INFOS TOQUES - Les toques Françaises
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100% PROTÉINES VÉGÉTALES Retrouvez toutes les informations sur : www.nestleprofessional.fr NESTLÉ FRANCE SAS 542 014 428 RCS Nanterre, Issy-Les-Moulineaux ® Reg. Trademark of Société des Produits NESTLÉ S.A. Suggestion de présentation LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES -2-
TOQUES Le trimestriel des Toques Françaises INFOS MARS 2021 -N°8 Chevalier dans l’ordre National du mérite Un début d’année en fanfare avec une récompense Chers amis des plus méritée. Du travail sans attendre un retour, du temps passé sans compter ses heures, pour mettre en Cette nouvelle année 2021 garde toujours les douleurs avant un professionnel, mettre en lumière une femme, de l’année passée. Des heures difficiles nous attendent un homme dans l’ombre, rester à l’écoute de tous ses encore. Pourtant l’espoir est une force que l’on doit avoir membres. Depuis 6 ans, Marie Sauce Bourreau se bat et ainsi garder le cap. Des opérations de soutiens s’opèrent pour hausser haut en couleur l’association des toques toujours à travers notre corporation. Nous attendons avec françaises. Reconnue dans le monde professionnel, par impatience l’ouverture de nos restaurants, ces lieux qui de grands chefs (fes), comme Messieurs Legay, Roth, représentent notre civilisation culturelle chère à notre Pays. Gomez,… et Madame Arabian…. Comme vous le savez, le 1er janvier de cette année, Bernard Leprince et François Adamski sont devenus nos nouveaux Notre présidente a eu le plaisir et l’honneur d’être nom- vice-présidents. Nous avons rapidement fait un point, sur mée au grade de « chevalier dans l’Ordre National du nos actions et activités, dans l’espoir de pouvoir les réaliser Mérite ». Cet ordre est institué le 3 décembre 1963, par dès que possible afin de se retrouver dans le partage, le général de Gaulle. Son but est de pouvoir récompen- l’amitié et la transmission. ser les mérites distingués, qu’ils soient d’ordre militaires ou civils, rendus à la nation. Cette distinction comprend Nous avons pour cette année décider de donner une trois niveaux, chevalier, officier et commande. Elle fut thématique différente pour chaque parution de notre crée pour revaloriser l’ordre national de la légion d’hon- journal, ce lien qui reste à nos yeux un outil primordial. neur, conçu par Napoléon Bonaparte le 20 mai 1802. Ce prochain Toques Infos est dédié aux femmes, les « mamelles » de la cuisine comme le dit si bien un de nos Cette distinction s’ajoute aux amis. Elles ont nourri le monde et ont souvent joué dans reconnaissances des présidents l’ombre un rôle à travers notre histoire culinaire et sont de de plusieurs autres associations plus en plus présentent. culinaires, dont la Société des Vous trouverez quelques témoignages parmi nos membres Cuisiniers de France.Les Toques féminins. Des combats, des partages, et surtout beaucoup Blanches Lyonnaises. d’amour culinaire à donner et à transmettre. C’est avec fierté que le secréta- riat des Toques Françaises a in- Notre engagement reste intact, et tout le bureau adminis- sisté pour incorporer cet article trative fait au mieux pour répondre à vos demandes. Conti- dans ce toque info. nuons à avancer ensemble, à soutenir avec nos moyens, nos amis et collègues, en attendant des jours meilleurs. Amicalement Merci Présidente Pascal Pineau, Pascal Martin Sabine Lelong, Pascal Pineau, Pascal Martin LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES -3-
TOQUES n°8 INFOS TOQUES SEPTEMBRE 2020 N°6 INFOS 3 Edito SOMMAIRE 5 Les Toques Françaises et la Marine Nationale 6 Marine Nationale : Second Maître Alicia, maître d’hôtel dans la Marine Nationale 7 Pour une belle cause en partenariat avec Bragard 9 Ces femmes et nos mères culinaires 13 Les Toques Françaises partenaires de La Cuillère d’Or 2022 15 Les appellations culinaires dédiées aux femmes 26 Actu : La poule de Gournay en vedette en présence des Toques Françaises 27 Actu : Sagasdom 2021 et Gourmand World Cookbook Awards 28 Ghislaine Arabian... Si Paris était 29 Actu : Le Trophée des Léopards 30 Nos cuisinières de nos régions Outre-Mer : Babette de Rozières Marie-France Grain Galet Katia Desprez Betty Guillo Marie-Caudia Nalbanti 37 Morgane Feytie : Toque Française en Suisse 39 Stella Peter : Toque Française en Alsace 43 Sylvie Grucker : Toque Française en Alsace 47 Expressions sur le chocolat 48 Les fêtes : de Pâques ou de Pâque 62 Histoire de Recettes : l’ageau Pascal 66 Le Sucre (3ème partie) 69 Si Maxim’s m’était compté 78 Organigramme des Toques Françaises 79 Mots Croisés PARTENAIRES 21 : Maille Inspiration Innove 38 : Lumières sur les Lauréates du Trophée Jean Rougié 51 : Les Ambassadrices d’Ambassade Cabinet Conseil Conceptrice & EDITION 52 : Les Femmes et le Vin par le Guide DVE des vins Rédactrice en chef Marie Sauce-Bourreau 58 : 8ème prix Champagne Collet presidence@toquesfrancaises.net Adjoints Pascal Martin Pascal Pineau LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES -4-
LES TOQUES FRANÇAISES EMBARQUENT LE 23 JUIN À BORD DU PORTE-HELICOPTÈRES AMPHIBIE DIXMUDE AU MENU DU JOUR COCKTAIL RÉALISÉ PAR LES TOQUES FRANÇAISES ET LES CUISINIERS DE LA MARINE NATIONALE MOMENTS DE PARTAGES ET DÉCOUVERTES CONFÉRENCES © Timothé Boudet / MN
Second maître Alicia,maître d’hôtel dans la Marine Nationale C’est après avoir obtenu un bac profes- Avec un début de journée à 6h00 pour la sionnel « commercialisation et services préparation du petit-déjeuner et une fin de en restauration » qu’Alicia s’est engagée journée sur les coups de 20h30 après le ser- dans la Marine nationale en 2016. A la vice du soir, le second-maître Alicia trouve recherche d’un métier qui sorte de l’or- néanmoins le temps d’effectuer un de ses dinaire et où la routine n’a pas sa place, passe-temps favoris en alliant plaisir et pré- la Marine nationale est vite devenue pour paration au combat : le sport ! elle une évidence. Ayant toujours eu une En 5 ans de carrière, le second-maître Ali- appétence certaine pour le service, le cia a déjà des souvenirs plein les poches, second-maître Alicia, du haut de ses 24 notamment lorsqu’elle a eu l’occasion de ans, a déjà une belle carrière derrière elle. servir le Président de la République, Emma- C’est sur le porte-avions Charles de nuel Macron, lors d’une visite officielle sur le Gaulle qu’Alicia fait ses premiers pas dans porte-avions. la restauration. Arrivée en tant que mate- « Lorsque le président est arrivé, j’étais lot sur le plus grand bâtiment de la Marine stressée mais à la fois excitée. Ce que j’aime dans ce métier, J’étais tellement contente d’avoir eu cette possibilité. A la fin du dî- ner, tout le monde était extrême- c’est faire plaisir aux gens. ment fier du résultat ». Mais ce n’est pas tout. Comme nationale, elle a découvert toutes les facettes du secteur, tout marin embarqué, le second-maître Alicia a plusieurs de la « souille » (la vaisselle), au service au carré des officiers rôles. Son métier implique une présence en restauration et au carré commandant. Après 3 ans passés sur le porte- mais également un rôle lors de potentiels sinistres qui avions, Alicia a passé son brevet d’aptitude technique (BAT) peuvent survenir à bord. Concrètement, le second-maître et est désormais maître d’hôtel sur le porte-hélicoptères am- Alicia peut être appelée en renfort auprès de l’équipe de phibie Dixmude, autre bâtiment passionnant et exigeant de sécurité afin de ravitailler le personnel sur la zone de sinistre par le nombre de personnes à nourrir et servir au quotidien. (incendie, voie d’eau…), tout en aidant les pompiers à chan- Entre périodes à quai au port-base toulonnais et missions ger leurs bouteilles d’appareils respiratoires. opérationnelles, ce métier demande un fort investissement. Le fait d’avoir obtenu son BAT assez jeune encourage le se- « C’est un métier qui demande beaucoup d’investissement cond-maître Alicia à passer son brevet supérieur (BS) dans car cela représente une présence quotidienne intense. Ce les prochaines années afin de devenir chef de secteur, pers- que j’aime dans ce métier, c’est faire plaisir aux gens. Je pective qu’elle voit comme une évidence. Sa vie est ici, dans côtoie les officiers dans leurs moments de détente et mon la Marine Nationale, en tant que militaire et professionnelle but et de rendre ce moment agréable grâce à des amé- de la restauration. Une passionnée pour un métier passion- liorations de repas, des soirées à thème et de la bonne nant. humeur. » LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES -6-
Pour une belle cause De grands noms ont signé les vestes GRAND CHEF pour la vente aux Enchères organisée par les Toques Françaises en faveur d’une belle cause. Des heureux acquéreurs qui pourront exposer de magnifiques cadres en bois, réalisés par le Centre d’Innovation de Transferts Technologiques (CRITT) Bois Vosges, centre d’innovation de transferts tech- nologiques touchant tous les métiers de la filière Des femmes à l’honneur : bois. Leur jeune apprenti Clément a réalisé ces 30 Virginie Basselot cadres que l’équipe de la Maison Bragard a com- et Agnès Delaveyne plété d’une veste dédicacée. Deux savoir-faire vos- giens uniques qui se rencontrent ! Histoire de deux produits iconiques : Découvrez les coulisses de fabrication : des mains au savoir-faire unique ! Délignage Dégauchissage Usinage de la feuillure Gravure sur bois Le résultat ! Préparation de la veste Fixation de la veste Fermeture du cadre LA MAISON BRAGARD Marque Vosgienne d’Excellence et dotée d’un savoir-faire unique et authentique, la Maison Bragard est la Référence française à travers le monde dans le domaine du vêtement de travail de qualité pour les professionnels de la Restaura- tion, de l’Hôtellerie et des Métiers de bouche. Elle est basée au cœur des Vosges, à Epinal, et ce depuis 1933. 88 ANS DANS LE 88 ! Un nombre qui marque les esprits : 88 ans d’existence dans le 88, et de beaux projets à venir pour cet anniversaire si spécial. Plus d’informations à venir ! Une actualité riche à retrouver sur son site www.bragard.com et sur les réseaux sociaux. LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES -7-
Ces femmes et nos mères culinaires. PAR PASCAL PINEAU Cuisinier ; un métier d’homme ou de femme ? Difficile à déterminer, pourtant, si l’homme s’est imposé dans les grandes cuisines, dû aux dures conditions de travail, vu le poids des marmites, des rondeaux, des ma- nipulations du charbon, des grosses pièces de boucherie à porter, la femme est à l’origine de notre connaissance culinaire. Depuis toujours, depuis la nuit des temps, la femme cui- sine pour sa famille, pour la tribu. C’est elle, qui la pre- mière nourrie l’enfant. En quelque sorte, elle est la souche alimentaire de toute espèce. Pourtant, même avant J C, les cuisines des rois, des princes, des sultans….sont te- à la maison gérer le reste. Alors oui, « la civilisation » en- nues par les hommes. doctrinée par certaines idées masculines, à écarter l’accès de la femme aux cuisines de haut niveau. Durant des siècles, la femme a continué de nourrir son monde. Il suffit d’écouter ce dicton « recette de Grand- Il aura fallu des siècles pour que l’art culinaire n’ai plus de mère », pour le comprendre. Durant des siècles, l’homme sexe. Dans le monde de la cuisine, on a grâce à Guten- allait travailler et la femme devait garder la maison, me berg, des écrits sur l’implication du monde féminin dans direz-vous ! pourtant dans les champs, certaines femmes l’art culinaire. Rapidement des enseignements destinés y travaillaient aussi. Dans L’introduction de « Maison rus- aux femmes sont rédigés. « Le ménagier de Paris » semble tique des Dames », de Cora Millet, né Robinet, (1845), elle être un des tout premier, même s’il ne traite pas unique- commence son livre par ces phrases ; ment de la cuisine, mais de tout ce qui fait partie de la bonne tenue d’une maison. « Les devoirs de la femme qui habite la campagne et Cet ouvrage qui tente à donner un enseignement, ne fait veut y jouer un rôle actif, sont bien plus importants pourtant pas avancer la femme vers les Nirvanas culinaires. et plus étendus que ceux de la femme qui habite la Il faudra attendre le début du XIXème siècle pour voir ap- ville. Celle-ci n’a que son ménage à diriger et a mille paraitre des ouvrages entièrement consacrés à la cuisine moyens de pourvoir à l’instruction de ses enfants; à pour la femme, et des ouvrages écrits par des femmes. la campagne, une femme ne doit pas seulement être mère, il faut aussi qu’elle soit l’institutrice de ses Héron de Villefosse1 nous rappel pourtant qu’en 1800, des enfants, il ne suffit pas qu’elle soit ménagère, elle cabarets reconnus étaient déjà tenus par des femmes. Il y doit prendre sa part de la direction des travaux de a eu la mère Gaspard, à qui succéda la mère Saguet rue du l’exploitation agricole. » moulin- de- beurre, près de la barrière du Maine. Elle y re- cevait de grande personnalité dont Thiers et Victor Hugo. L’établissement de madame Hardy, est reconnu pour ses L’homme, aurait-il eu la faveur du temps. Dans ces temps préparations de rognons, un des meilleurs sur la place retranchés, l’homme pouvait passer du temps dans son de Paris tout comme sa recette de côtelettes. Ces pré- travail. Il pouvait se consacrer à 100 pour 100 à ses re- parations sont sans compter sur les autres plats fabuleux cherches, pour ceux qui le pouvaient. Il le pouvait car la comme les andouillettes farcies aux truffes, ses émincés plupart du temps, le reste, c’est-à-dire la maison les en- de volaille ou ses champignons en coquille. fants, étaient gérer par la femme. Comment une femme aurait pu s’investir dans une cuisine, comme Taillevent, Malgré cet engouement, le monde associatif culinaire reste comme Menon, Carême ou des gastronomes comme fermé à l’admission des femmes dans les grandes cuisines, Apicius et Lucullus. L’idéologie culinaire était strictement jusqu’à voir un texte signé en 1893, par le Congrès de la masculine. A ces époques révolues il aurait été inimagi- Chambre syndicale ouvrière de Paris, excluant les femmes nable qu’une femme travaille et que son compagnon reste aux postes d’apprentis dans les grandes cuisines. 1 Histoire et géographie gourmandes de Paris, les éditions de Paris, 1956 LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES -9-
« La cuisinière. Les bonnes cuisinières ne sont pas rares, à notre époque, bien qu’on puisse regretter souvent les raisons d’économie qui, dans certaines maisons, les ont fait substituer à des chefs. Raisons de fausse économie, provoquées par l’indélicatesse de quelques de quelques cuisiniers peu consciencieux, l’infime minorité, hâtons-nous de le dire. Il est certain que jamais la cuisinière ne pourra donner à une table importante les attraits de fond et de forme que le cuisinier peut y apporter. La profession a des travaux fatigants que l‘homme seul peut affronter, et des éléments d’ingéniosité que la femme ne saura jamais mettre en œuvre. S’il est des exceptions, elles Pourtant certains professionnels pensent autrement, et ne font que confirmer la règle. souhaitent créer des écoles pour dames. Génin en fait Le malheur, aussi, c’est qu’une brave fille s’improvise partie, même s’il se ravies, par quelques pressions. L’idée cuisinière avec une facilité déplorable, et n’est le plus de créer des écoles germent dans ce siècle, même si rien souvent qu’une bonne à tout faire, et à tout mal faire. ne définit la possibilité aux jeunes filles d’y participer. Ur- Il faut en revenir, sur ce point, comme sur les autres, bain Dubois avec un projet d’union professionnel, avec la à l’école de cuisine, avec des brevets de divers création de cours, épaulé par Phileas Gilbert. Projet qu’il ordres pour les praticiens, et des certificats d’études fait paraitre dans la préface de son ouvrage « la cuisine alimentaires pour les jeunes filles, future maîtresse de maison ou futures cuisinières. d’aujourd’hui », la manière dont il voit ce programme. Hors de là, mauvais ragoûts comme devant. Ceci dit, Pourtant les mentalités bougent, et en 1890, Auguste rien ne doit empêcher de rendre homme aux modernes Colombié crée une école de cuisine pour jeune fille. Son Sophies qui ont le respect de leur sacerdoce et luttent école est soutenue par des ouvrages qu’il rédige et met avec succès pour le triomphe de l’art. ces en place, jusqu’en 1993. George Sand de la cuisine ne sont guère 1895, Marthe Distel, journaliste, publie une plus nombreux que les Georges Sand de revue pour femmes, afin de les aider à ap- la littérature, mais elles n’en ont pas moins droit à l’estime de tout appréciateur et prendre la cuisine et la gestion de leur mai- aux honneurs du Grand Cordon Bleu. » son. Ce magasine est publié sous le titre « La cuisinière Cordon Bleu ». C’est très vite à Nevers, Claude Boutiaut, journaliste et un succès, et une école voit vite le jour, sous sa femme qui vent des légumes sur les le même nom. Les cours sont réalisés par marchés ont une fille Annette, qui parti- Charles Driessens . Plus tard Henri Pellaprat ra travailler comme femme de chambre deviendra le professeur emblématique de au service de Monsieur Corroyer, archi- cette école qui s’ouvre à tous. tecte. Il part avec sa famille et sa femme de chambre restaurer l’Abbaye du Mont Les idées divergent sur la place de la femme Saint Michel. Annette fait la connaissance dans la cuisine. Comment interprété ce de Victor, fils du boulanger du Mont. Ils se qu’écrit Chatillon Plessis, en 1893, dans son marient le 14 janvier 1873, et elle devient ouvrage « la vie à table à la fin du XIXème Madame Annette Poulard. Ils prennent la siècle », de la page 90 à 92, à part que les gestion de « l’Hôtellerie de la Tête d’Or ». idées masculines instaurées encore à son Il y a peu de monde, et les touristes ar- époque, restent encrées dans les préjugés : rivent à toutes heures, suivant les marées. Annette Poulard. LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES - 10 -
En 1928, elle ouvre un deuxième établissement à 20 kilo- mètres de la ville, au Col de la Luère. En 1932 c’est deux étoiles au guide Michelin pour les deux établissements. En 1933 c’est la troisième. Et pour la petite histoire, en 1946 entre en apprentissage un jeune garçon, Paul Bo- cuse. Elle forme le futur pape de la gastronomie française. La femme vient de mettre un pied dans la haute cuisine française. Elle représente aussi une série de femmes qui a beaucoup œuvré dans les cuisines. Avant elle, il y a eu la mère Guy, une des plus ancienne cuisinières Lyonnaises. L’origine de son restaurant remonterais vers 1759. Sa succession de génération nous emmène jusque dans les années 1870, avec « la génie » et Mme Maréchal, qui redonneront des Elle a l’idée pour les faire patienter, de leur donner une couleurs au restaurant. Comment ne pas parler de la mère omelette en attendant le plat. Cette omelette baveuse cuit Fillioux, mise également en avant dans les écrits de Cur- au feu de bois dans la cheminée est un succès. En 1888, ils nonsky. Originaire du Puy de Dôme, Françoise Fayolle quittent l’établissement pour « l’Hôtel du Lion d’Or ». Ils vient à Lyon, et se marie avec Louis Fillioux. Ils s’installent le font détruire pour la reconstruction d’un hôtel plus vaste dans un petit bistro dans les années 1900. Très vite, elle et pratique. La nouvelle enseigne est posée sur la devanture acquière une notoriété impressionnante. C’est elle qui for- « A l’omelette renommée de la mère Poulard ». Un des frères mera Eugénie Brazier. de Victor reprend le précédent hôtel, et change l’enseigne par « à la renommée de l’omelette soufflée ». la clientèle ne s‘y trompe pas. Ils prennent leur retraite vers 1920 et fêtent leurs noce d’ors en 1923. Annette Poulard meurt après son époux, le 7 mars 1931. La première représentante dans l’émancipation de la femme dans le monde culinaire, est « La mère Brazier ». Elle commence la cuisine dès ses 19 ans. En 1921, elle s’installe dans une épicerie buvette lyonnaise, rue Royale, et se fait remarquer par Curnonsky. On peut lire dans la série d’ou- vrages « la France gastronomie, Lyon et le lyonnais, tome 1 » édité en 1925, qu’il rédige avec Marcel Rouff : Nous nous dirigeâmes sans perdre une minute vers le 12 de la rue Royale où officie Mme Brazier. Ah La Mère Fillioux quel endroit selon notre cœur …petite boite intime La Mère Bourgeois et propre que la grande cuisinière, entourée de ses & et la Mère Quinton aides, domine du fond de sa cuisine, une cuisinière, oui, une vraie, ronde, imposante, joviale. Agréable, considérable, comme on aime Marie Quinton est une aubergiste à se représenter la femme à auvergnate. Née à Royat le 14 qui l’on confie l’honneur de juin 1854, elle monte à Paris pour sa table…. Nous n’avons pas l’exposition universelle, et sera coutume dans nos menus installée au pied du Trocadéro sous le d’insister sur ces humbles surnom « la belle meunière ». feuilles de nos potagers. Mais celle-là ! Le génie de Mme Marie Bourgeois est originaire de Villette-sur-Ain. Brazier avait su en faire un Dans les années 1920, elle s’installe dans un restaurant mo- mets, un véritable mets et deste avec son mari, Grande rue de la Côtière, à Priay dans combien délicieux ». l’Ain, à 60 kilomètres au nord-est de Lyon. En 1923, la mère Bourgeois est la première femme couronnée par le club des Dans « Lyon capitale mondiale de Cent. Son diplôme exposé dans sa salle de restaurant porte la gastronomie » (1935) Curnonsky le numéro. En 1927, elle obtient le premier prix culinaire à commence son chapitre sur le res- Paris et, six ans plus tard, en 1933, c’est la consécration avec taurant : les trois étoiles du Guide Michelin, qu’elle conserve quatre « Madame Brazier est une très années de suite. Ses recettes les plus connues étaient le grande cuisinière, l’une des plus pâté chaud, les grenouilles fraîches ou l’île flottante aux grandes que nous ayons eue, de pralines roses. Après sa mort en août 1937, sa fille reprend toute notre tradition culinaire. » le restaurant jusqu’en 1951. La mère Brazier LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES - 11 -
A travers la littérature, des ouvrages culi- naires apparaissent. On peut citer deux livres phares, « la cuisine de madame de En 2001, Hélène Darro- Saint ange », (Marie Ebrard) sorti en 1927, ze et Anne Sophie Pic et le fameux « Tante Marie ». On verra par créent l’association « les la suite plusieurs ouvrages « imitant Tante nouvelles mères cuisi- Marie » ; Tante Mag, Tante Louise, Tante nières ». Lise, Tante Agathe, Tante Claudine, Tante Le monde culinaire Rosalie. On aura même une Tante Gra- s’ouvre enfin aux artistes cieuse. Dans toute ces tantes, en 1946 ap- féminins. Les barrières parait discrètement un « oncle Benoit ». tombent, le concours La télévision met aussi les femmes en « un des meilleurs Ou- avant. Maité, présente diverses prépara- vriers de France » se fé- tions, mais c’est Olympe, restauratrice, qui minise de plus en plus devient la coqueluche du tout Paris. Une avec des femmes MOF. autre dame entre dans la cour des grands. Andrée Rosier ouvre le bal en 2007, et la deu- Elle ouvre avec son mari un petit restaurant en 1973, et xième est Virginie Basselot en 2015. Un concours met au- très vite, elle est mise en avant par Gault et Millau. Cuisine jourd’hui les femmes et les jeunes filles en avant et en va- instinctive, elle donne une autre vision de la cuisine. En leur à travers un concours, « la Cuillere d’Or », créée par 1993, elle se réinstalle, seul, et lance une nouvelle version Marie Sauce Bourreau en 2010. de la restauration, le bistrot gastronomique, autrement dit la « bistronomie ». Impossible de fermer ce chapitre sans parler des femmes qui ont fait certains de nos grands chefs, comme la mère Depuis, de grandes figures féminines s’imposent. Blanc qui obtint une étoile en 1929, et sa deuxième étoile En 1975, Annie Desvignes, restauratrice de la Tour du Roy Michelin en 1933. Depuis quelques temps, la femme re- à Vervins, fonde l’association des restauratrices cuisinières. prend sa place dans toutes les cuisines. LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES - 12 -
Les Toques Françaises partenaires de la Cuillère d’Or , 9 Novembre 2022 Salon Equiphotel à Paris PAR PASCAL MARTIN Le concours 100% femmes Aujourd’hui, la cuisine n’est plus une affaire de survie. La cuisine c’est bien plus qu’une affaire de goût, la cuisine c’est un art avec un grand A. Cet art est l’expression de ses auteurs, et les femmes y donnent de nouvelles dimensions car elles y apportent aussi de leur amour, de leurs tendresses sans oublier un grain de folie. Même si la cuisine a toujours été par tradition réservée aux femmes, rare sont celles qui accéderont à la plus haute distinction « celles d’être reconnues comme tel ». Car cet art et bien celui des hommes et cela depuis très longtemps. Il aura fallu attendre les années 1933 pour que le célèbre guide rouge reconnaisse enfin les qualités exceptionnelles de deux femmes, Eugénie Brazier et Marie Bourgeois. Même si les femmes sont reconnues en cuisine, elles n’ont pour- tant pas véritablement accès aux mêmes choses que les hommes. Les concours de cuisine sont faits pour les hommes on n’y trouve pas de femme. Il fallait y remédier et depuis 2010, c’est chose faite ! Un concours 100% feminin et né, « La Cuillère d’Or » le voyage gastronomique au féminin. Marie Sauce-Bourreau en est l’instigatrice, et pour ne pas faire les choses à moitié ces concours internationaux cuisine et pâtisserie son ouvert aux professionnelles et aux amatrices qui ont enfin l’op- portunité de montrer que même dans les cuisines et à la maison il y a de véritable « chef ». Elles peuvent grâce à ces magnifiques concours mettre en avant leurs divers talents et faire découvrir leur passion, leur identité et surtout de transmettre leurs envies. Alors si jamais vous avez envie, laissez-vous tenter par ce concours. Informations et réglements : www.lacuilleredor.com LA CUILLERE D’OR Le concours 100% femme www.lacuilleredor.com LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES - 13 -
TR A N S G O U R M E T AU FÉMININ ! Depuis toujours, Transgourmet prône la diversité et garantit l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, et ce dans tous les métiers, y compris ceux de la logistique et du transport ! LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES - 14 -
Les appelations culinaires dédiées aux femmes PAR PASCAL MARTIN SARAH BERNHARDT Un des Desserts du célèbre chef Auguste ESCOFFIER, en l’honneur de Sarah Bernard (1844-1923) de son nom Rosine Bernard, née à Paris, tra- gédienne de la Belle Époque. Entremets SARAH BERNHARDT : Fruits macérés au curaçao et fine champagne, dressés sur glace ananas, nappés de mousse à la fraise et de curaçao. SUZANNE REICHENBERG Une autre légende attribue l’origine du nom à M. Joseph, chef pâtissier du restaurant parisien Le Marivaux, en 1897. Les Crèpes Suzette Le restaurant fournissait alors régulièrement des crêpes à Beaucoup racontent l’histoire en 1896 d’un jeune pâtis- la Comédie-Française. Ce chef aurait créé cette dénomina- sier du Café de Paris à Monte-Carlo, Henri Charpentier, tion pour l’actrice Suzanne Reichenberg. qui, maladroit, aurait fait tomber de l’alcool sur des crêpes D’autres attribuent la paternité des crêpes Suzette à Au- chaudes qu’il préparait alors pour le prince de Galles, futur guste Escoffier, l’un des pères de la cuisine française, et roi Edouard VII. dont Henri Charpentier aurait été l’un des apprentis. Se- Ne pouvant les refaire, il les a tout de même servis et ce fut rait-ce lui alors qui les a servies au prince de Galles ? un vrai succès. Quand le prince lui demanda le nom de ce La recette est même notifiée dans son Guide Culinaire, sorti dessert, le jeune pâtissier aurait expliqué avoir créé cette en 1903. Mais attention les ingrédients diffèrent quelque recette pour lui et que son nom lui serait donné. peu : le jus d’orange est remplacé par du suc de manda- Mais le Prince de Galles préféra qu’on lui donne celui d’une rines, et on ne parle alors pas de Grand Marnier mais de jeune femme qui se trouvait alors à table avec lui, dont le Curaçao, qui à l’époque n’était pas bleu et correspondait prénom était… Suzette. juste à une liqueur d’écorces d’oranges. Ce jeune cuisinier, Henri Charpentier, deviendra célèbre Le procédé Change également : Escoffier ne mentionnait aux USA au début du XXe siècle et s’est attribué la paterni- pas de flambage systématique. té de la recette dans son ouvrage en 1934. LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES - 15 -
REINE VICTORIA D’ANGLETERRE VICTORIA SPONGE CAKE Le Victoria Sponge fait partie de la famille des gâteaux fran- çais comme la génoise, le biscuit Duchesse et le gâteau de Savoie. Le nom du gâteau fait référence à la reine Victoria, le sponge cake étant servi à la cour pendant le célèbre thé de l’après-midi. Anna, la duchesse de Bedford, une des fa- vorites de la reine Victoria, est à l’origine de cette idée. Elle trouvait que les après-midis étaient longues et que la faim se faisait ressentir. Le Victoria Sponge Cake a été inventé pour accompagner le thé, ce qui était novateur à l’époque. La reine a tout de suite adoré l’idée, et les petits gâteaux servis sont devenus ses préférés. La Reine Victoria d’Angleterre, qui a donné son nom à de nombreuses re- cettes au point de pouvoir en faire un menu complet. C’est une génoise très légère faite avec des œufs entiers, du sucre et de la fa- rine. Ce gâteau, fourré de confiture de fraises est toujours un grand classique du “Tea Time” anglais. Elle est née en 1860 et décède en 1891. Levée de la Divatte à St Julien de Concelles. CLEMENCE LEFEUVRE Tout près du restaurant qui porte encore Le Beurre Blanc son nom aujourd´hui. Avec sa maman elle tient la « Buvette de la Marine » dans laquelle elle sert des pois- sons de la Loire. Elle prend le nom de Le- feuvre avec son mariage avec Léon, un tail- leur de pierre. Et elle va ouvrir un peu plus loin le restau- rant qui perpétue sa mémoire encore au- jourd´hui. Selon son petit-fils Lucien, c´est là qu´elle aurait mis au point la fameuse re- cette du beurre blanc pour trois messieurs fort distingués qui déjeunaient dans une salle du haut. Pour eux elle avait préparé un poisson avec une sauce au beurre. Les entendant commenter : « c´est bon, mais ça fait un peu sauce aux moules ». Elle se senti très vexée, elle y rajouta donc de l´échalote hachée qu´elle avait fait ré- duire avec du vinaigre et du poivre blanc pour que le goût de sa sauce soit plus raffiné, la sauce leurs fut servi à nouveau et les trois messieurs furent conquis. Le Beurre Blanc était né. La légende veut que le premier beurre blanc soit dû à une maladresse lors de la réalisation d’une béarnaise pour ac- commoder un brochet à laquelle on aurait oublié d’ajouter l’estragon et les jaunes d’œuf. Il est d’ailleurs encore appelé « beurre raté » dans la région de Saint-Julien-de-Concelles. Elle décède en 1932 et ne connaîtra donc pas les étoiles Michelin. Aristide Briand qui aimait se restaurer à la Chebuette, déclarera alors, que sa perte était un deuil national. Ses successeurs à la Chebuette seront étoilés de 1962 à 1986 pour les Grenouilles à la Provençale et le Poulet grillé aux sar- ments de vignes. Puis aussi pour les Anguilles grillées tartare, les Poissons de Mer et de Loire au Beurre Blanc et le Cane- ton au Muscadet. Le restaurant porte désormais le nom de Clémence, fait honneur au Beurre Blanc et perpétue toujours la mémoire de la « Mère ». LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES - 16 -
HORTENSE SCHNEIDER Poire belle Hélène Au début de sa carrière de cuisinier à Nice, le chef Au- guste Escoffier créa, aux alentours de 1864, la Poire Belle Hélène. Des poires pochées nappées d’une sauce au chocolat. Un hommage à l’opéra-bouffe La Belle Hélène d’Offen- bach, une parodie cocasse sur les héros de l’épopée ho- mérique avec la superbe cantatrice Hortense Schneider, surnommée par les mauvaises langues, “le passage des princes” ou “la divine scandaleuse”... A l’époque, elle était, disait-on, la maîtresse de Napoléon III et du duc de Morny. La Belle Hélène eut plus de cinq cents représentations, ce qui était sans précédent, et sans que la ferveur du public se relâche. Un journaliste décrira ainsi Hortense Schneider : “Il est impossible d’être plus piquante, plus jolie, plus originale...” Elle était en effet su- perbe. Charlotte de Mecklembourg-Strelitz La Charlotte à la Russe L’origine de ce dessert est incertaine. le boudoir (allusion à la diplomatie du même nom). Devant le succès de ce biscuit, il décida d’en faire un gâteau sans Il aurait été inventé en l’honneur de la reine consort. cuisson, rempli d’une crème bavaroise, qu’il nomma « char- Drôle de nom, drôle d’histoire pour THE Charlotte, ce des- lotte à la Parisienne ». Plus tard, lorsqu’il travailla dans les sert anglo-russe à la française ! D’origine anglaise, son cuisines du Tsar Alexandre (pourtant ennemi juré de Napo- nom était un hommage à la reine Charlotte, épouse du Roi léon), il le rebaptisa « Charlotte à la Russe » ! Georges III (1762-1830). Le gâteau comme nous le connaissons aujourd’hui a subi Mais c’était à l’époque bien autre chose que notre charlotte plusieurs transformations au fil du temps. Au 19ème siècle, d’aujourd’hui en effet cela ressemble plutôt à une sorte le moule du gâteau était tapissé de pain de mie beurré et de pudding à la compote de pommes ou à la compote de ensuite rempli de compote de pommes ou de prunes. On prunes cuit longuement au four parfait pour le palet de nos le faisait cuire pendant de longues heures au four, c’était ami les Anglais. C’est Antonin Carême (1783-1833), le pre- une sorte de pudding. De nos jours, c’est un gâteau sans mier « chef » de l’histoire, qui transforma cet entremet assez cuisson à base de biscuits à la cuillère et garni d’une crème rustique. Pour Talleyrand, qui aimait déguster son vin de bavaroise. Madère en y trempant un biscuit à la cuillère, il créa d’abord LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES - 17 -
ANA PAVLOVA La Pavlova La ou le Pavlova est un dessert à base de meringue ainsi nommé en l’honneur de la ballerine russe Anna Pavlova. Première étoile du ballet Impérial Russe et des ballets Russes de Serge Diaghilev. Pavlova fut l’une des premières ballerines à parcourir le monde avec sa propre compagnie de ballet, ses voyages la condui- sirent dans des contrées lointaines notamment en Australie et en Nouvelle Zé- lande durant l’année 1926. Le public des deux pays fut subjugué par la beauté de la ballerine, et la presse Néo-zélandaise de cette époque titra « Elle ne danse pas, elle s’envole dans les airs comme un oiseau ». Sa légèreté et sa grâce furent encensées par tous. Peu de temps après naquit le célèbre dessert qui porte son nom. La composition de la Pavlova est simple et intemporelle, il s’agit d’une meringue croustillante à l’extérieur et fondante à l’intérieur coiffée de crème fouettée et de fruits frais. Visuellement les couches successives de meringue et de crème repré- sentent le tutu de la danseuse, les fruits frais eux, rappellent les décorations qui ornaient ses tenues de scène. Sa spécificité est d’être croustillante à l’extérieur et moelleuse à l’intérieur. DES HYPOTHESES HISTORIQUES La Nouvelle-Zélande et l’Australie revendiquent tous deux la paternité de se suc- culant dessert, et c’est une guerre culinaire sans merci que se livrent les deux pays depuis près d’un siècle. Selon les Australiens la Pavlova fut créé en 1934 par le chef Bert Sache sous les ordres de sa supérieure, Madame Elizabeth Paxton di- rectrice de l’Hôtel Esplanade. Elle souhaitait un dessert élégant et original pour la nouvelle carte de son restaurant. Après des mois d’expérimentations, le chef alla trouver Madame Paxton et s’exclama « voici votre dessert, aussi léger que Pavlova !» en référence à la danseuse. Sache revendiqua toute sa vie l’origine de ce dessert, cependant en 1973 il nuança ses propos et admis que la recette ne fut pas seulement le fruit de son invention, mais une réécriture d’une recette Néo-zé- landaise déjà existante et parue dans le magazine Women’s Mirror le 2 avril 1934. Du côté Néo-zélandais plusieurs hypothèses s’affrontent. Selon le biographe d’Anna Pavlova, Keith Mooney, le dessert fut créé en 1926 à Wellington par un jeune chef tombé follement amoureux de la ballerine. En 2008 la publication de L’histoire de la Pavlova, une part de d’histoire de la cuisine Néo-zélandaise par l’experte culinaire Helen Leach apporta de nouveaux éclairages à ce débat de longue date. Au cours de ses recherches Leach retrouva plusieurs recettes similaires à la Pavlova dans d’anciens livres de cuisine de Néo-zélandais. Ainsi on apprend que le « Pratical Home Cookerie Book » de Madame McKay’s pro- posait déjà, en 1929, une recette de mini Pavlova. Toutefois, plusieurs historiens culinaires s’accordent à dire que si l’origine du mets est bien Néo-zélandais, l’ap- pellation Pavlova est Australienne. Une recherche conduite par le Néozélandais Andrew Paul Wood et l’Australienne Annabelle Utrecht conclut que l’origine du Pavlova moderne remonte à un gâteau allemand, importé aux États-Unis où il a trouvé sa forme définitive. Le débat autour de la paternité de cette pâtisserie est sans fin, si bien qu’aujourd’hui encore les origines de la Pavlova restent obscures. Le dessert est très populaire et forme une partie importante de la gastronomie des deux pays, où il est particulièrement associé aux occasions estivales, dont le repas de Noël . Madame de SEVIGNE Crème Sévigné La célèbre crème Sévigné. Une somptueuse crème au chocolat relevé d’une bonne dose de crème fraîche. « Presque un médicament aux yeux de la célèbre épistolière qui, comme les gens de son époque, considérait le chocolat un peu comme un remède. » LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES - 18 -
Il y a plusieurs explications quant à l’origine du célèbre COCKTAIL Bloody Mary. Il est reconnu que ce cocktail a été créé en 1931. D’une part, il tiendrait son nom d’une reine d’Angleterre, Mary Tudor, une des filles du Roi Henry VIII. Ce personnage aurait persécuté les protestants de manière sanglante ce qui lui a valu le surnom de “Bloody Mary”. D’autre part, on devrait ce nom au romancier Hemingway dont l’épouse se nommait Mary et qui lui reprochait sans cesse son penchant pour la boisson. Lors d’un passage au bar du Ritz de Paris, il aurait demandé au barman de lui concoc- MARY TUDOR ter un cocktail qui lui permettrait de ne pas se faire repérer par sa femme. Le nom viendrait d’une boutade de l’écrivain Le Bloody Mary au sujet de sa femme. Le véritable Bloody Mary 1/2 cl de sauce anglaise De nos jours, le bloody mary se sert se compose de : (Sauce Worcestershire), dans tous les bars populaires dans 4 cl de vodka, 2 gouttes de tabasco, lesquels on se contente de mélanger de la vodka avec du jus de tomate en 12 cl de jus de tomate frais, Sel de céleri, sel et poivre, glaçons. bouteille. 1/2 cl de jus de citron, HELEN PORTER MITCHELL surnomé DAME NELLIE MELBA LA PECHE MELBA A la fin du XIXe siècle, naissait un illustre personnage : Auguste Escoffier (1846-1935). Celui qu’on surnomme le « chefs des rois et roi des chefs » fit rayonner la gastronomie moderne française à l’étranger. Il fut l’auteur de plusieurs livres culinaires, dont Le Guide culi- naire (1903) bible des plus grands chefs d’aujourd’hui et un ma- nager hors pair ; on lui doit la mise en place du système des brigades en cuisine. Le XIXe siècle, l’ère de l’industrialisation, est aussi l’époque des créations et de l’expansion des hôtels de luxe et de stations bal- néaires dans les grandes villes européennes et internationales comme New-York. A la moitié du XIXe siècle, pas moins de 5000 chefs français tra- vaillent en Grande-Bretagne avec l’avènement des restaurants à la française. Auguste Escoffier sera d’ailleurs aux commandes des cuisines de l’hôtel Savoy à Londres dès 1889. Lieu dans le- quel résida pendant près de deux ans, une cantatrice austra- lienne de renom, Helen Porter Mitchell (1861-1931), plus connue sous le pseudonyme de Dame Nellie Melba en référence à Mel- bourne, capitale de l’état de Victoria qui l’a vu naître. C’est après l’avoir entendu et vu chanter qu’Escoffier lui rend hommage à travers ce dessert créé en 1894. Un dessert glacé mythique et in- contournable présent sur la carte de nombre de restaurants. Sur une glace à la vanille, sont déposées des pêches blanches po- chées dans un sirop vanillé, le tout nappé d’une purée de fram- boises fraîches. Telle est la véritable composition de ce dessert gourmand et parfumé. Vous noterez donc que la chantilly et les amandes de Polignac n’existent pas dans la version originelle. LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES - 19 -
Voici la lettre originale manuscrite d’Auguste Escoffier sur l’histoire de la Pêche Melba Le véritable Bloody Mary se compose de : 4 cl de vodka, La transcription de la lettre manuscrite 12 cl de jus de tomate frais, d’Auguste Escoffier sur l’histoire de ce 1/2 cl de jus de citron, dessert mythique et qui nous dévoile, par 1/2 cl de sauce anglaise (Sauce Worcestershire), la même occasion, la recette authentique. 2 gouttes de tabasco, Madame Nellie Melba, grande cantatrice de nationalité Sel de céleri, sel et poivre, glaçons. australienne, chantait à Covent Garden à Londres avec Jean de Reszke en 1894. Elle habitait le Savoy Hôtel près de Covent Garden, époque où je dirigeais les cuisines de cet important établissement. Un soir où l’on donnait Lohengrin, Madame Melba m’offrit deux fauteuils d’or- chestre. On sait que, dans cet Opéra, il apparaît un cygne. Madame Melba, donnait le lendemain soir un petit souper à quelques intimes dont Monseigneur le Duc d’Orléans était parmi les convives. Et pour lui montrer que j’avais agréablement profité des fauteuils qu’elle m’a gracieuse- ment offerts, je fis tailler dans un bloc de glace un superbe cygne et, entre les deux ailes [je mis] une timbale en argent. Je couvris le fond de la timbale de glace à la vanille et sur ce lit de fine glace, je disposai des pêches à chair blanche et tendre pochée pendant quelques minutes dans un sirop à la vanille et refroidies. Une purée de framboises fraîches couvrait complètement les pêches. Un léger voile en sucre filé recouvrait les pêches. Mais ce n’est qu’en 1899 à l’ouverture du Carlton à Londres que la Pêche Melba a conquis sa popularité. Dans le service courant, la « Pêche Melba » est le des- sert le plus facile à préparer : il suffit de couvrir le fond d’une coupe en cristal de glace à la vanille. Déposer sur la glace des pêches à chair blanche et tendre, mûries à point, débarrassées de leur pelures, pochées pendant quelques minutes dans un sirop léger parfumé à la vanille. Puis masquer les pêches d’une purée de framboises fraîches, sucrées. Facultativement, on peut jeter sur les pêches, un léger voile de sucre filé. Auguste escoffier LE TRIMESTRIEL DES TOQUES FRANÇAISES - 20 -
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