Henri IV le Grand (1553-1610) et ses maladies urogénitales

 
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Henri IV le Grand (1553-1610) et ses maladies urogénitales
HISTOIRE DE L’UROLOGIE                                                                            Progrès en Urologie (1998), 8, 593-598

             Henri IV le Grand (1553-1610) et ses maladies urogénitales
                                                    Georges ANDROUTSOS

                                           Urologue-andrologue-historien, Athènes, Grèce

                                                                     qu’il contracta en ses battues galantes où, on le sait, il
                                                                     ne se montrait pas difficile quant à la qualité du
                                RESUME
                                                                     gibier».
Dans cet article, est esquissé le portrait patholo-
                                                                     Dès 1595, le père de la «poule au pot » (« Je ferai
gique du roi Henri IV le Grand, tout en mettant
l´accent sur ses maladies urogénitales, sa fécondité                 qu’i l n’y aurait point de laboureur en mon royaume
et sa sexualité débridée.                                            qui n’ait le moyen d’avoir une poule dans son pot»,
                                                                     Henri IV, [8]) avait déjà éprouvé une forte difficulté
Mots clés : He nri IV, maladies urogénitales, fé condité, se xua -   d´uriner (dysuri e) et L OYSEAU ayant constaté l’exis-
lité.                                                                tence d’une carnosité (rétrécissement) au méat urinal
                                                                     près de la prostate (?) rapporte : «...en marchant, il
Progrès en Urologie (1998), 8, 593-598.
                                                                     me fallait souvent mettre pied à terre pour le fai re uri-
                                                                     ner par le moyen d’une bougie et plus souvent par
« Je mourrai un de ces jours et, quand vous m’aurez                  une sonde ou canule d’argent tellement qu’un jour je
perdu, vous connaîtrez ce que je valais et la différence             lui trouvai la verge enflée, froide, mollasse et insen-
qu’il y a de moi aux autres hommes»                                  sible» [2].

Henri IV (14 mai 1610, deux heures avant son assassinat)             En octobre 1598, Henri fut sérieusement malade et
                                                                     SULLY note que ce grave malaise était dû «à une
                                                                     quantité prodigieuse d’humeurs, dont Sa Majesté
            SES MALADIES UROGENITALES                                s’était déchargée par une purgation». Pi erre de
                                                                     L’ESTOILE note, lui, plus crûment : « Le vendredi 30
Henri IV (1553-1610) avait d’innombrables maladies                   octobre, la Cour étant à Monceaux, la ville de Paris fut
vénériennes, attrapées ça et là, qui lui occasionnaient,             fort troublée des nouvelles qu´on y apporta de l’extré-
du fait d´un rétrécissement de l’urèthre, des rétentions             mité de la maladie du roi, qui était une carnosité pro-
d’urine de plus en plus pénibles.                                    venant d’une chaude-pisse, laquelle, pour avoir été
                                                                     négligée, lui causa une rétention d’urine qui le cuida
Le chroniqueur Pierre de L’ESTOILE [10], toujours fort               envoyer en l’autre monde...»
au courant des potins du temps, nous fait part que le roi
avait contracté une blennorragie, en octobre 1592, à                 En 1598, selon tous les mémorialistes contemporains,
Agen et qu’un pasteur avait même dit publiquement en                 Henri souffrait de nombreux rétrécissements (carnosi-
chaire que le Béarnais qui avait un véritable haras de               tés) post-blennorragiques qui lui occasionnaient la
filles, «en avait été bien payé et en avait ses parties              plus grande gêne pour uriner; il ne pouvait y parvenir
génitales bien échauffées». Il eut donc, d’après le Dr.              qu’à l’aide d’une sonde d’argent ou de bougies. Les
MINVIELLE, tout d´abord une uréthro-prostatite suivie                plus grandes sommités de l’époque avaient été obli-
d´une orchioépididymite, puis, quelques années plus                  gées de confesser leur impuissance à soulager le Vert
tard, un rétrécissement d’origine blennorragique. Ceci               Galant des suites cuisantes de ses trop nombreuses
d’ailleurs est confirmé par le chirurgien LOYSEAU, qui,              aventures. En désespoir de cause, le chirurgien
avec le plus beau mépris du secret professionnel, l´écri-            LOYSEAU , qui eut une si grande réputation de son
vit noir sur blanc dans une plaquette destinée à l´édifi-            temps, fut agréé par le royal malade et entreprit de le
cation du jeune Louis XIII.                                          guérir [13].
En fait, tout avait commencé en 1592, Agrippa                        L OYSEAU nous a lai ssé une description très précise du
D ’AUBIGNÉ (1552-1630) [1], compagnon d´armes                        traitement de ce rétréci ssement : «J’avai s, écrit
d’Henri IV, nous l´affirme, quand le Béarnais avait                  L OYSEAU, composé un onguent de ma poudre incor-
contracté la chaude-pisse dans l’étable de Tignonville               porée avec beurre frais, lequel je portais avec ma
à Agen, où il avait été prendre la putain du palefrenier.            canule sur la carnosit é, le soir, à l’entrée du lit, ayant
A propos de ce fait, RITTER nota : «De toutes ses ser-               premièrement fait pisser le roi; et le lendemain
vitudes physiques, les plus fâcheuses à coup sûr, et                 j’usais d’inj ections réfrigérantes faites quelquefois
celles qui le préoccupèrent par-dessus toutes les autres,            avec les trochisques de gordon (goudron),et quelque-
furent les conséquences des maladies vénériennes                     fois avec les trochisques de rhasis (oxyde de zinc),

                                                                 593
Henri IV le Grand (1553-1610) et ses maladies urogénitales
G. Androutsos, Progrès en Urologie (1998), 8, 593-598

                                                                     guéri» [17]. Ici, L OYSEAU exagère sans doute, car
                                                                     l’affection rechuta rapidement et on a été obligé à
                                                                     recourir à des dilatations. Tout efois l e monarque,
                                                                     enthousiasmé par les résultats de l’intervention, ache-
                                                                     ta le matériel utilisé et le fit mettre à la Chambre des
                                                                     Comptes [13].
                                                                     Le procédé de destruction du rétrécissement par cautéri-
                                                                     sation chimique fut utilisé pour la première fois au XVIe
                                                                     siècle par Amathus L USITANUS (1511-1568); il utilisa des
                                                                     bougies dont l’extrémité était recouverte d´un onguent
                                                                     escarrotique. C´est ainsi que L OYSEAU traita Henri IV et
                                                                     le guérit provisoirement. Son instrument était une tige
                                                                     creuse qu’il renforçait dans l’urèthre, jusqu’au rétrécisse-
                                                                     ment, munie à son extrémité d’une sorte de petite
                                                                     seringue et d´un piston (Figure 1); il injectait un onguent
                                                                     composé de beurre frais et de poudre de feuilles de sabi-
                                                                     ne, sorte de genévrier que l’on trouve dans tout le Sud de
                                                                     l’Europe. Avec ce procédé, on attaquait le rétrécissement
                                                                     d’avant en arrière, c’est-à-dire, à son extrémité antérieu-
                                                                     re. L´idée de détruire le rétrésissement sur toute la lon-
                                                                     geur de son trajet est vieille. LUSITANUS, par exemple, uti-
                                                                     lisait des bougies de cire ou de plomb munies d’une
                                                                     fenêtre ou d’une rainure latérale dans laquelle on étalait
                                                                     l´onguent caustique [7].
                                                                     En mars 1597, en route vers Amiens, le roi eut la pre-
                                                                     mière crise de colique néphrétique qui le retarda,
                                                                     jusqu´au 8 juin. Mais la plus grave fut la crise néphré-
                                                                     tique de 1603. Il se crut en ce cas «demi-mort», mais
                                                                     sitôt fut rétabli séélança à la poursuite du gibier [6].
                                                                     Henri IV, dans une lettre adressée au duc de SULLY le
                                                                     17 mai 1603, rapporte: « Il m’est survenu une rétention
                                                                     d’urine et encore que les médecins m’assurent que ce
                                                                     ne sera rien comme aussi je l’espère, je vous prie de me
                                                                     venir trouver sans donner l’alarme à personne, fei-
                                                                     gnant de venir à Ablon pour faire la cène» et continue
                                                                     dans la même journée : «Je me sens si mal qu’il a
                                                                     bonne apparence que le bon Dieu veut disposer de
                                                                     moi» [9].
                                                                     La nuit du 29 au 30 octobre 1603, ce fut une véritable
                                                                     crise où le roi, semble-t-il, manqua de laisser la vie.
                                                                     Après un repas gargantuesque, alors qu’il était déjà
Figure 1. L’appareil de Loyseau avec lequel il aurait guéri
Henri IV.
                                                                     malade et que ses médecins lui avaient recommandé
                                                                     une diète, Henri fut pris de fièvre. Une diarrhée inces-
                                                                     sante, des vomissements répétés et une rétention d’uri-
dissous avec les eaux de plantain, pourpier ou de
                                                                     ne persistante l’affaiblirent considérablement [2]. A ce
solanum, selon l’exigence du mal; et pour la fin, la
                                                                     sujet le Dr. VALLON remarque : « En 1603, Henri se
tuthie préparée, antimoine préparé, incorporés avec
beurre frais, ou avec l’onguent pompholigos et album                 tord sous l’empire d’une colique que nous voudrions
                                                                     nommer néphrétique s’il avait accusé le moindre symp-
rhasis, portés avec ma canule ou une bougie; le bout
de laquel le je munissais d’un emplâtre fait avec ma                 tôme nauséeux. Il est vrai que les vomissements étaient
poudre, laquelle je laissais dedans le soir, le roi étant            la menue monnaie de ses fréquentes indigestions; cela
au lit; ou bien au l ieu dudi t onguent, j’ai accout umé             ne le frappait plus; il peut avoir oublié d’en faire men-
de laisser dans la verge une sonde de plomb ointe                    tion» [17].
dudit onguent, ou bien frot tée d’argent vif, cru et                 Les manifestations de la gravelle sont beaucoup plus
purifié. Et dans cinq semaines le roi fut entièrement                précises. Le monarque eut peur et voulut même se

                                                               594
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                                                                        La monogamie et la fidélité conjugale sont des impéra-
                                                                        tifs chrétiens; ce n’est pas pourtant le cas pour Henri IV
                                                                        qui eut trouvé à son goût d’avoir à sa disposition un
                                                                        véritable harem… Mais, chrétienté obligeant tout de
                                                                        même, il lui fallut se réduire à des limites : une maî-
                                                                        tresse en titre, en plus de l´épouse légitime, et des aven-
                                                                        tures passagères…
                                                                        Sur le plan fécondité, Henri IV eut quinze enfants, de
                                                                        cinq mères différentes. Son épouse, la reine Marie de
                                                                        MÉDICIS (Figure 3), lui donna six enfants [5]. Il eut
                                                                        encore neuf enfants nat urels de ses quatre principales
                                                                        maîtresses en titre. Plus particulièrement, il eut trois
                                                                        enfants avec Gabri elle d’ES T R É E S , trois avec
                                                                        Henriette d’E NTRAGUES (Figure 4), un avec
                                                                        Jacqueline de BUEIL et deux avec Charlotte des
                                                                        ESSARTS [4].
                                                                        La fâcheuse carnosité dont souffrait Henri IV, fait
                                                                        curieux, faillit avoir une certaine influence sur sa des-
                                                                        tinée. Lorsque celui-ci tomba amoureux de la belle
                                                                        Gabrielle d’E STRÉES, il eut l’idée de l’épouser et le
                                                                        mémorialiste, Philippe H URAULT de CHEVERNY (1528-
                                                                        1599), cité par Pierre de VASSIÈRE [16], écrit : « Le
                                                                        Roy s’étoit laissé persuader par son premier médecin
                                                                        La Rivière qui vouloit servir la duchesse, qu’à cause
                                                                        d’une carnosité qu’il avoit et qui avoit failli l’emporter
                                                                        à Monceaux, au mois d’octobre 1598, il pourroit par la
                                                                        suite du temps devenir moins habile à avoir des
                                                                        enfants... Il se portoit donc à ce mariage, autant pour sa
                                                                        conservation particulière que pour son plaisir, m’ayant
                                                                        fait l’honneur de me dire particulièrement plusieurs
Figure 2. Henri IV à l’âge de cinquante-sept ans, vieilli pré -
maturément (portrait par Frantz Pourbus).
                                                                        fois, que, puisque l’incommodité susdite en sa person-
                                                                        ne (dont grâce à Dieu il a esté depuis guéri par l´opéra-
confesser. Ses archi atres se réunirent et delibérèrent.                tion admirable de BÉRAULT), pouvoit causer des sujets
Ce grave aréopage élabora enfin une très curieuse                       qui abrégeroient sa vie, il vouloit, par ce mariage, se
prescript ion que L A RI V I È R E formula ai nsi :                     délivrer de la contrainte et persécution que les princes
«Absti naet a quaevis muliere, et iam Regina...».                       du sang et autres avoient faits au feu roi Henri III, à
Commentant ce texte, Berthold ZELLER écrit : «Les                       cause qu’il n’avoit point d’enfant». Mais, emportée par
médecins avaient été d’avis qu’alors même qu’il se                      l’éclampsie, la jolie femme ne monta pas sur le trône de
priverai t de couri r le cerf et de courti ser les femmes,              France...
ce qui n’était pas à supposer, il lui faudrait encore se
régler pour le boi re et le manger, ce qui lui serait éga-                                         SA SEXUALITE
lement difficile. Ils conclurent que le roi était plus
soutenu par la vigueur de son esprit que par ses forces                 Sur le chapitre de la sexualité débridée d’Henri IV, cir-
physiques» (Figure 2) [2].                                              culaient des histoires terribles. A en croire un pam-
                                                                        phlet, lors d’un bal donné en l’honneur de ses jeunes
Selon CABANÈS [3], le Vert Galant aurait souffert de la                 compagnons, en 1576 à Agen, Henri aurait ordonné
pierre : « Le calcul qui avait offensé le royal uretère,                d’éteindre les lumières pour forcer (violer) les femmes
ayant enfin passé, Henri fut soulagé». Il est curieux de                et les filles des citoyens invités; quelques-unes de ces
rappeler que Gabrielle d’E STRÉES (Figure 2), la maî-                   dames voulurent se précipiter par les fenêtres et
tresse d’Henri IV, fut trouvée porteuse, à son autopsie,                d’autres moururent d’effroi, de regret et de douleur.
«d’une pierre en poincte dans le roignon (rein)». Quoi                  L’amour avec Henri était loin de la sensualité esthé-
qu’il en soit, même si Henri eût échappé au poignard de                 tique et aiguisée de sa première épouse Margot (Figure
RAVAILLAC, c’eût été pour peu de temps. Le jour de sa                   5) : elle déplorait «cette fâcheuse senteur de l’aile et du
mort on le promenait dans son carrosse terrassé par une                 pied», caractéristique de son mari, sans que cela pré-
infection urinaire fébrile [13].                                        occupe Henri [2].

                                                                  595
G. Androutsos, Progrès en Urologie (1998), 8, 593-598

Figure 3. Marie de Médicis (portrait par Scipione Pulzone).

                                                                        Figure 5. Henriette d’Entragues (par Jérôme Wieric).

Figure 4. Gabrielle d’Estrées prenant son bain en présence de
deux de ses enfants et de leur nourrice (Ecole française du
XVIIe siècle).

                                                                  596
G. Androutsos, Progrès en Urologie (1998), 8, 593-598

                                                                        la Brosse. Ces poux espagnols, las de posséder les par-
                                                                        ties basses, ou étant trop pressés de logis, avaient pris
                                                                        un domicile éminent dans les aisselles, les sourcils, le
                                                                        rond des cheveux, siège de la couronne!» [2].
                                                                        Même âgé, le Vert Galant continua toujours à aimer fol-
                                                                        lement la brune ou la blonde, en dépit de ses cheveux
                                                                        blancs et de certaines défaillances sexuelles, sur les-
                                                                        quelles nous n’insisterons pas. C´est peut-être pour rani-
                                                                        mer ses forces épuisées que, suivant la légende, le Vert
                                                                        Galant usait des procédés barbares relatés dans les
                                                                        registres d’état civil de la petite paroisse de Gilles, en
                                                                        Eure-et-Loir. En effet, entre deux mentions d’inhuma-
                                                                        tions, le curé de Gilles a griffonné sur son cahier : «Au
                                                                        mois de juin 1599, il est venu ung bruit que cent cuiras-
                                                                        siers prenoient les enfans malles depuis l’âge de sept ans
                                                                        et au-dessous pour en avoir le sang, et disoit-on que c’es-
                                                                        toit pour faire ung bain au Roy ou à son bastard» [17].
                                                                        Une lettre d´Henri à la marquise de VERNEUIL (Henriette
                                                                        d’ENTRAGUES), datée du 14 octobre 1607, fait mention de
                                                                        ses performances sexuelles : « Je vous verrai devant que
                                                                        partiez de Paris, et vous chérirai non comme il faut, mais
                                                                        comme je pourrai...». «Comme je pourrai», dit le roi. «Il
                                                                        n’était pas grand abatteur de bois», affirme TALLEMANT
                                                                        des RÉAUX [15], en parlant d´Henri IV que l’impertinen-
                                                                        te marquise de V ERNEUIL appelle en le raillant:
                                                                        «Capitaine de bon vouloir». En fait, lorsqu‘il devait par-
                                                                        tir à l’attaque, disaient les méchantes langues, son second
                                                                        n’arrivait jamais au rendez-vous [9].
Figure 6. Marguerite de Valois (portrait par François Clouet).          Il paraît que les sens ne jouaient pas le rôle qu’on pour-
                                                                        rait croire. Le Vert Galant n’était point PRIAPE. Chez
                                                                        Henri, la quête amoureuse ne s’arrêtait jamais. Les
C´est ainsi que Henri IV, en 1576, alors âgé de vingt-
                                                                        maîtresses se succédai ent, chacune ajoutant au
deux ans, écarté de la reine Margot, se rabattait sur des
                                                                        désordre et aux tourments d’une vie encombrée. Car
paysannes et des servantes. «Le roi de Navarre, écri-
                                                                        hélas! sauf Corisande, quelle femme eut jamais une
vait la même année l’ambassadeur d’Espagne à son
maître Philippe II, va à la chasse tous les jours, man-                 véritable inclination pour le faune couronné? Mme de
geant avec le menu peuple et forçant, lui et ceux qui                   ROHAN affirmait qu’entre son nez et son menton,
l’accompagnent, un grand nombre de femmes...».                          l’amour ne trouvait pas où se nicher [6].
Jeanne-Ant oinette de MONCEAU, dite «La petite
Tignonville», était fille d´honneur de la reine Catherine
                                                                                                    EPILOGUE
de MÉDICIS , et avait quinze ans. Pour la première fois,
le Béarnais s´était attaqué, et avec succès, au fortin                  Peu d’hommes ont été trompés, bernés, rançonnés,
d’une pucelle [12].                                                     moqués, trahis dans tous les sens du terme comme le
Henri ne renonçait pas à sa boulimie de conquêtes                       fut Henri IV le Grand!
féminines, ne négligeant aucune proie, y compris les
prostituées les moins séduisantes. Agrippa d’AUBIGNÉ,
dans «La confession du sieur de Sancy», pamphlet qu’il                                             REFERENCES
publia anonymement, dresse de cette période un bilan
sans complaisance pour son ancien maître. Il cite le tes-                1. d’AUBIGNE A .: Histoire Universelle. Paris, 1628, Ed. De Ruble 10
                                                                            vol., t.IX, 35-40.
tament imaginaire d’un gentillome gascon, compagnon
d’Henri IV à Nérac, qui révélait toutes les maladies                     2. BAYROU FR. : Henri IV. Le roi libre. Paris, 1994, Ed.Flammarion,
vénériennes de son maître attrapées dans cette vie dis-                     195-219.
solue. Il dit de lui qu’il était «plein de morpions,                     3. CABANES A. : Les morts mystérieuses de l’histoire. Paris, 1901,
gagnées en couchant avec Arnaudine, garce de Veneur                         Ed.Albin Michel, 387-413.

                                                                  597
G. Androutsos, Progrès en Urologie (1998), 8, 593-598

4. CASTELOT A.,DECAUX A.L. : Histoire de la France et des Français                 14. SULLY M. (de Béthune, Duc de) : Mémoires des sages et royales
   au jour le jour : Le bon roi Henri IV. Paris, 1972, Ed. Robert Laffont,             Oeconomies d´ Estat, domestiques, politiques et militaires de
   14-22.                                                                              Henry le Grand. Paris, 1838, Ed. Collection Michaud et Poujoulat,
                                                                                       65-79.
5. CHEVALIER P. : Louis XIII. Paqris, 1979, Ed. Fayard, 17-27.
                                                                                   15. TALLEMANT des REAUX : Les Historiettes. Paris, Ed. Garnier-
6. ERLANGER Ph. : L´étrange mort de Henri IV. Paris, 1956, Ed. Le
                                                                                       Mongrédien, t.I, 53-55.
   Livre Contemporain-Amiot-Dumont, 23-29.
7. KÜSS R., GREGOIR W. : L´histoire de l´urologie, de l´antiquité à                16. de VAISSIERE P. : Henri IV. Paris, 1928, Ed. Les grandes études
   nos jours. Paqris, 1988, Ed. Roger Dacosta, 213-214.                                historiques, 72-77.

8. La légende d’Henri IV. Colloque du 25 Novembre 1994, Palais du                  17. VAULTIER R. : Henri IV et ses médecins. Paris, 51, Ed. La Presse
   Luxembourg. Paris, 1995, Ed. Association Henri IV, 87-90.                           Médicale, 59/12, 242-244.

9. LAMANDE A. : Lettres d´amour et de guerre du roi Henri IV. Paris,                                        ____________________
   1928, Ed. Henri Jonquières, 263-264.
                                                                                                                SUMMARY
10. de L’ESTOILE P. : Journal pour le règne d´Henri III, d´Henri IV et
   du début de Louis XIII. Paris, 1948-1960, Ed. R. Lefèvre et A.
   Martin, t.IX,65-68.                                                             Henri IV the Great (1553-1610) and his urogenital diseases.

11. RITTER R. : Henri IV. L´homme. Paris, 1944, Ed. Albin Michel, 78-85.           In the following article we sketch the pathological portrait of
                                                                                   king Henry IV the Great, underlining his urogenital diseases,
12. RIVERAIN J. : Dictionnaire des couples célèbres. Paris, 1971,
    Ed.Librairie Larousse, 75-76.                                                  his fecundity and his unbridled sexuality.

13. ROUCAYROL E. : Considérations historiques sur la blennorragie.                 Key words : Henry IV, urogenital diseases, fecundity,
    Paris, 1907, Ed.G.Steinheil, 117-118.                                          sexuality.

                                                                   ____________________

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