JARDIN INFINI DE GIVERNY À L'AMAZONIE 18.03 28.08.17 - Centre Pompidou Metz
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JARDIN INFINI DE GIVERNY À L'AMAZONIE 18.03 > 28.08.17 DOSSIER DE PRESSE centrepompidou-metz.fr #jardininfini Certaines propositions sont réalisées dans le cadre du projet « NOE-NOAH » qui sollicite le soutien de l’Union européenne dans le cadre du programme INTERREG V A Grande Région (2014-2020). Ernesto Neto, Flower Crystal Power, 2014. Vue d'installation d'Ernesto Neto : Gratitude à Aspen Art Museum, Aspen, 2014. Photographe : Tony Prikryl. Courtesy the artist and Tanya Bonakdar Gallery
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE SOMMAIRE 1. COMMUNIQUÉ DE PRESSE. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 03 2. LE PARCOURS DE L'EXPOSITION.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 05 3. UN JARDIN COMME SCÉNOGRAPHIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 4. LES ARTISTES.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 5. LE CATALOGUE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 6. QUATRE JARDINS HORS LES MURS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 7. MÉDIATION ET PROGRAMMATION ASSOCIÉE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 8. AUTOUR DE L'EXPOSITION. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 9. LES PARTENAIRES.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 10. VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 2
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE 1. COMMUNIQUÉ DE PRESSE JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE Du 18 mars au 28 août 2017 Galerie 2, Galerie 3, Forum, Studio, Hors les murs František Kupka, Printemps cosmique I, 1913-1914 On avait cru le jardin enterré par la modernité et par le triomphe d’espaces verts limitant le végétal à des zones fonctionnelles. Pourtant, il est demeuré une source d’inspiration fertile tout au long du xxe siècle et continue d’exercer pour certains artistes une attraction profonde. Le jardin fascine, non pas tant pour ses vertus nourricières, curatives et ornementales que pour la subversion qu’il génère. Au-delà de l’espace clos et ordonné, le jardin de cette exposition est celui des passions privées : trouble, licencieux et indiscipliné. Lieu de résistance et de dissidence, du raffinement le plus exquis comme de l’exubérance sauvage, il devient un laboratoire biologique, éthique et politique. Les courants à rebours de la raison – Maniérisme, Décadentisme ou Surréalisme – en font un lieu ouvert au disparate, à l’irrégulier. Essentiellement contemporaines, les œuvres rassemblées dans cette exposition décrivent un jardin expérimental, obscur, chaotique et imprévisible. L’exposition du Centre Pompidou-Metz envisage cette nature sous l’angle d’un printemps métaphorique. Germination, floraison et dégénérescence suggèrent les cycles auxquels le monde est soumis : l’étape hivernale est la promesse de révolutions à venir. Certains artistes vénèrent cet élan vital. Vers 1912, fasciné par la fécondation des fleurs, František Kupka célèbre dans son essai sur La Création dans les arts plastiques une « fête du pollen dans un gynécée baigné de soleil » et traduit ces noces dans la pulsion organique de Printemps cosmique (1913-14). Fertile vivier de formes, le jardin inspire aux artistes des morphologies et des métamorphoses fantastiques, révélant l’intelligence d’un monde non-humain. Les explorations du globe mènent aux confins de la nature connue, dans des territoires vierges qui fournissent de nouvelles réserves de formes et motifs. Ainsi, fantasmant la nature exotique, Dominique Gonzalez- Foerster crée un diorama tropical, jardin-bibliothèque proliférant, dans la lignée d’une série d’installations inspirée des dispositifs scénographiques illusionnistes du xixe. Le Brésilien Ernesto Neto investit quant à lui le Forum du Centre Pompidou-Metz avec une sculpture monumentale, Leviathan-main-toth (2005), dont les membranes forment un paysage biologique à l’échelle du bâtiment. 3
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE Le jardin est aussi le lieu de la bifurcation génétique qui infléchit les déterminismes au profit de l’évolution. Alors qu’il immortalise dans son herbier de verre une flore vénérée, Émile Gallé se passionne pour les anomalies – merveilles ou monstruosités ? – des orchidées. Au même moment, Claude Monet crée des hybrides et s’approvisionne en plantes venues des quatre coins du monde, recevant les foudres des fermiers locaux qui redoutent l’empoisonnement de ces fleurs étrangères. Un siècle plus tard, Pierre Huyghe réalise des « concentrés de Giverny » dans des aquariums aux climats programmés. Si l’acclimatation éveille la curiosité des naturalistes, elle sert aussi les intérêts d’une « botanique du pouvoir » œuvrant à la colonisation puis à l’éradication de « pestes végétales ». Yto Barrada, Thu Van Tran ou Simon Starling étudient les cohabitations problématiques des plantes dites « natives » et « néophytes ». Au-delà de l’exotisme, les alternatives tropicales et biomorphiques de Roberto Burle-Marx ou de Lina Bo Bardi en Amérique latine et au Brésil revitalisent le fonctionnalisme de la modernité européenne. À l’heure des phénomènes intensifs de brassage, de métissage et de migration qui reconfigurent sans cesse la biodiversité, la clôture originelle du jardin – qu’elle soit matérielle ou conceptuelle – nécessite d’être réévaluée. L’exposition fait sortir le jardin hors de lui-même, dépassant la dialectique sur laquelle Michel Foucault avait articulé, lors de sa conférence de 1967 « Des espaces autres », sa définition hétérotopique du jardin comme « la plus petite parcelle du monde » et comme « la totalité du monde ». À l’occasion du colloque Repenser les limites : l’architecture à travers l’espace, le temps et les disciplines organisé à l’INHA en 2005, les historiens du jardin Monique Mosser et Hervé Brunon avaient postulé qu’à présent « il faut aborder l’enclos comme système à la fois ouvert, matériel et vivant.» Dès lors, l’abolition de la frontière ouvre sur la quête incessante que suggérait déjà au xvie siècle le Songe de Poliphile, où le jardin, lieu de la recherche et de l’initiation par excellence, ouvre à l’infini sur d’autres jardins. Pour Jardin Infini, Daniel Steegmann Mangrané conçoit une scénographie organique, terreuse et solaire. Invité à cheminer parmi les installations immersives, assimilées à des folies ou des bosquets, le visiteur s’aventure dans l’exposition avec l’émerveillement d’un jardinier. Pensée comme un territoire sans frontières, l’exposition se déploie dans la ville de Metz à travers différents jardins aménagés par les artistes Peter Hutchinson, François Martig et Loïs Weinberger. Un catalogue conçu par la graphiste Fanette Mellier et une anthologie de textes d’artistes sur les jardins, premier recueil d’une nouvelle collection lancée par le Centre Pompidou-Metz, accompagnent l’exposition. Commissaires : Emma Lavigne, Directrice, Centre Pompidou-Metz. Hélène Meisel, Chargée de recherches et d’expositions, Centre Pompidou-Metz Chargé de recherches : Tristan Bera 4
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE 2. LE PARCOURS DE L'EXPOSITION I. PRINTEMPS COSMIQUE GALERIE 3 À l’aube du xxe siècle, la quête symboliste des origines du monde contamine les arts plastiques. Certains artistes cherchent alors à représenter les commencements de la vie selon des problématiques botaniques, en recourant à des formes abstraites. À quelques années d’intervalle, un monde en continuelle métamorphose apparaît ainsi chez František Kupka et Hilma af Klint, appliqués chacun à transcrire dans des formes organiques ou géométriques des processus de germination, d’éclosion, de floraison et de pollinisation. Hilma af Klint, The Birch [Le Bouleau], 1922 Dès le xvie siècle maniériste, ces processus naturels deviennent des sources d’inspiration pour les artistes qui en adoptent les capacités génératrices. Cristallisant dans d’innombrables mythes les principes de l’origine et de la mutation universelle, le motif du jardin accueille cette première impulsion vitale. Il devient aussi un terrain de jeu où la distinction entre l’artifice et le naturel se trouble, tout autant que les frontières entre le végétal, le minéral et l’animal. Propice à l’étrangeté, à la licence et au caprice, le jardin devient un lieu « d’indistinction » où les règnes se confondent. La galerie « Printemps cosmique » s’ouvre sur un jardin primordial qui ne serait plus édénique, mais tellurique et géologique. Ce jardin informe, entre stérilité et fécondité, est constitué de terre, de boue, de limon, de fumier : vie et mort de toutes choses. Des forces élémentaires qui fascinent très tôt les Surréalistes. En 1935, André Breton s’émerveillait de la « faune jurassique » du jardin d’acclimatation de Tenerife dont le dragonnier millénaire semblait plonger ses racines dans la préhistoire. Source d’érotisme et d’onirisme, ce monde larvaire en perpétuelle gestation peuple Le Jardin sombre (1928) d’Yves Tanguy d’une vie encore indéterminée, tandis qu’il inspire à Max Ernst des images équivoques telles les énigmatiques Fleurs de coquillages (1929). 5
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE Formulée dès l’Antiquité, l’intuition de la panspermie (du grec pan, « tout » et sperme, « semence ») suppose que l’univers tout entier soit parcouru de semences en suspension. De cette hypothèse, reprise et modernisée au xixe siècle, découle une théorie scientifique controversée selon laquelle des micro-organismes – cellules, germes, spores – importés par des comètes et des météorites seraient à l’origine de la vie sur terre. Le film d’animation Panspermia (1990) réalisé par Karl Sims illustre ce scénario extravagant : un noyau venu de l’espace atterrit sur une planète déserte, où il libère des milliers de graines, joyaux multicolores d’où germeront à leur tour quantité de végétaux fougères enroulées comme des fractales ou rameaux en forme d’ADN. « Dans un monde avec deux soleils, la végétation serait noire » : tel est le scénario qu’imagine Philippe Parreno pour créer en 2011 un anti-jardin au Portugal, dont il capture l’essence obscure et étincelante dans son film immersif Continuously Habitable Zone (C.H.Z). Au travers de la botanique s’expriment diverses conceptions de la vie, de son origine à sa disparition. Si Carl von Linné établit au xviiie siècle un système rationnel de classification permettant de nommer et de classer les plantes d’une manière scientifique défendant la thèse d’espèces distinctes et invariables, d’autres esprits adhèrent à une conception mouvante du vivant : imprévisible, ouvert à la mutation, à l’hybridation et à l’évolution. Jean-Jacques Rousseau, qui voulait lui-même devenir plante, inspire à Johann Wolfgang von Goethe sa passion dévorante de la botanique. Ce dernier pressent déjà la faculté des plantes à se modifier pour s’adapter. Les études de Charles Darwin sur les plantes carnivores, sur la mobilité des plantes grimpantes, sur la fécondation des orchidées et sur l’évolution alimentent un imaginaire fertile, où la plante s’humanise, en même temps qu’elle se révèle être une probable origine de l’Homme. La lecture de Darwin inspire de nombreux artistes tels qu’Emile Gallé, Odilon Redon, Eugen Gabritschevsky ou encore Edward Steichen, qui s’est toute sa vie passionné pour l’hybridation des delphiniums. Jean Dubuffet, Jardin au sol, 1958 Adeptes de ces terrains ombreux et dépeuplés, Jean Dubuffet et Thierry de Cordier cultivent chacun des jardins « mal soignés », abandonnés aux pierres et aux ronces, ermitages nécessaires à leur retrait du monde. Dubuffet s’absorbe à Vence dans la contemplation du sol. Durant l’été 1955, il décrit sa fascination pour « la terre sableuse et pierreuse, les brindilles et feuilles mortes, l'humus, et là encore les menues plantes au ras du sol mêlées aux petites pierres ». Le jardin qu’il aménage alors, l’Ubac, est un petit théâtre botanique constitué de « pierre rapportées de la montagne », « de plaques de gazon arrachées au sol des hauts plateaux pierreux comme des lambeaux de peau ». À la fin des années 1990, Thierry de Cordier confie quant à lui dans ses Ecrits s’être fait jardinier dans le but de fuir le monde. Utilisant finalement ses diverses jardins comme des lieux de contemplation et d’écriture en plein-air, il finit par se définir comme un « jardinier-dans-sa-tête ». Après le désert de l’hiver, le printemps annonce le renouveau de la terre avec sa puissance de germination et de pollinisation. Les semences qui sommeillaient dans les friches explosent, et, tout comme les fleurs, les œuvres captent la lumière et se parent de couleur pour s’assurer un pouvoir d’attraction vital. Motif à peindre, le jardin devient pour de nombreux artistes un atelier de plein-air, en même temps qu’un lieu de vie et de régénérescence, parfois mystique. František Kupka y pratique quotidiennement une séance de gymnastique matinale. Nu, il se livre à un rituel face au soleil. « Je vis ainsi des instants merveilleux, s’émeut-t-il dans La Création dans les arts plastiques, parés de nuances qui se déversent du clavier chromatique des Titans. » Habité des mêmes sentiments panthéistes, Pierre Bonnard arpente chaque matin la campagne du Cannet. Le jaune acide du mimosa faisant face à son atelier envahit toute sa toile, à la manière d’un pollen volatile. Cette vitalité qui préside à la croissance et à la reproduction végétale semble contaminer l’Homme et s’incarne aussi dans les parades chorégraphiques et vitalistes de Max Ernst ou d’Isamu Noguchi, qui fournit à Martha Graham le décor d’Embattled Garden (1958). 6
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE Tetsumi Kudo, Grafted Garden / Pollution-cultivation-nouvelle écologie [Jardin greffé / Pollution-Cultivation-Nouvelle écologie], 1970-1971 La diversité infinie des plantes, leurs formes extravagantes, leurs couleurs chatoyantes et leurs odeurs entêtantes provoquent chez Yayoi Kusama des effets hallucinogènes. Issue d’une famille de pépiniéristes, son enfance est indissociable de l’univers fleuri dans lequel elle grandit. Plus tard, alors qu’elle est au cœur de l’avant-garde new-yorkaise des années 1960, elle transcrit ses visions dans des happenings orgiaques et psychédéliques. La fusion avec la nature annonce alors la disparition symbolique de l’artiste. L’imprégnation du jardin va parfois jusqu’à l’absorption, aboutissant à la culture et à la consommation de plantes aux effets psychotropes qu’observent Carsten Höller et Michel François. Chimie qui soigne, qui grise ou qui empoisonne, l’ingestion du végétal procure des dérives douces et toxiques, menant à de nouveaux états de conscience. L’alchimie peut aller plus loin encore. Dans une nouvelle de 1987 intitulée Dysphylaxie, Primo Levi pousse cette symbiose à son paroxysme et imagine un « fantastique univers de semences, de germes et de ferments » où l’espèce humaine serait devenue perméable aux règnes végétal et animal. Les jardins maniéristes de la Renaissance, proches des bois sacrés, deviennent des sites d’initiation aux mystères de la nature. La redécouverte du Jardin de Bomarzo par Salavador Dalí fascine les Surréalistes. Dans Bomarzo (2011), Laurent Grasso explore la postérité historique de ce jardin peuplé de divinités, de monstres de pierre et hanté par de multiples rumeurs. Corey McCorkle parcourt quant à lui le Désert de Retz, un jardin anglo-chinois du xviii e siècle ponctué de fausses ruines antiques, gothiques et de folies exotiques. L’écrivaine, poète et critique Annie Le Brun fait remarquer dans Les châteaux de la subversion (1982) qu’au xviii e siècle, « c'est d'abord dans l'espace clos du jardin que l'anthropocentrisme classique et même encyclopédique disparaît avec les premiers errements d'une recherche de la nature ». Le jardin devient ensuite le théâtre du voyeurisme, de l’illusion et l’hallucination, d’une expérience synesthésique et érotique insufflée par la littérature symboliste, de Charles Baudelaire à Joris-Karl Huysmans. Il devient aussi la scène de fantasmes et de métaphores politiques, tel Le Jardin des supplices (1899) d’Octave Mirbeau, où le raffinement confine à l’horreur, pour mieux exprimer la violence de la colonisation. Le panthéisme fulgurant de « Printemps cosmique » s’achève sous terre, par un retour à l’enfouissement et à la décomposition. Les jardins sont également des cimetières, où s’accumule la mémoire des corps et où se cristallisent certaines luttes de l’histoire. Le Japonais Tetsumi Kudo incorpore ainsi des membres humains dans les plates bandes toxiques de son installation Grafted Garden / Pollution – cultivation - nouvelle écologie (1970-1971). Ce jardin greffé, mutant, incarne les visions écologiques de l’artiste pour qui « “La nature conquise” commence à se venger de l’humanité » peut-on lire dans le catalogue de l’exposition Tetsumi Kudo :pollution du Stedelijk Museum en 1972. C’est dans cette même nature « dénaturée » par l’histoire et la pollution, entre la Manche et une centrale nucléaire, que le cinéaste anglais Derek Jarman établira son dernier jardin, avant de mourir du sida. Implanté dans un territoire a priori hostile, rocheux et venteux, celui-ci s’avérera étonnement luxuriant et salvateur pour l’artiste. 7
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE II. DE GIVERNY À L’AMAZONIE GALERIE 2 « De Giverny à l’Amazonie » : la seconde partie du parcours rappelle l’échelle réversible et extensible du jardin, à la fois microcosme et macrocosme. Pour traduire cette dualité, la scénographie de la seconde galerie est totalement décloisonnée, et propose une déambulation au sein d’installations immersives où le principe de clôture est profondément remis en cause. De même que la lisière entre le jardin et la forêt s’estompe, la distinction entre la nature et la culture s’abolit, la différence entre l’indigène et l’étranger se brouille. Malgré les tentatives de rationalisation de Linné, il est aujourd’hui complexe de répertorier des espèces en voie de mutation ou d’extinction. Les temps sont à la dispersion, à la greffe, à l’hybridation. Vestiges et symptômes des empires coloniaux, les jardins botaniques ont parié sur l’acclimatation d’espèces exotiques, traduisant dans la sphère végétale la problématique culturelle de l’intégration et du rejet. Ainsi, au moment de constituer son célèbre jardin de Giverny où il peint ses Nymphéas, Claude Monet se heurte à des résistances locales, redoutant que les spécimens importés du Japon n’empoisonnent les cours d’eau environnants. Loin d’être anecdotique, cette lutte traduit le fantasme d’une altérité invasive que véhiculent les plantes étrangères. Pierre Huyghe, Nymphéas Transplant, (Fall 1917), 2014 Des artistes contemporains revisitent ces phénomènes de transplantation et de colonisation, en portant un regard critique sur les motivations économiques et politiques qui les sous-tendent, ainsi que sur leur impact environnemental et humain. Yto Barrada explore ce qu’elle envisage comme la « botanique du pouvoir », générée au Maroc par la colonisation et ses spectres : de la relégation de l’iris tingitana aux franges de la ville à l’invasion de géraniums au standing touristique, en passant par la surenchère de palmiers devenus l’insigne d’un exotisme de pacotille. Thu Van Tran explore l’histoire de l’hévéa originaire du Brésil, transplanté par les Français au Vietnam pour y produire du caoutchouc au début des années 1930. Simon Starling retrace l’histoire du rhododendron, importé en Ecosse au XVIIIe siècle par un naturaliste, et prospérant au point d’être aujourd’hui considéré comme un parasite à éliminer. 8
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE Au début du xx e siècle, le parc public, l’espace vert urbain fonctionnaliste et hygiéniste de la modernité européenne se substitue au jardin des passions privées. C’est hors de l’Europe, et notamment en Amérique latine, que la modernité s’enracine à nouveau dans des territoires naturels. Les métamorphoses tropicales de la modernité, tout à la fois phénomènes d’acculturation et d’hybridation, constituent l’un des axes forts de l’exposition. Le Manifeste anthropophage que rédige le poète Brésilien Oswald de Andrade en 1928 prône l’ingurgitation symbolique du colon et la réappropriation de sa culture en guise d’assimilation vengeresse. « Jamais nous n’avons eu ni grammaires, ni collections de vieux végétaux » revendique ce manifeste en lutte contre les vieilles « élites végétales » européennes. L’artiste brésilienne Tarsila do Amaral, compagne d’Andrade, peint en 1924 la toile A Cuca, où figure une flore et une faune fantastiques, indépendantes de toute tradition et de repères géographiques. Virale, la modernité européenne va trouver un nouvel élan au Brésil, avec les compositions végétales du paysagiste Roberto Burle Marx sublimant une flore tropicale paradoxalement redécouverte dans les serres du jardin botanique de Berlin. Cette fusion de l’avant- garde avec les cultures indigènes et populaires, intensifié par le mouvement brésilien Tropicàlia dans les années 1960, essaime au-delà de l’Amérique du Sud, jusqu’à la contre-culture nord-américaine, puis l’Europe. L’exposition Jardin infini s’achève par l’élargissement considérable qu’annonce son titre, convoquant la forêt amazonienne. Immense, impénétrable et indomptable, l’Amazonie semble pourtant être l’antithèse du jardin. En 2005, l’anthropologue Philippe Descola atteste dans Par delà nature et culture que différentes études scientifiques ont démontré que « la jungle est un espace aussi domestiquée que les jardins ». Lors de l’expédition de 1978 que le critique d’art Pierre Restany accomplit aux côtés de l’artiste Frans Krajcberg, il partage le « choc amazonien » de l’artiste brésilien et rédige le Manifeste du Naturalisme intégral. Interrogé sur la déforestation de « cet ultime réservoir, refuge de la nature intégrale » lors de son exposition à la galerie Charles Sablon en 1992, ce dernier ressent que « la nature amazonienne remet [sa] sensibilité d’homme moderne en question.» Des années plus tard, Ernesto Neto vit la même révélation au contact des Huni Kuin, tribus d’Amazonie qui l’initient à leurs rituels de guérison issus de la forêt. Fort de cette expérience, il crée des installations immersives et olfactives, composées de résilles de lycra contenant des mélanges d’épices, des fleurs et des pierres thérapeutiques, telle que Flower Crystal Power (2014), à mi-chemin entre la sculpture et l’architecture. Pénétrer cet univers de sensations permet non seulement au spectateur d’éprouver une fusion avec le corps végétal, organique, mais aussi d’interagir avec ses proches ou le public, qui font simultanément l’expérience d’un corps social. Ernesto NETO, Flower Crystal Power, 2014 Au-delà d’une altérité géographique, ce décloisonnement final bouscule l’altérité qui hiérarchise les règnes vivants en Occident : ici au bas de l’échelle, le monde végétal figure comme une force supérieure en Amazonie. Enfin, c’est la dimension littéraire et fantasmée de la forêt vierge qu’évoque Dominique Gonzalez-Foerster avec son diorama tropical, spécialement réactivé pour le Centre Pompidou-Metz. Ce dispositif optique immersif reconstitue une jungle artificielle et impénétrable, où se cachent certains ouvrages de la bibliographie personnelle de l’artiste, de Joseph Conrad à J. G. Ballard. 9
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE 3. UN JARDIN COMME SCÉNOGRAPHIE Pour l’exposition Jardin infini, l’artiste Daniel Steegmann Mangrané conçoit un paysage scénographique inédit, englobant les œuvres dans un environnement total. L’architecture de l’exposition rompt ainsi avec les codes habituels d’un espace muséal neutre et se métamorphose en un vaste jardin, organisé en deux temps contrastés, de l’ombre à la lumière. La première galerie du parcours propose une déambulation dans un jardin nocturne. Le visiteur chemine comme dans un village, découvrant les « jardins privés » de différents artistes dans une alternance de pavillons et de cours, donnant la sensation d’un va-et-vient entre des espaces intérieurs et extérieurs. La seconde galerie est quant à elle décloisonnée, laissant exploser la lumière et la couleur sur toute sa longueur. Des enclos délimités par des rideaux métalliques qui accueillent les œuvres et forment des bosquets entre lesquels le visiteur déambule librement. L’absence de parcours didactique invite à la flânerie et permet une traversée inspirée par la curiosité. Les grandes installations deviennent des bancs sous les frondaisons, des sources et des fontaines, des grottes ou des pergolas propices à la contemplation. Daniel Steegmann Mangrané reconfigure la perception de l’espace d’exposition en jouant avec l’éclairage et les matières. Cette option offre la possibilité d’une visite sous un soleil variable, et sur un sol légèrement ondulant : le visiteur s’aventure sur des « sentiers qui bifurquent » pour reprendre l’expression de Jorge Luis Borges. Artiste espagnol né en 1977 à Barcelone, Daniel Steegmann Mangrané vit et travaille au Brésil, à Rio de Janeiro. Enfant, il désirait devenir biologiste. La nature continue d’exercer sur son œuvre une influence déterminante, qu’il s’agisse de filmer une portion de la forêt amazonienne, de suivre les mutations des phasmes ou de déceler dans la feuille d’un arbre des rapports géométriques cachés. Les différents médiums employés par l’artiste – aquarelle, sculpture, installation, vidéo, films, etc. – jouent sur la perception et transforment fréquemment l’espace, évoquant les recherches de l’architecte brésilienne Lina Bo Bardi. La portée sociale de ce parti pris esthétique s’inscrit également dans la lignée du néo-concrétisme incarné par Lygia Clark et Helio Oiticica dès la fin des années 1950 au Brésil. Plusieurs expositions monographiques lui ont été consacrées au CRAC Centre Rhénan d'Art Contemporain, Altkirch, à la Maison France-Brésil de Rio de Janeiro, à la Halfhouse et à la Fundation La Caixa de Barcelone. Il a également participé à de nombreuses expositions collectives, au New Museum de New York, à la Renaissance Society de Chicago ou au Museu de Arte Moderna de São Paulo. 10
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE DANS LE FORUM DU CENTRE POMPIDOU-METZ | ERNESTO NETO, LEVIATHAN-MAIN-TOTH Après s’être déployé au Panthéon à Paris (2006), puis dans le patio du Musée des Beaux-Arts de Nantes (2009), le Leviathan-main-toth du Brésilien Ernesto Neto envahit le forum du Centre Pompidou-Metz pendant l'exposition Jardin infini. Gigantesque résille de lycra munie de plusieurs « jambes » lestées, l’installation tentaculaire et organique transforme l’espace. Son titre convoque deux êtres mythologiques : Léviathan - monstre du chaos primordial, qui incarne aussi le corps de l’État, uni et multiple, pour le philosophe Thomas Hobbes au xviie siècle - et Thot, le dieu égyptien du calcul, de l’écriture et des sciences occultes. Cet environnement, à la fois créature et paysage ou jardin suspendu, ne vit que par un jeu de tension et d’élasticité. Ernesto Neto invoque un travail d’ajustement continuel qu’il compare au phénomène de « mutualisme organique dans une forêt tropicale ». Ernesto Neto, Leviathan-main-toth, 2006-2007 Billes de polystyrène, billes de polypropylène, sable, lycra et tulle, dimensions variables Paris, Centre national des arts plastiques © Ernesto Neto © Cnap/ photo Yves Chenot DANS LE STUDIO DU CENTRE POMPIDOU-METZ JEAN-LUC VILMOUTH, JUNGLE SCIENCE 1 En 1996 et 1997, Jean-Luc Vilmouth a effectué deux séjours en Amazonie avec un ethnologue. « Pendant mes deux séjours dans la jungle amazonienne, relate-t-il, j'avais l'intention de faire un film qui raconterait mon voyage, puis au fur et à mesure je me suis rendu compte que sortir une caméra vidéo n'était peut-être pas la chose la plus approprié à faire dans ce contexte. J'ai donc décidé de ne plus Jean-Luc Vilmouth, Jungle Science 1, 1998 filmer mais d'enregistrer le son seulement. Cette bande son est pour moi comme un Exposition: Institute of visual arts, University of film mais un film sans images, c'est le spectateur qui dois fabriquer les images à Wisconsin, Milwaukee. partir des moments sonores que je lui fait entendre avec ce dispositif. » À l’occasion Bande son, Spots, fumée du week-end d’inauguration de l’exposition Jardin Infini les 18 et 19 mars, cette © Adagp, Paris 2017 installation est réactivée dans le Studio du Centre Pompidou-Metz. 11
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE 4. LES ARTISTES Hilma af Klint Derek Jarman Martha Swope Laure Albin Guillot Paul Klee Yves Tanguy Giovanni Anselmo Frans Krajcberg Wolfgang Tillmans Laëtitia Badaut-Haussmann Tetsumi Kudo Tindersticks Yto Barrada František Kupka Thu Van Tran Denise Bellon Yayoi Kusama Jean-Luc Vilmouth Joseph Beuys Félix Labisse Lois Weinberger Lina Bo Bardi Georges-Louis Le Rouge James Whitney Pierre Bonnard Richard Long David Wojnarowicz Stan Brakhage François Martig Jud Yalkut Brassaï Maria Martins Roberto Burle Marx André Masson Avec des documents du la Salvador Dalí Corey McCorkle Fondation Jean Dubuffet Oswald de Andrade Sine MacKinnon John Craven Thierry De Cordier David Medalla Philippe Eggermont Tarsila do Amaral Mario Merz Jean Weber Óscar Domínguez Kathryn Miller Jean Dubuffet Claude Monet Avec des ouvrages de la Buby Durini Teresa Murak Bibliothèque Max Ernst Ernesto Neto du Muséum national d’histoire Öyvind Fahlström Paul Nicolas naturelle Peter Fischli et David Weiss Isamu Noguchi Joseph Banks, Daniel Solander Lucio Fontana Georgia O'Keeffe Jacques-Ernest Bulloz Michel François Gabriel Orozco Charles Darwin Eugen Gabritschevsky Claudio Parmiggiani Nehemiah Grew Émile Gallé Philippe Parreno Ernst Haeckel Charles Gérard / Le Corbusier Enzo Ragazzini Charles Lemaire Dominique Gonzalez-Foerster Arnulf Rainer Jacques Elisée Reclus Félix Gonzalez-Torres Odilon Redon Pierre Jean François Turpin Laurent Grasso Albert Renger-Patzsch Hendrik Adriaan van Rheede tot João Maria Gusmão et Pedro Paiva Lamberto Scipioni Drakenstein Hans Haacke Kazuo Shiraga Nikolaus Joseph von Jacquin Jim Hodges Karl Sims Sur une scénogaphie de Carsten Höller Valeska Soares Daniel Steegmann Mangrané Rebecca Horn Simon Starling Peter Hutchinson Dana Steichen Pierre Huyghe Edward Steichen 12
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE 5. LE CATALOGUE CATALOGUE Le catalogue de l’exposition, qui est aussi un véritable objet graphique multi- sensoriel, est conçu par la graphiste Fanette Mellier en résonnance avec la dimension immersive de Jardin Infini. Cet ouvrage collectif dirigé par Emma Lavigne et Hélène Meisel soumet l’imaginaire du jardin aux recherches et réflexions d’auteurs tels que Patricia Falguières, Arnauld Pierre, Emanuele Quinz ou Bénédicte Ramade. 256 pages, 42 euros Parution le 8 mars 2017 ANTHOLOGIE Une anthologie de textes sur les jardins inaugure une nouvelle collection lancée par le Centre Pompidou-Metz. Elle est l’opportunité, pour certaines expositions thématiques, de diffuser des morceaux de littérature et des écrits d’artistes liés au sujet. Ce florilège de textes, comprenant des passages de fictions, des lettres, des entretiens, des poèmes, des essais, et des autobiographies évoque la proximité du jardinage et de l’écriture, de la promenade et de la lecture. Ne dit-on pas que l’ancêtre du format poche aurait été conçu pour permettre de lire au jardin ? 260 pages, 22,90 euros Parution mars 2017 13
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE 6. QUATRE JARDINS HORS LES MURS Dans le cadre de l’exposition Jardin infini. De Giverny à l’Amazonie, le Centre Pompidou-Metz sort de ses murs et s’associe à la manifestation organisée par la Ville de Metz « L’Art dans les jardins », en proposant la plantation éphémère de trois jardins d’artistes explorant la thématique du mouvement des plantes. Par ailleurs, à l’occasion de l’exposition, le Centre Pompidou-Metz valorise les jardins plantés à ses abords depuis son inauguration : le jardin sud conçu par Pascal Cribier, avec sa canopée basse de prunus formant un mystérieux plafond végétal ; le jardin Jean-Baptiste Keune, pensé par Nicolas Michelin avec l’agence Paso Doble, dont les pelouses ondulées forment des vagues régulières. METZ, JARDIN DES RÉGATES PETER HUTCHINSON, THROWN ROPE FOR METZ 2017 * Né en 1930, l’artiste américain d’origine anglaise Peter Hutchinson est un artiste majeur du mouvement du Land Art. Egalement présenté dans l’exposition Jardin infini. De Giverny à l’Amazonie, il réactive pour le « Jardin des Régates » de Metz son œuvre Thrown Ropes : un lancé de cordes dessinant au sol le tracé de plates- bandes sinueuses et aléatoires qui seront plantées de fleurs et de pierres. Peter Hutchinson, Thrown Rope at Highfield Hall, 2015 Falmouth, MA USA Photo credit: Peter Donnelly © Peter Hutchinson CENTRE POMPIDOU-METZ, PARVIS LOÏS WEINBERGER, GARDEN * Né en 1947, l’artiste autrichien Lois Weinberger se définit comme un chercheur de terrain. Il participe à la documenta de Kassel en 1997 avec un projet iconique, Railway track, neophytes from South and Southeast Europe, pour lequel il plante le long d’une voie de chemin de fer désaffectée des mauvaises herbes provenant du pourtour méditerranéen et d’Europe de l’Est. À l’heure de la mondialisation, l’opposition distinguant l’indigène du néophyte ne fait plus sens. Usant de moyens anarchiques et intéressé par les phénomènes de végétation spontanée, il réactive un Lois Weinberger, Mobiler Garten, 1994/2014 jardin devant le Centre Pompidou-Metz constitué de centaines de pots en plastique Seaux plastique, terre, végétation spontanée remplis de terre et laissés à l’air libre, offerts à l’ensemencement spontané par le Merkelpark / Villa Merkel, Esslingen am Neckar vent, les insectes et les oiseaux. (DE) photo: Studio Weinberger / Galerie Salle Principale, Paris 14
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE CENTRE POMPIDOU-METZ, TRIANGLE NORD FRANÇOIS MARTIG, GLEIS 1 * Dans ses films, ses pièces sonores et ses installations, François Martig, jeune artiste et cinéaste belge né en 1978, interroge les politiques économiques, mémorielles et esthétiques qui déterminent secrètement l’environnement. Aux abords immédiats du Centre Pompidou- Metz, François Martig conçoit un jardin nommé Gleis 1. Convoquant l’histoire de la Lorraine, ce jardin est constitué de plantes dites « obsidionales » (du latin obsis, « en état de siège ») qui ont été amenées volontairement ou non en tant de guerre, par les ennemis ou alliés et se sont propagées en Lorraine. * Ces trois opérations sont réalisées dans le cadre du projet "Noe-Noah" qui sollicite le soutien de l'Union européenne dans le cadre du programme INTERREG V Grande Région (2014-2020) | MAR. 30.05 - DIM.17.09.2017 ANTOINE ESPINASSEAU, VITRINE DES GALERIES LAFAYETTE, METZ Les Galeries Lafayette, mécène de Jardin Infini, donnent carte blanche à Antoine Espinasseau pour un hors les murs inscrivant le magasin dans le parcours culturel de la ville. Architecte de formation, Antoine Espinasseau travaille sur le rapport entre le naturel et le domestique. S’inspirant de motifs floraux de papiers peints de l’artiste anglais William Morris (1834-1896), fondateur du mouvement Arts and Crafts, Antoine Espinasseau imagine un jardin artificiel et cinétique pour la vitrine des Galeries Lafayette. Un paysage floral défile continuellement dans un dispositif déjouant la perspective et renouvelant la notion de jardin d’intérieur. Photographie de la villa Demoiselle, Domaine Vranken Pommery, Experience Pommery # 10, Antoine Espinasseau 15
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE 7. MÉDIATION ET PERFORMANCE PROGRAMMATION ASSOCIÉE VEN. 17.03 à partir de 18:00 AUX QUATRE VENTS, FRANÇOIS MARTIG Jeune artiste belge, François Martig est fasciné par l’histoire des paysages. Son travail invite le spectateur à s’interroger sur le rôle qu’il joue au sein de son environnement. Avec Aux quatre vents, lâcher de ballons remplis de graines, l'artiste dénonce les lobbies de l’industrie agro-alimentaire, qui contrôlent la vente de semences et ne proposent plus certaines variétés anciennes. Pour s’opposer à ce quasi-monopole de quelques multinationales, François Martig réalise des performances. Il récolte des graines anciennes et les diffuse sur le territoire par le biais de pigeons voyageurs, sur les marchés ou, comme ici, au moyen de lâchers de ballons. Le public devient ainsi acteur de cette stratégie de résistance par le biais de méthodes collectives et populaires. Ce projet a ainsi pour ambition de créer de nouveaux paysages aléatoires, François Martig, Aux quatre vents de développer la mixité végétale et d’éveiller les consciences. Résistez vous aussi © François Martig et venez semer aux quatre vents ces graines interdites en participant au lâcher de ballon de François Martig ! PARVIS DU CENTRE POMPIDOU-METZ Accès libre EN FAMILLE À l’occasion de l’ouverture de l’exposition Jardin infini, venez profiter en famille ou entre amis d’activités et d’ateliers animés par des artistes. Chasse aux fleurs, jardinage ou création de fresques végétales en papier, il y en aura pour tous les goûts et pour tous les âges ! SAM. 18.03 10:00 / DIM. 19.03 10:00 CHASSE AUX FLEURS, NICOLAS PINIER Muni d’un appareil photo et d’un calepin, suivez les traces Nicolas Pinier, « explorateur en botanique culturelle », et partez à la recherche de motifs floraux dans les rues de Metz. Grâce à vos clichés et à leur localisation, l’artiste réalisera une cartographie florale de la ville présentée sur le palier de la galerie 1. 150’ – Tarif : 4 € (tarif de la visite, gratuité pour les titulaires du PASS-M et PASS-M Morpho Cypris, Explorateur en botanique jeune) culturel, Nicolas Pinier, bourse Jeune Inscription obligatoire (sous réserve des places disponibles) création, Conseil Général de la Moselle, Berlin, RDV DEVANT L’HÔTEL DE VILLE DE METZ, PLACE D’ARMES MUNIS DE VOS BILLETS ET RETOUR AU CENTRE POMPIDOU-METZ Allemagne, 2002-2003 © Nicolas Pinier DIM. 19.03 – 10:00 + 15:00 PAPIERS DÉCOUPÉS, SARAH POULAIN Après une formation à l'École des Beaux Arts de Caen, Sarah Poulain a choisi de mettre son goût de la fabrication artisanale et son intérêt pour le papier au service de ses illustrations en remettant à l’honneur la technique traditionnelle du papier découpé. Elle propose un atelier d'initiation où parents et enfants à partir de 5 ans pourront créer ensemble de petites serres en papier et les végétaux qu’elles abritent. SALLE DE CONFÉRENCE Sarah Poulain, Grande serre de Nantes, 2016 90’ – Tarif : 5 € ( en + du billet d'entrée pour les + de 25 ans) création réalisée à la main © crédit Sarah Poulain 16
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE WEEK-END DE L’ART CONTEMPORAIN EN GRAND EST VISITE GUIDÉE SAM. 18.03 14:00 : suivi d’une visite guidée de la Galerie Modulab, Metz DIM. 19.03 14:00 : suivi d’une visite guidée de La Conserverie, Metz JARDIN INFINI À l’occasion du premier Week-end de l’art contemporain en Grand Est, découvrez l’exposition, guidés par les commissaires Emma Lavigne et Hélène Meisel, avant de rejoindre les autres lieux de l'art contemporain à Metz. GALERIES 2 & 3 180’ - Visite gratuite, billet d’entrée aux expositions requis Inscriptions auprès du réseau LORA : 06 43 83 65 50 / contact@lora.fr En partenariat avec le réseau LORA. LECTURE DIM. 09.04 11:00 JARDIN INFINI, UNE ANTHOLOGIE Dans le cadre du festival « Le Livre à Metz - Littérature & Journalisme », une lecture de certains extraits de cette anthologie est proposée dans l’exposition. GALERIE 2 120’ – Entrée libre dans la limite des places disponibles sur présentation du billet d'exposition En partenariat avec le festival « Le Livre à Metz - Littérature & Journalisme » 06.04 > 09.04.16 EN FAMILLE LANCEMENT LE SAM. 13.05 15:00 en présence de l’artiste | JARDIN SUSPENDU, ZAÏMO Zaïmo travaille entre Épinal et Strasbourg. À la fois artiste et paysagiste de formation, il propose de créer au Centre Pompidou-Metz un jardin suspendu participatif. Chacun pourra, à l’aide du matériel fourni, réaliser sa plantation et contribuer au projet. Retrouvez Zaïmo pour d’autres ateliers de jardinage : toutes les informations sur centrepompidou-metz.fr JARDIN SUD Accès libre Participation possible jusqu’à l’achèvement de l’installation. ZAÏMO, SAMARE, 2017 © ZAïMO En partenariat avec les Incroyables Comestibles de Metz. DANSE JEU. 29.06 20:00 LE SACRE DU PRINTEMPS, OPÉRA-THÉÂTRE DE METZ MÉTROPOLE | CHORÉGRAPHIE DE RALF ROSSA PARVIS DU CENTRE POMPIDOU-METZ 40’ – Accès libre Le Sacre du Printemps est un ballet composé par Igor Stravinsky entre 1911 et 1913. Il est créé le 29 mai 1913 à Paris, au Théâtre des Champs-Elysées, par l’orchestre des Ballets Russes de Serge de Diaghilev. La chorégraphie est signée Vaslav Nijinsky qui opère une véritable révolution chorégraphique. Le ballet raconte un rite païen, un sacrifice humain. En partenariat avec la ville de Metz dans le cadre du festival « Ondes messines » 28.06 > 02.07.16 metz.fr PROJECTION (10') JEU. 29.06 19:00 MOTHLIGHT - THE GARDEN OF EARTHLY DELIGHTS DE STAN BRAKHAGE Projection des films Mothlight (16 mm, silencieux, 4', 1963) et The Garden of Earthly Delights (1981) du cinéaste expérimental Stan Brakhage. PARVIS DU CENTRE POMPIDOU-METZ Entrée libre dans la limite des places disponibles. 17
JARDIN INFINI DE GIVERNY À L’AMAZONIE CINÉ-CONCERT JEU. 29.06 22:30 FESTIVAL ONDES MESSINES MINUTE BODIES, TINDERSTICKS | Le Centre Pompidou-Metz et la ville de Metz se sont associés dans le cadre du Festival Ondes Messines pour partager une soirée riche en propositions artistiques innovantes au croisement des musiques et du numérique. Stuart Staples, chanteur et compositeur du groupe anglais Tindersticks, a découvert récemment les films de Frank Percy Smith, naturaliste et documentariste du début du XXe siècle. Pionnier de nombreuses techniques macrophotographiques, Percy Smith réalise en 1910 La naissance d’une fleur, puis de 1922 à 1933 la série Secrets de la nature. À partir de ses images révolutionnaires et hypnotiques, Stuart Staples a réalisé un film et composé une bande-son sur mesure, qu’il a intitulés Minute Bodies. Cheminant sur les traces de Lee Hazlewood, Leonard Cohen, Townes Van Zandt ou Nick Cave, le groupe signe un son rock indépendant mâtiné de groove et de soul. La voix de crooner de Stuart Staples se pose avec légèreté sur les accords de guitare, la mélodie du clavier et le rythme cadencé des percussions. PARVIS DU CENTRE POMPIDOU-METZ 120’ – Accès libre En partenariat avec la ville de Metz dans le cadre du festival « Ondes messines » 28.06>02.07.16 metz.fr JOURNÉE D’ÉTUDE VEN. 30.06 11:00 - 20:00 LABORATOIRE ESPACE-CERVEAU Le Centre Pompidou-Metz accueille pour la deuxième fois le Laboratoire espace-cerveau. Initié en 2009 par l’artiste Ann Veronica Janssens et Nathalie Ergino, directrice de l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne, ce projet de recherche transdisciplinaire réunit les réflexions et les expériences d’artistes et de chercheurs en biologie, géologie, histoire de l'art, philosophie, etc., autour des liens entre espace, temps et cerveau. Depuis novembre 2016, le laboratoire étend son champ d’exploration aux liens organiques qui unissent l’humain au cosmos, recherchant des visions alternatives à celle centrée sur l’homme. Pour la Station 11, les chercheurs invités et les participants sont rassemblés autour de l’exposition Jardin Infini pour envisager comment le jardin, parcelle de nature close, devient la matrice d’éléments qui dépassent ses frontières. STUDIO Entrée libre dans la limite des places disponibles. Inscription obligatoire : reservation@centrepompidou-metz.fr / +33 (0)3 87 15 17 17 En partenariat avec l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne JOURNÉE D’ÉTUDE SAM. 01.07 11:00 - 19:00 JARDINS : LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE DE L’ART « Plasticiens-jardiniers », « chorégraphes-paysagistes », « cultivateurs de sons », de nombreux artistes s’intéressent au jardin. Cet intérêt pourrait témoigner d’une volonté de transition écologique. Envisagé comme un microcosme, le jardin serait le lieu privilégié d'une expérimentation dont la richesse viendrait des interactions entre imaginaire, société et nature. Le jardin pose aussi la question du « génie naturel », selon l’expression de Gilles Clément. Après une promenade sonore et une visite de l’exposition, cette journée se poursuivra avec une performance dansée de Catherine Contour, puis une conférence-débat réunissant des artistes ainsi que des spécialistes des arts, des jardins et de l’écologie. AUDITORIUM WENDEL Entrée libre dans la limite des places disponibles En partenariat avec le Labex Arts-H2H VISITES EN TANDEM SAM. 01.07 11:00 + 15:00 JARDIN INFINI Menées de concert par un historien d'art et un spécialiste invité, les visites en tandem font dialoguer les disciplines qui se côtoient dans l’exposition. Frédéric Pautz, directeur des Jardins botaniques du Grand Nancy et de l'Université de Lorraine, et la co-commissaire de l'exposition, Hélène Meisel, vous font découvrir les fleurs, les plantes, les arbres et toutes les énigmes végétales qui jalonnent l’exposition Jardin infini. Visuel : João Maria Gusmão et Pedro Paiva, Fruit Polyhedron, 2009 © João Maria Gusmão et Pedro Paiva. Courtesy des artistes GALERIE 1 90’ - Entrée libre sur présentation d’un billet d’accès aux expositions du jour. Inscriptions sur place le jour même. En partenariat avec le jardin botanique de Nancy 18
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