IF ONLY ZOO/THOMAS HAUERT CRÉATION 10 - 13.03.2020 - Théâtre Les Tanneurs

La page est créée Virginie Denis
 
CONTINUER À LIRE
IF ONLY ZOO/THOMAS HAUERT CRÉATION 10 - 13.03.2020 - Théâtre Les Tanneurs
© THOMAS HAUERT
                         DOSSIER DE PRESSE

IF ONLY
ZOO/THOMAS HAUERT CRÉATION

10 — 13.03.2020

                             lestanneurs.be
IF ONLY ZOO/THOMAS HAUERT CRÉATION 10 - 13.03.2020 - Théâtre Les Tanneurs
Contact presse
Emilie Gäbele

emilie@lestanneurs.be
+32 (0)2 213 70 52

                        Théâtre Les Tanneurs
                               +32 (0)2 512 17 84

                          rue des Tanneurs, 75-77
                                   1000 Bruxelles
SOMMAIRE

IF ONLY : PRÉSENTATION

p. 4

IF ONLY

p. 6

BIOGRAPHIES

p. 11

DISTRIBUTION

p. 14

                                    INFOS PRATIQUES

Horaires                                        Tarifs
ma – sa 20h30, mer 19h15                      15€/10€

Durée                                   Réservations
1h30                       reservation@lestanneurs.be
                                     +32 (0)2 512 17 84

                                                     3
IF ONLY : PRÉSENTATION

    Nous vivons dans une époque où nos actions et leurs
    conséquences ont été scientifiquement et éthique-
    ment examinées. Nous avons pris conscience que
    nos modes de vie ne sont pas durables et que notre
    culture nuit à la planète. Non seulement à la nature
    mais à la société-même et à l’être humain.

    Nous pouvons assumer qu’en tant que culture, nous avons
    pris des mauvaises directions, nous avons fait des choix ir-
    réfléchis, nous nous sommes construits autour de fausses
    conceptions sans prendre connaissance de l’impact et
    des conséquences de nos choix. Ce constat et l’état dans
    lequel il nous met marquent le point de départ de la quête
    chorégraphique et dramaturgique de la nouvelle création
    de ZOO/Thomas Hauert. Le doute, l’hésitation et une no-
    tion de vulnérabilité plutôt qu’une maîtrise volontariste et
    assertive donnent le timbre au mouvement : un travail mi-
    nutieux sur la présence des corps sur scène oscille entre
    apparition et disparition, entre la nécessité de commu-
    niquer et le repli intérieur qui éteint tout rayonnement et
    avale toute connexion.

4
PHOTO DE RÉPÉTITION © BART GRIETENS   PHOTO DE RÉPÉTITION © BERT VAN DIJCK
                                                                                 PRÉSENTATION

5
IF ONLY

En 2018, ZOO fêtait les 20 ans de la compagnie avec How
to proceed. Les artistes y partageaient avec générosi-
té un aperçu de la fabrique de leur travail. Mais cachée
derrière l’apparente célébration collective de cet événe-
ment, une part d’ombre semblait déjà avoir pris racine.
Dans cette précédente création, une angoisse latente
faisait quelques apparitions furtives mais se diluait dans
l’esprit d’apparence festif du projet. « Je me questionnais
beaucoup sur ma vie personnelle et professionnelle, sur
l’industrie de la danse, sur l’état du monde dans lequel
je vivais. » déclare Thomas Hauert. Affecté par un climat
délétère, entre crise écologique, économique, migratoire
et politique, ces préoccupations ont continué à infuser les
réflexions du chorégraphe, déplaçant ses recherches et
sa pratique vers d’autres centres d’intérêts. En témoigne
aujourd’hui sa nouvelle création If Only qui porte dans son
essence ce sentiment désenchanté.

Deux ans après How to proceed, le chorégraphe revient
avec une proposition audacieuse, qui donne une nouvelle
direction au travail de la compagnie. Les aficionados se-
ront sans doute désorientés par cette proposition inédite,
qui fait résolument rupture avec la dynamique caracté-
ristique de l’univers de ZOO. Thomas Hauert, Liz Kinoshi-
ta, Sarah Ludi, Federica Porello, Samantha Van Wissen et
Mat Voorter, visages emblématiques de la compagnie et
complices de précédents projets, révisent ainsi les règles
de leur propre travail. La confiance et liberté sans cesse
renouvelée au gré des projets est d’ailleurs l’un des fers

                                                              6
IF ONLY

de lance de la compagnie : le travail collectif et colla-
boratif est toujours au centre du processus de création.
Réorganiser l’ADN de ZOO n’aurait pu se faire sans l’aide
précieuse et connaisseuse de cette équipe.

Pris dans un flux continu d’agitations, le besoin de ralentir
la cadence s’est donc fait sentir. Après avoir chorégraphié
ces dernières années des pièces à l’énergie débordante
et épuisante, un lâcher-prise s’imposait : cette nouvelle
recherche s’attache ainsi à explorer d’autres formes de
présences et de matières dépouillées et dépourvues d’un
éventuel potentiel at tractif qu’on peut at tendre de la
danse aujourd’hui. À rebours du consumérisme et de la vi-
tesse omniprésente dans nos vies, les corps ralentissent,
deviennent lâches, hésitants, libérés de leur injonction à
l’efficacité… Se réapproprier le temps, trouver de nou-
velles échelles de virtuosité et développer une slow danse
sont autant de rudiments qui ont alimentés le chantier
d’If Only.

Sur scène, les interprètes cohabitent avec Thirteen Har-
monies, œuvre de John Cage enregistrée pour cette nou-
velle création par le violoniste Wietse Beels et la clavié-
riste Lea Petra sur un Fender Rhodes. Thirteen Harmonies
est une retranscription pour violon et clavier (réalisée par
Roger Zahab en 1985) d’une plus grande œuvre de John
Cage intitulée Apartment House 1776. Commande de plu-
sieurs orchestres américains pour le bicentenaire de l’in-
dépendance des États-Unis en 1976, Apartment House
1776, interprété par des musicien·ne·s et des chanteur·se·s
représentant les membres des communautés cohabi-
tant aux États-Unis il y a plus de 200 ans (Protestant·e·s

                                                                7
puritain·e·s, Juif·ve·s sépharades, Amérindien·ne·s et
    Afro-américain·ne·s), s’appuie sur 44 œuvres musicales
    de compositeurs coloniaux. Loin de l’optimisme naïf et de
    la foi inébranlable (en dieu, en soi et en la conquête des
    terres américaines) que respirent les hymnes originaux aux
    accents liturgiques, les sonorités des Thirteen Harmonies
    deviennent à la fois reconnaissables et étranges, hantées
    par des silences mystérieux. Elles évoquent l’hésitation,
    le doute, la vulnérabilité, le regret.

    Dans ces compositions aléatoirement déstructurées is-
    sues d’un procédé de filtrage formel et chaotique, John
    Cage arrive à transmettre, par une expérience sensorielle,
    une attitude sceptique envers l’histoire qui est insépara-
    blement liée à la musique de l’époque des pionniers. L’es-
    prit colonial, la violence contre les peuples indigènes, une
    nation bâtie sur le travail des esclaves : un regard critique
    et franc sur le passé est implicitement présent dans la
    musique et fait entendre les fragments des compositions
    originales comme des vestiges d’une vision égarée. Au lieu
    de célébrer un passé glorieux, Cage propose une trans-
    parence qui laisse entrevoir d’autres faces de l’histoire
    ordinairement passées sous silence.

    Parmi les différentes pistes qui ont initié cette nouvelle
    trajectoire, deux sont révélatrices des réflexions qui in-
    nervent la pensée de Thomas Hauert : Le monde d’hier
    de l’écrivain Stefan Zweig, qui regarde avec désespoir le
    passé et les changements qui sont en train d’opérer dans
    la société européenne des premières décennies du XX e
    siècle. Ce livre sera d’ailleurs son dernier, car l'auteur se
    suicida après avoir posté son manuscrit à son éditeur. Un

8
IF ONLY

travail de numérisation du fonds d’archives vidéo de la
compagnie a été aussi l’occasion de se pencher sur les «
danses du passé » et les traces qu’il en reste dans la mé-
moire et/ou le corps des danseur·se·s. Pendant les répéti-
tions, au cours d’une conversation, une danseuse compare
ce travail à des « ruines de danse ». Cette allégorie saisit
avec clarté les intentions de la chorégraphie : une succes-
sion de fragments ponctués de vides, de gestes suspendus
dans leurs élans, inaboutis, avortés. Ces fragments et ces
réminiscences des danses passées surgissent malgré tout
dans les corps oscillants, entre apparition et disparition,
entre la nécessité de communiquer et le repli intérieur.

Au plateau, les six silhouettes affichent une palette gri-
sée, loin des figures bariolées caractéristiques des spec-
tacles de Thomas Hauert. En passant à travers le filtre de
la mélancolie, If Only a perdu la couleur d’un idéal, comme
l’image fanée d’un souvenir lointain. Les vêtements de ty-
pologie quotidienne que portent les danseur·se·s donnent
l’impression de traîner avec eux une histoire funeste, le
tissu au lustre trouble et aux nuances incertaines semble
s’être éteint. Une danse « de l’après » se dessine délica-
tement au centre d’une architecture arachnéenne (conçue
par Chevalier-Masson) qui évolue au gré des manipulations
des interprètes. Reliés à deux speakers mobiles, plusieurs
fils rejoignent des sculptures modulables aux formes mo-
léculaires. Suspendu de part et d’autre des corps, ces lé-
gers filets tentaculaires s’étirent et se rétractent comme
les articulations d’un végétal au squelette longiligne et
angulaire. Au milieu de ce subtil dispositif symbiotique,
une nouvelle échelle d’attention érige notre regard sur
l’écriture minutieuse du mouvement et la fragilité des

                                                               9
corps solitaires. Révélés par la transparence de la mu-
     sique de Cage, chaque geste et élan deviennent de micro
     événements, ponctués par des étreintes aléatoires qui
     surviennent comme de possibles promesses d’espoirs.

     Si le chorégraphe ne cache pas son pessimisme sur notre
     monde à venir, If Only semble cependant vouloir attiser
     l’instinct de vie qui surgit malgré la résignation de l’esprit.
     Une lueur se détache et émerge de cette sombre accal-
     mie. Dans Survivance des lucioles (2009), le philosophe
     Georges Didi-Huberman écrivait qu’il ne tenait qu’à nous
     de ne pas voir disparaître ces précieuses « lucioles »,
     ces lueurs dans la nuit auxquelles on se raccroche pour
     avancer. « Nous devons (…), dans la brèche ouverte entre
     le passé et le futur, devenir des lucioles et reformer par
     là une communauté du désir, une communauté de lueurs
     émises, de danses malgré tout… ». Une forme de résilience
     émerge à travers cette danse funèbre : un geste obstiné-
     ment lumineux donc, malgré tout.

     Wilson Le Personnic, mars 2020

10
THOMAS HAUERT : BIOGRAPHIE

Après s’être formé à l’académie de Rotterdam, le Suisse
Thomas Hauert (1967) s’installe à Bruxelles en 1991. Il
danse pendant trois ans dans la compagnie Rosas d’Anne
Teresa De Keersmaeker puis collabore avec Gonnie Heg-
gen, David Zambrano et Pierre Droulers. Après la création
du solo Hobokendans (1997), il fonde la compagnie ZOO
et initie Cows in Space (1998), une pièce pour cinq dan-
seurs immédiatement couronnée aux Rencontres choré-
graphiques de Seine-Saint-Denis.

Depuis lors, Thomas Hauert a créé avec sa compagnie
bruxelloise ZOO plus d’une vingtaine de spectacles dont
Jetzt (2000), Verosimile (2002), modify (2004, Prix suisse
de la danse 2005), Walking Oscar (2006), Accords (2008),
You’ve changed (2010), MONO (2013), le solo (sweet) (bit-
ter) en 2015, inaudible (2016, Prix suisse de la danse 2017)
et sa dernière création pour huit danseurs How to proceed
(2018). En 2011, il a exploré des constellations plus intimes
au travers de duos créés avec la danseuse et chorégraphe
catalane Àngels Margarit (From B to B, Prix suisse de la
danse 2013) et le chorégraphe et performer américain
Scott Heron (Like me more like me, nominé aux Tribute to
the Classical Arts Awards 2014 à La Nouvelle-Orléans).
L’année suivante, il a créé sa première pièce pour jeune
public, Danse étoffée sur musique déguisée, sur les So-
nates et interludes pour piano préparé de John Cage.

Ses spectacles ont été montés sur plus de 200 scènes dif-
férentes à travers le monde. Le travail de Thomas Hauert

                                                                11
se développe d’abord à partir d’une recherche sur le mou-
     vement, avec un intérêt particulier pour une écriture basée
     sur l’improvisation et explorant la tension entre liberté et
     contrainte, individu et groupe, ordre et désordre, forme
     et informe. Sa compagnie est restée très stable dans sa
     composition, plusieurs des danseurs impliqués dès le dé-
     part en faisant encore partie aujourd’hui. Cette situation
     a permis au chorégraphe de donner à sa recherche sur le
     mouvement une profondeur rarement rencontrée dans le
     champ de la danse contemporaine.

     La relation à la musique, toute la musique, de la pop à la
     musique contemporaine en passant par le jazz ou la mu-
     sique baroque, joue un rôle majeur dans l’œuvre de Thomas
     Hauert. Il collabore avec des structures comme Bozar, Ars
     Musica et le Théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles, le
     Concertgebouw à Bruges, l’Opéra de Zurich ou l’Unione
     musicale à Turin, et est invité en 2012 par l’IRCAM à déve-
     lopper un projet sur les relations entre danse improvisée
     et composition musicale électronique dans le cadre de
     leur festival-académie Mani-Feste.

     En parallèle à son travail pour ZOO, Thomas Hauert crée
     encore Hà Mais (2002) avec un groupe de danseurs mo-
     zambicains dans le cadre du projet Alma Txina, Milky Way
     (2000), Lobster Caravan (2004), 12/8 (2007) et Regarding
     the area between the inseparable (2010) avec des étu-
     diants de l’école bruxelloise P.A.R.T.S, ainsi que Fold and
     Twine (2006) à la Laban School de Londres. À l’automne
     2010, il crée une nouvelle pièce pour le Ballet de Zurich,
     Il Giornale della necropoli, sur la composition du même
     nom de Salvatore Sciarrino et avec un décor de l’artiste

12
BIOGRAPHIE

belge Michaël Borremans. Au printemps 2013, il crée pour
la compagnie canadienne Toronto Dance Theatre la pièce
Pond Skaters, qui lui vaut d’être nominé aux Dora Awards
dans la catégorie « Outstanding Choreography ». En 2014,
il crée Notturnino pour la compagnie anglaise de danseurs
invalides et non invalides Candoco. Flot, sa dernière créa-
tion pour 22 danseurs du CCN Ballet de Lorrraine, a eu sa
première en novembre 2018.

Par ailleurs, Thomas Hauert a développé des méthodes
d’enseignement reconnues internationalement. En plus
d’une collaboration suivie avec P.A .R.T.S à Bruxelles, il
donne des workshops dans le monde entier. En 2012-13, il
est professeur invité « Valeska Gert » à la Freie Universität
de Berlin. En 2013, il est nommé directeur artistique du
baccalauréat en danse contemporaine qui a accueilli ses
premiers étudiants en septembre 2014 à la Haute École
de Théâtre La Manufacture à Lausanne (1 ère formation de
danse contemporaine en Suisse au niveau universitaire).

En 2012, Thomas Hauert est invité à participer au pro-
jet « Motion Bank » initié par la Forsythe Company pour
stimuler la recherche sur la pratique et la pensée choré-
graphiques. Dans ce cadre, il collabore avec un groupe
d’artistes, de théoriciens et de programmeurs de la Ohio
State University à Columbus (USA) pour créer des « online
digital scores » visualisant et analysant certains aspects
de son travail.

Thomas Hauert est “artiste en compagnonnage” (2018-
2022) au Théâtre de Liège et ar tiste en résidence au
Théâtre Les Tanneurs

                                                                13
DISTRIBUTION

     Concept et direction Thomas Hauert

     Créé et interprété par Thomas Hauert, Liz Kinoshita,
     Sarah Ludi, Federica Porello, Samantha Van Wissen,
     Mat Voorter

     Musique Thirteen Harmonies (1985) John Cage

     Interprétation musicale voix Léa Petr a (Keyboard),
     Wietse Beels (Violin)

     Son Bart Celis

     Scénographie Chevalier-Masson, Bert Van Dijck, ZOO

     Lumière Bert Van Dijck

     Costumes Chevalier-Masson

     Confection costumes Isabelle Airaud

14
Une production de ZOO/Thomas Hauert et DC&J Crea-
tion, en coproduction avec Charleroi danse, Centre
chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles,
le Théâtre Les Tanneurs, le Festival de Genève - La
Bâtie (CH), Centre Chorégraphique National d'Orléans
- direction Maud Le Pladec (FR) | Avec l’aide de la Fé-
dération Wallonie-Bruxelles - Service de la danse,
Pro Helvetia – Fondation Suisse pour les arts (CH), Ein
Kulturengagement des Lotterie – Fonds des Kantons
Solothurn (CH), Wallonie-Bruxelles International | Avec
le soutien du Tax-Shelter du gouvernement fédéral
belge.

Dans le cadre de Brussels, dance!
http://www.brusselsdance.eu

Tournée

Théâtre Sévelin 36 - en collaboration avec Programme
Commun (Lausanne) 26-27.03.2020

Charleroi danse, Centre chorégraphique de la Fédé-
ration Wallonie-Bruxelles 24.04.2020

La Bâtie - Festival de Genève 11-12.09.2020

Théâtre de Liège 26-27.01.2021

                                                          15
Contact presse              DOSSIER DE PRESSE
Emilie Gäbele

emilie@lestanneurs.be
+32 (0)2 213 70 52

                        Théâtre Les Tanneurs
                               +32 (0)2 512 17 84

                          rue des Tanneurs, 75-77
IF ONLY                            1000 Bruxelles
Vous pouvez aussi lire