La Condition Publique Place Faidherbe, Roubaix 31.03 24.07 20 22
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La Condition Publique
Place Faidherbe, Roubaix
31.03 — 24.07 20
22
la ville inclusive
31.03 > 24.07.2022
note d’intention
La ville est faite par les femmes et les hommes. universitaires, représentant·e·s de milieux
En retour, elle imprime aussi notre société. La économiques, voisin·e·s, nous sommes toutes
ville c’est à la fois un lieu, un espace, régi par et tous concerné·e·s. « Nous sommes tous des
des règles et des usages. La ville, ce sont des féministes » clame Chimamanda Ngozi Adichie :
relations sociales, économiques, culturelles. « un·e féministe est un homme ou une femme qui
La ville se façonne par son histoire, par ses reconnaît que le genre est facteur d’inégalité, et
institutions, par ses communautés. La ville est que nous devons agir, nous devons faire
aussi modelée par les inégalités de notre société. mieux ».
La Condition Publique se veut un laboratoire Regarder la ville sous l’angle de l’égalité femmes
créatif, une plateforme pour que chacun puisse hommes nous a collectivement conduit à articuler
esquisser une réflexion et la confronter à d’autres d’autres questions : l’identité de genre, la place
approches. La Condition Publique cherche, par pour toutes les masculinités et féminités, mais
les projets artistiques et culturels à questionner aussi les discriminations sociales, ethniques ou
les enjeux urbains et sociaux qui nous entourent. encore l’écologie. L’enjeu de l’égalité passe donc
Pourtant nous faisons le constat que, entre 2019 et par une transformation spatiale, poétique et
2021, sur 12 street artistes invité.e.s par la Condition politique en profondeur de la ville.
Publique, on ne compte qu’une femme.
Nous ouvrons notre saison tout d’abord avec
C’est pourquoi, au printemps 2022, nous faisons le street art dont les formes contemporaines
le choix de nous inscrire dans le grand combat associent recherche de viralité, poésie et
de l’égalité femmes hommes en prenant la engagement. Les artistes s’expriment aujourd’hui
ville comme cadre et comme horizon de notre avec force dans les villes qui deviennent la
réflexion. trame de leur engagement poétique et politique.
Grâce au mouvement de l’art urbain, les artistes
Nous le faisons avec humilité, sans prétendre
prennent la parole en dehors du filtre des musées
à l’exhaustivité, et à notre façon : en invitant
et des centres culturels, au plus près de tous.
des actrices et des acteurs issu·e·s de milieux
Le féminisme est-il présent dans l’art urbain ?
très différents à se retrouver autour de cette
Là encore, cette question nous ouvre à d’autres
question, via un comité éditorial. Artistes visuels,
formes d’engagement sur les murs et dans la ville.
performeurs et performeuses, jeunes de Roubaix
et d’ailleurs, sportifs et sportives, urbanistes, Si artistes et auteur.e.s organisent leur discours,
comment celui-ci est-il perçu par la jeunesse
2
d’aujourd’hui ? Comment un dialogue peut-il
les artistes, dj set de Barbara Butch
vernissage expos, rencontre avec
s’installer entre elles et eux, dans lequel la parole
de chacun et chacune est accompagnée et
+ voyage presse en journée
31.03.2022 - 18:00
encouragée ? C’est le sens de la rencontre entre
le LABO148, projet média jeunes de la Condition
Publique avec d’une part les collections du fonds
régional d’art contemporain de Dunkerque, et
d’autre part avec la revue féministe La Déferlante.
À la Condition Publique, nous avons la chance
d’ouvrir nos portes régulièrement aux grandes
structures métropolitaines du spectacle vivant
dont la programmation dans le cadre de URBAIN.
ES vient compléter l’approche sensible par
l’engagement des corps et l’expérience puissante
de l’art vivant. Nous retrouverons ainsi le Gymnase
CDCN Roubaix - Hauts-de-France et son festival
Le Grand Bain, la rose des vents Scène nationale
Lille Métropole Villeneuve d’Ascq et le festival Les
Latitudes Contemporaines.
Le maillage artistique et collectif qui se
dessine pourra alors accueillir des réflexions
thématiques plus ouvertes. Qu’en est-il de l’égalité
femmes hommes du point de vue des acteurs
économiques? Des acteurs de l’urbanisme ? Quel
est l’état du combat dans les espaces publics
numériques et médiatiques ? C’est donc bien
avec une grande fidélité à notre vocation de
laboratoire culturel que nous nous engageons
dans cette saison URBAIN.ES, en cultivant la
multiplication des points de vue, la rencontre
entre acteurs et actrices, le décloisonnement de
la pensée et de l’action. L’art se place au cœur
d’un espace de réflexion ouvert à toutes les
composantes de notre ville.
3
comité éditorial
un projet ancré mécènes et
avec les soutiens
acteur.trices
du territoire La Condition Publique est
un établissement public de
coopération culturelle (EPCC),
Partenaires culturels, de la Métropole Européenne
entreprises, associations de Lille et de la Ville de Roubaix,
et institutions irriguent soutenu au programme
la saison d’une d’activité par le Département
programmation riche et du Nord. Elle est labellisée
pluridisciplinaire. Fabrique de Territoire par l’Etat
(programme Nouveaux lieux,
nouveaux liens).
La saison URBAIN.ES, impulsée
par la Condition Publique, est Partenaires médias : Beaux-
le fruit d’un échange entre ac- Arts Magazine, la Voix du Nord,
trices et acteur.trices issu·e·s du Ubsek&Rica, France 3, LM
monde de la culture et au-de- Magazine
là. Nous remercions vivement
celles et ceux qui participent
ainsi à une recherche com-
mune : le comité Grand Lille, le
FRAC Grand Large - Hauts de
France, le Gymnase CDCN Rou-
baix - Hauts-de-France, Les La-
titudes Contemporaines, Magda
Danysz, commissaire, Parkour 59,
Pauline Guinard – cheffe de dé-
partement géographie de ENS
Ulm, la rose des vents Scène na-
tionale Lille Métropole Villeneuve
d’Ascq, la Ville de Roubaix, la
Métropole Européenne de Lille.
Visuel couverture : Mark Jenkins & Sandra Fernandez - “Blonde”, Dublin 2011 - Courtesy the artist and Danysz gallery
Version Dossier 17/02/2022
sommaire
L’EXPO p.6 - 15
Dialogue avec Magda Danysz
Les artistes de l’exposition
LE PARCOURS D’ART p.16
Hors les murs
L’art urbain à la Condition Publique depuis 2017
LABO 148 p.18 - 21
Des futures désirables : Exploration rétro futuriste
Décentrer le regard : la Déferlante
Labo148, un projet média depuis 2017
LES ARTS VIVANTS p.22-26
la rose des vents Scène nationale Lille Métropole Villeneuve d’Ascq
Le Gymnase CDCN Roubaix - Hauts-de-France
Lattitudes Contemporaines
Cultures Urbaines
CIRCUIT COURT - p.27
Exposition “Plurielles”
Les concerts du vendredi
RENCONTRES - p.28-29
DESIGN & FICTION - p.30
SPORTS - p.31
MATRIMOINE - p.32
L’ETE - p.33
LA CONDITION PUBLIQUE - p.28
LA CONDITION PUBLIQUE RELATIONS PRESSE
Direction: Jean-Christophe Levassor Agence Myra
Yannick Dufour yannick@myra.fr +33(0)6.63.96.69.29
Communication : Pauline Coutant Lucie Martin lucie@myra.fr +33 (0)6.83.21.84.48
p.coutant@laconditionpublique.com
+33 (0)3.28.33.11.40 / +33 (0)6.42.38.44.28
5
Yseult YZ Digan - “Empress, Akha” Courtesy the artist and Danysz gallery
6
l’expo
dialogue avec Magda Danysz,
commissaire de l’exposition “Urbaines”
QUEL EST LE PROPOS DE S’AGIRA-T-IL D’UNE L’EXPOSITION ÉVOQUE
L’EXPOSITION ? EXPOSITION MILITANTE ? L’ESPACE PUBLIC ET
CONVIE DES ARTISTES
A travers le travail de différents A travers cette exposition, les HABITUÉS À Y INTERVENIR,
artistes, cette exposition artistes sont interrogé.es sur MAIS ELLE SE TIENT
interroge les liens entre la leurs engagements. Chacun DANS UN LIEU CLOS.
femme et l’espace public : aussi est en effet connu pour sa N’Y-A-T-IL PAS LÀ UNE
bien la façon dont des femmes pratique dans l’espace public, CONTRADICTION ?
artistes s’emparent aujourd’hui son engagement et la force
de ces espaces communs, de sa voix. Tous ne sont pas
La Halle B accueillera des
partagés, pour y intervenir spécifiquement focalisés sur
œuvres réalisées en atelier par
artistiquement ; mais aussi la la question de la femme dans
les artistes, mais témoignera
façon dont les artistes, quel que l’espace de la cité, mais leur
aussi indirectement par le
soit leur genre introduisent la travail recouvre des enjeux qui
biais de documents visuels
figure de la femme dans leur la mettent en lumière, la révèle
(papier peints, vidéos) de
travail de rue. ou l’interroge.
certaines interventions ayant
Déployée dans la Halle B, où été réalisées dans l’espace
avait eu lieu Street Generation(s) public. Par ailleurs, des
Le fait de choisir de placer
en 2017, cette exposition commandes seront passées à
la femme et les questions
mélangera dans un parcours plusieurs artistes à l’occasion
de genre au cœur de la
protéiforme à la fois des de l’exposition pour qu’ils ou
thématique de l’exposition est
interventions réalisées sur place elles réalisent des œuvres in
évidemment un choix qui est
spécialement pour l’occasion situ, dans et hors la Halle B. Ces
loin d’être neutre. Mais l’angle
par les artistes, ainsi que des œuvres seront spécifiquement
d’attaque du projet est d’abord
témoignages documentaires conçues en lien avec
artistique, ce qui est en soi une
reconstituant des interventions l’exposition et sa thématique,
forme de militantisme.
urbaines historiques auxquelles et parfois dans le cadre de
viennent se mêler des œuvres résidences réalisées sur place
originales prêtées pour La maïeutique de l’exposition qui ont permis d’approfondir la
l’événement par les artistes et a été progressive, interrogeant relation des artistes au territoire
des collectionneurs. chacun des artistes et leurs et à ses habitants.
pratiques pour tisser peu à peu
un canevas. Cette trame crée
Pour l’exposition Street
un parcours de découverte où
Generation(s) présentée à la
le visiteur est invité à explorer le
Condition Publique en 2017,
travail de chacun des artistes
la question du message et
mais aussi à s’interroger de
de sa force, sa résonnance,
façon ouverte sur la place de
dans l’espace public s’était
l’Art dans la Cité.
aussi posée mais d’un point
7
de vue plus historique. Nous confins de la poésie et de
avons souhaité poursuivre l’empreinte lumineuse urbaine.
cette recherche et la mise en Enfin, l’exposition ne serait pas
lumière de ce mouvement complète sans des interventions
sans pour autant enfermer les extérieures qui questionnent
artistes dans le terme galvaudé directement Roubaix comme
et réducteur de « street art ».* territoire sur ces sujets et font
Les artistes concernés sont ainsi de Urbain.es un projet
avant tout des créateurs aux unique et singulier.
démarches diverses, très
profondes. Ils y consacrent
depuis de nombreuses
années leur carrière sans avoir
besoin d’être étiquetés d’un
mouvement ou d’un autre. Ici
un des objectifs est de mettre
en lumière et partager des
pratiques artistiques engagées
et engageantes.
POUVEZ-VOUS NOUS
EN DIRE PLUS SUR CES
INTERVENTIONS ?
Sans tout dévoiler, il est possible
de partager que l’exposition a
lieu à la fois dans les espaces
de la Condition Publique
comme la Halle B mais aussi la
rue intérieure, le toit… et dans
des espaces extérieurs situés à
proximité du bâtiment. GALERIE DANYSZ
Les interventions sont très
diverses afin de montrer que La galerie Danysz est avant
les pratiques des artistes dits tout une plateforme de
« urbains » se sont étoffées et promotion et de soutien à des
diversifiées avec le temps. C’est artistes contemporains, lieu de
la beauté et la richesse de ce rencontre et de dialogue entre
mouvement. Ainsi, nous avons à les artistes, les amateurs et
la fois des interventions murales collectionneurs d’art.
peintes par exemple par l’artiste
Fondée à Paris en 1991 par
New Yorkaise Maya Hayuk,
Magda Danysz, la galerie n’a
mais aussi la réactivation de
cessé de gagner en envergure
gestes forts comme l’installation
depuis ses débuts parisiens,
Lavazza de l’artiste français
s’établissant à Shanghai,
Zevs ou encore une œuvre de
puis à Londres, et devenant
lumière proposée par l’artiste-
au fil des années un acteur
poète punk anglais Robert
international du monde de l’art
Montgomery qui se situe aux
contemporain.
8
aya tarek (égypte)
Née à Alexandrie, en Égypte, nouvelles formes de peinture en
en 1989, Aya Tarek est une studio.
peintre, une artiste de rue et
Tarek cherche à utiliser son
une illustratrice qui possède
expérience en tant qu’artiste
un portefeuille passionnant
pour revisiter ses racines dans
de projets artistiques divers,
la formation classique et se
de longs métrages et de
pousser dans des directions
collaborations artistiques qui
nouvelles et inexplorées.
lui valent une reconnaissance
internationale dans les grandes
villes, de Sao Paolo à Francfort.
L’expérimentation est au
premier plan des activités
artistiques actuelles de Tarek.
Grâce à l’utilisation de supports
innovants tels que la réalité
virtuelle et la découverte de
dates résidence à confirmer
9
swoon (usa)
Swoon (américaine, née en 1977 Artiste engagée dans des Reconnu dans le monde entier, le
à New London), de son vrai causes humanitaires et des travail de Swoon a été présenté
nom Caledonia Dance Curry, projets communautaires, elle dans de nombreuses institutions
est une artiste connue dans le livre un message de paix à : Tate Modern (Londres), MoMa
monde entier pour ses portraits travers ses collages, avec la (New York), MOCA (Los Angeles)
de taille humaine réalisés volonté farouche de construire Institute of Contemporary Art
sur papier et collés dans les un monde meilleur. (Boston), le Sao Paulo Museum
rues. Le motif de la Femme est of Art ou encore Brooklyn Musem
Son engagement en faveur des
récurrent dans ces œuvres qui (New York).
questions environnementales
célèbrent les gens ordinaires
l’amène à utiliser des matériaux SWOON “Kamayura”, Brooklyn 2016 - Courtesy the artist
tout en explorant des questions and Danysz gallery
mis au rebut et récupérés.
sociales et environnementales.
magda sayeg (usa)
Magda Sayeg, vit et travaille pas… pour découvrir ensuite
au Texas, Etats-Unis et est qu’ils peuvent coexister de
considérée comme la fondatrice manière assez harmonieuse. Il
en 2005 du « Guerrilla Knitting y a une transformation qui se
», qui consiste à détourner des produit lorsque je recouvre un
objets dans l’espace urbain objet inanimé d’un tricot fait à la
en les habillant de tricots. En main. Cette interaction change
déplaçant dans l’espace public l’objet sans lui enlever son
une activité plutôt domestique identité ni paralyser sa fonction
et traditionnellement féminine, d’origine. C’est cet arrangement
cette pratique artistique est non planifié du matériau qui
plus subversive qu’il n’y paraît fait que l’objet prend vie,
et dépasse l’image de « graffiti devient un objet sculptural et
» urbain décoratif et inoffensif même redéfinit ou réinterprète
qu’elle peut renvoyer au un espace. L’exploration du
premier abord. changement environnemental
m‘inspire. Il s’agit pour moi
L’artiste précise à propos de sa
de provoquer le monde
pratique : « Ma passion est liée
pour qu’il soit un endroit plus
au matériau : j’aime décaler des
stimulant, non conventionnel et
usages liés à ce qui est fait à
intéressant. »
la main, principalement lorsqu’il
s’agit de tissage, et les amener
Magda Sayeg - Austin, 2010 -c- Shawn Thomas +
dans des environnements Maman, Louise Bourgeois, 2018 - Courtesy the artist
auxquels ils n’appartiennent and Danysz gallery
10Yseult YZ Digan (france-angleterre) en résidence
du 14 au 19 février 2022
Yseult Digan, alias “YZ”, est ce sont ces êtres qu’elle
une artiste franco-britannique représente de front, à l’encre
née en 1975. Son travail a de Chine, ainsi que le contexte
été présenté dans des historique et politique auquel
institutions majeures, comme ils se rattachent. Descendants
le Centre Pompidou à Paris d’esclaves antillais, femmes-
ou l’ArtScience Museum de soldats d’un ancien royaume
Singapour. En 2017, elle est africain, figures féminines
sélectionnée pour donner un appartenant à divers groupes
nouveau visage à la Marianne ethniques, revêtues de leurs
figurant sur les timbres-poste, plus belles parures… Ils - ou
une réinterprétation qu’elle plutôt elles, la plupart du
baptisera « Marianne l’engagée temps - sont représentés à
». En 2019, Eurotunnel lui confie grande échelle, sur de larges
la réalisation d’une œuvre panneaux de bois, de grandes
monumentale de part et d’autre feuilles de tôle, ou bien sur les
de la Manche. Après avoir vécu murs de la ville. Il ne s’agit pas
et travaillé plusieurs années au seulement ici de redonner droit
Sénégal et en Côte d’Ivoire, elle de cité à des hommes et des
réside aujourd’hui en France. femmes occultés ou brutalisés
par l’Histoire, mais de changer
« Le noir me permet d’aller
le regard que nous portons
à l’essentiel, » confie YZ -
sur eux, ce qui vaut à Yseult YZ
prononcé “eyes”. L’essentiel,
Digan la réputation d’une artiste YZ “Marianne”, Périgueux, France
pour l’artiste franco-britannique, ©Olivier Metzger
engagée.
saype (suisse) en résidence du 08 au 15 février 2022
Autodidacte né en 1989, Saype point une peinture totalement
est considéré comme le éco-responsable qu’il réalise
pionnier d’un nouveau style lui-même à partir de caséine,
de land art. En 2012, interpellé de charbon et de craie. Il est
par la révolte des printemps donc désormais connu pour
arabes, Saype se questionne ses fresques gigantesques et
sur le sens de notre existence éphémères peintes directement
et sur notre place dans la sur l’herbe ou sur le sable, ses
société. En parallèle de son œuvres questionnent l’homme
travail d’infirmier il développe sur son rapport au temps,
alors une nouvelle approche à l’espace mais surtout à la
artistique. Partant du postulat nature…
que le graffiti est dilué dans
Il débute en 2019, au pied de
la pollution visuelle actuelle,
la tour Eiffel, le projet « Beyond
Saype cherche à trouver un
Walls » qui a pour ambition de
nouveau moyen d’interpeller les
réaliser la plus grande chaîne
gens en prenant de la hauteur.
humaine au monde. Depuis,
Il décide ainsi de sortir des
ces fresques voyagent dans
sentiers battus.
tous les continents, dans le
En quête continue de but d’interpeller les gens et la
nouveautés et de sources société tout en minimisant son
d’inspiration, il choisit de impact sur la nature.
peindre directement sur le sol.
Après plusieurs années de
recherche, il réussit à mettre au
11robert montgomery (écosse) dates résidence à confirmer
Né en 1972 en Ecosse, diplômé l’inconscient collectif et à notre
de l’Edinburgh College of Art, propre pensée.
Robert Montgomery est un
Robert Montgomery s’inscrit
poète post-situationniste qui
dans une tradition d’art
crée des œuvres plastiques
conceptuel et se démarque en
avec ses propres mots.
apportant une voix poétique
Surgissant dans les endroits
au discours de l’art textuel.
les plus inattendus, les lettres
Montgomery crée des poèmes,
en néon ou en flammes de
des pièces lumineuses, des
Montgomery réactivent une
poèmes de feu, des gravures
magie oubliée dans la précision
sur bois et des aquarelles.
inquiète du poème ou le geste
Il a été l’artiste britannique
purificateur de la mise à feu.
sélectionné pour la Biennale de
L’artiste place ses œuvres, Kochi-Muziris 2012, la première
de configurations diverses biennale en Inde et a eu
(sculptures lumineuses en LED, de nombreuses expositions
sculptures brûlées…), le plus personnelles en Europe et en
souvent dans l’espace public, Asie, y compris d’importantes
en référence à cette tradition, installations lumineuses
elle aussi post-situationniste, extérieures sur le site de
qui veut capter l’attention l’ancienne base de l’US Air
du « public » d’une manière Force à Tempelhof. La première
inattendue. Il s’agit pour l’artiste monographie de son travail a
de résister aux images par été publiée par Distanz, Berlin
les mots, ces mots qui offrent, en 2015.
au minimum, un renvoi à
Robert Mongtgomery “Salvage Paradise” 2006
Courtesy the artist and Danysz gallery
12icy & sot (iran) en résidence 14.02 > 02.03.2022
ICY (né en 1985) et SOT (né en galerie Saatchi de Londres, ou années 2000 dans les rues
1991) ont grandi en Iran et résident encore au Musée des Beaux- de Tabriz, une ville du nord de
aujourd’hui à New York. Artistes Arts de Calais. l’Iran. Les deux frères n’ont pas
de renommée internationale, ils cessé depuis de parfaire leur
Les premiers pochoirs d’ICY &
ont exposé leur travail notamment maîtrise de cette technique, tout
SOT commencent à faire parler
au Musée de l’Art Urbain et en élargissant leur pratique à
d’eux dans le courant des
Contemporain de Munich, à la une vaste gamme de médiums
: sculpture, installations,
photographie, performances…
«Nous avons décidé, disent-
ils, que quelle que soit l’idée
que nous aurions, nous
emploierions tout matériau ou
tout médium, quel qu’il soit, qui
lui donnerait le plus de force. »
C’est donc l’idée, ou plus
exactement le message,
qui gouverne la production
des deux artistes. Depuis
les pochoirs des premières
années, le message - politique,
toujours - tient effectivement
une place centrale dans leur
travail. ICY & SOT produisent un
art littéral, au sens le plus noble:
un art qui cherche, et trouve,
Icy & Sot - “Emancipate” Courtesy the artist and Danysz gallery le chemin le plus court pour
communiquer.
mark jenkins
& sandra fernandez (usa)
en résidence 08 > 21 février jamais abordée seulement
comme un lieu d’exposition
Mark Jenkins est né en 1970 mais toujours aussi comme
à Fairfax, il vit et travaille à un espace à partir duquel
Washington D.C avec Sandra il est possible de créer des
Fernandez. Leurs œuvres ont événements.
été présentées dans le monde Initié en 2003, leur travail relève
entier : États-Unis, Brésil, France, tout à la fois de la sculpture, de
Espagne, Italie, Irlande, Suède, l’installation, de la performance
Russie, Corée du Sud, Serbie, et de l’expérimentation sociale.
Japon. Son travail a été exposé Comme le confesse lui-même
au sein d’institutions muséales Mark Jenkins, « Je voulais
comme la Kunsthalle Wien introduire le chaos dans le
(Autriche), le Perm Museum of train-train quotidien des gens,
Contemporary Art (Russie), le générer une tension, et voir
Centre Pompidou (France) ou le leurs réactions. Je voulais
Beirut Art Center (Liban). que les passants lèvent la
« Pour moi, une œuvre d’art doit tête de leurs mobiles et se
avant tout être une question reconnectent à la vie réelle. »
». Une question que Mark
Jenkins se plaît à adresser aux
passants en mettant en scène Mark Jenkins_Puerto del Rosario,
Espagne_2008 et Mark Jenkins_Washington DC,
ses sculptures dans l’espace Etats-Unis_2006 Courtesy the artist and Danysz
public. Avec lui, la rue n’est gallery
13maya hayuk (usa) en résidence du 21 au 31 mars
Maya Hayuk est une artiste écrit aussi des livres comme Just à travers un kaléidoscope.
américaine d’origine Good Vibes (2007) et Round the D’une veine abstraite, ses
ukrainienne née en 1969 à way (2010). œuvres, par leur force et leur
Baltimore. Son travail a été présence, prennent parfois des
Avec un style pictural vif,
exposé dans de nombreux connotations politiques plus
spontané, complexe et
musées, notamment au Hammer profondes et sont le reflet de
psychédélique, elle a une
Museum (Los Angeles), au ses positions très engagées, en
signature très graphique.
Museum of Contemporary particulier féministes.
Ses motifs géométriques et
Canadian Art (Toronto) ou
son obsession de la symétrie
encore au Bonnefanten
donnent souvent la sensation
Museum (Maastricht). En 2019,
de contempler ses œuvres
elle réalise, à Dunkerque,
dans le cadre de la Triennale
ART & INDUSTRIE, une fresque
monumentale, encore visible
aujourd’hui, librement par tou.
te.s, sur la digue de Malo-les-
Bains.
Maya Hayuk est diplômée
de l’école de peinture et de
sculpture de Skowhegan
(Maine). Elle vit et travaille
actuellement à Brooklyn (New-
York). Artiste aux multiples
talents, Maya Hayuk peint
dans la rue, comme en atelier,
sculpte, photographie, filme. Elle
madame (france)
Comédienne et scénographe Les petits « castelets » crées
de formation, Madame s’est dans l’intimité de l’atelier se
très vite redirigée vers les arts muent alors en véritables
plastiques, la sculpture, la scènes de théâtre à ciel ouvert
peinture, puis progressivement dans l’espace public.
le collage.
Un parcours de l’intime au public
Non sans négliger ses qui n’est pas sans rappeler
premières amours Madame, l’essence même du théâtre mais
avec divers matériaux aussi de la représentation plus
d’époque (papier, bois, globalement, la sienne comme
métal, tissus etc.) déconstruit celle de tous...
l’iconographie ancienne, pour la
faire parler (d’) aujourd’hui.
Articulant son travail de collage
entre texte et image, elle
construit en atelier de petits
formats, sortes de « petites
scènes » en volume, qu’elle
transpose ensuite en grandes
affiches pour les apposer dans
la rue.
14el seed (france-tunisie)
eL Seed utilise la calligraphie Né en 1981 à Paris de parents commencé à se plonger dans
arabe et un style distinctif pour tunisiens, il a passé sa jeunesse son propre héritage et a appris à
diffuser des messages de paix, à apprendre le graffiti et le lire et à écrire l’arabe standard.
d’unité et pour souligner les breakdance. Il était déconnecté
C’est au cours de cette quête qu’il
points communs de l’existence de ses racines arabes, ne
a commencé à développer son
humaine. Ses œuvres d’art se parlant que le dialecte tunisien
style artistique de calligraphie,
retrouvent dans le monde entier de la langue à la maison.
qui lui vaudra plus tard une
et visent constamment à unifier
reconnaissance mondiale...
les communautés et à corriger
les stéréotypes. À l’adolescence, dans une sorte
de quête de son identité, il a el Seed - Droits réservés
15eko nugroho (indonésie)
Eko Nugroho sillonne Paris
comme il sillonne Yogyakarta,
la capitale de l’île de Java où
il vit. Il capte le bruit et la fureur
de la rue, les jeux de regard,
d’indentité, les attitudes. Il traduit
ces flux dans ses dessins et
motifs qui envahissent l’espace.
Tous les moyens de créations
sont bons pour traduire ces
mixages entre Indonésie
et Occident, culture de rue
et monde de l’art, enjeux
politiques et réflexions intimes.
Bien que formé à l’Indonesian
Art Institute et présenté dans
des galeries et musées, son
travail est profondément ancré
dans l’univers urbain.
Depuis dix ans, il édite la revue
de bande dessinée Daging
Tumbuh ouverte aux artistes
de tous bords; dirige une
entreprise de vêtements qu’il
customise et fait réaliser par les
laissés-pour-compte de son
quartier, dans une Indonésie
qui peine à trouver une stabilité
économique.
Eko Nugroho “Landscape of Totemism” 2016 - Courtesy the artist and Danysz gallery
16zevs (france)
Né en 1977, Aguirre Schwarz est années, donnant lieu à
un artiste plasticien et peintre divers rebondissements et
français qui, au tournant des présentations, dont celle du
années 2000, s’est d’abord fait Palais de Tokyo en 2005.
connaître sous le pseudonyme L’installation “Visual Kidnapping”,
de Zevs (prononcer Zeus), qui retrace l’ensemble de cette
acronyme pour Zone performance et porte un regard
d’Expérimentation Visuelle et critique non dénué d’humour
Sonore. (noir) sur la façon dont le monde
publicitaire instrumentalise et
Menant une réflexion critique
“prend en otage” l’image de la
sur la notion de pouvoir, en
femme dans l’espace public
particulier économique, Aguirre
sera réactivée pour l’exposition
Schwarz s’intéresse au statut et
de La Condition Publique.
à l’omniprésence des images,
des marques et des logos.
A Berlin, en 2002, il prend en
otage l’image de l’égérie des
cafés Lavazza et kidnappe
l’affiche de plus de 10 mètres
de haut sur la Alexanderplatz
en laissant un message de
demande de rançon. Les
négociations avec l’entreprise
italienne dureront plusieurs
ZEVS “Visual kidnapping”, Berlin 2002 - Courtesy the artist and Danysz gallery
historique :
figures majeures
Miss Van, Miss Tic, Invader,
Lady Pink ou Lady K, Guerrilla
Girls, tant d’artistes qui imagent
aujourd’hui les rues du monde
entier.
L’exposition fera le focus sur
ces figures historiques, encrées
dans l’imaginaire collectif.
17parcours d’art
hors les murs
En parallèle de leurs travaux présentés dans
l’exposition, les artistes SAYPE, Mark Jenkins
& Sandra Fernandez, Yseult YZ Digan , Maya
Hayuk et Robert Montomery s’emparent du
territoire roubaisien.
A l’occasion d’une série de résidences, ils sont
Invité.es à produire des oeuvres autour de la
Condition Publique et aux abords du canal
aux côtés. S’imprégnant de l’histoire textile de
Rouaix (Saype), des visages des roubaisiennes
(Yseult YZ Digan ), ou jouant avec l’architecture
industrielle (Mark Jenkins), ols rejoignent alors le
parcours d’art de la Condition Publique, comptant
près d’une vingtaine d’installations in situ et hors
les murs.
Ils côtoient alors les précédentes invitations
à Ana Barriga, Jef Aérosol, Nick Walker, Lada
Neoberdina, Yinka Ilori, Zoer, Breeze Yoko, MP5,
Feda Wardak et d’autres dizaines d’interventions
d’artistes...
A découvrir en visite guidée, visite libre ou même
en trottinettes !
▲Mark Jenkins, Besançon 2012 - Courtesy the artist and Danysz gallery
© Nicolas Lee
▲YZ “Empress - Akinyi”, Uzerche 2017 - Courtesy the artist and Danysz gallery ▲Saype
18LA
CONDITION
PUBLIQUE
depuis 2017
historique : l’art urbain
à la condition publique
Fidèle à sa vocation de -
laboratoire créatif, au 2021 :
croisement des projets APPLICATION MOBILE
artistiques et des enjeux
-
urbains, la Condition Publique
Réalisée avec le soutien
investit le champ du street art
du Ministère de la Culture,
et contribue à faire de Roubaix
l’application mobile permet
une ville de référence.
aux utilisateurs de repérer
et s’informer sur les œuvres,
- aussi bien du parcours d’art
2017 : STREET urbain que des expositions du
GENERATION(S) moment.
- Un système de réalité
En 2017, “Street Generation(s) augmentée est également
– 40 ans d’art urbain” crée disponible pour découvrir
l’événement et rassemble 43 autrement les œuvres.
000 visiteurs. Une vingtaine
d’artistes réalisent des fresques L’application mobile de la
in situ, dont sept dans l’espace Condition Publique est le fruit
public. Point de départ d’un d’une collaboration étroite avec
parcours d’art urbain qui ne deux start-ups basées à la
cesse de grandir : Vhils, Crash, Plaine Image de Tourcoing (le
Tarek Benaoum, Remi Rough, Hub européenne des industries
Jef Aérosol, Nasty, C215, Zoer. créatives), Ideine et AirThink,
qui apportent des savoir-
faire technologiques pointus ▲▲Lada Neoberdina - XYXX Broderies, Roubaix 2020
- en matière de transformation © Julien Pitinome
2018 > 2021 : NEXT digitale et de la réalité
GENERATION(S) augmentée.
-
Avec le soutien de mécènes
locaux, NEXT GENERATION(S) -
explore les nouvelles formes DEPUIS 208
de l’art urbain en invitant les -
artistes à dialoguer avec le
territoire. Le parcours autour de Entre 2018 et 2021, ils ont soutenu
la Condition Publique s’étoffe l’art urbain à la Condition
avec entre autres Ana Barriga, Publique : Fondation Crédit
Sylvain Ristori, Zoer, Lada Mutuel Nord Europe (Mécène
Neoberdina, Kelu Abstract, LX principal), ENGIE, Enecsol,
One, Quintessenz, Breeze Yoko, Fondation Décathlon, Mc Arthur
Serge Attukwei Clottey... Glen, EY.
▲ MP5 - The Bright Room, Roubaix 2017 © Louezna
Khenouch i
19des futurs désirables
une exposition du Labo148
avec le Frac Grand Large (Dunkerque)
Un dialogue sensible Labo148. Vidéos, photos, installa-
entre collection et tions, un dialogue imaginé autour 31.03.2022
productions des représentations genrées, de
l’occupation de l’espace phy- voyage presse
Dans la galerie Coucke de la sique, de l’expression intime et et vernissage expo
Condition Publique, c’est l’autre politique, qui emprunte aussi au
exposition de la saison Urbain. design fiction pour envisager
es qui se déploie. Sous son titre, l’avenir.
Des futurs désirables, et der- Avec les jeunes du Labo148,
rière le néon rouge de Claire Espace public, une lutte Claire Fontaine, Philippe Mayaux,
Fontaine qui en marque l’entrée des genres Helen Chadwick, Scott King,
« Please God Make Tomorrow Catherine Melin, Lee Friedlander,
Better », elle dévoile les aspira- “Mobilité et obstacles”, “Futurs Jenny Gage, NEMO, Céline Condorelli,
tioaaaaaaaaans des jeunes du désirables”, tant de thématiques Barbara Kruger, Jacques Villegle,
Labo148 de la Condition Publique qui interrogent et présentent Ruth Ewan, Justine Pluvinage, Nina Beier,
un état des lieux des relations Micol Assael, Anne-Marie Schneider,
qui s’immergent au cœur des
possibles, des influences réci- Fabien Verschaere, Louis Cane,
collections du Frac.
Virginia Chihota, Micha Laury,
proques, entre le genre et l’es-
Agatoak Kowspi, Christophe Vigouroux,
Aux œuvres de Céline Condo- pace public.
Elly Strik, Nathalie Sejean, Collectif Co,
relli, Justine Pluvinage, ou encore Flora Beillouin, Julien Pitinome.
Scott King se mêlent les pro- Et l’aimable collaboration du Frac Picar-
ductions des participant.es du die, Hauts-de-France
▲Justine PLUVINAGE, Amazones / Amazon , vidéo, 2017, coproduction CRP/ et Hyde Park Art Center - Collection Frac Grand Large — Hauts-de-France
20labo148
jeunes commissaires
Le Labo148 s’associe au Contributeurs de la programma- Un musée exceptionnel
Frac Grand large pour tion, les jeunes ont élaaboré une
un regard croisé sur sa série d’événements et d’ateliers Le Frac Grand Large dispose
collection. pour faire vivre l’exposition et d’une collection d’art et de de-
rythmer la saison Urbaines, par- sign contemporains des années
Accompagnés étape par étape mi lesquels une série de mas- 1960 à aujourd’hui. Avec plus de 1
par le FRAC, les jeunes du terclasses organisées en colla- 800 œuvres de 716 artistes fran-
Labo148 ont imaginé l’exposi- boration avec la revue féministe çais et internationaux, la collec-
tion de A à Z : écriture du pro- La Déferlante, des ateliers d’af- tion du Frac s’appuie sur un socle
pos, choix des œuvres, concep- fichage et des scènes ouvertes. remarquable d’œuvres appar-
tion de la médiation, programme tenant aux grands courants ar-
d’événements et ateliers autour. tistiques contemporains (Art Mi-
nimal, Pop Art, Art Conceptuel,
Arte Povera, Fluxus, Peinture ges-
tuelle...). En 2013, le Frac Grand
Large se dote d’un bâtiment
muséal situé dans le quartier du
Grand Large, à l’emplacement
des anciens chantiers navals de
Dunkerque. Le bâtiment a été
conçu par les architectes Anne
Lacaton et Jean-Philippe Vassal,
lauréats du prix Pritzker en 2021.
Vaisseau translucide posé face à
la mer, le bâtiment abrite des es-
paces d’exposition et de convi-
vialité pour vivre une expérience
de rencontre avec l’art. Son bel-
védère aménagé sur le toit offre
une vue imprenable sur le pay-
sage littoral. Le Frac Grand Large
organise tout au long de l’année
des expositions dans ses murs,
ainsi que sur le territoire régional
et transfrontalier. Chaque expo-
sition comprend une program-
mation spécifique de temps-forts
et rendez-vous singuliers, desti-
nés à un public diversifié.
▲Frac Grand Large, Hauts-de-France, Visite du Labo148 © Droits réservés
21labo148
“décentrer le regard”
résidence de la revue La Déferlante
Chroniques et
masterclasses
Depuis le mois de septembre, La Cette résidence se poursui-
Déferlante est en résidence au vra au printemps 2022 par
sein du Labo 148. Marion Pillas, l’organisation d’une série de
corédactrice en chef de la Re- Mastercass questionnant la
vue et de sa newsletter intervient construction et l’investisse-
dans le cadre des ateliers d’écri- ment de l’espace public au
ture du mardi soir dans l’objectif prisme du genre.
de coproduire avec les jeunes Ces rencontres seront pen-
du Labo, des chroniques traitant sées et co-organisées avec
de leur expérience du genre les jeunes du Labo 148 et ou-
dans l’espace public. Quatre vertes au public.
d’entre elles seront publiées
dans la Déferlante, à partir de
mars 2022. Les autres seront re-
travaillées au sein de Labo sous
la forme de podcast ou d’instal- “La Déferlante est particulièrement heureuse d’ancrer sont
lation sonores. travail d’écriture et de réflexion à Roubaix, une ville qui
porte en elle l’histoire croisée de la classe ouvrière et de
l’immigration, aujourd’hui en pleine renaissance culturelle. “
27.04 + 18.05 + 08.06.2022 :
masterclasses de la Déferlante
Avec
Adeline Rapon, Photographe et influen-
ceuse - Iris Deroeux, journaliste et militante
féministe, créatrice de l’association la Gre-
nade - Tal Madesta, journalisate, activiste
trans, et ex colleur de rue, fondateur de la
revue XY- Law, artiste queer - Chloé De-
laume, autrice et poétesse - Lisette Lombé,
autrice et poétesse
► Equipe de rédaction -c- Elisa Haberer
22LA
CONDITION
PUBLIQUE
depuis 2017
historique : le labo 148, projet média
danse) et organisationnelles culture. En effet, son implantation
MÉDIA PARTICIPATIF (logiciels collaboratifs, réflexion à la Condition Publique facilite
sur l’utilisation des réseaux, la prise de contact des
Depuis 2017, le LABO148 porté
création collective du site jeunes avec le milieu culturel
par la Condition Publique
internet), animées aussi bien par et artistique. Sous cet angle,
engagent les jeunes des
les coordinateurs internes que le LABO148 ne se contente
quartiers populaires de la
par les intervenants externes, pas de formations purement
métropole lilloise à produire leur
provenant de domaines variés techniques mais organise des
propres contenus, audiovisuels,
du journalisme aux musiques rencontres avec des artistes qui
hoto, écriture, sons, expositions,
actuelles. accompagnent les jeunes dans
documentaires... pour que
leur réflexion sur le fond et sur la
leur voix porte dans l’espace
>Orientation scolaire et forme.
médiatique et en écho
opportunité professionnelle
aux thèmes explorés à la
>Medialab
Condition Publique : logement,
En plus des compétences
travail, le corps, la révolte, les
acquises, le réseau des Le Médialab est une journée
élections européennes, les
coordinateurs et des d’étude et d’ateliers afin de
discriminations, identité(s),...
partenaires ont permis à de mesurer l’impact de l’éducation
Ce projet, financé par le Plan
nombreux participants de saisir aux médias, organisée par le
d’investissement pour l’avenir
des opportunités scolaires et LABO148, en collaboration avec
de la Métropole Européenne
professionnelles. Les rencontres le collectif Friche et laboratoire
de Lille, par le CGET et en
avec des professionnels, des de recherche GERiiCO.
partenariat avec l’Ecole
artistes, des journalistes, et des A cette occasion, il est question
supérieure du journalisme de
visites de rédactions sont autant de mesurer les effets réels
Lille, réunit une rédaction d’une
d’occasions pour les jeunes de de nos actions d’éducation
quarantaine de jeunes chaque
se créer un réseau, de se faire aux médias au regard des
année.
connaître et d’ouvrir l’horizon du objectifs et des valeurs
possible. défendues. Partant du constat
de l’inadéquation des grilles
LE LABO148 d’évaluation et des indicateurs
EN CHIFFRES >Capacitation, renforcer la proposés par les institutions,
confiance en soi comment mesurer les effets
1300 jeunes touchés / 335
sur les participants, sur les
jeunes accompagnés
Le LABO148 est un lieu territoires, sur les représentations
80 Productions audiovisuelles / 1
d’ouverture pour ses membres des quartiers populaires ?
811 000 vues
à la culture, aux nouvelles Le Médialab a été réalisé
267 jours de permanence
technologies et, par-dessus tout, en 2016, 2017, 2018 et en 2019,
51 événements
à la pensée critique. C’est un lieu mobilisant à chaque édition 80
>4 Médialabs
d’expérimentation qui permet de professionnels et bénévoles des
>7 Diffusions publiques et
s’orienter et de se tester. C’est médias alternatifs, chercheurs,
projections
un lieu de débat contradictoire, enseignants et tout public
>40 Interventions hors les murs
du développement de l’esprit intéressé par la question.
30 Partenaires, dont
critique et de découverte des
France 3 Hauts-de-France,
enjeux de la société. Il y règne
FablabChannel & TV5Monde
un climat de confiance, de
respect de la diversité sociale,
AU PROGRAMME culturelle et religieuse et de
l’égalité femme/homme, qui
>Formation de journalisme favorise l’accueil de chaque
innovant personne avec bienveillance et
intérêt.
Outre les formations techniques
(tournage, montage, son, >Réveiller le potentiel artistique
radio), sont mises en place Le projet permet également
des formations artistiques aux jeunes une ouverture à la
(écriture, gravure, photo,
23arts vivants
La Condition Publique ouvre le plateau
de sa salle de spectacle aux acteur.trices
métropolitains. Comment contribuent-ils
chacun au débat qui s’engage ?
spectacles
avec la
rose des
vents Scène
nationale Lille
Métropole
Villeneuve
d’Ascq
-
« SHOWGIRL »
MARLÈNE SALDANA ET
JONATHAN DRILLET
-
Sorti en 1995, Showgirls de Paul - -
Verhoeven reçut un accueil « DÉBANDADE »
« NYX »
désastreux. Au fil des ans OLIVIA GRANDVILLE
pourtant, ce film sulfureux fut FABRICE MELQUIOT /
CAMILLE & SOMBRE -
réhabilité pour ce qu’il est : une
satire au vitriol de l’Amérique THÉÂTRE DU CENTAURE À l’heure de la fluidité des
contemporaine. Librement - genres, Olivia Grandville
adapté du scénario original, Depuis près de 30 ans, Le ausculte la masculinité à travers
cet opéra-techno prend la Thêâtre du Centaure (Camille une pièce chorale composée
forme d’un monologue déjanté. et Manolo) vit en symbiose exclusivement de garçons. Huit
Prisonnière des fumerolles avec les chevaux, au quotidien danseurs libèrent la parole
du show-business dans un comme sur scène. Sitôt le rideau comme leur corps et revisitent
paysage volcanique, entre levé, ils deviennent des créa- le mythe de la virilité au rythme
expressionnisme russe et tures mi-humaines, mi-animales, d’une playlist prometteuse
modern-jazz énervé, Marlène tels ces êtres fabuleux de la my- (Prince, David Bowie, Grace
Saldana livre une performance thologie grecque. NYX, du nom Jones ... ). Quelque part entre
explosive. de la déesse de la nuit, narre la comédie musicale et le stand-
les errances d’une femme dans up, se dessine alors un jouissif
Ven 29 avril 2022 un Paris nocturne et sauvage,
+ Apollo Drama dj set rituel d’exorcisme.
+ Jean Biche dj set histoire écrite par l’auteur et met-
teur en scène Fabrice Melquiot. Ven 20 mai 2022
Portée par son cheval, la fabu-
leuse Camille, telle une Amazone
éperdue, livre un combat méta-
phorique pour la liberté.
Mer 04, Jeu 05 et Ven 06 mai 2022
24-
« SWAN LAKE »
CLUB GUY & RONI
(PAYS-BAS)
-
Swan Lake est un remix choré-
graphique et musical du célèbre
ballet russe. Une performance
de danse itinérante durant la-
quelle les spectateurs, par petits
groupes, se déplacent à travers
le théâtre, passant d’une scène
à l’autre. Ici, chacun peut agir et
influencer la suite de la repré-
sentation. Laissez-vous guider
par les sublimes danseuses et
danseurs du Club Guy & Roni,
et partez à la découverte d’un
autre monde. Une performance
sur notre désir de nous évader
dans un monde parfait de conte
de fées.
Mer 01, Jeu 02 et Ven 03 juin 2022
Première Française
◄Showgirl © Jérôme Pique
▼ NYX © Francesca Todde
► Débandade © César Vayssié
▼►Swan Lake © Andreas Etter
25spectacles
avec le Le
Gymnase
CDCN Roubaix
- Hauts-de-
France
Le centre de développement
chorégraphique national
situé à Roubaix. Leur
programmation est rythmée
par 3 festivals, qui sont les
temps forts de l’année, avec
notamment le festival “Le
Grand Bain” au printemps.
- ▲ Joanne Leighton, People United © Patrick Berger
« GUÉRILLÈRES » - « L’EPOUSE »
MARTA IZQUIERDO « PEOPLE UNITED » REBECCA JOURNO
MUÑOZ JOANNE LEIGHTON -
- AVEC LE BALLET DU NORD
La contre-culture issue de - Née de l’univers des marionnettes,
la movida madrilène, la Depuis plus de dix ans, L’Epouse s’éveille et se cherche
découverte du butô ont nourri la chorégraphe Joanne loin du réel, dans nos fantasmes
l’expression artistique de Marta Leighton collecte avec minutie et nos cauchemars. Ce solo
Izquierdo Muñoz. Ses créations des photographies de raconte un personnage, une
pleines d’humour s’inspirent de rassemblements. De la fête à la mariée déchue dont le langage
personnages féminins ambigus protestation, d’un continent à un n’est que corps, tentant d’aller
nourris de culture populaire et autre, près d’un millier d’images vers et de s’adresser à. Véritable
d’exploration de la marginalité. compose ce corpus, devenu le rencontre avec le public, ce solo
Guérillères constitue le second point de départ de People United. place la représentation de soi au
volet d’un triptyque sur des coeur de cette marche nuptiale
groupes féminins après le Après 9000 Pas (2015) et re visitée. Perdue dans le regard
succès d’Imago-go qui explorait Songlines (2018), cette nouvelle de l’autre, tiraillée entre différents
l’image de la majorette avec création qui pose nos gestes espaces, L’Epouse, résignée,
costume et paillettes ! comme fondation du collectif, avance tant bien que mal. A
vient clore une trilogie dédiée la croisée du spectacle et la
Elle s’inspire d’une part de aux mouvements universels. performance, l’engagement total
l’imaginaire qui accompagne Qu’il s’agisse d’une scène de du corps, l’état de transparence
les Amazones de la mythologie liesse ou d’une fête de famille, face à l’autre sont continuellement
grecque, mais également d’une d’une manifestation publique ou remis en jeu afin d’inviter,
communauté de combattantes d’un groupement citoyen, neuf d’impliquer l’interlocuteur dans cet
campée par l’écrivaine Monique danseurs singuliers se fondent univers fantôme.
Wittig dans son roman Les dans la peau de ces clichés et
Guérillères, œuvre littéraire redonnent chair à ces images Ven 1er avril 2022
majeure dans les cercles toujours authentiques, brutes et
féministes. capturées sur le vif.
Jeudi 24.03.2021 au Gymnase CDCN
Roubaix dans le cadre du Grand Bain Ven 1er avril 2022
-
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