Investors' Outlook Un " bull run " pour l'année du boeuf ? - Mars 2021 - Vontobel Asset Management
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
2 Table des matières Mentions légales 4 8 Édition Bank Vontobel AG Gotthardstrasse 43 8022 Zurich Rédaction Martin Gelnar Auteurs* Reto Cueni, PhD Chief Economist, Vontobel Stefan Eppenberger Equity & Commodity Strategist, Vontobel Darya Granata 3 Client Portfolio Manager Fixed Income Boutique, Éditorial Vontobel Frank Häusler Chief Investment Strategist, Vontobel 4 Anna Holzgang Head of Sustainable Bonds, Vontobel Stratégie d’investissement Michaela Huber Junior Economist, Vontobel Révision à la hausse sur les matières premières Simon Lue-Fong Head of Fixed Income Boutique, Vontobel 6 Mario Montagnani Senior Investment Strategist, Macro highlights Vontobel Sandrine Perret Senior Economist and La pandémie sera aussi associée aux attentes Fixed Income Strategist, d’une « grande reflation » Vontobel Sven Schubert, PhD Head of Strategy Currencies, 8 Vontobel Dan Scott Chief Investment Officer, Point de vue Head of Impact & Thematics, Vontobel Dissipation de trois mythes sur la durabilité pour Fréquence de parution les investisseurs obligataires Dix fois par an (prochaine édition avril 2021) 12 Concept MetaDesign AG Gros plan sur les classes d’actifs Création et réalisation Vontobel Images 16 Gettyimages, Vontobel Prévisions Date limite de soumission des contributions pour cette édition 1er mars 2021 Remarques * voir page 17 « Remarques juridiques » : Attestation des analystes
Éditorial 3 Un « bull run » pour l’année du bœuf ? Chers lecteurs, — Dan Scott En 2020, l’année chinoise du Rat a pris des contours Chief Investment Officer, Head of Impact & Thematics, dignes de cet animal rusé. L’année du Bœuf sera-t-elle Vontobel celle d’un « bull run » des marchés des actions ? Le printemps est clairement sur la voie du retour, tant sur le plan atmosphérique que psychologique. Les tempéra- tures, la vaccination et les mesures des gouvernements ont éclairci les perspectives qu’offrent les mois à venir. Les gens attendent la fin des restrictions pour dépenser leur argent dans les restaurants, les concerts, les maga- Privilégier les actions, renforcer les matières premières sins ou les voyages. Face aux liquidités et aux obligations, nous maintenons donc notre opinion globalement positive sur les actions, Cela devrait stimuler une économie mondiale assez mal notamment sur celles des marchés émergents, car les en point. L’inflation pourrait donc temporairement dépas- entreprises y sont relativement bon marché et y bénéfi- ser l’objectif de 2 % fixé aux États-Unis et en Europe, où cient de la faiblesse du dollar US ainsi que de la relance les banques centrales devraient ignorer cette évolution, chinoise. Pour les mêmes raisons et en vue d’une libéra- car elles se sont engagées à maintenir de faibles taux tion de la demande, nous remontons les matières pre- d’intérêt pour aider les consommateurs et les marchés mières à surpondérer. financiers. Pour le président de la Fed, Jerome Powell, l’économie américaine est « encore loin » d’être là où elle Se méfier de toute ruée devrait être. La Banque centrale européenne (BCE) est L’augmentation de la masse monétaire semble avoir quant à elle décidée à « maintenir des conditions de encouragé les investisseurs, tant institutionnels qu’indivi- financement favorables aussi longtemps que possible ». duels, à prendre plus de risques. La récente frénésie du bitcoin et l’intérêt croissant manifesté à l’égard de l’appli- Le plan de relance de 1’900 milliards de dollars US de Joe cation de trading Robinhood pointent dans ce sens. Fas- Biden est en bonne voie d’être adopté par le Congrès cinants et mouvants, les marchés financiers sont propres avant la mi-mars. Même de moindre envergure, ce plan aux ruées occasionnelles de la part d’investisseurs pro- devrait néanmoins permettre de limiter les pertes d’em- fessionnels ou particuliers. Pour l’année du Bœuf, soyons plois permanentes dues aux deuxième et troisième donc raisonnablement optimistes, sans toutefois oublier vagues de la pandémie. Les gouvernements européens les risques. ont des plans similaires. Mais, à eux seuls, ces premiers rayons ne font pas le prin- temps : les incertitudes liées à l’efficacité des vaccins face aux variants, mais aussi le degré d’acceptation des vaccins, demeurent un sujet de préoccupation. En Europe ou aux Amériques, les restrictions sont en outre toujours d’actualité. En Asie, la situation est meilleure avec moins d’infections. Webcast Pour visionner le webcast sur les récents développements du marché (en anglais), cliquez ici : vonto.be/macro-en-mar21
4 Stratégie d’investissement — — Frank Häusler Mario Montagnani Chief Investment Strategist, Senior Investment Strategist, Vontobel Vontobel Révision à la hausse du point de vue sur les matières premières La mise en place de l’administration Biden signe le retour Préférence toujours donnée aux actions et désormais d’une certaine normalité sur la scène internationale. Was- également aux matières premières hington a repris sa place aux différentes tables de négo- Malgré un léger infléchissement de nos perspectives de ciation et envoie des messages rassurants à ses alliés. En croissance européenne, la solidité et l’amélioration par- Europe, l’homme à qui l’on attribue le mérite d’avoir sauvé tielle des perspectives économiques nous ont incités à l’euro en 2012 a été nommé président du Conseil des renforcer notre point de vue sur les matières premières. ministres italien. Ancien président de la Banque centrale Le nombre impressionnant de fonds souverains soute- européenne, Mario Draghi, est ainsi, après Mario Monti et nant l’économie – et les marchés financiers – interroge Romano Prodi, le troisième ancien fonctionnaire de l’UE à quant à la pérennité du boom. Quand l’économie sur- s’installer au palais Chigi de Rome (photo). chauffe, l’inflation n’est jamais loin. Échaudées par les changements de cap passés trop précoces, les banques Si les économistes, les responsables politiques et les centrales devraient toutefois continuer à injecter des diplomates poussent des soupirs de soulagement, les liquidités et contribuer ainsi à la faiblesse des taux d’inté- inquiétudes, nouvelles ou persistantes, ne manquent pas, rêt au cours des prochains mois. Nous continuons donc à notamment en ce qui concerne les variants du corona- privilégier les actions face aux liquidités et aux obliga- virus et les conséquences économiques des mesures de tions, même si ces dernières présentent de solides confinement. Aux États-Unis, le président de la Fed poches de rendements dans des sous-segments tels que estime que le marché du travail se porte moins bien que les marchés émergents. Découvrez le détail de notre allo- ce que suggère le taux du chômage officiel de 6,3 %. cation dans le tableau en p. 5, et nos vues approfondies sur les classes d’actifs aux pp. 12 à 15.
5 SOUS-PONDÉRATION NEUTRE SURPONDÉRATION forte légère légère forte 1 Nous maintenons notre sous-pondération. Il est peu judicieux de détenir des liquidités lorsque les taux Liquidités d’intérêt avoisinent zéro, avec des perspectives de relèvements des taux constamment repoussées. 2 Nous restons globalement négatifs sur les obliga- tions tout en réduisant à une nette sous-pondération Obligations les titres d’entreprises Investissement Grade (IG) du fait du resserrement des écarts de ce segment face aux titres souverains (rendements bas, proches de ceux des emprunts d’État), et de la faiblesse des taux d’intérêt. Parallèlement, nous avons rehaussé d’un cran, à neutre, les emprunts d’État. Leurs rende- ments devraient augmenter lentement, ce que les marchés anticipent déjà. Une sélection de titres de dette publique peut désormais être aussi rentable que des titres IG. Nous maintenons notre point de vue neutre sur le haut rendement et continuons à préférer les obligations en monnaies fortes des mar- chés émergents. 3 Notre point de vue reste positif sur les actions et il en va de même pour tous les sous-segments. Elles Actions battent les obligations en matière de rendements excédentaires, et la qualité des résultats publiés sug- gère que la plupart des entreprises résistent pour l’instant assez bien à la pandémie. Cela devrait conti- nuer à soutenir leurs actions à moyen terme. Nous demeurons neutres sur les actions européennes et surpondérés sur les actions américaines, suisses et japonaises. Les actions des marchés émergents restent fortement surpondérées du fait notamment d’une plus grande bienveillance de l’administration Biden. 4 Nous maintenons notre surpondération sur l’or tout en ayant pris quelques bénéfices pour financer notre Or opinion positive sur les matières premières. L’or per- met en outre de diversifier notre portefeuille et d’of- frir une protection contre des risques imprévus. Une faiblesse persistante du dollar américain serait éga- lement favorable à l’or. 5 Nous avons relevé les matières premières de neutre à positif, car elles devraient désormais bénéficier de la Matières premières reprise cyclique de l’économie mondiale. Si le dollar américain s’affaiblit et si la demande refoulée se libère, les matières premières en bénéficieront. Elles représentent aussi une couverture naturelle contre l’inflation. 6 Nous réitérons notre point de vue négatif sur les hedge funds et conservons notre positionnement Stratégies neutre pour d’autres types d’investissements alter- natifs, tels que les titres liés à des assurances, ce qui alternatives nous amène à avoir une position globalement neutre, donc inchangée, sur les investissements alternatifs. Évolution par rapport au mois précédent : identique augmentation réduction
6 Macro highlights La pandémie sera aussi associée aux attentes d’une « grande reflation » Si la Covid-19 a fait plus d’un demi-million de morts aux États-Unis, le nombre de nouvelles infections et de décès est en baisse à l’échelle mondiale. Cela devrait permettre d’assouplir les mesures de restriction, ce qui est bon pour la croissance, mais laisse présager une pression temporaire sur les prix. Les économistes et le marché parlent de plus en plus de la « grande reflation », un scénario que les actions et les obligations commencent à intégrer. Les banques centrales semblent prêtes à ignorer tout rebond de l’inflation cette année et se concentrent sur le moyen terme, car un nouveau régime d’inflation post-crise semble peu probable. — — — — Reto Cueni, PhD Michaela Huber Sandrine Perret Sven Schubert, PhD Chief Economist, Junior Economist, Senior Economist and Fixed Head of Strategy Currencies, Vontobel Vontobel Income Strategist, Vontobel Vontobel La pandémie continue de générer de bonnes et de mau- qu’elles semblent considérer comme transitoire. Les mar- vaises nouvelles. Ainsi, si les vaccinations réduisent chés ne seront peut-être pas de cet avis. La reprise pour- considérablement le nombre d’infections et d’admissions rait entraîner des pénuries temporaires de capacités de à l’hôpital, les mutations du virus restent une préoccupa- transport ou d’autres effets liés à l’offre et susceptibles tion. Les campagnes de vaccination se sont accélérées, d’impacter les estimations de l’inflation. mais il existe de grandes différences entre les pays. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, p. ex., 60 % de la popula- Europe : confinements prolongés tion devrait avoir reçu une première dose d’ici avril ou mai. Malgré le reflux de la Covid-19, les mesures de confine- Dans l’Union européenne (UE) cela pourrait prendre un ment relativement strictes de nombreuses régions euro- an de plus (voir graph. 1). péennes devraient être maintenues, ce qui freinera l’acti- vité économique au premier trimestre. Nous avons donc Nous privilégions un scénario économique favorable réduit nos prévisions de croissance pour 2021, mais un Au vu de la vaccination et des dernières données écono- fort rebond économique devrait avoir lieu aux 2e et 3e tri- miques favorables, nous maintenons le prudent opti- mestres avec l’assouplissement des restrictions. Concer- misme de notre scénario de base « Embarquement ». nant l’inflation, la reprise, des effets de base et des fac- L’aide financière publique devrait suffire à contenir les teurs tels que les modifications des calculs d’inflation effets de second tour (faillites, licenciements, etc.). Dans liées à la consommation ont déjà fait passer l’inflation en de nombreux pays développés, la réouverture de l’écono- territoire positif en janvier. Elle devrait dépasser l’objectif mie et plusieurs effets de base1 porteront temporaire- de 2 % de la BCE cette année, avant une probable baisse ment l’inflation au-delà des objectifs des banques cen- rapide en dessous de ce niveau à la fin de l’année. Du fait trales avant un retour à des niveaux plus normaux au de cette nature transitoire, la BCE devrait maintenir sa tournant de l’année. Les autorités monétaires ne change- politique ultra-expansionniste, mais les attentes des mar- ront guère de cap face à une hausse des taux d’inflation chés devraient se montrer volatiles en matière d’inflation. 1 En 2020, un effet de base est apparu suite à la spectaculaire chute des prix de l’énergie en mars et à leur stagnation à un faible niveau toute l’année, faisant reculer l’inflation. En mars 2021, la comparaison des prix d’une année sur l’autre débute à un très faible niveau (celui de mars 2020), qui accroît l’inflation mécaniquement tout au long de l’année.
7 Enfin, les mesures de relance et de soutien devraient limi- Graphique 1 : Deux tiers de la population du R.-U. et ter le nombre de faillites et de licenciements. L’aide des des É.-U. devraient avoir reçu leur première dose banques centrales devrait permettre de supporter la anti-Covid en avril ou mai dette, mais un éventuel rétablissement des règles euro- % de la population traitée* péennes de limitation de la dette peut inquiéter. 60 Courbes en pointillés : projection basée sur le 55 rythme moyen des deux dernières semaines États-Unis : rebond de l’inflation 50 Aux É.-U., le nombre de cas de Covid-19 est retombé au 45 niveau d’octobre 2020. Avec le lancement rapide de la 40 vaccination (voir graph. 1), l’économie devrait enregistrer 35 une croissance solide au cours des 2e et 3e trimestres. 30 Nos prévisions de croissance du PIB de 5.0 % pour 2021 25 pourraient même être dépassées. En janvier, les ventes au 20 détail de base ont augmenté de 6 % en glissement men- 15 suel, signe que la consommation reprend, notamment 10 grâce aux fonds publics soutenant les plus modestes. 5 Soutenu par les démocrates, un plan de relance supplé- 0 mentaire de 1’900 milliards de dollars US pourrait bientôt 01/2021 06/2021 12/2021 01/2022 06/2022 stimuler encore plus la croissance. Comme toujours, la É.-U. Chine « surchauffe » de l’économie risque d’entraîner une R.-U. Brésil Union européenne Inde hausse de l’inflation, et les marchés financiers ont, dans une certaine mesure, intégré cela. Pour l’heure, la Fed se * Avec la première des deux doses Source : Our World in Data, Vontobel soucie peu de l’inflation. Son président considère la reprise à venir de l’inflation comme transitoire et insiste davantage sur le soutien à la reprise du marché du travail. Au vue du « ralentissement » du marché du travail, la Fed Graphique 2 : Pour la Fed, le taux de chômage US estime que le taux de chômage actuel de 6.3 % est trop pourrait être supérieur à 6.3 % du fait de l’« atonie » faible (voir graph. 2). du marché du travail Taux de chômage US Japon : la confiance en berne 30 L’état d’urgence décrété dans certaines préfectures du 25 Japon a freiné la demande intérieure et pesé sur les 20 salaires. Une reprise devrait avoir lieu aux 2e et 3e tri- 15 mestres, et nous avons légèrement baissé à 2.5 % nos 10 prévisions de PIB pour 2021. Plutôt que l’inflation, c’est la 5 déflation que connaît le Japon depuis plusieurs années, 0 de sorte que toute baisse des prix suscite l’inquiétude. La 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 2021 pression sur les prix devrait néanmoins se stabiliser au Taux comprenant les travailleurs à temps partiel pour raisons cours des mois à venir. économiques et les travailleurs « marginally attached » Taux global US Estimation du président de la Fed, Jerome Powell, au sujet Chine : vers un ralentissement de l’expansion du marché du travail actuellement « atone ». monétaire ? Source : US Bureau of Labor Statistics (BLS), Réserve fédérale américaine, Vontobel L’impressionnante reprise des marchés émergents (prévi- sions de croissance du PIB à 6.2 % en 2021 contre une contraction estimée à –2.4 % l’année dernière) tient essentiellement au dynamisme asiatique. Ici, la plupart Graphique 3 : Pression inflationniste modérée dans des économies durement touchées ont fait un retour les marchés émergents spectaculaire, tandis que la Chine, Taïwan et le Vietnam, En variation annuelle en % p. ex. n’ont pas cessé de croître, même l’année dernière. 12 Notons que le budget de l’État indien pour 2021 devrait 10 permettre une croissance proche de 10 %. Pour l’Inde ou 8 le Brésil, p. ex., la reprise générale devrait aider à stabili- 6 ser le ratio dette/PIB et entraîner une baisse des primes 4 de risque. L’inflation des marchés émergents devrait aug- 2 menter, mais le taux de base – hors éléments volatils tels 0 que les prix de l’énergie – ne devrait pas dépasser les –2 objectifs des banques centrales. Concernant la politique –4 monétaire, la Chine pourrait être le premier pays à s’enga- 2000 2005 2010 2015 2020 ger dans la normalisation, en abandonnant certaines Inflation globale dans les économies émergentes mesures de relance. Nous maintenons nos prévisions de (prix à la consommation) Taux d’inflation de base croissance chinoise à 8.5 % pour 2021. Source : Refinitiv Datastream, Vontobel
8 Point de vue Dissipation de trois mythes sur la durabilité pour les investisseurs obligataires
9 Ne pas être branché sur les critères ESG, c’est avoir raté le coche. Les gens sont de plus en plus nombreux à vouloir faire le bien, et les régulateurs poussent les investisseurs vers la durabilité. Face à la rapidité du change- ment (et du progrès) il faut s’adapter, et cela implique nécessairement une période d’apprentissage et d’ajustement. Dans cet article destiné aux investisseurs s’intéressant aux normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), nos spécialistes déconstruisent trois mythes liés aux critères ESG et à l’investissement obligataire. — — — Simon Lue-Fong Darya Granata Anna Holzgang Head of Fixed Income Boutique, Client Portfolio Manager Head of Sustainable Bonds, Vontobel Fixed Income Boutique, Vontobel Vontobel Commençons par ce que l’on pourrait appeler le mythe de la prime : les critères ESG nuisent à la performance. Pas nécessairement. Les indices souverains des marchés émergents en monnaies fortes le montrent bien : au cours des 7 dernières années (selon la recherche de JPMorgan), l’indice ESG des marchés émergents a surperformé l’indice élargi pour des risques moindres (voir graph. ci-dessous). Rendements supérieurs des obligations en monnaies fortes des marchés émergents durables Performance en % 20 15 10 5 0 –5 –10 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 BIndice large des monnaies fortes des marchés émergents Indice ESG des marchés émergents (basé sur les obligations en monnaies fortes) Les performances passées ne préjugent pas des performances actuelles ou futures. Source : JPMorgan (données de septembre 2020)
10 Simon Lue-Fong casse le mythe 1. sur les émetteurs en matière de durabilité, ne serait-ce « Les investisseurs obligataires que parce que ces critères peuvent améliorer directe- ment la qualité du crédit. ne peuvent faire évoluer la gestion des entreprises » Darya Granata casse le mythe 2. « Se fonder sur les scores Les marchés obligataires permettent plus qu’il n’y paraît de pousser les émetteurs à mettre en œuvre les cri- des agences ESG suffit à mettre tères ESG. Pour certains, c’est un privilège des investis- en œuvre les critères ESG » seurs en actions. Les marchés obligataires permettent toutefois d’utiliser de puissants mécanismes de fixation des cours pour avoir un impact ESG tangible. Les investisseurs obligataires suivent constamment les notations des agences S&P, Moody’s et Fitch. Les On pense généralement que les investisseurs obliga- approches de celles-ci sont similaires et leurs résultats taires ne sont que des prêteurs ayant peu de poids sur les diffèrent rarement de manière fondamentale. Nous allons décisions de gestion. Même si les investisseurs obliga- au-delà des notations « habituelles », y compris en taires sont des fournisseurs de capitaux, les prix du mar- matière d’ESG. Pour les critères ESG, le secteur est jeune ché et les évaluations intègrent leurs convictions et et la variété des approches conduit souvent à des scores déterminent le coût du capital de toute société. De mau- ESG différents. vais « titres sur la durabilité » peuvent ainsi faire fuir des investisseurs, faire baisser les obligations et augmenter Notre analyste Lara Kesterton a quantifié ces différences leur rendement. dans un récent article. Elle y explique qu’il existe un fort consensus entre les agences de notation lorsqu’on com- Certains diront que ce qui compte ce sont les marchés pare les notations : le coefficient de corrélation est de primaires, où le capital est alloué, et non les marchés 0.964, proche du maximum de 1. Les agences de nota- secondaires, où il ne fait que changer de mains. Cela tion sont donc presque parfaitement d’accord lorsqu’il n’est que partiellement vrai. En général, les sociétés et les s’agit de la probabilité de défaillance d’un émetteur. Dans gouvernements sont des émetteurs en série ; ils font plu- le domaine des notations ESG, la corrélation est sieurs fois appel au marché pour se refinancer et servir de 0.493 : les notations sont donc à mi-chemin entre le de référence sur le marché secondaire. Si une société a parfait accord et le hasard le plus complet. des antécédents ESG douteux, certains investisseurs se méfieront et exigeront un rendement plus élevé des obli- La qualité des données pose également problème dans gations de l’émetteur sur le marché secondaire : l’effet les évaluations ESG. Les sociétés ne souhaitent pas sera direct sur les cours des nouvelles émissions sur le toutes fournir toutes les informations requises par les marché primaire. Or, cela implique des frais d’intérêt plus agences ESG. Les petites sociétés (émetteurs de titres à élevés dont pâtissent en retour les résultats de la société. haut rendement ou d’économies émergentes) ne sont souvent pas aussi avancées en matière de reporting et de Des actionnaires militants ont montré la voie en forçant communication. Leur score est souvent plus faible en rai- les sociétés à pallier des faiblesses évidentes pour maxi- son du manque d’informations, ou un score de remplis- miser ainsi la valeur pour les actionnaires. Dans l’investis- sage, comme une moyenne sectorielle. Il convient donc sement obligataire, cet activisme est moins visible. Ne d’avoir un large éventail d’informations pour identifier les pouvant voter par procuration, les investisseurs obliga- « leaders ESG ». C’est ce que nous faisons au sein de taires peuvent agir de manière plus implicite auprès des notre équipe, mais pas seulement. émetteurs. Fournisseurs de capitaux, ils ont directement accès à la direction des sociétés et aux autorités gouver- Nous tâchons de comprendre les risques ESG au niveau nementales pour soulever des questions litigieuses. Pour de l’émetteur individuel et d’apprécier leur impact sur la éviter, toutefois, d’être poliment éconduits, les investis- performance. seurs obligataires doivent miser davantage sur l’action collective, comme ils le font en cas de défaillance ou de Une autre raison de ne pas se fier à une seule notation restructuration de la dette. Au vu de la progression rapide réside dans la nature rétrospective de celle-ci. C’est un des critères ESG, les investisseurs obligataires trouveront point que partagent les notations ESG et de crédit. sans doute bientôt un forum commun pour faire pression « Nous ne sommes pas une agence de presse », ai-je un
11 jour entendu, ce qui est vrai. Ce décalage d’information électriques tirant plus de 10 % de leurs revenus de l’éner- crée aussi des opportunités. Dans les obligations d’entre- gie produite au charbon, mais lorsque les entreprises ont prises, il existe des « étoiles montantes », c.-à-d. de une stratégie de sortie claire, nous pouvons relever ce sociétés dont la notation passe de haut rendement à seuil à 25 %. Nous évitons aussi clairement les segments Investment Grade, ce qui crée un avantage pour les pre- les plus risqués ainsi que les risques de mauvaise gouver- miers investisseurs. Une société peut ne pas avoir un nance et d’exposition aux incidents environnementaux et score ESG élevé, mais nos gestionnaires, comme Anna sociaux. Holzgang (qui dissipera le mythe numéro trois ci-des- sous), se concentrent sur la transition de celle-ci vers un Nous n’imposons pas de valeurs morales ou éthiques, niveau ESG amélioré. On peut donc investir dans une nous regardons les risques ESG concrets. Les exclusions étoile montante de l’ESG, un leader de l’ESG, ou soutenir doivent donc être limitées au minimum pour atteindre une des sociétés présentant un plan de transition crédible. diversification suffisante. La question clé est de savoir quel impact tel ou tel risque aura sur les flux de trésorerie. Prenons l’exemple des services publics en nous concen- Les questions de durabilité peuvent impacter la flexibilité trant sur ceux qui contribuent à la transition vers une financière d’une société. Si, p. ex., les taxes sur le CO2 énergie propre : nous acceptons également les services sont relevées, cela peut affecter les résultats d’une publics qui n’ont pas encore la meilleure note ESG, mais société mal préparée. où nous voyons une opportunité de placement avec une amélioration tangible du modèle commercial vers l’effica- Les considérations ESG font partie intégrante de toute cité énergétique et les énergies renouvelables. stratégie obligataire, et pas seulement des stratégies durables : tous les investisseurs obligataires devraient intégrer la durabilité dans leurs analyses. Anna Holzgang casse le mythe 3. « Les sociétés présentant Score de risque ESG des risques ESG élevés n’ont pas leur place dans une approche durable » fort Gestion des risques ESG Nous n’excluons pas automatiquement les sociétés à risques ESG élevés, si elles les gèrent bien et ont un plan moyen de transition clair pour les réduire (voir tableau ci-des- sous). Se concentrer sur la capacité des entreprises à gérer les risques ESG présente un autre avantage : les Nous évitons les risques de émetteurs qui s’engagent activement sur la durabilité durabilité élevés : faible émetteur fortement exposé tendent à une meilleure gestion globale des risques. et faible gestion des risques Ma carrière d’investisseur m’a montré que l’exclusion faible moyen élevé d’une partie importante de l’univers d’investissement, Exposition aux risques ESG l’approche dite « best-in-class », n’est pas la meilleure Source : Vontobel approche. Nous pouvons ainsi exclure les opérateurs
12 Obligations Les obligations italiennes profitent de l’arrivée de Mario Draghi — L’effet « Super Mario » calme le marché obligataire Sandrine Perret italien Senior Economist, L’effondrement de la majorité du premier ministre Giu- Fixed Income Strategist, seppe Conte au Parlement a accru l’incertitude politique Vontobel en Italie début janvier. La désignation de Mario Draghi a mis fin à l’instabilité. L’arrivée de l’ancien président de la BCE en politique intérieure a redonné confiance aux mar- chés italiens. Les commentateurs ont souligné l’expé- rience de M. Draghi et son fameux « quoi qu’il en coûte » qui a permis d’éviter l’éclatement de la zone euro en 2012. Les obligations ont souffert cette année des pré- Les spreads entre les obligations italiennes et allemandes occupations liées à l’« activité de reflation ». Les devraient continuer à se réduire. La résolution des pro- banques centrales devraient ignorer les craintes liées blèmes italiens prendra probablement plus de temps que à une remontée de l’inflation, surtout dans la zone euro le seul mandat de « Super Mario », mais des réformes où nous ajoutons de l’exposition à la dette italienne. favorables à la croissance devraient redonner confiance Nous restons sous-pondérés dans le crédit aux aux investisseurs. entreprises bien notées, où les perspectives de sur- performance sont limitées. Négatifs sur les obligations d’entreprises IG Les obligations d’entreprises IG ont également sous- L’« activité de reflation », c.-à-d. les prévisions de hausse performé cette année. Cela intervient après la surperfor- de l’inflation, a pris de court les emprunts d’État en début mance du segment en 2020 face aux autres actifs obliga- d’année. Le relèvement des prévisions d’inflation basées taires. Le potentiel de rendement semble désormais limité sur le marché a poussé les rendements nominaux US à la du fait, notamment, de l’écart des taux encore très étroit hausse, suivis par les rendements réels. La hausse a été par rapport à des références comparables, et de durées plus importante et plus rapide que prévu, dépassant nos plus longues. Les obligations d’entreprises IG ont donc attentes d’un retour progressif à des taux d’intérêts plus été réduites à une double sous-pondération. En 2021, ce élevés cette année en comparaison des niveaux (pandé- segment devrait bénéficier de la reprise attendue et la mique) très bas de 2020. Les banques centrales devraient hausse des taux de défaillance des émetteurs sera limi- néanmoins ignorer toute inflation plus élevée et rester tée, mais ces obligations ne devraient pas répéter leur très accommodantes cette année. Après la sous-perfor- performance de l’année dernière. D’autres actifs obliga- mance observée depuis le début de l’année, nous pas- taires, comme la dette des marchés émergents, offrent sons de négatifs à neutres sur les emprunts d’État, princi- de meilleures perspectives. palement via une exposition supplémentaire aux émetteurs européens « périphériques ». Graphique 1 : Les spreads italiens par rapport à Graphique 2 : Les obligations IG sont moins attrayantes l’Allemagne devraient se resserrer encore en raison des spreads serrés et de la longue durée En % Indice Durée en années Spreads en points de base 3.5 140 9.0 350 130 300 3.0 8.5 120 250 2.5 100 8.0 200 2.0 80 7.5 150 70 1.5 7.0 100 60 1.0 50 6.5 50 0.5 40 6.0 12/2014 12/2015 12/2016 12/2017 12/2018 12/2019 12/2020 01/2014 01/2015 01/2016 01/2017 01/2018 01/2019 01/2020 01/2021 Différence de rendement entre l’Italie et l’Allemagne Durée de l’indice (ICE BofA Global Corporate Index) (emprunts d’État à 10 ans) Option-adjusted spread (OAS), échelle de droite Itraxx Europe Index, indice de credit default swap (échelle de droite) Source : Refinitiv Datastream, Vontobel Source : Refinitiv Datastream, ICE BotA Merrill Lynch, Vontobel
Actions 13 La hausse des rendements va-t-elle gâcher la fête des actions ? — Le rebond économique n’est pas seulement une bonne Stefan Eppenberger nouvelle Equity & Commodity Strategist, La reprise économique mondiale n’est pas seulement une Vontobel bonne nouvelle pour les actions, elle a également fait monter les rendements des obligations à long terme. Pour les investisseurs en actions, la valeur des bénéfices futurs diminue avec la hausse des taux du fait d’un facteur d’ac- tualisation plus élevé. Dans le même temps, la hausse des rendements augmente l’attrait des obligations. Les flux passés des obligations aux actions pourraient en partie Il ne devait pas y avoir d’alternative aux actions, mais le s’inverser. récent « bull run » a donné le vertige à certains investisseurs. La récente hausse des rendements Regarder ce qui est réel assombrit un peu l’horizon. Invités indésirables par le Il est toutefois important de distinguer les taux d’intérêt passé, les rendements ne devraient toutefois pas gâcher nominaux des taux réels. Reflet des attentes de béné- la fête des actions à court terme, car les taux d’intérêt fices futurs, la valorisation des actions est plus fortement réels sont encore bas et les banques centrales devraient corrélée avec les rendements réels que nominaux. Quand maintenir leur politique monétaire généreuse. les taux réels baissent, les ratios cours / bénéfices des actions augmentent (voir graph. 2). Les actions ont commencé l’année sur des valorisations relativement élevées, non seulement du fait des liquidités Les taux réels n’augmentant pas encore sensiblement, des banques centrales, mais aussi des attentes élevées les ratios de valorisation n’ont pas bougé non plus. La du marché. Cette année, les bénéfices devraient augmen- reprise fait augmenter les rendements nominaux et les ter d’environ 30 % dans l’indice boursier mondial. attentes en matière d’inflation. La différence entre ces deux valeurs, c.-à-d. les rendements réels, reste donc Les sociétés devraient pouvoir répondre à ces attentes, globalement inchangée. Cette situation devrait perdurer, voire les dépasser, suggère la saison actuelle des rap- de sorte que les cours des actions devraient avoir peu à ports. Malgré le relèvement des estimations de bénéfices craindre de la hausse des taux d’intérêt, au cours des derniers mois, trois entreprises sur quatre ont surpris à la hausse (voir graph. 1). Même si une petite sauf si les banques centrales abandonnaient leur majorité d’entreprises surpasse généralement les approche favorable au marché. En 2013, p. ex., la Fed attentes, les performances sont impressionnantes. On avait choqué les marchés financiers après avoir laissé comprend que les marchés soient satisfaits. entendre qu’elle mettrait fin aux achats d’obligations, mais Jerome Powell a récemment écarté ce scénario. Fai- sant fi de la hausse des rendements à long terme, nous restons donc à surpondérer sur les actions. Graphique 1 : Bénéfices du 4 e trim. de la plupart des Graphique 2 : Les multiples de valorisation évoluent sociétés supérieurs aux attentes avec les rendements réels, et non nominaux Après les rapports de 56 % des sociétés du MSCI World En % Ratio 100 –1.5 21 20 80 –1.0 19 60 –0.5 18 17 40 0 16 20 0.5 15 14 0 1.0 13 1.5 12 Tous les secteurs Énergie Matériaux Secteur industriel Biens de consommation cycliques Biens de consommation non cycliques Santé Secteur financier Technologies de l’information Services de communication Services publics Biens immobiliers 2018 2019 2020 2021 Rendements réels à dix ans des bons US, basés sur des obligations liées à l’inflation TIPS, inversés Ratio cours / bénéfice prévisionnel sur 12 mois pour le MSCI World (échelle de droite) Attentes des analystes manquées Source : IBES, Refinitiv Datastream, Vontobel Attentes satisfaites Attentes dépassées Source : Eikon, Refinitiv Datastream, Vontobel (données au 22 février 2021)
14 Matières premières Vers la fin des tendances baissières sur les matières premières — pourrait être la demande en énergies renouvelables liée à Stefan Eppenberger des initiatives internationales visant à rendre l’économie Equity & Commodity Strategist, plus durable. Les métaux industriels, p. ex., devraient Vontobel bénéficier de l’essor des installations solaires et éoliennes ainsi que des véhicules électriques. Cela s’ins- crit dans un contexte de baisse des investissements miniers. La fermeture d’installations de production due à la Covid-19 est aussi un facteur restrictif. Le pétrole, en revanche, pourrait n’être qu’un spectateur Le récent rallye des matières premières préfigure-t-il du super-cycle éventuel. Cela ne le fera sans doute pas une tendance haussière ? Les tendances baissières revenir aux planchers de l’année dernière et il devrait évo- semblent en effet prendre fin. Les investisseurs peuvent luer au-dessus de la barre des 60 dollars US par baril. Les en outre miser sur des rendements de report intéres- problèmes d’approvisionnement peuvent jouer un rôle sants pour les transactions sur les contrats à terme. car, hormis l’huile de schiste, le pétrole attire moins d’in- Nous passons les matières premières à surpondérer. vestissements. Les cours des matières premières évoluent sur des cycles Les contrats à terme reflètent la pénurie attendue longs. Toute augmentation de la demande fait générale- L’analyse technique du dépassement ou du sous-dépas- ment grimper les prix dans un premier temps. Cela attire sement de prix importants par une matière première sug- des investisseurs, qui investissent dans la production, et gère également une tendance haussière (voir graph. 1). mène finalement à une surproduction. Les prix baissent Le marché à terme des matières premières reflète, en et tout le cycle recommence. outre, une pénurie en aval. Signe de la faiblesse des stocks, les contrats à terme négociés à court terme Au début des années 2000, l’appétit de la Chine a s’échangent actuellement à un niveau plus élevé que déclenché une flambée des prix et une recherche de ceux à long terme (voir exemple du pétrole dans le nouvelles mines ou de nouveaux champs pétrolifères, graph. 2). Les investisseurs en matières premières pro- puis la crise financière a mis fin à cet essor. Ensuite, fitent également de cette situation via des rendements l’huile de schiste a fait encore plus baisser les prix, et il a de report positifs. Lorsque les taux d’intérêt sont néga- fallu des années (2020) avant que les prix de l’or noir n’at- tifs, le rendement courant est solide si les prix des teignent leur niveau le plus bas. matières premières restent stables. S’ils augmentent, comme nous le voyons, cette classe d’actifs n’en devient Le retour des tendances haussières que plus attrayante. Nous avons passé à surpondérer les Un nouveau super-cycle des matières premières semble matières premières dans notre portefeuille. être sur le point de démarrer. L’un de ses catalyseurs Graphique 1 : Les matières premières rebondissent sur Graphique 2 : La courbe des prix des matières premières un niveau de prix élevé grâce à un soutien technique indique actuellement des rendements de report positifs Indice Forme de la courbe 500 20 « Backwardation » : le prix du contrat à terme est inférieur 450 15 au prix au comptant de la matière première 400 10 350 5 Rupture de la tendance à la baisse 300 0 250 –5 200 –10 « Contango » : le prix du contrat à terme est supérieur 150 –15 au prix au comptant de la matière première 100 –20 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 Bloomberg Commodity Index (rendement total en dollars US) Si les contrats à court terme affichent un prix plus élevé que les contrats à long terme, comme c’est le cas actuellement, Source : Refinitiv Datastream, Vontobel les investisseurs peuvent réaliser un bénéfice en vendant les premiers contre les seconds (rendement de report) Courbe des prix du pétrole brut Brent (contrat 10 mois contre 34 mois) Source : Goldman Sachs Research, Vontobel, données d’octobre 2020
Monnaies 15 Les projecteurs braqués sur les monnaies liées aux exportations — prochains mois. Mais les signes s’accumulent qui Sven Schubert, PhD montrent que le mouvement à la hausse de la paire EUR / Head of Strategy Currencies, USD est dans un cycle tardif. La politique monétaire de la Vontobel Fed a cessé d’être plus agressive que celle de la BCE. Les différentiels de taux d’intérêt ont donc cessé d’évoluer en faveur de l’euro (voir graph. 1). Ces derniers temps, les rendements des emprunts d’État à dix ans ont augmenté plus rapidement aux É.-U. qu’en Europe, notamment parce que les observateurs s’attendent à une remontée plus précoce des taux américains. Nous pensons que la Nos perspectives de reprise mondiale synchronisée Fed ne modifiera pas ses taux avant 2023, de sorte que la mettent en lumière les monnaies cycliques, qui reprise de la paire EUR / USD devrait s’arrêter autour devraient s’apprécier face au dollar américain, au franc de 1.25 au 2e semestre 2021. suisse et au yen japonais. Sur les marchés émergents, les monnaies dont les fondamentaux sont plus faibles Le franc et le yen à la traîne, mais solides pourraient surperformer temporairement. Lorsque les cycles économiques sont en jeu, les mon- naies refuges telles que le CHF et le JPY en pâtissent. Les bénéficiaires d’une reprise mondiale synchronisée Elles devraient être à la traîne de l’euro, mais bénéficient sont les monnaies cycliques de la région Asie-Pacifique de la sous-évaluation (voir graph. 2) et des excédents (Australie et Nouvelle-Zélande), de l’Europe (Suède, Nor- considérables des comptes courants. Le CHF ne devrait vège, UE, R.-U.) et des marchés émergents dont les éco- pas franchir durablement les seuils de 1.10 (EUR / CHF) et nomies dépendent des exportations ou des matières pre- 0.90 (USD / CHF). mières. Pour le R.-U., la livre sterling est exposée au secteur financier et aux entreprises d’envergure mon- Les monnaies des marchés émergents à la hausse diale. Les monnaies des marchés émergents bénéficient de toute reprise mondiale, hausse des matières premières et L’euro reste fort politique monétaire souple. Certaines monnaies – real Les signes de reprise économique profitent traditionnel- brésilien, roupie indienne – pourraient surperformer, car lement aux économies tournées vers l’exportation les marchés semblent ignorer la dette publique élevée comme l’Allemagne. Ceci est favorable à l’euro, qui pour- (Brésil) ou l’augmentation des prêts non productifs (Inde). rait également se renforcer avec l’assouplissement pro- À moyen et long terme, les monnaies asiatiques ont plus bable des mesures de confinement, car la puissance éco- de potentiel. L’ouverture de la Chine attire des investisse- nomique de l’Europe est ancrée dans la « vieille ments directs, des flux de capitaux et de dettes, qui économie » et moins dans la haute technologie, qui a de devraient soutenir les monnaies régionales. La paire toute façon prospéré pendant la pandémie. L’euro devrait USD / CNY devrait tomber à 6.30 au cours des prochains donc poursuivre son rallye face au dollar au cours des mois. Graphique 1 : Les spreads entre les emprunts d’État ont Graphique 2 : La juste valeur de l’euro continue de évolué en faveur du dollar US ces derniers temps baisser face au franc suisse Taux de change En % Taux de change 2.2 8 2.6 2.0 6 2.4 1.8 4 2.2 1.6 2 2.0 1.4 0 1.8 1.2 –2 1.6 1.0 –4 1.4 0.8 –6 1.2 0.6 –8 1.0 1970 1980 1990 2000 2010 2020 1980 1990 2000 2010 2020 EUR / USD (euro synthétique avant le lancement de EUR / CHF la monnaie unique en janvier 1999) Parité du pouvoir d’achat Écarts de rendement des emprunts d’État Plus / moins un écart-type (Allemagne contre É.-U., échelle de droite) Source : Refinitiv Datastream, Vontobel Source : Refinitiv Datastream, Vontobel
16 Prévisions Conjoncture et marchés financiers 2019 – 2022 La liste suivante présente les valeurs effectives, cours de change et prix pour le produit intérieur brut (PIB), l’inflation et les prévisions d’inflation, les taux directeurs, les emprunts d’État à dix ans, les taux de change et les matières premières de 2019 à 2020, ainsi que les prévisions de Vontobel pour 2021 et 2022. PRÉVISION PRÉVISION PIB (EN %) 2019 2020 ACTUEL 2021 2022 Zone euro 1.3 –6.8 –5.0 4.3 3.3 États-Unis 2.2 –3.5 –2.5 5.0 3.5 Japon 0.7 –4.9 –1.1 2.5 1.8 Royaume-Uni 1.3 –9.9 –7.8 5.0 4.8 Suisse 1.1 na –1.7 3.5 2.8 Chine 6.1 1.9 6.5 8.5 5.8 INFLATION (EN %) Zone euro 1.2 0.3 0.9 1.7 1.4 États-Unis 1.8 1.2 1.4 2.1 2.0 Japon 0.5 0.0 –1.1 0.2 0.3 Royaume-Uni 1.8 0.9 0.7 1.8 1.5 Suisse 0.4 –0.7 –0.5 0.5 0.9 Chine 2.9 2.5 –0.3 1.7 2.3 PRÉVISION PRÉVISION TAUX DE LA BANQUE CENTRALE (EN %) 2019 2020 ACTUEL 3 MOIS 12 MOIS EUR –0.50 –0.50 –0.50 –0.50 –0.50 USD 1.75 0.25 0.25 0.25 0.25 JPY –0.10 –0.10 –0.10 –0.10 –0.10 GBP 0.75 0.10 0.10 0.10 0.10 CHF –0.69 –0.76 –0.75 –0.75 –0.75 AUD 0.75 0.10 0.10 0.10 0.10 CNY 4.35 4.35 4.35 4.35 4.35 RENDEMENT DES EMPRUNTS D’ÉTAT À 10 ANS (EN %) EUR (Allemagne) –0.2 –0.6 –0.4 –0.4 –0.3 USD 1.9 0.9 1.3 1.1 1.4 JPY 0.0 0.0 0.1 0.0 0.1 GBP 0.8 0.2 0.6 0.4 0.7 CHF –0.5 –0.5 –0.3 –0.5 –0.3 TAUX DE CHANGE CHF / EUR 1.09 1.08 1.08 1.10 1.10 CHF / USD 0.97 0.88 0.89 0.88 0.89 CHF / 100 JPY 0.89 0.86 0.84 0.85 0.88 CHF / GBP 1.28 1.21 1.24 1.29 1.25 CHF / AUD 0.68 0.68 0.69 0.70 0.66 USD / EUR 1.12 1.22 1.21 1.25 1.24 JPY / USD 109 103 106 103 101 USD / AUD 0.70 0.77 0.78 0.80 0.78 CNY / USD 6.51 6.51 6.86 6.30 6.30 MATIÈRES PREMIÈRES Pétrole brut (Brent, USD/baril) 66 52 63 65 70 Or (USD/once troy) 1521 1898 1810 1900 1900 Cuivre (USD/tonne métrique) 6149 7749 8424 8500 10000 Source : Thomson Reuters Datastream, Vontobel ; cours de clôture pour toutes les données : 18/02/2021, prévisions au 16/02/2021
Vous pouvez aussi lire