FLASH MARCHÉS : INCERTITUDES SUR LES PERSPECTIVES DES MARCHÉS - Edmond de Rothschild
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FLASH MARCHÉS : INCERTITUDES SUR LES PERSPECTIVES DES MARCHÉS Le calme tarde à revenir sur les marchés en dépit du fait que le risque de manipulation de sa monnaie par la Chine soit atténué. La question fondamentale de la crainte du ralentissement économique avec son cortège de taux négatifs et d’inversion de la courbe est revenue hanter les esprits. Les résultats du 2nd trimestre ont été relativement rassurants mais les perspectives de marché restent incertaines. Le doute s’étend aux matières premières et en premier lieu au pétrole. Les valeurs refuges traditionnelles sont à nouveau recherchées : emprunts d’État, Or, Yen, Franc Suisse. Les effets de mesures de relance chinoises, du soutien de la consommation par les gains de pouvoir d’achat, d’incitation à l’investissement par des taux d’intérêt au plus bas historique sont pourtant en place et devraient éviter un ralentissement très brutal. Mais les incertitudes des politiques dominent les esprits et la fin probable de l’actuelle majorité parlementaire en Italie ne fera rien pour apaiser les choses même si cela était attendue. Dans ce contexte, nous avions allégé nos positions en actions européennes en début de mois et conservons pour le moment notre attitude tactiquement prudente. ACTIONS EUROPÉENNES Après un épisode de stress, suite aux inquiétudes relatives à la guerre commerciale, et son corollaire, la guerre des changes, les marchés actions européens se sont redressés en fin de semaine. Néanmoins, certains indicateurs macroéconomiques (production industrielle allemande en juin, à -5,2%), et la situation politique en Italie (dissensions au sein de la coalition, pouvant déboucher sur de nouvelles élections) et au Royaume-Uni (déclarations du Premier Ministre laissant présager d’un « no deal »), incitent à la prudence. Cette première semaine d’août a vu le rythme des publications du 2nd trimestre se ralentir. En contrepied des inquiétudes géopolitiques et macroéconomiques, les résultats publiés sont généralement de bonne facture, et intègrent parfois des relèvements d’estimations pour l’année fiscale 2019. Ainsi, au sein des banques, Crédit Agricole a dévoilé un bon 2nd trimestre, notamment dans la banque de détail, et affiche une confiance sur son capital qui lui permet d’envisager un débouclement des accords SWITCH pour 2020. Natixis a également publié un ratio de capital supérieur aux attentes, et dans l’assurance, Munic Re et Allianz ont annoncé des résultats en ligne. Dans le secteur pharma, on notera le relèvement d’estimations de revenus et de résultat opérationnel de Novo Nordisk, et l’accusation de Novartis par la « Food and Drug Administration », sur des manipulations de données d’un de leurs traitements. EDMOND DE ROTHSCHILD 1/6
Les déceptions ont concerné Pirelli et Thyssenkrupp, qui ont averti sur leurs profits de l’année, ABN Amro qui pointe l’impact délétère des taux d’intérêts bas sur leurs revenus futurs, et UniCredit qui déçoit sur le coût du risque. Du côté des nouvelles « corporate », les CEO de Telia et HSBC ont démissionné cette semaine, Renault serait prêt à revoir ses liens avec Nissan pour faciliter un rapprochement avec Fiat, et Vivendi annonce céder 10% de UMG à Tencent, tout en cherchant d’autres partenaires. Enfin, deux opérations financières en cours risquent de ne pas déboucher : Metro, en raison du faible taux de réponse à l’OPA, et Osram, contestée par certains actionnaires. ACTIONS AMÉRICAINES Après avoir lourdement chuté lundi, avec les pertes les plus importantes essuyées en une seule séance cette année, les places boursières américaines ont légèrement progressé sur la semaine par rapport à leurs niveaux de clôture vendredi dernier : le S&P 500 et le Nasdaq s’inscrivaient en hausse de 0,2% et 0,4% respectivement à la clôture le 8 août. L’aversion au risque l’a emporté cette semaine face à la nette escalade de la guerre commerciale sino- américaine, le yuan passant sous la barre symbolique de 7 yuans pour 1 dollar américain et plongeant à son niveau le plus bas depuis 2008. Les craintes de voir la guerre commerciale se transformer en une guerre des monnaies ont clairement pesé sur la tendance. Par ailleurs, la Chine a indiqué que ses entreprises ont cessé d’acheter des produits agricoles américains, et n’exclut pas d’imposer des droits de douane sur les denrées agricoles en provenance des États-Unis en réaction à l’annonce de nouvelles taxes par Donald Trump la semaine dernière. Au niveau sectoriel, les valeurs défensives et les producteurs d’or l’ont emporté, le sous- segment aurifère de l’indice S&P 500 enregistrant un gain de 6,44% cette semaine (cours de jeudi à la clôture). Les services aux collectivités et l’immobilier coté ont tiré parti de leur profil défensif et ont progressé de 1% et 1,7% respectivement sur la semaine dans un contexte de net repli du rendement des bons du Trésor américain à 10 ans, qui ont clôturé à 1,7% jeudi, l’un de leurs niveaux les plus bas depuis 2016. La grande majorité des secteurs est en baisse depuis le début du mois, les valeurs cycliques (énergie, financières, valeurs industrielles) étant particulièrement touchées par les craintes de ralentissement de l’économie mondiale et d’une possible récession aux États-Unis. Les cours du pétrole ont eux aussi fortement baissé, le WTI accusant un repli de 5,6% cette semaine et de 8,7% sur le mois à 52,6 dollars le baril. Les cours de l’or noir ont rebondi hier à la suite d’informations selon lesquelles l’Arabie saoudite serait prête à n’exclure aucune option pour enrayer la baisse des cours du pétrole. Du côté des entreprises, la majorité des sociétés américaines ont désormais publié leurs résultats. Les bénéfices du 2nd trimestre se sont montrés meilleurs qu’attendu, avec une progression de 4% au total, soit 6% de mieux qu’escompté par les analystes (qui anticipaient une contraction de 2%). La croissance des chiffres d’affaires est restée étonnamment solide, avec une hausse de 4% sur un an, dénotant une solide croissance organique. Dans le secteur de la santé, CVS a rendu compte de résultats supérieurs aux attentes à tous égards, qu’il s’agisse des bénéfices, du cash-flow ou de la réduction de sa dette, et a rehaussé ses prévisions pour le reste de 2019. Par ailleurs, dans le secteur de l’assurance, AIG a également fait part de résultats positifs à la faveur de l’augmentation des revenus issus de ses placements. EDMOND DE ROTHSCHILD 2/6
ACTIONS JAPONAISES Les remous sur les marchés mondiaux ont également plombé les actions japonaises sur fond de regain d’inquiétude lié à la décision de Washington d’imposer une quatrième série de droits de douane sur les importations chinoises. L’aversion au risque a induit une appréciation du yen à 105 JPY pour 1 dollar américain et une baisse du rendement des emprunts d’État japonais à 10 ans à -0,20%. Le TOPIX a cédé 2,27% au cours d’une semaine volatile. Les secteurs sensibles à l’économie, tels que les produits dérivés du pétrole et du charbon, les produits métalliques et le transport maritime, ont été les plus durement touchés. Le raffineur pétrolier JXTG Holdings a plongé de 9,6%. Softbank Group et les compagnies d’assurance vie ont également fléchi. En revanche, les sociétés dont les résultats ont dépassé les attentes ont grimpé. Subaru a bondi de 11,8% grâce à la tendance favorable des ventes aux États-Unis, et des sociétés pharmaceutiques comme Otsuka Holdings et Daiichi Sankyo ont enregistré des performances positives. Cependant, la majorité des entreprises ont rendu compte d’une baisse de leurs profits au 2nd trimestre, notamment dans les secteurs manufacturiers comme l’automobile et les machines- outils. La bonne nouvelle a été le rebond du marché des mémoires électroniques. Les investissements dans les équipements destinés à la production de semi-conducteurs se redressent plus rapidement qu’escompté, notamment dans les fonderies de circuits intégrés logiques. MARCHÉS ÉMERGENTS Les marchés émergents ont chuté cette semaine, alors que l’actualité négative sur la guerre commerciale sino-américaine continuait de peser sur les perspectives de croissance de l’économie mondiale. En Chine, le yuan est passé sous la barre symbolique des 7 yuans pour 1 dollar américain pour la première fois depuis 2008 en réaction aux menaces de droits de douane proférées par le président Donald Trump. La Chine a également demandé aux entreprises publiques de suspendre leurs importations de produits agricoles américains. Sur le front économique, les données de juillet sur les exportations ont dépassé les attentes grâce à la réorientation des échanges vers des pays autres que les États-Unis (UE +6,5%; US - 6,5%), bien que les perspectives risquent de rester moroses suite à la nouvelle escalade dans la guerre commerciale. Du côté des entreprises, Wuxi Biologics a fait part de résultats préliminaires positifs, la société tablant sur une hausse de 78% de son bénéfice au premier semestre 2019. Vivdendi a annoncé mener des discussions portant sur la vente de 10% d’Universal Music à Tencent. NetEase a rendu compte de résultats du 2nd trimestre 2019 supérieurs aux attentes grâce à une meilleure maîtrise des coûts et aux bonnes performances de ses activités dans les jeux vidéo et de ses métiers innovants. Sur le plan du marché, le gestionnaire d’indices MSCI a décidé d’accroître à nouveau le ratio d’inclusion des actions A chinoises de 10% à 15%, ce qui leur confère une pondération de 7,8% dans l’indice MSCI China et de 2,5% dans l’indice MSCI EM. En Corée du Sud on observe un développement positif dans le différend avec le Japon. Ce dernier a octroyé la première licence d’exportation vers la Corée du Sud dans le cadre d’un système de surveillance rigoureux mis en place le mois dernier, réduisant les craintes que les restrictions imposées ne stoppent la fourniture de matériaux essentiels aux grandes entreprises technologiques mondiales. EDMOND DE ROTHSCHILD 3/6
En Inde, le gouvernement a révoqué le statut d’autonomie du Cachemire et envoyés de nouvelles troupes dans la région, marquant une nouvelle flambée de tensions dans ses relations avec le Pakistan voisin. La banque centrale indienne a abaissé son taux directeur d’un niveau inhabituel de 35 points de base (le consensus anticipait une baisse de 25 points de base) à 5,4% et communiqué des perspectives baissières. Cet abaissement marque la quatrième réduction des taux cette année dans le but de contrer le ralentissement de l’économie. La banque a également revu en baisse ses prévisions de croissance pour 2020 à 6,9%. Au Brésil a banque centrale a publié le compte rendu de sa toute dernière baisse de taux (- 50 points de base à 6%), laissant entrevoir de nouvelles réductions à l’avenir face aux perspectives difficiles (une nouvelle baisse de 50 points de base à 5,5% pourrait intervenir le 18 septembre). Le comité de politique monétaire a noté une possible reprise de la croissance économique après un premier semestre morose, à la faveur des avancées réalisées dans les réformes macro- et micro-économiques, avec une diminution potentielle du taux structurel à un horizon de moyen à long terme. La croissance à court terme pourrait tirer parti de mesures opportunes telles que le déblocage des sommes conservées sur les comptes FGTS (système de protection sociale). Ceci pourrait également doper la consommation. MercadoLibre a publié d’excellents résultats avec une hausse plus forte que prévu de 62% de son résultat net. Les paiements hors ligne ont augmenté de plus de 120%. La marge brute a gonflé à la faveur de la diminution des subventions. En revanche, les résultats de Banco do Brasil ont déçu en raison du ralentissement de la croissance des prêts et de l’augmentation des défauts de paiement. Au Pérou, Credicorp a également rendu compte de résultats décevants, plombés par la hausse des provisions. En Argentine, l’attention des investisseurs est restée focalisée sur le résultat des élections primaires qui se dérouleront ce dimanche 11 août 2019. DETTES D’ENTREPRISES CRÉDIT Le marché a été en baisse cette semaine face au regain des tensions commerciales sino- américaines, l’indice Xover s’est ainsi écarté de 6 points de base entre lundi et jeudi et le Main de 1 point de base. Vendredi, les actifs italiens ont été sous pression après les déclarations de Matteo Salvini qui a indiqué que des élections législatives anticipées étaient nécessaires. Les papiers Lecta ont souffert; selon la presse la direction générale de la concurrence à Bruxelles aurait émis un avis défavorable sur l’aide promise par le gouvernement français au groupe afin d’éviter la fermeture de l’usine de Condat. Au niveau des résultats, les situations financières de Teva et Tereos continuent de se dégrader, les deux groupes affichent des niveaux de levier en forte hausse. Si Teva montre quelques signes d’amélioration au niveau de ses revenus, Tereos déçoit cependant avec une baisse de l’EBITDA de l’ensemble des divisions. Les instruments de ces deux émetteurs ont souffert suite aux publications. Plus positif, les résultats de Softbank Grooup sont au-dessus des attentes avec un résultat net trimestriel qui a plus que triplé sur un an grâce, en grande partie, au produit de la cession d’une partie de ses parts dans Alibaba. Hapag-Lloyd a aussi dévoilé des résultats solides, les volumes et les taux de fret se stabilisent et le groupe réalise EDMOND DE ROTHSCHILD 4/6
de gains significatifs de productivité (l’EBITDA a plus que doublé sur 1 an). Enfin, dans le secteur des équipementiers automobiles, Schaeffler affiche des résultats décevants (chute de l’EBITDA de 29,7%) et une révision à la baisse de ses anticipations pour l’année 2019, tandis que Adient et Tenneco ont publié des chiffres plus satisfaisants avec des prédictions de revenus 2019 inchangées ou très faiblement revues à la baisse. HSBC a publié un résultat net au 1er semestre en hausse de 15,8% porté par des revenus en hausse et par les gains positifs de la fusion de Saudi British Bank avec Alawwal Bank. Par ailleurs, la banque a indiqué que certaines obligations dont les instruments Disco (obligations perpétuelles à coupon variable) et ne seraient plus éligibles en tant que capital Tier 2 sous le nouveau régime règlementaire CRR2. Elles bénéficieront cependant d’une période de transition jusqu’à janvier 2025. Les Disco ont rallié suite à la nouvelle (+6 points de base). On note les résultats décevants d’UniCredit qui affichent des revenus en déclin sur la plupart des segments, la banque a ainsi abaissé à nouveau son objectif de revenus pour cette année 2019 de 19 milliards d'euros à 18,7 milliards d'euros. Du côté des fusions et acquisitions, Europcar Mobility Group va racheter Fox Rent-a-Car aux Etats-Unis, l’impact sur le levier devrait être inférieur à 0.3x en fin d’année 2019. CONVERTIBLES De nombreuses émissions au cours de la semaine en provenance des Etats-Unis, dont un Jumbo deal. Snap Inc. (services de technologie et de médias sociaux, tel que Snapchat) a émis 1,1 milliard de dollars américains d’obligations convertibles à 7 ans, 0,75% de coupon et 40% de prime, afin de poursuivre sa stratégie d'acquisition et pour les besoins généraux de l'entreprise. Alteryx Inc. (la société fournit des solutions de stockage, de récupération, de gestion, de reporting et d'analyse des données.) a émis deux obligations convertibles de 350 millions de dollars américains. La première à 5 ans avec 0,5% de coupon et 50% de prime de conversion, la seconde à 7 ans avec 1% de coupon et 50% de prime. Ces émissions serviront en partie au rachat de leur précédente émission d’obligations convertibles d’échéance 2023. Mesa Laboratories Inc. (société qui développe, fabrique et commercialise des instruments de mesure électroniques utilisés par des clients industriels et d'hémodialyse) a émis 150 millions de dollars américains d’obligations convertibles à 6 ans avec un coupon de 1,375% et une prime de 35%, afin de poursuivre sa stratégie d'acquisition et pour les besoins généraux de l'entreprise. IronWood Pharmaceuticals Inc. (société pharmaceutique dans le traitement du cholestérol, des maladies gastro-intestinales et cardiovasculaires) a émis 335 millions de dollars américains d’obligations convertibles à 3 ans avec 2,25% de coupon et une prime de 35%. Enfin, le 8 août, Clovis Oncology Inc. (une société biopharmaceutique qui se concentre sur l'acquisition, le développement et la commercialisation d'agents anticancéreux) a lancé une émission de 225 millions dollars américains à échéance 5 ans, la prime proposée se situe entre 25% et 30% et le coupon entre 4% et 4,5%. EDMOND DE ROTHSCHILD 5/6
Achevé de rédiger le 09/08/2019 AVERTISSEMENT Document non contractuel. Ce document est exclusivement conçu à des fins d’information. Les données chiffrées, commentaires et analyses figurant dans cette présentation reflètent le sentiment d’Edmond de Rothschild Asset Management et de ses filiales sur les marchés, leur évolution, leur réglementation et leur fiscalité, compte tenu de son expertise, des analyses économiques et des informations possédées à ce jour. Ils ne sauraient toutefois constituer un quelconque engagement ou garantie de Edmond de Rothschild Asset Management. Tout investissement comporte des risques spécifiques. Tout investisseur potentiel doit se rapprocher de son prestataire ou conseiller, afin de se forger sa propre opinion sur les risques inhérents à chaque investissement indépendamment d’Edmond de Rothschild Asset Management et sur leur adéquation avec sa situation patrimoniale et personnelle. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. Principaux risques d’investissement : risque lié à l’investissement dans les pays émergents, risque de perte en capital, risque lié à la détention d’obligations convertibles, risque actions, risque de taux, risque de crédit, risque sectoriel. EDMOND DE ROTHSCHILD ASSET MANAGEMENT (SUISSE) S.A. 8 rue de l’Arquebuse – Case postale 5441 – 1211 Genève 11 T +41 58 201 75 40 – contact-am-ch@edr.com ch.edram.com EDMOND DE ROTHSCHILD 6/6
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