Helicobacter pylori : actualités thérapeutiques en 2012

 
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Post’U (2012) 1-6
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Helicobacter pylori : actualités thérapeutiques
en 2012

Objectifs pédagogiques                                   Indication actuelle
                                                         de la recherche et                                  Pr Jean-Charles Delchier
–– Connaître les indications actuelles
   du traitement de Helicobacter pylori                  du traitement de l’infection
–– Connaître les indications et la place                 Helicobacter pylori
   respective des différentes tech­
   niques diagnostiques                                  Les indications de la recherche du trai­            ment par IPP trois semaines supplé­
–– Connaître les traitements de                          tement de l’infection Helicobacter                  mentaires.
   1re intention et de « rattrapage »                    pylori font l’objet d’un consensus
                                                                                                             Le lymphome gastrique du MALT est
   de Helicobacter pylori                                international qui a été repris dans dif­
                                                                                                             une indication formelle de recherche
                                                         férentes conférences d’experts, soit
                                                                                                             et de traitement de l’infection à
                                                         occidentaux [3, 4], soit asiatiques [5]
                                                                                                             Helicobacter pylori. Une réponse
                                                         (tableau 1).
La prise en charge de l’infection                                                                            tumorale est observée dans 80 % des
Helicobacter pylori a évolué ces der­                    L’ulcère gastrique et duodénal est une              cas après éradication de l’infection à
nières années. Les indications de la                     indication formelle de recherche et de              Helicobacter pylori. Une infiltration
recherche et du traitement de l’infection                traitement de l’infection à Helicobacter            profonde + adénopathie à l’écho­
ont été précisées. La place des dif­                     pylori. En effet, l’éradication de                  endoscopie et la présence d’une trans­
férentes méthodes directes ou indi­                      ­l’infection permet d’une part la cica­             location t (11 ; 18) sont des facteurs
rectes de la recherche de l’infection                     trisation des lésions et d’autre part              de non réponse à l’éradication de
Helicobacter est maintenant bien                          prévient la récidive efficacement. En              l’infection Helicobacter. En cas de
­définie. Enfin, les recommandations                      cas d’ulcère duodénal, un simple trai­             réponse, une rémission prolongée est
 de traitements sont en pleine évolu­                     tement éradicateur de l’infection est              en général obtenue. Les récidives sont
 tion du fait de la nécessaire adaptation                 suffisant pour la prise en charge de la            rares. En revanche une surveillance
 à l’émergence de résistances de plus                     maladie. En cas d’ulcère gastrique, il             endoscopique prolongée est nécessaire
 en plus fréquentes aux antibiotiques                     est nécessaire de poursuivre un traite­            du fait d’un risque élevé de cancer
 de base des trithérapies classiques. Les                                                                    gastrique [6].
 recommandations françaises issues                           Tableau 1. Indications de la recherche
                                                                                                             En cas de dyspepsie non ulcéreuse,
                                                                     de Helicobacter pylori
 des conférences de consensus de 1995                                                                        l’intérêt de la recherche et du traite­
 et 1999 ne sont plus adaptées [1, 2].                    Ulcère gastroduodénal actif ou ancien              ment de l’infection à Helicobacter
Les recommandations européennes                           Dyspepsie non ulcéreuse                            pylori a fait débat par le passé. Les
revues en 2005 [3], ont été amendées                      Mise au traitement par AINS                        méta-analyses récentes concluent à un
à nouveau à la suite de la réunion                        ou aspirine faible dose au long cous               bénéfice significatif de l’éradication
« Maastricht4 » de novembre 2010. De                      Malades à risque élevé de cancer                   de l’infection à Helicobacter. Ce béné­
nouvelles recommandations écrites                                                                            fice est faible sur le plan symptoma­
                                                          Maladies extradigestives :
européennes et françaises sont en                          -- Purpura thrombopénique idiopathique            tique (8 % supplémentaires par rapport
cours d’écriture au moment où cet                          -- Anémie ferriprive sans cause trouvée
                                                                                                             au placebo) mais s’ajoute au bénéfice
                                                           -- Carence en vitamine B12
article est rédigé.                                                                                          potentiel lié à l’éradication de l’infection
                                                                                                             à Helicobacter pylori : diminution de
                                                                                                             la sensibilité aux AINS, diminution du
                                                                                                             risque de cancer. L’attitude qui consiste
■■   Pr Jean-Charles Delchier ()                                                                            à préconiser le traitement de l’infection
     Service d’hépato-gastroentérologie, Hôpital Henri Mondor, 5 avenue du maréchal de Lattre de Tassigny,   à Helicobacter sans exploration endos­
     94010 Créteil cedex.
     Tél. : +33 1 49 81 23 51 – Fax : +33 1 49 81 23 52                                                      copique chez les patients dyspeptiques
     E-mail : jean-charles.delchier@hmn.aphp.fr                                                              sans signe d’alarme n’a jamais été

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recommandée en France où l’accès à          prévention des lésions ulcérées, à éra­            suivent. Ces travaux démontrent donc
l’endoscopie est facile. Cette stratégie    diquer préventivement l’infection à                d’une part l’intérêt de l’éradication de
reste possible, notamment dans les          Helicobacter pylori. De ce fait, il existe         l’infection à Helicobacter pylori pré­
pays en voie de développement où le         un consensus pour recommander                      ventive et d’autre part l’importance
taux d’infestation est très élevé et où     l’éradication de l’infection à Helico­             d’une surveillance endoscopique régu­
l’accès aux techniques endoscopiques        bacter pylori chez les patients devant             lière des malades ayant des lésions
est plus difficile. La pratique de cette    être mis à un de ces traitements.                  pré-néoplasiques.
stratégie suppose en outre que l’on         La question du traitement préventif du
dispose d’un traitement empirique                                                              L’attitude pratique doit être différente
                                            cancer gastrique a fait l’objet de tra­            selon que l’on se situe dans une zone
efficace, ce qui n’est pas le cas actuel­   vaux ces dernières années. Le rôle
lement en France.                                                                              à forte incidence de cancer ou à faible
                                            physiopathologique de l’infection à                incidence de cancer. Dans les zones à
Le reflux gastro-œsophagien n’est pas       Helicobacter pylori dans la genèse du              forte incidence, l’éradication systéma­
une indication de la recherche et du        cancer gastrique est bien établi. On               tique de la bactérie est justifiée. Dans
traitement de l’infection à Helicobacter    estime en effet que 70 % des cancers               les zones à faible incidence de cancer,
pylori. Il existe même une relation         gastriques sont liés à l’infection. En             comme la France, il apparaît raison­
inverse entre la présence de l’infection    revanche, l’efficacité d’une éradication           nable, en l’absence de symptôme, de
à Helicobacter pylori et de ses princi­     de l’infection à Helicobacter pylori en            cibler le dépistage de l’infection à
paux marqueurs de virulence et le           prévention du cancer gastrique était               Helicobacter pylori et des lésions pré-
reflux gastro-œsophagien. Il en est de      débattue jusqu’à récemment. Il est                 néoplasiques chez les patients à haut
même pour l’endobrachyœsophage et           maintenant admis, à partir de travaux              risque de cancer (tableau 2) : appa­
le cancer du bas œsophage.                  faits essentiellement dans des zones à             rentés du premier degré à des malades
Cependant, l’éradication de l’infection     forte incidence de cancer gastrique                ayant un cancer, malades ayant eu une
Helicobacter pylori chez un malade          et d’infection à Helicobacter pylori,              gastrectomie partielle ou une résection
ayant un reflux gastro-œsophagien           que l’éradication de l’infection à                 par voie endoscopique, malades
n’augmente ni la symptomatologie ni         Helicobacter pylori a un rôle préventif            appartenant à une famille ayant des
le reflux gastro-œsophagien mesuré          du cancer gastrique à la fois chez les             cancers coliques héréditaires (syn­
par pH-métrie et ne diminue pas la          patients qui n’ont pas de condition                drome de Lynch, polypose recto­
sensibilité au traitement par IPP. En       pré-néoplasique (absence à l’histologie            colique familiale), malades originaires
cas de mise à un traitement prolongé        d’atrophie et/ou de métaplasie intes­-             d’une zone à haut risque de cancer
par IPP, l’éradication de l’infection à     tinale) mais aussi chez ceux qui ont               gastrique (Asie, Amérique du sud…),
Helicobacter pylori diminue le risque       déjà ces lésions [7]. Dans ce dernier              malades chez qui des conditions pré-
de survenue d’atrophie gastrique dans       cas, l’éradication de l’infection diminue          néoplasiques sont déjà connues (atro­
le suivi. De ce fait, de nombreux auteurs   l’incidence des cancers dans les dix               phie +/- métaplasie, surtout lorsqu’elle
préconisent l’éradication d’infection à     années qui suivent mais ne supprime                touche le corps gastrique), malades
Helicobacter chez les patients ayant        pas complètement le risque. Le travail             devant recevoir un traitement par IPP
un reflux gastro-œsophagien traités         de l’équipe japonaise de Fukase [8],               au long cours.
au long cours par IPP.                      qui a comparé le devenir de patients
                                            qui ont eu une résection de cancer                 Trois situations cliniques non gastro­
L’intérêt d’un traitement préventif de
                                            gastrique superficiel par dissection               entérologiques peuvent justifier la
l’infection à Helicobacter pylori chez
                                            sous-muqueuse, est à cet égard parti­              recherche et le traitement de l’infection
les patients mis sous AINS et/ou aspi­
                                            culièrement illustratif puisqu’il montre           Helicobacter : le purpura thrombo­
rine faible dose a fait l’objet de clari­
                                            une nette régression du taux de nou­               pénique idiopathique peut être amé­
fications récentes. Il est démontré
                                            veaux cancers dans les années qui                  lioré par l’éradication de l’infection à
qu’en cas d’ulcère hémorragique sous
AINS et/ou aspirine faible dose, il est
                                            Tableau 2. Indication de la recherche et du traitement de Helicobacter pylori en prévention
indispensable d’éradiquer l’infection à                                         du cancer gastrique
Helicobacter pylori si elle est présente.
En effet, cette éradication a un rôle       Malades à risque élevé de cancer
                                             -- Apparentés du premier degré de malades ayant un cancer
démontré dans la prévention de la réci­      -- Résection de lésions cancéreuses (gastrectomie partielle ou résection par voie endoscopique)
dive même si la prescription concomi­        -- Lésions pré-néoplasiques : atrophie score 2 ou 3 +/- métaplasie intestinale diffuse
tante d’un IPP est recommandée si la         -- IPP au long cours
prise d’AINS doit être poursuivie. Chez      -- Malades appartenant à une famille ayant des cancers coliques héréditaires
                                             (syndrome de Lynch, polypose rectocolique familiale)
les malades naïfs de tout traitement
                                             -- Malades originaires de régions à forte incidence de cancer gastrique
anti-inflammatoire, il existe égale­         (Asie, Afrique du Sud…)
ment un bénéfice, au moins sur la

2                                                                                                                              • • • • • •
Helicobacter pylori et il est donc utile       penser à faire des biopsies à distance     sont les mêmes que celles du test res­
de rechercher l’infection et de la             de la lésion pour la recherche de l’in­    piratoire à l’urée C13.
­traiter en cas de présence chez ces           fection Helicobacter. Actuellement, le
 patients ; l’anémie microcytaire par          test à l’uréase rapide sur les biopsies
 carence martiale peut également avoir         n’est plus pratiqué en routine.
                                                                                          Traitement de l’infection
 pour origine la gastrite à Helicobacter.                                                 à Helicobacter pylori
                                                Les biopsies gastriques sont l’outil
 En cas d’anémie microcytaire par               principal du diagnostic initial de        Depuis plus de 10 ans, le traitement
 carence martiale sans cause trouvée,          ­l’infection à Helicobacter pylori. Les    probabiliste recommandé pour l’éra­
 un traitement éradicateur de l’infection       biopsies pour culture +/- PCR sont        dication de l’infection à Helicobacter
 peut être tenté chez les malades               particulièrement indiquées en cas de      pylori est la trithérapie IPP double
 ­infectés. Enfin, il a été rapporté des        notion d’échec d’un traitement anti-      dose, amoxicilline 1 g 2 fois par jour,
  cas de carence en vitamine B12 sans           Helicobacter antérieur.                   clarithromycine 500 mg 2 fois par jour
  atrophie gastrique mais avec infection                                                  pendant 7 à 10 jours ou, en cas d’aller­
  Helicobacter pylori qui peuvent être         Les tests ne nécessitant pas d’endos­
                                               copie digestive et de biopsie sont au      gie à la pénicilline, la trithérapie IPP,
  améliorés par l’éradication de l’infection                                              métronidazole 500 mg 2 fois par jour,
  Helicobacter.                                nombre de trois : sérologie, test respi­
                                               ratoire à l’urée C13, recherche d’anti­    clarithromycine 500 mg 2 fois par
                                               gène de l’infection à Helicobacter         jour [9]. Les essais thérapeutiques qui
Indication et place                            pylori dans les selles.                    se sont accumulés pendant la dernière
                                                                                          décennie montrent à travers le monde
des différentes techniques                     La sérologie est avant tout un outil       une diminution de l’efficacité de cette
de diagnostic de l’infection                   épidémiologique. En pratique cli­          trithérapie. Cette perte d’efficacité est
                                               nique, elle peut être utile au diagnos­
à Helicobacter pylori                                                                     corrélée avec le taux de résistance à
                                               tic individuel de l’infection dans les     la clarithromycine et au métronida­
Les tests diagnostiques sont de deux           cas où il y a de forts risques de faux     zole. Or en France, les taux de résis­
types, soit directs, nécessitant des           négatifs de l’histologie : hémorragie      tance à la clarithromycine et au
biopsies gastriques, soit indirects, ne        digestive, atrophie importante de la       métronidazole sont respectivement de
nécessitant pas de biopsies gastriques.        muqueuse gastrique, lymphome du            plus de 20 % et de 40 à 60 % [10]. De
Quel que soit le test utilisé, il faut         MALT.                                      ce fait, on ne peut espérer un taux
­garder en tête que la recherche de            Le test respiratoire à l’urée C13 est      d’éradication supérieur à 70 % avec
 l’infection à Helicobacter pylori doit        susceptible de mettre en évidence la       ces trithérapies classiques qui doivent
 être réalisée en dehors de toute prise        présence de l’infection du fait de son     donc être abandonnées. Il existe un
 récente d’antibiotique ou d’anti-­            activité uréasique. Ce test est parti­     consensus international pour adapter
 sécrétoire du fait du risque de faux          culièrement intéressant pour tester        le traitement aux conditions locales
 négatifs. Ces derniers doivent être           l’efficacité du traitement éradicateur,    de résistance à la clarithromycine
 arrêtés 14 jours avant la réalisation         à condition qu’il soit réalisé dans de     notamment. En France, il est clair que
 du test.                                      bonnes conditions : plus d’un mois         les recommandations doivent aller
Lorsqu’une gastroscopie est réalisée, la       après la fin du traitement et au moins     vers des thérapeutiques qui permettent
pratique de biopsies systématiques est         après 15 jours d’arrêt de toute antibio­   de s’extraire de cette problématique
le meilleur outil pour parvenir au dia­        thérapie et de tout anti-sécrétoire. En    de la résistance primaire élevée à la
gnostic d’infection à Helicobacter             diagnostic initial, il peut être utilisé   clarithromycine.
pylori. La réalisation de 5 biopsies,          dans des circonstances précises :          La première solution est de tester la
deux dans l’antre, deux dans le corps          dépistage de l’infection chez des appa­    sensibilité de la bactérie aux antibio­
et une à l’incisure de la petite courbure      rentés de cancer gastrique lorsque leur    tiques grâce soit à une culture clas­
gastrique, sont suffisantes à la fois pour     âge est inférieur à 40 ans, dépistage      sique des biopsies ou à la réalisation
le diagnostic histologique de l’infection      de l’infection à Helicobacter pylori       des techniques de diagnostic molé­
et pour l’évaluation de la muqueuse            chez les patients devant être mis à un     culaire des résistances à la clarithro­
gastrique. La réalisation d’une culture        traitement anti-inflammatoire non          mycine et aux quinolones qui sont
ou d’une technique moléculaire de              stéroïdien, purpura thrombopénique         actuellement disponibles [11]. Si ceci
recherche de l’infection Helicobacter          idiopathique.                              est possible, la trithérapie peut conti­
pylori type PCR nécessite la réalisation       La recherche d’antigènes fécaux de         nuer à être utilisée avec la trithérapie
de deux biopsies supplémentaires, une          Helicobacter pylori a une valeur dia­      classique en cas de sensibilité à la
dans le fundus, une dans l’antre. En cas       gnostique proche de celle du test res­     ­clarithromycine, la trithérapie IPP,
de présence d’une lésion macrosco­             piratoire. Elle est actuellement peu        amoxicilline, lévofloxacine 250 mg
pique de l’estomac, il est nécessaire de       réalisée en France. Ses indications         2 fois par jour pendant 10 jours en cas

• • • • • •                                                                                                                      3
de résistance à la clarithromycine et de     i­ntéressants (voisins de 90 %). Ces                 devrait être de ne pas administrer de
sensibilité aux quinolones, la trithéra­      résultats sont probablement en par­                 traitement contenant de la clarithro­
pie IPP, amoxicilline, métronidazole          tie expliqués par l’absence de résis­               mycine en cas d’échec initial du trai­
14 jours en cas de résistance à la cla­       tance à la tétracycline à l’heure                   tement séquentiel et également de
rithromycine et aux quinolones. Cette         actuelle et par le faible impact qu’a               ne pas réadministrer de traitement
stratégie vient d’être testée dans un         la résistance au métronidazole                      contenant du métronidazole et/ou
large essai thérapeutique en France           lorsqu’il est associé avec de la tétra­             de la tétracycline en cas d’échec
avec des résultats qui devraient être         cycline et du bismuth. Elle ne                      du traitement par quatrithérapie
supérieurs à 80 % d’éradication.              contient pas de ß lactamines et peut               ­bismuthée.
Cependant, la culture étant de réali­         donc être administrée aux malades                  En cas d’échec du traitement de deu­
sation difficile et les tests molé­           allergiques à la pénicilline. La seule             xième ligne, il apparaît indispensable
culaires n’étant pas encore largement         inconnue concerne la qualité de la                 de faire une endoscopie avec des
diffusés, il est indispensable de             tolérance au produit puisqu’il est                 ­biopsies pour étude de la sensibilité
recommander un traitement probabi­            nécessaire de prendre 14 comprimés                  bactérienne aux antibiotiques par
liste efficace.                               par jour et que les antibiothérapies                cultures avec étude notamment de la
                                              par tétracycline et métronidazole                   sensibilité à l’amoxicilline, la clarithro­
Sur la base des études dont on dispose        ne sont pas dénuées d’effets secon­
à l’heure actuelle, 2 solutions peuvent                                                           mycine, le métronidazole, la tétra­
                                              daires [13].                                        cycline, les quinolones et la rifabu­
être envisagées :
1. Traitement séquentiel [12] qui          Que faire en cas d’échec d’un traite­                  tine. La stratégie finale sera établie
   consiste à administrer pendant          ment séquentiel ou de la quadrithérapie                bien sûr en fonction des résultats
   5 jours IPP double dose + amoxicil­     bismuthée ?                                            des sensibilités à ces différents anti­
   line 1 g 2 fois par jour suivi de                                                              biotiques.
                                           Dans ce cas qui devrait être plus rare
   l’administration pendant les 5 jours    que celui actuellement observé avec                   La composition des différents traite­
   suivants d’IPP double dose associés     la trithérapie, il est souhaitable                    ments proposés avec les posologies des
   cette fois-ci à la clarithromycine      ­d’étudier la sensibilité des bactéries               différents composants est donnée dans
   500 mg 2 fois par jour et au métro­      aux antibiotiques avant de prescrire                 le tableau 3.
   nidazole 500 mg 2 fois par jour. Ce      un traitement de deuxième ligne.                     Un algorithme des 3 lignes de traite­
   type de traitement a été rapporté        Lorsque cela est impossible, la règle                ment est proposé dans la figure.
   notamment en Italie comme étant
   très efficace (supérieur à 80 %
   d’éradication) avec une légère dimi­               Tableau 3. Composition et posologie des différents traitements proposés
   nution d’efficacité en cas de résis­                                  pour traiter Helicobacter pylori
   tance à la clarithromycine. Cet
   impact limité de la résistance à la     Trithérapies (7 à 14 jours)
   clarithromycine, contrairement à          -- IPP : pleine dose × 2 par jour
   celui qui a été observé au cours des      -- amoxicilline : 1 g × 2 par jour
   trithérapies, a fait recommander le
                                             -- clarithromycine : 500 mg × 2 par jour
   traitement séquentiel par de nom­
                                             -- lévofloxacine : 250 mg (½ comprimé) × 2 par jour
   breux auteurs. L’impact réel de la
   résistance à la clarithromycine           -- rifabutine : 150 mg × 2 par jour
   reste cependant à étudier dans les
   pays à fort taux de résistance pri­     Traitement séquentiel (10 jours)
   maire à la clarithromycine tels que       -- pendant 10 jours :   IPP pleine dose × 2 par jour
   la France.                                -- pendant 5 jours :    amoxicilline 1 g × 2 par jour
2. La quadrithérapie bismuthée               -- pendant 5 jours :    métronidazole 500 mg × 2 par jour
   (OBMT) est revenue récemment au                                   ou tinidazole 400 mg × 2 par jour
                                                                     clarithromycine 500 mg × 2 par jour
   premier plan depuis la mise à dis­
   position de gélules triples contenant
                                           Quadrithérapies bismuthées (10 jours)
   à la fois du bismuth, de la tétra­
   cycline et du métronidazole.              -- triple gélule : sous citrate de bismuth 140 mg
   L’administration concomitante                                métronidazole 125 mg                               3 gélules × 4 par jour
                                                                tétracycline 125 mg
   d’oméprazole permet, après 10 jours
   de traitement, d’obtenir des taux         -- oméprazole 20, 1 comprimé matin et soir
   d’éradication bactérienne très

4                                                                                                                              • • • • • •
1re ligne            Traitement séquentiel 10 j        ou       Quadrithérapie bismuthée 10 j

                                                             échec                                           échec

                              2e ligne        Quadrithérapie bismuthée 10 j                     Traitement séquentiel 10 j

                                                             échec                                           échec

                                                                            Culture ou PCR

                              3e ligne                           Trithérapie en fonction de la sensibilité
                                                                à la clarithromycine et aux quinolones*

                              * Cl S : IPP – amoxicilline – clarithromycine 10 jours
                                Cl R-quinolones S : IPP – amoxicilline – lévofloxacine 10 jours
                                Cl R-quinolones R : IPP – amoxicilline – métronidazole 14 jours

                 Figure. Algorythme des trois lignes de traitement de l’infection à Helicobacter pylori recommandées en France

             Références                                  6. Copie-Bergman C, Locher C, Levy M,
                                                            Chaumette MT, Haioun C, Delfau-
                                                                                                                     Aliment Pharmacol Ther 2003;18(8):
                                                                                                                     791-7.
                                                            Larue MH, et al. Metachronous gastric               10. Raymond J, Lamarque D, Kalach N,
 1. [Consensus development conference                       MALT lymphoma and early gastric
      on Helicobacter pylori. Revised                                                                               Chaussade S, Burucoa C. High level of
                                                            cancer: is residual lymphoma a risk                     antimicrobial resistance in French
      conclusions and recommendations of                    factor for the development of gastric
      the Working group (1999)]. Gastro­                                                                            Helicobacter pylori isolates. Helico­
                                                            carcinoma? Ann Oncol 2005;16(8):                        bacter 2010;15(1):21-7.
      enterol Clin Biol 1999;23(10 Pt 2):                   1232-6.
    C95-104.                                                                                                    11. Cambau E, Allerheiligen V, Coulon C,
 2. de Korwin JD. [Helicobacter pylori].                 7. Fuccio L, Zagari RM, Eusebi LH,                         Corbel C, Lascols C, Deforges L, et al.
    Gastroenterol Clin Biol 2007;31(12):                    Laterza L, Cennamo V, Ceroni L, et al.                  Evaluation of a new test, genotype
    1110-7; quiz 1108, 1124-6.                              Meta-analysis: can Helicobacter pylori                  HelicoDR, for molecular detection of
                                                            eradication treatment reduce the risk                   antibiotic resistance in Helicobacter
 3. Ma l f e r t h e i n e r P, M e g r a u d F,
                                                            for gastric cancer? Ann Intern Med                      pylori. J Clin Microbiol 2009;47(11):
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                                                            2009;151(2):121-8.                                      3600-7.
     Graham D, et al. Current concepts in
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     pylori infection - The Maastricht III                  Uemura N, Okamoto S, et al. Effect of                   pylori treatment in the era of increa­
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                                                                                                                13. Malfertheiner P, Bazzoli F, Delchier JC,
     management of Helicobacter pylori                      of early gastric cancer: an open-label,
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                                                                                                                    Helicobacter pylori eradication with a
     2007;102(8):1808-25.                                   2008;372(9636):392-7.
                                                                                                                    capsule containing bismuth subcitrate
 5. Fock KM, Katelaris P, Sugano K,                      9. Lamouliatte H, Megraud F, Del­                          potassium, metronidazole, and tetra­
     Ang TL, Hunt R, Talley NJ, et al.                      chier JC, Bretagne JF, Courillon-Mal­                   cycline given with omeprazole versus
     Second Asia-Pacific Consensus                          let A, De Korwin JD, et al. Second-line                 clarithromycin-based triple therapy:
     ­G uidelines for Helicobacter pylori                   treatment for failure to eradicate Heli­                a randomised, open-label, non-­
      infection. J Gastroenterol Hepatol                    cobacter pylori: a randomized trial                     inferiority, phase 3 trial. Lancet
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Les 5 points forts
                        ➊➊ H.  pylori doit être cherché et traité chez les malades à haut risque de
                           cancer gastrique.
                        ➋➋ La gastroscopie avec 5 biopsies systématiques (2 fundiques, 2 antrales,
                           1 de l’angle de la petite courbure) permet la recherche de H. pylori et de
                           lésions prénéoplasiques.
                        ➌➌ À ce jour, le traitement séquentiel IPP + amoxicilline 5 jours puis IPP +
                           clarithromycine + métronidazole 5 jours constitue le traitement probabi-
                           liste de référence.
                        ➍➍ La quadrithérapie oméprazole + bismuth + métronidazole + tétracycline
                           10 jours constituera une alternative.
                        ➎➎ Le test respiratoire à l’urée 13C doit être systématiquement fait pour
                           contrôler l’efficacité du traitement anti H. pylori.

    Questions à choix unique
    Question 1
    Parmi les situations suivantes, laquelle n’est pas une indication reconnue de recherche et de traitement
    de l’infection à H. pylori ?
    ❏❏ A. La dyspepsie non ulcéreuse
    ❏❏ B. Le purpura thrombopénique idiopathique
    ❏❏ C. La métaplasie intestinale du corps gastrique
    ❏❏ D. L’urticaire chronique
    ❏❏ E. L’anémie microcytaire par carence martiale inexpliquée

    Question 2
    La sérologie peut être proposée pour le diagnostic de l’infection à H. pylori dans toutes les situations suivantes,
    sauf une ?
    ❏❏ A. Recherche négative à l’histologie chez un malade ayant un lymphome du MALT
    ❏❏ B. Hémorragie digestive
    ❏❏ C. Malade ne pouvant ou ne voulant pas arrêter les IPP
    ❏❏ D. Contrôle d’éradication
    ❏❏ E. Recherche négative à l’histologie chez un malade ayant une atrophie sévère étendue

    Question 3
    Parmi les propositions suivantes concernant le traitement de H. pylori, toutes sont exactes sauf une ?
    ❏❏ A. La trithérapie IPP-amoxicilline-clarithromycine est devenue inefficace du fait de l’augmentation
            de la résistance à la clarithromycine
    ❏❏ B. La trithérapie IPP-amoxicilline-lévofloxacine probabiliste en deuxième ligne de traitement
            n’est pas recommandée en France du fait d’un taux élevé de résistance primaire aux quinolones
    ❏❏ C. Le traitement séquentiel diminue l’impact de la résistance à la clarithromycine
    ❏❏ D. En cas d’échec d’un traitement contenant de la clarithromycine, il est impératif de donner en deuxième ligne
            un traitement ne contenant pas cet antibiotique
    ❏❏ E. La résistance au métronidazole diminue significativement l’efficacité de la quadrithérapie O-B-M-T

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