Inventions, sciences et médecine
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© Chinatiger / Fotolia Inventions, sciences et médecine © M. Yuill / Fotalia © P. Pescott / Fotalia © J.Y. Foy / Fotalia Le papier L’imprimerie La boussole © Simonkr / Fotalia © T. Perkins / Fotalia La poudre La médecine traditionnelle chinoise La soie © René Drouyer / Fotalia © Cned - Académie en ligne
Au tout début, les caractères chinois étaient Ce n’était guère pratique ! On utilisait aussi gravés sur des os, des écailles de tortues, puis La légende raconte que l’empereur la soie pour écrire sur du bronze. Ensuite, on a écrit les textes Qin Shihuang lisait chaque jour des textes. ഈ ᄗ ኒ sur des lamelles de bambous liées entre elles jusqu’à 60 kilos de documents Ce matériau était Ӥ ఖ ᅠ ou sur des plaques de bois. officiels. léger, mais très cher. ላ ና ڙ ڙ Ӥ ڼ Ӥ Ӥ ሏ Ӥ ኒ ࠎ ࠎ ࠎ Le papier ሞ (Zh) Un extrait du Lunyu de Confucius (Entretiens de Confucius) écrit sur des La tradition chinoise attribue à Cai Lun, ministre qui vivait au début du IIe siècle, lamelles d’avoir diffusé dans tout l’empire l’usage du papier. Cai Lun aurait codifié pour de bambou. la première fois l’art de fabriquer du papier et il en aurait amélioré la technique afin d’en produire en grande quantité. En vérité, les historiens pensent que l’invention du papier remonte aux alentours du IIe ou Ier siècle avant notre ère. Cette invention va se répandre d’abord en Corée et au Vietnam. Puis, au VIIe siècle, elle atteint le Japon et les pays arabes (grâce au commerce qui transite par la route de la soie). L’Europe ne connaîtra le papier qu’au cours du XIIe siècle ! Au tout début, le papier est fabriqué avec des fibres de chanvre mélangées à du lin. Puis on va utiliser toutes sortes de fibres végétales, différentes selon les régions de Chine : chanvre, bambou, 1. DÉCOUPER LES FEUILLES DE CHANVRE 2. LAVAGE 3. TREMPAGE écorce de mûrier, bois de santal ou paille de riz, etc. La technique consiste à faire bouillir ces fibres avant de les broyer. Ensuite, à l’aide d’un tamis, on retire une fine pellicule. On presse pour enlever 4. FAIRE BOUILLIR 5. BROYAGE 6. PILONNAGE l’eau et on met à sécher. Enfin, quand tout est bien sec, on retire la feuille qu’on enduit d’amidon de riz. Ainsi la feuille obtenue n’absorbe pas l’encre comme un buvard et on peut écrire dessus. 7. RÉCUPÉRATION DE LA « PELLICULE » DE PAPIER 8. SÉCHAGE 9. DÉTACHAGE DES FEUILLES DE PAPIER Très vite, le papier est utilisé pour les documents, privés ou administratifs, et pour les livres (reliés en accordéon). 40 © Cned - Académie en ligne
L’imprimerie შ Yìnshu Après l’invention du papier, les Chinois ont inventé au VIIe siècle (sous les dynasties des Sui et des Tang) l’ancêtre de l’imprimerie : la xylographie. Le principe était le suivant. Voici comment on aurait imprimé le mot BONJOUR நߜ. On écrivait le texte Puis on collait cette feuille Comme la feuille était transparente, Enfin, quand toute la planche sur une feuille à l’envers sur on pouvait creuser la planche était gravée, on pouvait de papier une planche de bois de poirier autour des traits des caractères. s’en servir comme translucide. ou de jujubier. Le texte était donc gravé d’une planche d’impression. caractère par caractère. Grâce à cet ingénieux procédé, les Chinois ont pu éditer très tôt des livres à plusieurs milliers d’exemplaires, notamment des textes religieux ou des encyclopédies. Au XIe siècle, sous les Song du Nord, Bi Sheng inventa l’imprimerie à caractères mobiles. Les caractères étaient gravés séparément dans de l’argile, puis cuits au feu. On rassemblait les caractères pour imprimer un texte, et on les démontait pour leur réutilisation. Cette technique ouvrit la voie à l’imprimerie à caractères de plomb. Cependant, ce procédé ne sera pas beaucoup utilisé avant le XIXe siècle. En effet, l’écriture chinoise n’étant pas alphabétique, il faut des milliers de caractères tous différents pour écrire un texte et ce n’est pas très pratique ! Les Chinois maitrisaient donc déjà la technique de l’imprimerie quatre siècles avant son invention en Europe par l’allemand Gutenberg. 41 © Cned - Académie en ligne
La boussole Les trois caractères chinois qui composent le mot BOUSSOLE se traduisent par l’aiguille qui indique le Sud. Très vite, on construit autour de l’aiguille un boîtier sur lequel on met des inscriptions. La boussole moderne est née. Avec cette invention, la Chine des XIe et XIIe siècles devient une grande puissance maritime. Des jonques équipées de boussoles permettent aux Chinois de prendre le contrôle du trafic maritime dans les mers d’Asie orientale. Ces jonques transportent des céramiques, des grès et des porcelaines. © Jean-Yves Foy / Fotolia Entre 1405 et 1433, avant Christophe Colomb et Magellan, INDE l’amiral chinois Zheng He ARABIE conduit sept expéditions maritimes qui le mènent jusque dans l’océan Indien et l’Afrique. À cette époque, AFRIQUE la Chine dispose d’une flotte importante. Mais la Chine en restera là et ces expéditions incroyables pour l’époque n’offriront aucun débouché commercial. 42 © Cned - Académie en ligne
La poudre La poudre noire ou grise, inventée dans la Chine antique, est un subtil mélange de poudre de salpêtre, de charbon de bois et de soufre. EN CHINOIS, LA POUDRE S’ÉCRIT L’invention de la poudre a un lien direct avec les alchimistes taoïstes. Ces alchimistes faisaient toutes sortes d’expériences avec différents types C’EST LE FEU de poudre qu’ils chauffaient, dans l’espoir de découvrir un « élixir d’immortalité ». L’empereur Qin Shihuang était passionné C’EST LE MÉDICAMENT par ces recherches, car il espérait ne pas mourir. En fait, comme Bien sûr, les anciens alchimistes chinois les premiers alchimistes n’ont jamais découvert cette poudre cherchaient un remède qui n’existe pas ! Mais au cours de leurs pour ne pas mourir, manipulations, ils ont découvert, un peu la poudre est par hasard, les propriétés explosives le médicament du feu de ce mélange de charbon, de salpêtre car la poudre prend feu et de soufre. facilement ! C’est au cours du XIIIe siècle que la poudre arrive dans les pays d’Europe, par l’intermédiaire de la civilisation islamique. Dès lors, des armes meurtrières seront développées et ce sera la fin du système de la féodalité médiévale. La technique de fabrication de la poudre a vraiment été mise au point sous la dynastie des Sui, c’est-à-dire vers la fin du Ve siècle. Il faudra quatre siècles encore pour voir la première utilisation de la poudre comme arme. Sous la dynastie des Song (entre 960 et 1279), de nombreuses Sous les Yuan et les Ming, les armes utilisant la poudre armes utilisant la poudre sont développées. Il existe des se perfectionnent avec, au XIe siècle, les canons de bronze puis, flèches incendiaires, mais aussi des grenades et des mines. au XVIe siècle, les terribles dragons de feu, l’ancêtre des missiles. © Hélène Ochanine / Fotolia © Chinatiger / Fotolia © nfrPictures / Fotolia C’est aussi grâce à la découverte de la poudre que les Chinois utilisent depuis longtemps les pétards et les feux d’artifice pour les grandes occasions comme la fête du Nouvel An. 43 © Cned - Académie en ligne
La soie Le fil de soie permet de créer toutes Pendant longtemps, seuls les Chinois sortes de tissus multicolores. connaissaient l’art de fabriquer la soie. © René Drouyer / Fotolia La soie est une étoffe fabriquée à partir du fil du ver à soie. Le mot SOIE vient du latin SERES Le ver à soie La culture des vers à soie s’appelle la sériciculture. que les Romains est la chenille Les larves des chenilles produisent une bave visqueuse qui forme utilisaient pour d’un papillon, un cocon filamenteux. On peut en tirer un fil très long et résistant désigner les peuples le bombyx grâce à des techniques de dévidage que les Chinois maîtrisaient d’Extrême-orient. du mûrier. parfaitement depuis la dynastie des Shang, il y a environ 3 000 ans. Il faut savoir qu’en chinois LA SOIE se prononce « SSEU » ( en pinyin). Le français étant une langue d’origine latine, Production industrielle on peut dire que des le mot chinois a cocons voyagé et formé de vers un mot français ! à soie. © Mike Thomas / Fotolia © Harmonie57 / Fotolia La soie a toujours été un tissu précieux que seuls les riches pouvaient s’offrir. Pendant un temps, la soie a même servi de monnaie d’échange ! Les routes de la soie KAZAKHSTAN Les riches Romains Venise Mer Aral raffolaient de la soie. Me Gènes Mer Noire r C asp Istanbul Dès l’Antiquité romaine ITALIE Ulaanbaatar Qiqhar i en M TURQUIE er (c’est-à-dire plusieurs ne M GRÈCE éd ite siècles avant notre ère), rra né e Téhéran Xi’an IRAN Kaboul des routes commerciales AFGHANISTAN Islamabad se sont développées Alexandrie Le Caire JORDANIE IRAK TIBET LIBYE pour apporter la soie EGYPTE CHINE depuis la Chine Bénarès Calcutta jusqu’en Europe. Ces Me INDE routes portent le nom rR o ug de ROUTES DE LA SOIE. e C’est de Chang’an (l’actuelle Xi’an) Route terrestre qu’arrivaient et repartaient des caravanes chargées de ce tissu si précieux. Océan Indien Grâce au commerce de la soie, la Chine s’est ouverte à l’Occident. Ces échanges commerciaux qui passaient par des pays musulmans expliquent pourquoi l’islam est arrivé en Chine. Des relations diplomatiques entre la Perse et la Chine ont même été établies un siècle avant Jésus-Christ ! 44 © Cned - Académie en ligne
La médecine chinoise Le yin Depuis des millénaires, les Chinois ont développé un art de la représente les forces médecine très différent de celui que l’on connaît en Occident. de type passif. OMBRE, FROID, Pour la médecine chinoise, chaque être humain PROFONDEUR, HUMIDITÉ, FÉMININ, ETC. est traversé d’une force vitale, Les deux pôles : le yin et le yang le qi , le souffle énergétique Dans l’être humain, l’équilibre animant toutes choses, qui est constamment en peut se dérégler. Quand le qi Le qi mouvement entre Le yang n’est plus en harmonie, alors désigne les deux forces opposées désigne les forces certains organes commencent LE SOUFFLE, et complémentaires de type actif. à développer des symptômes L’ÉNERGIE. que sont le yin et le yang, LUMIÈRE, CHALEUR, et on tombe malade. représentées dans SURFACE, SÉCHERESSE, Pour les Chinois, il existe deux formes d’énergies MASCULIN, ETC. le symbole du Tao. Le symbole du Tao différentes qui régulent le qi : le yin et le yang. © Mizanoor Rahman / Fotolia Comme un jardin a besoin de pluie (yin) autant que de soleil (yang), tous les organismes ont besoin des deux forces. Pour assurer le bien-être et la santé des hommes, la médecine traditionnelle chinoise a recours à cinq pratiques principales. Points d’acupuncture sur le corps, © Mark Yuill / Fotolia et la technique employée. © Simonkr / Fotolia © Maron / Fotolia L’acupuncture © Piotr Rzeszutek / Fotolia Les exercices énergétiques La pharmacopée Pour pratiquer l’acupuncture, on se sert Il n’est pas rare de voir les d’aiguilles que l’on pique à des endroits précis Chinois pratiquer en public ces du corps pour redonner au qi son équilibre et exercices qui s’apparentent à soigner le problème. de la gymnastique. On reproduit très lentement des gestes assouplisseurs qui régulent les © Paul Pescott / Fotolia énergies et favorisent la bonne La pharmacopée chinoise est santé. composée d’herbes médicinales. Le taijiquan La diététique chinoise Aussi appelé TAI CHI CHUAN, le taijiquan est un art martial que l’on appelle BOXE DE L’OMBRE, BOXE DE L’ÉTERNELLE JEUNESSE. © Martha Bayona / Fotolia (Voir aussi page 87.) © Alfred Wekelo / Fotolia Le massage tuina Le qigong © Infomages / Fotolia © Yvan Dube / Fotolia Un bol de riz. Un bol de soupe. Ce type de massage, très peu connu en Le qigong travaille le souffle. En mangeant certains aliments choisis, Occident, aurait des vertus pour soigner C’est une pratique traditionnelle on prévient certaines maladies et on en certains types de problèmes. chinoise rattachée à la médecine. guérit d’autres. 45 © Cned - Académie en ligne
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