Hag Ilanot Sameah' - AGRITECH : LES NOUVELLES TECHNOLOGIES ISRAÉLIENNES À DÉCOUVRIR
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Hag Ilanot Sameah ’ Tou Bichvat 5781 - N°103 KKL, 120 ans Janvier - Février - Mars 2021 - N° 103 - 5€ d’Histoire 1961-1990 [ 3ème Partie ] AGRITECH : LES NOUVELLES TECHNOLOGIES ISRAÉLIENNES À DÉCOUVRIR
ÉDITORIAL Cher(e)s ami (e)s, Chalom, 3 UN NOUVEAU PRÉSIDENT MONDIAL Chers amis du KKL de France, À JÉRUSALEM POUR LE KKL-JNF Nous allons célébrer Tou Bichvat, le nouvel an des arbres, la fête par excellence du Keren Kayemeth Leisraël, dans des circonstances encore particulières. La pandémie de 4 LE KKL-JNF SE PRÉPARE la COVID-19 continue de bouleverser nos quotidiens, que l’on soit à Paris, Marseille, Lyon ou Jérusalem. POUR LA PROCHAINE SAISON L’espoir d’une campagne de vaccination massive de par DE PLANTATIONS D'ARBRES le monde nous permettra, nous l’espérons de tout notre coeur, de retrouver une vie à peu près normale, en tout cas moins perturbée, dans les prochains mois. 6 LE CONDITIONNEMENT DES Il existe au moins un sujet sur lequel nous pouvons nous ABEILLES AU SERVICE DE réjouir collectivement, et nous voulons le signaler, c’est celui des accords de paix et des processus de normali- L’HUMANITÉ sation que signent l’Etat d’Israël avec de nombreux pays arabo-musulmans. Emirats Arabes Unis, Bahreïn, Soudan, Maroc, la liste de ces pays s’allongent et c’est 7 GRÂCE AU KKL, UTILISER VOS un formidable espoir qui s’ouvre pour la région. MASQUES USAGÉS POUR VOS Nous entrons pleinement dans l’année civile qui célèbrera PLANTATIONS ! les 120 ans du KKL-JNF. Vous pourrez prendre connais- sance, dans ce nouveau numéro d’Adama, de la suite de la formidable histoire du KKL des années 1960 aux 8 KKL, 120 ANS D’HISTOIRE années 1990. Mais aussi l’apport exceptionnel de la technologie israélienne dans les progrès continus de 1961-1990 l’agriculture moderne, permettant de relever les défis extrêmes de nourrir près de 8 milliards d’habitants de 16 DES MÉDECINS FRANÇAIS FONT notre planète, sans compter l’idée ingénieuse de l’un des ingénieurs du KKL en Israël : utiliser les masques LEUR ALYAH PENDANT LA CRISE DE chirurgicaux usagés pour faire pousser des plantes ! Que de défis relevés par notre Institution ! LA COVID-19 Après cette pandémie, nous reviendrons plus forts encore, tous ensemble, et nous nous retrouverons très bientôt 18 AGRITECH : LES NOUVELLES dans un concert, une conférence, une visite, un parcours de golf ou un voyage en Israël. TECHNOLOGIES ISRAÉLIENNES À Célébrons ensemble le nouvel an des arbres, ce renou- DÉCOUVRIR veau de la nature ! Plantez des arbres en Israël ! Restez prudents ! 21 OSTÉOPOROSE : AVANCÉES Hag Ilanot Sameah ’ MARQUANTES EN ISRAËL ! 22 HANOUKA AVEC LE KKL DE FRANCE DANS LES COMMUNAUTÉS 24 LÉGUER AU KKL Daniel BENLOLO Délégué Général du KKL de France Robert ZBILI Président du KKL de France ADAMA, le magazine du KKL, est édité par le Keren Kayemeth LeIsraël - Association loi 1901 - Directeur de la publication : Raymond BUNAN Comité de rédaction : Daniel BENLOLO - Adva BENZIMRA - Lynda BIGIELMAN - Mickael DAHAN - Laurence KIMAN - Robert ZBILI Conception & réalisation : AM PLUS, 93260 Les Lilas - Dépôt légal: à parution - Commission paritaire: N° 0718G79279 - ISSN 1621 - 8590 - Crédits photos : archives photos du KKL, sauf mention contraire - L’éditeur décline toute responsabilité en cas de perte, détérioration ou non-retour des documents qui lui sont confiés. Il se réserve le droit de refuser toute demande d’insertion sans avoir à motiver son refus. La citation de marques, noms de firmes, d’associations, institutions, etc. est faite sans aucun but publicitaire. Ce mailing comprendra les éléments suivants : Adama, une lettre accompagnatrice et un support pour téléphone portable.
UN NOUVEAU PRÉSIDENT MONDIAL À JÉRUSALEM POUR LE KKL-JNF L e 38ème Congrès de Président de l'Organisation l’Organisation Sioniste Sioniste Mondiale et par le passé Mondiale (OSM) a eu lieu il avait déjà occupé des fonctions en octobre 2020. Pour la première dirigeantes au sein du KKL-JNF, fois de son histoire, de manière comme Vice-Président mondial. totalement virtuelle, les nouveaux Nous souhaitons bonne chance et équilibres politiques issus de ce une grande réussite au nouveau Congrès ont modifié la Président mondial du Keren composition du Conseil Kayemeth Leisraël, ainsi qu’au d’Administration et de nouveau Conseil l’Assemblée générale du KKL- a étudié dans les yeshivot de d’Administration, afin de JNF pour les 5 prochaines années. Netiv Meir et de Kfar Hassidim. poursuivre ensemble nos actions Le nouveau Conseil Durant son service militaire, il a et nos projets pour la terre d’Administration qui s’est réuni participé à la libération de d’Israël et le peuple juif. en novembre dernier a désigné Jérusalem pendant la guerre des Monsieur Avraham Duvdevani Enfin, nous profitons de cette Six jours. Marié, père de 4 (dit « Duvdev »), comme occasion pour saluer le Président enfants et vivant à Ramat Gan, Président mondial du KKL-JNF. sortant du KKL mondial, Avraham Duvdevani est titulaire Monsieur Daniel (Dany) ATAR et d'une Maîtrise en Sociologie de Avraham Duvdevani est né en le remercions pour sa l'Education de l'Université 1945 à Jérusalem. Avant collaboration constructive dans la Hébraïque de Jérusalem. d’effectuer son service militaire réalisation des projets du KKL de dans la brigade des parachutistes Jusqu’en octobre 2020 et durant France en Israël durant ces 5 de l’armée de défense d’Israël, il de nombreuses années, il a été dernières années. KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL BULLETIN D’ABONNEMENT AU JOURNAL ADAMA KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK www.kkl.fr °103 KKLà retourner auKKL : Keren Kayemeth LeIsraël KKL-KKL 11 rue du 4-Septembre, 75002 Paris KKL KKL N KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL Tél. : 01 42 86 88 88 KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL NomKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL : ..................................................................................................... Prénom KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK : ........................................................................................................................... KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL KKL : KKL Adresse KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK ..................................................................................................................................................................................................................................................... KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL Code KKLpostal KKL / Ville KKL : ............................................................................................................ KKL KKL KKL KKL KKL KKL E-mailKKL: ...................................................................................... KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL KKL KKL KKL Prix KKL deKKL l’abonnement KKL KKL KKL pourKKL 5 numéros KKL KKL : 25 KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL KKL KKL KKLPrix KKL réduit KKL (étudiants, KKL personnes KKL KKL sans emploi) KKLpour KKL 5 numéros KKL: 15€ KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL parKKL chèque KKL à l’ordre KKL du KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL parKKL carteKKL bancaire KKL KKL KKL KKL KKL KKL Date N° _____________________________ KKL KKL KKL d’expiration / _________ KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL Cryptogramme KKL KKL ________________ KKL KKL KKL KKLchiffres (3 derniers KKL au dos KKL de la C.B.) KKL TypeKKL de carte KKL : KKL KKL KKL KKL KK KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL
Le KKL-JNF se prépare pour la prochaine saison de plantations d'arbres En Israël, les nuits plus fraîches et les jours plus courts sont des signes indéniables que l’automne est là. L’automne signifie également que les premières pluies tombent et que la saison de plantation des arbres passe à la vitesse supérieure. Les pépinières du KKL-JNF abondent dans tout le pays pour répondre à la demande de nouveaux plants les jeunes arbres dans l'eau pendant 48 et préparer les différentes heures et après la plantation, nous prions clairières de forêt pour la pour qu'il pleuve. L'important n'est pas la quantité de pluie, mais plutôt sa répartition forestiers du KKL-JNF commencent à trans- plantation. sur la saison. Souvent, nous devons irri- porter les jeunes arbres qui seront bientôt guer les jeunes pousses de feuillus avec "Nous sommes occupés toute l’année, plantés vers les forêts du Keren Kayemeth nos camions d'arrosage une ou deux fois mais c'est de loin notre période la plus Leisraël dans tout le pays. après la plantation. Les pins prennent soin intense", a déclaré Ahuva Daniel, directeur Nourit Hibsher, directrice du département d'eux-mêmes". adjoint de la pépinière Eshtaol du KKL-JNF forestier de la région centrale du KKL-JNF, près de Beit Shemesh. "Les organismes a expliqué que les arbres des forêts sont La décision concernant les types d'arbres publics qui ont besoin de nouveaux arbres plantés relativement tard dans la saison à planter dans les forêts du KKL-JNF de la désirent obtenir leurs jeunes pousses dès parce que le sol est plus susceptible d'être région centrale est prise par M. Hibsher que possible. Nous avons déjà commencé humide à ce moment-là, ce qui le rend et son équipe. "Le choix des arbres à plan- à distribuer des arbres aux producteurs optimal pour la plantation. "Israël a un cli- ter et de leur emplacement est un pro- de miel, conformément à un accord de mat aride. Contrairement aux arbres qui cessus très méticuleux. Nous examinons longue date que nous avons passé avec sont plantés par les municipalités et autres le sol et la configuration du terrain, et nous le Conseil du miel d'Israël. Et bientôt, d'au- organisations qui fournissent une irrigation essayons toujours de le faire correspondre tres organisations qui ont commandé des adéquate et souvent sophistiquée pour aux espèces qui sont endémiques à une plants commenceront à arriver pour les maintenir les plantes en vie, les arbres des zone particulière. Contrairement au passé, ramasser, notamment les municipalités, forêts nécessitent beaucoup d'arrosage nous ne plantons pas partout où nous les conseils locaux, les écoles, les bases naturel. La plantation d'arbres dans la pouvons pour créer une couverture arbo- de Tsahal. La distribution se poursuivra et nature est un sujet très sensible", a déclaré rée. Aujourd'hui, nous avons une politique s'intensifiera vers Tou Bichvat". M. Hibsher. "Le meilleur moment pour de gestion forestière très stricte. Toutes Tou Bichvat est la fête juive qui célèbre le planter est évidemment l'automne ou le ces décisions sont prises avec soin bien nouvel an des arbres, également connu début de l'hiver, mais jamais avant les pre- plus d'un an avant la plantation afin que sous le nom de Hag Ha-Ilanot, et marque mières pluies. Nous voulons que le sol soit nous puissions localiser les graines et les aussi la date traditionnelle à laquelle les humide. Avant de planter, nous trempons faire traiter et germer en pépinière". Le KKL-JNF se prépare pour la prochaine saison de plantations d'arbres AdAmA n°103 - T o u B i c h vAT 5 78 1 / 2 0 21 4
www.kkl.fr Le magazine du KKL tieuse, nous avons décidé de planter des feuillus plus petits au lieu de conifères. Les espèces de feuillus fourniront tou- jours une bonne couverture verte et, en même temps, poseront moins de danger d'incendie pour Mevo Modi'im et les autres communautés de la région ». M. Yablovich, du département des vement perturbé leur routine de travail semences et des pépinières, a déclaré dans une certaine mesure, elle n'a pas du que ce qu’il préfère dans son travail c’est tout affecté la production des plants. aller chercher les graines d'arbres pro- « Chaque année, à la pépinière KKL-JNF duisant du nectar, qui sont actuellement de la région centrale, nous produisons distribuées aux apiculteurs israéliens. entre 250.000 et 300.000 jeunes arbres », « Je suis heureux que ces derniers reçoi- a déclaré Ahuva Daniel. "La seule diffé- vent nos jeunes pousses en premier. rence cette année est qu'à cause du Lorsque nous produisons des arbres qui Les graines sont trouvées dans la nature Coronavirus, il semble que nous ne dis- nourrissent les abeilles, nous aidons à par une petite équipe du département tribuerons que 176.000 plants. Cela est combattre le fléau alarmant du CCD ou des semences et des pépinières de la divi- probablement dû au fait que le "Colony Collapse Disorder" (syndrome sion du boisement du KKL-JNF. "Nous Coronavirus a fait que de nombreuses d’effondrement des colonies d’abeilles) », sommes les chercheurs qui parcourent municipalités et conseils locaux n'ont pas a-t-il déclaré. Ce syndrome se réfère au les forêts d'Israël à la recherche de graines eu les fonds nécessaires cette année pour récent phénomène mondial des abeilles préparer le terrain et créer les conditions qui abandonnent leurs ruches et dispa- des meilleurs arbres", a déclaré Hagay nécessaires à la plantation de nouveaux raissent tout simplement. On pense que Yablovich, responsable du département arbres. Par exemple, le conseil régional ce phénomène est dû à la forte diminu- des semences et des pépinières. "Notre de Gush Etzion avait à lui seul l'intention tion de la nourriture de bonne qualité objectif est de reproduire des arbres non de prendre quelque 80.000 jeunes arbres, des fleurs productrices de nectar, com- seulement beaux mais résistants et puis il a fait marche arrière. Cependant, binée à l'utilisation de pesticides. robustes qui pourront survivre à de la plantation dans les forêts de KKL-JNF « La prévalence du CCD en Israël est faible longues périodes de temps sec. Nous se déroulera comme prévu". par rapport à la plupart des autres pays identifions ces arbres et récoltons leurs fruits. Au centre de semences de Beit La plus grande opération de plantation et j'aime à croire que cela est en grande Nehemia, nous extrayons les graines des de KKL-JNF dans la région centrale aura partie dû à nos efforts », a déclaré M. lieu cette année dans la forêt de Ben- Yablovich. "Le KKL-JNF fournit chaque fruits. Nous nettoyons, trions et pesons Shemen où, en 2019, un incendie dévas- année plus de 100.000 arbres à nectar ensuite les graines avant de les stocker tateur a consumé plus de 200 hectares de haute qualité aux producteurs de miel. dans une pièce réfrigérée en attendant d'arbres, ainsi que la plupart des maisons La présence de ces arbres assure aux leur livraison à une pépinière KKL-JNF. Les du Moshav Mevo Modi'im adjacent (éga- abeilles une bonne source de nectar tout graines sont ensuite plantées dans des lement connu sous le nom de Moshav au long de l'année. Cet effort est bon pour pots spéciaux où elles germent et devien- Carlebach). « Nous avons commencé les les apiculteurs, bon pour les abeilles, et nent des jeunes pousses. L'ensemble du travaux de réhabilitation l'année dernière donc bon pour nous. N'oublions pas que processus dure au moins 9 à 12 mois et déjà », a déclaré Nurit Hibsher. les abeilles sont vitales pour un environ- est soigneusement contrôlé". « Cependant, la plus grande partie des nement sain. C'est la raison d'être du KKL- Les chefs des départements du Keren plantations va commencer maintenant, JNF. Et je dois ici citer Albert Einstein qui a Kayemeth Leisraël liés à la production des après Tou Bichvat. Une grande partie de prédit : « Si l'abeille disparaissait de la sur- plantes et au boisement ont déclaré que la forêt qui a été détruite était composée face de la terre, l'homme n'aurait plus que si la pandémie de la COVID-19 a effecti- de pins. Après une délibération minu- quatre ans à vivre ». Le KKL-JNF se prépare pour la prochaine saison de plantations d'arbres AdAmA n °10 3 - T o u B i c h vAT 5 7 8 1 / 20 21 5
Le conditionnement des abeilles au service de l’humanité Des chercheurs argentins ont mis au point Xia, qui permet de dresser les abeilles à reconnaitre une odeur particulière. Tout comme un chien qui cherche... flaire. Tout le monde connait l'utilisation des chiens renifleurs. Leur odorat développé leur permet de localiser une odeur, même s'il ne s'agit que d'un résidu minime, de la suivre et de remonter à sa source. Cette capacité miraculeuse a bien sûr des utilisations nombreuses et variées, allant de la localisation de personnes disparues dans des zones sinistrées, à la poursuite de criminels, en passant par la détection d'explosifs et de drogues. Mais il s'avère qu'il existe encore de nombreux animaux qui utilisent leur odorat pour nous aider ... Par exemple, le rat a récemment gagné une médaille pour avoir aidé à localiser des mines et tous ceux qui récoltent des truffes rares, savent que le cochon est l’animal parfait pour les dénicher... Mais qu'en est-il des abeilles ? En plus d'être des producteurs certifiés de miel, les abeilles jouent un rôle crucial et extrêmement important dans l'industrie agricole. Car elles sont responsables d'une grande partie du processus de pollinisation sans qui les cultures, pour lesquelles les agri- culteurs travaillent si dur, ne vaudraient rien... Mais il s'avère que la pollinisation n'est pas chose aisée. Les abeilles ont leur propre goût et peuvent ignorer un certain type de plantes qui, dans certains cas, sont celles que les agriculteurs veulent polliniser. Qu’elle est la solution ? Eh bien, c'est exactement ce que les chercheurs argentins ont essayé de découvrir et de résoudre. Les chercheurs de l'université de Buenos Aires ont fait en sorte que les abeilles préfèrent polliniser des plantes d'un certain type, celui que les chercheurs visaient. Mais comment ont-ils fait ? Ils ont utilisé la technique habituelle de conditionnement qui est en fait également utilisée avec les chiens de patrouille, les porcs et tout autre animal que vous voulez apprivoiser, pour n'importe quel besoin ou but. Le conditionnement est une méthode très simple qui consiste à relier une tâche à une récompense qui, dans la grande majorité des cas, est simplement de la nourriture que l'animal apprécie. Si, par exemple, vous voulez qu'un chien soit domestiqué à repérer une certaine odeur (disons un explosif), chaque fois qu'il découvre le bon endroit où le dresseur a caché l'objet suspect, il est félicité et récompensé sous la forme d'un en-cas. C'est ainsi que se crée le conditionnement : le chien apprend que lorsqu'il accomplit la tâche avec succès, il gagne un prix délicieux et cette connexion est fixée dans son esprit et chaque fois qu'on lui ordonne de rechercher une certaine odeur, il fera tout pour gagner le cadeau... Il s'avère que ce conditionnement peut aussi être produit avec les abeilles. Les chercheurs ont vaporisé des molécules ayant l’odeur d'un type de plante particulier à l'intérieur de la ruche et ont, immédiatement après, fourni aux abeilles leur nectar favori. Ainsi, lentement, les abeilles ont "appris" à associer l'odeur de la plante spécifique à une nourriture délicieuse et lorsque les ruches ont été placées près des champs où poussent ces plantes, elles se sont immédiatement envolées vers elles et ont ignoré les autres plantes présentes dans l'environnement. Cette étude est d'une grande importance pour résoudre des problèmes rencontrés par les agriculteurs et nous concernera tous car une fois qu'il sera possible de polliniser sélectivement les cultures, la production agricole augmentera et cette technique pourra être adoptée même dans les pays reculés où existe un grave problème de récolte. Le conditionnement des abeilles au service de l’humanité AdAmA n°103 - T o u B i c h vAT 5 78 1 / 2 0 21 6
www.kkl.fr Le magazine du KKL GRÂCE AU KKL, UTILISER VOS MASQUES USAGÉS POUR VOS PLANTATIONS ! e masque chirurgical jetable est devenu, malgré nous, un objet L de notre quotidien. Une grande majorité des habitants de notre planète en utilisent plusieurs chaque semaine et nos poubelles se remplissent de ce masque devenu déchet que l’on ne peut pas encore recycler. Vous vous demandez comment tous ces masques chirurgicaux que vous portez quotidiennement pour vous protéger du Coronavirus ne pourraient pas devenir un énième déchet qui finira sa vie au fonds des océans et mettra des années à se décomposer ? Le KKL-JNF a la réponse à votre question ! L’idée est venue à l’esprit de Pablo Chercasky, directeur de la pépinière de Gilat du KKL-JNF, dans le sud d’Israël. En étudiant le sujet, Chercasky s’est aperçu, dans sa pépinière, que le masque est un support idéal pour cultiver des plantes, des boutures et des bulbes. « Chaque jour, j’utilisais un masque jetable et je le mettais de côté en me demandant bien ce que je pourrais en faire. Puis, j’ai eu l’idée de les utiliser comme pots pour faire pousser les plantes, à la place de ceux que j’ai l’habitude d’acheter ». Il a beaucoup ri de sa découverte : « Je suis un Juif d’origine polonaise, je garde tout, faisant allusion aux Juifs polonais qui accumulent les provisions en prévision de jours moins favorables ». Chercasky a rassemblé 2 masques pour en faire des pots, les a remplis de terre et depuis les utilise pour faire pousser avec succès des graines, des semis et des boutures qui n’ont pas besoin d’un espace important pour leurs racines. « Ils sont parfaits pour faire pousser des herbes comme la menthe et le basilic », explique-t-il. Ces « pots » doivent être placés sur un support, au-dessus d’une grille, avec un ou deux centimètres de profondeur. Après un premier arrosage de la terre, ils peuvent être irrigués par dessous, en remplissant la grille. A vous, chers lecteurs d’Adama qui avez la « main verte », essayez cette expérience à la maison ou dans vos jardins et faites-nous part de vos résultats ! Grâce au KKL, utiliser vos masques usagés pour vos plantations ! AdAmA n °10 3 - T o u B i c h vAT 5 7 8 1 / 20 21 7
Traçage d’une route, 1962 1961 | 1970 L'AMÉNAGEMENT DES INFRASTRUCTURES Les années 1960 ont été marquées par Parallèlement aux acquisitions de nou- Jezréel. Au cours de l’hiver 1963, les la détermination du KKL d’investir dans velles terres dans le Néguev et la Galilée bulldozers du Keren Kayemeth LeIsraël le nord du pays, particulièrement aux et au reboisement dans l’ensemble du défrichèrent le sol le long de dizaines frontières du Liban, de la Syrie et de la pays, la frontière nord du nouvel État de kilomètres de frontières qui n’étaient Jordanie. avait été laissée à l’abandon, consti- pas, pour la plupart, « des frontières tuant une sérieuse carence. Pour conso- naturelles ». Après une année de dur C’est à cette période que le KKL amé- lider la sécurité d’Israël, il fallait labeur, les premières maisons des nou- nagea les infrastructures de dizaines construire des villages et y installer une veaux villages sortirent du sol. Après de villages qui se développèrent en bor- population civile qui aiderait à surveiller les bruits de moteurs et de chaînes, ce dure de ces frontières dans le cadre et contrôler les dites frontières. furent les bétonneuses et les marteaux- d’une politique sécuritaire établie par En 1961, le village d’Almagor fut créé piqueurs qui interrompirent le calme le gouvernement israélien. Cette poli- au nord du lac de Tibériade. Un an plus si caractéristique à la Galilée. Durant ce tique fut appliquée avec le soutien de tard, ce fut au tour du village de Maalé laps de temps furent créés, tout au long l’Agence juive et du Ministre des Guilboa de voir le jour dans la vallée de de la frontière du Liban, les villages Finances de l’époque, Levi Eshkol, qui avait tenu personnellement à être associé à cette nouvelle initiative. Malgré ses nombreuses responsabilités de ministre, il exerçait encore officiel- lement les fonctions de dirigeant du département d’implantation au sein de l’Institution. Mesure pour le village Almagor Bulldozer en Galilée 1961 - 1970 : l’aménagement des infrastructures AdAmA n°103 - T o u B i c h vAT 5 78 1 / 2 0 21 8
www.kkl.fr Le magazine du KKL d’Avivim, de Dovev, de Shtoula, de et le lien qui unissaient les Juifs à leur Zarit, d’Adamit et de Biranit. Les pre- terre. Progressivement, les écoliers miers habitants furent employés par le plantèrent un arbre chaque année, à KKL au défrichement des terres et au l’occasion du nouvel An des arbres, le reboisement, tout comme l’avaient été 15 Chevat. Cette date symbolisa non les premiers immigrants venus s’ins- seulement l’action de reboisement du taller en Israël dans les années cin- KKL, mais elle se concrétisa par la par- quante. Puis le KKL les aida à planter et ticipation de tous les lycéens et exploiter des vergers ; plus tard, ils lycéennes d’Israël à la plantation d’un diversifièrent leurs cultures. nouvel arbre. C’est une tradition qui À la fin du mois d’août 1965, une fête Planification pour installation perdure encore et qui fut insufflée par des nouveaux villages de Haute- au sud des monts de Hébron sur une le KKL dans le cadre de ses activités Galilée fut célébrée en présence de surface quasi-désertique de 200.000 liées à l’éducation. nombreux officiels du pays. Ce fut l’oc- dounams (20.000 ha). Peu de per- Les routes construites par le KKL en casion pour des milliers d’Israéliens sonnes imaginèrent qu’il fût possible Galilée contribuèrent largement au venus des quatre coins du pays de qu’un seul arbre pût pousser dans ce transport des troupes lors des combats découvrir de nouveaux villages et de désert, et nombreux furent les incré- menés par Tsahal lors de la guerre des sillonner la région qui était auparavant dules qui estimaient que cette initiative Six Jours en juin 1967. Le chef d’état- inaccessible. En effet, le KKL avait se solderait par un échec. major de l’époque, le général Itzhak construit un réseau de centaines de Il est exact qu’il fallut des années pour Rabin, avait félicité le KKL d’avoir, kilomètres de routes, permettant entre que la réalité dépasse l’entendement durant cinq années précédant la guerre, autres l’accès aux nouvelles implan- des « spécialistes », mais la forêt de construit plus de 480 kilomètres de tations et la possibilité d’accéder à des Yatir constitue à elle seule une victoire routes, pour la plupart près des fron- surfaces de reboisement. Ce fut éga- face au désert. La multitude d’espèces tières longeant la Syrie et la Jordanie. lement à cette période que le KKL d’arbres plantés attira l’attention de Après la victoire éclair de Tsahal en construisit la route qui mène au mont spécialistes du monde entier qui se 1967, le KKL poursuivit ses activités de Méron et qui permet aujourd’hui l’ac- pressèrent pour contempler ce « mira- construction d’infrastructures dans la cès de centaines de milliers de pèlerins cle ». En plein désert, la forêt de Yatir région du Golan, dans la vallée du à la tombe du vénéré kabbaliste rabbi devint la « vitrine du KKL ». Jourdain et dans le Goush Etzion au sud Shimon Bar Yokhaï. Aujourd’hui, elle est devenue la plus de Jérusalem. Dans le sud du pays, le Dans les années qui suivirent, une grande forêt d’Israël : elle s’étend sur Keren Kayemeth participa à la création armée d’une cinquantaine de bulldo- une surface de 30.000 dounams (3.000 des kibboutzim Ein Gedi, Mitspe zers accompagnés d’une centaine de ha) et compte plus de 4 millions d’ar- Shalem, Neot Hakikar, Hatseva, Ein tracteurs continua à construire de nou- bres de différentes espèces. Cette forêt Yahav, Grofit, Yotvata et Eilot. velles routes dans cette région acci- fait également l’objet de nombreuses En 1969, le KKL, qui était surnommé « dentée et parsemée de rochers. Chaque recherches concernant l’influence des le bulldozer du pays », entama la nouvelle route était une victoire dont espaces verts sur le climat désertique. construction d’une route sur le Hermon le KKL était fier, car elle constituait une D’après les premières conclusions pré- et dans le Goush Etzion jusqu’à Beth nouvelle étape de la conquête de ces sentées par des experts de l’environ- Shemesh. La construction de nouvelles régions autrefois inhospitalières. Un nement, la forêt de Yatir, par son routes permettant l’accès aux nouveaux journaliste écrivit qu’en construisant importance, influencerait le climat à villages, le reboisement du pays et le de nouvelles routes, le KKL n’élargis- des kilomètres autour de sa propre renforcement de la sécurité d’Israël ne sait pas seulement le pays mais éga- implantation. cesseront pas à la fin des années lement les cœurs. Sur le plan éducatif, le KKL s’efforça, soixante. Cette action continuera bien Durant la deuxième moitié des années durant ces années, de faire partager au au-delà des années soixante-dix et plus 1960, le KKL décida de planter une forêt sein des écoles israéliennes, l’amour tard encore. 1961 | 1970 1961 - 1970 : l’aménagement des infrastructures AdAmA n °10 3 - T o u B i c h vAT 5 7 8 1 / 20 21 9
Forêt Lahav, 1976 1971 | 1980 LES BOSQUETS NATURELS Au terme de 70 années d’existence, tendaient avec justesse que la main des forêts qui avaient été laissées à le KKL avait planté en Israël plus de l’homme doit parfois intervenir l’abandon dans le nord du pays. de 100 millions d’arbres. Environ afin de ne pas laisser ce potentiel C’est également dans ces années-là 600.000 arbres étaient régulière- naturel se dégrader de jour en jour. qu’un effort particulier de reboise- ment plantés chaque année. Mais, La solution qu’ils trouvèrent était ment se déploya dans la région de à partir des années 70, on devint simple et peu coûteuse : ils introdui- Latroun, qui fut considérée dans le beaucoup plus exigeant et on sirent des troupeaux de moutons qui passé comme une enclave neutre, un diversifia les espèces introduites. taillèrent « naturellement » les buis- « no man’s land » démilitarisé. C’est à cette époque qu’un journa- sons et les arbres. L’objectif de ce reboisement était dou- liste américain évoqua « le kaléi- C’est grâce au menu bétail que ces ble : il s’agissait de créer un couloir doscope des couleurs » qui émanait bosquets naturels devinrent gérables continu de la forêt de Beth Shemesh des forêts israéliennes. aux yeux des forestiers. Les moutons jusqu’à Jérusalem et de suivre le tracé Le KKL se consacra également, pour et agneaux avaient élagué les de la ligne verte, sachant que ces la première fois depuis sa création, à branches et buissons trop denses, arbres contribueraient à assurer la la problématique des bosquets natu- créant ainsi un accès pour les ran- sécurité des habitants de la région. rels, dont les arbres avaient besoin donneurs et autres amoureux de la Cette région désertée avait été aupa- d’une intervention humaine pour nature. L’élagage des bosquets natu- ravant témoin de violents combats lors assurer leur conservation et leur rels permit aussi à la pluie de tomber de la guerre d’Indépendance. Grâce développement. Les forestiers pré- au pied des arbres, faisant renaître aux bulldozers du KKL, le triste pay- 1971 - 1980 : les bosquets naturels AdAmA n°103 - T o u B i c h vAT 5 78 1 / 2 0 21 10
www.kkl.fr Le magazine du KKL sage qui demeura le lot de cette région Israéliens de se promener et de des Israéliens qui ont découvert se transforma et se colora en vert ! contempler de près l’œuvre de grâce à lui les joies et les plaisirs de reboisement. Des bancs, des tables, la sortie dans la nature. C’est à cette époque que le monde en bois évidemment, et des jeux pour commença à se pencher sur les pro- C’est également à cette époque que les enfants furent installés par le blèmes de pollution et d’environne- de grands parcs ouvrirent au public : KKL afin d’attirer encore plus de ment. Un nouveau concept naissait : le parc Canada près de Latroun, le visiteurs. Le KKL inaugura une l’écologie. Mais pour les anciens du parc Horchat Tal au pied du mont menuiserie et fournit aux employés KKL, qui avaient été à l’origine de la Hermon. De plus, des chemins furent le bois d’arbres qu’il fallait de toute plantation de millions d’arbres, c’est construits par le KKL pour les pro- manière couper, soit parce qu’ils toute leur activité depuis plus de 50 meneurs à Sdé Boker et au mont allaient tomber, soit parce qu’ils ans qui relevait de ce concept. Ils Méron. Des centaines de kilomètres empêchaient de nouveaux arbres de avaient créé des forêts et avaient fait de route s’ajoutèrent au réseau pré- grandir et se développer. Une nouvelle naître « les poumons d’Israël ». existant, ce qui rendit les forêts, tradition s’installa : à la fin de la parcs, lieux historiques et archéolo- Un effort particulier fut investi au semaine, quand la météo s’y prêtait, giques encore plus accessibles aux cours de cette décennie lorsque des des milliers d’Israéliens se rendaient Israéliens. architectes du paysage furent asso- dans les forêts et parcs du KKL pour ciés aux activités des forestiers. C’est se promener ou profiter du tradition- En 1975, le Keren Kayemeth com- à cette époque que des sentiers nel barbecue, symbole de l’excursion mença à mettre en valeur deux nou- furent tracés dans les forêts, ce qui familiale. Certains sociologues esti- velles zones de peuplement en Galilée permit pour la première fois aux ment que le KKL a forgé la culture sur des terrains dont il venait de faire Forêt Lahav 1971 | 1980 1971 - 1980 : les bosquets naturels AdAmA n °10 3 - T o u B i c h vAT 5 7 8 1 / 20 21 11
1971 | 1980 Parc Britannia l’acquisition, que l’on dénomma 29 villages aux maisons aux toits occidental. Cette région devait Tefen et Segev. Leur peuplement fai- rouges encadrées d’arbres ont été accueillir les habitants de plusieurs sait partie d’un nouveau projet appelé fondés. villages de la région de Pithat Rafiah « judaïsation de la Galilée ». qui avait été évacuée à la suite de l’ac- Huit décennies après la création du cord de paix conclu entre Israël et On donna aux deux nouvelles localités KKL, la Galilée était florissante. Les l’Égypte. La région de Bessor, qui le nom de Mitspim, c'est-à-dire terrains montagneux achetés et « points d’implantations ». L’idée de n’avait pas été cultivée depuis des défrichés voici trente ans sont deve- créer ces Mitspim dans cette région années, est devenue l’une des régions nus des kibboutzim et des mochavim, accidentée et éloignée des grandes des villes et des villages communau- les plus peuplées du Néguev, grâce à artères urbaines visait à peupler une taires, reliés entre eux par un réseau l’aide du KKL. Un an après la signa- partie de la Galilée vide d’habitants. de routes. Les arbres des forêts plan- ture du traité de paix avec l’Égypte, Ces villages étaient habités par un tées par le KKL depuis des années, les les bulldozers du KKL reprirent la nombre très restreint de familles, étendues boisées naturelles dont il direction du Néguev, cette fois pour quelques dizaines seulement. Ce nou- assure l’entretien continuaient à y défricher les terres de Pithat veau mode de vie attira beaucoup de croître et à prospérer. L’air pur, l’at- Shalom. citadins, surtout des membres de mosphère sereine de la Galilée était professions libérales, en quête d’une désormais à la portée de tous les Le KKL continuait à réaliser les objec- maison et d’air pur, loin du bruit et Israéliens qui venaient passer leurs tifs qu’il s’était fixés depuis sa créa- de la pollution des grandes villes. vacances dans les nombreuses cham- tion : l’acquisition de terres et leur Celui qui connaissait les montagnes bres d’hôtes de la région. mise en valeur pour la création de de Galilée, parsemées de rochers et points de peuplement et le dévelop- sans âme qui vive, n’aurait pu croire À la fin des années 70, le KKL releva pement agricole. à ce rêve utopique. Pourtant, il est un nouveau défi : la mise en valeur très vite devenu une réalité tangible : de la région de Bessor, dans le Néguev 1971 - 1980 : les bosquets naturels AdAmA n°103 - T o u B i c h vAT 5 78 1 / 2 0 21 12
www.kkl.fr Le magazine du KKL Serres dans la Arava 1981 | 1990 80 ANS D’EXISTENCE : UN BILAN IMPRESSIONNANT À partir des années 1980, le KKL se de la précédente décennie, se dirigea de terrain en Galilée continuaient concentrait toujours sur l’acquisition vers le Néguev avec les mêmes objec- sans relâche dans la cadre de l’objectif de nouvelles terres, mais le principal tifs, le but étant de créer dans le de « judaïsation de la Galilée ». effort demeurait leur mise en valeur au désert une cinquantaine de points de profit de l’habitat ou de l’agriculture. L’entreprise de reboisement battait peuplement sur le même schéma de Après 80 années d’existence, le bilan son plein tandis que de nouvelles ce qui avait été entrepris en Galilée des activités du KKL demeurait impres- espèces d’arbres faisaient leur appa- quelques années auparavant. Cette sionnant : un million de dounams rition. Un effort particulier était initiative devenait de plus en plus (100.000 hectares) de terres avaient investi dans le Néguev puisque, lors urgente, car les accords de paix avec été exploitées pour la création de villes, de cette décennie, un quart des arbres l’Égypte stipulaient que toutes les villages ou de zones agricoles tandis furent plantés autour de Beersheva localités israéliennes dans le Sinaï qu’un deuxième million de dounams et dans l’extrême sud du pays, près seraient évacuées puis détruites. Les d’Eilat. Quelle utopie d’imaginer de terres avait été transformé en forêts habitants déplacés devaient rapide- apercevoir au milieu du désert des ou parcs. Mais pour les dirigeants du ment trouver une solution de reloge- arbres et des bosquets plantés par la KKL de l’époque, ce n’était qu’un ment. C’est dans ce cadre que le KKL main de l’homme ! C’est pourtant début. prépara les infrastructures des plus de 180.000 jeunes pousses d’ar- futures localités de Yeted, Sdé bres qui furent mises en terre dans L’armée de bulldozers, qui terminait Avraham, Pri Gan, Talmé Yossef, les années 1980. les travaux d’infrastructures pour Houlit, Soufa et Dekel, qui accueilli- l’installation des Mitspim dans le rent ceux qui avaient été évacués du C’est également à cette nord du pays, travaux entamés lors Sinaï. De leurs côtés, les acquisitions période que le KKL 1981 | 1990 1981 - 1990 : 80 ans d’existence, un bilan impressionnant AdAmA n °10 3 - T o u B i c h vAT 5 7 8 1 / 20 21 13
1981 | 1990 planta des bosquets d’arbres autour des bases militaires qui s’étaient réinstallées dans le Néguev après l’évacuation du Sinaï en 1982. Ces arbres n’étaient pas seu- lement présents pour offrir aux sol- dats un paysage plus clément que celui du désert, mais surtout pour limiter les dégâts que les tempêtes de sable pouvaient causer au matériel militaire. De nouvelles forêts furent créées dans la région d’Eshkol, et la forêt de Yatir connut un nouvel essor. Des agriculteurs fondèrent un village agricole non loin de là et le nommè- rent Beth Yatir. Dans l’ensemble du Néguev, 250 bos- quets furent inaugurés, plantés dans Fouilles archéologiques à Beth Shean des cavités où l’eau de pluie s’accu- mule en hiver, ce qui permet aux jusqu’à aujourd’hui de modèle au les prisons ne furent pas délaissées : arbres d’absorber l’eau du sol même monde entier en ce qui concerne la des bosquets d’arbres firent leur en période de sécheresse. Ces arbres lutte contre la désertification. Bien apparition dans les centres péniten- rendent plus vivant le paysage mono- évidemment, il ne s’agit pas de faire ciers. tone du désert et ils permettent de disparaître le désert, entreprise uto- faire une halte pour se reposer et se pique, mais de le repousser pour qu’il Au cours de cette décennie, qui fut détendre ; ils protègent les cultures ne gagne pas de terrain. L’action du une période de reboisement intensif du vent et empêchent l’érosion des KKL se confondait progressivement dans le sud, les forestiers du KKL ont champs de la région. avec les objectifs écologiques plané- continué à entourer Jérusalem d’un taires et le souci grandissant de pré- écrin de verdure. Des forêts toujours Le reboisement dans le désert ne server notre environnement. Si les plus nombreuses ont été plantées signifiait pas qu’il y avait une volonté objectifs du passé avaient déjà été autour de la ville, formant « une cein- de faire disparaître cette splendeur atteints (l’acquisition de terres et leur ture verte » de plus d’un million d’ar- naturelle, mais cette entreprise mon- mise en valeur pour l’habitat et bres dans les montagnes situées trait qu’il existait une résolution de l’agriculture), la mission des années autour de la capitale. combattre un phénomène mondial 1980 était dorénavant d’améliorer la inquiétant : le processus de déserti- qualité de vie de l’ensemble des L’un des gardes forestiers vétérans, fication. citoyens israéliens, juifs comme non- qui a commencé à travailler pour le juifs, en transformant leur environ- KKL comme simple ouvrier dans les Chaque année sur la planète, des nement. C’est dans ce contexte que années 1950, racontait à cette période centaines de milliers d’hectares se des arbres étaient également plantés que, chaque matin, lorsqu’il arrivait transforment, par manque de à l’intérieur de grandes villes, afin dans la forêt, il se frottait les yeux, moyens et d’investissements, en de permettre aux citadins un contact incrédule. Lorsqu’il était arrivé en désert. Ce phénomène représente direct avec la nature sans avoir Israël, les montagnes étaient totale- l'une des plus graves catastrophes besoin de partir à des dizaines, voire ment dénudées, et on apercevait naturelles à long terme. Le KKL sert des centaines de kilomètres. Même Jérusalem de divers endroits de la 1981 - 1990 : 80 ans d’existence, un bilan impressionnant AdAmA n°103 - T o u B i c h vAT 5 78 1 / 2 0 21 14
www.kkl.fr Le magazine du KKL plaine. Trente années plus tard, les et des barrages afin de recréer des prédécesseurs avaient été consumés. arbres avaient poussé et masquaient points d’eau, qui permettraient d’en- Grâce à cet appel international en la capitale, entourée d’une succession tretenir et d’aider au développement faveur des forêts, 3 millions et demi ininterrompue de forêts. de l’agriculture. Le KKL avait asséché, d’arbres furent replantés dans les à présent, il réhydratait la terre. endroits dévastés. La fin des années C’est en créant des infrastructures 1980 fut placée sous le signe de la que le KKL participa également à la Les gardes forestiers ne s’occupaient reconstruction des forêts incendiées. découverte de sites archéologiques pas uniquement de planter des arbres Ce fut aussi l’occasion d’introduire enfouis par des couches de sable et ou de développer des lieux de détente des arbres de différentes espèces dans de terre. C’est ainsi que l’ancienne construits à l’intention des prome- des forêts qui ne comprenaient ini- ville romaine de Beth Shean fut mise neurs et des pique-niqueurs, mais tialement que des eucalyptus ou dif- à nue, de même que d’autres sites à tentaient également de prévenir les férentes sortes de pins. Beth Govrin dans le centre du pays incendies souvent provoqués pour des ou à Tsipori dans le Nord. Le résultat motifs terroristes. Puisqu’il était dif- Durant cette même période, Israël dut de ces fouilles fut exposé aux ficile de s’attaquer aux hommes, on se préparer à intégrer une vague Israéliens, qui purent apprécier la préférait s’en prendre aux arbres en d’Alyah d’une ampleur inégalée valeur historique de leur patrimoine. allumant des feux à plusieurs endroits depuis la création de l’État, en pro- Des parcs furent également conçus consécutifs. Ce nouveau genre de venance de l’ancienne Union autour de sites historiques, comme « lutte » se popularisa lors de la pre- Soviétique. Cette intégration n’aurait par exemple le parc Jabotinsky, mière Intifada à la fin de l’année 1987. pas été possible si le KKL n’avait pas construit autour de la forteresse de C’est en conséquence de ce phéno- à l’avance préparé les infrastructures Shouni au sud de Haïfa, qui servait mène que le KKL inaugura une qua- pour accueillir des centaines de mil- de lieu de réunions secrètes aux rantaine de points de garde dans les liers de nouveaux immigrants. Les membres de l’Irgoun. forêts qui se trouvaient près de loca- bulldozers du KKL furent de nouveau lités arabes. Ces forêts furent égale- engagés dans les travaux qui permi- La sécheresse qui s’abattit sur Israël ment équipées de camions de pom- rent la construction de nouveaux au milieu des années 1980 fut l’un piers anti-incendie conçus pour les quartiers résidentiels. 40 % de l’en- des principaux facteurs qui incita le besoins spécifiques du terrain, étant semble du budget du KKL des années KKL à se préoccuper des problèmes donné que les chemins n’étaient pas 1990 furent consacrés à ce nouveau de l’eau et plus particulièrement assez larges pour le passage d’un défi, et 60.000 unités de logements d’irrigation. C’est à cette période que camion de taille standard. furent construites en un temps débutèrent les premiers travaux record. Ces chantiers procurèrent pour conserver l’eau de pluie. On L’incendie qui ravagea la forêt du également du travail à des milliers creusa des bassins de récupération Carmel en 1989 détruisit des dizaines d’immigrants qui venaient de s’ins- d’eaux, et on installa des barrages de milliers de dounams. Cet été-là, taller. afin de retenir et réorienter l’eau de on constata plus de 1.200 incendies, pluie. Ces bassins devinrent, avec le la plupart provoqués par des terro- Le Keren Kayemeth LeIsraël revenait temps, des réservoirs de stockage ristes. Des milliers d’hectares de à sa première vocation : préparer la d’eaux usées, qui sont filtrées et trai- végétation naturelle périrent dans les terre d’Israël pour intégrer ceux qui tées pour l’irrigation agricole. flammes. choisiraient de lier leur destin à l’his- toire de ce pays. Si, dans le passé, le KKL avait été dans En réponse à ces actes terroristes, le l’obligation d’assécher les marais, KKL lança en 1988 un appel public source de malaria et autres maladies, aux Israéliens et aux donateurs du l’institution avait désormais pour monde entier à s’engager doublement tâche de créer des bassins artificiels afin de replanter des arbres là où leurs 1981 - 1990 : 80 ans d’existence, un bilan impressionnant AdAmA n °10 3 - T o u B i c h vAT 5 7 8 1 / 20 21 15
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