L'art est environnemental - Inter Art actuel - Érudit
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Document généré le 11 juil. 2022 10:44 Inter Art actuel L’art est environnemental Numéro 51, 1990 URI : https://id.erudit.org/iderudit/46784ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Les Éditions Intervention ISSN 0825-8708 (imprimé) 1923-2764 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article (1990). L’art est environnemental. Inter, (51), 8–12. Tous droits réservés © Les Éditions Intervention, 1990 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/
Rien à voir avec les discours écolos sont autant d'extensions des sons pro- qui argumentent par l'art, encore duits ? O u de cette autre pièce, de moins avec les baleines. L'art a lieu et John OSWALD celle-là, où c'est l'am- temps. Est environnemental tout art biguïté que crée l'amplification des fait aujourd'hui, parce qu'il modifie instruments acoustiques qui est pré- c'est espace et ce temps qui sont texte à une envolée onirique du qua- maintenant les nôtres. tuor à cordes sur une trame sonore pré-enregistrée ? Peut-on ignorer l'im- Montréal Musiques Actuelles, ver- portance de la fermeture à ce moment sion 1 9 9 0 du renommé festival N e w du rideau de fond de scène, qui créait Music America, nous a présenté des les circonstances visuelles idéales pour événements sonores et musicaux di- cette pièce ? vers, autant en termes de lieux que de contenus. Belle occasion de vérifier Ou encore Rhys C H A T H A M et les l'affirmation. 1 0 1 g u i t a r i s t e s , présentés au Metropolis, une salle qui suggère plus Et comment ne pas voir le choix le théâtre ou la comédie musicale que des lieux comme élément de l'œuvre le récital. Avec le nombre inusité après avoir vu et entendu le concert d'instrumentistes, leur disposition im- de la chorale de l ' U Q A M et des pressionnante sur la scène et le vo- instrumentistes qui l'accompagnaient, lume sonore de leur performance, le adossée au plus haut clocher du rapport entre l'audience et les musi- Québec, sur la rue Saint-Denis ? La ciens est curieusement modifié : bien disposition même des artistes et équi- que les chiffres le contrediraient, on a pements, leur inscription en diago- l'impression d'une égalité numérique nale par rapport à la trame ortho- entre ces deux groupes. Qui favorise gonale des rues du quartier, les sons une certaine complicité, et aide à de la ville qui venaient se mêler aux faire passer l'inévitable fragilité de sons de cloches, comment ne pas les l'exécution. N'est-ce qu'une question laisser participer au sens de l'œuvre ? d'agencement de notes ? de timbres ? Comment oublier le vent dans les La musique ne s'inscrit-elle pas par oreilles ? ces éléments du décor ? de l'architec- ture ? du vêtement ? du geste ? Même chose pour le duo Christian MARCLAY/ Martin TÉTREAULT qui se N'y a-t-il pas des musiciens dissi- produisait au Musée d'art contempo- mulés quelque part derrière l'anony- rain, dans un contexte idéal : l'expo- mat des images de marque imposées sition Broken Music. Leur utilisation du par l'industrie de la musique ? N'y a- disque vinyle comme source sonore, t-il pas des gestes qui rendent la musi- leur inévitable recours aux citations que possible et qui en font partie ? historiques enchevêtrées auraient-ils pu trouver meilleur c o n t e x t e ? Dans le contexte de censure et de L'audience assise sur un tapis de dis- chasse aux sorcières que connaît le ques usagés ne faisait-elle pas partie milieu artistique américain, comment de l'installation ? Le caractère du ne pas rire l'œuvre pseudo-religieuse lieu — pas de scène, pas d'éclairage de l ' A m e r i c a n Music/Theatre spécial (si ce n'est celui de l'inévitable group — Mother M a l l a r d ? Mainte- documentation vidéo), pas de dis- nant que les synthétiseurs sont com- tance qui sépare le public des Une quelconque bande-annonce nous muns et que Phillip GLASS est une performeurs — ne renforçait-il pas l'as- montrerait le territoire ainsi : plongée vedette internationale, ce récital pect banal, quotidien a-virtuose du sur les Rocheuses et leurs skieurs après minimaliste peut-il avoir le même sens travail de MARCLAY et TÉTREAULT ? un lent survol de Victoria Island, les qu'il y a vingt ans ? Le contexte histo- Prairies en rase-mottes, odeur de blé rique ne fait-il pas partie de l'œuvre ? en plein visage, lent panoramique Il ne s'agit pas de faire disparaître N e participe-t-il pas à son sens ? vertical sur la C N Tower, Toronto, et la musique, elle est au cœur de la puis raccord à 4 5 ° vers le Québec, question. Maiscommentexiste-t-elle ? Et le contexte social ne fait-il pas Grands Lacs, Niagara Falls, lacs en- Par quels gestes des musiciens la font- partie de l'oeuvre quand la trame core, rivières, forêts, autre raccord — ils naître ? N'y a-t-il pas aussi une sonore de Robin MINARD diffusée 9 0 ° cette fois— vers l'Atlantique, son esthétique de l'éthique ? En plein évé- dans le réseau de métro de la STCUM inévitable rocher et ses tout aussi nement Manœuvres à Québec, com- provoque la colère des employés, inévitables cages à homards : con- ment n'entendre à Montréal que les alors que la musak soporifique qui densé de la réalité canadienne sur sons sans voir le processus, la mise en leur est habituellement imposée passe fond de Ô Canada et de multicultu- place, la machine musicale ? inaperçue ? ralisme. Comment ne pas jubiler devant la Echo d'un futurisme déjà loin ou Huit mille kilomètres, environ. C'est prestation impeccable du Kronos conclusion à tirer d'un post-mo- un point de vue. Qui pourrait s'avérer ._ Quartet dans l'interprétation de cette dernisme ? L'art est contextuel. Ce fut n'être qu'une vue de l'esprit. pièce de John ZORN où les gestes des parfois condition de réussite de Mon- J^T musiciens dans l'espace de la scène tréal Musiques Actuelles, parfois con- Diane LANDRYetJocelyn ROBERT dition d'échec. L'art est modification en ont un autre. Epuré de ses de la matière, du lieu etdu temps. L'art présupposés politiques, précisent-ils. actuel, celui fait aujourd'hui, s'inscrit Mais l'oeil du visiteur n'est malheureu- inextricablement dans ce conceptd'un sement (heureusement?) pas vierge, tout cohérent en mouvement que nous et en ces temps où les commissaires se ont légué météo par satellite et font les commissionnaires d'un Etat à alarmistes écologistes, crise du pé- l'étroit dans tous ses États, on ne trole et média électroniques. Tout se touche pas au Canada sans soulever passe comme si il n'y avait plus des quelques commentaires. C'est ainsi. objets, mais un seul objet dont on Œuvre détournée de ses intentions. façonne les facettes. La question de Beau cas. Art devenant malgré lui l'installation en art se pose-t-elle tou- politique. Rengaine. Et pourtant. jours ? L'objet artistique fait partie du tout quelque soit la discipline. L'art est contextuel. L'art est environnemental. Pourtant, pas de barricades ni de lacs asséchés sur le parcours de Diane LANDRY et Jocelyn ROBERT. L'inten- J o c e l y n ROBERT tion : parcourir à vélo un corpus nommé Canada en vue d'y recueillir 8
un échantillonnage sonore et visuel Collection artificiellement homo- au-delà de sa vocation traditionnelle. qui deviendra en quelque sorte le gène où l'on ne saurait reconnaître le Certains organismes et artistes audio carnet de route des voyageurs. territoire qu'à l'étalement de la trame s'adonnent le plus souvent qui enveloppe ses objets, et d'où l'on « bénévolement » à ce type de créa- Récit de voyage nouveau genre ne saurait déduire le degré de latitude tion, le réseau de diffusion étant où l'artiste abandonne sa résidence qu'en fonction du relevé météo dont communautaire. Q u ' à cela ne tienne pour le nomadisme, l'itinérance, et où se double le récit du voyage : gris, le choix reste délibéré. « La radio est le propos n'est pas de montrer le bleu gris, gris bleu... son et d'abord son, avec tout ce que territoire mais de désigner le par- cela implique comme préoccupations cours, le déplacement, le mouvement Le résultat : une forêt de haut- morales, éthiques, artistiques et, sur- vers le même et toujours pareil, avec parleurs plantés sur leurs socles et qu i tout, socio-psychologiques ». seulement quelques variantes météo- diffusent par bribes des extraits d'un rologiques, pendant que l'espace est paysage sonore où l'on ne retiendra Ainsi, la radio se penche-t-elle, de découpé en sa durée toute relative. du Canada que le sifflement du vent et par ces assises perceptuelles, sur une la stridulation des criquets, éléments quotidienneté sensorielle propre à l'ha- Processus qui dès lors refuse la confondus au grésillement de l'appa- bitude quant à l'écoute du son. Il globalité du territoire pour n'en mon- reil de transmission qui vient brouiller semble qu'ici à Montréal, plusieurs trer que les états successifs. Oblitéra- les codes. Et en bordure de cette collectifs se vouent et de façon régu- tion de l'aspect grandiose du pay- plantation sonore, soixante structu- lière à ces productions (Radio Julie, sage et occultation de l'itinéraire tou- res, comme autant de cabanes à ACRIQ, Système Minuit...). Il est ce- ristique : la caméra se braque ici sur moineaux dont la forme évoque peut- pendant notable que l'art radiophoni- les objets trouvés le long du trajet, être la nostalgie du nomade, et où que comme espace de création so- selon un mécanisme réglé sur un h a reposent dans une semi-obscurité les nore bénéficie de très peu de formules raire rigoureux et sans que président objets momifiés auxquels le visiteur quant à sa diffusion. Les stations di- à leur choix des critères dits esthéti- devra redonner leur forme d'objet, sons plus officielles (qui disposent ques. A heure fixe : pause, instantané l'oeil dans ce qui tient lieu ici de donc de grands moyens techniques et de l'objet, instantané du paysage tel viseur, d'objectif. Soixante structures de bonnes cotes d'écoute) organisent qu'il s'impose à cet instant, enregistre- auxquelles répondentquatre-vingt-trois des concours dit « radiophoniques » ment du son ambiant. Puis, dans un autres structures de papier glacé où mais dont les limites autant sur le plan geste où l'instinct de préservation se l'horizon ayant renfermé les objets se expressif que celui du contenu ramè- mêle à la volonté de consigner les replie maintenant sur lui-même. nent la production à un niveau plutôt données inhérentes au v o y a g e , classique et conventionnel. altération de l'objet qu'on emmaillote Et si c'était cela, le Canada, se dans la couleur du temps qu'il fait. demandera peut-être le visiteur qui est Pour pallier au phénomène, il reste Gris, bleu gris, gris bleu, saphir et tenu à tout, sauf à l'objectivité : un semble-t-il beaucoup de travail à faire. outremer : risque d'averse, crachin, horizon qui lentement se referme pen- Les radios communautaires font de levée du jour dans la moiteur des dant que dans l'assourdissement de leur mieux en offrant des moments brumes atlantiques, orage... Et dans certains bruits se faisant de plus en d'antenne consacrés à la création ces teintes en camaïeu, l'objet est plus insistants, stridulent les criquets et « pure » mais il y a aussi d'autres momifié, l'instantané s'inscrit dans la soufflent les grands vents? initiatives tel (pour ne citer qu'un exem- durée et le rebut de bord de route est ple) un projet du Système Minuit qui du même coup promu au rang des Andrée MICHAUD consistera globalement à sauver oeuvres qu'on voue à la muséification. l'éphémérité du médium en exposant A PARTIR D'UN FESTIVAL INTER- le son 2. Les auteur-e-s du projet crée- NATIONAL D'ART ET THÉORIE ront un montage RADIOPHONIQUE PÉTANT : audio (dispositif incluant un sys- tème de magnéto- RADIO CONTORTION phones, d'écou- Montréal teurs et de docu- du 8 au 14 juillet 1991 mentations affi- chées) réunissant « W e are the language here. des créateurs ra- The language of r a d i o is diophoniques poliglot, articulated b y a d'Indonésie, de multiplicity of tongues Hollande et du speaking from a wired C a n a d a , sorte m o u t h . Intimate a n d public d'anthologie de in t h e s a m e b r e a t h , t h e leurs œuvres de technology offers a plethora 1980 à 1990. of possibilities. It is simul- Celte sélection fa- taneously tactile a n d i m - vorisera une repré- penetrable, inviting and sentation au- elusive, here a n d g o n e . » tochtone de cha- Julia LOKTEV cun des trois pays. Les auteur-e-s tien- nent à souligner les problèmes de ces I Dans un récent article sur l'art minoritésetdémontrer que la radiodif- et radiophonique ', Éric LÉTOURNEAU fusion a depuis longtemps été le moyen | tentait de dénoncer les oublis relatifs de communication privilégié pour faire s à ce médium tout en faisant la lumière circuler leurs idées et rassembler les £ sur ce « moyen particulier » d'expres- communautés. Cet hommage est sans sion et les limites actuelles de ses doute louable et ce projet d'exposi- possibilités de diffusion. En effet, une tion ne manquera pas d'intérêt étant certaine tendance installe la radio donné la situation encore prépondé- dans un carcan où elle ne serait que rante de nos galeries montréalaises : pure retransmission du produit. Néan- celle du règne et de l'hégémonie du moins, cette activité, voire cette disci- visuel au profit de productions plus pline implique un processus souvent synesthésiques. très proche de l'intervention et de la performance et préliminaire à la réa- Le festival Radio Contortions 3 vient lisation du résultat. (Production de donc aussi offrir une alternative sou- musique, textes et narration, prises de haitable pour les créateur-trice-s audio. son, bruitages, traitement par ordina- En tout, une douzaine de performan- teur, manipulations audio, mixage ces radiophoniques, une table ronde des bandes sonores, etc.) Ç a , c'est et des ateliers se sont déroulés sur une l'invisible ; le reste est technique et semaine. Les participants venaient du technologique. N'empêche, la radio Canada, des États-Unis et de la Belgi- subit elle aussi ses développements que. Les auditeurs pouvaient être sur
les lieux de diffusion et ainsi collabo- Fin de siècle hybride constate-t-on. La v o c a b u l a i r e fini des é c h a n g e s rer en direct à certaines performances plume romanesque ou poétique interartistiques — style Macpainf" et ou simplement rester pénards et tran- s'aventure et s'imprime soudée aux de la page centrale du Penthouse"". quilles à les écouter à la maison. Peu arts visuels « en actes ». La stance V o y o n s au menu p o u r mieux importe la posture choisie, chaque poétique se grave dans la sculpture enregistrer"" l'historiette. L'effort prestation fut une véritable fête pour environnementale depuis le célèbre applé m de nous simplifier le fonction- l'oreille imbue de son, de bruit de « Vous êtes pas écœurés de mourir, nement de l'usage du Sanatorium est musique, de texte et d'humour. A bande de caves, c'est assez » de une belle réussite. O n embarque. souligner la performance de Jukia PÉLOQUIN dans la murale de JORDI Ainsi Vouloir de l'art incorpore LOKTEV et Nancy STEADMAN qui BONET (69) jusqu'à la diatribe de une exposition complète d'un groupe invitaient des convives en studio à Félix LECLERC dans les menhirs de d'artistes la .(Société de Conserva- venir manger un festin les yeux ban- calcite agencés par A r m a n d tion du Présent"") dans un centre d'ar- dés et à donner leurs commentaires/ VAILLANCOURT, ce Drapeau blanc tiste (Le Lieu) en plein roman. Tout impressions entre des séquences so- créé lors d'Enformances ou les 120 comme les personnages ont des pseu- nores sous le thème de « la langue » : heures à Sainte-Foy (87). donymes, le romancier se métamor- Eating in Tongues. Egalement, Durée On pense toujours à la nuit de la phose aussi en artiste membre de la Kleptomaned'tric LÉTOURNEAU (Sys- poésie de 7 0 et à son remake pout les société. tème Minuit) qui avait préalablement besoins du cinéma en 9 0 . Entre les Ce roman frôle d'une saine indé- enregistré quatre personnes deman- deux s'est immiscé le non-moins fa- cence la clé-postmoderne"" : l'immé- dant l'heure au même moment dans meux Marathon d'écriture 7 6 heures diateté. Enlevé, sur un ton à la Boris quatre lieux distincts localisés dans la à Place Fleur-de-Lys en 8 2 . Depuis, la VIAN 1 " cet insolent avec l'existen- ville et diffusé à la même heure le soir. poésie-performance a rejoint les évé- tialisme de Jean-Sol Partré™, c'est jus- Cette performance tentait concep- nements à saveur internationale de tement le circuit qui relie la cité et les tuellementd'évoquer la difficulté d'éta- l'oralité fluxus [In Memoriam Georges personnages entre eux qui constitue blir une différence de réalité entre la Maciunas (84), Immedia Con- la véritable intrigue. notion du temps et de l'espace. c e r t o ^ ) , Interscop (90), Polyphonix Elle f o u i l l e avec i r o n i e l'in- 16/Oralités (91)). tellectualisation du réseau d'art paral- L'ACRIQ (L'Association des Créa- Aucun psychologue, aucun histo- lèle, se hausse d'une référentialité teur-trice-s Radiophoniques Indépen- rien ou sociologue, à part peut-être inversant la plus récente histoire de dant-e-s du Québec) qui participe à Christopher LASCH (ie Complexe de l'art actuel, y oppose l'utopie toute de nombreux festivals d'art médiatique Narcisse. La nouvelle sensibilité amé- québécoise de Ti-Pop*" puis, dans une et radiophonique internationaux de- ricaine, 78) mais de manière brève et précision insouciante de yup dénoue puis ses débuts en 1988 collaborait biaisée ; aucun philosophe, à part une histoire d'amour, de camarade- cette fois-ci avec une contribution de bien sur monsieur ELLUL (/.'empire du rie, de distinction vis-à-vis la culture de capsules sonores variées dont Oh my non-sens, 81) pour n'y comprendre masse et de fronde contre-institu- que c'est bon. Ce collectif multidis- que des généralités ; aucun scribe, à tionnelle contre le père symbolique. ciplinaire qui dès sa fondation était part Nathalie PETROWSKI dans ses Maintenant fait partie de la gang ouvert à l'élargissement d'une activité articles tape-à-l'oeil de l'Actualité d'Ali-Baba. Il y a les gars Bic Le Pen, purement radiophonique chapeaute (« tout'l monde il improvise », 84) ne Colosse, Brien, l'Esthète et Junior. Et maintenant deux organismes : Les édi- nous a vraiment entraîné de l'intérieur aussi les filles : Miss C h a n t a i , tions de La Lune Rouge, qui travaille dans l'univers de l'art parallèle, des Gwendoline, Albanie, Coquille. Tous sur de nouveaux concepts auditifs et réseaux, de leur sensibilité. et toutes au Sanatorium — le club produit des œuvres sonores et littérai- L'essai d'art lui, titube. Depuis interactif de branchés et., en prime les res sur cassettes et disques compacts Pamphlet sur la situation des arts au gars au billard et les filles au party de et la G a l e r i e L'observatoire 4 « U n s o i r , a l o r s q u ' i l s se p r o m e - Québec (75) de Laurent-Michel VA- Noël chez Colosse. nouvellement ouverte et qui encou- n a i e n t s u r l a r u e S a i n t - J e a n , ils CHER et Eloges et procès de l'art Rolland avec Vouloir de l'art se rage la production d'artistes néo- suivirent quelques personnes qui m o d e r n e (78) d e T O U P I N et livre dans un style qui décroche quel- q u é b é c o i s , autochtones d ' i c i et entraient dans une galerie d'art : DUSSAULT, une longue éclipse. Il aura quefois — tel un Richard DESJARDINS d'ailleurs. L'ACRIQ soutient la créa- LE LIEU . U n e é t r a n g e p e r f o r - fallu « post-mortem » les « amis » du enrichi qui se dérobe — pour rejoin- tion d'un réseau international d'art mance d ' u n artiste local — défunt René PAYANT pour rapailler dre l'incroyable lucidité d'un Boris médiatique et c'est grâce à cet orga- Joseph Alain M a r t i n Richard en Vedute (87) ses articles épars. Les VIAN amoureux et cynique dans l'Ar- nisme que les artistes belges ont pu Martel — était a u p r o g r a m m e . périodiques culturels [Inter, Parachute, rachecceur. participer à cet événement. Débutant avec une o d e à la Vie des Arts, Focus, Résistances, Déri- Superbe allusion à Ti-pop et à la c h a u f f e r e t t e é l e c t r i q u e , cette p e r - ves, Etc Montréal , Esse, Possibles, fête rurale dans cet univers où La pratique du « radio art » au f o r m a n c e se t e r m i n a d a n s u n e Noir d'encre, Spirale, etc.) ont assuré W H A R O L est s y m p a t h i q u e , où Canada est aussi subordonnée aux enumeration poétique qui ne l'autogestion idéologique des réseaux. DUCHAMP meurt, où BORDUAS, programmes d'emplois ainsi qu'au m a n q u a pas de plaire à Roger. Mais le roman postmoderne hy- RIOPELLE et GRANCHE sontévoqués. système instable des subventions, ce P e n d a n t ce t e m p s . M i s s bride transmultidisciplinaire ? Ou bien Le face à face controversé : la qui occasionne le plus souvent un C h a n t a i f i t le t o u r d e l ' e x p o s i - on se rabat — rien à voir avec la régularité pictogramique favorable à roulement de collaborateur-trice-s au t i o n . U n e e x p o s i t i o n d e ,(La So- capitale du Maroc — sur le monocle la ,(Société de Conservation du sein des organismes. Son marché ciété d e C o n s e r v a t i o n d u Pré- monolithique d'un architecte de poly- Présent"") et l'incisive description ainsi que ses enjeux restent encore à s e n t ) . Elle l a t r o u v a f o r t a m u - valente intéressé aux statues com- performative de l'artiste-organisateur- définir. Ses adeptes semblent dyna- sante.... mémoratives et à la peinture de che- promoteur du Lieu"" qui les expose. miques et les initiatives se multiplient. valet (te valet de J-J FOLCH-RILBAS) Tant mieux car le son fi nalement est un • Douleur m é d i a ! Placenta ou on s'aventure audacieusement en Vouloir de l'art marqueur d'intensité. v i t r i o l I c r i a i t p e n d a n t ce t e m p s Chameaux (Diane-Jocelyne CÔTE) du S o n i a PELLETIER le p e r f o r m e u r , q u i d é v e r s a i t s o n côté de l'homéopoésie. Que voici Le roman fouille une vision du trop-plein. Joseph Jean Rolland DUBÉ à Vouloir monde en actes qui repose sur la ACRIQ : Boris CHASSAGNE, Steve U n e p h o t o g r a p h i e d e cette de l'art. Entre le fossile de béton pâmé réussite sociale, d'abord des prédé- MONTAMBAULT, Nicholas CHARETTON intervention sera bientôt p u - sur Dollard Des Ormeaux et l'ho- cesseurs, et ensuite des usagers du (Editions de la Lune Rouge) bliée ? m é o p o é s i e , c l a p o t e le c l a v i e r Sanatorium. Le romanesque étale le D i f f u s i o n S y s t è m e M i n u i t : Éric postmoderne aux fenêtres d'art. plaisir d'une existence permissive LÉTOURNEAU, Martine H. CRISPO, Magali • Congrès engraissé ! M a creuse, inquiète, que l'écran rassem- BABIN belle grossièreté ! Mendier V o u l O I R de L'ART ble et soutient. Le cynisme postmoderne ACRIQ : Boris CHASSAGNE, Steve l'acier I A t h é e en dentelles I P i p i scrute pour la première fois par la MONTAMBAULT, NicholasCHARETTON. Photo : Marina PRADAS caca p o i l I continua-t-il, j u s q u ' à La plume décrit. Les humeurs, les plume, donc l'art, et le pictogramme, 1 LÉTOURNEAU, « L'Empire des ondes », ce ce q u ' u n e e x t i n c t i o n d e v o i x gestes, les circuits. DUBE pousse un comme art, cet univers qui s'auto- Parallélogramme, vol. 16, n° 4, 1991, p. l'arrête malgré lui. peu plus. Paje éditeur acquiesce : la construit dans le geste, en réseaux et 4CM1. L ' a r t i s t e se c o n c e n t r a a l o r s procédure informatique — le mode comme auto-mémoire, qui s'imprime 2 Éric LÉTOURNEAU, op. cit, p. 4 1 . p o u r se t r o u v e r u n e p ' t i t e p i t o u n e communicatif de l'intrigue — aura sa et se publie. 3 Installation radiophonique qui sera pré- avec q u i t e r m i n e r la soirée. forme (caractère, ligne, signe). O n Les noms des personnages carac- sentée à la galerie Articule de Montréal Joseph Alain M a r t i n Richard voit (lit) l'écran. Un peu comme l'idée térisent les outils et attitudes propres à en 92. M a r t e l r e t o u r n a chez lui seul et de Robert FILLIOU, dans les années l'échange communicationnelle mé- 4 Festival international d'art et théorie p e n a u d , e n v o c i f é r a n t des insul- soixante, de faire de sa casquette une diatisée : radiophonique pétant, Montréal, du 1 8 au tes — e n h u i t l a n g u e s é t e i n t e s — galerie d'art et d'y loger des petites L'insipidité de l'éros, des dialo- 14 juillet 9 1 , présenté par McGill Compa- rative Literature and Graduate Communi- a u x gigantesques cannes de œuvres. DUBÉ nous amène dans cet gues, des gestes et faits érotico-amou- cations Programs and CKUT 90,3 FM. Noël suspendues partout dans archétype postmoderne du diction- reux affaiblissent le texte. En vérité la la ville. » naire visuel. Il catégorise et stylise un conjoncture f a m i l l e est trop 10
C'est que les célébrations Bic Le Pen le stylo-bille journaliste comme les nouvelles vogues sont déterminées à l'échelle planétaire. Gwendoline pin-up de B.D. hôtesse de l'air Ce qui est nouveau par contre c'est la prise de conscience que L'Esthète formaliste puriste musicien conceptuel nous en faisons. Colosse cuisinier hôte Depuis peu donc, il n'y en a que pour l'exploit québécois in- Junior frérot génial faire-valoir ternational. Ce qui en soi n'a rien de mauvais. Le talent n'a pas de Ali-Baba héros mythique frontières. caverne rassembleur Ce petit tableau comparatif Miss Chantai, des années 8 0 et 9 0 est très Coquille, et instructif. Les pratiques artistiques Albanie figurantes faire valoir du héros en périphérie du début 8 0 ont toujours révélé une audace de Maintenant Présent , (Société de Conserva l'art sous le signe de l'auto- tion du présent) détermination communautaire tan- dis que notre tradition d'accueil l'auteur et de savoir-faire dans l'organisa- tion d'événements d'art manifeste d'abord un accueil d'artistes in- ternationaux ici. Dix ans plus tard, l'expérimentation s'opère toujours en périphérie, les institutions ont Fondation Danae récupéré l'accueil international, projet 1990 tandis que ce sont des événe- Immédiateté Maintenant est le pseudonyme de notre héros ments réseaux en Europe qui as- Plusieurs observateurs auront surent un rayonnement internatio- remarqué le changement d'an- Ironie Joseph « Chosebinouche » ou Jean-Sol Partre nal de l'art parallèle. Mais il faut g l e . L'activité créatrice des même ruse de plume descriptions acerbes et être vigilant. L'historicité post- Québécois ou la monstration de quelquefois réussies de décors de la ville et moderne demeure production of- leurs oeuvres à l'étranger de la surtout des milieux artistiques ficielle des institutions, malgré part des artistes québécois sont l'autogestion idéologique en re- vite apparues, aux yeux de la Improvisation la critique de la performance vues des réseaux parallèles. critique, le nouvel indicateur de l'expo en pictogramme au Lieu l'affirmation culturelle. Après la vision de Colosse des lofts et de leurs artistes  preuve, le Musée du Québec l'idéologie de rattrapage et l'idéo- Les artistes de renom en contexte loufoque agrandi qui rouvre ses salles avec logie de l'hospitalité nous entrons dans celle de la prestance inter- l'expo-événement Un Archipel de Interactivité La messagerie électronique comme gang où désirs, les artistes québécois sur nationale. Les influences, les l'on rigole, drague, s'émeut, mesure le temps la scène internationale. Un impo- connivences, les invitations et les échanges définissent bien la dy- santcatalogue imprime cette pers- Institution Belhetson système Alex*" contre leSanatorium*". pective. Il se veut exhaustif. Il a namique du champ actuel de l'art Le père du héros , directeur de Bell, le grand- des trous de mémoire pour tout ce québécois. père de la blonde du héros, avocat, la voisine qui est contre-institutionnel. Pas du dépanneur, juge d ' A r m a n d VAILLANCOURT à L'entrée dans la modernité Saint-Domingue, pasd'/nterscop, culturelle s'est faite en rattrapage Intrigue le sexe amoureux, L'écran sain sans virus, la pas de Fondation Danae. Cu- puis sous le signe d e l'au- conquête facile du héros, la famille interposée, rieux. todétermination communautaire. Junior le ti-gars Les réseaux locaux ont accueilli avec savoir-faire l'art et les artis- Aux yeux de la muséologie et tes d'ailleurs. Progressivement l'as- du marché, la sélection officielle censeur est revenu. Les créateurs des œuvres à l'expo se conforme d'ici sillonnent maintenant les assez bien à l'intentionnalité continents. muséale : les succès de GOULET et CADIEUX à V e n i s e , d e francophonie célèbre son authenti- que « bon gars » en Richard Regardez ce petit tableau DESJARDINS, Vouloir d e l'art"" ressucite son prédécesseur Real V. BENOIT et le climat Ti-pop"". Quant à l'approche VIAN"" « je autodétermination hospitalité rayonnement suis plus snob que tout à l'heure » ça communautaire locale à l'étranger se limite au dénouement. Pour l'amour Intervention 5 8 Symposium Atelier on repassera. L'écran bleuté n'a pas (Aima) International de Citoyens- de tendresse. Sculpture sculpteurs. Ce roman n'a pas de sens. Il en a 1980 Environnementale Expo Centre plusieurs I de Chicoutimi culturel À tout prix Vouloir de l'art. canadien (Paris) M'enfin pour 17.95 -t-tps"". Rien que pour ça à acheter et Photo-sculptures Territoires Interscop ... conserver au présent. (Saint-Jean-Port- d'artistes ; (Pologne) Joli) Paysages Guy DURAND verticaux Itérations (Musée du (Danae, France) 1990 Québec) Geneviève omniprésente. Il y a aussi le ressac CADIEUX à la kitsh de la société de consommation Biennale de que l'on croit ironiser. Penthouse"" sur Venise (pavillon Minitel" ou dialogues erotiques sur du Canada) ligne d'appel inspirent l'intrigue de Joseph. Encore la fronde contre le père ? Au moment où tout le « jet set » montréalais, puis ensuite toute la 11
STEINMAN à Sao Paulo ainsi PELLETIER cite a u s s i l ' i d é a l L'audace de réfléchir l'art qui projet pour confondre les collec- que le rayonnement des artistes artistique visé : se fait trouve de moins en moins tionneurs. Il se comprend et au Canada rattachés aux ga- de tribune. Les catalogues d'évé- s'énonce de lui même : F, I, N. leristes Brenda WALLACE, René « Le thème pour cet événe- nements comme Histoire de bois BLOUIN, Chantai BOULANGER ment : Par itérations nous enten- ou celui de Photo-sculptures ou Cette anthologie est à l'image et à la revue Parachute. dons appréhender la créativité encore celui de ï Archipel de dé- de ce que la revue a été pendant aux conditions idéales, c'est-à- sirs assignent à la plume le rôle de toutes ces années. Ouverte, diver- Evidemment il ne fallait pas dire par l'implication de son anté- mise en valeur et de description sifiée ; elle représente l'évolution s'attendre à I''exposure de l'alter- cédent — un autre, et ainsi réci- positive. Le refuge dans l'histoire de la littérature québécoise. » native par l'institution. Heureuse- proquement... Liens ouverts dont autoréférentielle sert à merveille ment que depuis dix ans les ré- la source est une infinité, une d'abri. Il est fascinantet rassurant Éditions nbj, C.P. 131, Outremont, seaux n'ont pas attendu « cent diversité de comportements, d'or- pour que la pensée critique Québec, H2V 4M8 jours ». Les réseaux de centres ganismes s'impliquant. » perdure, de lire le texte de Sonia Diffusion exclusive en librairie : Diffu- d'artistes se sont donné des outils PELLETIER. Quoiqu'amputé de sa sion Dimédia, 539, boul. Lebeau, d'autogestion idéologique : par L'osmose n'aura pas lieu, tran- conclusion par les éditeurs-pro- Saint-Laurent, Québec H4N 1S2. exemple un encart-catalogue spé- che-t-elle. Le contrôle l'a emporté moteurs, il pousse plus loin la cial dans la revue INTER pour sur la maîtrise pour reprendre une réflexion. Vers l'essentiel de l'art. rendre compte d'interscop et un phrase-flèche : catalogue produit par le Regrou- ( 1 ..,,(,• Prlii-j pement des Centres d'artistes « Le contrôle renferme trop de Guy DURAND autogérés du Québec pour ren- volontarisme à l'opposé de la dre compte d'Itérations. maîtrise qui implique d'abord un Itérations,*'Le Regroupement des Cen- TÉLÉ - KARMA certain abandon aux choses et tres d'Artistes Autogérés du Québec, Il y a une genèse québécoise à qui a pour effet d'écarter le Montréal, 1991. cette présence de l'alternative en temps. » OX 1 Europe. Cette origine tientà notre hospitalité communautaire, à no- Cette nuance fondamentale tre savoir-organiser des événe- rend bien le précaire équilibre, la ments internationaux ici et à l'ap- chimie difficile de l'art en actes pui des divers programmes cana- versus les vicissitudes de toute diens et québécois d'aide aux organisation : EOftlDN m LÀ CJULM 1 iilWn.m ProMo 1 ftttttk artistes. L'événement Immedia Con- certo à Québec en 1988 avait un volet international. Incidemment, Acindino QUESADA de la fonda- tion Danae et lan SWIDZINSKI « Aussi ce qui en a résulté, c'est un regroupement d'indivi- dualités. Chacun a produit une œuvre qui réclamait ses maté- riaux spécifiques, son espace de création, son abri, sa tente, sa ' W\s U VINGT-CINQ ANS DE LITTÉRATURE f TELE-KARMA Claude PÉLIEU Joël HUBAUT W UNE ANTHOLOGIE de Varsovie étaient présents. On maison ou sa cabane spéciale- devine la suite des contacts qui ment conçue pour elle. Symboles Le plus récent d'une série de qua- ont mené à Itérations et à de sécurité. » tre ouvrages illustrés par Joël Interscop. FIN HUBAUT et dont le contenu tex- PELLETIER i d e n t i f i e trois Vingt-cinq ans tuel appartient à différents écri- La présence d'une quinzaine causes : de littérature vains (poètesou autres). Parexem- d'artistes québécois à la Fonda- une anthologie ple : Alain BORER : Les très riches tion Danae (France) doit se com- — les théories proposées ne heures de Chuckx Berry ; Jean- prendre à l'intérieur d'une telle venaient ni du discours de qui La Barre du jour/La nouvelles François BORY : A cet emplace- dynamique art et société de men- expérimente l'art ni de qui le barre du jour ment s'élevait le monument du tion. reçoit. Reste le propos de celui triomphe de la sanctissime vic- qui offre les conditions de produc- Dans le petit dépliant accompa- toire ; Ivan Messac : Voyage au tion ; gnant cette anthologie nous cons- centre de nos terres. Voici le catalogue de l'événe- ment. tatons la valeur inestimable de — leze/tge/stindividualistede cette dernière livrée de la nbj qui « Télé-Karma. Domaine public, L'intérêt du fascicule ne tient la génération d'artistes invités ; « constitue, à n'en pas douter, la des cris au milieu des ronces au- pas vraiment à sa facture. La plus importante anthologie de lit- dessus d'une forêt de bras mai- césure texte-photographies ne — la hiérarchisation a priori térature québécoise contempo- gres. Des cris d'un bout à l'autre rend certainement pas justice ni à des conditions de production exi- raine jamais réalisée. Inspirée des du monde. Des cris qu'on enre- l'un ni aux autres. geant un travail isolé. milliers de pages publiées par la gistre et que personne n'entend. Barre du jour et la Nouvelle Barre L'œil mental dans le ventre. Sur Souci d'objectivité ? Peut-être. Isolement ou pas, les manœu- du jour depuis 1965, l'antholo- l'écran, joies, peines, douleurs, vres de plusieurs artistes créèrent gie rassemble, pour la première ondes colorées, explosions. Quels Mais... certaines itérations éphémères rois, des textes de 2 4 0 écrivaines rêves les irradiés vont acheter à L'analyse du contexte et des « parce que leurs pratiques cou- et écrivains. Ses 7 0 4 pages com- Hollywood ? Quelles illusions œuvres, encrée de la plume de rantes en étaient probablement prennent, notamment, deux intro- vont-ils mendier à l'industrie cultu- tête Sonia PELLETIER réitère la déjà investies », pense-t-elle. La ductions, des illustrations et un relles ? C'est l'été sur toute la critique. Le sens y est scruté à forte s é l e c t i o n des artistes index. La table des matières, à terre. J'écoute les abeilles butiner partir de la thématique de départ québécois y était pour quelque elle seule, occupe dix-sept pages. dans un bouquet de fleurs. Les sise dans son contexte, la Fonda- chose. copainsvontetviennent. Les chats tion Danae. Vingt-cinq années de littéra- jouent, se battent. Je regarde une ture québécoise, riche en chan- fleur pousser sur un rocher. Le trio d'INSERTION (DU- gements d i v e r s , permettent J'écoute la pluie tomber. » Alors Itérations ? CHESNEAU, BLACKBURN, TREMBLAY), Louis HACHÉ et aujourd'hui de constituer cet PELLETIER soupèse l'inten- Patrick ALTMAN « marquent » le ouvrage. Bien plus qu'un bilan, il Comme dans chacun de ces tion o r g a n i s a t i o n n e l l e de territoire culturel extra-artistique fixe une partie essentielle de l'his- livres, les illustrations de HUBAUT départ : (échanges, tracés, extraction toire culturelle. Il marque l'évolu- sont pertinentes ; l'humour s'y terre d'artefacts, traces répétitives tion de la poésie, de la prose et toujours, bienvenu et ravageur. « Le principal but à atteindre comme dispositif cathartique). du texte, défendus par la plus pour le projet de l'été 9 0 était "de controversée des revues littérai- ÉditionsdelaC.R.E.M.,Réville50760 constituerun dispositif de commu- Jean-Claude G A G N O N étour- res québécoises. Barfleur, France. nication dynamique : objet d'un dit et Diane LANDRY/Jocelyn travail commun permettant de vi- ROBERT s'évanouissent de rigu- Numéro historique, est-ce trop vre l'action de l'art en temps eurs performatives. dire ? La dernière livraison de la réel (...) La rencontre de tous crée nbj est désormais une réalité ! En un phénomène qui permet à un Les autres exposent (LACERTE, la circonstance, que cela ravisse nombre très large d'individus de BARIL, HÉBERT) ou projettent en ou désole, n'a que peu de consé- se constituer comme groupe mul- vidéos. quences. Fin n'est pas un nou- tinational. " » veau slogan de la nbj ni un autre 12
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