Plan de relance européen : le MEDEF salue un accord historique et ambitieux.

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Plan de relance européen : le MEDEF salue un accord historique et ambitieux.
Plan de relance européen : le MEDEF salue un accord historique et ambitieux.
23 juillet 2020 MEDEF TV
Après quatre jours de négociations à Bruxelles, les 27 sont parvenus à un accord sur un plan de
relance de 750 Mds et un budget 2021-2027 de 1074 Mds.
Comme indiqué dans la déclaration Medef-BDI-Confindustria de mai dernier, la solidarité entre Etats
et les investissements dans le Green Deal, le numérique et la résilience faciliteront la relance et
renforceront la compétitivité et la souveraineté européennes.
Les 750 Mds€ du fond de relance se répartissent entre 390 Mds de subventions et 360 Mds de prêts.
En termes de subventions, l’Italie devrait recevoir 70 Mds de subventions, l’Espagne 60 Mds et la
France 40 Mds.
Prochaines étapes :
Le Parlement européen doit donner son feu vert politique lors d’une session plénière extraordinaire ce
23 juillet. Les discussions se poursuivront à l’automne entre le Conseil et le Parlement pour négocier
une vingtaine de textes techniques. Les premiers fonds doivent être débloqués le 1er janvier 2021.
Port du masque obligatoire : pour les entreprises rien ne change.                         23 juillet 2020 MEDEF

                           Face à des « signaux faibles » de reprise de l’épidémie de
                           coronavirus, le Gouvernement a décidé de rendre le port du masque
                           obligatoire à compter du 20 juillet dans les lieux fermés accueillant du
                           public. Il est désormais imposé à tout le monde dans les magasins de
                           vente, centres commerciaux, administrations, banques et marchés
                           couverts.
Dans les entreprises, le port du masque est déjà obligatoire quand la distanciation sociale n'est pas
possible, donc cela ne va rien changer. En revanche, cette mesure concerne les ERP (établissements
recevant du public), notamment les commerces. Certains appliquaient déjà cette consigne de façon
volontaire. Désormais, tous sont soumis à cette obligation.
Comme l'a souligné Geoffroy Roux de Bézieux, ce qui tuerait l’économie ce n’est pas le port du
masque, mais c’est une deuxième vague pandémique. On ne peut pas se permettre un deuxième
confinement généralisé.
Les entreprises ont appliqué dès le début de la crise les gestes barrières, selon les prescriptions des
autorités médicales. Elles sont agiles et prennent toutes les mesures nécessaires pour protéger au
mieux leurs clients et leurs salariés. La clé de voûte de tout le système, c’est la capacité à être réactif.
Dès qu’il y a une recirculation du virus, on doit être capable de mettre en place ou de renforcer les

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Plan de relance européen : le MEDEF salue un accord historique et ambitieux.
gestes barrières. On peut agir individuellement pour se protéger collectivement.
Aujourd’hui, la France dispose de stocks de masques disponibles. Face à la crise sanitaire, des
centaines d’entreprises du textile en France ont, de façon extraordinaire, en quelques semaines,
reconverti leurs chaines de production pour en fabriquer.

Sécurité sociale : une 5e branche consacrée à l’autonomie créée. 23 juillet 2020 Le
parisien/AFP
Le Parlement a définitivement adopté ce jeudi les projets de loi sur la dette sociale, qui valident
la création de cette 5e branche.
La Sécurité sociale a désormais une 5 e branche. Le Parlement a adopté définitivement ce jeudi, par
un ultime vote de l'Assemblée, les projets de loi sur la dette sociale, qui creusent fortement le « trou
de la Sécu » après le coronavirus et valident la création d'une 5e branche consacrée à la perte
d'autonomie.
Les deux textes - organique et ordinaire - ont été adoptés par 331 voix contre 56 et 43
abstentions pour le premier, et à main levée pour le second, avec le soutien de la majorité LREM,
MoDem et Agir, les autres groupes votant majoritairement contre ou s'abstenant.
La nouvelle ministre chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon, a vanté devant les députés un
texte qui « guidera pour longtemps le système de protection sociale ».
Elle a vu dans la création d'une 5e branche « autonomie », inscrite formellement dans le texte par les
députés, la « première pierre d'une grande réforme » du grand âge et de l'autonomie qu'elle aura « à
cœur de porter ».
Une « coquille vide », pour l'opposition
La ministre a rappelé qu'une mission doit rendre ses conclusions en septembre pour « que toutes les
conséquences en termes de financement et de gouvernance de la branche puissent être tirées dans
le prochain » projet de budget de la Sécu. L'objectif est de dégager « au moins un milliard d'euros dès
2021 », a-t-elle rappelé.
Plusieurs élus de la majorité ont vanté dans la foulée une décision « historique » avec la création de la
nouvelle branche, en récusant les critiques des oppositions sur l'idée qu'elle ne soit qu'une « coquille
vide ». Pour saluer la pose « des fondations » de la branche, Cyrille Isaac-Sibille (MoDem) a même
brandi symboliquement une pierre blanche ramassée « dans les jardins de l'Assemblée ».
Mais les oppositions de droite comme de gauche leur ont reproché d'avoir « mis la charrue avant les
bœufs », à l'instar de Jeanine Dubié (Libertés et Territoires). Le socialiste Joël Aviragnet a estimé qu'il
ne s'agit pour l'instant « que d'une annonce » et qu'il y a « un loup » sur son financement. La Ministre
a rappelé qu’une mission devait rendre ses conclusions en septembre pour « que toutes les
conséquences en termes de financement et de gouvernance de la branche puissent être tirées dans
le prochain projet » de budget de la Sécurité Sociale. L’objectif est de dégager « au moins un milliard
d’euros en 2023 » a-t-elle rappelé.

La liste des plans sociaux s’allonge : déjà 275 PSE depuis le 1er mars 22 juillet 2020
NO
Rien que la semaine dernière, 32 nouveaux plans de licenciements ont été recensés par le
ministère du Travail. 43 343 emplois seront supprimés dans le cadre de ces « plans de
sauvegarde de l’emploi » (PSE).
La liste n’en finit plus de s’allonger. 35 suppressions de postes chez l’équipementier automobile
Flex’N’Gate, à Audincourt (Doubs) ; 83 postes menacés à l’usine d’appareillages électriques MAEC à
Cahors (Lot) ; 242 emplois chez le sous-traitant aéronautique Mecafi Nexteam à Châtellerault
(Vienne) ; etc.
Au total, ce sont 32 nouveaux plans de sauvegarde de l’emploi (« PSE ») qui ont été enregistrés rien
que pour la semaine dernière, selon le ministère du Travail (Dares), qui tient un décompte
hebdomadaire des suppressions de postes envisagées dans le cadre de procédures de
restructuration depuis la crise du coronavirus. Le nombre de PSE pour la semaine du 13 juillet est

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près de trois fois supérieur à l’an dernier pour la même période. Et pourtant, la période estivale
provoque un ralentissement : la semaine précédente, ce sont 50 PSE qui étaient enregistrés par la
Dares.
43 343 emplois supprimés
Le cumul du nombre de PSE s’élève à 275 pour la période du 1er mars (le mois du confinement lié au
Covid-19) au 19 juillet. C’est davantage, en nombre, que les 214 PSE de l’an dernier à la même
époque. Mais ils sont surtout de plus grande ampleur : 43 343 emplois seront au total, supprimés, plus
du double que l’an dernier (16 514).
Et cela ne compte pas les 2 023 « petits » plans de licenciements collectifs initiés depuis début mars
(il s’agit pour la plupart de plans de licenciements économiques de 2 à 9 salariés). La Dares précise
que les secteurs les plus concernés sont ceux du commerce et de la réparation d’automobile (28 %),
suivi de l’hébergement et de la restauration (15 %)
Tous ces plans sociaux ne sont pas consécutifs à la crise sanitaire du Covid. Les 129 suppressions de
postes confirmées début juillet à Cargill Haubourdin (Nord) font suite à une annonce bien antérieure,
remontant au mois de novembre. Pour d’autres, comme La Halle, la crise sanitaire a accéléré
l’effondrement d’entreprises déjà fragiles.

Plan jeunes : une prime de 4000 euros pour favoriser 450 000 embauches d’ici
janvier 23 juillet 2020 AFP
Le gouvernement annonce jeudi une enveloppe globale de 6,5 milliards d'euros sur 2020-2021
et 60 000 contrats aidés dans le secteur marchand.
Le gouvernement a promis qu'il n'y aurait pas de « génération sacrifiée ». En déplacement à
Besançon, dans le Doubs, Jean Castex a annoncé ce jeudi une enveloppe globale de 6,5 milliards
d'euros sur 2020-2021 pour l'emploi des jeunes, à l'occasion de la présentation du plan « Un jeune,
une solution ».
Le gouvernement table sur 450 000 embauches grâce à une aide de 4 000 euros au d'ici janvier. Il
s'agit une prime pour tout jeune de moins de 25 ans recruté entre août et janvier sur un contrat d'au
moins trois mois jusqu'à 2 Smic. Cette « compensation de cotisations » sera de 1000 euros chaque
trimestre pendant un an maximum.
« Les plus jeunes, les plus vulnérables, quand il y a une crise qui s'amplifie, sont les plus
concernés », a déclaré le Premier ministre au cours d'une table ronde. Ce plan est destiné à
faire face à l'arrivée de 700 000 à 800 000 jeunes sur le marché du travail « dans une rentrée
compliquée », selon le Premier ministre.
60 000 contrats aidés dans le secteur marchand
Ce plan « un jeune, une solution » ambitionne aussi la signature de 230 000 contrats d'apprentissage
et 100 000 contrats de professionnalisation. Il reprend ainsi les aides, déjà en vigueur depuis le 1er
juillet, pour les embauches de jeunes en alternance d'ici fin février : 5000 euros pour un apprenti ou un
contrat de professionnalisation de moins de 18 ans, 8000 euros pour un majeur.
Outre 100 000 places supplémentaires en service civique (20 000 cette année, 80 000 l'an prochain),
il prévoit 300 000 « parcours d'insertion », dont 60 000 contrats aidés dans le secteur marchand pour
les jeunes les plus éloignés de l'emploi par le biais des « contrats initiative emploi » (CIE).
Dans le secteur associatif ou public, les contrats aidés ( « Parcours emplois compétences », au
nombre de 94 000 en 2019) seront augmentés de 60 000 en 2021. Le plan prévoit aussi 150 000
entrées en Garantie jeunes en 2021 (contre 100 000 initialement programmées), un dispositif
d'insertion géré par les Missions locales pour les jeunes sans emploi ni formation, avec un
accompagnement renforcé pendant un an et une allocation mensuelle de 497 euros.
200 000 places en plus en formation
Le gouvernement annonce, en outre, 200 000 places supplémentaires en formation. Pour les jeunes
en échec dans l'enseignement supérieur, 100 000 formations qualifiantes ou pré-qualifiantes seront
proposées « dans les métiers d'avenir » (transition écologique, santé, numérique, secteurs prioritaires
du plan de relance).
Le Premier ministre s'est d'abord rendu jeudi dans un centre de formation des apprentis, avant de
visiter une PME spécialisée en micromécanique et d'échanger avec des jeunes lors de la table ronde.
D'autres membres du gouvernement ont fait le déplacement : Jean-Michel Blanquer, Elisabeth Borne

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et Frédérique Vidal, respectivement de l'Education, du Travail et de l'Enseignement supérieur. Le plan
avait été présenté aux organisations syndicales et patronales mardi.

Entreprises en difficulté : l'Etat doit faire plus pour les salariés, juge la Cour
des comptes. AFP | 22/07/2020,
Les dispositifs de l'Etat en faveur des salariés et des entreprises en difficulté sont insuffisants,
selon la Cour des comptes. Dans son rapport, qui couvre une période antérieure à la crise du
Covid-19, elle préconise notamment de renforcer la prévention des suppressions d'emplois et
d'améliorer l'accompagnement des salariés pour retrouver un travail.
L'Etat doit encore faire mieux pour prévenir les suppressions d'emploi et cibler les aides au
reclassement sur les salariés les plus fragiles, préconise la Cour des comptes dans un rapport réalisé
avant la crise sanitaire et publié mercredi.
En effet, avant la crise du Covid-19, "les dispositifs en faveur des salariés des entreprises qui
rencontrent des difficultés et se restructurent, voire disparaissent, n'ont pas été suffisamment adaptés
aux évolutions du marché du travail et ne s'attachent pas réellement à favoriser le retour à un emploi
pérenne et de qualité pour les salariés les plus fragiles", regrette la Cour des comptes.
"Faute de données disponibles suffisantes, le suivi de la mise en œuvre des plans de sauvegarde de
l'emploi reste à améliorer", "le processus de revitalisation des territoires demeure fragile" et
l'intervention de l'Etat "accentue les disparités de moyens engagés, en faveur des salariés des
grandes entreprises", pointe-t-elle.
Néanmoins, la Cour des comptes souligne l'effort du gouvernement pour aider les entreprises durant
la crise du Covid-19. En effet, dès l'annonce du confinement en mars 2020, le gouvernement a mis en
place des mesures exceptionnelles afin que les entreprises activent rapidement les dispositifs
proposés.
Cependant, hors "période Covid", l'aide de l'Etat est jugée insuffisante. Pour améliorer
l'accompagnement des entreprises en difficulté, la Cour des comptes adresse plusieurs
recommandations à l'Etat, comme celle de "renforcer l'efficacité des outils de prévention des
suppressions d'emplois par une connaissance plus rapide et mieux partagée des difficultés des
entreprises" ou d'"améliorer la qualité et le ciblage de l'accompagnement".
La Cour des comptes propose notamment d'"étendre le bénéfice du contrat de sécurisation
professionnelle aux titulaires d'un contrat de travail à durée déterminée employés dans des
entreprises placées en procédure collective, sous réserve d'une durée minimale de présence dans
l'entreprise". Actuellement, ces salariés "ont la possibilité de s'inscrire à Pôle emploi, mais ne peuvent
prétendre aux mesures plus favorables accordées aux salariés en CDI licenciés pour motif
économique", rappelle-t-elle.
Moins de grands plans de licenciements, plus d'emplois précaires
Globalement, la Cour constate que "les grands plans de licenciements, et plus largement l'ensemble
des licenciements pour motif économique, sont devenus une forme moins fréquente d'ajustement de
l'emploi au cours des dernières années, même si certains de ces plans demeuraient fortement
médiatisés". Le nombre de plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) a ainsi "fortement chuté depuis
2008" pour s'établir à 138 plans au troisième trimestre 2019, souligne-t-elle. Une évolution qu'elle
explique par la multiplication des contrats de courte durée et le recours accru aux ruptures
conventionnelles individuelles (depuis 2009) et collectives (depuis 2018).
Toutefois, la pandémie de Covid-19 "devrait avoir pour conséquence une recrudescence des
licenciements pour motif économique, même si l'effort massif consenti pour prévenir les suppressions
d'emplois à travers l'activité partielle vise à en contenir l'ampleur", relève la Cour dans son rapport.

La France a la palme du rebond de l’économie, mais gare au retour du
coronavirus. LE 24/07/2020 Capital
La France est la championne de la reprise économique, après la crise sanitaire du coronavirus.
Mais une seconde vague, qui tend à se confirmer, pourrait bien enrayer cette belle
mécanique...

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Cocorico ! La France s'est hissé au premier rang, en matière de reprise économique post-coronavirus,
grâce à la consommation des ménages, révèle une étude du Boston Consulting Group. Mais cette
reprise pourrait bien n'être qu'un feu de paille, alors que le coronavirus revient progressivement, avec
l'apparition de nombreux clusters. Le cabinet de conseil a élaboré, à partir des outils de l'intelligence
artificielle, un indice composite permettant de mesurer, en temps réel, l'ampleur du rebond ("recovery
gap") par rapport à un niveau 100 d'avant-crise et ce, pour neuf pays, dont la France, l'Allemagne, les
Etats-Unis, le Japon et le Brésil.
Au 12 juillet, la France et l'Allemagne affichaient un score de 94, très proche du niveau d'avant-crise,
suivies de l'Italie (91) et de l'Espagne (90), le Royaume-Uni étant à la traîne avec un score de 76.
"Aujourd'hui, la France est le maillot jaune du rebond. Autant elle était le pays européen qui avait le
plus baissé, autant c'est celui qui remonte le plus vite", analyse Sylvain Duranton, directeur monde de
BCG GAMMA, la branche de "data science" du cabinet. Ainsi, après avoir chuté de 49 points, la
consommation a rebondi en France de 45 points, à comparer avec une chute de 32 suivie d'un rebond
de 27 pour l'Allemagne, qui n'a pas confiné aussi strictement sa population.
Le secteur automobile, qui avait particulièrement souffert du confinement, repart aussi davantage en
France (95) que chez ses voisins européens (90 en moyenne), "notamment grâce au plan de relance
gouvernemental", note l'étude. Cependant, "les deux mois qui viennent vont être une période
charnière pour les économies européennes car les niveaux d'activité sont entre 90% et 95% de ce
qu'ils étaient pré-Covid, mais on observe un petit tassement de la reprise : soit on va continuer à
croître pour atteindre, voire dépasser, les niveaux pré-crise avant la fin de l'année, soit au contraire,
avec les craintes de reprise de l'épidémie, de reconfinement partiel, on va voir ces indicateurs chuter",
souligne M. Duranton.
Si les États-Unis, qui n'ont pas connu de confinement généralisé, ont beaucoup moins baissé (86) que
l'Europe, en revanche il n'y a plus d'indice de reprise de l'activité et la consommation affiche même
d'inquiétants signes de décrochage, tandis que le Japon se trouve, lui, dans une situation de
stagnation complète.
Seule la Chine a retrouvé son niveau d'activité pré-Covid : "dans ce pays, tous les secteurs (...) sont
en croissance par rapport à la même période de l'an passé", note l'étude du BCG, à l'exception du
secteur du transport et de la logistique, dépendant de la reprise des exportations et importations.

Coronavirus : en Russie, le boom des jets privés euronews 22/07/2020
Comment continuer à voyager en temps de pandémie ? les Russes fortunés ont trouvé la
réponse. Les locations de jets privés et d'hélicoptères connaissent un essor fulgurant à
Moscou.
Selon le quotidien économique RBK, les vols privés au départ des aéroports de Moscou ont plus que
doublé entre avril et mi-juin. Les destinations internationales comptent pour près de la moitié des
escapades. Pour les destinations moins lointaines, l'hélicoptère a le vent en poupe. "Il y a eu quelques
changements dans le prol des clients. Auparavant, c'étaient des hommes d'affaires assez aisés, des
propriétaires de grandes entreprises et de certaines entreprises du secteur agricole, maintenant, nous
avons vu un nombre beaucoup plus grand de cadre. Dans cette agence de location de jets privés à
Moscou, le directeur se réjouit. Les appels pleuvent, plus de 50 par jour.
"De nombreux clients actuels n'avaient jamais utilisé nos services d'aviation d'affaires auparavant. Du
fait que le trac aérien régulier a été interrompu ou réduit, de nombreux clients de la classe affaires des
compagnies aériennes régulières sont venus sur notre marché", comme Lev Shalayev, directeur de
LTC. Pour les jets pouvant accueillir jusqu'à 13 personnes, le prix du billet, en fonction de la
destination, démarre à 4 000 euros.
Pour braver la fermeture des frontières, une double nationalité ou un permis de résidence à l'étranger
est nécessaire, ou à défaut, un document justifiant d'un impératif professionnel ou de santé.
Ile Maurice : les employeurs utilisent la COVID-19 pour faire reculer le droit du
travail. 23 juillet, 2020 IndustriALL Global Union
Bien que les syndicats mauriciens aient remporté, après des années de lutte, une grande
victoire avec l’adoption des nouveaux amendements au droit du travail en octobre 2019, les
employeurs ont utilisé la pandémie pour revenir en arrière.

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Après avoir exercé une pression soutenue sur le gouvernement durant 16 ans, les syndicats
mauriciens, dont l’affilié à IndustriALL, la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé
(CTSP), ont fêté les nouveaux amendements à la législation sur le travail comme une victoire
majeure. Les nouvelles dispositions ont permis d’augmenter la protection des travailleurs, y compris
des travailleurs migrants et précaires, dans toutes les industries.
Peu de temps après leur adoption, la pandémie mondiale de la COVID-19 a néanmoins contraint le
pays au confinement et, bien que les amendements apportés au droit du travail eussent été
extrêmement bénéfiques pour les travailleurs durant cette période, les employeurs n’ont pas tardé à
faire pression sur le gouvernement pour qu’il revienne en arrière.

"La CTSP a sincèrement cru que les activités et le travail ne pourraient pas reprendre de la même
manière qu’avant la COVID-19 mais que tous, sans exception, nous changerions nos points de vue et
comprendrions vraiment que nous devons travailler de concert et faire pression pour mettre en place
une nouvelle normalité.
"Les employeurs des plus grandes entreprises implantées à Maurice ont profité de cette période de
pandémie pour faire pression sur le gouvernement afin que la loi adoptée après tant d’efforts soit
amendée à leur propre avantage", a déclaré Reeaz Chutto, président de la CTSP.
En mai 2020, le gouvernement a modifié les
dispositions de la nouvelle Loi sur les droits des
travailleurs au profit des employeurs. Bien que les
syndicats se soient battus avec force pour
maintenir le plus possible son contenu, ils ont
réussi à empêcher l’adoption d’un des
amendements seulement. Ainsi, ils ne sont
parvenus qu’à maintenir la disposition relative au
Fonds d’indemnisation de licenciement
transférable, qui protège les travailleurs licenciés,
dont les travailleurs précaires. Selon cette
disposition, tout employeur a l’obligation de cotiser
au Fonds pour chacun de ses employés et ce,
quel que soit le type de contrat d’embauche dont il
bénéficie. Les travailleurs qui perdent leurs
emplois peuvent percevoir de l’argent du Fonds.
Bien que le Premier ministre, Pravin Jugnauth, ait déclaré aux syndicats que les travailleurs pourraient
à nouveau bénéficier des amendements de 2019 d’ici 2024, les syndicats ont clairement indiqué qu’ils
ne resteront pas les bras croisés et qu’ils poursuivront leur lutte pour que tous ces amendements
soient rétablis au profit des travailleurs.
La CTSP a constaté une augmentation du nombre des travailleurs syndiqués depuis le début de la
pandémie. Face aux offensives des employeurs, usant de manœuvres pour intimider et menacer les
travailleurs, et dégrader leurs conditions de travail, ces derniers cherchent le soutien des syndicats
pour conserver leurs conditions de travail antérieures.
La CTSP a recruté plus de 250 travailleurs migrants employés dans le secteur du textile et de
l’habillement, des fruits de mer et de la construction. La majorité de ces travailleurs sont originaires
d’Inde, du Bangladesh et de Madagascar.
"De nombreux travailleurs migrants n’ont pas perçu leurs salaires depuis plus de trois mois. La CTSP
négocie actuellement avec le Ministre du Travail pour qu’ils disposent d’un bureau spécial chargé des
réaffectations. Nous recommandons également la mise en place d’un bureau centralisé où ils pourront
faire part de l’ensemble de leurs problèmes sans avoir à passer par différents ministères et
départements." a indiqué Jane Ragoo, Secrétaire générale de la CTSP.
"IndustriALL félicite la CTSP pour sa capacité de résilience en ces temps difficiles. Le syndicat s’est
battu avec force pour faire adopter la loi. Malheureusement, sous la pression des employeurs, le
gouvernement a maintenant reculé. Parce qu’ils défendent les travailleurs, les syndicats constatent
une augmentation du nombre de leurs adhérents. C’est le moment où les travailleurs voient les
avantages de faire partie d’un syndicat qui lutte pour leurs droits. «a déclaré le Secrétaire général
d’IndustriALL, Valter Sanches.

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Nigéria : Les syndicats affirment que le gaz est l’avenir de l’économie nigériane
23 juillet, 2020IndustriALL Global Union
Les syndicats nigérians sont optimistes quant au fait que le gazoduc Ajaokuta-Kaduna-Kano,
dont la construction est en cours, contribuera aux efforts d’industrialisation et de
développement économique du pays.
Le 30 juin, le Gouvernement fédéral nigérian a annoncé le démarrage de la construction d’un gazoduc
de 614 km de long.
                                            Le syndicat national des travailleurs du pétrole et du gaz
                                            naturel (NUPENG) et l’Association des cadres du pétrole
                                            et du gaz naturel (PENGASSAN), tous deux affiliés à
                                            IndustriALL Global Union, considèrent ce projet de
                                            développement comme une opportunité de créer des
                                            emplois décents et de réduire les niveaux élevés de
                                            chômage. Selon le Bureau national de la statistique du
                                            pays, le chômage, qui dépasse 23%, affecte 21 millions de
                                            personnes, et le sous-emploi, qui atteint 20,1%, concerne
                                            18 millions de travailleurs. Est considérée comme sous-
                                            employée toute personne qui travaille moins de 40 heures
                                            par semaine.
Le gouvernement et l’entreprise publique Nigeria National Petroleum Corporation ont déclaré que le
gazoduc fournira du gaz pour la production d’électricité et stimulera la création de nouvelles industries
dans les villes de Kogi, Niger, Kaduna et Abuja. Ces nouvelles industries devraient créer des milliers
d’emplois locaux, permettre le transfert de technologies et promouvoir la fabrication locale. Le
gazoduc profitera également aux industries existantes qui fonctionnent au gaz.
La construction s’inscrit dans le cadre des « Nouvelles routes de la Soie » lancée par la Chine,
où les investissements énergétiques sont financés par l’initiative « une ceinture, une route » ou Belt
and Road Initiative (BRI) à laquelle le Nigeria a adhéré en 2019. Grâce à cette initiative, la Banque
de Chine et Sinosure (agence chinoise de crédits à l’exportation) financeront le gazoduc à
hauteur de 2,8 milliards de dollars. L’exécution des travaux sera confiée à des entreprises
chinoises de construction et d’ingénierie, et au partenaire nigérian Oilserve, une société
pétrolière et gazière.
La production nationale actuelle de 7 000 mégawatts n’est pas suffisante pour répondre aux besoins
domestiques et industriels du Nigeria. Il est attendu que le gazoduc comblera le déficit en ajoutant 3
600 mégawatts au réseau national. Une fois le projet achevé, 2,2 milliards de pieds cubes de gaz
seront produits quotidiennement, d’après le gouvernement.
Le gazoduc sera relié au gazoduc transsaharien qui exportera le gaz naturel vers l’Europe. Alors que
les réserves de pétrole du Nigeria ne devraient pas être épuisées avant trois ou quatre décennies, les
importants gisements de gaz permettront une diversification économique.
Lumumba Ogbawa, Secrétaire général de PENGASSAN, a indiqué :
"Nous saluons ce projet de développement. Le gaz est l’avenir du Nigeria et nous apprécions les
efforts du gouvernement comme celui-ci pour promouvoir le développement. Le gazoduc de 600 km
de long, qui reliera Ajaokuta à Kano, traversera plusieurs communautés et créera des emplois au fur
et à mesure de la phase de construction. Ce projet permettra, comme nous le réclamons, de
diversifier l’économie. Il s’agit d’un développement stratégique opportun."
Diana Junquera Curiel, Directrice chargée du secteur énergétique à IndustriALL, a déclaré :
"Le gaz naturel sera la principale source d’énergie dans la transition énergétique des combustibles
fossiles aux énergies vertes. Il devrait permettre de développer l’économie du pays et d’améliorer les
moyens de subsistance des travailleurs et des communautés grâce à la création d’emplois décents.
C’est aussi une source importante d’énergie pour les ménages et les entreprises. Nous espérons que
ce gazoduc répondra aux attentes."

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Angleterre : Travail illégal ; comment le Covid-19 a mis au jour le lourd secret de
Leicester
Dans cette ville anglaise où l’épidémie due au coronavirus est repartie à la hausse en juin, les
voix s’élèvent pour dénoncer les conditions « d’esclavage moderne » dans le textile qui ont pu
favoriser les contaminations.
Un peu partout dans le monde, le Covid-19 agit comme un révélateur des dysfonctionnements des
sociétés ou des économies. A Leicester, en Angleterre, l’épidémie a remis en lumière un scandale
déjà dénoncé à plusieurs reprises ces dernières années, mais contre lequel très peu a jusqu’à
présent été entrepris : des milliers de personnes travaillent pour l’industrie textile locale, avec
des salaires d’environ 3,50 livres sterling l’heure (3,86 euros), bien moins que le minimum légal
(8,72 livres sterling pour les salariés âgés de 25 ans et plus).
Les contaminations repartant fortement à la hausse sur place en juin, le gouvernement britannique a
réimposé début juillet un confinement strict dans cette grande ville des Midlands, connue pour sa très
forte communauté issue du sous-continent indien (37 % de la population locale). Et il est apparu que
cette mesure radicale n’était pas sans rapport avec le fait que les ateliers textiles de l’agglomération
avaient continué à fonctionner pendant le pic pandémique, sans aucune mesure de protection pour
leurs travailleurs.
Enquête interne
Fin juin, l’ONG « Labour Behind the Label », spécialiste de la lutte contre l’exploitation au travail, a
accusé Boohoo, marque britannique de fast fashion, ciblant les 15-30 ans avec des jeans et des robes
à 20 livres sterling. Environ « 75 à 80 % de la production textile de Leicester » serait destinée aux
entrepôts de Boohoo et de ses autres licences PrettyLittleThing et Nasty Gal, selon l’ONG, qui
dit « avoir collecté des informations selon lesquelles on a demandé aux gens de venir au travail même
s’ils montraient des symptômes du Covid-19, sinon ils perdraient leur poste ».
Début juillet, un journaliste du Sunday Times s’est fait embaucher quelques heures sans révéler son
identité dans un atelier de la ville fabriquant des vêtements Nasty Gal et s’est vu proposer un salaire
horaire de 3,50 à 4 livres sterling de l’heure. Il cite dans son article un contremaître de l’atelier qui lui
confie : « Partout à Leicester, vous ne trouverez que des ateliers qui payent 3,50 à 4 livres de l’heure.
Moi, par exemple, j’ai travaillé des années pour cette industrie, je suis ici depuis cinq ans mais je ne
suis toujours payé que 5 livres de l’heure. »
En réaction, la ministre de l’intérieur britannique Priti Patel a demandé à la National Crime Agency
(NCA, l’agence nationale de lutte contre le crime organisé), d’enquêter sur des cas d’esclavage
moderne à Leicester. Boohoo a annoncé le lancement d’une enquête interne, mais l’action du groupe,
coté à Londres, a perdu presque la moitié de sa valeur depuis le 1er juillet, après que son principal
actionnaire, Standard Life Aberdeen, a vendu quasiment toutes ses parts et que des distributeurs
(Zalendo, Next, Asos) ont pris leurs distances, déréférençant les vêtements de la marque.

UE : Plan de relance européen : les six points clefs de l'accord. 21 juil. 2020 AFP
Une nouvelle capacité d'emprunt, des subventions directes pour les Etats, des règles de
contrôle assouplies, de nouvelles ressources à trouver… avec la crise du Covid, l'Union
européenne en profite pour se moderniser.
Pour pallier les conséquences économiques et sociales de la pandémie de coronavirus, les 27 Etats
européens ont trouvé un accord pour lier le prochain budget pluriannuel de l'Union européenne 2021-
2027 (1.074,3 milliards de d'euros) et un plan de relance de 750 milliards d'euros. Pour la première
fois, la Commission va emprunter au nom de l'Union européenne et répartir les fonds entre des prêts
et des subventions accordés aux différents Etats. Le plan « est important, ciblé et limité dans le
temps », précise le Conseil européen.
1 - Des subventions généreuses et inédites
Le principe de subventions a été arraché de haute lutte aux Etats frugaux qui n'en voulaient pas. Sur
un total de 750 milliards d'euros , 672,5 milliards d'euros sont répartis en deux grandes catégories :
les prêts (360 milliards) et les subventions (312,5 milliards). S'y ajoutent différentes lignes du budget
pluriannuel pour un montant de 77,5 milliards d'euros (d'où le total de 390 milliards de subventions).
La clé de répartition de ces dernières n'est pas précisément connue. Mais on sait déjà que l'Italie,
l'Espagne et la France, les trois pays les plus touchés par le Covid-19 vont, pour les deux premiers,
recevoir 60 milliards d'euros de subventions, et 40 milliards d'euros pour l'Hexagone.

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L'essentiel (70 %) des montants en jeu sera attribué en 2021 et 2022, le solde (30 %) pouvant glisser
jusqu'en 2023. Une règle reste toutefois applicable à tous : les montants reçus ne devront pas
excéder 6,8 % du revenu national brut de chaque Etat-membre.
En outre, les critères retenus pour déterminer le montant de la subvention allouée pour 2021-2022
seront ceux définis par la Commission. Pour l'année suivante, 2023, il ne s'agira plus du taux de
chômage observé durant la période 2015-2019, mais bel et bien l'ampleur de la récession causée par
le Covid-19 en 2020, laquelle sera recalculée ensuite en agrégeant les années 2020 et 2021.
2 - Un contrôle communautaire assoupli
Afin de pouvoir prétendre à cette aide, les Etats vont préparer des plans de relance qui décrivent les
réformes et les investissements souhaités pour la période 2021-2023. La Commission devra statuer
dans les deux mois et va se fonder sur des critères qui valorisent la croissance, la création d'emplois
et la résilience sociale des Etats. Elle recherchera également des actions en faveur de la transition
énergétique et du numérique. Il est convenu que 30 % des dépenses engagées dans le cadre du plan
de relance de 750 milliards d'euros devront cibler le changement climatique afin d'atteindre l'objectif
d'une neutralité carbone en 2050.
Contrairement aux souhaits des Etats frugaux, qui espéraient imposer un droit de veto, le Conseil
approuvera à la majorité qualifiée la proposition de la Commission. Il y aura des objectifs à tenir pour
obtenir le déblocage des fonds au fur et à mesure. Si un Etat membre estime qu'il y a des déviances,
il pourra saisir le président du Conseil qui portera l'affaire lors du prochain Conseil européen. Cela ne
devra pas prendre plus de trois mois et il n'est pas prévu de décision formelle à l'issue.
3 - L'Etat de droit comme condition
Pour la première fois dans l'histoire de l'Union, le versement d'aides pourra être suspendu en cas de
violations de l'Etat de droit et la démocratie. Une mesure visant clairement la Hongrie et la
Pologne, deux régimes nationalistes visés par une procédure dite de « l'article 7 » pour diverses
mesures ayant porté atteinte à l'indépendance de la justice et des médias, selon Bruxelles. La
procédure pour « risque clair de violation grave des valeurs de l'Union » a été lancée contre la
Pologne en décembre 2017 par la Commission européenne et contre la Hongrie en septembre 2018 à
l'initiative du Parlement européen. Après des auditions pouvant s'étaler sur des années, elle peut
aboutir à la suspension des droits de vote du pays dans l'Union, mais seulement à l'issue d'un vote à
l'unanimité du Conseil européen, hautement improbable donc.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué un instrument destiné à
« protéger les intérêts financiers de l'Union ». La suspension d'une aide pour atteinte à l'Etat de droit
devra toutefois être approuvée par une majorité qualifiée des Etats membres, 55 % des pays de
l'Union représentant les deux tiers de la population totale. Ce qui est plus difficile à réaliser que ce que
prévoyait initialement la Commission. Elle envisageait que la suspension des aides soit effective sur
proposition de seulement un tiers des Etats membres et qu'il appartenait au pays visé de rassembler
une majorité qualifiée pour empêcher cette procédure. Devant le risque de veto de la Hongrie, la
Commission avait accepté dès avant le sommet d'assouplir sa position, ce dont s'est félicité ce mardi
le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, dont le pays va bénéficier aussi financièrement du plan de
relance.
4 - Des rabais en hausse
« I want my money back ». Certains pays du Nord de l'Europe et du centre ont remis au goût du jour
cette réplique célèbre de Margaret Thatcher, lancée le 30 novembre 1979 lors d'un sommet européen.
L'accord sur le plan de relance a pu aboutir grâce à des concessions sur la participation de certains
Etats membres au budget européen. Malgré l'insistance de nombreuses capitales, dont Paris, les
rabais, accordés aux pays dits « frugaux » qui jugent leur contribution au budget disproportionnée par
rapport à ce qu'ils reçoivent, ont été maintenus et même relevés par rapport à ce qui était prévu avant
le sommet. « Pour la période 2021-2027, des corrections forfaitaires réduiront la contribution annuelle
basée sur le Revenu National Brut (RNB) du Danemark, de l'Allemagne, des Pays-Bas, de l'Autriche
et de la Suède. […] Ces réductions brutes sont financées par tous les Etats membres en fonction de
leur RNB », indique le texte de l'accord.
Au palmarès, c'est l'Autriche qui obtient le plus. Son rabais sur sa contribution totale au prochain
budget de l'Union européenne (2021-2027) monte à 565 millions d'euros, soit une hausse de 138 %.
Suivent le Danemark avec 377 millions (+ 91 %), la Suède à 1,07 milliard (+34 %) et les Pays-Bas
avec 1,92 milliard (+22 %). La France va payer en partie la facture alors que le rabais de 3,67 milliards
accordé à l'Allemagne n'a pas évolué avec la négociation.
5 - Des ressources propres à développer pour rembourser l'emprunt

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C'est le prochain défi de l'Europe, et il promet de nouvelles discussions enflammées : l'UE doit à
présent développer des ressources propres , dont les revenus seront notamment destinés à
rembourser l'emprunt communautaire devant financer le plan de relance. Le principe a été acté lors du
sommet, mais les 27 se sont gardés de trop s'avancer sur ce sujet, qui peut vite les diviser et se
heurter à la règle de l'unanimité, en témoigne le débat toujours inachevé sur la taxe Gafa européenne.
A ce stade, ils ont juste acté le lancement dès 2021 d'une taxe sur les plastiques à usage unique, en
lien avec le « pacte vert ». Les débats sur la taxe Gafa, sur une taxe carbone aux frontières (pour
préserver la compétitivité des industries européennes appelées à diminuer leurs émissions) et sur une
réforme des actuels « marchés à polluer » (Emission Trading System, ETS) attendront 2021, quand la
Commission européenne détaillera ses propositions.
Cette dernière estime que l'UE pourrait accroître ses revenus de plus de 30 milliards d'euros par an
via de tels dispositifs visant aussi à « soutenir sa souveraineté. » L'objectif affiché est d'avoir implanté
la taxe Gafa et la taxe carbone « d'ici 2023 » au plus tard. Une relance de la Taxe sur les transactions
financières (TTF), serpent de mer européen, est aussi en débat. La Commission européenne et les
pays appelant à de fortes ressources propres, comme la France, espèrent que la perspective d'alléger
la note de l'emprunt pour les Etats convaincra les réticents à se lancer sur ce sujet qui provoque aussi
des divisions avec les pays du Nord, culturellement rétifs à l'idée de tels « impôts européens ».
6 - 40 milliards de subventions pour la France
Le ministre français des Finances Bruno Le Maire a été clair mardi matin sur France info : « La
relance, c'est maintenant, il n'y a pas un instant à perdre, donc. Nous disposons dès maintenant de
40 milliards d'euros supplémentaires que nous allons pouvoir ajouter à l'argent du budget français […]
à l'intérieur des 100 milliards » prévus pour le plan de relance national l sur deux ans, qui sera
présenté au conseil des ministres du 24 août.
Ces 40 milliards sont dégagés sur les 390 milliards de subventions décidées par le Conseil européen
pour venir en aide aux pays membres de l'UE les plus frappés par la crise, avec pour objectif des
réformes économiques et l'investissement. Ils financeront ainsi les « grandes priorités » du plan
français, a indiqué Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, avec une cible de 30% de
dépenses « climatiques », tant pour la partie des financements européens que nationaux.
Des chantiers multiples, qui vont du développement des nouvelles technologies (plan hydrogène,
filière recyclage), à la rénovation thermique (écoles et Ehpad en premier lieu), en passant le soutien
aux entreprises par la baisse des impôts de production, un vaste plan pour l'emploi des jeunes
(exonération des charges), ou encore la réhabilitation des petites lignes de chemins de fer et le
développement du fret ferroviaire.

Budget européen et plan de relance : un accord « historique » en trompe-l’œil (Voir en annexe)

UE :Le plan de relance européen "aurait pu être meilleur" selon Christine
Lagarde (BCE) AFP et Reuters    | 23/07/2020,
La patronne de la BCE a émis quelques réserves au sujet du plan de relance décidé cette semaine
par les 27 États membres. Elle s'est par ailleurs exprimée sur la gestion de la crise en elle-même du
Covid-19 par les chefs d'États. Les femmes dirigeantes auraient mieux réussi que les hommes,
confie-t-elle au Washington Post.

UE : le Parlement menace de rejeter le budget trouvé par les 27, jugé "très maigre",
AFP | 24/07/2020,
Les eurodéputés jugent que le budget long terme (1.074 milliards), fixé dans le cadre de
l'accord sur la relance européenne, est trop maigre. L'enveloppe qui doit assurer le
fonctionnement de l'Union est en plus amputée de 70 milliards liés au départ du Royaume-Uni.
Si le budget pourrait être bloqué, l'accord sur le fonds de relance (750 milliards) des 27 entrera,
lui, en vigueur.
Le Parlement européen a déploré "les coupes" prévues dans l'accord de budget à long terme de l'UE
trouvé par les 27 lors d'un sommet marathon, et menacé de ne pas l'approuver s'il n'était pas
"amélioré" lors de négociations avec le Conseil.

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Les eurodéputés devront se prononcer d'ici la fin de l'année sur le budget 2021-2027, sur lequel le
plan de relance est adossé. L'approbation de l'hémicycle européen est nécessaire pour l'entrée en
vigueur du "cadre financier pluriannuel" mais pas pour le fonds de relance de 750 milliards.
Dans un texte soutenu par la plupart des groupes politiques, et adopté par 465 voix pour (150 contre
et 67 abstentions), le Parlement européen "conteste" ce budget, doté de 1.074 milliards, "sous sa
forme actuelle".
Des négociations à venir avec le Conseil européen
Il "ne cautionnera pas un fait accompli et est prêt à refuser de donner son approbation (...) jusqu'à ce
qu'un accord satisfaisant soit trouvé", prévient-il, se disant prêt "à engager immédiatement des
négociations constructives avec le Conseil en vue d'améliorer la proposition".
Dans la matinée, le président du Conseil européen Charles Michel, chef d'orchestre du sommet, s'était
félicité devant les parlementaires que le compromis envoie un signal de "confiance et de solidité".
"Une pilule difficile à avaler"
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a estimé que l'accord, destiné à
relancer l'économie face à la récession historique due au coronavirus, permettait de voir la "lumière au
bout du tunnel". En additionnant le plan de relance et le budget pluriannuel, l'UE dispose d'une "force
de frappe financière sans précédent", de 1.800 milliards d'euros, a-t-elle souligné.
Elle a toutefois déploré une "ombre" au tableau: un budget de l'UE "très maigre", "une pilule difficile à
avaler". "Je sais que cette assemblée ressent la même chose", a poursuivi l'Allemande, qui avait
proposé un budget de 1.100 milliards. Le Parlement prônait quant à lui 1.300 milliards d'euros.
Les discussions sur le budget à long terme de l'UE, toujours difficiles, sont cette fois compliquées par
le départ du Royaume-Uni, qui laissait un trou d'environ 70 milliards dans le prochain budget.
Les eurodéputés réclament des augmentations dans les domaines du climat, du numérique, de la
santé et la recherche, de la jeunesse (Erasmus), de la culture, des infrastructures, de la gestion des
frontières et du Fonds européen de la défense notamment.
Ils alertent sur "le risque de compromettre les engagements et priorités" de l'UE comme le Pacte vert
et la stratégie numérique.
Entériner de nouvelles taxes
Le Parlement prévient aussi qu'il "n'approuvera pas" le budget sans accord sur une réforme des
sources de revenus de l'UE.
Il estime que la taxe sur les plastiques non recyclés ne suffira pas pour aider au remboursement de
l'emprunt contracté pour financer le plan de relance, et réclame un "calendrier juridiquement
contraignant" sur l'introduction de nouvelles ressources, qui incluent des revenus du carbone et une
taxe numérique.
Sur la question de l'Etat de droit, qui a donné lieu à un compromis contesté, le Parlement "regrette
vivement que le Conseil européen ait considérablement affaibli" le lien entre le versement des fonds
européens à un pays et le respect des valeurs démocratiques par ce dernier.
Les eurodéputés fustigent encore le maintien voire l'augmentation des "rabais", ristournes accordées
à cinq pays sur leurs contributions au budget.
Lors du précédent budget pluriannuel (2014-2020), premier pour lequel l'approbation du Parlement
était requise, ce dernier avait déjà contesté la proposition du Conseil, avant de finalement donner son
accord.
Le Parlement européen a le droit d'accepter ou de rejeter le budget, pas de l'amender. Et le fonds de
relance pourra entrer en vigueur même si le budget n'est pas approuvé, a-t-on indiqué de source
parlementaire.
Il est toutefois peu probable que le Parlement "prenne le risque" de stopper ce budget "à un moment
où il faut aller vite" face à la crise, note Marta Pilati, experte du European Policy centre (EPC). Le
Parlement pourrait obtenir "quelques augmentations ici et là mais rien de majeur", selon l'experte,
étant donnée la résistance des pays notamment dits "fruguaux" à toute hausse de leur contribution.

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