Le faucon pèlerin oiseau de l'année - AVIFAUNE Chasse à l'arc

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Le faucon pèlerin oiseau de l'année - AVIFAUNE Chasse à l'arc
Revue mensuelle | www.chassenature.ch | N° 4 avril 2018

AVIFAUNE                DOSSIER                                       OUVERTURE DE LA PÊCHE

Le faucon pèlerin       Chasse à l’arc                                Sortie avec
oiseau de l’année                                                     Simon Dorsaz
Le faucon pèlerin oiseau de l'année - AVIFAUNE Chasse à l'arc
Les photos insolites

Le cerf et le caquelon
               P
                                                                      ris en flagrant délit le 13 janvier, au lieu-dit le
                                                                      Pre-Job, dans un parc au-dessus des Brenets
                                                                      dans la région du Locle, ce cerf n’a pas échap-
                                                               pé aux bons réflexes d’Eric Nardin, qui s’est empressé
                                                               d’immortaliser ce moment avec son téléphone por-
                                                               table. Présent sur place pour quelques travaux fores-
                                                               tiers avec une équipe de chasseurs de la section du
                                                               Locle, le groupe a profité de ce moment de convivialité
                                                               pour déguster une fondue afin de se réchauffer. Sur
                                                               le chemin du retour, notre photographe réalise qu’il a
                                                               oublié ses clés, et dépose le caquelon avant de revenir
                                                               sur ses pas. A son retour, clés en poches, il tombe nez à
                                                               nez avec ce cerf, qui se demandait peut-être où étaient
                                                               passées les fourchettes.

Le rude hiver de la faune
N
        ous proposons une deuxième photo insolite,
        au vu de l’hiver particulièrement rude traversé
        par la faune. Une vidéo sur le même animal a
déjà fait le buzz sur le site du Nouvelliste, mais nous
ne pouvions nous abstenir d’en dire un peu plus sur ce
qui ressemble à un appel au secours. L’auteur, Nicolas
Grand, raconte comment il est tombé sur cette situa-
tion pour le moins cocasse : «Après une longue, froide
et infructueuse soirée d’affût, sur le chemin du retour,
mon regard est attiré par une silhouette. Une statue de
cerf à cet endroit ? ! Le doute s’estompe et devient cer-
titude. Impossible, il n’y a jamais eu de statue ici. Je dé-
cide de rebrousser chemin et constate que je ne me suis
pas trompé... Stupéfiant, il y a bel et bien un cerf sur ce
balcon. Sans matériel approprié, j’immortalise comme
je le peux le tableau. Ce cerf aux magnifiques bois laisse
paraître de nombreux signes de faiblesse, décharné,
borgne et blessé, il vient chercher de l’aide auprès des
habitations. A bout de force, le vieux seigneur se laisse
approcher et même caresser par des adolescents qui le
nourrissent sans dissimuler leur joie d’assister à un tel      elle témoigne de la difficulté face à laquelle la faune sau-
phénomène. Cette scène n’a en réalité rien de joyeux,          vage se retrouve lors d’hivers tels que celui-ci.»

  Envoyez vous aussi vos photos bizarres                       Appel aux photographes !
  ou insolites à : vincent.gillioz@gmail.com.                  Toute photo proposée par un non-abonné
  Si leur qualité est suffisante pour l’impression,            lui vaudra six mois d’abonnement gratuit
  elles seront publiées ici avec vos explications.             en cas de publication…
Le faucon pèlerin oiseau de l'année - AVIFAUNE Chasse à l'arc
no 4 avril 2018 | CHASSE ET NATURE | 3

ÉDITO

Fin de l’hiver, la sortie
du tunnel pour la faune
| Vincent Gillioz, rédacteur de Diana Chasse et Nature

L’
        hiver a été particulièrement rude pour le gibier
        comme en témoignent de nombreuses images
        d’animaux faméliques qui ont fait le tour des
médias et réseaux sociaux. Privées de nourriture par
l’abondance de la neige, plusieurs espèces ont été mises
à très rude épreuve ces dernières semaines, et voient
l’arrivée des beaux jours comme salutaire. Le Service
de la faune du Valais est d’ailleurs intervenu via un
communiqué de presse pour en appeler à un respect
renforcé de la tranquillité. Les dérangements occasion-
nés notamment par les randonneurs à ski et raquette,
ainsi que les chiens non tenus en laisse dans les zones
d’hivernage ont été fatals à certains individus épuisés.
Le plus dur semble heureusement être derrière, et les
conditions de survie des chevreuils, cerfs, chamois et
bouquetins, tétras-lyres et autre lagopèdes devraient
enfin devenir plus clémentes.

Foires
   Plusieurs grands rendez-vous cynégétique et halieu-
tique se sont déroulés durant l’hiver. D’abord le Salon
«Pêche – Chasse – Tir» de Berne, que nous avons large-
ment couvert dans nos pages, et qui a accueilli plus de
27 000 personnes durant quatre jours fin février. Les re-    ner le poisson, malgré une météo plutôt maussade. Evé-
présentants de ChasseSuisse ont déclaré au terme de          nement marquant de l’année, ce début de saison a été
l’événement leur satisfaction du succès de la rencontre. A   l’occasion pour plusieurs associations de faire part de
l’échelle européenne, l’IWA OutdoorClassics de Nurem-        leurs revendications et attentes auprès des autorités.
berg a quant à elle reçu, entre le 9 et le 12 mars, quel-    Ainsi, à Genève, les pêcheurs ont profité de l’ouverture
que 47 000 visiteurs essentiellement professionnels, et      pour rencontrer plusieurs politiciens et demander l’ar-
1500 exposants. Ces deux bilans plus que réjouissants        rêt des éclusées – ces ouvertures de vannes du barrage
démontrent, n’en déplaisent à certains milieux, que la       du Seujet réalisées dans le seul but de vendre plus de
chasse continue d’intéresser et de passionner un très        courant électrique aux heures de pointe – qui ont un
large public, loin d’être en diminution.                     impact déplorable sur la faune et la flore des berges du
                                                             Rhône. Puissent-ils être entendus  !
Pêche
 L’ouverture de la pêche en rivière a encore marqué le
mois de mars et de nombreux adeptes sont sortis taqui-
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5

                                           SOMMAIRE

Revue mensuelle fondée en 1883
                                           6                                                          Dans le rétro...

                                                                                                      L’Oscar…
Organe officiel de la Société suisse
des chasseurs «La Diana»
www.chassenature.ch                                                                                   de la capture
ÉDITEUR
Diana Romande
                                                                                                      du gibier !
                                                                                                      Texte Jean Bonnard, photos DR
Les Crettets 21
1342 Les Charbonnières
                                                                                                      Technique
ÉDITEUR DÉLÉGUÉ
AdVantage SA
Editions & Régie publicitaire                                                                         Munitions,
Avenue d’Ouchy 18, 1006 Lausanne

RÉDACTION
                                                                                                      trois histoires
                                                                                                      de familles
                                                                                               9
Vincent Gillioz
Chemin des Frênes 24
1927 Chemin-Dessus
                                                                                                      Texte et photos Daniel Girod
Tél. 076 370 83 91
vincent.gillioz@gmail.com

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AdVantage SA                               12                                                         Dossier
Avenue d’Ouchy 18, 1006 Lausanne
Tél. 021 800 44 37                                                                                    Vous avez dit :
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abo.chassenature@advantagesa.ch

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Tél. 079 379 82 71
mac@bab-consulting.com
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Tél. 021 800 44 37
regie@advantagesa.ch
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l’atelier prémédia Sàrl
Chemin de la Fin du Clos 39
1616 Attalens                                                                               20        Texte et photos Alain Rossier

IMPRESSION

                                           28
Imprimerie Saint-Paul
Boulevard de Pérolles 38                                                                              Le coin du pêcheur
1700 Fribourg
                                                                                                      A la pêche avec
Tirage: 4000 exemplaires                                                                              Simon Dorsaz
N° 4 AVRIL 2018                                                                                       Texte et photos Vincent Gillioz
Photo de couverture :
Hans Glader
Photo de 4e de couverture :
Odile Curchod
                                                                                                      Recette de chasse

                                                                                                      Noisette
Les articles publiés dans Diana
Chasse et Nature n’engagent que
leurs auteurs. Les documents
envoyés ne sont pas restitués, sauf
                                                                                                      de chevreuil
                                                                                            46
accord préalable avec la rédaction.
Tous droits de reproduction (articles                                                                 de Jean-Marie Pelletier
et illustrations) réservés pour tous
pays. La reproduction de tout ou
partie de textes et d’illustrations doit

                                           27
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avec la rédaction.
                                            2 Les photos insolites par Eric Nardin et Nicolas Grand | 17 Passion chasse : Faire le pied
                                            par Théia | 23 Poster : Le faucon pèlerin, oiseau de l’année par BirdLife | 26 Portfolio

                                            par Christian Fosserat et Hans Glader | 31 Les infos | 47 Jeu

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Le faucon pèlerin oiseau de l'année - AVIFAUNE Chasse à l'arc
6 | CHASSE ET NATURE | no 4 avril 2018

  DANS LE RÉTRO…

  L’Oscar…
  de la capture du gibier !
  | Texte Jean Bonnard | Photos DR

  EN FÉVRIER, L’ANCIEN GARDE-CHASSE BERNARD REYMOND CONSACRAIT UN ARTICLE AU RETOUR DU
  CERF EN TERRE VAUDOISE. IL ÉVOQUAIT UNE BICHE TIRÉE EN 1993 À LA VALLÉE DE JOUX PORTANT,
  À L’OREILLE DROITE, UNE MYSTÉRIEUSE MARQUE : VS 162… L’AUTEUR DU LÂCHER DE CETTE BICHE
  EST IDENTIFIÉ : C’ÉTAIT OSCAR DARBELLAY, LÉGENDE DE LA CHASSE VALAISANNE !

  B
          ernard Reymond rappelait
          que la loi interdit de lâcher
          des lynx, loups ou gibier et
  concluait : «J’imagine un groupe
  de chasseurs passionnés, désireux
  d’activer le repeuplement du cerf et
  d’amener du sang neuf… Je ne leur
  en veux absolument pas, bien au
  contraire. Si l’un d’eux lit ces lignes,
  qu’il sache que la marque VS 162
  nous a bien fait cogiter.
    Tony Roduit, dit l’Indien, garde-
  chasse valaisan fraîchement retrai-
  té, n’a pas eu à chercher bien long-
  temps : «La VS 162 a été capturée
  au Chanton, commune d’Orsières,
  le 10 mars 1981, et relâchée le
  25 avril dans la région de Vouvry
  avec la marque VS 162.»
    Tony Roduit avait succédé à une
  légende de la chasse valaisanne, le
  garde et ancien braconnier Oscar
  Darbellay. J’avais eu le bonheur de
  rencontrer Oscar en 2003, il avait
  alors 83 ans, pour une interview des-
  tinée au Nouvelliste. Il avouait alors
  avoir tué deux mille chamois, «mille
  à la braconne et mille en tant que         Oscar Darbellay. © Le Nouvelliste
  garde-chasse». Circonstance atté-
Le faucon pèlerin oiseau de l'année - AVIFAUNE Chasse à l'arc
7

nuante : la plupart de ses méfaits, il les avait commis pen-
dant la guerre. Mineur au fortin de Commeire, il gagnait
1 fr. 30 de l’heure, alors qu’un chamois valait facilement
100 francs au marché noir : «J’étais en contact avec un bou-
cher de Liddes, une fois le chamois chez lui, je ne risquais
plus rien. Il expédiait la viande à un commerce de Genève
(qui avait pignon sur rue), c’était intéressant parce qu’il
n’y avait pas besoin de ticket de rationnement…»

Premier chevreuil à 13 ans…
   Oscar m’avait avoué aussi son premier méfait : «J’ai tiré
mon premier chevreuil à 13 ans avec une arbalète que
j’avais fabriquée, j’avais creusé la glissière (pour y dépo-
ser la flèche) au rabot. C’était précis, jusqu’à 20 mètres
je garantissais à tous les coups…» Oscar braconnait le             Tony Roduit et Oscar: la prise du soir...
plus souvent seul et s’était fait pincer quatre ou cinq fois.
«On passait le plus souvent entre les gouttes… En 1945,
j’ai fait huit mois de prison à Crêtelongue et j’ai payé une       ... emballée pour être amenée....
amende de 2100 francs pour deux chamois.»
   C’est connu : les braconniers font souvent de bons
gardes-chasse, l’Etat du Valais le nomma donc à ce poste
en 1963. Et pendant vingt ans, Oscar fut redoutable. «Une
année, j’ai dressé trente-quatre PV pour infractions de
chasse et braconnage…»
   Mais c’est surtout pour son efficacité à capturer vivant
le gibier pour le relâcher ailleurs qu’il a passé à la pos-
térité. Il s’était spécialisé : «Les cerfs, je les suivais à ski
dans la neige et quand j’arrivais à les rattraper, je leur pas-
sais un bandeau noir sur les yeux, après ils me suivaient
comme une vache. Je les rassemblais dans une écurie, j’ai
eu jusqu’à douze biches ensemble. Ce sont celles-là qui
ont été relâchées au vallon de Réchy.»
   Dès juin 1968, l’usage du fusil hypodermique allait
lui faciliter la tâche. «Nous procédions aux captures en
mars-avril, le gibier est affaibli par l’hiver, il se rapproche
des zones habitées et des routes, ce qui nous facilitait la
tâche» explique Tony Roduit, qui a hérité du matériel de
capture, fusil et seringues. Des seringues qui n’ont que
très peu évolué et qui servaient à injecter le Rompun, un
anesthésiant utilisé en médecine vétérinaire.

Le frein de seringue…
   L’usage du fusil hypodermique n’allait pas de soi, Oscar
fit œuvre de pionnier et c’est lui qui rédigea en 1974 le
mode d’emploi à l’intention du Service valaisan de la
chasse, précisant les doses de Rompun pour les bouque-
tins, cerfs, chamois, en fonction de leur âge et de leur
poids. «Au début, on s’entraînait à tirer sur de vieux ma-
telas pour mesurer la dose des charges qui projetaient les         ... aux écuries!
seringues pour éviter de transpercer les animaux et de les
Le faucon pèlerin oiseau de l'année - AVIFAUNE Chasse à l'arc
8 | CHASSE ET NATURE | no 4 avril 2018

                                                                                                  Tony Roduit avec le fusil hypodermique.
     Les freins de seringue, ouvert et fermé. © J. Bonnard                                        © J. Bonnard

  blesser gravement, mais ce n’était                  lée «Frein de seringue pour fusil de        N.B. Oscar Darbellay tenait
  pas évident» explique Tony Roduit.                  capture». Il décrit, photos à l’appui,    une liste de ses captures.
    Oscar étudia le problème et, grâce                l’ingénieux dispositif qui consistait à   Son bilan est impressionnant :
  à un ami, Camille Lattion mécani-                   fixer en tête de la seringue quatre       1211 captures documentées et
  cien de précision à Liddes, une solu-               ailettes mobiles qui s’ouvrent après      datées, dont : 365 cerfs, 395 bou-
  tion allait s’imposer. La découverte                le tir, empêchant que la seringue         quetins, 240 chamois, 95 daims,
  connut un beau succès : la revue                    pénètre dans le corps de l’animal et      60 mouflons, 18 chevreuils et
  Archives suisses de médecine vé-                    le blesse. Le dispositif, légèrement      quelques rennes, bisons
  térinaire de 1974 (pages 111-112)                   amélioré, est toujours utilisé et         et même 3 loups !
  a en effet publié une information                   d’une efficacité reconnue.
  signée par Oscar Darbellay et intitu-

     La fin de la VS 162
     Début décembre 1993, à l’âge respectable de 18 ans, la biche VS 162, avec sa marque rouge à l’oreille, tombait
     sous la balle d’un chasseur et inspirait quelques lignes remarquables à notre ami Charles-Louis Rochat, futur
     et estimé président de Diana Romande. Court extrait du texte publié dans la Diana : L’équipe se rassemble et
     contemple avec beaucoup d’émotion la superbe et impressionnante biche arrêtée par un maître coup de fusil
     en plein cœur… Quelle bête énorme, fascinante, infiniment respectable, irréelle presque dans ce Risoud qui n’a
     jamais sans doute connu pareil moment…
     Interpellé, le Service valaisan de la chasse avait révélé que c’était Oscar Darbellay qui l’avait capturée en 1981 et
     relâchée à Vouvry. Charles-Louis Rochat conclut que cette bête arrivée à 18 ans et d’un poids de 107 kilos vidée,
     avait passé la frontière française pour remonter le Jura, via le Pays de Gex… admirable animal, fascinante
     nature… Avant de conclure, un brin malicieux: Ironie du sort, le garde-chasse valaisan Oscar Darbellay est
     l’oncle du propriétaire de la montagne vaudoise sur laquelle la biche a fini ses jours. Pour nous, l’affaire est
     claire, la bête aura pris le train…
Le faucon pèlerin oiseau de l'année - AVIFAUNE Chasse à l'arc
9

TECHNIQUE

Munitions, trois
histoires de familles
| Texte et photos Daniel Girod

MALGRÉ L’ÉMERGENCE DE NOUVEAUX CALIBRES, TROIS GRANDES FAMILLES ONT MARQUÉ DE FAÇON
INDÉLÉBILE L’HISTOIRE DES MUNITIONS DE CHASSE. LE 8x57, LE 30.06 ET LE 308 ONT ENGENDRÉ UNE
DESCENDANCE IMPORTANTE MAIS TROP SOUVENT MAL CONNUE.

L
        a mère des douilles modernes       bord en français. Le 8x57 JRS est               du 6x55 suédois dont la trajectoire
        est sans doute la douille du fu-   certainement le plus connu de cette             tendue fait merveille pour la chasse
        sil de guerre allemand modèle      famille destinée aux armes bascu-               en montagne, le 6,5x57 R remporte
1888. Cette douille de 57 millimètres      lantes. Parmi la liste précédemment             encore de nombreux suffrages au-
de longueur sert de base à une multi-      énumérée, trois munitions sortent du            près des chasseurs montagnards. Sa
tude de calibres, tels les 5,6x57, 244     lot. Il s’agit du 6,5x57 R, du 7x57 R et        douceur est très appréciée par les
et 6 mm Remington (6x57), 257 Ro-          du 8x57 JRS. Malgré la concurrence              possesseurs de carabines mono-coup
berts (6.35x57), 6,5x57, 7x57, 8*57 J
et 8x57 JS, 9x57 et 9,3x57. La muni-
tion initiale mise en service en 1888
était munie d’un projectile à nez
rond de 8,09 millimètres de diamètre
pour un fond de rayure du canon à
8,07 millimètres. La pression s’éta-
blissait quant à elle à 3300 bars. En
1905 apparaît une nouvelle munition
équipée d’un projectile ogival dit «S»
de 8,20 millimètres de diamètre pour
un fond de rayure à 8,20 millimètres.
Avec 3400 bars, la pression reste tout
de même modérée malgré la montée
en puissance du calibre. Cependant,
les Allemands ayant une forte pré-
dilection pour les fusils «drilling»,
il a fallu développer une munition à
bourrelet pour permettre l’extrac-
tion de la douille. C’est ainsi que sont     Trois munitions pour l’histoire. De gauche à droite 8x57 JRS, 30.06 Springfield, 308 Winchester.
nées les munitions avec le suffixe R         On peut noter qu’étant destinée aux armes à canon basculant, la douille du 8x57 JRS est dotée
                                             d’un bourrelet. Par contre, le 30.06 et le 308 sont munis d’une gorge car ils sont prévus pour
pour Rand qui signifie bourrelet en          des armes à culasse mobile.
allemand, ou Rim en anglais et Re-
Le faucon pèlerin oiseau de l'année - AVIFAUNE Chasse à l'arc
10 | CHASSE ET NATURE | no 4 avril 2018

   à canon basculant, comme les Kiplauf
   qui allient la finesse, la légèreté et
   l’efficacité. Quant au 7x57, si certains
   pensent qu’«après lui on n’a rien fait
   de mieux», force est de constater que
   le 6,5x57 le supplante en montagne
   et que le 8,5x57 JRS lui est préféré
   pour la battue. Par ailleurs, le 6,5x57
   offre des munitions équipées de
   balles légères, notamment avec des
   ogives de 6 grammes. Le tableau de           De gauche à droite – le 8x57 JRS, le 7x57 R, le 6,5x57 R et le 5,6x57 R.
   la page 11 fait une synthèse des trois
   calibres précédemment cités.

   La deuxième famille
     Celle-ci, très prolifique, va naître
   quelques années après la douille de
   57 millimètres. En effet, en 1903,
   inspirés par la 8x57 JS, les Etats-
   Unis adoptent la cartouche 30.03
   (voir encadré Deux systèmes de
   mesures). Rapidement, à savoir
   trois ans plus tard, la 30.03 devient
   la 30.06 Springfield. A cette occa-
   sion, la douille évolue en s’allongeant
   à 63 millimètres tout en conservant
   le même culot. La munition militaire
   30.06 est dotée d’une balle pointue
   de 150 grains dont la vitesse dépasse        De gauche à droite – le 308, le 7.08 Remington et le 243 Winchester.
   alors légèrement le seuil des 800 m/s.
   Les excellentes performances de ce
   calibre ont largement contribué à son      le célèbre 35 Whelen2. Pour ce der-             merciale du 7,62 OTAN. A cette
   adoption dans le monde de la chasse.       nier, le collet de la douille du 30.06          époque ce choix avait deux objec-
   Encore aujourd’hui, le calibre 30.06       voit son diamètre élargi à 9,09 milli-          tifs. Tout d’abord unifier les muni-
   est probablement la munition la            mètres, soit 358 millièmes de pouce.            tions des alliés et ensuite possé-
   plus vendue dans l’univers des mu-           Le tableau de synthèse no 2 pré-              der une cartouche plus légère et
   nitions destinées aux armes à canon        sente trois calibres dont deux poids            surtout plus courte que certaines
   rayé. Ce succès va pousser les fabri-      de balles pour le 30.06.                        munitions alors en usage, en parti-
   cants à proposer un important panel          Les balles SST et Interloc sont de            culier le 30.06. Il est à noter que le
   de munitions dont l’extraordinaire         marque Hornady, la Powerschok est               nombre 308 représente le diamètre
   éventail de balles évolue entre 110        fabriquée quant à elle par Federal.             réel de la balle 0.30, à savoir 0.308
   et 220 grains. Cependant, certains           Ce tableau montre la grande poly-             qui, multiplié par 25,4 (un pouce),
   pays comme la France ont interdit le       valence du 30.06, l’extrême tension             donne 7,82 millimètres. Malgré la ré-
   30.06 au motif que c’était un calibre      de trajectoire du 270 Winchester et             duction du volume de la douille, les
   de guerre1. Pour contourner cette          la très bonne adaptation du 35 Whe-             qualités balistiques du 308 sont ab-
   règlementation, les fabricants ont         len au tir de battue.                           solument remarquables. A tel point
   alors mis au point plusieurs calibres                                                      que, même encore de nos jours, ce
   dérivés du 30.06. Ainsi, avec la même      Et le 308                                       calibre équipe un grand nombre
   douille, sont nés le 270 Winchester,         Créé en 1952 par Winchester, le               de tireurs d’élite, les célèbres sni-
   le 280 Remington, le 25.06, le 8.06 et     308 est en fait la désignation com-             pers. Pour ce qui concerne l’usage
11

sportif, la 308 Winchester s’est ré-        Les trois munitions sont encar-              nitions et, d’autre part, traverser al-
vélée comme l’une des meilleures          touchées par Norma. On peut re-                lègrement les siècles tout en résis-
cartouches de tir jamais produites.       marquer les très bonnes tensions               tant aux effets de mode.
Deux munitions célèbres utilisent la      de trajectoire des trois balles, avec
douille du 308 – le 243 Winchester        bien sûr une flèche plus importante            1
                                                                                             En France, depuis le décret de sep-
et le 7.08 Remington. Pour le 243,        pour le 308 puisque la balle est plus              tembre 2013, le calibre 30.06 est désor-
                                                                                             mais autorisé à la chasse.
le poids des projectiles évolue entre     lourde. Par contre, ce qui n’est pas           2
                                                                                             Le nom de Whelen a été donné à
60 grains (3,9) grammes et 100 grains     visible sur le tableau, le 308 tient
                                                                                             cette cartouche en hommage au colo-
(6,48 grammes). Ce calibre est donc       son succès de sa régularité.                       nel Townsend Whelen (1867-1961),
parfait pour le tir d’ongulés comme         En conclusion, ces trois familles                 commandant du Frankford Arsenal et
le chevreuil ou le chamois. Pour ce       de munitions montrent qu’une ex-                   passionné de tir longue distance.
dernier, les projectiles à fort pouvoir   cellente munition peut, d’une part,
de pénétration sont conseillés car        engendrer d’autres excellentes mu-
l’animal est très résistant. Avec le
7.08, Remington propose un calibre        Calibres       Balle et poids    VO en M/S   EO en joules   DRO        Trajectoire
qui fait écho au 243. Cependant, le       6,5x57 R        TMS 6 g          960          2765          189 m      -1,3 cm à 200 m
calibre passe de 6 à 7 millimètres.       7x57 R          KS 8 g           890          3168          179 m      -3 cm à 200 m
Comme son prédécesseur, le 7.08
                                          8x57 JRS        DK 11,7 g        760          3379          153 m      -17,6 cm à 200 m
s’avère être un excellent calibre
pour le tir à longue distance. C’est      Tableau no 1
avec des balles de 150 grains qu’il est
le plus efficace. Les performances        Calibres        Balle et poids   VO en M/S   EO en joules   DRO        Trajectoire
du 7.08 ne sont pas très éloignées de     30.06           120 g SST        820          2750           166 m      -5,7 cm à 200 m
celles du 7x64. Le tir de nos quatre
                                          30.06           220 g Interloc   740          3950           151 m      -10,3 cm à 200 m
ongulés peut donc se faire sans pro-
                                          270
blème avec le 7.08, pourvu que l’on                  130 g Interloc        930          3600           196 m      -0,4 cm à 200 m
                                          Winchester
choisisse les balles adaptées à l’ani-
                                          35 Whelen       220 g Pschok     790          4500           120 m      -12,5 cm à 200 m
mal. Sans publicité aucune, une ca-
rabine Remington Seven en calibre         Tableau no 2
7.08 constitue un excellent choix
pour la montagne, car l’arme est à la     Calibres        Balle et poids   VO en M/S   EO en joules   DRO        Trajectoire
fois courte et légère.                    308             Ory 165 g        835          3730           200 m      -290 mm à 300 m
   Le tableau no 3 synthétise les per-    243             Vmax 75 g        1015         2505           200 m      -185 mm à 300 m
formances du 308 et de ses deux
                                          7.08            BST 140 g        860          3360           200 m      -240 mm à 300 m
descendants, le 243 Winchester et
le 7.08 Remington.                        Tableau no 3

  Deux systèmes de mesures
  La désignation des munitions est différente selon que l’on se réfère au système européen ou au système
  anglo-saxon. Premier exemple, dans le système européen, la désignation 7x64 signifie que la douille mesure
  64 millimètres de longueur pour une balle de 7 millimètres de diamètre, en réalité 7,25 mm. Deuxième exemple,
  dans le système anglo-saxon la désignation 30.06 signifie que la balle mesure 30 centièmes de pouce de dia-
  mètre et que la munition est apparue en 1906. Là encore, le diamètre annoncé de 30 centièmes de pouce
  (7,62 mm) est en réalité de 7,85 mm).
12 | CHASSE ET NATURE | no 4 avril 2018

   DOSSIER

   Vous avez dit :
   «chasse à l’arc ?»
   | Texte et photos Henri-Armand Meister

   BIEN QU’INTERDITE EN SUISSE DEPUIS 1876, LA CHASSE À L’ARC CONNAÎT PLUSIEURS ADEPTES
   QUI PRATIQUENT À L’ÉTRANGER. PETIT TOUR D’HORIZON D’UNE PRATIQUE ALTERNATIVE, QUI NOUS
   RAMÈNE À NOS ORIGINES.

   D
           epuis longtemps, je songeais             Quelques mots pour comprendre                    vécu de chasse, d’une part et, d’autre
           à partager mon expérience                   Dès les années 90, je me suis in-             part, à une expérience personnelle
           en bousculant un peu les                 téressé à cette forme de chasse. Ma              qui m’a valu de passer deux bonnes
   idées préconçues et briser quelques              première préoccupation a été d’ap-               heures dans une harde de sangliers
   lances en faveur de cette forme de               prendre à tirer correctement. Cela               sans pouvoir lâcher une seule flèche
   chasse originelle. Et si beaucoup                m’a pris quatre ans, avec, à l’issue de          car mon système de visée, devenu
   de textes ont déjà été rédigés sur la            ce laps de temps, la conviction que la           inutilisable à cause de la faible lumi-
   question, j’apporte avec celui-ci mon            seule forme de chasse possible était             nosité, ne m’a jamais permis d’ajuster
   expérience, en plus de me référer à              l’arc instinctif. Cette certitude en ré-         avec sûreté la bête rousse que j’envi-
   ce qui a déjà été fait sur le sujet.             férence aux peuples du passé qui ont             sageais. Je me souviens encore avec

      L’émotion est telle, lorsque ce géant chancelle et s’effondre à quelque 20 m de notre affût,
      que nous nous sommes pris la main avec le pisteur.
13

  La précision n’était pas son principal souci, contrairement à la recherche               Pierre utilisait encore du matériel très primitif
  de ses trois flèches empoisonnées, fichées dans la litière forestière.                   en 2007 pour survivre dans la forêt camerounaise.

émotion de cette expérience durant              chacal et un vieux taureau au bout       pointes des flèches ne nécessitait ni
laquelle à trois reprises, une laie est         de sa vie.                               un arc puissant ou précis, ni évolué.
venue se placer exactement devant                 Depuis, les succès se sont succé-         En Asie centrale, en Amérique du
le jeune que j’essayais d’ajuster.              dé ; ainsi, c’est une bonne soixan-      Nord puis en Europe, au contraire,
   Donc achat d’un arc instinctif et            taine de gibiers que j’ai eu la chance   l’homme a développé des arcs pré-
travail intensif durant une autre               et le bonheur de prélever, du lièvre     cis et puissants pour la chasse et
année en autodidacte avec la mé-                au grand koudou. Mais il m’a fallu       la guerre. Ces arcs ont donné nais-
thode de feu Jean-Marie Coche,                  beaucoup travailler et surtout ac-       sance à des techniques de tir per-
maître d’archerie (La discipline                cepter les erreurs qui m’ont permis      fectionnées (technique mongole,
du tir à l’arc instinctif souple),              de progresser. Et en tirer parti ! En    Kyudo, techniques anglaises et
jusqu’à l’obtention de la précision             fait, c’est surtout grâce à elles que    amérindiennes). En ce qui concerne
que j’avais jugée nécessaire : chaque           je puis aujourd’hui être à l’aise avec   ces dernières, l’excellent ouvrage de
flèche dans une pomme à 18 mètres.              cette façon de chasser.                  Theodora Kroeber, Ishi, testament
    Cette conviction tomba après une                                                     du dernier Indien d’Amérique du
désastreuse expédition en Afrique               Un peu d’histoire…                       Nord, fait référence en la matière.
du Sud : une flèche (indiscipli-                  On peut situer la naissance de l’ar-      L’invention de la cartouche a mis
née ?) dans l’omoplate d’un gnou à              cherie au paléolithique supérieur        fin aux pratiques des archers. Il fau-
15 mètres. Cette déception faillit me           suite aux découvertes de matériel        dra attendre presque cinquante ans,
faire abandonner l’idée de chasser              ou de peintures. De nombreuses           soit deux générations, pour que, pas-
avec un arc.                                    pointes en pierre ont été retrouvées     sionnés par les récits d’Ishi, des chas-
   Une remise en question débouche              sur les sites datant du mésolithique,    seurs américains se remettent à utili-
sur la décision d’acheter un arc com-           soit dix à quinze mille ans avant        ser les techniques amérindiennes, et
pound, un Matthews Ultra 2, avec le             notre ère.                               plus de cent ans pour que renaisse ce
dessein de tenter ce qui m’apparais-              Blaise Fontannaz, facteur d’arc        même intérêt en France.
sait comme un exploit.                          et instructeur de tir, a effectué une       Aujourd’hui, la chasse à l’arc est
   Il est à noter que dans l’intervalle,        intéressante recherche sur la ques-      devenue une mode : beaucoup de
des progrès techniques avaient été              tion.                                    chasseurs lassés d’être relégués
faits, notamment sur les viseurs :                Selon la partie du monde dans la-      au rôle de tireur dans les battues
des «pins» avec fibre optique qui               quelle se trouvaient les premiers ar-    ont souhaité prendre une part plus
reléguaient aux oubliettes mes pro-             chers, l’archerie a évolué dans deux     active à la chasse. Mais cette prati-
blèmes de visée en basse luminosité.            directions. D’une manière générale,      que particulièrement exigeante de-
   Nouvelle expédition en Afrique               dans les régions tropicales et équa-     mande de la persévérance, un moral
du Sud en 2002, et succès avec un               toriales, l’usage de poisons sur les     d’acier et un entraînement constant.
14 | CHASSE ET NATURE | no 4 avril 2018

                                                                       Arc compound Mathews Héli M équipé pour la chasse.
 Arc traditionnel, Great Plain 65 livres                               Le décocheur est indispensable car l’angle formé par la corde
 avec les accessoires nécessaires au tir.                              à pleine allonge est trop étroit pour les doigts.

   D’autant plus avec un arc tradition-       tion des obstacles (branches / brin-           Depuis 2000, j’ai utilisé trois com-
   nel. Si bien que certains «chasseurs       dilles / herbes sur la trajectoire de la    pounds achetés tous les six ans en-
   à l’arc» se contentent de promener         flèche) et, surtout, l’émotion, celle       viron ; ils sont chaque fois plus évo-
   leur matériel en forêt, racontant          de se trouver à une dizaine de mètres       lués et plus agréables à manier, mais
   partout des exploits galvaudés.            d’une proie. Cette émotion peut être        j’avoue que le côté technique de ce
     Parallèlement, la technologie per-       si forte qu’elle va faire trembler au       matériel ne m’intéresse pas, pourvu
   met la fabrication d’arcs de plus en       point qu’on ne pourra même plus te-         que ma flèche vole là où je vise ! Je
   plus perfectionnés. Les Américains,        nir son allonge, elle est connue sous       laisse le soin aux spécialistes de me
   historiquement les plus proches à          le nom de «buckfever». Et, en plus,         conseiller.
   avoir côtoyé d’authentiques chas-          il faut encore tromper les sens de la
   seurs à l’arc, ont cultivé l’archerie      proie pour qu’elle ne perçoive pas le       Matériel et coût
   (Howard Hill - L’Homme et la Lé-           tout petit prédateur outrecuidant.            Pour un «trad», il faut compter
   gende, de Craig Ekin). Ils se sont            Le lecteur comprendra mieux              entre 200 et 1200 francs, plus 200 à
   lancés dès les années 90 dans la fa-       maintenant la difficulté de l’archerie      400 francs pour les divers acces-
   brication de «machines infernales»         traditionnelle en chasse pratique.          soires (flèches, carquois, cible, gan-
   pour la chasse.                               Si j’avais la possibilité de chasser     telet et brassard).
                                              deux cents jours par année, alors             Pour un compound, il faut comp-
   Compound versus traditionnel               oui, j’abandonnerai le compound             ter entre 400 et 1500 francs, plus
     Pour comprendre le tir à l’arc tra-      au profit de l’arc traditionnel, pur        500 à 1200 francs pour les acces-
   ditionnel, il faut envisager la même       et dénudé de tout artifice. Mais ce         soires (flèches, carquois d’arc, cible,
   aptitude qui fait lancer un papier         n’est pas le cas et ne disposant que        décocheur, viseur, stab et divers).
   chiffonné dans la poubelle du coin         d’un temps défini et relativement           La bonne nouvelle, c’est que des
   de la pièce : on ne réfléchit pas, le      bref, j’ai opté pour l’efficacité.          «kits» complets sont proposés par
   cerveau donne au bras des indi-               Je tire avec les deux types d’arc,       les marchands à des prix inférieurs.
   cations de direction et de force en        mais ne chasse qu’avec le compound.         La vieille règle est toujours valable :
   fonction de paramètres qu’il a enre-       Son avantage réside, premièrement,          le bon marché est toujours trop cher.
   gistrés auparavant.                        dans la possibilité de viser au moyen         Mais je pense que des occasions
     Le même phénomène se produit             d’un système tel qu’il existe sur une       vraiment intéressantes peuvent se
   avec l’arc instinctif : le cerveau com-    carabine et, secondement, dans la           trouver car ce matériel se dévalo-
   mande à la musculature un position-        vitesse très élevée de la flèche. De        rise très rapidement, vu l’incessante
   nement du corps (gauche / droite),         nos jours, ce projectile quitte l’arc à     évolution de ce marché.
   du bras d’arc (haut / bas) et du bras      plus ou moins 100 mètres / seconde.           Les pointes de chasse se déclinent
   de corde (moteur de propulsion). A         Au niveau précision, avec un peu            en de très nombreuses variantes.
   cela, il faut ajouter les conditions mé-   d’entraînement, on tient la pièce de        Néanmoins le principe est toujours
   téo (humidité / chaleur / gel), la ges-    2 francs à 20 mètres.                       le même : des lames tranchantes
15

                                               cause d’une situation économique            risent aujourd’hui cette pratique
                                               très dure et de la chasse trop in-          que dans les chasses affermées.
                                               tense. Cette interdiction est confir-
                                               mée dans l’ordonnance du 26 fé-             Réflexions personnelles
                                               vrier 1988 à l’art. 2 al. f) et dans la     sur la chasse à l’arc
                                               dernière mouture, dans son état au             De manière inattendue, la chasse à
                                               1er mars 2018 art. 1 al. g). Dès lors, il   l’arc est mieux tolérée par les milieux
                                               faudrait modifier cette ordonnance          anti-chasse. Il y est probablement
                                               pour obtenir l’autorisation de chas-        vu un côté rétro qui plaît, un côté
                                               ser avec un arc en Suisse. Tâche dif-       sécurité qui rassure, des difficultés
  Lame de chasse G5 Montec,                    ficile et délicate.                         qui économisent le gibier et un côté
  non aiguisée, coulée en une seule               Néanmoins, il existe une Asso-           idéaliste qui rallie. Tant mieux !
  pièce, en acier inox et développée
  par un ingénieur en aérodynamique.           ciation des chasseurs à l’arc de Ro-           Si le chasseur au fusil a une grande
                                               mandie et une Association suisse            responsabilité au niveau de la sécu-
                                               des chasseurs à l’arc (Verband              rité, le chasseur à l’arc en a une tout
qui coupent les tissus, les vaisseaux          Schweizer Bogenjäger).                      aussi grande par rapport au gibier.
sanguins et qui créent une hémor-                 Sur la fiche d’inscription à cette       Tuer avec une flèche présente un
ragie mortelle. Personnellement, je            association, le candidat s’engage à         côté aléatoire non négligeable, aus-
ne tire que le modèle G5 Montec car            respecter les autres usagers de la          si l’archer doit-il tout mettre de son
son vol est parfait, il est très solide,       nature, le gibier, la faune et l’envi-      côté pour assurer une mort digne à
peut se réutiliser après un tir et s’ai-       ronnement, appliquant une éthique           ses proies admirées et convoitées.
guise très facilement. Son coût est            comportementale. Cela est très bien            Les quelques situations suivantes
d’environ 18 francs la pièce. Mais             et démontre la volonté des archers          vécues témoignent des mystères
d’autres lames sont tout aussi va-             de se distinguer de l’image des chas-       auxquels l’archer sera confronté :
lables et de nouveaux modèles sont             seurs véhiculée par les médias ou           - Même avec une vitesse de l’ordre
périodiquement mis sur le marché.              par certains comiques.                         de 90 mètres / seconde, une flèche
                                                  L’association propose, en plus, un          peut passer par-dessus un che-
Quid de la Suisse ?                            manifeste du chasseur à l’arc que              vreuil qui a le réflexe de se baisser
  La loi de 1876 interdit l’utilisation        les personnes intéressées pourront             à moins de 10 m de soi.
de l’arc comme moyen de chasse.                lire sur le site. Les chasseurs à l’arc     - Une flèche peut entrer dans le
On comprend bien la volonté du                 suisses sont obligés de trouver des            flanc gauche d’un phacochère de-
législateur qui souhaitait mettre en           solutions à l’étranger. La France voi-         puis l’arrière vers l’avant et ressor-
place des mesures de protection                sine offre des possibilités, tant dans         tir dans l’autre sens du flanc droit.
d’une faune devenue rarissime à                les chasses communales qui auto-            - Une flèche peut revenir en arrière
                                                                                              exactement d’où elle vient lors-
  On distingue très aisément sur l’épaule de ce bubale femelle                                qu’elle frappe une surface dure.
  la pointe du coude et l’arête inférieure de l’omoplate.                                  - Une flèche peut traverser un léo-
                                                                                              pard juste au-dessus des poumons
                                                                                              et au-dessous de la colonne, le
                                                                                              laissant totalement indemne. Le
                                                                                              mystère fut résolu deux semaines
                                                                                              plus tard lorsque le même léopard,
                                                                                              sur le même affût, fut fléché pro-
                                                                                              prement par un autre chasseur.
                                                                                              La première blessure était totale-
                                                                                              ment cicatrisée.
                                                                                           - Et il y a des jours où les animaux
                                                                                              ne veulent pas mourir, même par-
                                                                                              faitement fléchés. Le 19 juillet
                                                                                              2015, un élan du Cap mâle, un
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                                                                                                     ter tranquillement. Cette théorie
                                                                                                     farfelue a été prônée comme publi-
                                                                                                     cité pour la chasse à l’arc.
                                                                                                        Je n’ai rien vu de tel en vingt
                                                                                                     années de chasse : un animal tou-
                                                                                                     ché par une flèche a un réflexe de
                                                                                                     fuite important, parfois il s’arrête
                                                                                                     après quelques dizaines de mètres,
                                                                                                     d’autres fois, le plus souvent, il fuit
                                                                                                     jusqu’à la chute finale. En deux oc-
                                                                                                     casions, j’ai retrouvé le gibier cou-
      Ou plus simplement dit : sur la droite patte antérieure / garrot
                                                                                                     ché en position fœtale.
      au premier tiers inférieur de ce segment.                                                         Il est possible de pratiquer la
                                                                                                     chasse à l’arc à la billebaude, en
                                                                                                     «pirschant» ou en battue. Dans ce
      bubale femelle et un oryx femelle              mort peut survenir. Si malheureu-               dernier cas, il est possible de trou-
      à Okahandja en Namibie, bien                   sement la flèche est mal placée et              ver des postes où le gibier va se dé-
      que parfaitement touchés dans les              que l’atteinte est musculaire, la ci-           filer discrètement et lentement, se
      poumons et au cœur, ne voulaient               catrisation sera très rapide, contrai-          dérober. Mais l’affût représente la
      pas quitter ce monde.                          rement à une blessure par balle qui             forme la plus sûre pour se trouver à
   - Et il y a les flèches indisciplinées            détruit les tissus et déclenchera le            bonne portée d’un gibier immobile.
      qui ne volent pas où on veut…                  plus souvent une infection.                        Le lecteur doit se demander pour-
   - Et il y a la poisse qui colle parfois…            Mais une atteinte dans le ventre              quoi le continent africain a tellement
       La zone à viser sur un animal                 aura pour conséquence une mort                  de place dans mon article. C’est sim-
   de profil doit obséder l’archer : le              lente et horrible.                              plement parce que je suis tombé
   centre du cercle inscrit du triangle,               Le lecteur chasseur comprendra                amoureux de certains de ses pays
   délimité par l’omoplate en haut et                immédiatement les limites de la                 (Afrique du Sud, Cameroun, Bénin,
   l’humérus en bas, avec pour sommet                chasse à l’arc.                                 Mauritanie, Namibie et Zimbabwe),
   principal l’articulation de l’épaule,               Les Amérindiens utilisaient une               que je m’y sens bien et que le climat
   la pointe postérieure de l’omoplate               formule pour décrire l’animal qui               me convient parfaitement. Il est plus
   et la pointe du coude comme deux                  venait de recevoir une flèche : «Il est         facile d’attendre à l’affût par des tem-
   derniers sommets.                                 mort mais ne le sait pas». Certains             pératures douces et une hygrométrie
      Dans le cas d’un tir de l’arrière vers         ont imaginé que l’animal qui rece-              plutôt sèche que sur un treestand al-
   l’avant, il faut viser en arrière du              vait une flèche restait sur place et            sacien dans le brouillard et la neige…
   centre inscrit du triangle (à imagi-              mourait sans se rendre compte de                   Mais les principes d’archerie sont
   ner peint sur l’épaule), de telle sorte           rien, qu’il continuait même à brou-             les mêmes partout sur notre globe.
   que la pointe de la flèche atteigne,
   au centre de l’animal, la droite qui
   relie les deux centres peints sur
   l’épaule gauche et l’épaule droite.

   Il n’y a pas d’alternative !
     Le tir de face est à oublier, de
   même que le tir de l’avant vers l’ar-
   rière. Ces deux tirs ont pour consé-
   quence certaine un animal blessé.
     La flèche n’a aucune force d’im-
   pact (stop power) sur un gibier de                   Un tir plus difficile à ajuster mais intéressant
   la taille d’un chevreuil et plus gros.               car l’archer a la certitude que l’animal ne verra aucun mouvement.
   Ce n’est que par hémorragie que la
17

PASSION CHASSE

Faire le pied
| Texte et photos Théia

LA TRAQUE DU SANGLIER : UN ART DE FAIRE, UN ART DE VIVRE ! UNE ACTIVITÉ SI UTILE À LA COLLEC-
TIVITÉ ! QUELLE VOLUPTÉ DANS CES GESTES QUI SEMBLENT SI INSTINCTIFS !

                                                               J
                                                                     e la suis, cette passionnée qui
                                                                     est si attentive à son nez. Pas
                                                                     le sien mais celui de son chien,
                                                               sans lequel dans la situation pré-
                                                               sente elle ne serait rien !
                                                                 Bien sûr l’humain regarde : son
                                                               œil aiguisé permet d’interpréter les
                                                               traces qui ont été laissées lors de la
                                                               nuit qui vient de s’écouler. Il arrive
                                                               même que la chienne passe tout
                                                               droit, trop enjouée au petit matin,
                                                               laissant derrière elle une coulée aux
                                                               signes à détecter. Une fois remise
                                                               sur la sente fraîche par sa maîtresse,
                                                               qui sait ce qu’elle veut trouver, la
                                                               chienne repart comme si elle avait
                                                               dès le départ suivi ces traces.
                                                                 Des odeurs que nous ne sentons
                                                               que si le gibier est à deux pas alors
                                                               que les canidés les reniflent des
                                                               heures plus tard, même si l’effica-
                                                               cité dépend des conditions : tempé-
                                                               rature, pluviométrie, fréquentation,
                                                               etc.
                                                                 La truffe est en alerte : chercher
                                                               toutes les odeurs, dans l’air, au sol,
                                                               sur les branchettes des buissons,
                                                               pour trouver ce qui est le plus frais.
                                                               Tenter de déterminer où sont pas-
                                                               sés ces sangliers dont les traces de
                                                               la nuit sont partout réparties.
                                                                 Dans le cas précis, il est évident
                                                               qu’ils ont batifolé dans le pré des
                                                               vaches les cinq dernières nuits. Les
                                                               ruminantes, si elles étaient là, se-
                                                               raient bien ennuyées de voir tant
18 | CHASSE ET NATURE | no 4 avril 2018

     d’herbe gâchée, mais les pâturages        encouble. Moi qui n’ai jamais aimé        l’élan de son animal : peu de retenue
     sont trop détrempés pour pouvoir          les laisses, même pour mon chien, je      existe, l’impulsion est suivie très
     les accueillir. D’ici à ce qu’elles re-   vois à quel point ce lien devient un      souvent où qu’elle aille. Les deux,
     viennent, la nature aura peut-être eu     outil efficace lorsqu’il est bien uti-    en quête, trottinent pour trouver
     le temps de faire repousser leur pré-     lisé. S’en passer serait ici une héré-    leur proie – et il n’est pas facile de
     cieuse denrée par-dessus les mottes       sie : le canidé ne pourrait se retenir    suivre leurs enjambées, surtout en
     soulevées par les chers suidés...         de filer lever le beau sanglier tant      montée !
       La longe de cinq mètres file sous       cherché ! Il ne s’agit en rien de s’ar-      Ce serpent est parfois lâché, selon
     les doigts de la chasseuse avec si        rêter à chaque poteau pour attendre       où la truffe s’est baladée, mais il ne
     peu de retenue. La chienne donne          que son animal de compagnie finisse       se prend que très rarement dans des
     tout pour trouver des bêtes. Un tra-      de renifler les effluves de ses congé-    ronces ou des bouts de branches, il
     vail magnifique qu’elle ne juge pro-      nères, mais plutôt de suivre le des-      est naturellement récupéré pour
     bablement pas comme tel à en voir         cendant du loup dans sa recherche         continuer la recherche. Une seule
     sa queue qui frétille et tous ses sens    instinctive.                              fois en quatre heures, la chasseuse
     en émoi.                                     Cette longe glisse telle une cou-      a écrasé cette laisse qu’elle évite si
       Je la suis. Elle la suit. Tous nos      leuvre dans les gants de la chas-         allègrement. Il s’agit d’un vrai guide :
     gestes sont conditionnés par la           seuse qui reconnaît, à la pression        le prolongement de la main qui la
     volonté de ce bel animal, ventre à        que sa compagne met dans son cou,         relie à son chien.
     terre, qui renifle tout ce qu’il peut.    si le sanglier est passé par là il y a       Malgré mon attention et mes
     Cette corde ne semble point une           peu ou pas ! La passionnée souscrit à     efforts, je l’ai stoppée quelquefois

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                                                                 offre promotionnelle
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            Blanches-fontaines 1
             2863 Undervelier                             plus de 1'200 statues différentes
                  Suisse

Ouvertures :                                                      Contact :
21 avril 2018 de 13h30 à 19h30                 ou sur             Tél : +41 79 431 52 83           E-mail : bronzeartsa@gmail.com
28 avril 2018 de 13h30 à 19h30              Rendez-vous           Tél : +41 79 375 55 33        Site internet : www.bronzeartsa.ch
19

sous mon pied, n’ayant pas cette habitude et ce doigté.
Une quinzaine de kilomètres sont ainsi parcourus en
une matinée pour espérer trouver où les sangliers ont
décidé de se reposer. Des montées, des descentes, des
broussailles, de la boue glissante : que d’efforts pour
arriver à les encercler ! Faire le tour d’une potentielle
zone de remise et savoir s’ils sont sortis à un autre en-
droit ou pas. Laisser volontairement les traces fraîches
pour éviter de faire fuir les sangliers avant que tous les
collègues soient placés, prêts à tirer. Faire ainsi marche
arrière et entourer un lieu probable de repos pour
espérer ensuite lever un gros. Etre convaincue que les
suidés sont entrés en fin de nuit dans ce bout de bois,
c’est bien, mais pouvoir dire qu’ils n’en sont pas ressor-
tis de la nuit, c’est mieux ! Quelle joie de pouvoir affir-
mer au déjeuner en retrouvant l’équipe : ils sont dans
ce bois-là ou cette taille, à cet endroit. Quel bonheur
de s’imaginer pouvoir les traquer après avoir crapahuté
une demi-journée !
  Faire le pied, seule avec sa chienne. Chercher. Sentir,
regarder, observer. Etre au milieu de la nature et ne
point s’arrêter. Etre guidée par son animal sans jamais
y renoncer. Trouver où se sont cachées ces belles bêtes                          HUNTER XT GRIP
à déguster. Déjà imaginer les voir se lever.
  Décider ensuite où chacun sera placé et qui pren-                              Fiable. Fonctionnel. Robuste.
dra son chien pour sillonner la taille. Deuxième étape
qui permettra de savoir si les sangliers étaient bien là
ou pas.
  Mais ceci est une autre histoire !

                                                              ESTABLISHED 1884
20 | CHASSE ET NATURE | no 4 avril 2018

   DESTINATIONS

   Aller chasser ailleurs !
   | Texte et photos Alain Rossier

   LA PRATIQUE DE LA CHASSE PEUT PERMETTRE DE DÉCOUVRIR DE NOUVELLES DESTINATIONS, ET DE
   SORTIR DES SENTIERS HABITUELLEMENT PRATIQUÉS. CHASSER AILLEURS OFFRE AU PRATIQUANT UNE
   MANIÈRE DE VIVRE SA PASSION AUTREMENT.

   D
           eux de mes amis, de passage
                                              Un environnement cynégétique particulier dans lequel près de quarante chiens
           à la maison pour partager un       vont être découplés !
           moment de convivialité, me
   racontent souvent leurs escapades
   cynégétiques et leurs quêtes de gi-
   bier d’ailleurs. L’un d’eux, passionné
   de chasse en montagne et en parti-
   culier de chamois, s’en va souvent
   bien loin pour prélever des espèces
   que l’on ne rencontrera jamais dans
   nos contrées.
     Originaire du Portugal, il a fait ses
   premières armes au sud de son pays
   en accompagnant son père. Pour
   une battue de grand gibier, Rodrigo
   nous emmène à Mertola.
     Une cabine, deux grandes ailes et
   des moteurs bien rodés, nous voici
   survolant Lisbonne, forte de six cent
   mille âmes, après deux heures aé-
   riennes. Vue d’en-haut, la ville s’étale
   jusqu’à mettre les pieds dans l’eau.
   Elle côtoie l’estuaire du Tage traver-
   sé par deux ponts, «Pont de Vasco
   de Gama» et «Pont de 25 April»,
   qui s’étirent sur 17 km, dont 12 au-
   dessus de l’eau. Elle se prolonge sur
   une série de plages de l’Atlantique de
   Cascais à Estoril.
     Comme le ciel est dégagé, on re-
   marque que les constructions sont
   de couleur claire, la vieille ville ar-
   bore des tons pastels favorables à
   cet environnement plutôt chaud. Le
   débarquement à l’aéroport se passe
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