REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Jeudi 16 mai 2019 Outre-mer - Mayotte

 
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    REVUE DE PRESSE
ET DES RESEAUX SOCIAUX
    ˂˂ Outre-mer ˃˃
   Jeudi 16 mai 2019

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A LA UNE
 LOGEMENT HABITAT;
Pages, 6, 29, 30.

Outre-mer, des sénateurs demandent le rétablissement de
l'APL-accession pour lutter contre l’habitat indigne.

 ASSEMBLEE GENERALE FEDOM;
Pages, 8, 25, 55.
Outre-mer, le président de la Fedom a longuement évoqué les
retards dans les délais de paiement des entreprises par les
collectivités en Outre-mer. Un « constat accablant », selon
Jean-Pierre Philibert.

 ELECTIONS PROVINCIALES;
Pages, 37 à 46.
Nouvelle-Calédonie, pas d’accord entre les loyalistes sur le
partage des institutions.

 IMMIGRATION;
Pages, 10, 56 à 60.
La Réunion, trois passeurs de migrants sri-lankais condamnés
à 18 et 12 mois de prison ferme.

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L’OUTRE-MER
DANS LA PRESSE
MÉTROPOLITAINE

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Habitat indigne en outre-mer: des sénateurs demandent le rétablissement de l'APL-accession

Paris, France | AFP | mercredi 15/05/2019 - 19:08 UTC+3 | 240 mots

La commission des Affaires économiques du Sénat a appelé mercredi le gouvernement à rétablir "d'urgence"
l'APL-accession, dispositif destiné à aider les ménages les plus modestes à devenir propriétaires, "pour lutter
contre l'habitat indigne en outre-mer".

Dans le cadre de ses travaux préparatoires à l'examen d'une proposition de loi visant à améliorer la lutte contre
l'habitat insalubre ou dangereux, la présidente de la commission, Sophie Primas (LR), s'est rendue du 9 au 13
mai en Guadeloupe et en Martinique, accompagnée de la rapporteure, Dominique Estrosi-Sassone (LR).

Pour cette dernière, "l'APL-accession était un outil essentiel de la politique de lutte contre l'habitat indigne".
"Sa suppression a fortement impacté les programmes de résorption de l'habitat indigne notamment en outre-
mer, alors même que l'économie budgétaire pour l'État est minime, de l'ordre de 50 millions d'euros", a-t-elle
affirmé dans un communiqué.

Le gouvernement "ne doit pas tergiverser sur une éventuelle solution alternative et revenir simplement et
rapidement sur sa décision en rétablissant l’APL-accession", a déclaré pour sa part Mme Primas.

La suppression de l' APL-accession a été décidée lors de la loi de finances pour 2018.

La proposition de loi de Bruno Gilles, sénateur LR des Bouches-du-Rhône et candidat déclaré à la mairie de
Marseille en 2020, sera examinée en commission le 29 mai puis en séance publique la semaine du 11 juin.

Ce texte fait suite à l'effondrement de deux immeubles marseillais qui a tué huit personnes rue d'Aubagne à
Marseille, en novembre 2018.

vm/pab/spe

© Agence France-Presse

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"Gilets jaunes": l'Etat renforce son fonds de soutien à 34 centres-villes (Matignon)
Paris, France | AFP | mercredi 15/05/2019 - 14:54 UTC+3 | 247 mots
L'Etat a décidé de renforcer son fonds de soutien aux commerçants des centres-villes affectés ou dégradés par
les manifestations de "gilets jaunes", pour lequel 34 communes ont été retenues, a annoncé Matignon mercredi.
Le montant de ce fonds, annoncé début février par le Premier ministre Edouard Philippe lors d'un déplacement
à Bordeaux, est finalement porté à 5,5 millions d'euros, contre 3 millions initialement prévus, indique son
cabinet dans un communiqué.
Les 34 centres-villes retenus, qui se trouvent dans 11 régions françaises, sont: Avignon, Besançon, Béthune,
Bordeaux, Bourg-en-Bresse, Brest, Calais, Charleville-Mézières, Chaumont, Dijon, Dole, Epinal, Lille, Lyon,
Mâcon, Marseille, Nantes, Nevers, Paris, Ploërmel, Quimper, Rennes, Rouen, Saint-Avold, Saint-Etienne,
Toulon et Toulouse, en ce qui concerne la métropole. Outre-mer, sept villes réunionnaises sont concernées:
Le Port, Le Tampon, Saint-André, Saint-Denis, Saint-Louis, Saint-Paul et Saint-Pierre.
Le soutien de l'Etat vise à compléter les aides et soutiens financiers décidés par les collectivités, a-t-on souligné
à Matignon.
Les actes de vandalisme en marge des manifestations des "gilets jaunes" ont coûté 200 millions d'euros aux
assureurs depuis le début du mouvement jusqu'au 16 mars inclus, selon une estimation de la Fédération
française de l'assurance (FFA) remontant à fin mars. L'essentiel de cette somme (175 millions) concerne les
indemnisations des dégradations et des pertes d'exploitation des entreprises. Les 25 millions restants ont été
consacrés aux voitures et habitations.
Un système de franchise unique avait notamment été mis en place avec les assureurs pour les commerçants
subissant des dommages plusieurs samedis de "gilets jaunes".
map/ib/nm
© Agence France-Presse

                                                    15/05/2019

Européennes 2019 : Annick Girardin se mobilise pour la liste LaRem

                                                  ©Reuters

                                             À la demande du président de la République, le gouvernement
                                             s’investit dans la campagne électorale des Européennes, qui a
                                             officiellement débuté ce lundi. Ainsi, alors que plusieurs
                                             ministres et le Premier ministre Édouard Philippe font acte de
                                             présence aux côtés de Nathalie Loiseau lors des meetings de la
                                             liste Renaissance, la ministre des Outre-mer Annick Girardin
                                             sera, ce vendredi au Shoelcher en Martinique, pour soutenir le
                                             candidat Max Orville, 24ème de la liste Renaissance. La
députée Modem Sarah El Haïry sera également présente.

Pour rappel, la liste Renaissance menée par Nathalie Loiseau peine à décoller dans les sondages, où elle est au
coude-à-coude avec la liste RN de Jordan Bardella, notamment après un début de campagne miné par les
révélations de sa présence sur une liste étudiante où figurait également des membres de l’extrême droite et les
turbulences politiques et sociales qui secouent l’exécutif.

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15/05/2019

Délais de paiement, mesures « chocs », PLFSS2020 : Les principaux points de
l’Assemblée générale de la Fedom
                                        Jean-Pierre Philibert, président de la Fedom ©Charles Baudry / Fedom

                                        La Fédération des entreprises Outre-mer, Fedom, a tenu ce
                                        mercredi 15 mai, son Assemblée générale au siège de la Bred à
                                        Bercy. Parmi les principaux points évoqués : les retards dans les
                                        délais de paiement des entreprises ultramarines par « certaines
                                        Collectivités », les « mesures chocs » issues du Grand débat national
                                        ou encore, les principales revendications économiques dans le cadre
                                        du PLFSS de 2020.

D’ores et déjà, la Fedom et son président Jean-Pierre Philibert préparent le projet de loi de finances de la
Sécurité sociale pour 2020 et comptent bien faire peser ses propositions dans les négociations avec le
gouvernement. Ainsi, Jean-Pierre Philibert entend soutenir « des mesures chocs (…) indispensables si l’on veut
faire bouger les lignes du chômage ». Des mesures « issues du grand débat » avec les organisations de la
Fedom, parmi lesquelles une exonération d’une partie des charges sociales salariales « pour redonner du
pouvoir d’achat aux salariés » ou encore, une exonération totale de charge pour toute première embauche, sur
une période de trois à cinq ans, « quel que soit le secteur ou le montant de la rémunération du salarié ».

Dans son discours, le président de la Fedom a longuement évoqué les retards dans les délais de paiement des
entreprises par les collectivités en Outre-mer. Un « constat accablant », selon Jean-Pierre Philibert. « Or une
entreprise qui n’est pas payée, c’est une entreprise qui investit moins » poursuit-il, « un des meilleurs remèdes
pour lutter contre la vie chère et pour l’emploi, c’est que les entreprises soient payées en temps et en heure ».
Jean-Pierre Philibert a aussi déploré « la passivité de l’État » en évoquant la révocation du maire de Pointe-à-
Pitre en Guadeloupe pour « mauvaise gestion de sa commune ».

« Je ne mets nullement en cause (…) l’autorité, la liberté des Collectivités de se déterminer comme elles
l’entendent, mais il y a aussi la liberté d’entreprendre » a-t-il défendu. Sur ce sujet, Jean-Pierre Philibert assure
avoir « des propositions fortes » et demande « une réunion de travail au ministère des Outre-mer et à ceux
concernés par une éventuelle réforme ». De son côté, le député de Guadeloupe Olivier Serva, président de la
délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale, regrette également « des délais de paiement en hausse de
plus de 20 jours par rapport à 2012 ».

 « Cette hausse a été ressentie avec une acuité particulière en Guadeloupe et à la Martinique, où elle a
progressé de près de 70% entre 2013 et 2017 ; en Guyane où le délai s’est allongé de 84% » et « à Mayotte où
il a augmenté sur la même période à + 107,69% », détaille le député. « Ils atteignent, pour certaines
collectivités locales ultramarines et je pense particulièrement à certaines mairies, plus de 300 jours ». « Nous
avons proposé différents types d’innovation procédurale qui permettraient à l’État ou à un organisme public de
financement de faire l’avance des fonds aux entreprises avant de se subroger dans leurs droits auprès des
collectivités et organismes publics concernés par des délais trop longs », explique encore Olivier Serva.
« L’objectif assumé d’une pareille réforme serait avant tout incitatif. Il s’agit donc d’abord d’inciter les élus
locaux dans une approche de responsabilisation, à une gestion vertueuse de leur collectivité ».

Toujours en vue de préparer le PLFSS 2020, la Fedom a développé ses principales attentes sur le régime de
l’aide fiscale à l’investissement productif et au logement outre-mer, en demandant notamment une
« différenciation territoriale des secteurs éligibles à la défiscalisation » ou encore, une « amélioration de
l’efficacité des dispositifs d’aide fiscale à l’investissement en faveur du logement social ». Durant cette
assemblée générale, la Fedom a également présenté son tableau de bord numérique, outil digitalisé qui met en
perspective les données économiques, sociales ou encore, démographiques des Outre-mer. Joël Destom,
administrateur de la Fedom, nous en dira davantage dans notre édition du weekend.

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À La Réunion, deux médecins non vaccinés contre la rougeole contaminent six personnes au CHU

Saint-Denis de la Réunion, France | AFP | mercredi 15/05/2019 - 19:01 UTC+3 | 401 mots

Deux médecins qui n'étaient pas vaccinés contre la rougeole ont contaminé six personnes au CHU de Saint-
Denis de la Réunion, entraînant une vaccination en urgence d'une centaine de personnes, a affirmé l'Agence
régionale de santé de l'Océan indien (ARS), la direction du CHU démentant toute contamination.

L'affaire, révélée mardi par le site d'informations Imaz Press, avait conduit l'ARS à mener une investigation cas
par cas, afin de comprendre qui étaient les personnels de santé qui n'étaient pas protégés contre le virus.

Au total, plusieurs centaines de personnes ont été tracées et une centaine d'entre elles vaccinées en urgence
contre cette maladie qui se transmet très facilement par contact direct ou à travers l'air expiré, a indiqué l'ARS.

La direction de l'établissement a confirmé mercredi que "deux cas de rougeole ont été diagnostiqués le 28 avril
chez deux médecins du CHU". Mais elle précise qu'"à ce jour, les deux médecins sont guéris et, à notre
connaissance aucun cas de rougeole lié à ces soignants n'a pu être mis en évidence au sein de notre
établissement".

Elle souligne toutefois que "la période d'incubation de la rougeole étant de deux semaines, des cas peuvent
survenir dans les prochains jours".

Fin 2018, La Réunion comptait seulement 4 cas de rougeole, mais 42 il y a un mois. Avec ces nouvelles
contaminations, le chiffre passe donc à 48.

La vaccination des soignants, en particulier contre la grippe, est un sujet récurrent.

En octobre, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait lancé une charte pour inciter les professionnels de santé
à se faire vacciner.

"Les professionnels de santé, qui exercent en établissement ou en libéral, ont un devoir de protéger les patients
dont ils ont la charge", stipule cette charte.

"En se faisant vacciner, ils se protègent et protègent également les autres, notamment les personnes fragiles et
celles qui ne peuvent se faire vacciner contre des maladies particulièrement transmissibles comme la grippe, la
coqueluche ou la rougeole", poursuit le texte, signé par les Ordres des sages-femmes, des pharmaciens, des
masseurs- kinésithérapeutes, des médecins, des infirmiers, des chirurgiens-dentistes et des pédicures-
podologues.

"Pour l'instant, j'ai considéré que nous allons tout mettre en œuvre pour faciliter la vaccination des soignants",
avait affirmé la ministre en novembre au Sénat. "Mais si nous voyons que la montée en charge de cette
vaccination est insuffisante, je pense que nous pouvons réinterroger le Conseil d'État sur la possibilité de rendre
cela obligatoire".

mah-caz-pr/pab/it

© Agence France-Presse

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La Réunion : trois passeurs de migrants sri-lankais condamnés à 18 et 12 mois de prison ferme

Saint-Denis de la Réunion, France | AFP | mercredi 15/05/2019 - 18:06 UTC+3 | 342 mots

Trois Indonésiens ont été condamnés mercredi à des peines allant de 12 mois à 18 mois de prison ferme pour
avoir fait entrer à La Réunion en avril dernier 120 migrants sri-lankais, a-t-on appris de source judiciaire.

Les trois hommes étaient poursuivis pour aide à l'entrée ou au séjour irrégulier en bande organisée et mise en
danger de la vie d'autrui. C'est la première fois que des passeurs sont jugés à La Réunion.

Un peu plus de 4.000 kilomètres séparent La Réunion du Sri Lanka.

Il était reproché aux trois Indonésiens d'avoir piloté le bateau qui a accosté dans l'est de La Réunion le 13 avril
dernier avec à son bord 120 migrants sri-lankais en provenance d'Indonésie.

Pêcheurs de profession, les trois hommes ont nié être des passeurs. "Nous avons été embauchés en Indonésie
pour participer à une campagne de pêche" disent-ils.

"A bord de petites embarcations nous avons été conduits au large où nous avons embarqués sur un gros bateau",
a déclaré à la barre l'un des mis en cause.

Ils affirment avoir compris qu'ils allaient transporter des migrants uniquement lorsque ces derniers sont montés
à bord.

'J'ai dit que je n'étais pas d'accord, j'ai voulu descendre. Les hommes qui m'avaient recruté m'ont menacé de
mort et m'ont dit que je n'avais qu'à rentrer à la nage", s'est défendu l'un des condamnés.

Les trois Indonésiens ont aussi affirmé qu'un "chef sri-lankais" les surveillait à bord. L'homme n'a pas été
identifié par les enquêteurs.

La procureure a requis 18 mois de prison ferme contre l'un des passeurs et 12 mois contre les deux autres. Le
tribunal a suivi ses réquisitions.

Soixante des 120 migrants emmenés par les trois hommes ont déjà été expulsés vers leur pays.

Depuis mars 2018, 273 personnes en provenance du Sri Lanka sont arrivées à La Réunion, et les autorités
soupçonnent la mise en place de filières d'immigration illégales.

130 sont toujours dans l'attente d'une décision de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra)
concernant leur demande d'asile. Les autres ont été renvoyés dans leur pays.

Mah/caz/bw

© Agence France-Presse

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15/05/2019

CESE Outre-mer : « Les corps intermédiaires sont une nécessité »,
assurent Philippe Edmond Mariette et Inès Bouchaut-Choisy
                                         ©Outremers360

                                      Alors que le président de la République a annoncé, en 2018, une
                                      diminution du nombre de représentants au CESE et plus
                                      récemment, l’intégration de 150 citoyens tirés au sort pour
                                      intégrer l’institution, Outremers360 a rencontré Inès Bouchaut-
                                      Choisy, représentante de Saint-Barthélemy et présidente du
                                      groupe Outre-mer au CESE, et Philippe Edmond-Mariette,
représentant de la Martinique et secrétaire du CESE.

Dans cette interview, ils évoquent leurs rôles de représentants et le rôle de la délégation aux Outre-mer
de l’institution, les différents travaux menés par cette même délégation mais aussi la « nécessité » des
« corps intermédiaires » qui « apportent la parole citoyenne et en même temps, la représentation de quelque
chose qui est organisé ». Inès Bouchaut-Choisy et Philippe Edmond-Mariette voient leur fonction comme
un « trait d’union » entre les territoires et les politiques publiques, et annoncent un prochain avis du
CESE sur les langues régionales.

Quel est votre rôle de représentant Outre-mer au CESE et le rôle de la délégation aux Outre-mer de cette
institution ?

Philippe Edmond-Mariette : La délégation des Outre-mer aux CESE a un véritable intérêt, d’abord par ordre de
création : elle a existé avant la délégation Outre-mer à l’Assemblée nationale. Ensuite, par sa composition, car
elle n’est pas composée uniquement d’Ultramarins, il y a aussi des conseillers CESE métropolitains. Ce qui
montre bien qu’on a besoin de cette réflexion et ce partage commun pour mieux construire les études, et quand
celles-ci sont transformées en avis, mettre en avant un certain nombre de préconisations. C’est aussi un moyen
de montrer que la France n’est pas seulement étriquée sur l’Hexagone mais de faire prendre conscience que des
problématiques qu’on trouve dans l’Hexagone se retrouvent aussi dans nos territoires. Un exemple :
aujourd’hui nous avons une commission temporaire qui travaille sur la grande pauvreté. On ne peut aborder
cette question sans un focus Outre-mer. Par malheur, les territoires ultramarins sont les plus fracturés à ce
niveau-là. Quand vous prenez le taux de chômage, la problématique de santé, de logement, les Outre-mer sont
dans des situations particulièrement défavorables. À travers un avis, comme celui qui peut être rendu par cette
commission sur la grande pauvreté, c’est tout faire pour permettre aux pouvoirs publics et au gouvernement,
quels qu’ils soient, d’inspirer des politiques publiques plus innovantes et qui peuvent être construites au plus
près des difficultés de nos territoires. Mon rôle au bureau est de tout faire pour promouvoir les études conduites
par la délégation aux Outre-mer et faire en sorte que le bureau accepte que les études soient transformées en
avis.

Comment faites-vous pour élaborer ces études, qui peuvent être transformées en rapports et avis ?
Quelle est votre méthodologie ?

PEM : La méthodologie est simple. Compte tenu de la relation avec les CESER locaux, compte tenu de la
relation avec les organisations syndicales, professionnelles ou patronales, il y a un certain nombre de sujets sur
lesquels nous sommes sensibilisés. Il faut faire partager cette demande aux collègues métropolitains et il y a un
débat au sein de la délégation. A partir du moment où la question est importante et mérite d’être traitée, à ce
moment-là on propose à la délégation d’en faire un objet d’étude et cela se décide à la majorité des membres
qui composent la délégation. Après il faut choisir un ou des rapporteurs et cela nécessite à la fois un travail en
territoire mais aussi un temps à Paris, qui quelque fois pose difficulté par rapport à un exercice professionnel
que l’on a sur le territoire.

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15/05/2019

Durant cette mandature, quels ont été les grands travaux que votre Délégation a réalisés ?

PEM : Il y a eu la saisine gouvernementale sur les violences faites aux femmes, traitée en délégation mixte :
c’est-à-dire avec la Délégation aux Outre-mer du CESE et avec la Délégation aux droits des femmes et à
l’égalité du CESE. Cette délégation avait déjà fourni un travail sur les violences faites aux femmes dans
l’Hexagone, et il nous est apparu comme une nécessité que ce travail soit aussi traité dans les Outre-mer.
Ensuite, on a eu la question des langues régionales qui a été une saisine d’initiative. Il y a eu le tourisme
durable juste avant et bientôt, peut-être une quatrième étude.

Sur les violences faites aux femmes, quelles ont été les avancées concrètes apportées par cet avis du
CESE ?

PEM : Les avancées concrètes ont trouvé une traduction au moins à trois niveaux. L’une des premières pistes
est au niveau des organes de poursuite, donc sur le plan de l’organisation judiciaire à la fois police, gendarmerie
et les tribunaux. L’idée est d’offrir une meilleure écoute aux victimes et certains parquets des juridictions
ultramarines ont organisé les choses en conséquence. Par exemple : dans les commissariats de police ou les
gendarmeries, on a des personnes formées à l’écoute des victimes.

Le deuxième point se trouve dans les mesures d’accompagnement social. Préserver la femme et sortir le
compagnon violent n’était pas toujours chose facile. Créer un établissement qui pourrait accueillir ces femmes
c’est aussi stigmatiser dans des territoires qui sont aussi petits. Ce travail permet aux bailleurs sociaux et à tous
les partenaires sociaux d’accompagner la victime dans son parcours de relogement pour mettre de la distance
entre elle et le compagnon violent.

La troisième chose est de voir dans quelle mesure, sur le plan de la prise en charge de la femme victime,
comment aujourd’hui les pouvoirs publics peuvent mieux s’organiser. On se rend compte que sur chaque
territoire, il y a un travail qui commence, à la fois au niveau du recensement ou de l’éducation.

Sur le tourisme durable, vous avez fait la promotion de ce rapport devenu avis, comment a-t-il été
accueilli sur les territoires ?

Inès Bouchaut-Choisy : Favorablement. Nous nous sommes déplacés à Saint-Barthélemy, Saint-Martin, en
Guadeloupe, à la Martinique c’est en cour, et en Nouvelle-Calédonie. L’objectif est de poursuivre des ateliers
sur le tourisme durable au sein de ces territoires. Ce sont les Collectivités et les CESER qui se sont attachés à
mettre en place ces ateliers pour réfléchir à comment mettre tous les acteurs autour de la table pour définir des
stratégies de tourisme durable, en prenant en compte les préconisations, et de les faire remonter les résultats de
ces ateliers au comité interministériel.

Est-ce que le tourisme durable peut au final être un label, une patte qui pourra différencier les Outre-
mer dans leurs environnements concurrentiels ?

Inès Bouchaut-Choisy : Tout à fait. On insiste aussi sur le fait que ces territoires sont aux avant-postes du
réchauffement climatique et qu’on ne peut pas baser le développement du tourisme que sur les plages, le sable
fin et les cocotiers, il faut aussi se baser sur l’identité culturelle, la richesse du patrimoine.

Philippe Edmond Mariette : C’est aujourd’hui ce qui va intéresser le touriste quel que soit son niveau de vie. Il
va trouver une identité culturelle sur chaque territoire, et quelle que soit la spécificité du territoire, il va trouver
une façon de vivre unique et enrichissante, une meilleure sécurité qu’on ne retrouve pas forcément chez nos
voisins, et c’est l’assurance de bénéficier d’un tourisme qui protège l’environnement. Il y a à la fois un intérêt
touristique, culturel. En Polynésie, même le type d’architecture hôtelière prend en compte l’identité culturelle
du territoire.

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15/05/2019

Vous avez parlé d’un avis à venir sur les langues régionales. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

PEM : Ce nouveau rapport et avis va apporter une vraie réflexion. Que ce soit en Bretagne, en Corse ou dans
nos territoires, la première langue parlée, la langue maternelle est celle qu’on entend en premier. Et dans le
système éducatif, nous avons une vraie fracture, des retards et des décrochages importants parce que l’enfant
qui rentre en classe maternelle où tout est basé sur l’apprentissage en français, il y a pour lui une distorsion dans
la prise en compte de sa construction linguistique. Cette distorsion va entrainer de graves problèmes dont le
décrochage scolaire.

                                                                  Inès Bouchaut-Choisy avait présenté son rapport,
                                                                  devenu avis, sur le tourisme durable outre-mer en
                                                                  mars 2018 ©DR

                                                                 Notre démarche portée par la représentante de
                                                                 Saint-Martin, Isabelle Biaux-Altmann, c’est de
                                                                 montrer qu’il n’y a pas de concurrence avec la
                                                                 langue française et de permettre que cette
                                                                 expression d’une langue naturelle soit
                                                                 suffisamment portée et pratiquée par la
                                                                 population pour mieux apprendre les autres
                                                                 langues notamment le français. Sur nos
                                                                 territoires, qui en plus ont une vocation
touristique, on a tout intérêt à ce que nos enfants pratiquent diverses langues. Saint-Martin par exemple parle
majoritairement anglais : c’est la langue du commerce. L’autre langue la plus parlée c’est le créole, avant le
français.

On voit aujourd’hui une remise en cause du fonctionnement de notre démocratie. Comment vous,
personnellement, voyez votre rôle au CESE et son importance pour la Démocratie ?

PEM : Ce rôle est essentiel. Penser que l’on peut permettre à chaque citoyen du territoire de s’exprimer, y
compris par les réseaux sociaux, c’est une vérité sur laquelle la palisse n’aurait pas dit mieux. Mais cela ne peut
pas correspondre à une véritable démarche de construction républicaine. Les corps intermédiaires sont une
nécessité parce qu’ils apportent la parole citoyenne et en même temps, la représentation de quelque chose qui
est organisé. Qu’on soit le représentant d’une association, d’une organisation patronale, syndicale, cela prouve
nécessairement que les parcours de vie des 12 ultramarins qui sont membres du Conseil économique, sociale et
environnemental, légitiment à la fois la désignation et ce trait d’union entre leurs territoires et le travail qui se
fait ici, pour qu’on puisse être des outils d’aide à la décision. Il ne faut absolument pas que cela disparaisse
demain.

Pour cela, le mode de fonctionnement du CESE fait déjà en sorte à ce qu’on ne fasse pas plus de deux mandats :
cela permet une ventilation démocratique et que des personnalités et des expressions différentes soient
nommées, et une vraie légitimité de la parole ultramarine qui fait qu’elle n’est pas une parole politique. Les
administrations et les pouvoirs publics ont besoin que cette parole, la moins politisée possible, leur soit
remontée. C’est en cela que le rôle des conseillers ultramarins au CESE est un plus par rapport au rôle que peut
avoir le conseiller métropolitain qui représente son syndicat, son organisation professionnelle ou son
association. Lui ne représente pas tout à la fois tout un territoire en même temps qu’il peut être un interlocuteur
pour le gouvernement.

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Feu vert du Sénat à l'abaissement à 3 ans de l'âge de l'instruction obligatoire

Paris, France | AFP | mercredi 16/05/2019 - 01:17 UTC+3 | 351 mots

Le Sénat a donné son feu vert à l'unanimité mercredi à l'abaissement de six à trois ans de l'âge de l'instruction
obligatoire, mesure phare du projet de loi "pour une école de la confiance" examiné en première lecture.

Cette obligation, traduction d'un engagement pris par Emmanuel Macron en mars 2018, doit entrer en vigueur
dès la rentrée prochaine.

Pour le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, c'est "l'article le plus important de la loi", avec
"une dimension sociale concrète, mais aussi une dimension de signal". "C'est une loi de renforcement de l'école
maternelle", a-t-il souligné.

Alors que cette mesure est souvent présentée comme symbolique, au regard du peu d'enfants de la tranche d'âge
qui ne fréquentent pas l'école aujourd'hui, M. Blanquer a estimé qu'"on ne saurait la minimiser". "25.000
enfants, ça n'est pas quantité négligeable (...) même un enfant, c'est important", a-t-il dit.

Selon les statistiques du ministère, le taux de scolarisation s'élevait en 2016-2017 à 97,5% à trois ans, à 99,9% à
quatre ans et à 100% à cinq ans.

Le sénateur LREM de Guyane Antoine Karam a salué "une mesure profondément sociale", "pour une
égalité des chances de tous les enfants". Avec Mayotte, la Guyane connaît un des taux de scolarisation les
plus faibles. En 2013, il s'élevait en Guyane à 80% pour les enfants de trois ans et autour de 90% pour les
quatre et cinq ans.

Les sénateurs ont modifié le texte issu de l'Assemblée nationale, pour permettre, au travers d'un dialogue entre
les familles et les directeurs d'école, des dérogations à l'obligation d'assiduité en petite section de maternelle. Il
s'agit par exemple de permettre aux petits qui ne déjeunent pas à la cantine de rester faire la sieste à la maison.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Sénat a également donné son feu vert à l'obligation de formation de 16 à 18
ans, en réponse au décrochage scolaire, même si les questions des moyens et de l'efficacité ont été soulevées par
plusieurs sénateurs.

Le ministre a défendu dans cette mesure "un progrès social", le rapporteur soulignant qu'elle a l'intérêt de "créer
une contrainte collective".

vm/sma

© Agence France-Presse

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L’OUTRE-MER
DANS LA PRESSE
   LOCALE

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LES UNES DE LA PRESSE LOCALE

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LES UNES DE LA PRESSE LOCALE

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GUADELOUPE

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20
GUYANE

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MARTINIQUE

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MAYOTTE

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15/05/2019

Scientists look for answers as Mayotte quake swarm
marks 1-year milestone
By AT editor -

                                                                        The Indian Ocean island of Mayotte is marking a
                                                                        one-year anniversary of an unusual earthquake
                                                                        swarm – and it does so as another 5.0-magnitude
                                                                        earthquake struck early Tuesday, the largest
                                                                        since April 5.

                                                                        The swarm began on May 10, 2018, leading to
                                                                        hundreds and hundreds of earthquakes since
                                                                        then. A magnitude-5.8 earthquake, the largest
                                                                        ever recorded in the Comoros basin, struck just
                                                                        off the coast five days later. Mayotte is part of
                                                                        the Comoros group of islands but remains a
                                                                        French territory, located at the northern edge of
                                                                        the Mozambique Channel between the southern
                                                                        African mainland and Madagascar.

                                                                         France’s Bureau de Recherches Géologiques et
                                                                         Minières (BRGM), the geological agency for
Mayotte, says that through April 30 of this year, there were 31 quakes greater than a 5.0-magnitude, 524 greater than 4.0
and 1,852 quakes greater than a 3.5-magnitude.

                                                                                   “Since July 2018, the island has
                                                                                   moved to the east and sank about 12
                                                                                   centimeters which is striking from a
                                                                                   purely geological point of view,” said
                                                                                   the island prefecture in a BRGM
                                                                                   summary report. “The appearance of
                                                                                   the seismic swarm has certainly
                                                                                   surprised the population.”

                                                                                  It’s also surprised geologists, who
                                                                                  continue to investigate the
                                                                                  phenomenon. Scientists aboard the
                                                                                  research ship Marion Dufresne are this
                                                                                  week wrapping up a mission to better
                                                                                  understand the Mayotte earthquake
                                                                                  swarm, which is believed to be of
                                                                                  volcanic origin. They’re collecting six
                                                                                  sea-floor seismometers placed in
February, using high-resolution equipment to image the undersea surface, and evaluating multibeam echosounder data to
understand any gases and fluids released in the quakes.

The first-of-its-kind MayOBS mission includes staff from France’s BRGM, IPGP, CNRS and Ifremer. You can track the
ship from the Ifremer website at this link.

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Le Journal de Mayotte
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Les récents abus tarifaires d’Air Austral : la goutte d’eau qui nourrit une pétition

La dernière évolution de la politique commerciale d’Air Austral discriminante pour les voyageurs mahorais, n’a
pour l’instant pas provoqué de lever de bouclier, mais certains tentent une réponse. Une pétition vient de naître
en ligne.

Par Anne Perzo

Après les tentatives avortées de la low cost XL Airways, et surtout l’abandon de la desserte par Corsair,
Mayotte n’est plus reliée à la métropole que par une seule compagnie, Air Austral. En tout cas pour la ligne
directe. Car, les habitants ont toujours la possibilité de voler avec Kenya Airways, mais avec une escale à
Nairobi. Et même si les aléas sont moins fréquents qu’avec la compagnie réunionnaise, les passagers qui ont
pris le vol de Dar Es Salam le 5 mai pour Mayotte via Nairobi ont eu une nuit très courte dans la capitale
Kényane, et certains d’entre eux n’ont récupéré leurs valises que deux jours après leur arrivée à Dzaoudzi. Mais
la compagnie a plutôt bonne réputation.

Si Air Austral cristallise les mécontentements, c’est que sa position monopolistique vers la Réunion depuis
Mayotte l’a incitée à relever en flèche ses tarifs depuis le départ de Corsair. Le PDG Marie-Joseph Malé s’était
défendu dans nos colonnes en expliquant que le tarif de 200 euros du Réunion-Mayotte était en dessous de ses
coûts de production, mais de là à aligner un tarif à 500 euros, voire plus, il y a une marge…

Plusieurs allers simples pour se rendre à Paris…

Le PDG d’Air Austral avait annoncé une augmentation des fréquences de dessertes de la ligne directe Mayotte-Paris

La situation vient d’ailleurs d’empirer pour Mayotte puisque, selon une agence de voyage implantée à Mayotte,
que nous avons contactée, les tarifs sont beaucoup plus discriminants : « Lorsqu’il n’y a plus de places sur le
direct Mayotte-Paris, nous dirigions les passagers sur un vol via La Réunion. Mais depuis le mois de février, la
politique de la compagnie a changé. Le quotta affecté au Mayotte-Réunion dans la cadre d’un vol vers Paris est
restreint, obligeant à proposer deux billets, un pour le vol Dzaoudzi-Réunion, et un second pour le Réunion-
Paris, ce qui alourdit considérablement la facture. » En effet, le voyageur peut se retrouver avec un aller simple
Dzaoudzi-Réunion, un autre Réunion-Paris, et un retour direct, Paris-Dzaoudzi ! Et ce sera de plus en plus
fréquent si la compagnie réunionnaise n’augmente pas la fréquence de ses vols directs vers Paris, qui sont
systématiquement pleins, et comme son PDG l’avait annoncé.

En réaction, un passager a ouvert une pétition en ligne : « Depuis le départ de la compagnie “Corsair” sur la
liaison Mayotte/Réunion, les tarifs ont augmenté de manière exponentielle. Un billet aller/retour pouvant coûter
près de 1000 euros lors de certaines périodes pour seulement 2H00 de vol. Cette situation n’a que trop duré et
cette compagnie, qui bénéficie de la participation de l’état dans son capital à hauteur de 14% doit cesser
d’abuser de sa situation monopolistique sur cette liaison. Ces pratiques renforcent l’enclavement de Mayotte et
nuisent à son développement. Si vous aimez Mayotte et en avez assez de ce “racket” d’Air Austral, signez cette
pétition. »

Elle atteignait les 7.000 signatures ce mercredi soir. Une pétition contre une compagnie privée en situation de
quasi-monopole, pas sûr que cela ait un impact, sauf si l’Etat voulait bien y mettre son nez au titre d’une
continuité territoriale qui n’existe quasiment pas à Mayotte.

Anne Perzo-Lafond

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NOUVELLE-CALÉDONIE

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16/05/219

Pas d’accord entre les loyalistes sur le partage des institutions

Les négociations entre l’Avenir en confiance et Calédonie Ensemble semblent bel et bien enterrées. Les deux
formations n’ont pas réussi à s’entendre sur le partage des présidences entre la Province Sud, le Congrès et le
gouvernement. Chacun en rejette la faute sur l’autre.

© NCla1ère

       Par Caroline Moureaux

Les tractations avaient débuté dès le soir des élections provinciales. Elles n’auront semble-t-il duré que quatre jours et
s’achèvent sur un constat d’échec.
Au coeur des discussions, les présidences de la province Sud, du gouvernement et du Congrès.
Pour conserver une majorité non-indépendantiste, il fallait une alliance, ou du moins, un partage. Dès dimanche soir,
Sonia Backès parlait de main tendue à ceux qui avaient voté Non au référendum, et notamment à Calédonie ensemble.
Mais ce jeudi, rien ne va plus. L’Avenir en confiance publie en début d’après-midi un communiqué et Calédonie
Ensemble organise une conférence de presse dans l’après-midi. Et chacun de dévoiler sa vérité, à coups de petites
phrases assassines.

« Une offre généreuse et responsable »
L’Avenir en confiance indique avoir proposé la présidence du Congrès à Calédonie ensemble, alors qu’il entendait de son
côté présider la Province Sud et le gouvernement.
« Philippe Gomès a malheureusement balayé cette offre généreuse et responsable, refusant ainsi la constitution d’une
majorité non indépendantiste » poursuit le communiqué qui accuse Philippe Gomès de vouloir « mener une politique de
la terre brulée qui fait peser le risque à toute la Nouvelle-Calédonie et à ses habitants d’une crise institutionnelle et
démocratique, dont les conséquences économiques et sociales seront destructrices. »

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16/05/219

Une victoire qui « confère tous les droits » ?
Autre son de cloche du côté de Calédonie Ensemble. Le parti de Philippe Gomès dénonce l’attitude de Sonia Backès,
Thierry Santa et Gil Brial, estimant que « probablement enivrés par leur victoire, ils considèrent qu’elle leur confère tous
les droits… » Et de rappeler qu’un « accord de partage des responsabilités a toujours été conclu entre les formations
non-indépendantistes en 2009 comme en 2014. […] L’équation a toujours été la même : le mouvement qui arrive en tête
décide de l’institution qu’il souhaite présider entre la province et le gouvernement, la formation qui est en second
assume la responsabilité de l’autre institution et enfin, la formation arrivée en troisième position, préside le congrès. Et
en ce qui concerne la province Sud, la formation qui en assumait la présidence a systématiquement associé les autres
sensibilités au travers des vice-présidences. »
Les explications de Philippe Dunoyer, au micro de Martine Nollet

Pour l’Avenir en confiance qui devrait s’exprimer sur le sujet ce vendredi, « il est démocratiquement juste que [nous
assurions] la présidence de la province Sud et du gouvernement afin d’instaurer une politique de relance économique et
sociale ». Et de rappeler qu’avant le 12 mai, Calédonie Ensemble et son allié Gaël Yanno tenaient l’ensemble des trois
institutions.

« Assumer les conséquences »
Calédonie Ensemble qui prévient que si l’Avenir en confiance « décide d’ignorer Calédonie Ensemble et prétend diriger
seul toutes les institutions du pays, il devra assumer les conséquences politiques de ce comportement
hégémonique. L’Avenir en confiance n’est pas à la hauteur du devoir de rassemblement qui lui incombe ».
Calédonie Ensemble conclut en se considérant « libre de tout engagement à l’égard de l’Avenir en confiance, au sein de
la province Sud comme au sein du congrès et du gouvernement. »

« Ne pas tomber dans le piège »
L’Avenir en confiance enfin lance un appel aux élus de Calédonie ensemble, en pointant directement la responsabilité
de Philippe Gomès : « C’est avec gravité et responsabilité que nous demandons aux autres élus de Calédonie Ensemble,
notamment à la nouvelle génération, de ne pas tomber dans le piège de la folie d’un homme qui souhaite se maintenir
au pouvoir au prix d’arrangements qui vont à l’encontre de tous les principes démocratiques. »
Bref, les jours qui viennent promettent d’être agités et la donne politique incertaine.

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POLYNÉSIE

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15/05/2019

Le projet aquacole de Hao une nouvelle fois modifié
PAPEETE, le 15 mai 2019 - Il fait partie des projets les plus attendus au fenua. Le projet aquacole de
Hao connait encore des retards au niveau du calendrier. De nouveaux permis de construire doivent être
demandés suite à des modifications techniques qui ont été apportées au projet.

La première pierre de ce projet aquacole de Hao avait été déposée en mai 2015. Depuis, plus aucune avancée
n'a été perçue, sauf des dates qui ont été annoncées puis repoussées.

Aujourd'hui, cette affaire connait de nouveaux retards. En cause notamment, des modifications qui ont été
apportées par l'investisseur, Wang Cheng. "Ce sont des modifications techniques, comme par exemple pour la
base vie que l'on a déplacée. Par ce simple fait, le permis de construire précédent ne peut plus être utilisé en
l'état. On leur a expliqué dès lors qu'il commence à modifier un point, deux points il était évident que le permis
de construire qui a été délivré allait tomber et qu'il serait nécessaire dans ces cas-là de refaire une nouvelle
demande", précise Mara Aitamai, de la société MDM, consultant à la maîtrise d'ouvrage déléguée.

Et de rajouter : "Il s'agit notamment de la modification de la taille des bassins, de l'annulation de la route côté
lagon. Sur le projet primaire, l'investisseur chinois avait prévu 57 bassins. Il faut savoir que chaque bassin au
départ était à peu près de la même dimension que la piscine de Tipaerui. Mais après plusieurs déplacements de
Wang Cheng, l'idée qu'il a eue était d'augmenter le nombre de bassins mais de réduire leurs dimensions. On est
donc passé de 57 à 87 bassins. Pas pour produire plus de poissons mais pour mieux maîtriser l'évolution des
larves qui sortiront de l'écloserie."

Les équipes de la maitrise d'œuvre travaillent "d'arrache-pied" sur la dernière mouture du projet. La nouvelle
demande du permis de construire de la base vie, révélée cette semaine par Polynésie la 1ère, sera déposée "dans
les meilleurs délais", c'est-à-dire "avant la fin du mois de juin". "Et on pourrait obtenir ce nouveau permis à la
fin du mois de juillet", assure Mara Aitamai. Selon le maître d'œuvre, le chantier de la base vie, "qui accueillera
les futurs travailleurs, pourrait être achevé à la mi-novembre. Ensuite il faudra déposer une demande de
permis pour la grande base d'exploitation aux alentours de la fin du mois septembre. Pour espérer obtenir un
permis de construire en bonne et due forme en janvier prochain."

Concernant les fameux containers, selon Mara Aitamai, ils sont sur la bonne voie. "Une bonne partie des
containers sont terminés. Ils sont en train de façonner les containers qui vont servir de base commune, c’est-à-
dire tout ce qui est douche, toilette et laverie. Le plus compliqué ce sont les bureaux parce qu'il faut des câbles
et tout ce qui va avec."
Ce sont en tout 237 containers qui devraient arriver dans les prochains mois pour la base vie, "et peut-être une
dizaine voire une quinzaine pour le centre de recherche".
Une fois que la base vie sera terminée et que les premiers chercheurs Chinois seront installés, place à la récolte
des larves. "Elles seront collectées aux abords des récifs de Hao. Les géniteurs seront ensuite pêchés en
profondeur aux alentours de 30-40 mètres minimum. Pour cela, on irait plutôt du côté de Amanu où on a
détecté notamment des espèces de mérous et de napoléon", précise le maître d'œuvre.
Avant que les nouveaux plans ne soient publiés dans les médias, le maître d'œuvre voudrait qu'ils soient
présentés au gouvernement. La question qui se pose aujourd'hui : Est-ce-que ce projet verra réellement le jour
cette année ou pas ?
Ce qui est certain, c'est que dans ce projet, la société Tahiti Nui Ocean Food investira 39 milliards de francs. Le
pays, pour sa part, s'est chargé de mettre un foncier à la disposition de l'investisseur et de le nettoyer. En 2017,
le Pays a construit la route de contournement avant de prolonger la digue de protection. L’État s'est chargé, de
son côté, du nettoyage des sites pollués.

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Une crise sans précédent et une grande inertie (actualisé)

Migrants : l'assourdissant silence de la classe politique

Tandis que les trois passeurs indonésiens ont été condamnés pour avoir pris part à un trafic d'êtres humains, tandis
que La Réunion fait face depuis plus d'un an à une crise humanitaire sans précédent, tandis que la question des
migrants divise l'opinion publique et fait régulièrement la une de l'actualité, nos élus, parlementaires, présidents de
collectivité, représentants de l'État sont bien embarrassés. Plusieurs échéances locales approchent à grands pas et
notre classe politique est bien frileuse à l'idée de prendre une position ferme et assumée sur la question des migrants
et courir le risque de froisser une partie de son électorat. (photo rb/www.ipreunion.com)

Des carias

Ils aiment la lumière, être sous le feu de la rampe, sous les projecteurs. Ils ont un avis sur tout, commentent
régulièrement l’actualité, sont souvent invités sur les plateaux et dans les studios de médias locaux, pourtant,
nos élus évitent soigneusement de parler des migrants. Le sujet passe difficilement inaperçu.

La peur de se mouiller

Lorsque les élus sont sollicités sur la question, leurs réponses sont tièdes, un discours sans relief, téléphoné,
convenu, aucune prise de position forte. Car le sujet des migrants est clivant et les avis des Réunionnais
tranchés. Deux camps s’opposent, les pour et les contre. Le sujet donne souvent lieu à des débats enflammés,
sur les réseaux sociaux, au troquet du coin, dans les familles... Difficile de rester neutre.

Pourtant, il y en a qui réussissent ce tour de force, qui jouent la Suisse : nos élus. Ils sont passés maîtres dans
l’art subtil de la langue de bois pour ne froisser aucune des deux parties. Leurs propos sur la question sont
lisses, ils déblatèrent des lieux communs et enfoncent des portes ouvertes. En définitive, ils ne se mouillent pas.
Paradoxal, quand on voit qu’ils sont capables de s’écharper par médias interposés sur des sujets d’une moindre
importance avec la plus grande virulence.

Ils choississent leur combat et ce n'est pas toujours logique

Le 13 avril dernier, un bateau est arrivé à La Réunion avec 120 migrants sri-lankais à son bord. 120 personnes,
des femmes, des enfants, des hommes exténués par un voyage en mer. Ils ont ensuite été parqués dans un
gymnase surchauffé durant plusieurs jours, le temps que les démarches administratives devant les différentes
juridictions s’enchaînent avec l'interdiction de circuler, plus de liberté. La moitié a obtenu le droit de faire des
demandes d'asile, les autres ont été reconduite à la frontière sans que l'on sache ce qui va advenir d'eux de
retour au Sri-Lanka.

Un drame humain. Pourtant, du côté des élus, silence radio. Aucune réaction, pas un mini, petit, riquiqui
commentaire.

 Par contre, deux jours plus tard, lorsqu’un incendie a ravagé la toiture de la cathédrale Notre Dame de Paris, la
boîte mails de la rédaction a chauffé ! Des communiqués en veux-tu, en voilà. Parlementaires, édiles, présidents
de collectivités, tous avaient des choses à dire. Certains étaient même particulièrement prolixes, envoyant des
pages entières pour partager leur tristesse et leur indignation.

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