LE RISQUE ZOONOTIQUE EN FRANCE - ET AILLEURS Alexandra Mailles Grenoble, 7 février 2018 - SPILF

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LE RISQUE ZOONOTIQUE EN FRANCE - ET AILLEURS Alexandra Mailles Grenoble, 7 février 2018 - SPILF
LE RISQUE ZOONOTIQUE EN FRANCE
                                     ET AILLEURS

                                   Alexandra Mailles
                             Grenoble, 7 février 2018
            Alexandra.mailles@santepubliquefrance.fr
LE RISQUE ZOONOTIQUE EN FRANCE - ET AILLEURS Alexandra Mailles Grenoble, 7 février 2018 - SPILF
ONE HEALTH

 • Initialement, approche intégrative sur la gestion des zoonoses
  coordination des actions en santé humaine et animale
  surveillance, intervention, gestion
  prise en compte des milieux, y inclus la dimension vectorielle

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ONE HEALTH (2)

• Extension du concept
 •   Questions de santé communes à l’Homme et l’Animal au delà des zoonoses
 •   Écosystèmes, changement climatique
 •   Développement durable, gouvernance
 •   Dimensions économique, sociale, qualité de vie

                                                                              3
LE RISQUE ZOONOTIQUE EN FRANCE - ET AILLEURS Alexandra Mailles Grenoble, 7 février 2018 - SPILF
ONE-HEALTH ET ZOONOSES EN FRANCE

     Santé humaine          Santé animale et sécurité alimentaire

                                                                            - Gestion de crise
                                                       Min Dev
                                                                            - Réglementation
      Min Santé                     Min Agri           Durable

                                                                          - Surveillance
       SpFrance                     ANSES                                 - Investigation
                                                                          - Evaluation de risque
                                                        ONCFS

                                       DDPP                               Gestion et
  ARS / Cire
                                                                          investigations
                                                                          locales

Cliniciens           Laboratoires                                                - Diagnostic
                                               Vétérinaires   Chasseurs
Microbiologistes     de référence                                                - Notification
                                                                                           4
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LES CAUSES DE MORTALITÉ EN FRANCE
(SOURCE : RAPPORT SUR L’ÉTAT DE SANTÉ DES FRANÇAIS, 2017)

    180000
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    160000                                                                                   VIH/SIDA 500
                                                                                             Hépatites virales 640
    140000

    120000

    100000

     80000

     60000

     40000

     20000

         0
             Tumeurs/cancers   Maladies cardio-     Maladies      Causes externes     Maladies         Maladies
                                 vasculaires      respiratoires                     endocriniennes   infectieuses

                                                                                                                    5
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INCIDENCE DES MALADIES INFECTIEUSES
EN FRANCE

  Grippe :                2 à 8 millions cas /an
  Varicelle :             700 000 cas/an
  Salmonelloses :         30 000 cas/an
  Tuberculose :           5000 cas /an
  VIH :                   3600 cas /an
  IIM :                   519 cas /an
  Brucellose :            25 cas /an
  Charbon :               0,5 cas/an
  Rage :                  0,2 cas/an

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PLAN

 1 – Environnements et filières agricoles
 2 – Milieux et faune sauvages
 3 – Domus et l’animal de compagnie
 4 – Changement climatique

 5 – Brucellose
 6 – Charbon (« anthrax »)
 7 – ....
 8 - ....

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ENVIRONNEMENTS A RISQUES
  1 – FILIÈRES AGRICOLES

• Environnement densément infectieux
 • Allotements, concentration des animaux
 • Taille des élevages, sols
 • Espèces différentes dans un même élevage
 • Pression antibiotique en proportion

• Facteurs de risque supplémentaires
 • Mécanisation ou travail manuel ? (traite, effluents)
 • Rôle possible des nuisibles
 • Fermes pédagogiques ?

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ENVIRONNEMENTS A RISQUES
1 – FILIÈRES AGRICOLES (2)

• Quels agents infectieux ?
  Bactéries entériques +++++
  Staphylocoques animaux et humains
  -   Aliments, contact direct, etc.

  Coxiella

  Leptospiroses, cowpox, tularémie, etc.
  -   Plutôt véhiculées par les nuisibles
  -   Difficile à quantifier
  -   Danger « invisible »

  Influenza aviaires et porcins
  -   Risque de ré-assortiment

  Pas Brucella

  Mycobacterium bovis ???

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ENVIRONNEMENTS A RISQUES
1 – FILIÈRES AGRICOLES (3)

 Quels patients ?
 - Les consommateurs
 - Les professionnels ? Pas si sur....

 Sur-risque lors d’exposition fortuite ou ponctuelle
 - Psittacose :
      Noël 2005, abattoirs de volailles
      7 cas, tous intérimaires, peu qualifiés, « à la plume »

 - Fièvre Q :
      Rares cas parmi les exposés professionnels
      Rôle de la transmission aérienne
      Montoison 2001: épandage
      Chamonix 2002 : transhumance

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ENVIRONNEMENTS A RISQUES
    1 – FILIÈRES AGRICOLES (4)

• Maîtrise du risque
  - Les polices sanitaires en santé animale/agro-alimentaire
  - L’hygiène en élevage
  - L’hygiène durant la transformation de denrées (HACCP)

• Le risque émergent en filière agricoles ?
 - Globalisation des échanges commerciaux
 - Contrôles et quarantaine
 - Contamination par la faune sauvage
        Influenza aviaires et oiseaux migrateurs
        Brucellose en Haute-Savoie en 2011/2012
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ENVIRONNEMENTS A RISQUES
  2– FAUNE ET MILIEU « SAUVAGES »

• Environnements possiblement hostiles :
 • Animaux et germes habituellement pas en contact avec H. sapiens
 • Diversité des milieux
 • Diversité des réservoirs et des vecteurs
  •   1700 espèces de Rongeurs
  •   1000 espèces de Chauves-Souris
  •   900 espèces de tiques

  Facteurs favorisants :
  - toute action qui rapproche
        des réservoirs animaux
        les germes dont ils sont porteurs
        des H. sapiens immunologiquement naïfs
  - la facilité pour l’agent infectieux de faire un spill-over
  - le système immunitaire de certains réservoirs

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ENVIRONNEMENTS A RISQUES
   2– FAUNE ET MILIEU « SAUVAGES » (2)

• Facteurs favorisants (suite)
 • Urbanisation : rapprochement d’animaux normalement distants
 • Fragmentation forestière
 • Prélèvements d’animaux sauvages pour l’alimentation
 • ou pour en faire des NAC

• Quels agents infectieux ?

 • Des classiques : Rage, Echinococcus, Francisella, Hantavirus,Yersinia pestis

 • Des émergences, heureusement rares
  • Nipah, Malaisie 1999
  • Sars et la civette, Hong Kong 2002
  • Monkeypox, USA 2003
  • Ebola en Afrique de l’Ouest 2014/2016
  • Powassan et chevreuils, USA 2005 et.....                                      13
ENVIRONNEMENTS A RISQUES
2– FAUNE ET MILIEU « SAUVAGES » (3)

   Quels patients ?
-   Les chasseurs et travailleurs forestiers : Francisella, TBE, Lyme, etc.
-   Loisirs outdoors : Kayak et Leptospira, InVS 2000
-   Propriétaires de NAC capturés « in the wild »
-   Propriétaires d’animaux domestiques au contact d’animaux sauvages

• NAC capturés dans la nature
 • Rôle des réglementations sur les espèces protégées
 • Risque majoré par le changement de milieu de l’animal

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ENVIRONNEMENTS A RISQUES
  2– FAUNE ET MILIEU « SAUVAGES » (4)

Interactions faune sauvage- animaux d’élevage

• Brucellose en Haute Savoie 2011/2012

• Tuberculose à M. bovis en Côte d’Or

  Risque zoonotique pas toujours présent
  Gestion quasi-impossible
                                                Cliché CH Annecy

                                                          15
ENVIRONNEMENTS A RISQUES
    2– FAUNE ET MILIEU « SAUVAGES » (5)

• Recherche de dépassement de soi et mythe de la nature bienveillante
• Les nouveaux outdoors à la mode
-   Courses d’orientation, Ironman, etc.

-   La course à obstacles (Bison race, Frappa Dingue, Mudday...),

-   130 courses en France en 2015, 272 147 dossards (+75%)

• Risque réel ?
-   Challenge aventure et Francisella, Vendée 2016, 4 cas

-   Playing Dirty, Nevada 2012, Campylobacter, 22 cas (MMWR 2014 / 63(17);375-378)

-   Builth Wales Moutain Bike marathon 2008, Campylobacter, 157 cas

-   Mountain Bike race, Campylobacter, Canada 2007, 225 cas (Epid Infect 2010, 138, 1695–1703)

-   Marathon, La Réunion 2013, Leptospirose, 9 cas                                               16
ENVIRONNEMENTS A RISQUES
     2– FAUNE ET MILIEU « SAUVAGES » (6)

• Quelle maîtrise du risque ??

        Aménagement territoire raisonnée
        Gestion des nuisibles, des déchets, des effluents,
        Protection des espèces et des milieux, au delà des protégées
        Surveillance de la santé de la faune sauvage (ONCFS)
        Biosécurité pour éviter les contacts entre espèces sauvages et domestiques

• De possibles émergence ? Oui, sans aucun doute !
        Surveillance des évènements de santé inhabituels
        Surveillance des espèces animales « invasives » et des vecteurs

                                                                                      17
ENVIRONNEMENTS A RISQUES
  3– ANIMAUX DE COMPAGNIE

• Environnement a priori moins dangereux
 • 1 ou 2 animaux sauf exception
 • Hygiène du domicile en moyenne correcte
 • Espèces domestiquées depuis le Paléolithique

• Facteurs de risque
  Les animaux importés illégalement de zone à risque
  •   10 cas de rage animale depuis 2004 (9 chiens et 1 chat)
  •   Maroc +++
  •   1 à 187 TPE/ épisode

  Les NAC
  •   Milieu « humain » inadapté
  •   Capturés vs élevés

  Le comportement humain

                                                                18
ENVIRONNEMENTS A RISQUES
   3– ANIMAUX DE COMPAGNIE (2)

Quels agents infectieux ?
        - tous ! multitude d’espèces animales concernées
        - bactéries entériques classiques +++
        - risques « exotiques » : rage, cowpox
        - poissons : E. rhusiopathiae, mycobactéries atypiques
                                                                 Elsendoorm, J Infection 2011
        - BMR pour les NAC issus d’élevage

Quels patients ?
        - tout propriétaire d’animal
        - enfants plus exposés
        - risque professionnel en animalerie/élevage
                                                                                     19
ENVIRONNEMENTS A RISQUES
  3– ANIMAUX DE COMPAGNIE (3)

Cas particulier des salmonelles et reptiles
• Diverses espèces conservées comme NAC : tortues, pogonas, serpents, etc.
 • Portage asymptomatique (90%)
 • Risque majoré pour les enfants
 • Entretien du terrarium

                                                               Pogona vitticeps

• 2012 : Etude InVS/CNR risque pédiatrique (Colomb-Cotinat, BEH 2014)
 • 13 cas pédiatriques liés à des reptiles
 • Age médian 6 mois (11 cas < 1 an)                 8%
                                                                     Tortues aquatiques

 • 10 GEA, 2 méningites, 1 asymptomatique         8%
                                                                     Lézards Pogona

 • 12/13 : contacts indirects seulement       15%                46%
                                                                     Plusieurs types de
 • Pas de pratiques « à risque »                                     reptiles
                                                                                  Serpent

                                                        23%                       Iguane
                                                                                            20
ENVIRONNEMENTS A RISQUES
     3– ANIMAUX DE COMPAGNIE (4)

Cas particulier des salmonelles et reptiles ET DES SOURIS !
• UK 2009 : (Harker, Epid Infect 2011)
 •   Salmonella typhimurium DT191a
 •   100% souches tétracyclines-R
 •   420 cas humains identifiés, âge med. 5 ans
 •   Souris surgelées importées + pour ST DT191a

• UK 2015/16
 •   NGS en routine en surveillance
 •   S. Enteritidis PT8
 •   Investigation en faveur de la contamination des souris
 •   275 cas au 1/12/16, âge med. 15 ans
 •   Souris surgelées importées

 Globalisation des échanges, même pour les souris surgelées !
 Problèmes hygiène des élevages de souris + pression antibio
                                                                 21
ENVIRONNEMENTS A RISQUES
    4– LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Réchauffement global mais pas uniforme + incidents climatiques

Anthrax en Yamalie en 2016
•   Dernier cas en 1941 (?), arrêt vaccination en 2007
•   Fonte du permafrost, 2500 rennes « infectés »

CCHF en Espagne en 2016
•   2 cas humains dont 1 nosocomial
•   1ers cas autochtones européens
•   Présence du vecteur en France (SE et Corse)
     Vial, Ticks Tick Borne Dis. 2016
     Grech-Angelini, Parasit Vectors. 2016

                                                                               22
                                                         Hyalomma marginatum
LES INFECTIONS

BRUCELLOSE

                 23
LA BRUCELLOSE

Brucella melitensis, abortus, suis + différents biovars
Contamination directe par animaux ou produits laitiers crus
frais
Chronicité possible
Forme systémique vs focalisée
 Arthrite
 Orchi-épidydimite
 Abcès hépatiques
 Neurobrucellose

Diagnostic sérologique peu fiable

                                                              24
LES BRUCELLOSES EN FRANCE

Brucelloses animales
 •   Statut « officially brucellosis free » pour les bovins
 •   Maladie quasi-éliminée pour les petits ruminants
 •   B. suis biovar 2 chez les sangliers et lièvres
 •   Surveillance ruminants = dépistage

Brucellose humaine : données de la Déclaration Obligatoire
 • < 30 cas / an  0,03 /100 000 hbs
 • ≈ 80% importés, pays méditerranéens +++, Asie
 • Cas autochtones : anciennes contaminations et personnels de laboratoire

Problématique actuelle
 • Faux cas
 • Vraies expositions en LABM

                                                                             25
BRUCELLOSES HUMAINES DANS L’UE EN 2012

                                         26
BRUCELLOSE BOVINS
DANS L’UE EN 2016

Source : rapport zoonoses, efsa,                                      27

   http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.2903/j.efsa.2017.5077/epdf
0,5
                           1,5
                                                               2,5

             0
                       1
                                 2
     19
        60
     19
        62
     19
        64
     19
        66
     19
        68
     19
        70
     19
        72
     19
        74
     19
        76
                                                                     LA BRUCELLOSE EN FRANCE

     19
        78
     19
        80
     19
        82
     19
        84
     19
        86
     19
        88
     19
        90
     19
        92
                                 CP
                                                               BV

                                      OV

     19
        94
     19
        96
     19
        98
                                           incidence humaine

     20
        00
28
BRUCELLA SUIS biovar 2 ET LES SANGLIERS

 • Forte prévalence dans les populations de sangliers 
   contamination de porcs en élevage

 • B. suis 2 réputée peu pathogène pour l’homme
 • 10 cas dans la littérature mondiale
 -   1 cas improbable en Chine
 -   8 en France
 •   dont 7 depuis 2000
 •   Expositions massives
 •   Comorbidités importantes
 •   Clinique identique

 (Mailles et al. Epid. Infection 2017)                    29
LES FAUX CAS DE BRUCELLOSE

Clinique non spécifique et biologie peu performante
 • La « fièvre ondulante sudoro-algique »
 • Les arthrites/spondilodiscites
 • Sérologie : Sp et VPP très faibles

Diagnostic par excès sur des patients non exposés
 • Éleveurs, vétérinaires et consommateurs de fromage « au lait cru »
 • Réaction en chaîne sur la filière agricole
 • Traitement inutile du patient : rifampicine + doxycycline 6 - 8 sem.

                                                                          30
Titre sérologique de 26 faux cas de brucellose

                                     seuil

                                                     Faux positifs !
   7

   6
             premier wright
   5
             2e wright
   4

   3

   2

   1

   0
         0     20        40    80      160     320     640      1280   2560

                    sérologie peu spécifique + maladie rare =
                                 VPP très faible,
                       test non fiable dans les conditions
                           épidémiologiques actuelles                         31
CONTAMINATIONS DE LABORATOIRE

• Diagnostic direct souvent inattendu : isolement sur arthrites ou
  hémoculture sans anticipation du diagnostic
 • Le plus souvent : cas index connu
 • Parfois .... non
 Le patient index n’a pas de traitement approprié

• 1 à 5 cas / an, soit un maximum de 25% des cas en 2014
• Chaîne de transmission possible

QUEL AVENIR ?
 •  médecins ayant vu des brucelloses
 • Diagnostic non évoqué = labo non prévenu du risque
 • tout prélèvement peut être infectieux…..…même en biochimie
 1ÈRE CAUSE DE BRUCELLOSE EN ZONE INDEMNE                           32
QUE FAIRE DES VRAIS-EXPOSÉS NON-MALADES ?

 Une vraie souche est isolée sans suspicion clinique préalable

 Plusieurs techniciens ou biologistes sont potentiellement contaminés
  Ils ont manipulé la souche ou le prélèvement
  Souvent sans précautions
  Ils ne sont pas (encore) symptomatiques
  Ils sont peut-être infectés …. ou pas.

            Faut-il recommander une antibioprophylaxie ?

                                                                  33
TRAITER OU NE PAS TRAITER :
LA BALANCE BÉNÉFICE - RISQUE

      Pourquoi traiter ?                      Pourquoi ne pas traiter ?

•   Les complications d’une              •   Le traitement est très lourd
    brucellose sont sérieuses
                                         •   L’usage raisonné des antibiotiques est le
•   Le « malade » est un vrai exposé         meilleur moyen de lutter contre
    (a snifé la culture)                     l’antibiorésistance
•   C’est une vraie souche de vraie      •   Quand est-ce qu’on arrête ?
    Brucella
                                         •   Il n’est pas prouvé que
•   Dans les guides NRBC, il est écrit       l’antibioprophylaxie soit efficace
    que les aérosols de brucelles sont
    terribles                            •   Une surveillance sérologique pourrait
                                             peut-être suffire pour commencer

                                                                                     34
2012 : LA RÉ-ÉMERGENCE
 Janvier 2012 : cas humain, 10 ans, zone indemne depuis 1999

 Avril 2012 :
  • avortement dans un élevage laitier (Reblochon) de la même commune 
    souche isolée des ganglions mais PAS des prélèvements génitaux
  • 2 autres vaches du même troupeau sans symptômes mais avec une souche
    isolée des ganglions

  Souches identiques en biologie moléculaire
  Lien découvert a posteriori : consommation de tomme blanche
 1er foyer autochtone depuis 10 ans

                                                   Source : WikiCheeses
                                                                          35
INVESTIGATION DES RUMINANTS DOMESTIQUES

  Contrôle sérologique de :
  8500 bovins
  1500 ovins + troupeaux transhumants d’autres départements

   Tous les troupeaux du canton
   Tous les troupeaux « liés » au troupeau infecté

  Quelques faux positifs, aucun cas supplémentaire

                                                              36
SURVEILLANCE DE LA FAUNE SAUVAGE DANS LE
MASSIF DU BARGY

   Questions
   • la faune sauvage aurait-elle pu servir de relais silencieux de la
     brucellose entre le précédent foyer bovin de 1999 et le foyer de
     2012 ?
   • la faune sauvage locale a-t-elle pu être contaminée par les
     bovins brucelliques du Grand Bornand ?

                                                                         37
SURVEILLANCE ET GESTION….

Comment gérer un foyer de brucellose, maladie réglementée et zoonose
majeure, avec un réservoir sauvage chez une espèce protégée, en plein
cœur du bassin de production du reblochon fermier au lait cru ?

Abattage dérogatoire ?
Remplacement ?
Vaccination ?
Attentisme ?

                                                                        38
CHARBON (BACILLUS ANTHRACIS)
CHARBON
BACILLUS ANTHRACIS

Infection humaine rare en France
 •   7 cas depuis 2003

Maladie à DO + CNR

NRBC : les enveloppes de poudre

Votre champ d’action :
 •   les rares cas humains
 •   les contacts non (encore) malades d’animaux infectés
                                                            40
CHARBON HUMAIN

CLINIQUE : TOXI-INFECTION
•   Forme cutanée : esquarre noirâtre
•   Forme pulmonaire : « pneumopathie » grave
•   Forme digestive : incubation parfois très longue
•   Forme méningée

DIAGNOSTIC                                             Orlos et al., CMI 2017

•   PCR ou isolement + Antibiogramme +++
•   ATTENTION aux automates et MALDI-TOF

TRAITEMENT
•   Péni ou Quinolones ou doxycycline
•   7j (cutané) à 8 semaines (pulmonaire)

ZOONOSE PROFESSIONNELLE
                                                                                41
ACTION DE LA TOXINE DE B. ANTHRACIS

                                      Kim et al., AJNR 2001   42
CHARBON ANIMAL

                                                                  Le coupable idéal !
Chez l’animal
• clinique spectaculaire : mort subite et “sang de rate”
• vaccination et antibioprophylaxie possibles

“Champs maudits”

                                                           http://bacillusanthracis.org/

DO chez l’animal, confirmation en quelques jours dans
les conditions “normales”
                                                                                    43
ZONES CONNUES DE CHARBON ANIMAL

                        ???

                                  44
RECOMMANDATIONS DE LA SPILF POUR LA PRISE
EN CHARGE DES PERSONNES EXPOSÉES AU CHARBON ANIMAL

 Pas de recommandations officielles
 Recommandations professionnelles
 http://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/consensus/CHARBON-
 recommandations.pdf et

          Piroth L, et al.Therapeutic recommendations for the management
 of patients exposed to Bacillus anthracis in natural settings. Med Mal Infect.
 2011 Nov;41(11):567-78

 Recours à un infectiologue
 Evaluation de risque individuelle
 Recommandations envisagées selon
  • Modes de contamination potentiels
  • Délai écoulé depuis la dernière exposition à risque
  • Plutôt des traitements courts

                                                                             45
Tout animal suspect ou confirmé, vivant ou mort

  Exposition cutanée ou muqueuse par
   Manipulation ou projections vers la                                             Exposition respiratoire                                          Exposition alimentaire
        peau ou les muqueuses

                                                             Postes à risque                                 Curage d’aire de
                                                               de création           Utilisation d’un          stabulation
Cadavre pas ouvert,      Cadavre ouvert ou présence
                                                                d’aérosol            nettoyeur haute
pas d’écoulements        d’écoulements de liquides                                                              sans EPI
                                                                dans les                 pression
                         biologique (animal vivant ou
                                                               entreprises           dans un milieu
                         mort) sans équipement de
                                                             d’équarrissage                fermé
                         protection individuelle (EPI)
                                                                                   (camion, bétaillère,                         lait
                                                                                      stabulation…)
                                                                                                                                                     Viande (même cuite)
               exposition dans les
               72h avant les signes             Autres cas
               ou la mort de l’animal
               et consultation dans
                                                                                                                                         Animal malade
               les 10 jours depuis la                                                   Traitement                                                               Autre animal du
                                                                                                                                            ou mort
               dernière exposition                                                       35 jours                                                                cheptel ou d’un
                                                                                                                                                                  autre cheptel

                     Traitement             Pas de traitement           Lait de mélange ou lait trait       Lait individuel ou lait de
                      10 jours                                          plus 72h avant le début des       petit mélange (
RECOMMANDATIONS DE TRAITEMENT PRÉEMPTIF

                                            Exposition cutanée ou alimentaire : 10 jours per os
 Sujets             Antibio-sensibilité
                                            Exposition respiratoire : 35 jours per os

                                            - Doxycycline 100 mg x 2/jour
                    Avant
                                            ou
                        antibiogramme
 Adultes                                    - Ciprofloxacine 500mg x 2/jour
                    Si souche Pénicilline
                                            Amoxicilline 500 mg x 3/jour
                         sensible
                    Avant
                                            Ciprofloxacine 500mg x 2/jour
                        antibiogramme
 Femmes enceintes
                    Si souche Pénicilline
                                            Amoxicilline 500 mg x 3/jour
                         sensible

                                            Ciprofloxacine 10-15mg/kg x 2/jour sans dépasser 1 g/j
                                            ou
                                            - Doxycycline
                    Avant
 Enfants                                         Enfant >8 ans et >45 kg : 100mg x 2/jour
                        antibiogramme
                                                 Enfant >8 ans et < 45kg : 2,2 mg/kg x 2/jour sans dépasser 200
                                                 mg/j
                                                Enfant
CHARBON ET CONSOMMATION D’HÉROÏNE

Situation commune à tous les germes telluriques toxinogènes (Bacillus,
Clostridium)

Fasciite nécrosante
•   à partir du point d’injection
•   à distance après dissémination sanguine
•   respiratoire en cas d’inhalation

Létalité élevée : 30%

                                                                         48
CHARBON ET CONSOMMATION D’HÉROÏNE

   Epidémies en 2009 et 2012 liées à l’injection d’héroïne
    - Royaume Uni, Allemagne, France, Danemark
    - 119 cas en 2009, 14 cas en 2012
    - 1 cas en France en 2012
    - Même souche

   Hypothèses : même lot, même origine ??
   - contamination à la production ?
   - À la coupe ?.

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J+7

      Clichés Olivier Rogeaux, CH Chambéry   50
J+5 SEM

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LE CHANGEMENT CLIMATIQUE EXISTE, LA PREUVE PAR LE
CHARBON

Changement climatique en cours
2016 : année la plus chaude depuis le début des mesures
 Eté hors norme dans les zones polaires
 Moins de pâtures
 Fonte du permafrost

 Epidémie de Charbon en Iamalie

La Iamalie
 District autonome de la Fédération de Russie
 770 000 KM²
 530 000 habitants,
 Population nomade : les Nenets
 Ressources minières et pétrolières

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EPIDEMIE DE CHARBON EN IAMALIE

Dernier cas de charbon en 1941 (?),
•    arrêt vaccination en 2007
•    Fonte du permafrost, 2500 rennes « infectés »
•    20 « cas » humains, 1 décès, 2 500 « exposés » (Siberian Times 2/8/16)
•    Gestion de crise... musclée
    • 480 000 rennes vaccinés, 250 000 abattus
    • Nenets déplacés/sédentarisés
    • Zone interdite pour 25 ans ?

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PAUSE....

Et après la pause :

Fièvre Q
Rage
Les Poxvirus zoonotiques
Lyme

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