LE MES INTÉGRÉ, L'ATOUT GAGNANT DANS L'ATELIER - Stratégies Logistique
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HORS-SÉRIE VALUE CHAIN SOFTWARE N°13 Juin 2017 © Infor La Défense – 15 juin 2017 Des APS toujours plus “avancés” et plus “collaboratifs” LE MES INTÉGRÉ, L’ATOUT Hors-Série Value Chain Software n°13 - Juin 2017 - ISSN 1249-2965 - Prix du numéro : 17 e GAGNANT DANS L’ATELIER En partenariat avec @stratlog strategieslogistique.com
DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER 3 ÉDITO Se connecter au monde D ans le monde connecté d’aujourd’hui, la tionnel : sur une journée, chaque contribution du système d’information direction SCM bénéficie de consulta- à la réalisation de vos objectifs supply- tions personnalisées et préétablies chain s’intensifie. Value Chain Software se veut LE auprès d’éditeurs, d’intégrateurs et de rendez-vous IT dédié aux responsables / chefs de conseils. Des conférences (détaillées projets en charge de déployer un système d’infor- en page 4) complètent le dispositif pour faciliter l’échange d’informations autour des innovations et mation performant autour des besoins de gestion, des méthodes novatrices facilitant la performance d’exécution et de pilotage des flux Temps Réel. des opérations de gestion, de pilotage et d’exécu- L’événement entend ainsi faciliter la prise de déci- tion de la chaîne logistique. C’est aussi l’objectif de sions des directions supplychain et des chefs de hors-série Stratégies Logistique. projets IT. Comme pour tous les événements supplychain Lionel Barbé de Premium Contact, le principe se veut opéra- Directeur général de Premium Contact SOMMAIRE DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE 12 Des APS toujours plus “avancés” et plus “collaboratifs” 16 Les différents horizon de la planification 18 Mecaplast-Key Plastics : quand ordonnancement et logistique se rejoignent 20 Le MES intégré : l’atout gagnant dans l’atelier 4 Les conférences : comment la technologie bouleverse les usages ? 6 Enquête : « Les entreprises ont une vision limitée de leur supplychain » 8 Avis d’expert : réussir l’implémentation d’un © DR S&OP u24, allée des Verdiers – 95800 Courdimanche – Tel : 09 612 644 58 – www.strategieslogistique.com uEditions Presse Pilote – Directeur de la publication : Gilles Solard Rédaction - Rédacteur en chef : Iwen Layec – Tel : 06 60 55 18 06 – iwen.layec@strategieslogistique.com u A participé à ce numéro : Sylvie Druart uRéalisation : Hélène Fouquet - helenefouquet@icloud.com uPublicité : Iwen Layec – Tel : 06 60 55 18 06 – iwen.layec@strategieslogistique.com uTarifs abonnements France (TVA 2,1 % incluse) : 1 an : 6 numéros + accès web : 100 euros TTC - Etudiants/demandeurs d’emploi : 55 euros TTC sur justificatif. Etranger : nous consulter. Règlement à l’ordre des Editions Presse Pilote – Pour la CEE, précisez le numéro de TVA Intracommunautaire. uStratégies Logistique est édité par les Editions Presse Pilote. Principal actionnaire : Gilles Solard – SAS au capital de 5 000 euros – 519 521 363 RCS Pontoise ISSN 1249-2965 – Imprimé en France : Maqprint Stratégies Logistique > Hors-série Value Chain Software > Juin 2017
4 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER LES CONFÉRENCES Comment la technologie bou Dans un contexte de numérisation des modes de consommation désormais multicanaux et mobiles, du besoin de déploiement d’une chaîne collaborative de tous les acteurs de la chaîne logistique, comment unifier son système d’information et construire un écosystème performant assurant visibilité, réactivité temps réel et adaptabilité à tous les niveaux de décision ? Revue de détails des conférences et ateliers organisés durant l’événement Value Chain Software qui tenteront de répondre à ces questions. Digital : les secrets des supplychains les plus performantes Un petit groupe d’entre- prises pionnières se détachent de leurs pairs au travers d’une approche digitale différente pour leur supplychain. L’agilité de la supplychain est devenue aujourd’hui un enjeu aussi essentiel que son effica- cité. Le digital en est un levier indispensable. Accen- ture a mené une enquête auprès de 400 responsables supplychain dans 14 pays pour comprendre ce que les acteurs les plus performants font de différent autour du digital dans leur supply- chain. Ces « pionniers du digital » se distinguent tats de l’étude, illustrés par de nombreuses parties- fonctionnement et ses avan- par trois caractéristiques des exemples et les bonnes prenantes mais aussi la tages. majeures par rapport à pratiques observées dans mise en place en France, Proposé par Eric Lévy- leurs pairs : aller au-delà l’Industrie. et à travers le monde, de Bencheton, strategist & de la performance de la Proposé par Stéphane systèmes blockchain autour founder chez Blockchain- supplychain pour mettre Crosnier, managing director de ces supplychains. Parmi strategists.fr les technologies digitales au (partner), head of Accenture les bénéfices de son implé- service de la performance strategy, operations, France mentation figurent une Optimiser son chiffre globale de l’entreprise, chez Accenture traçabilité améliorée, une d’affaires et sa marge mettre en œuvre des tech- réduction de la fraude ou par un pilotage nologies digitales avancées La blockchain de la contrefaçon et une dynamique des et démontrer une capacité appliquée à la gestion facilitée des trans- approvisionnements à nouer des partenariats supplychain ferts de propriété en limi- L’utilisation d’outils mathé- avec de nouveaux acteurs Quels points communs tant les intermédiaires. Eric matiques puissants permet de l’écosystème digital. aux diamants, au thon, aux Lévy-Bencheton présentera d’analyser, prévoir, simuler La présentation proposée médicaments, à la viande à travers cet atelier en quoi et optimiser les différents par Accenture passera en de porc ou au lait ? Des consiste la blockchain appli- scénarios d’approvisionne- revue les principaux résul- chaînes logistiques avec quée à la supplychain, son ment possibles pour limiter Hors-série Value Chain Software > Juin 2017 > Stratégies Logistique
g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com 5 uleverse les usages ? les ruptures. La démarche un axe temporel. En effet, L’optimisation des client, et améliorer perfor- proposée par Eurodecision toutes les données chro- stocks, un facteur clé mance et rentabilité. C’est entend aider les directions nologiques de flux issues dans l’amélioration de ce que Syncron propose supplychain à piloter leur des différents systèmes de la satisfaction client de découvrir au travers de organisation, en fonction pilotage de la supplychain Les pièces de rechange cet atelier, avec la partici- d’une activité fluctuante sont très peu exploitées sont indispensables pour pation exclusive de Mani- ou saisonnière et tout en ni unifiées. Quoi de mieux assurer la disponibilité et la towoc Cranes, spécialiste prenant en compte l’effet qu’une solution qui utilisera pérennité des équipements. des solutions de levage pour stock (fréquences, circuits simultanément le passé Prévoir la demande parmi l’industrie de la construc- d ’ a p p rov i s i o n n e m e n t ) . pour analyser et améliorer un très grand nombre de tion. L’atelier sera illustré par le présent ? références, trouver le bon Proposé par Guillaume des cas clients de la grande Proposé par Simon Pioche, compromis entre dimen- Burtin, manager parts distribution, spécialisée ou CEO - YODA, éditeur de la sionnement des stocks et analysis & planning chez non et de la livraison BtoB solution LIVEJOURNEY niveau de service attendu, Manitowoc Cranes et Frank et BtoC. pouvoir livrer la bonne Wachowiak, sales manager Proposé par Ronan Atelier Interactif : pièce au bon endroit, au bon France chez Syncron Bars, Directeur général Comment optimiser moment, sont devenus des n d’Eurodecision mon transport éléments indispensables IWEN LAYEC et améliorer ma pour accroître la satisfaction Le pilotage temporel satisfaction client grâce des processus, le à une plate-forme renouveau des outils collaborative ? SCEM De plus en plus d’entre- Aujourd’hui, la gestion inté- prises s’interrogent sur la grée de tous les processus bonne stratégie à adopter de la supplychain au sein pour choisir et mettre en d’un même système d’in- place un outil informa- formation comme les ERP tique de gestion transport. et WMS, permet à la fonc- Quelles solutions adopter tion logistique ou supply- et pour répondre à quels chain d’utiliser un seul outil objectifs ? Au travers d’une plutôt que de multiplier les présentation interactive, logiciels. Cependant, cette invitant les participants gestion est souvent limi- à s’interroger sur leurs tée sur des compétences propres problématiques, de pilotage analytique et Shippeo permettra aux fonctionnel. Les logiciels chargeurs et transporteurs SCEM (Supply Chain Event présents dans l’assemblée management) sont peu de déterminer la pertinence développés et pourtant c’est d’un outil collaboratif pour peut-être par leurs inter- échanger avec leurs parte- médiaires que l’innovation naires et optimiser leur va émerger dans le pilotage gestion transport. L’atelier global des processus. Les sera animé grâce à une éditeurs de la solution Live- application en ligne acces- Journey sont certains que sible par smartphone avec la nouveauté viendra d’une affichage des résultats en solution logicielle permet- direct. tant à l’entreprise d’exploi- Proposé par Lucien Besse, ter toutes les données de cofondateur et directeur de la chaîne logistique sous Shippeo Stratégies Logistique > Hors-série Value Chain Software > Juin 2017
6 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER ENQUÊTE « Les entreprises ont une vi de leur supplychain » La transformation digitale amorcée par de nombreuses entreprises multiplie les systèmes d’information, tout en renforçant le besoin de pilotage agile tout au long de la supplychain. Au travers d’un enquête menée auprès d’un panel de responsables logistiques et supplychain, Qlik fait le point sur le sujet avant d’en dévoiler les détails lors de l’événement Value Chain Software. P lus que jamais, les exploitation de la donnée, basiques ». Cette situation Quelle est l’importance de responsables de l’exploitation des données ou pour accompagner la évolue cependant globale- la logistique et les dans la stratégie globale de transformation des busi- ment de manière positive : acteurs de la supplychain votre entreprise ? ness models. 48 % jugent leurs capa- en général ont besoin de Cette prise de conscience cités d’analyse « plutôt systèmes décisionnels est encore plus vraie dans bonnes », alors qu’ils dynamiques et réactifs, les grands groupes : dans n’étaient que 32% dans le pour prendre de décisions les entreprises de plus de baromètre 2015. basées sur des données 5 000 salariés, 72 % des Il reste tout de même fiables et complètes. répondants considèrent des progrès à faire dans La situation observée en l’exploitation des données les outils d’analyse de la 2015 par Qlik, lors de son comme primordiale, contre supplychain, si les entre- dernier baromètre sur 40 % dans les entreprises prises veulent répondre Source : Qlik le pilotage de la supply- de moins de 250 salariés. aux enjeux de trans- chain, laissait entrevoir formation et améliorer des marges de progres- 57 % des responsables de la supply- Des capacités d’analyse leur capacité à sourcer, sion importantes. Où en chain considèrent l’exploitation de la à améliorer produire et délivrer, grâce sont les entreprises deux donnée comme primordiale Seuls 4 % des répon- à des analyses qui leur ans plus tard ? Quels sont dants affirment bénéfi- permettent de prendre des aujourd’hui les usages en menés par Qlik auprès des cier de capacités d’ana- décisions éclairées, dans termes d’analyse et de fonctions marketing et des lyse avancées. Pour 16 %, des environnements de reporting ? Quels sont les directions générales l’ont ces capacités sont « très plus en plus mouvants. objectifs des managers et montré. Les responsables les apports réels des solu- de la supplychain sont tions en place ? Ont-ils les aussi de cet avis, puisque Comment jugez-vous les capacités d’analyse de vos solutions moyens de prendre des 57 % considèrent l’exploi- décisionnelles sur la Supply Chain ? décisions “data-driven” tation de la donnée comme dans un monde où tout primordiale, un taux nette- s’accélère ? C’est ce que ment plus élevé que pour la société Qlik a souhaité les directions marketing analyser au travers de ce (41 %), et au même niveau baromètre. que celui récolté auprès des directions générales. La donnée au cœur de Il est vrai que les fonctions la stratégie logistiques et supplychain La donnée est au cœur se trouvent au cœur de Source : Qlik de la transformation digi- cette stratégie, que ce soit tale des entreprises, les pour améliorer les proces- précédents baromètres sus grâce à une meilleure 16% des répondants affirment bénéficier de capacités d’analyse « très basiques ». Hors-série Value Chain Software > Juin 2017 > Stratégies Logistique
g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com 7 Conférence Value Chain Software Qlik est spécialisé en matière d’analyse visuelle. Son portefeuille de produits répond aux besoins croissants des entreprises, du repor- ision limitée ting à l’analyse visuelle en libre-service en passant par l’analyse guidée, intégrée et personnalisée. Qlik aide les entreprises à explorer les données et les processus de la chaîne logistique avec des solutions permettant d’améliorer la prise de décision et contribuant à optimiser les opérations de la chaîne logistique. Basées sur la plate-forme d’analyse visuelle, les solutions Qlik aident les clients à collaborer et à gérer la chaîne lo- gistique de bout en bout tout en améliorant la visibilité, en réduisant Les freins au pilotage ce facteur est en progres- les risques et en optimisant les opérations. D’après l’entreprise, les de la supplychain sion. Enfin, les répondants entreprises peuvent ainsi analyser, visualiser et explorer les rela- De nombreux facteurs évoquent les prévisions, qui tions entre des sources de données complexes. La chaîne logis- expliquent la difficulté à manquent de fiabilité. En tique est alors davantage orientée client et connectée. Elle permet mener des analyses de la revanche, la difficulté à défi- d’améliorer les résultats commerciaux et d’obtenir un véritable supplychain satisfaisantes. nir des indicateurs partagés avantage concurrentiel. Le premier frein cité par les par tous et le manque de Durant Value Chain Software, Qlik présentera les résultats détaillés personnes interrogées est ressources ou de compé- de l’édition 2017 de son baromètre sur le pilotage de la supplychain. la difficulté à réconcilier des tences sont des freins qui Cette année, un questionnaire en ligne d’une quinzaine de questions données issues de multiples tendent à diminuer par a été soumis entre le 1er et le 30 avril à un panel de responsables sources. Ce facteur est rapport à l’édition 2015 du logistiques et supplychain. Plus de 80 réponses ont été récoltées. même en progression de baromètre. Les difficultés 10 points par rapport au résident plus dans les outils précédent baromètre, ce qui et les processus de traite- ou de collaborer de manière cette solution ne donne confirme que les systèmes ment de l’information que agile avec leurs partenaires pas entière satisfaction et d’informations se multi- dans les facteurs humains. internes et externes. génère des erreurs poten- plient, créant de plus en Le principal frein à cette tielles et une perte de temps plus de silos d’informations, Une vision « limitée » amélioration de leur pilo- certaine. et que les entreprises n’ont Les résultats de ce baro- tage est la multiplication Pourtant, les responsables pas encore trouvé de solu- mètre 2017 ne montrent des silos de données, et logistique et supplychain tion à ce problème. pas d’amélioration sensible ce phénomène ne fait que sont conscients du rôle Deuxième frein cité : des par rapport à la précédente s’amplifier avec le déve- primordial de l’exploitation outils trop statistiques, édition : les entreprises ont loppement du digital qui des données dans la stra- peu adaptés aux besoins encore une vision limitée de multiple les modes de tégie de leur entreprise. Et de la supplychain. Il est leur supplychain, et elles commandes et de livraison des solutions existent pour clair que les évolutions utilisent encore majoritai- et décuple les sources de améliorer les capacités vécues par les entreprises rement des solutions de données à analyser. d’analyse et de pilotage. renforcent le besoin de reporting statiques qui ne Les entreprises contournent Les entreprises qui ont mis réactivité et de souplesse leur permettent pas d’explo- cette difficulté en ayant en place des outils déci- dans les analyses. Ici aussi, rer leurs données librement recours à leur tableur, mais sionnels modernes, qui allient des fonctionnalités d’exploration des données Quels sont les principaux freins au pilotage de la Supply Chain ? et d’analyse visuelle et qui leur permettent d’être auto- nomes dans l’exploitation de leurs données en tirent des avantages indiscutables, que ce soit en termes de pilotage de l’exécution de la supplychain, de respect des contrats de service, d’optimisation des flux, de réactivité en cas d’alerte, ou encore de collaboration tant Source : Qlik en interne qu’en externe. n ANGÉLICA REYES, DIRECTRICE De nombreux facteurs expliquent la difficulté à mener des analyses de la supplychain satisfaisantes. MARKETING EUROPE DU SUD, QLIK Stratégies Logistique > Hors-série Value Chain Software > Juin 2017
8 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER AVIS D’EXPERT Réussir l’implémentation d’un S&OP Brigitte Kempgens, responsable Supplychain Excellence chez DSM et Götz-Andreas Kemmner, gérant du cabinet conseil Abels & Kemmner specialisé dans l’optimisation de la supplychain, proposent des astuces pour implémenter le « Sales & Operations Planning ». S i une entreprise d’une production synchro- assez variable. Une produc- de produits finis ; dans celui produit à la limite de nisée avec le marché. tion synchronisée avec la d’un produit différencié en sa capacité, cela va Cette image idyllique n’est demande du marché devient fin de chaîne logistique, générer des tensions entre aujourd’hui économique- un réel casse-tête. elle constituera un stock les exigences des ventes et ment pas réalisable. Les de composants avant l’as- les possibilités de produc- clients et les marchés Cinq stratégies semblage final. Elle aura tion. La tâche d’un « Sales exigent une disponibilité pour harmoniser donc des coûts d’inven- & Operations Planning » des produits toujours crois- l’offre et la demande taire élevés et une liquidité (S&OP) est de mieux balan- sante et des délais de livrai- Pour faire face à ce défi, moindre mais, en contre- cer ces exigences et de son toujours plus courts. l’entreprise a à sa dispo- partie, elle épargnera les trouver un compromis entre En outre, la répartition de sition cinq stratégies. coûts liés à la flexibilité de les limites acceptables de la demande va se faire sur La première consiste à la production. Cet équilibre chaque département. un éventail de produits augmenter la flexibilité de sert toujours de point de La représentation idéale plus large, impliquant la production pour pouvoir départ de la stratégie d’op- d’un flux de production une demande par produit suivre la moindre varia- timisation économique de moderne se réfère à l’idée moindre et en général tion de la demande du la supplychain. marché. Cela nécessite Autre possibilité offerte aux cependant une augmenta- entreprises : la réduction du Les auteurs tion de la réserve de capa- niveau de service de livrai- cité de production ou une son ou encore de la dispo- plus grande flexibilité du nibilité de l’offre. Les stocks personnel, occasionnant de sécurité explosent une heures supplémentaires fois que l’on dépasse les voire augmentation du 95% de service de livrai- personnel. L’avantage de son. La réduction de cette cette stratégie est avant disponibilité de chaque tout un stock réduit tout au demi-pourcent peut réduire long de la chaîne logistique. les coûts d’inventaire et Deuxième possibilité, au donc accroître la liquidité. lieu d’augmenter la flexi- Enfin, il est aussi possible Brigitte Kempgens Götz-Andreas Kemmner bilité de la supplychain, il d’étendre les délais de est responsable est gérant de Abels & est aussi possible de se livraison pour réduire les supplychain pour le Kemmner, bureau de protéger des vagues irré- coûts de la flexibilisation service d’Excellence conseil spécialisé dans gulières du marché par des de la production. Évidem- Opérationnelle chez DSM. l’optimisation de la « digues d’inventaires ». ment, ces deux dernières Royal DSM N.V. est une supplychain. Il est toujours possible de stratégies ne sont pas sans entreprise de sciences construire un tel rempart conséquence : elles peuvent internationale, active à un point de découplage engendrer la perte du client dans les domaines de la logistique. Dans le cas d’une au profit de la concurrence. santé, de la nutrition et des matériaux. production pour stock, l’en- La dernière possibilité treprise dispose d’un stock consiste à essayer de faire Hors-série Value Chain Software > Juin 2017 > Stratégies Logistique
g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com 9 patienter les clients et de D’une part, le marché et Comment fonctionne un S&OP ? générer une file d’attente la demande évoluent de des commandes, à l’image façon différente de celle de l’industrie automo- prévue par le business plan bile européenne, qui perd d’origine. Les variations du cependant des clients à plan de vente liées à celle cause de délais de livraison des inventaires, l’utilisa- trop longs. tion de la capacité et des ressources en personnel Le S&OP : doivent, elles aussi, être un savant mélange définies et analysées. C’est La tâche principale d’un seulement de cette façon « Sales & Operations Plan- que les bonnes décisions en ning » réside dans le savant termes d’investissement et mélange de ces cinq stra- de marketing pourront être tégies et dans l’équilibre prises. Les variations du entre l’offre et la demande plan et les actions néces- ment prendre en compte sante lors des lancements afin d’assurer de façon saires qui en découlent les aspects complexes des et, d’autre part, que les fins économique l’approvision- font également partie des lancements et des fins de de vie soient synchronisées nement du marché. Le objectifs poursuivis dans vie de produits, afin, d’une avec la réduction des inven- « S&OP » doit aussi prendre le processus du « Sales part, que les marchés taires associés. en considération deux & Operations Planning ». soient approvisionnés à Les contraintes propres à aspects supplémentaires. Enfin le « S&OP » doit égale- temps et en quantité suffi- chaque entreprise et leur Décryptez tous les enjeux de la logistique dans l’entreprise ! HORS-SÉRIE WORLD CLASS LOGISTICS N°6 Décembre 2015 Fos + © Port de Marseille A six mois du des douane code s de l’Union LE MAGAZINE Fret aérien : l’offre s’ajus te à la demand e LA NEWSLETTER + : 17 e - Prix du numéro LOGISTIQUE INTERN 1249-2965 SÉPARER LA ATIONALE 2015 - ISSN DONNÉE DE BONNE - Décembre L’IVRAIE Logistics n°6 World Class Hors-Série @stratlog strategieslogist LES HORS-SÉRIES ique.com Editions Presse Pilote 24 allée des Verdiers - 95800 Courdimanche www.strategieslogistique.com Stratégies Logistique > Hors-série Value Chain Software > Juin 2017
10 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER AVIS D’EXPERT Préparer un plan d’ensemble relativement De meilleures prévisions de vente conduisent à une meilleure performance de la supplychain de capacité simple et un plan de détail L’étape suivante consistera au niveau des produits qui en la préparation d’un plan va mettre en évidence les de capacité plus ou moins déséquilibres à résoudre. détaillé. Les restrictions éventuelles dont il faudra Un plan “réalisable” tenir compte doivent Quand la capacité ne suffit intégrer la capacité des pas, il faut regarder quel lignes de production, les goulot d’étranglement peut ressources en personnel, être résolu et ce, à quel la capacité de stockage, la prix et dans quel délai. Il capacité de transport, les faut aussi analyser quelle capacités des fournisseurs quantité de produit pour- et les contraintes possibles rait éventuellement être en liquidité. Si le plan se transférée vers un autre fait au niveau des familles site de production. Dans marché influencent de Se contenter des de produits, il ne pourra la boucle de planification façon profonde le « S&OP ». données statistiques en général pas prendre en suivante, on vérifiera quelle C’est la raison pour Par la suite, quand l’entre- compte les données rela- quantité additionnelle de laquelle il n’existe pas de prise démarre son procédé tives aux stocks ni celles la demande correspond à processus standard. Même S&OP, elle ne doit pas des commandes en cours l’augmentation de la capa- si on peut reconnaître les exiger de la part des ventes puisque celles-ci sont cité supplémentaire géné- mécanismes de base sur des informations au niveau toujours liées à des réfé- rée. lesquels il s’appuie. des produits en eux-mêmes rences d’articles uniques En parallèle à l’analyse mais doit se contenter en définis. Un plan basé sur des coûts liés à la possible Les astuces premier lieu des données les groupes ou familles expansion de la capacité du pour implémenter statistiques. Les ventes de produits est moins côté de l’offre (supply), les un « S&OP » doivent fournir des informa- précis mais il a l’avan- ventes (demand) doivent Avant tout, il s’agit de déve- tions concernant les projets, tage d’être plus clair. Si également évaluer le coût lopper une sensibilité et les actions promotionnelles le plan de production en des livraisons postposées une compréhension des ou les variations du marché. termes de capacité se fait et de la réduction éventuelle points de vue différents au niveau des produits de revenu liée aux pertes de impliqués. Pour assurer Avec les données statis- (et non des familles), il vente. C’est seulement sur la qualité des données de tiques et les informa- pourra être affiné sur base la base de ces évaluations base du S&OP, il est néces- tions des ventes, l’en- des niveaux de stock et du de perte de revenu relati- saire de mettre au point une treprise peut dès lors carnet des commandes en vement concrètes qu’une collaboration étroite entre développer un « demand cours. Ce niveau de détail prise de décision dans le les ventes et le supplychain plan » (« consensus fore- va complexifier le plan de sens d’une augmentation management. Ce n’est pas cast ») qui pourra en grande capacité. Le fait de séparer ou une délocalisation de la toujours simple car leurs partie lui servir à élaborer de ces deux niveaux de plani- capacité pourra avoir lieu. objectifs diffèrent : les façon mécanique un plan de fication (plan d’ensemble En fin de compte, l’équi- ventes veulent augmenter production synchronisé avec et plan de détail) permettra libre des capacités et des le chiffre d’affaires alors le marché. Pour autant, ce d’avoir deux points de vue besoins conduit à un plan que la supplychain va porter plan ne tiendra pas compte distincts avec leurs avan- de la demande révisé qui une attention particulière des restrictions de capacité tages et leur utilité. Pour sera mis en œuvre avec aux coûts tout au long de potentielles. Selon que le bien démarrer le proces- les ressources existantes. la chaîne. Comme point de plan de vente est décliné sus, il faut s’assurer que les Et donc l’aboutissement départ d’un S&OP, il est en familles de produits ou prévisions statistiques sont du processus S&OP est un souvent utile d’utiliser les en produits eux-mêmes, une base suffisamment plan « réalisable » basé prévisions de vente (fore- le plan de production sera objective pour permettre sur les capacités et les cast). Ces prévisions statis- synchronisé avec le marché aux ventes de simplement ressources disponibles. tiques pourront être revues lui aussi au niveau des les préciser. La cascade de La comparaison entre la et ajustées à la hausse ou à familles de produits ou des deux niveaux de planifica- capacité disponible et le la baisse par les ventes. produits eux-mêmes. tion va proposer un plan besoin lié à la demande Hors-série Value Chain Software > Juin 2017 > Stratégies Logistique
g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com 11 peut mettre en évidence cation. Les changements et accélérer la vitesse le nombre de restrictions une réserve de capacité. seront plus modérés lors de réaction de la chaîne contraignant la planifica- Cette capacité libre pourra d’une revue mensuelle. A d ’ a p p ro v i s i o n n e m e n t , tion. être utilisée pour la fabri- l’autre extrême, la charge on profitera non seule- En analysant le processus cation de certains produits liée à une revue du proces- ment d’une communica- de planification dans son au-delà de la demande sus S&OP hebdomadaire tion étroite avec le client ensemble, on s’aperçoit réelle actuelle générant sera excessive et pourra mais aussi en amont d’une que celui-ci est souvent éventuellement un excès conduire à une course bonne coordination avec interrompu et ce, par le fait d’inventaire momentané. poursuite dernière chaque les fournisseurs. Cela que le plan de la demande Le S&OP doit permettre de variation mineure du devra évidement inclure va simplement disparaître déterminer les produits qui marché. les fournisseurs clés dans avant la mise à exécution. auront le plus de chance En cours de mois, il faudra le processus S&OP afin de L’entreprise doit évidem- d’être écoulés à court suivre de près les variations partager avec eux le plan ment éviter une telle terme par les ventes et par rapport au plan et si les d’approvisionnement qui rupture dans la chaîne de quelle capacité leur allouer. seuils définis sont dépassés en découle. la planification. Souvent Les quantités en excès la planification devra être Le résultat d’un proces- l’origine de ce comporte- ainsi produites devront se ajustée en conséquence. sus de Sales & Operations ment se situe plus dans retrouver intégralement La chaîne d’approvisionne- Planning ne s’améliora la mauvaise qualité du dans le nouveau plan de ment pourra répondre de pas du fait que l’entreprise processus S&OP que dans ventes et le cas échéant façon beaucoup plus rapide maîtrise toujours mieux un manque de disciple de générer, par exemple, des et précise, si les données la façon d’éviter les la part du planificateur et actions promotionnelles. des niveaux d’inventaire contraintes mais bien c’est seulement en amélio- en temps réel et les résul- par le fait de toujours rant la communication et la Impliquer les services tats des ventes pris à leur en réduire le nombre et qualité du processus que le La nature même du proces- source sont directement l’impact. En principe, le planificateur pourra faire sus S&OP est d’impliquer transmis et utilisés par nombre de contraintes ou confiance aux données au sein d’une entreprise une une planification centrale. de restrictions est propor- et en tenir compte à part série de départements avec Pour que les inventaires tionnel à l’effort de plani- entière dans l’élaboration des conséquences diffé- soient consistants avec la fication mais aussi au coût du S&OP. rentes (ventes, marketing, planification, le contrôle du des opportunités d’aug- Moins l’entreprise pourra supplychain management, réapprovisionnement devra menter le chiffre d’affaire compenser les contraintes production, achats, appro- donc également se faire de ou ceux liés à des pertes de capacité par l’accu- visionnements, logistique, façon intégrée. potentielles de clients. En mulation d’inventaire, finances et éventuellement parallèle, la qualité du plan plus augmentera l’impor- le service d‘engineering). Faire confiance diminuera. Une des tâches tance d’avoir un proces- Le plus grand défi dans la aux données stratégiques du proces- sus S&OP efficace. Si elle gestion du Sales & Opera- Pour désengorger le Sales sus de S&OP consiste à réussit à tenir compte des tions Planning est de trou- & Operations Planning continuellement diminuer « astuces » présentées ver un compromis « juste ci-dessus, elle aura mis et réalisable », qui sera en place les bases essen- accepté par chaque prota- Plus les informations sur la demande clients sont fraîches tielles pour une implémen- goniste. Un S&OP de qualité et pertinentes, meilleurs seront la flexibilité, les anticipations tation réussie du S&OP. Ce nécessite nombreuses et l’ajustement du plan qui en découle que ni l’organisation, ni les discussions au sein de systèmes informatiques ne l’entreprise, notamment pourront remplacer, c’est entre le département des la compétence ultime de ventes et la supplychain. rassembler tous les prota- Pour réduire la charge de gonistes autour d’une table travail, certaines entre- et les mener vers une déci- prises essayent de se limi- sion commune. n ter à un processus S&OP BRIGITTE KEMPGENS ET trimestriel, impliquant GÖTZ-ANDREAS KEMMNER presque inévitablement des changements importants à chaque nouvelle planifi- Stratégies Logistique > Hors-série Value Chain Software > Juin 2017
12 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER APS Des APS toujours plus “avancés” et plus “collaboratifs” Condamnés à être perpétuellement remis en cause par l’évolution des supplychain et à être démentis par la réalité au moment même où ils auront été efficaces. Les outils de prévision sont aujourd’hui en marche vers une intégration étroite dans des systèmes d’information partageant de plus en plus de données avec les partenaires économiques de l’entreprise. © Dynasis La demande structure une évolution des systèmes APS vers des outils capables de proposer des simulations et mesurer des temps consolidés sur des KPI financiers et stratégiques à tous les niveaux de l’ordonnancement. L es systèmes de pla- nancement de l’appareil Les contraintes à prendre la supplychain placés dans le nification avancée productif. Les APS ont donc en compte, nécessaire- champ des APS. (Advanced Planning pour vocation d’être sans ment multiples, sont égale- Ainsi, d’un côté, le nombre System) sont par nature des cesse plus avancés au risque ment instables en moyenne de références augmente de logiciels qui doivent évoluer de perdre leur vertu d’aide à période. même que l’internationali- sans cesse avec l’environ- la décision et toujours mieux Le phénomène évolue sation des flux tandis que le nement de l’entreprise pour intégrés dans le système glo- aujourd’hui vers des modifica- rythme des changements laquelle ils ont pour tâche bal d’information afin de pré- tions à plus haute fréquence d’emballages change la donne primordiale de faire corres- server leur efficacité dans la avec des variabilités diffé- sur les lignes de production. pondre au plus près l’ordon- prévision opérationnelle. rentes selon les maillons de De l’autre, le cycle de vie des 72 % 88 % des entreprises ayant mis en place un S&OP se déclarent des entreprises interrogées ont un horizon de projection en satisfaites ou plutôt satisfaites de leurs processus de cohérence avec les temps de cycle de production coordination (Enquête KSA et Aslog 2015) Hors-série Value Chain Software > Juin 2017 > Stratégies Logistique
g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com 13 produits se raccourcit alors même que leur personnali- sation se diversifie et que les consommateurs demandent toujours plus de rapidité et d’agilité dans la mise à dispo- sition des produits. Et cela ne manque pas d’en- gendrer quelques belles gageures logistiques sur la gestion du niveau des stocks notamment. Les éditeurs de logiciels d’APS sont aujourd’hui en mesure de caractériser plusieurs évolu- tions de la demande. © LB Le casse-tête La distribution est particulièrement demandeuse de solutions d’APS avancées dans un environnement multicanal. de l’omnicanal Dans certains secteurs comme le textile, la prévision est rendue encore plus complexe par la succession des Ainsi Florence Belgacem, collections et des périodes de réassort. chef de produit supplychain planning chez FuturMaster sion surprenante, lors d’une pour la distribution omnica- pendant la saison, antici- observe : « sur des marchés réunion S&OP, par exemple » nal porte bien entendu sur pant par exemple le volume matures en France, nous indique Gilles Alais, directeur les algorithmes mais égale- des réassorts en fonction enregistrons beaucoup de de Board France. ment sur les étapes de la des ventes réalisées sur la demandes pour des solutions Le secteur d’activité le plus construction des prévisions. première installation. Bien avancées concernant des demandeurs de solutions Ainsi, dans un réseau intégré entendu le problème devient promotions, des lancements, APS évoluée est probable- de magasins, l’enseigne ne encore plus épineux quand des analyses financières. Et ment aujourd’hui celui de la s’appuie que sur les données un nombre important de cela, dans une démarche de distribution dont les systèmes de ses propres ventes pour collections se succèdent dans standardisation globale et de prévisions ont été consi- réaliser, par exemple, des l’année. surtout avec une approche dérablement compliqués projections statistiques. résolument collaborative par l’obligation d’intégrer les Un canal de vente en gros Réduire les encours avec les fournisseurs, les contraintes de l’omnicanal, un fonctionne différemment. Il dans l’industrie sous-traitants et les presta- vrai casse-tête. cale son processus sur des « L’objectif est de réagir taires logistiques. Souvent Denis Vonau, senior consul- prises de commandes, des de plus en plus vite, par les entreprises disposent tant chez TXT Group explique : typologies de clients gérés rapport aux prévisionnels de déjà d’APS qui traitent leurs « cela concerne l’ensemble individuellement pour les commandes ou de réajus- problématiques du moment des fonctions : aussi bien la plus importants et par grou- tement en cours de saison mais elles veulent harmo- construction budgétaire que pements pour les plus petits. mais également aux ventes niser leurs pratiques d’un les assortiments pour les Les prévisions se font “à réelles ou aux prévisions, bout à l’autre de leur supply- canaux de distribution en l’aveugle” et vont s’affiner au afin de très vite remonter les chain ». La mise en commun remontant vers l’organisa- fur et à mesure de la prise de informations au niveau des d’outils décisionnels s’accen- tion des cycles de production, commandes. La supplychain APS, de la planification, de tue : « Il peut être important de planification et de prévi- d’un distributeur textile a elle l’ordonnancement. Les diffé- de partager un même écran sions des ventes puis vers aussi sa spécificité du fait de rents programmes de plani- en direct, de commenter ou les nœuds logistiques et les la saisonnalité de ses ventes. fication sont alors modifiés de mettre à jour un champ, approvisionnements ». L’enjeu est alors de pouvoir en fonction de scénarios ou poser une question sur un Pour lui, la spécificité des travailler sur l’ensemble du de simulations en corrélation chiffre d’affaires ou une prévi- solutions mises en œuvre processus hors saison et avec des indicateurs de délai, 48 % 51 % des entreprises utilisant un best of breed rencontrent des des entreprises rencontrent des problèmes d’implication problèmes de ventes perdues, ruptures ou excédents de des acteurs dans l’exploitation de leur processus S&OP stocks Stratégies Logistique > Hors-série Value Chain Software > Juin 2017
14 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER APS niveaux de stocks, coûts… » plus d’intelligence, de perfor- souligne Denis Vonau. mance et de réactivité aux Dans l’industrie, la problé- outils » indique Florence matique de planification n’est Belgacem. La portabilité en pas d’abord omnicanal, elle cloud est souvent demandée est multisite. Il s’agit d’être aux éditeurs même si les plus agile dans l’ordonnance- questions de confidentialité et ment de gammes de produc- de disponibilité des données tion éclatées entre différentes continuent d’en rebuter usines, en passant d’une certaines. vision par site ou par atelier à une vision plus globale, Le cloud, mieux synchronisée avec très demandé ! des encours marchandises La technologie cependant a réduits entre les sites. Au ses propres limites, celle du passage, les données et l’opti- coût tout d’abord. « Les clients misation de ces flux logis- s’attendent à ce que le prix tiques internes participent à de ces solutions soit moins l’optimisation de la supply- élevé mais dans la mesure chain globale. L’autre carac- où l’éditeur prend en charge téristique de l’industrie est les serveurs, l’infrastructure, d’initialiser son système de les logiciels, etc., ce n’est pas planification sur des mailles toujours le cas, même si le de temps comprises entre le démarrage du service peut court terme et le long terme. être plus rapide » explique « Des industries comme Bernard Dolle. Reste que, l’aérospatial doivent travailler selon Pascal Garsmeur, cette avec une vision à 10 ans en question du prix ne semble © DR gérant des ordres à la jour- pas freiner la demande : née » constate Bernard Dolle, Dans l’industrie, les questions de planification se posent d’abord en termes « 30 à 40 % de nos nouveaux responsable avant-vente SCM de gestion globale de plusieurs sites de production, plusieurs ateliers, de clients selon qu’ils se situent chez Infor. façon à réduire l’encours matières premières. aux États-Unis en Europe, demandent le mode cloud, ce Des APS orientés leur garantie de déploiement à deux niveaux : « Un premier qui devient très significatif ». finance dans l’entreprise. niveau horizontal, va du La seule ombre au tableau L’ensemble de ces évolutions « La solution devient un outil client jusqu’au fournisseur, est la grande question de la structure une offre d’APS de pilotage de l’entreprise en le second, au niveau vertical, mobilité posée de plus en qui intègrent de nouvelles tant que tel dans le sens où est le S&OP en contact avec plus fréquemment par les fonctions liées notamment tous les plans y sont inclus : la planification détaillée tradi- utilisateurs travaillant sur le à l’optimisation financière. stratégique, S&OP, produc- tionnelle, les plans de produc- terrain (stylistes, commer- Florence Belgacem y voit tion, demande, produit et les tion, les prévisions des SKU ciaux, dirigeants…) qui aime- un signe de maturité des projections financières afin classiques mais également raient pouvoir se connecter utilisateurs. Denis Vonau d’obtenir une planification avec le budget et la planifica- au dispositif de prévision. confirme : « La demande intégrée. Dans certains cas, tion stratégique ». « L’APS est un outil complexe s’oriente clairement vers des les partenaires de la supply- Bien entendu le recours avec un besoin d’analyse et outils capables de proposer chain peuvent être inclus » permanent à l’état de l’art de réflexion. Les utilisateurs des simulations, mesurer des souligne Catherine Schmitt- technologique contribue ont besoin de beaucoup de temps consolidés sur des KPI Weber, consultante asso- fortement à modifier le fonc- données d’utilisation. La financiers et stratégiques, au ciée du cabinet conseil Oliver tionnement et l’usage des mobilité ne se place pas au niveau du S&OP ou du master Wight. solutions APS. Le big data, cœur du système, elle est un planning ». Chez Oliver Wight De son côté, Pascal Gars- l’analyse prédictive et le peu périphérique pour une on va même jusqu’à distin- meur, chef de produit chez machine learning gagnent utilisation limitée des outils » guer le S&OP “traditionnel” DynaSys parle “d’Integrated également les outils de plani- conclut Florence Belgacem. n du S&OP avancé qui intègre Business Planning”. Selon fication. des projections financières et lui, la notion d’intégration est « Les entreprises demandent SYLVIE DRUART Hors-série Value Chain Software > Juin 2017 > Stratégies Logistique
DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER 23 ÉDITO Stratégies Logistique > n° 163 > Février/Mars 2017
16 DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER PLANIFICATION Les différents horizons de la planification La planification est un système organisé s’appuyant sur plusieurs outils de prévision et d’observation de la réalité des processus qui se succèdent au sein de la supplychain depuis production jusqu’à la commercialisation. En s’informant mutuellement, ces outils permettent la prise de décision, les ajustements en cours de cycle. Le livre blanc de M.E.S Consult rappelle utilement ce que sont les différents “horizons” de la planification, nous les reprenons ci-dessous. Le Plan Industriel et Commercial que l’on pourrait définir comme une (PIC) ou selon la terminologie période pendant laquelle on va pro- anglo-saxonne S&OP (Sales & duire un même produit de base mais Operation Planning) potentiellement avec des conditionne- Le PIC est une vision stratégique à ments différents. moyen - long terme (12 mois) des vo- Le MES (Manufacturing Execution lumes de production par produit. Sa System) est aussi une source d’infor- construction s’appuie sur la connais- mation indirecte pour la planification sance des volumes de production des © DR court terme. En effet, l’analyse statis- années précédentes, sur les estima- tique de la production sur une période tions des croissances/décroissances Excel serait encore l’outil le plus utilisé par les longue – un cycle de 6 mois à un an – attendues pour chaque produit ainsi planificateurs notamment dans les PME. Le besoin permet d’ajuster les durées élémen- que sur la stratégie de l’entreprise croissant de synchronisation des processus taires des opérations de production quant aux volumes de stockage de devrait imposer des systèmes plus performants. (temps de référence), notamment pour chaque produit. Il met en évidence, tenir compte des améliorations dans le cas échéant, la saisonnalité de la capacités globales de production sans l’efficience des outils de production. demande des produits. Le PIC est contraintes. Néanmoins, il sera tenu construit au niveau de l’entreprise en compte de réduction de capacités de L’Ordonnancement considérant des capacités globales de production significatives sur la période L’ordonnancement est une étape qui in- production théoriques. telles que : tervient pour optimiser les résultats de - Fermeture du site de production pen- la planification court-terme. Elle s’ap- Le Plan de Production (PDP) dant plus d’une semaine pour congés puie sur les mêmes informations que ou selon la terminologie anglo- annuels celle-ci mais s’attache à optimiser l’uti- saxonne Master Production - Passage en deux équipes jour de lisation des ressources (Equipements, Scheduling semaine (2x5) pendant les mois d’été Personnel, Matières premières) dans Le PDP est une vision à court – moyen et en trois équipes (3x7) le reste de les limites de leur disponibilité. L’or- terme des volumes de production par l’année donnancement réalise l’allocation des produit (de 1 à 3 mois selon les types ordres de fabrication aux ressources de production). Il se construit à partir La Planification court terme équipement, en faisant le choix de la du PIC et est ajusté à partir des infor- La planification court-terme est réali- meilleure séquence de fabrication pour mations fournies régulièrement par sée pour les quelques jours qui suivent respecter les dates de fin de fabrica- les équipes commerciales Gestion de (de 1 à 7 jours selon les types de pro- tion tout en respectant les contraintes la demande (Demand Management) et duction). Il est construit à partir de de production (machines, outils, temps par le niveau moyen des stocks. Il est plusieurs éléments actualisés quoti- de réglages, opérateurs...). Les per- typiquement actualisé mensuellement. diennement et le résultat du proces- formances des outils actuels d’ordon- Le PDP est une source d’information sus consiste en une énumération des nancement (quelques minutes pour un importante pour la gestion des appro- quantités à produire de chaque produit re-calcul du planning) permettent l’ac- visionnements. sur la période de référence. Il s’articule tivation de l’ordonnancement plusieurs Le PDP est généralement construit par dans certaines entreprises autour de fois au cours de la journée lorsque la site de production en considérant des la notion de campagne de production criticité du processus l’exige. Hors-série Value Chain Software > Juin 2017 > Stratégies Logistique
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