjour de travail et de professionnels du monde entier. rencontres. Elle reçoit également des séminaires et Ils bénéficient de la présence d’ensembles et événements d’entreprise tout au long de l’année. d’artistes en résidence pour 3 ou 4 ans. La Fondation organise de nombreuses manifes- La Médiathèque musicale Mahler – Paris tations et activités publiques et s’ouvre chaque Depuis 2016, la MMM est adossée à la Fondation année à plus de 15 000 jeunes pour des actions Royaumont. de sensibilisation au patrimoine et à la pratique artistique. Fondée en 1986 par Maurice Fleuret et Henry- Louis de La Grange, la MMM, sise 11 bis rue de Le développement de Royaumont s’appuie sur Vézelay à Paris, s’est imposée comme un centre un modèle économique dynamique associant de documentation musicale d’une richesse ressources propres, soutiens publics et mécénat. exceptionnelle. À travers le mécénat, elle tisse un lien étroit avec Ouverte à tous, elle offre un corpus bibliogra- les acteurs du monde économique engagés pour phique et discographique ainsi qu’une collection la culture et bénéficie de l’appui d’un réseau de d’archives qui constituent l’un des premiers fonds philanthropes internationaux réunis dans le Cercle privés de France. Au-delà de la collection d’H-L Saint Louis. de La Grange dédiée à G. Mahler d’un intérêt exceptionnel, les fonds de pianistes (Cortot, Long, Centre international pour les artistes Lefébure, Hellfer) ou de compositeurs (Rossini, de la musique et de la danse Cras, Ballif…), notamment, sont autant de sources Royaumont est ce lieu singulier dont les manifes- d’inspiration et de réflexion ouvertes sur la tations publiques, qu’elles soient des Fenêtres sur musique des XIXe et XXe siècles. cour[s] ou des représentations au sein du Festival, reflètent avant tout les temps de recherche entre musicologie et pratique, de conception et d’écri- ture d’œuvres nouvelles, de transmission dans le cadre des ateliers de formation professionnelle. Royaumont s’attache au temps long de la création et accompagne les artistes dans leur chemine- ment. Riche d’espaces de travail équipés, d’un orgue Cavaillé-Coll et de collections de musique remarquables réunies dans la Bibliothèque musicale François-Lang, désormais associée à la Médiathèque musicale Mahler, Royaumont est un formidable lieu de résidence pour imaginer, expérimenter et transmettre. Royaumont_2017_Fest_progdesalle_FIX_17_BAT.indd 3 18/08/2017 17:28
5 Royaumont – une abbaye royale, trois jardins et un parc L’histoire d’un site d’exception Une abbaye toujours active L’abbaye de Royaumont se dresse au cœur des Après le départ des moines en 1791, l’abbaye est étangs et des forêts, dans un espace naturel successivement filature, noviciat et hôpital de préservé dans le Val d’Oise, au sein du Parc naturel guerre, le « Scottish Women’s Hospital », ayant régional Oise – Pays de France, au nord de l’Ile- soigné près de 10 000 blessés pendant la Grande de-France, berceau des capétiens. guerre. L’abbaye deviendra au cours du XXe siècle un lieu de rencontre et d’échanges majeur, pour L’histoire exceptionnelle de l’abbaye commence plusieurs générations d’intellectuels français avec Louis IX, futur Saint Louis et sa mère Blanche et étrangers, dans le domaine des sciences de Castille, qui fondent en 1228 la plus grande humaines et de la musique, avant de s’imposer abbaye cistercienne d’Ile-de-France. comme Centre international pour les artistes de la musique et de la danse. Classés monument historique, les bâtiments de Elle est depuis 1964 la propriété de la Fondation l’abbaye sont disposés autour du superbe cloître Royaumont. dont les galeries desservaient les lieux de travail et de prière des moines. L’abbaye possède l’un Royaumont côté jardin des plus beaux exemples de réfectoire gothique Doté de trois « Jardins remarquables », Royaumont en France qui communique avec les cuisines par se découvre également à ciel ouvert. Le Jardin un guichet. L’abbatiale, détruite à la Révolution, des 9 carrés, d’inspiration médiévale, le jardin a laissé place à des ruines romantiques, qui sug- du cloître « à la française » ainsi que le Potager- gèrent aux visiteurs ses proportions grandioses. Jardin subliment aujourd’hui l’architecture de l’abbaye. (voir plus loin « Les espaces des concerts et spectacles ») Royaumont_2017_Fest_progdesalle_FIX_17_BAT.indd 5 18/08/2017 17:28
6 L’hôtellerie & la table de Royaumont À partir du 14 octobre 2017, Royaumont ouvre à tous l’hôtellerie & la table de l’abbaye, le week-end. Vivez l’expérience Royaumont Afin de faire profiter au plus grand nombre de son prestigieux domaine historique, déjà ouvert à la visite 7j/7, la Fondation Royaumont a choisi de rendre accessibles à tous le gîte et le couvert de l’abbaye pendant les week-ends. Cette décision fait suite au plus vaste programme de restauration du monument et de modernisation de l’équipe- ment résidentiel jamais réalisé à Royaumont, qui a rendu toute sa splendeur au bâtiment des moines en 2016. La table de Royaumont - vendredi soir, samedi soir et dimanche midi La table de Royaumont, installée en galerie Nord, une des plus belles salles voûtées de l’abbaye, s’inscrit dans la tradition culinaire française, dans un esprit d’ouverture, de créativité et de saisonnalité. La cuisine s’inspire du Potager-Jardin de l’abbaye où elle puise une partie de sa matière, en complément des produits frais sélectionnés auprès de petits producteurs français, locaux de préférence. Ce souhait d’offrir une cuisine évoluant au fil des Un week-end à l’abbaye saisons a amené le Chef à concevoir une carte - vendredi et samedi soir, l’hôtellerie et la table proposant chaque week-end, en toute simplicité, Après une nuit paisible dans votre chambre un choix entre deux entrées, deux plats et deux avec vue sur le cloître, le jardin des 9 carrés desserts. ou le canal, découvrir au matin l’abbaye et son Toujours dans un esprit d’ouverture, vous pourrez environnement vous laissera un souvenir impé- observer la réalisation des plats imaginés et prépa- rissable, privilège jusqu’ici réservé aux artistes en rés par le Chef et sa brigade à travers les grandes résidence et aux entreprises en séminaire. Bienve- vitres de la toute nouvelle cuisine de l’abbaye. nue dans l’expérience Royaumont. · Dîner | vendredi soir & samedi soir - apéritif au bar | entrée, plat, dessert : 49 €* · L’expérience Royaumont - à deux : 289 € · Déjeuner | dimanche · L’expérience Royaumont - solo : 199 € - l’ardoise du dimanche | droit d’entrée offert Formules incluant : apéritif au bar | dîner | une nuit en chambre classique | petit déjeuner | accès au site et aux activités du week-end pour toute réservation : 34,50 €* *Tarifs par personne Réservations : royaumont.com/lexperience 01 30 35 59 59 Royaumont_2017_Fest_progdesalle_FIX_17_BAT.indd 6 18/08/2017 17:28
Visiter l’abbaye La restauration Visite de l’abbaye 365 jours par an, de 10h à 18h Partagez une pause gourmande avant ou après les (17h30 de novembre à février) spectacles Visite libre avec des panneaux explicatifs ; livrets · Le Bar-Salon de thé est installé dans une salle découverte de l’abbaye pour les enfants à partir gothique du XIIIe siècle avec terrasse au bord de de 4 ans. (interruption de la billetterie de 12h45 à l’eau. Il est ouvert aux visiteurs de l’abbaye tous 13h45 du lundi au vendredi) les week-ends à partir de 12h. Il propose une cuisine maison à base de produits frais. Visites guidées (sans supplément de prix) · Buffet les samedis soirs et les dimanches à 13h D’une durée de ¾ d’heure, ces visites offrent un Buffet d’entrées, un plat chaud, buffet de des- panorama complet de l’abbaye, tant du point de serts, eau et café (carte boisson en supplément) vue de son architecture et de son histoire à travers les siècles que de la vie des moines ou encore de Nouveauté 2017 ! Dîner prestige à 19h ses jardins. Les samedis 23, 30 septembre et 7 octobre, avant Samedis à 14h30, 15h30, 16h30 le spectacle de 20h45, savourez un dîner aux Dimanche à 12h, 14h30, 15h45 et 17h (de chandelles dans le magnifique réfectoire des novembre à février : 12h, 14h30, 15h30 et 16h30) convers : entrée, plat, dessert, vins (1/2 bout./ pers.), eau et café, service à table Visites à thème du dimanche / événements Chaque dimanche, profitez de visites à thème (visites contées, visites concert d’orgue), et d’évé- nements musique et danse, jardin ou patrimoine, Formule week-end accessibles dans le cadre du billet d’entrée au monument. musical Formule Immersion à Royaumont – les concerts et spectacles du samedi et du dimanche – le dîner buffet – la nuit à Royau- mont – le petit-déjeuner – le buffet de 13h – une visite guidée de l’abbaye à l’horaire de votre choix (9 et 10 septembre, 16 et 17 septembre) Formule Musique et Patrimoine – les concerts du samedi – le dîner buffet (le 2 septembre : dîner buffet africain) ou le dîner Pres- tige (les 23, 30 septembre et 7 octobre) – la nuit à l’hôtel Mont Griffon*** à Luzarches ou à l’Hôtel du Parc**** à Chantilly – le petit-déjeuner – le buffet de 13h – le premier concert du dimanche – une visite guidée de l’abbaye à l’horaire de votre choix – le service de navette pour le transfert entre Les navettes l’hôtel Mont Griffon et Royaumont Des navettes sont mises en place durant le Festival entre la gare de Viarmes (Paris Gare du Nord Ban- > tous les détails sur royaumont.com lieue, Ligne H direction Luzarches) et l’abbaye, avec retour sur Paris (Châtelet) le samedi soir. Les horaires ont été étudiés pour vous permettre de profiter de toutes les possibilités de l’abbaye. Les véhicules sont signalés Fondation Royaumont. Tarifs et horaires : voir brochure. Il est nécessaire de réserver les navettes sur royaumont.com Royaumont_2017_Fest_progdesalle_FIX_17_BAT.indd 12 18/08/2017 17:29
Les soutiens publics et privés de la Fondation royaumont au titre de l’année 2017 Partenaires publics Partenaire publics institutionnels Partenaire publics de projets - Asnier es-sur-Oise Aentre Nature et Histoire Mécènes Piliers Grands partenaires RÉFÉRENCES COULEUR Partenaires ENGIE ENGIE_logotype_CMYK 10/04/2015 24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCE Tél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87 Zone de protection 1 Web : www.carrenoir.com C100% Zone de protection 2 Zone de protection 3 Fondation Honegger Soutiens Associés Partenaires d’investissement Donateurs particuliers Cercle Saint Louis Médias Photo : Quentin Bertoux | � b run o bernard ty pographie * Comité Henry Goüin 3M France | Arcus Inox | ATOS Management France | Broquet Pumps | Cabinet Jacques | CIC Nord Ouest | CJM Ile-de-France | EIFFAGE Energie Ile-de-France | EJ | Etna Industrie | Euroland | Eurydice | Fruitel | Groupe BALAS | Groupe Lacroix | Groupe MONTI | Indivision Pommeret | Martel-Brisebarre et partenaires | Matignon Services de Sécurité | Meca-Inox | Mouvement des Entreprises du Val d’Oise | Nof Metal Coatings Europe | PARFLAM | SCAPNOR, Mouvement E. Leclerc | SDHE | Serdis, Centre E. Leclerc de la Chapelle-en-Serval | SITOUR | Société d’Exploitation des Eaux et Thermes d’Enghien-les-Bains | Société Générale | Sopra Steria | Tempere Entreprise | Transex royaumont.com À 30 km de Paris (Porte de la chapelle) Votre itinéraire train+navette et route sur royaumont.com/acces
9 Prima le parole, dopo la musica Samedi 23 septembre 15h | Bibliothèque Henry et Isabel Goüin Table ronde : évocations de Ruben Lifschitz de 15h à 20h | Salle des ateliers Sur Ruben Lifschitz 17h | Réfectoire des moines Baudelaire, Mörike, Apollinaire, de Vilmorin... 20h45 | Réfectoire des moines Vienne : vibrations mélancoliques et rythmes légers
10 Royaumont vous suggère... En lien avec les spectacles de ce jour, les références suivantes sont disponibles à la librairie-boutique, sur royaumont.com et en vente à proximité de la salle lors des entractes : Laurent Alvaro Doktor Faust, Ferrucio Busoni, Erato avec Félicity Lott La Belle Hélène, Offenbach, Virgin classics Stéphane Degout Accentus, Ein deutsches requiem, Brahms, Naive avec Hélène Lucas Mélodies, compilation, label Naive Karine Deshayes Boléro, Ravel, ZZT La bonne chanson, Fauré, ZZT L’Ormindo, Cavalli, Pan classics Les Forces Majeures, Rossini, Aparte, 2015 avec Sonya Yoncheva et l’ensemble Amarillis Stabat Mater, Giovanni Pergolesi, Sony Classical avec Sonya Yoncheva et l’Academia Montis Regalis Handel, Haendel, Sony Classical avec Les Nouveaux caractères Les surprises de l’amour, Rameau, Glossa avec Les Paladins Leçons des ténèbres et duetti, Porpora, Arion Karine Deshayes, Stéphane Degout, Hélène Lucas Le jardin clos, La chanson d’Eve, Fauré, ZZT Christian Immler Im schönen strome, Heine lieder, Schumann, Franz, Liszt, Bis records avec l’Ensemble Pygmalion Kothener trauermusik, Harmonia Mundi Doris Lamprecht avec Les Arts Florissants La flûte enchantée, Mozart, Erato Alphonse Cemin Mélodies de jeunesse, Debussy, Mahler, Aparte, Harmonia Mundi
Samedi 23 septembre 11 15h Table ronde Ruben Lifschitz Témoignages et souvenirs de ses proches et de ses disciples. Animation : Francis Maréchal directeur général de la Fondation Royaumont Ruben Lifschitz Ruben Lifschitz est né à Genève où il étudie parallèlement à l’Université et au Conservatoire. II obtint en 1957 un premier prix de virtuosité avec distinction et, la même année, le Premio di Positano, bourse d’étude pour l’interprétation de Beethoven auprès de Wilhelm Kempff. Il a travaillé plusieurs années avec Alfred Cortot dont une chaleureuse recommandation le lança dans un début de carrière dédiée aux œuvres de Robert Schumann. Il donna ainsi, en 1960, trois récitals Schumann au Festival d’Edimbourg et à travers l’Europe. Il joua également les œuvres pour piano et orchestre de Schumann avec l’Orchestre de la Suisse Romande, Philharmonie de Varsovie, la Philharmonie de Rotterdam et le Tonhalle Orchester de Zürich. À partir de 1975, Ruben Lifschitz s’est consacré à l’accompagnement et à l’enseignement du lied et de la mélodie française. Pendant de nombreuses années, il a été chargé de cours à l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Lyon, à l’École de l’Opéra National de Paris, au Conservatoire de Lausanne, aux CNSM de Lyon et de Paris. Ruben Lifschitz a enseigné le lied et la mélodie à Royaumont à partir de 1986. Il y a également donné des récitals avec plusieurs chanteurs qu’il avait préparés : Brigitte Fournier, Hans-Peter Graf, Natalie Dessay,… À toutes celles et ceux qu’il avait conseillés à Royaumont, il faisait partager sa vision sans concession de l’art du récital de chant : « Le récital c’est l’entrée dans les ordres ! Faire vœu de pauvreté ! Renoncer aux biens de ce monde… Adieu costumes, accessoires, maquillage, mimique, gestes, effets et lumières ! Seul avec son frère pianiste, le chanteur doit servir de truchement entre les compositeurs, les poètes et le public. L’interprète devient un pont suspendu qui relie le passé au présent, les morts aux vivants. L’auditeur se retrouve alors soudain en fort bonne compagnie : Fauré, Debussy, Verlaine et Baudelaire, Mallarmé, Ravel, Louise de Vilmorin et Poulenc, Goethe et Schubert, Wolf et Mörike, Heine et Schumann sont tous là ! Et l’interprète n’a donc plus aucune raison d’en rajouter dans l’émotion ni dans l’expression, il n’a rien à prouver, rien à montrer, il lui suffit d’être au service de ces messieurs (pardon Louise !). C’est ce qu’Alfred Cortot voulait faire comprendre à ses étudiants quand il nous disait « laissez la musique tranquille ! » (Nouvelles de Royaumont – 2008). Ruben Lifschitz nous a quittés le 15 mars 2016. KPMG accompagne la Fondation Royaumont depuis 10 ans et a permis la création de son Unité scénique, qui a accompagné de jeunes chanteurs dans leurs débuts professionnels. En 2017, KPMG poursuit son engagement en tant que Mécène pilier de la Fondation Royaumont et soutient l’ensemble de la saison artistique de Royaumont.
Samedi 23 septembre 12 17h Baudelaire, Mörike, Apollinaire, de Vilmorin… Chiara Skerath soprano Karine Deshayes, Doris Lamprecht mezzo-sopranos Guillaume Andrieux, Stéphane Degout Christian Immler barytons Alphonse Cemin, Simon Lepper, Hélène Lucas, Martin Surot, Karolos Zouganelis pianistes Hugo Wolf (1860-1903) Italienisches Liederbuch (poèmes de Paul Heyse) Auch kleine Dinge Chiara Skerath, Karolos Zouganelis Mir ward gesagt Chiara Skerath, Karolos Zouganelis Ihr seid die Allerschönste Christian Immler, Martin Surot Dass doch gemalt Christian Immler, Martin Surot Du denkst mit einem Fädchen Chiara Skerath, Karolos Zouganelis Sterb’ ich Christian Immler, Martin Surot Mein Liebster singt am Haus Chiara Skerath, Karolos Zouganelis Ein Ständchen euch zu bringen Christian Immler, Martin Surot Goethe Lieder Anakreons Grab Chiara Skerath, Karolos Zouganelis Sankt Nepomuk Vorabend Chiara Skerath, Karolos Zouganelis Mörike Lieder Auf einer Wanderung Doris Lamprecht, Hélène Lucas Verborgenheit Doris Lamprecht, Hélène Lucas Um Mitternacht Doris Lamprecht, Hélène Lucas Elfenlied Doris Lamprecht, Hélène Lucas Der Jäger Stéphane Degout, Simon Lepper Auf ein altes Bild Stéphane Degout, Simon Lepper Der Feuerreiter Stéphane Degout, Simon Lepper entracte
Samedi 23 septembre 13 Gabriel Fauré (1845-1924) Pleurs d’or Karine Deshayes, Guillaume Andrieux, (poème d’Albert Victor Samain) Karolos Zouganelis Chanson d’Eve Karine Deshayes, Hélène Lucas (extraits, poèmes de Charles van Lerberghe) L’aube blanche Eau vivante Veilles-tu, ma senteur de soleil Ô mort, poussière d’étoile Claude Debussy (1862-1918) Promenoir des deux amants Stéphane Degout, Hélène Lucas (poèmes de Tristan l’Hermite) Chansons de Bilitis Karine Deshayes, Martin Surot (poèmes de Pierre Louÿs) Francis Poulenc (1899-1963) Fiançailles pour rire Chiara Skerath, Alphonse Cemin (extraits, poèmes de Louise de Vilmorin) Il vole Violon Mon cadavre est doux Trois poèmes de Louise de Vilmorin Karine Deshayes, Hélène Lucas Banalités Guillaume Andrieux, Stéphane Degout, (extraits, poèmes de Guillaume Appolinaire) Alphonse Cemin Chanson d’Orkenise Hôtel Sanglots Ce concert est enregistré par France musique. Pour connaître la date de diffusion, inscrivez-vous à notre newsletter (sur royaumont.com) ou suivez-nous sur Facebook.
Samedi 23 septembre 14 I En dépit d’ambitions symphonistes, c’est à la composition de lieder qu’Hugo Wolf a consacré la quasi-totalité de son œuvre à partir de 1887, date de la publication de son premier recueil. Pris d’une fièvre créatrice, il livra entre 1888 et 1891, trois grands cycles sur des vers de Mörike, Eichendorff et Goethe puis 26 poèmes de Goethe, suivis des Spanische Liederbuch et du premier cahier des Italienische Liederbuch. Le plaisir du dépaysement l’avait poussé à s’intéresser aux traductions de poèmes toscans et vénitiens que Paul Heyse (1830-1914) avait réunis dans une anthologie parue en 1860. De cet ensemble de quelque 150 poèmes, le compositeur n’en retint d’abord que 34, tous unis par « un seul objet, à la fois duel et unique : les amants ». Dans ces miniatures, où quelques mesures suffisent pour tout dire, pas de « couleur locale », ni de décor, seule compte l’émotion aux nuances infinies : « des émotions jamais dites encore avec tant de légèreté et de transparence dans le monde du lied » (Stéphane Goldet). On précisera que l’ordre de l’édition n’étant pas une figure imposée, il revient aux interprètes de proposer leur propre parcours sur cette carte du Tendre. Voix d’homme et de femme ici à part égale viennent nous rappeler après Stendhal que « le charme de l’Italie est parent de celui d’aimer ». Wolf nourrit le projet fou de rendre compte dans un seul recueil de la totalité de l’univers poétique de Goethe, se confrontant, après d’autres à « une domination magistrale du verbe une science absolue de sa dureté comme de sa fluidité » (Marcel Beaufils). Les deux lieder entendus ici comptent parmi les poèmes les plus rarement mis en musique. Anakreons Grab, qui étonnamment avait échappé à Schubert, dépeint une scène de recueillement sur la tombe d’Anacréon transfigurée par la musique dans une merveilleuse perfection d’inspiration. Autre rareté dans le monde du lied, St. Nepomuks Vorabend, évoque la mort par noyade de saint Jean de Népomucène, dont le corps flottant sur les eaux de la Modlau aurait été accompagné par les étoiles descendues du ciel… Image que Wolf traduit musicalement par un piano quasi immobile, exploité dans son seul registre aigu sur lequel se pose, légère et droite, une voix lumineuse – on relèvera l’injonction à chanter « singe, o singe » soulignée par un saut de onzième pour atteindre le la bémol aigu pianissimo. C’est à l’âge de dix-huit ans que Wolf avait découvert les œuvres du poète souabe Edouard Mörike – cet autre admirateur de Goethe – auxquelles il attacha un tel prix qu’il confessait ne pas pouvoir s’en séparer fût-ce même une heure. Le monde mörikéen, qu’il met en musique, est tout à la fois clair et obscur, lumineux et opaque. Il convoque la part demeurée enfantine de son imagination pour mieux s’évader vers des contrées mystiques où « mots et images ne sont qu’à demi réels, qu’à demi expressifs. On a constamment la sensation qu’en eux, derrière eux, une indicible tension se dissimule » (Herbert Dieckmann). À travers les sept lieder retenus ici sur les cinquante-trois que compte le recueil, l’auditeur percevra combien Wolf porte une exigence absolue aux mots et accède, par la musique, à d’autres réalités sensibles. II C’est du poème Larmes, issu du recueil d’Albert Samain Au jardin de l’infante qu’en 1896, Fauré tira Pleurs d’or, sensuel duo pour mezzo-soprano et baryton. Les triolets fluides de cet Andante quasi allegretto instaurent un climat aquatique serein tandis que les noires placées sur les temps faibles de l’accompagnement sont distillées en gouttes de rosée. Les pleurs d’or sont transfigurés par le son d’une cloche ou d’une « flûte voilée ». Fauré fut d’emblée séduit par la poésie du belge Charles Van Lerberghe, qui lui inspira en 1904 son cycle le plus tardif : La Chanson d’Eve. On entendra ici quatre mélodies sur les dix qui
15 le composent. L’aube blanche marque par « mille nuances différentes » (Jankélévitch) non seulement l’éveil au monde, mais aussi de la conscience d’Eve à la chaleur et au soleil. Tandis que Eau vivante rappelle l’importance de l’eau dans l’univers fauréen -flots paisibles des rivières ou bercements des vagues de l’océan- qui toujours trouve son chemin des profondeurs souterraines aux larges étendues. Dans Veilles-tu ma senteur de soleil, c’est à la force primordiale de la nature que s’adresse Eve fébrilement, comme à un amant. Ici la lumière, tout comme l’eau, est impossible à contenir, et explore, envahit, le moindre recoin des possibilités harmoniques. Enfin, l’Eve de Fauré est un symbole du panthéisme et de la féminité. Sa mort, évoquée ici sans la moindre suggestion de salut, paraît aussi naturelle que celle des fleurs et des arbres. Le cycle s’achève sur une aspiration au silence à moins qu’il ne s’agisse de la musique des sphères… Les trois mélodies qui forment Le promenoir des deux amants rappellent combien Debussy fut imprégné par la poésie ancienne, celle de Tristan L’Hermite en l’occurrence, et depuis son séjour romain par la musique Victoria, Lassus et Palestrina. La Grotte (1904), la première mélodie du triptyque à avoir été composée, se présente comme un exercice de quiétude, qui place l’auditeur dans une attitude contemplative. À celle-ci, Debussy associa, en 1910, deux autres mélodies célébrant le thème de l’eau lié à l’amour. À la modalité qui convient à ce retour de Debussy au passé, se mêle une « tendresse présente » (Koechlin) : au dernier vers de Je tremble en voyant ton visage, la partie de piano est marquée « aussi doux que possible ». Le succès remporté dès leur parution en 1895 par Les Chansons de Bilitis, traduites du grec pour la première fois par P.L. se doubla d’un des meilleurs canulars qu’ait connu la littérature française puisqu’un critique alla jusqu’à contester l’exactitude de ces supposées traductions, en fait de la propre invention de Pierre Louÿs. Son ami Debussy fut certainement dans le coup de cette blague ; même si sa musique ne laisse transparaître aucune trace d’ironie, au profit d’une Grèce antique sublimée par la modalité. Délaissant les vers pour la prose, le compositeur donne une structure régulière au piano, sur laquelle flotte plus librement la voix. Il adopte en général une approche syllabique et suit au plus près les contours de la langue. Apogée du symbolisme, ces trois Chansons de Bilitis répondent à la sensibilité d’une époque en même temps qu’elles tournent une page dans la production debussyste. Le recueil de poésies mi-frivoles mi-nostalgiques des Fiançailles pour rire de Louise de Vilmorin trouva sa traduction musicale en 1939 sous la plume de Poulenc. Dans Il vole, poétesse et compositeur se délectent de l’ambiguïté sémantique du verbe voler et un chant à la fois lyrique et haletant cherche à trouver sa place sur un accompagnement de clavier virtuose, noté « dans le style d’une étude pour piano ». Tandis que Violon transpose sur les bords de Seine les rythmes languides des valses tziganes et met en scène une belle écouteuse troublée par les mélodies que tire de son instrument un musicien des rues, Mon cadavre est doux comme gant joue encore sur le double sens. Des lignes vocales tortueuses, une harmonie instable et chromatique traduisent la sensualité cachée de ces vers d’apparences morbides et glacés. Composés deux ans plus tôt, Les Trois Poèmes de Louise de Vilmorin traduisent sans fard l’impertinence cachée des vers de la poétesse sous lesquels perce un ton « mélodiquement irréel ». Des cinq pièces qui forment le recueil Banalités, on entendra ici Chanson d’Okenise qui prend des allures de chanson populaire et contraste avec le « très lent et paresseux » Hôtel. Enfin, dans Sanglots, la musique de Poulenc suit le dédale des vers d’Apollinaire tour à tour surréalistes et sentencieux. - Thomas Vernet – Bibliothèque musicale François-Lang, Fondation Royaumont
Samedi 23 septembre 16 Hugo Wolf Italienisches Liederbuch Auch kleine Dinge Même de petites choses Auch kleine Dinge können uns Même de petites choses peuvent nous ravir, entzücken, Même de petites choses peuvent être précieuses. Auch kleine Dinge können teuer sein. Pensez comme nous nous parons Bedenkt, wie gern wir uns mit Perlen joyeusement avec des perles ; schmücken; Elles valent cher et sont pourtant petites. Sie werden schwer bezahlt und sind nur Pensez comme le fruit de l’olivier est petit, klein. Et il est pourtant recherché pour son goût. Bedenkt, wie klein ist die Olivenfrucht, Pensez seulement à la rose, comme elle est Und wird um ihre Güte doch gesucht. petite, Denkt an die Rose nur, wie klein sie ist, Et pourtant elle sent si bon, comme vous le Und duftet doch so lieblich, wie ihr wißt. savez. Mir ward gesagt On m’a dit que tu voyageais au loin Mir ward gesagt, du reisest in die Ferne. On m’a dit que tu voyageais au loin, Ach, wohin gehst du, mein geliebtes Leben? Ah, où vas-tu, mon très cher amour ? Den Tag, an dem du scheidest, Le jour où tu partiras, wüßt’ ich gerne; je voudrais le connaître ; Mit Tränen will ich das Geleit dir geben. Avec des larmes, je t’escorterai. Mit Tränen will Avec des larmes, ich deinen Weg befeuchten - je mouillerai ton chemin : Gedenk an mich, und Hoffnung Pense à moi, et l’espoir wird mir leuchten! me donnera de la lumière ! Mit Tränen bin ich bei dir allerwärts - Avec des larmes je serai près de toi partout Gedenk an mich, vergiß es nicht, mein Herz! Pense à moi, ne m’oublie pas, mon cœur ! Ihr seid die Allerschönste Tu es la plus belle de toutes à la ronde Ihr seid die Allerschönste weit und breit, Tu es la plus belle de toutes à la ronde, Viel schöner als im Mai der Blumenflor. Beaucoup plus belle que les fleurs en mai. Orvietos Dom steigt so voll Herrlichkeit, La cathédrale d’Orvieto ne se dresse pas plus Viterbos größter Brunnen nicht empor. glorieusement, So hoher Reiz und Zauber ist dein eigen, Ni la grande fontaine de Viterbo. Der Dom von Siena muß sich vor dir Si élevées sont ta grâce et ta magie neigen. Que la cathédrale de Sienne doit s’incliner Ach, du bist so an Reiz devant toi. und Anmut reich, Ah, tu es si pourvue en grâce et en charme Der Dom von Siena selbst ist Que même la cathédrale de Sienne ne peut se dir nicht gleich. comparer à toi.
Samedi 23 septembre 17 Dass doch gemalt Si seulement tous tes charmes étaient peints Daß doch gemalt all deine Reize wären, Si seulement tous tes charmes étaient peints Und dann der Heidenfürst das Bildnis Et qu’alors un prince païen trouvait le fände. portrait. Er würde dir ein groß Geschenk verehren, Il t’honorerait d’un gros cadeau, Und legte seine Kron’ in deine Hände. Et voudrait poser sa couronne dans tes mains. Zum rechten Glauben müßt’ sich À la vraie foi devrait se convertir bekehren Tout son royaume jusqu’à ses frontières les Sein ganzes Reich, bis an sein fernstes Ende. plus éloignées. Im ganzen Lande würd’ es Dans tout le pays il serait annoncé ausgeschrieben, Que chacun devrait devenir chrétien et Christ soll ein jeder werden und dich t’aimer. lieben. D’un coup tous les païens se convertiraient Ein jeder Heide flugs bekehrte sich Et deviendraient de bons chrétiens et Und würd’ ein guter Christ und liebte dich. t’aimeraient. Du denkst mit einem Fädchen Tu penses qu’avec un bout de ficelle Du denkst mit einem Fädchen mich zu Tu penses qu’avec un bout de ficelle tu peux fangen, m’attraper Mit einem Blick schon mich verliebt zu Qu’avec un regard tu peux me faire éprendre machen? de toi ? Ich fing schon Andre, die sich höher J’en ai attrapés d’autres qui volaient plus schwangen; haut ; Du darfst mir ja nicht trau’n, siehst du Tu ne dois pas me croire quand tu me vois mich lachen. rire. Schon Andre fing ich, glaub’ es sicherlich. J’en ai attrapés d’autres déjà, crois-moi. Ich bin verliebt, doch eben nicht in dich. Je suis amoureuse, mais pas de toi. Sterb’ ich Si je mourrais Sterb’ ich, so hüllt in Blumen meine Si je mourrais, alors enveloppez mes Glieder; membres avec des fleurs ; Ich wünsche nicht, daß ihr ein Grab mir Je ne souhaite pas que vous creusiez une grabt. tombe pour moi. Genüber jenen Mauern legt mich nieder, Allongez-moi près de ces murs, Wo ihr so manchmal mich gesehen habt. Où si souvent vous m’avez vu. Dort legt mich hin, in Regen oder Wind; Là allongez-moi, dans la pluie ou le vent ; Gern sterb ich, ist’s um dich, geliebtes Heureux je mourrais si c’est pour toi, ma Kind. chère enfant. Dort legt mich hin in Sonnenschein und Là allongez-moi dans l’éclat du soleil ou la Regen; pluie ; Ich sterbe lieblich, sterb’ ich Doucement je mourrais, si c’est à cause de deinetwegen. toi. Mein Liebster singt am Haus Mon amoureux chante près de la maison Mein Liebster singt am Haus im Mon amoureux chante près de la maison au Mondenscheine, clair de lune, Und ich muß lauschend hier im Bette Et je dois être couchée dans mon lit, à liegen. l’écouter.
Samedi 23 septembre 18 Weg von der Mutter wend’ ich mich und Je me tourne loin de ma mère et je pleure, weine, Mes larmes sont de sang, et ne sèchent Blut sind die Tränen, die mir nicht jamais. versiegen. J’ai pleuré un grand ruisseau près du lit, Den breiten Strom am Bett hab ich À travers mes larmes je ne sais pas si le geweint, matin brille. Weiß nicht vor Tränen, ob der Morgen De désir j’ai pleuré un grand ruisseau près scheint. du lit ; Den breiten Strom am Bett weint’ ich vor Les larmes de sang m’ont rendue aveugle. Sehnen; Blind haben mich gemacht die blut’gen Tränen. Ein Ständchen euch zu bringen Je suis venu ici pour vous chanter une sérénade Ein Ständchen Euch zu bringen kam ich her, Wenn es dem Herrn vom Haus nicht Je suis venu ici pour vous chanter une ungelegen. sérénade, Ihr habt ein schönes Töchterlein. Es wär Si le maître de la maison n’y voit pas Wohl gut, sie nicht zu streng im Haus zu d’inconvénient. hegen. Vous avez une fille magnifique. Ce serait Und liegt sie schon im Bett, so bitt ich sehr, Bien de ne pas la garder dans la maison trop Tut es zu wissen ihr von meinetwegen, strictement. Daß ihr Getreuer hier vorbeigekommen, Et si elle est déjà au lit, je vous en prie, Der Tag und Nacht sie in den Sinn Faites qu’elle sache, pour moi, genommen, Que son fidèle amour est venu par ici, Und daß am Tag, der vierundzwanzig zählt, Que jour et nuit il la garde dans ses pensées, Sie fünfundzwanzig Stunden lang mir fehlt. Et qu’en un jour de vingt-quatre heures, Elle me manque pendant vingt-cinq. Goethe Lieder Anakreons Grab Le tombeau d’Anakreon Wo die Rose hier blüht, wo Reben um Ici où la rose fleurit, où des vignes Lorbeer sich schlingen, s’enroulent autour du laurier, Wo das Turtelchen lockt, wo sich das où le tourtereau roucoule, Grillchen ergötzt, où le petit grillon se plaît, Welch ein Grab ist hier, das alle Götter Quelle est cette tombe, mit Leben que tous les dieux ont de vie Schön bepflanzt und geziert? Es ist bellement plantée et fleurie ? Anakreons Ruh. C’est le repos d’Anakreon. Frühling, Sommer, und Herbst genoß der Du Printemps, de l’été, glückliche Dichter, et de l’automne a joui l’heureux poète ; Vor dem Winter hat ihn endlich der Hügel de l’hiver, enfin, la colline l’a protégé. geschützt.
Samedi 23 septembre 19 Sankt Nepomuk Vorabend Veille de la Saint Nepomuk Lichtlein schwimmen auf dem Strome, Des petites lumières flottent sur le fleuve, Kinder singen auf der Brücken, Des enfants chantent sur les ponts, Glocke, Glöckchen fügt vom Dome Cloche et clochettes de la cathédrale Sich der Andacht, dem Entzücken. Se joignent à la prière, au ravissement. Lichtlein schwinden, Sterne schwinden; Les petites lumières, les étoiles disparaissent ; Also lös’te sich die Seele Comme s’était dissoute l’âme Unsres Heil’gen, nicht verkünden De notre saint ; il ne pouvait divulguer Durft’ er anvertraute Fehle. Les fautes qui lui avaient été confiées. Lichtlein, schwimmet! Spielt ihr Kinder! Flottez petites lumières ! Jouez enfants ! Kinderchor, o! Singe, singe! Ô chante, chante, chœur des enfants ! Und verkündiget nicht minder Et n’en faites pas moins savoir Was den Stern zu Sternen bringe! Ce qui amène l’étoile aux étoiles ! Mörike Lieder Auf einer Wanderung Sur une promenade In ein freundliches Städtchen tret’ ich ein, Dans une petite ville aimable je pose le pied, In den Straßen liegt roter Abendschein. Dans les rues, le crépuscule rouge s’est posé. Aus einem offnen Fenster eben, D’une fenêtre ouverte à l’instant, Über den reichsten Blumenflor Sous les fleurs magnifiques, Hinweg, hört man Goldglockentöne Au loin, on entend flotter le tintement d’une schweben, cloche dorée, Und eine Stimme scheint ein Et une voix résonne comme un chœur de Nachtigallenchor, rossignols, Daß die Blüten beben, Ce qui fait trembler les fleurs, Daß die Lüfte leben, Ce qui fait vivre l’air, Daß in höherem Rot die Rosen leuchten Ce qui fait briller les roses encore plus rouge. vor. Longtemps je m’arrête étonné et étreint par Lang’ hielt ich staunend, lustbeklommen. la joie, Wie ich hinaus vor’s Tor gekommen, Comment j’ai passé les portes vers l’extérieur, Ich weiß es wahrlich selber nicht. Je ne sais vraiment pas moi-même. Ach hier, wie liegt die Welt so licht! Ah, comme le monde est lumineux ! Der Himmel wogt in purpurnem Le ciel ondule en une masse pourpre, Gewühle, À l’arrière, la ville se tient dans une vapeur Rückwärts die Stadt in goldnem Rauch; dorée : Wie rauscht der Erlenbach, wie rauscht Comme le ruisseau des aulnes murmure, im Grund die Mühle, comme le moulin murmure au fond, Ich bin wie trunken, irrgeführt -- Je suis comme ivre, égaré, O Muse, du hast mein Herz berührt Ô muse, tu as touché mon cœur Mit einem Liebeshauch! Avec un souffle d’amour ! Verborgenheit Claustration Laß, o Welt, o laß mich sein! Laisse, ô monde, laisse-moi être ! Locket nicht mit Liebesgaben, Ne me séduis pas avec des dons d’amour, Laßt dies Herz alleine haben Laisse ce cœur seul avoir Seine Wonne, seine Pein! Ses délices, ses peines !
Samedi 23 septembre 20 Was ich traure, weiß ich nicht, Je ne sais ce que je pleure, Es ist unbekanntes Wehe; C’est un mal inconnu ; Immerdar durch Tränen sehe C’est à travers des larmes qu’à jamais Ich der Sonne liebes Licht. Je verrai la chère lumière du soleil. Oft bin ich mir kaum bewußt, Je suis souvent à peine conscient Und die helle Freude zücket Et une vive joie palpite Durch die Schwere, die mich drücket, Au sein du poids qui oppresse Wonniglich in meiner Brust. Délicieusement ma poitrine. Laß, o Welt, o laß mich sein! Laisse, ô monde, laisse-moi être ! Locket nicht mit Liebesgaben, Ne me séduis pas avec des dons d’amour, Laßt dies Herz alleine haben Laisse ce cœur seul avoir Seine Wonne, seine Pein! Ses délices, ses peines ! Um Mitternacht À minuit Gelassen stieg die Nacht an’s Land, Sereine, la nuit monte sur le pays, Lehnt träumend an der Berge Wand, S’appuie rêveuse à la paroi de la montagne, Ihr Auge sieht die goldne Wage nun Maintenant ses yeux regardent la balance d’or Der Zeit in gleichen Schalen stille ruhn; Du temps aux plateaux arrêtés en équilibre ; Und kecker rauschen die Quellen hervor, Désinvoltes les sources bruissent, Sie singen der Mutter, der Nacht, in’s Ohr Elles chantent à l’oreille de la mère, de la nuit Vom Tage, Le jour, Vom heute gewesenen Tage. Le jour qui fut aujourd’hui. Das uralt alte Schlummerlied, L’immémoriale et vieille berceuse, Sie achtet’s nicht, sie ist es müd’; Elle n’y prête pas attention, elle en est lasse ; Ihr klingt des Himmels Bläue süßer noch, Pour elle chante encore plus doucement le Der flücht’gen Stunden bleu du ciel, gleichgeschwung’nes Joch. Le joug équilibré des heures fugitives. Doch immer behalten die Quellen das Pourtant les sources poursuivent toujours Wort, leur babil, Es singen die Wasser im Schlafe noch fort Les eaux ensommeillées continuent de chanter Vom Tage, Le jour, Vom heute gewesenen Tage. Le jour qui fut aujourd’hui. Elfenlied Chant de l’elfe Bei Nacht im Dorf der Wächter rief: La nuit, dans le village, le veilleur cria : Elfe! « Elfe ! » Ein ganz kleines Elfchen im Walde schlief Un tout petit elfe dormait dans la forêt, Wohl um die Elfe! -- C’était juste onze heures ! Und meint, es rief ihm aus dem Tal Et il pense que de la vallée il est appelé Bei seinem Namen die Nachtigall, Par son nom par le rossignol, Oder Silpelit hätt’ ihm gerufen. Ou que Silpelit l’a appelé. Reibt sich der Elf’ die Augen aus, L’elfe se frotte les yeux, Begibt sich vor sein Schneckenhaus Sort de sa maison en coquille d’escargot, Und ist als wie ein trunken Mann, Et se tient comme un homme ivre, Sein Schläflein war nicht voll getan, Car son sommeil n’était pas fini, Und humpelt also tippe tapp Et se mit à clopiner, tip, tap Durch’s Haselholz in’s Tal hinab, À travers le bois de noisetiers dans la vallée, Schlupft an der Mauer hin so dicht, Se glisse au-dessus du mur,
Samedi 23 septembre 21 Da sitzt der Glühwurm Licht an Licht. Là est assis le ver luisant, couvert de lumière. Was sind das helle Fensterlein? « Qu’est-ce que ces fenêtres allumées ? Da drin wird eine Hochzeit sein: Il doit y avoir un mariage dedans : Die Kleinen sitzen bei’m Mahle, Le petit peuple est assis à table, Und treiben’s in dem Saale. Et s’agite dans la salle. Da guck’ ich wohl ein wenig ‘nein! Je vais juste y jeter un coup d’œil ! » Pfui, stößt den Kopf an harten Stein! Zut ! Il se cogne la tête sur la pierre dure ! Elfe, gelt, du hast genug? Elfe, tu en as assez, n’est-ce pas ? Gukuk! Gukuk! Coucou ! Coucou ! Der Jäger Le chasseur Drei Tage Regen fort und fort, Trois jours de pluie continuelle, Kein Sonnenschein zur Stunde; trois jours sans un rayon de soleil ; Drei Tage lang kein gutes Wort trois jours sans un mot doux Aus meiner Liebsten Munde! de la bouche de mon aimée ! Sie trutzt mit mir und ich mit ihr, Elle s’est fâchée avec moi et moi avec elle, So hat sie’s haben wollen; c’est elle qui l’a voulu ; Mir aber nagt’s am Herzen hier, mais ces bouderies et ces fâcheries Das Schmollen und das Grollen. me vrillent le cœur. Willkommen denn, des Jägers Lust, Bienvenue donc au plaisir de la chasse, Gewittersturm und Regen! au mauvais temps et à la pluie ! Fest zugeknöpft die heiße Brust, Je vous affronte allègrement, Und jauchzend euch entgegen! le cœur chaudement emmitouflé ! Nun sitzt sie wohl daheim und lacht Pendant ce temps-là elle est tranquille à Und scherzt mit den Geschwistern; la maison ; elle s’amuse et badine avec Ich höre in des Waldes Nacht ses sœurs ; et moi je n’entends que le Die alten Blätter flüstern. bruissement des feuilles dans la forêt la nuit. Nun sitzt sie wohl und weinet laut Mais la voilà qui pleure à chaudes larmes Im Kämmerlein, in Sorgen; toute tristounette dans sa chambrette ; Mir ist es wie dem Wilde traut, moi je préfère rester, comme le gibier In Finsterniß geborgen. tapi dans l’ombre. Kein Hirsch und Rehlein überall! Ni cerf, ni faon nulle part ! Ein Schuß zum Zeit vertreibe! Un coup de fusil pour passer le temps ! Gesunder Knall und Wiederhall Une belle détonation et son écho, Erfrischt das Mark im Leibe. ça rafraîchit jusqu’au fond des os. Doch wie der Donner nun verhallt Mais tandis que le tonnerre roule In Tälern, durch die Runde, alentour dans les vallées, Ein plötzlich Weh mich überwallt, une douleur me saisit soudain, Mir sinkt das Herz zu Grunde. et le cœur me manque. Sie trutzt mit mir und ich mit ihr, Elle s’est fâchée avec moi et moi avec elle, So hat sie’s haben wollen, c’est elle qui l’a voulu ; Mir aber frißt’s am Herzen hier, mais ces bouderies et ces fâcheries Das Schmollen und das Grollen. me vrillent le cœur. Und auf! Und nach der Liebsten Haus! Allons ! A la maison de la bien-aimée ! Und sie gefaßt um’s Mieder! et qu’elle me prenne sur son giron «Drück’ mir die naßen Locken aus, « Sèche mes cheveux trempés, und küß’ und hab’ mich wieder!» embrasse-moi, et prends-moi de nouveau ! »
Samedi 23 septembre 22 Auf ein altes Bild Sur un vieux tableau In grüner Landschaft Sommerflor, Dans un vert paysage aux fleurs d’été, Bei kühlem Wasser, Schilf, und Rohr, à côté d’une eau fraîche, de roseaux, de joncs, Schau, wie das Knäblein Sündelos vois comme l’enfant sans péché Frei spielet auf der Jungfrau Schoß! joue librement sur les genoux de la Vierge ! Und dort im Walde wonnesam, Et là dans une merveilleuse forêt, Ach, grünet schon des Kreuzes Stamm! ah, déjà pousse le bois de la croix ! Der Feuerreiter Le cavalier de feu Sehet ihr am Fensterlein Voyez-vous à la fenêtre, Dort die rote Mütze wieder? Là-bas, le bonnet rouge ? Nicht geheuer muß es sein, Il dit y avoir un problème, Denn er geht schon auf und nieder. Car il monte et descend déjà. Und auf einmal welch Gewühle Et tout à coup quel tumulte Bei der Brücke nach dem Feld! Près du pont, vers le champ ! Horch! das Feuerglöcklein gellt: Écoute ! Le tocsin retentit : Hinterm Berg, Derrière la colline, Hinterm Berg Derrière la colline Brennt es in der Mühle! Le moulin est en feu ! Schaut, da sprengt er wütend schier Regarde, il bondit là furieusement Durch das Tor, der Feuerreiter, À travers la porte, le cavalier de feu, Auf dem rippendürren Tier, Sur sa monture squelettique, Als auf einer Feuerleiter! Comme sur une échelle de feu ! Querfeldein, À travers champs, à travers la fumée et durch Qualm und Schwüle, l’atmosphère étouffante, Rennt er schon und ist am Ort! Il court à toute vitesse et il est déjà sur place ! Drüben schallt es fort und fort: De l’autre côté il y a sans cesse du bruit : Hinterm Berg, Derrière la colline, Hinterm Berg, Derrière la colline Brennt es in der Mühle! Le moulin est en feu ! Der so oft den roten Hahn Toi qui si souvent le feu, Meilenweit von fern gerochen, des milles de distance, tu l’as senti, Mit des heil’gen Kreuzes Span Avec un morceau de la sainte croix Freventlich die Glut besprochen - Tu as, sacrilège, conjuré le feu- Weh! dir grinst vom Dachgestühle Malheur ! il ricane sur les poutres, Dort der Feind im Höllenschein. Là-bas l’ennemi dans l’éclat de l’enfer. Gnade Gott der Seele dein! Que Dieu ait pitié de ton âme ! Hinterm Berg, Derrière la colline, Hinterm Berg, Derrière la colline Rast er in der Mühle! Le moulin fait rage ! Keine Stunde hielt es an, Une heure n’est pas passée Bis die Mühle borst in Trümmer; Que le moulin n’éclate en ruines ; Doch den kecken Reitersmann Mais le cavalier audacieux Sah man von der Stunde nimmer. On ne l’a plus jamais revu depuis. Volk und Wagen im Gewühle Les gens et les voitures dans les champs Kehren heim von all dem Graus; Retournent à la maison remplis d’horreur ; Auch das Glöcklein klinget aus: Également la cloche cesse de sonner : Hinterm Berg, Derrière la colline,
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