Clin d'oeil - Point fort: SBV-FSA
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Clin d’œil Journal des membres de l’organisation nationale d’entraide des personnes en situation de handicap visuel Juin 2018 • No 2 Point fort: Vision
Table des matières Editorial 3 La vie de la fédération 18 Point de vue: Heinz Weber 18 Forum 4 Mieux prendre conscience Concours lecteurs: des possiblités 20 tirage au sort gagnant 4 Genève «en roue libre» 21 Coopération renforcée entre la FSA et Manifestations22 Blind Power 4 FSA interne 25 Les gens 5 Maquette du Palais fédéral: La poterie pour déconnecter 5 source d’«inspiration à l’intégration» 25 Plus près de vos besoins 26 Point fort 8 Favoriser l’inclusion 28 La greffe de cornée sauve une vie… Merci Solsana! 29 sociale 8 Première thérapie destinée à la rétinite Bon à savoir 31 pigmentaire 12 L’EMS Clair-Soleil fête ses 50 ans 31 Une furieuse envie de voir 13 Jean-Marc Richard et la surdicécité 31 «J’ai le premier œil bionique de Suisse» 15 Une expérience immersive à Genève 31 Activer le processeur de la rétine 16 Rien ne change pour les auditeurs! 31 Impressum Journal des membres de la Fédération suisse des aveugles et malvoyants. Paraît 4 fois par année en grands caractères, en braille, sur CD en format DAISY, sur www.sbv-fsa.ch, sur VoiceNet rubrique 2 5 1, sur le kiosque électronique et par courriel, en français et en allemand («der Weg»). Editeur: Fédération suisse des aveugles et malvoyants FSA, Könizstrasse 23, CP, 3001 Berne, www.sbv-fsa.ch Rédaction: FSA, 3001 Berne, 031 390 88 00, redaction@sbv-fsa.ch, Hervé Richoz (hr), Roland Erne (rer), Alfred Rikli (ar) Traduction: USG Ittigen; Jolanda Schoenenberger Photo page titre: Lors de la remise solennelle de la maquette haptique en bronze du Palais fédéral le 30 avril 2018, le conseiller fédéral Ueli Maurer s’est prêté à l’expérience tactile sous le regard expert d’Andreas Schroth, collaborateur Marketing & Events. Photo: Markus A. Jegerlehner/ Lions Club Schweiz/Keystone ISSN: 2296-1925 (écriture noire), 2296-1933 (Braille), 2296-1941 (CD) Layout et impression: Ediprim SA, Bienne Version braille: Claudia Racine; Bibliothèque Braille Romande Version audio: Claudia Racine; Bibliothèque Sonore Romande Abonnement: Membre FSA: inclus dans le statut de membre, non-membres (Suisse): Fr. 28.–, (étranger) Fr. 34.– (montant déduit de votre don). Délai de rédaction pour la prochaine édition de «Clin d’œil»: 3 août 2018 Imprimé sur papier FSC 2 respectueux de l’environnement
Editorial Chère lectrice, cher lecteur, «Faire avec ce que l’on a plutôt qu’avec ce qu’on aimerait avoir» est une des devises qui m’accompagne. Après six ans au comité, j’ai pris la Laurent présidence de la section genevoise et Castioni, observe l’évolution de nos membres, président de de notre fédération, de la médecine, la section ge avec ce constat: la vie est plus forte nevoise. que les épreuves qu’elle nous réserve. Photo: FSA Je dois probablement cette faculté d’adaptation à ma nature profonde et La vie, c’est aussi des échecs ou une aussi à la vie qui ne m’a pas épargné. confrontation à la finitude, comme Dans mon métier de paysagiste j’ai pu vécue lors de la soirée d’adieu à l’hôtel faire corps avec la nature, l’observer Solsana ou avec la fermeture du ser- et prendre soin du «vivant», fût-il ma- vice de consultation de Bienne. Mais la lade ou s’approchant de l’échéance vie est plus forte et des initiatives indivi- inéluctable. Cette envie de vivre, c’est duelles ou collectives nous permettent aussi chez nos membres comme une d’envisager un autre avenir, comme fureur de voir qui est le titre du docu- «Chez Louis» à Bienne pour la mise à mentaire remarquable à lire dans ce disposition des moyens auxiliaires. «Clin d’œil», mais aussi au travers du L’espoir se nourrit des actions, des premier œil bionique de Suisse, im- envies de rencontres avec le grand planté il y a précisément 10 ans à un public. Le meilleur exemple en est la des membres de notre section. Ce maquette haptique du Palais fédéral numéro questionne la fonction et le remise solennellement au ministre Ueli sens de la vision mais aussi le risque Maurer, qui la voit comme «une aspi- émotionnel ou technique que nous ration à l’intégration». Ces espoirs sommes prêts, ou pas, à investir sont un des moteurs de cette mère de pour... voir mieux! Il en va ainsi des famille menacée de cécité rampante et thérapies géniques, des électrostimu- surtout un plaidoyer pour le renforce- lations ou de ces dons d’organe qui ment de la défense des intérêts dans sauvent des vies. Dans le cas des nos régions. greffes de cornée, c’est bien la préser- Je vous souhaite une agréable lecture vation d’une qualité de vie sociale qui de ce «Clin d’œil». se joue et avec le Dr Philippe Eckert je vous recommande de remplir votre Laurent Castioni, président de la sec- carte de donneur. tion genevoise 3
Forum Concours lecteurs: tirage au sort gagnant «En quelle année la FSA a-t-elle lancé le projet ‹Job Coaching›?», telle était la question du concours-lecteurs de l’édition 1/2018 parue en mars. La bonne réponse était: 2016! Ce sont en tout 67 lecteurs et lectrices qui ont participé. L’heureuse gagnante du bon d’achat LIPO de 500 francs est Jacqueline Mérinat de Morges. Depuis longtemps membre de la FSA, Jacqueline Mérinat collabore à la comptabilité de l’Hôpital Ophtalmique Jules-Gonin au service facturation. Remise du bon cadeau à la succur Ravie et en bonne compagnie, elle sale LIPO Morges: (de g. à d.) Mario déambule dans les rayons salons Golfetto, président de la section & décoration de la succursale de LIPO vaudoise; Jacqueline Merinat, ga Morges, en confessant: «Je sais déjà gnante; Vicenzo Oliva, responsable comment utiliser ce cadeau.» hr de succursale. Photo: Roland Erne Coopération renforcée entre la FSA et Blind Power La FSA sonnes aveugles et malvoyantes à et Blind travers l’audiodescription, ainsi qu’à Power ont activer le soutien mutuel et les rela- scellé leur tions publiques dans la réalisation de coopéra- projets communs. A l’heure de la tion avec photo, les signataires entourent la une «lettre lettre d'intention avec (de g. à d.) pour d’inten- Photo: Roland Erne la FSA Alfred Rikli, responsable du tion» si- département de la Défense des inté- gnée le 30 avril au secrétariat général rêts et Kannarath Meystre, secrétaire à Berne. La collaboration vise à pro- général; et pour Blind Power Margare- mouvoir l’accessibilité des événe- tha Glauser, présidente et Christoph ments sportifs et culturels aux per- Häni, vice-président. hr 4
Les gens Jeannine Cannata La poterie pour déconnecter Roland Erne, rédacteur «der Weg» Malgré une cécité insidieuse, Jeannine Cannata parvient à maîtri ser sa vie familiale au quotidien. Elle est confiante quant aux possi bilités de garder la plus grande autonomie possible. Avec le sou tien de la FSA, elle apprend le braille, ce qui lui permet de mieux gérer une situation faite d’incerti tudes. Portrait. Dans ses jeunes années, il n’était Jeannine Cannata s’est déjà forgé nullement question de handicap de une bonne expérience du braille la vue: née le 20 novembre 1975 à qu’elle pratique désormais pour lire Wetzikon (ZH), Jeannine Cannata a des livres. Photo: Markus Lamprecht décidé au terme de sa scolarité, sans doute attirée par l’odeur musquée du de retour, faute de perspective profes- bois, de se lancer dans la menuiserie, sionnelle et avec le mal du pays. Alors un milieu essentiellement masculin. qu’ils étaient encore en Italie, une Les années suisses d’apprentissage déficience visuelle qui ne pouvait et de compagnonnage qui ont suivi lui (plus) être corrigée avec des lunettes ont aussi permis de rencontrer son a été constatée chez Jeannine mari. Après la naissance de son fils Cannata. Elle qui n’avait encore ja- (2002) et de sa fille (2005), elle et son mais consulté d’ophtalmologue a dû mari ont décidé d’aller tenter leur s’y résoudre. chance en Sardaigne, terre d’origine Les examens à l’Hôpital universitaire de monsieur. de Zurich ayant été décevants, elle s’est tournée vers la clinique Pallas à Sa vue baisse Zurich, qui a posé un diagnostic acca- «Nous avons alors un peu vécu la blant: pour des raisons inconnues, le Bohème», se rappelle Jeannine nerf optique s’atrophie et son champ Cannata en souriant. Dix mois plus visuel diminue considérablement. tard, en 2009, elle et sa famille étaient Quoi qu’il en soit, elle savait désor- 5
Les gens mais grâce à un spécialiste qu’il Elle apprécie d’autant plus le soutien s’agissait d’une «maladie très rare et de sa famille pour les activités ména- donc en grande partie orpheline». Elle gères, la présence de son cercle s’est enfin sentie comprise et prise d’amis composé en grande partie de au sérieux. Depuis, elle essaie de voyants et l’écoute de son nouveau suivre le conseil de «ne pas aban médecin, le Dr Aristeidis Psychias, de donner l’espoir de voir la maladie ré- l’Augenzentrum Zurich. Enfin et sur- gresser». tout elle apprécie l’aide fournie par Même si Jeannine Cannata s’efforce le service de consultation de la FSA d’accepter la situation et «d’en tirer le à Zurich et en particulier celle de meilleur parti», l’incertitude de son sort Beatrice Acuña, assistante sociale, ne la laisse pas indifférente. En outre, pour tout ce qui concerne sa rente AI. la possibilité d’une «rapide dégrada- Apprendre le braille lui a aussi été très tion» de sa capacité visuelle ne peut utile, par exemple pour étiqueter les être exclue. Elle n’a plus maintenant produits, ce qui lui permet de conti- que 5% de capacité visuelle totale. nuer à préparer le repas des enfants Elle est tourmentée pas diverses à midi. questions: «Pourrais-je encore voir lors du prochain Noël?» Certains La poterie pour déconnecter jours, elle pourrait hurler de désespoir, Le cours de cuisine hebdomadaire est mais Jeannine n’a pas envie de bais- désormais un élément indispensable ser les bras, ne serait-ce que pour ses de sa routine et la responsable du deux enfants. cours, Brigitte Bächtold, elle-même aveugle, est maintenant une amie. Un heureux hasard, estime Jeannine Cannata, qui a constaté que la cécité est aussi synonyme d’un certain retrait de la société. Elle évite ainsi les «grandes festivités», qui sont «trop stressantes» pour cette maman de deux jeunes attentionnés et compré- hensifs. Elle considère que le cours de braille est une sorte de préparation à l’inévitable cécité, révélant du courage face à l’adversité! Cuisine facilitée: grâce au braille L’évolution de la maladie et les restric- Jeannine Cannata reconnaît des tions qu’elle impose ont incité la fa- boîtes de rangement. Photo: mille à chercher un logement mieux Markus Lamprecht desservi par les transports publics et 6
Annonce non loin des magasins et des écoles. fondation AccessAbility A Schaffhouse, Jeannine et son mari, Fondation reconnue d’utilité publique qui est maintenant chauffeur de bus, pour aveugles et malvoyants ont trouvé une maison où elle peut Au centre de nos préoccupations: aussi se livrer à son nouveau hobby Vous, touché par le handicap visuel. préféré: la poterie. Elle a même son Nous sommes votre fournisseur propre four. «Je peux alors déconnec- indépendant de moyens auxiliaires ter et oublier tout ce qui m’entoure», électroniques et informatiques. précise-t-elle, sans omettre d’indiquer AccessAbility a été fondée par que les journées qu’elle dit passer «au l’entreprise Accesstech SA afin fond du trou» l’en empêchent. d’améliorer la situation des déficients visuels dans les domaines de Préserver l’autonomie l’utilisation des technologies et de Membre de la FSA depuis 2016, favoriser l’inclusion dans la société. Jeannine Cannata souhaite continuer Notre équipe de dix-neuf personnes à développer son autonomie, notam- expérimentées, vous apporte son con- ment en suivant les cours d’informa- cours inégalable dans le domaine des tique proposés par la fédération ou moyens auxiliaires électroniques et pour utiliser un lecteur d’écran avec informatiques. En plus des succursa- synthèse vocale. «J’ai toujours été les de Lucerne, Saint-Gall et Neu- autonome, même en tant que maman châtel, nous vous accueillons depuis élevant en partie presque seule ses 2016 dans notre nouvelle filiale à enfants», souligne Jeannine Cannata, Berne, afin de vous y proposer notre qui s’empresse d’ajouter qu’elle a éventail de prestations. aussi appris à accepter l’aide propo- Tout au même endroit: nous avons sée. Elle s’efforce donc d’apprécier les non seulement l’équipement, mais journées avec ce qui lui reste de capa- nous l’adaptons aussi à vos besoins cité visuelle. Elle peut compter pour et nous vous en enseignons la prise cela sur le chien de la famille, un en main. Les recherches de finance- Terre-Neuve un peu âgé, qui la suit ment, les réparations ainsi que le support technique complètent notre fidèlement lors de ses déplacements. palette de services compétents. Jeannine Cannata pourrait plus tard bénéficier de l’accompagnement d’un Lucerne: Neuchâtel: bürgenstrasse12 crêt-taconnet 12a chien-guide, dont la présence pourrait tél.: 041 552 14 52 tél.: 032 552 14 52 bien lui valoir de réaliser le souhait SaintGall: Berne: d’avoir plus de compréhension et rosenbergstrasse 87 könizstrasse 23 moins de distance de la part des tél.: 071 552 14 52 tél.:031 552 14 52 voyants. www.accessability.ch info@accessability 7
Point fort La greffe de cornée sauve une vie… sociale Roland Erne, rédacteur «der Weg» Une greffe de cornée (ou kérato disposent les «banques des yeux» plastie) permet de recouvrer la vue, en transplants viables. mais les donneurs manquent. La «Rien qu’en Suisse, il manque chaque Dr Helga Reinshagen, directrice année plus de 500 cornées», affirme médicale de la Fondation Kerado la Dr Helga Reinshagen, directrice num Hornhautbank leader en médicale de la Fondation Keradonum Suisse, s’efforce de changer la Hornhautbank (www.keradonum.ch), donne et de faciliter le prélèvement sise à Olten. Elle estime qu’il s’agit de cornées. Tour d’horizon. moins d’un refus de la population que du faible volume de cornées préle- Voir clairement est précieux, mais vées. D’une part, le personnel qualifié nullement un acquis: des maladies et formé spécifiquement au prélève- dégénératives, des troubles du déve- ment de cornées est insuffisant, loppement, souvent des dysfonction- d’autre part, la coopération avec les nements héréditaires du métabo- hôpitaux d’Olten, Soleure, Liestal, lisme, des infections ou des blessures Saint-Gall et, dernier en date, Aarau peuvent entraîner l’opacité ou la cica- devrait être développée, par exemple trisation de la cornée, qui est en avec l’hôpital de Langenthal. Pour la quelque sorte le pare-brise de l’œil. Dr Helga Reinshagen, il faut instaurer Pour nombre de personnes affectées, à l’échelon national une collaboration une kératoplastie est la seule solu- des hôpitaux régionaux avec les tion pour lutter contre la cécité. Le banques des yeux, outre Keradonum, problème est que la demande est à Berne, Genève, Lausanne, Lucerne nettement plus élevée que ce dont et Zurich. La Dr Helga Reinshagen à son PC et dans le labo ratoire voisin. Photos: Roland Erne 8
Point fort L’œil retrouve son aspect originel Contrairement à ce que l’on s’imagine, le prélèvement de cornée est une intervention peu visible et brève de 15 minutes, bien qu’elle soit complexe et requière divers contrôles de qualité. Quand le don est approuvé, l’équiva- lent d’une pièce de 10 centimes de cornée, composée pour l’essentiel de trois couches de cellules (épithélium, stroma et endothélium), d’un diamètre moyen de 15 millimètres environ, est prélevé dans un environnement sté- rile. L’aspect original de l’œil du don- Intérieur d’un incubateur. neur se retrouve grâce à la pose d’une Photo: Roland Erne lentille de contact. La loi prévoit alors un test sanguin pour vérifier l’absence vement la température de l’œil) de maladies transmissibles telles que peuvent être conservés jusqu’à 28 le sida, l’hépatite B/C et la syphilis. La jours. Avant la transplantation, la cor- vitalité de la cornée prime, et dans un née ainsi cultivée est préparée pour premier temps celle de la «couche l’opération. intérieure délicate et hautement diffé- renciée» (endothélium) de la cornée, Réunir donneur et bénéficiaire précise la Dr Helga Reinshagen. Le Certaines caractéristiques du tissu tout est documenté dans une base de cellulaire ainsi que le risque de rejet données. quantifié au préalable sont enregistrés En laboratoire, la cornée prélevée et dans une base de données afin de entourée de derme est placée dans un trouver les donneurs et bénéficiaires flacon de culture cellulaire avec une les mieux compatibles. Un dernier solution nutritive spéciale, qui la pro- contrôle de vitalité de l’endothélium tège également d’une infection par est effectué avant de valider la trans des bactéries et champignons. Des plantation. «Pour que la transplanta- examens microbiologiques sont effec- tion réussisse, donc pour que le pa- tués tout au long du processus de tient voie mieux, le nerf optique et la culture. Une lampe à fente permet de rétine doivent évidemment être intacts, déceler des cicatrices ou autres ano- sinon la greffe n’a aucun sens», in- malies excluant une transplantation. dique la Dr Helga Reinshagen. Les transplants conservés en incuba- Après ses études de médecine à teur à près de 35°C (soit approximati- Munich, la Dr Reinshagen a suivi une 9
Point fort formation continue à la Clinique oph- Dr Reinshagen lors de la visite des talmologique de l’hôpital universitaire lieux, dont le laboratoire jouxtant son de Düsseldorf avant d’être nommée bureau, avec deux incubateurs et un médecin-chef et responsable de la plan de travail stérile. Avec un total de banque des yeux Lions NRW. En 176 cornées prélevées (2016: 168), 2008, elle a répondu à l’appel des l’année 2017 a été «la meilleure cliniques Pallas à Olten pour diriger la année jusqu’à maintenant» avec 79 chirurgie ophtalmologique et mettre en greffes au total (2016: 74). «Une cor- place une banque des yeux, qui a été née sur deux ou presque doit être fondée la même année sous forme de éliminée pour des questions de qua- fondation indépendante Keradonum lité», explique la Dr Reinshagen. Les Hornhautbank. Elle a ouvert entre- 500 à 600 greffes de cornées réali- temps son cabinet ophtalmologique à sées chaque année en Suisse sont Olten et fait office de référence pour possibles grâce à des importations les cliniques Pallas. A voir les mal- d’Europe et des Etats-Unis. Notre lettes contenant l’instrumentation chirurgienne expérimentée ne cache médicale dans le débarras de son pas que les «dons de tissus conser- bureau déjà exigu, on comprend que vés au froid» provenant d’outre-mer la Dr Reinhagen se tient prête à tout sont de moins bonne qualité, car ils instant ou presque pour prélever des sont plus fortement exposés aux cornées. germes. La cornée n’est pas irriguée par les La Dr Helga Reinshagen considère vaisseaux sanguins et elle affiche que la certification ISO obtenue en donc une tolérance décisive vis-à-vis janvier par la Fondation Keradonum des tissus étrangers, précise la Hornhautbank, d’utilité publique et Annonce J’offre la vue – Au-delà de ma mort. Pour redonner la vue aux personnes aveugles. Pedro Lenz www.keradonum.ch 10
Point fort principalement financée par des dons, pagne 2018, mais aussi rédigé l’his- souligne «l’impératif de haute qualité toire «E nöie Spänder» (un nouveau suisse». Une campagne publicitaire donneur). importante devrait en outre permettre En 2018, l’objectif est de parvenir d’améliorer le degré de notoriété de à prélever encore plus de cornées la fondation et de ses demandes. que l’année précédente. L’écrivain établi à Olten Pedro Lenz, Selon la Dr Helga Reinshagen, cet membre du comité de patronage de objectif est urgent pour continuer à Keradonum, a participé à la réalisa- résorber le manque de greffes en tion d’un court-métrage et de la cam- Suisse. Importance de déclarer ses volontés Les personnes envisageant un don de tissus ou d’organes peuvent docu menter leur volonté au moyen d’une attestation de donneur et devraient en parler avec leurs proches. «Ceux-ci n’ont alors pas à prendre des déci sions difficiles sans savoir ce que souhaitait la personne concernée», ajoute le Dr Philippe Eckert, chef du service de médecine intensive adulte au CHUV. Responsable du Programme Latin de Don d’Organes (PLDO), un des cinq réseaux de dons en Suisse, il indique également que le nombre de proches qui refusent un don d’organe est pour l’heure supérieur à la moyenne (plus de 50% par rapport à 30% dans les pays européens). Le médecin-chef du CHUV sou- tient donc la position de Swisstransplant, la fondation nationale suisse pour le don et la transplantation, qui plaide pour le «consentement présumé du pa- tient», facilitant le prélèvement d’organes, à moins que la personne ne s’y soit pas clairement opposée de son vivant. Pour le Dr Eckert en tout cas: «La transplantation d’un organe sauve en général une vie, et une greffe de cornée sauve aussi la vie sociale.» L’âge du donneur au moment du décès n’a pas d’importance pour le don de cornée. Une amétropie est tout aussi peu déterminante qu’une opération ophtalmologique précédente, à la différence d’une correction au laser de la cornée. En cas d’accord, la viabilité du don de cornée est évaluée médicale- ment selon les antécédents médicaux connus et divers critères légaux d’exclu- sion, par exemple un rétinoblastome. La loi fédérale sur la transplantation d’organes, de tissus et de cellules, entrée en vigueur en 2004, constitue la base légale déterminante. hr 11
Point fort Première thérapie destinée à la rétinite pigmentaire Stephan Hüsler, directeur Retina Suisse La thérapie OkuStim® est la première saire à la stimulation. L’intensité de la méthode thérapeutique prometteuse stimulation est adaptée individuellement destinée à la rétinite pigmentaire. En en fonction du patient et enregistrée sur Suisse, ce traitement est proposé à une carte-mémoire qui peut être utilisée Bâle et à Lausanne. La thérapie par les patients concernés grâce au repose sur l’électrostimulation dispositif portable OkuStim®. Les résul- transcornéenne. tats d’études cliniques démontrent qu’une stimulation de 30 minutes par Depuis de nombreuses années, la semaine est suffisante pour atteindre clinique ophtalmologique universitaire l’effet maximal de la thérapie. de Tübingen mène des recherches Le seul effet secondaire indésirable est pour développer un implant rétinien. notable sur la cornée. Il consiste en Les chercheurs ont alors découvert une sécheresse des yeux et se que la stimulation électrique de la traite facilement avec des gouttes rétine permettait d’activer plusieurs oculaires hydratantes. Cette facteurs de croissance neuropro- thérapie est considérée comme tecteurs. Cela permet alors de sûre par les médecins trai- ralentir l’élimination des tants. Une demande concer- cellules affectées. Cet effet nant la prise en charge des a pu être prouvé dans plu- coûts par les caisses-mala- sieurs études et peut égale- die a été déposée auprès ment être constaté dans de l’Office fédéral de la l’électrorétinogramme (ERG). santé publique (OFSP) en Le procédé: les médecins 2017. Jusqu’à la prise de ophtalmologues ajustent Le système RI OkuStim en décision de l’OFSP, les ® les lunettes RI OkuSpex® situation. Photo: m. à d. patients doivent payer à l’Hôpital Ophtalmique Fr. 1500.– pour les six Jules-Gonin à Lausanne (contact: premiers mois. Pour une utilisation plus 021 626 84 67) et à la Clinique de longue de l’appareil, le prix d’achat l’Œil à Bâle (service des patients: restant est de Fr. 4500.–. A cela 061 265 87 87). Dans ces lunettes sont s’ajoutent les coûts des électrodes insérées les électrodes RI OkuEl®. RI OkuEl®. Ces électrodes aussi fines Pour de plus amples informations: qu’un cheveu touchent la cornée et Retina Suisse Zurich, 044 444 10 77; transportent ainsi l’électricité néces- Retina Suisse Lausanne, 021 626 86 52. 12
Point fort Une furieuse envie de voir Hervé Richoz, rédacteur «Clin d’œil» Que voulons-nous voir ou que voyons-nous vraiment? Avec «La fureur de voir», son dernier film documentaire, le réalisateur franco- suisse Manuel Von Sturler embar que le spectateur dans une quête fascinante sur les options actuelles qui questionnent au final la vision, son sens, sa fonction et son huma nité. Avec une louche de cuisine pour simuler la perte de vision, le réali Lorsqu’on rappelle que Manuel Von sateur Manuel von Stürler regarde Sturler est également le réalisateur des photos de famille. Photo: d’«Hiver nomade», son documentaire BANDE À PART FILMS de 2012, vous tomberez forcément sur une des 150 000 personnes qui l’ont Voir, mais que voir? vu, vous disant: «Ahhh, c’est lui!» Et Le documentaire, à la rencontre d’une oui, c’est lui qui avec la même force du vingtaine d’éminentes personnalités, documentaire s’intéresse cette fois-ci s’emmanche avec l’achromatopsie à la vision. Il raconte: «Au tout début (absence totale de la vision des cou- j’étais intrigué par les implants réti- leurs) et emmène le spectateur en niens, mais je me suis retrouvé devant Océanie, où 10% de la population de la vastitude du sujet, de l’humain et... l’île Pingelap ne perçoit que des du cerveau!» Il prend alors la décision nuances de gris. Ces partages poi- de filmer en «caméra subjective», gnants invitent à des questionnements technique qui place le spectateur au auxquels seul des scientifiques centre de cette enquête fascinante, peuvent répondre. Frédéric Chavane, éliminant par là même tout «pathos» spécialiste en neurosciences de la qui d’ordinaire étouffe ce type de vision à Marseille et ses collègues témoignage. Parce que, vous le dé- deviennent les passeurs du film pour couvrirez en filigrane, Manuel von entrer dans le mystère du cerveau. Ils Sturler, qu’on ne voit jamais à l’écran, investiguent par résonnance magné- souffre de la maladie de Stargardt, tique (IRM) trois cobayes humaine, une dégénérescence progressive de faisant apparaître pour chacun les la macula. zones de la vision activées par le 13
Point fort cerveau. Celles de Manuel von Sturler dictions que nous faisons sur l’état du sont différentes, illustration spectacu- monde avec nos connaissances anté- laire de sa capacité à compenser. Dès rieures, nos buts et nos attentes.» lors, peut-on être sûr que tout le Manuel Von Sturler va pouvoir «écou- monde voit la même chose? ter» le mouvement de ses yeux pen- C’est le champ d’expertise de Sylvie dant l’observation d’une œuvre d’art. Chokron, neuropsychologue en vision Le résultat final est un tracé surpre- et cognition à Paris, qui tente de réap- nant qui indique comment chacun prendre à voir à ses patients lésés. palpe le monde à sa manière. Elle attire notre attention sur l’im- mense partie inconsciente, immergée, Les défis expérimentaux qui préside aux processus de la vision. Et pour appréhender le monde, les A l’aide d’un tableau du peintre Degas, solutions sont également de l’ordre de elle démontre que «Voir, est non seu- l’expérimental. L’étude des gènes lement avoir appris à voir, mais c’est (Hôpital Jules-Gonin à Lausanne et aussi une circulation foudroyante et IRO à Sion) et les thérapies géniques permanente entre passé présent et conduites à Paris soulèvent de fols futur, qui ramène des fragments de espoirs en même temps qu’un ques- millions d’images qui tourbillonnent tionnement plus angoissant. La dans notre inconscient.» D’ailleurs la science, fort avancée, ne propose que fin du documentaire vous réserve une des essais thérapeutiques dont la expérience inattendue. participation est laissée au libre choix Mais revenons aux propos de Jean du patient. C’est une option qu’a privi- Lorenceau à Paris qui mène des re- légié Catherine le Cetch qui, à Paris, cherches sur la perception visuelle et depuis 2013 fait son apprentissage l’oculomotricité dans un projet visant à d’interprétation par son cerveau des écrire avec les yeux: «Voir est un impulsions électriques de son implant mouvement dialectique permanent rétinien. Elle témoigne avec force et entre les entrées sensorielles issues émotion de sa contribution à la re- de la rétine et les hypothèses et pré- cherche. Apprendre à identifier des objets ordinaires avec un œil bionique est un long apprentisage pour Cathe rine Le Clech, aveugle. Photo: BANDE À PART FILMS 14
Point fort L’autre regard les gens, touchés en profondeur, Manuel Von Sturler se devait enfin commencent à ouvrir leurs tiroirs se- d’explorer un autre regard, celui de crets.» Brigitte Kuthy-Salvi qui a définitive- ment perdu la vue. Auteure et avo- cate, elle accompagne cette réflexion et parle de sa «fureur de voir»: «Qui Documentaire en français, audio serais-je aujourd’hui, ou plus précisé- décrit et sous-titré en allemand ment, serais-je ‹autre›, si je n’avais (Bandeàpart films, 2017, 90’), égale- pas perdu la vue?» Elle nous convie ment visible en VOD sur la plate- à la magie de l’entraide car «Les forme Tènk. portes s’ouvrent plus grand lorsque «J’ai le premier œil bionique de Suisse» Hervé Richoz, rédacteur «Clin d’œil» Membre de la FSA, Gowri Sundaram genevoises, comme de la FSA, qui de Genève est le patient numéro 1 lui procurent solutions, réconfort et qui vit avec une rétine artificielle entraide. Empli de gratitude, il sou- «Argus® II» de la société Second haite lui aussi apporter sa contribution Sight, dont l’EPFL de Lausanne à la recherche. En 2008, il se risque à abrite le siège européen. Si désor l’opération et ne regrette rien du dur mais 90 patients dans le monde chemin qui a suivi: «Ma femme, décé- sont implantés, Gowri Sundaram dée la même année, était en larmes peut sortir de l’anonymat et racon quand elle a su que je la voyais se ter son aventure commencée il y a mouvoir dans notre maison.» Gowri 10 ans exactement! pratique quotidiennement son appren- tissage des formes animées qu’il per- Ingénieur en électronique et ancien çoit désormais. Pour certaines activi- directeur de publication d’une revue tés plus sociales, il est conscient qu’il aéronautique militaire, Gowri Sunda- a toujours besoin de sa canne blanche ram a rapidement été affecté par une ou de «Qitai», son chien-guide. Il rétinite pigmentaire et perdu la vue. conclut plein de malice: «En phoné- Totalement démuni, il mesure rapide- tique grecque, Qitai veut dire... je ment tout le soutien des instances regarde pour toi!» 15
Point fort Activer le processeur de la rétine Roland Erne, rédacteur «der Weg» La thérapie génique pourrait per verte est un prototype optogénétique mettre aux personnes aveugles de de cette protéine humaine photosen- recouvrer la vue. Après de longues sible et sans réponse immune. Un années de recherche, les premiers «virus intelligent» achemine quant à lui tests cliniques sont prévus en 2020. le gène opto-mGluR6 et l’introduit dans Entretien avec la Dr Sonja Klein les cellules rétiniennes. La Dr Sonja logel, experte en optogénétique à Kleinlogel parle de «taxi génétique» l’Université de Berne. pour simplifier le processus. Ce qui relevait il y a peu de la science- Traiter les affections rétiniennes dégé- fiction est devenu réalité dans le labo- nératives est sans nul doute un défi ratoire bernois. Des tests effectués sur de taille. La Dr Sonja Kleinlogel, pro- des souris soignées avec cette solution fesseur et directrice de recherche à virale ont donné les résultats souhai- l’Institut de physiologie de l’Université tés, confirmés par des expériences de Berne, a décidé de le relever. Spé- comportementales. Après avoir suivi cialiste en optogénétique, elle se cette thérapie génique, des souris consacre depuis 2012 à une thérapie aveugles ont à nouveau réagi à des prometteuse qui vise à redonner à signaux visuels et ont pu par exemple la rétine sa photosensibilité et donc retrouver des plateformes dans l’eau. de redonner la vue aux personnes Des tests sur des cochons doivent qui l’ont perdue à cause de photo désormais donner des indications sur récepteurs morts. Elle a entamé ses l’administration et le dosage cliniques. travaux en optogénétique en 2007 Parallèlement, la thérapie génique est déjà, au fameux Institut de biophy- testée sur des tissus rétiniens en sique Max-Planck à Francfort. culture, obtenus par don d’organes (cf. p. 11) pour parvenir à une valida- Gènes transportés par un virus tion. Ces essais ont eux aussi pour Concrètement, l’équipe de la Dr Klein objectif d’améliorer les chances de logel mise sur une thérapie génique la thérapie optogénétique, et les pre- convertissant les cellules rétiniennes miers tests cliniques sur des patients en «photorécepteurs de substitution» volontaires devraient être réalisés grâce à une protéine (opto-mGluR6) en 2020. Il s’agit de répondre aux photosensible introduite dans la rétine questions élémentaires suivantes: la pour remplacer les photorécepteurs thérapie génique peut-elle aider morts. La channelrhodopsine de l’algue les personnes ayant des affections 16
Point fort rétiniennes dégénératives? Est-elle efficace et suffi- samment sûre? Quels en sont les effets secondaires? Autorisation délicate à obtenir Pour la Dr Sonja Kleinlogel, c’est pourtant clair: «La thérapie génique en est à ses balbutiements. Cette nouvelle science médicale sert pour l’heure à corriger les gènes défectueux.» De plus, les préparations virales doivent être stan- dardisées en collaborant avec les plateformes certi- fiées de thérapie génique, souligne la Dr Kleinlogel, native de Berne ayant Examen fonctionnel des cellules rétiniennes par obtenu son doctorat la Dr Sonja Kleinlogel. La lumière bleue permet à Brisbane (Australie). d’en vérifier la réaction aux stimulis électriques. Signalons que Swissmedic, Photo: Roland Erne autorité chargée de l’autori- sation et du contrôle des médicaments nérescence des photorécepteurs indé- en Suisse, n’a pour l’heure autorisé pendamment des causes, et contraire- aucune thérapie génique. Il en va ment à un implant rétinien à l’efficacité autrement aux Etats-Unis, où une réduite (cf. p. 15), vise à «activer le thérapie génique pour la rétine, nom- processeur rétinien» afin que les per- mée «Luxturna», mise au point par sonnes aveugles recouvrent la vue. Spark Therapeutics à Philadelphie, est utilisée depuis fin 2017. Elle per- met de remplacer un gène rétinien 16 juin, 14h, Hôpital ophtalmique défectueux afin de réhabiliter les photo de Lausanne. Visite du Laboratoire récepteurs. La Dr Sonja Kleinlogel de Thérapie génique dirigé par tient cependant à une implémentation le Prof. Arsenijevic, clinique de la thérapie optogénétique, info.lausanne@retina.ch car celle-ci permet de traiter la dégé- 17
La vie de la fédération Point de vue Heinz Weber, président de la section Biel/Bienne-Jura bernois Chères lectrices, chers lecteurs, En tant que président de la section bilingue Biel/Bienne-Jura bernois de la FSA, je me pose souvent la question, et les membres du comité aussi, de déterminer ce que doit être l’aide à l’entraide. Un exemple: suite à la réor- ganisation des services de consulta- Heinz Weber. tion dans le canton de Berne, la succur Photo: sale desservant notre région a été Peter Weber fermée. Une offre de conseil facile d’accès a donc disparu en novembre L’objectif n’était pas de proposer un 2017. Elle était très appréciée de nos conseil spécialisé. Nous ne le pouvons membres qui faisaient souvent appel à ni ne le voulons. Nous souhaitons que ses services. Les consultations sont nos membres puissent bénéficier faci- désormais données à Berne, Delémont lement de moyens auxiliaires: rempla- ou Fribourg, et l’exposition de moyens cer des piles, effectuer de petites répa- auxiliaires n’a pas été remplacée. La rations, passer commande, partager seule possibilité restante est de les son expérience et entretenir le contact commander directement. Or une personnel – voilà ce qui doit composer grande partie de nos membres âgés notre offre. L’idée est née d’ouvrir un n’ont ni ordinateur ni smartphone. petit magasin, et elle s’est rapidement Définir ce qu’est l’aide à l’entraide tient concrétisée grâce à beaucoup d’enga- ici de l’équilibrisme: aider et soutenir gement et au plaisir d’exercer une telle les membres qui peuvent s’organiser activité. Les personnes aveugles et de manière autonome, mais ne pas malvoyantes sont ainsi reçues et oublier ceux qui ont besoin d’une aide conseillées depuis début avril par des personnalisée. membres de la section dans la bou- La section régionale d’une organisa- tique «Chez Louis» (cf. aussi p. 28). tion d’entraide ne peut alors rester Pour la première fois, une section de la immobile! Le comité a donc décidé de FSA ouvre et gère seule un point de compenser la perte de l’exposition des vente pour les moyens auxiliaires. moyens auxiliaires, conscient que L’avenir nous dira si une telle vision de seuls des bénévoles et partenaires l’entraide est porteuse. Autant essayer généreux pourraient être sollicités. pour le découvrir! 18
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La vie de la fédération Mieux prendre conscience des possibilités Roland Erne, rédacteur «der Weg» Présidée par Bruno Seewer et un de maître en donnant souvent la pa- comité attentif aux coûts, la section role aux membres du comité. Les 15 Oberland bernois suit résolument points à l’ordre du jour ont presque sa ligne: réduire les dépenses sans tous été traités à l’unanimité des péjorer les prestations proposées membres présents. Signalons notam- et intéresser davantage les jeunes ment un effectif relativement constant membres. de 150 membres, une perte de 3360 francs dans les comptes annuels, soit La première assemblée générale (AG) une réduction des deux tiers par rap- de la section Oberland bernois dirigée port au budget, et une fortune de près par Bruno Seewer à l’hôtel Freienhof à de 80 000 francs à fin 2017. Thoune a commencé en fanfare: Hans von Bergen, accompagné de sa clari- Eliminer le déficit structurel nette, a rapporté avec humour un Les efforts pour réaliser des écono- voyage en train vers Berne, au cours mies sont maintenus, par exemple en duquel un voyageur qui avait le hoquet supprimant sans remplacement des n’a pas manqué de faire du bruit. L’hu- séances du comité sans toucher aux moriste invité, qui est lié à la section, y valeurs sûres de l’offre en prestations, a vu une occasion de fonder une orga- telles que les excursions ou un loto. nisation d’entraide, par analogie à la Bruno Seewer a à cœur de réduire au FSA. plus vite la charge du déficit structurel, Quoi qu’il en soit, Bruno Seewer, en notamment en introduisant une adhé- présence de son prédécesseur Dieter sion passive dans diverses catégories, Leute, a ensuite dirigé l’AG de main ce qui a été adopté très facilement par Le président Bruno Seewer dirige pour la première fois l’assem blée générale ordinaire de la section Oberland bernois. Photo: Roland Erne 20
La vie de la fédération l’AG. Outre les honneurs rendus à des senté ses premiers projets (gare rou- membres de longue date de la sec- tière Interlaken-Ouest et Spiez), ce qui tion, il a été possible d’obtenir des a incité le président de la section informations de première main de la Bruno Seewer à inviter les membres à part des oratrices invitées, dont Ade- signaler sans délai les obstacles gê- line Clerc (comité fédératif), Angela nants et autres problèmes rencontrés Bollinger (Das B, précédemment sur le domaine public. BRSB, Blinden- und Behinderten Au final, la section Oberland bernois zentrum Bern) ainsi qu’Esther Garo et semble parée pour relever les défis Franziska Roggli (Défense des inté- à venir, et ce d’autant plus si elle par- rêts du canton de Berne). vient à intéresser davantage de jeunes Cette dernière, qui a pris ses fonctions aveugles et malvoyants dans la ré- en début d’année seulement, a pré- gion. Genève «en roue libre» Hervé Richoz, rédacteur «Clin d’œil» Pour sa première assemblée générale qui les prestations culturelles, spor- en qualité de nouveau président, tives et de rencontre sont variées et Laurent Castioni a déroulé l’ordre du nombreuses, ce qu’ont pu constater jour à une assemblée acquise et satis- les invités du jour, Remo Kuonen, faite de l’année écoulée. La sérénité président de la FSA et Marja Kaem- est de mise chez les genevois pour pfer, secrétaire de direction. Assemblée générale paisible et réussie pour le président Laurent Castioni et son comité, mais aussi pour le chien- guide Syrah qui attend patiemment. Photo: Bernard Fracheboud 21
La vie de la fédération Manifestations Groupes créatifs B, Thoune: 21.08, 04.09, 18.09. Section Argovie-Soleure Groupe créatifs, Spiez: 08.08, 22.08, 20.06 Tournoi de jass, Olten, dès 05.09. 10 h, 062 216 14 37. Rencontre du vendredi, Thoune: 24.08. 19.08 Voyage annuel (inscrip. 05.08), Groupe loisirs, Spiez «Krone»: 13.09. 062 721 51 67. VoiceNet allemand, rubrique 1 3 1 2 Après-midi fitness, les lundis + Groupes créatifs: les mercredis, Section Bienne-Jura bernois Aarau, Ecole-club Migros. 08.08 «Höck plus»: visite de la vieille Rencontre café: mensuel à Olten et ville de Bienne. les 2e mardis du mois à Aarau. 18.08 AG extraordinaire au café- VoiceNet allemand, rubrique 1 2 1 restaurant Battenberg 15/ Voyage de section «2 jours à Section Berne 16.09 Strasbourg». 14.07 Théâtre, Signau «Die schwarze Spinne». «Höck», Fondation Battenberg, chaque 2e mercredi du mois (sans Table ronde: 29.06, 25.07, 31.08, inscription) Berne, «Warteck», 031 332 98 55. VoiceNet, rubrique 1 2 1 Inscriptions: sektion.be@sbv-fsa.ch ou Section Fribourg 076 500 63 21 (19 à 20 h). 23.06 Excursion annuelle aux Chutes VoiceNet allemand, rubrique 1 3 1 1 du Rhin, 079 466 69 39. 10.07 Pizza-Party à Cheyres, Andrea Section Oberland bernois Zullo. 03.07 Groupe créatif, Thoune, 13 h 30. 12–. Vacances actives, Land- 12.07 Groupe Loisirs, Spiez, 18.08 schlacht, 026 475 48 45. «Krone», 14 h. 21.08 Visite du jardin botanique, 27.07 Rencontre du vendredi, Fribourg, Andrea Zullo. Thoune, 13 h 30. 15.09 Pique-nique à Sugiez, Andrea 07.08 Groupe Amateur de sens, Zullo. Meiringen, «Plaisirs d’été, grillade et jeux», 033 971 30 77. Groupes de contact (chaque mois): Guin: Nelly Falk, 026 493 14 19, 1er Autres dates: mercredi. Groupes créatifs A, Thoune: 14.08, Fribourg: Andrea Zullo, 079 554 07 16, 28.08, 11.09. 1er mercredi. 22
La vie de la fédération Morat: Béatrice Imoberdorf, Section Neuchâtel 026 670 85 85, 1er jeudi. 16.06 Balade «les Chemins Romont: Christian Huguenot, Chouettes», Val-de-Ruz. 026 477 30 55, 3e mercredi. 02.09 Course annuelle à Sainte-Croix VoiceNet, rubrique 1 3 1 et l’Auberson. Visite des Musées CIMA et Baud. Section Genève oct. Balade et torrée. 15 + Opéra «Don Giovanni», 09.12 Fête de Noël. 17.06 ODN – Opéra des Nations. VoiceNet, rubrique 1 6 1 16.06 Visite guidée «Hodler» au Musée Rath. Section Suisse centrale 20.06 Balade avec Förster Michiel à Aînés, salle de Champel: 22.06. Rothenburg. VoiceNet, rubrique 1 4 1 29.08. Balade. Section Grisons Table ronde: chaque 2e semaine, gare 27.06 Rencontre «anderssehen»: d’Emmenbrücke, dès 17 h 30, Balade Landquart/Malans et Manuela Bachmann, 079 873 23 92, visite «Besenbeiz». sbv.zentralschweiz@gmail.com 29.08 Rencontre «anderssehen»: VoiceNet, rubrique 1 8 1 Croisière Walensee et balade à Quinten. Section Suisse nord-occidentale 15.09 Promenade dans l’Oberland 16.06 Balade avec Ivana Campedel, grison (Surselva). 032 385 22 18. 07.07 Détente à Selzach, Informations: Monika Koch, 061 225 56 12. 079 774 81 90, sektion.gr@sbv-fsa.ch 25.08 Balade avec Ruth et Otto et «anderssehen»: 078 704 72 24, Meister, 061 421 78 69. kontakt@anderssehen.ch 08.09 Excusrion de section. VoiceNet allemand, rubrique 1 5 1 1 et 1512 Groupe de contact: le 3e mercredi du mois, Bâle, Blindenheim. Section Jura Table ronde: le 1er vendredi du mois, 01.07 Marche. Bâle, restaurant «Klybeck Casino». 28.07 Navigation ludique sur l’Iphone. VoiceNet allemand, rubrique 1 6 1 19.08 Pique-nique. 21- Grande course. Section Suisse orientale 23.09 24.06 Balade «Chubelwald». VoiceNet, rubrique 1 5 1 12.08 Balade «Bendel». 23
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