LE RISQUE ZOONOTIQUE EN FRANCE - ET AILLEURS Alexandra Mailles Grenoble, 7 février 2018 - SPILF
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LE RISQUE ZOONOTIQUE EN FRANCE ET AILLEURS Alexandra Mailles Grenoble, 7 février 2018 Alexandra.mailles@santepubliquefrance.fr
ONE HEALTH • Initialement, approche intégrative sur la gestion des zoonoses coordination des actions en santé humaine et animale surveillance, intervention, gestion prise en compte des milieux, y inclus la dimension vectorielle 2
ONE HEALTH (2) • Extension du concept • Questions de santé communes à l’Homme et l’Animal au delà des zoonoses • Écosystèmes, changement climatique • Développement durable, gouvernance • Dimensions économique, sociale, qualité de vie 3
ONE-HEALTH ET ZOONOSES EN FRANCE Santé humaine Santé animale et sécurité alimentaire - Gestion de crise Min Dev - Réglementation Min Santé Min Agri Durable - Surveillance SpFrance ANSES - Investigation - Evaluation de risque ONCFS DDPP Gestion et ARS / Cire investigations locales Cliniciens Laboratoires - Diagnostic Vétérinaires Chasseurs Microbiologistes de référence - Notification 4
LES CAUSES DE MORTALITÉ EN FRANCE (SOURCE : RAPPORT SUR L’ÉTAT DE SANTÉ DES FRANÇAIS, 2017) 180000 Tuberculose 500 160000 VIH/SIDA 500 Hépatites virales 640 140000 120000 100000 80000 60000 40000 20000 0 Tumeurs/cancers Maladies cardio- Maladies Causes externes Maladies Maladies vasculaires respiratoires endocriniennes infectieuses 5
INCIDENCE DES MALADIES INFECTIEUSES EN FRANCE Grippe : 2 à 8 millions cas /an Varicelle : 700 000 cas/an Salmonelloses : 30 000 cas/an Tuberculose : 5000 cas /an VIH : 3600 cas /an IIM : 519 cas /an Brucellose : 25 cas /an Charbon : 0,5 cas/an Rage : 0,2 cas/an 6
PLAN 1 – Environnements et filières agricoles 2 – Milieux et faune sauvages 3 – Domus et l’animal de compagnie 4 – Changement climatique 5 – Brucellose 6 – Charbon (« anthrax ») 7 – .... 8 - .... 7
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 1 – FILIÈRES AGRICOLES • Environnement densément infectieux • Allotements, concentration des animaux • Taille des élevages, sols • Espèces différentes dans un même élevage • Pression antibiotique en proportion • Facteurs de risque supplémentaires • Mécanisation ou travail manuel ? (traite, effluents) • Rôle possible des nuisibles • Fermes pédagogiques ? 8
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 1 – FILIÈRES AGRICOLES (2) • Quels agents infectieux ? Bactéries entériques +++++ Staphylocoques animaux et humains - Aliments, contact direct, etc. Coxiella Leptospiroses, cowpox, tularémie, etc. - Plutôt véhiculées par les nuisibles - Difficile à quantifier - Danger « invisible » Influenza aviaires et porcins - Risque de ré-assortiment Pas Brucella Mycobacterium bovis ??? 9
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 1 – FILIÈRES AGRICOLES (3) Quels patients ? - Les consommateurs - Les professionnels ? Pas si sur.... Sur-risque lors d’exposition fortuite ou ponctuelle - Psittacose : Noël 2005, abattoirs de volailles 7 cas, tous intérimaires, peu qualifiés, « à la plume » - Fièvre Q : Rares cas parmi les exposés professionnels Rôle de la transmission aérienne Montoison 2001: épandage Chamonix 2002 : transhumance 10
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 1 – FILIÈRES AGRICOLES (4) • Maîtrise du risque - Les polices sanitaires en santé animale/agro-alimentaire - L’hygiène en élevage - L’hygiène durant la transformation de denrées (HACCP) • Le risque émergent en filière agricoles ? - Globalisation des échanges commerciaux - Contrôles et quarantaine - Contamination par la faune sauvage Influenza aviaires et oiseaux migrateurs Brucellose en Haute-Savoie en 2011/2012 11
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 2– FAUNE ET MILIEU « SAUVAGES » • Environnements possiblement hostiles : • Animaux et germes habituellement pas en contact avec H. sapiens • Diversité des milieux • Diversité des réservoirs et des vecteurs • 1700 espèces de Rongeurs • 1000 espèces de Chauves-Souris • 900 espèces de tiques Facteurs favorisants : - toute action qui rapproche des réservoirs animaux les germes dont ils sont porteurs des H. sapiens immunologiquement naïfs - la facilité pour l’agent infectieux de faire un spill-over - le système immunitaire de certains réservoirs 12
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 2– FAUNE ET MILIEU « SAUVAGES » (2) • Facteurs favorisants (suite) • Urbanisation : rapprochement d’animaux normalement distants • Fragmentation forestière • Prélèvements d’animaux sauvages pour l’alimentation • ou pour en faire des NAC • Quels agents infectieux ? • Des classiques : Rage, Echinococcus, Francisella, Hantavirus,Yersinia pestis • Des émergences, heureusement rares • Nipah, Malaisie 1999 • Sars et la civette, Hong Kong 2002 • Monkeypox, USA 2003 • Ebola en Afrique de l’Ouest 2014/2016 • Powassan et chevreuils, USA 2005 et..... 13
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 2– FAUNE ET MILIEU « SAUVAGES » (3) Quels patients ? - Les chasseurs et travailleurs forestiers : Francisella, TBE, Lyme, etc. - Loisirs outdoors : Kayak et Leptospira, InVS 2000 - Propriétaires de NAC capturés « in the wild » - Propriétaires d’animaux domestiques au contact d’animaux sauvages • NAC capturés dans la nature • Rôle des réglementations sur les espèces protégées • Risque majoré par le changement de milieu de l’animal 14
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 2– FAUNE ET MILIEU « SAUVAGES » (4) Interactions faune sauvage- animaux d’élevage • Brucellose en Haute Savoie 2011/2012 • Tuberculose à M. bovis en Côte d’Or Risque zoonotique pas toujours présent Gestion quasi-impossible Cliché CH Annecy 15
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 2– FAUNE ET MILIEU « SAUVAGES » (5) • Recherche de dépassement de soi et mythe de la nature bienveillante • Les nouveaux outdoors à la mode - Courses d’orientation, Ironman, etc. - La course à obstacles (Bison race, Frappa Dingue, Mudday...), - 130 courses en France en 2015, 272 147 dossards (+75%) • Risque réel ? - Challenge aventure et Francisella, Vendée 2016, 4 cas - Playing Dirty, Nevada 2012, Campylobacter, 22 cas (MMWR 2014 / 63(17);375-378) - Builth Wales Moutain Bike marathon 2008, Campylobacter, 157 cas - Mountain Bike race, Campylobacter, Canada 2007, 225 cas (Epid Infect 2010, 138, 1695–1703) - Marathon, La Réunion 2013, Leptospirose, 9 cas 16
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 2– FAUNE ET MILIEU « SAUVAGES » (6) • Quelle maîtrise du risque ?? Aménagement territoire raisonnée Gestion des nuisibles, des déchets, des effluents, Protection des espèces et des milieux, au delà des protégées Surveillance de la santé de la faune sauvage (ONCFS) Biosécurité pour éviter les contacts entre espèces sauvages et domestiques • De possibles émergence ? Oui, sans aucun doute ! Surveillance des évènements de santé inhabituels Surveillance des espèces animales « invasives » et des vecteurs 17
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 3– ANIMAUX DE COMPAGNIE • Environnement a priori moins dangereux • 1 ou 2 animaux sauf exception • Hygiène du domicile en moyenne correcte • Espèces domestiquées depuis le Paléolithique • Facteurs de risque Les animaux importés illégalement de zone à risque • 10 cas de rage animale depuis 2004 (9 chiens et 1 chat) • Maroc +++ • 1 à 187 TPE/ épisode Les NAC • Milieu « humain » inadapté • Capturés vs élevés Le comportement humain 18
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 3– ANIMAUX DE COMPAGNIE (2) Quels agents infectieux ? - tous ! multitude d’espèces animales concernées - bactéries entériques classiques +++ - risques « exotiques » : rage, cowpox - poissons : E. rhusiopathiae, mycobactéries atypiques Elsendoorm, J Infection 2011 - BMR pour les NAC issus d’élevage Quels patients ? - tout propriétaire d’animal - enfants plus exposés - risque professionnel en animalerie/élevage 19
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 3– ANIMAUX DE COMPAGNIE (3) Cas particulier des salmonelles et reptiles • Diverses espèces conservées comme NAC : tortues, pogonas, serpents, etc. • Portage asymptomatique (90%) • Risque majoré pour les enfants • Entretien du terrarium Pogona vitticeps • 2012 : Etude InVS/CNR risque pédiatrique (Colomb-Cotinat, BEH 2014) • 13 cas pédiatriques liés à des reptiles • Age médian 6 mois (11 cas < 1 an) 8% Tortues aquatiques • 10 GEA, 2 méningites, 1 asymptomatique 8% Lézards Pogona • 12/13 : contacts indirects seulement 15% 46% Plusieurs types de • Pas de pratiques « à risque » reptiles Serpent 23% Iguane 20
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 3– ANIMAUX DE COMPAGNIE (4) Cas particulier des salmonelles et reptiles ET DES SOURIS ! • UK 2009 : (Harker, Epid Infect 2011) • Salmonella typhimurium DT191a • 100% souches tétracyclines-R • 420 cas humains identifiés, âge med. 5 ans • Souris surgelées importées + pour ST DT191a • UK 2015/16 • NGS en routine en surveillance • S. Enteritidis PT8 • Investigation en faveur de la contamination des souris • 275 cas au 1/12/16, âge med. 15 ans • Souris surgelées importées Globalisation des échanges, même pour les souris surgelées ! Problèmes hygiène des élevages de souris + pression antibio 21
ENVIRONNEMENTS A RISQUES 4– LE CHANGEMENT CLIMATIQUE Réchauffement global mais pas uniforme + incidents climatiques Anthrax en Yamalie en 2016 • Dernier cas en 1941 (?), arrêt vaccination en 2007 • Fonte du permafrost, 2500 rennes « infectés » CCHF en Espagne en 2016 • 2 cas humains dont 1 nosocomial • 1ers cas autochtones européens • Présence du vecteur en France (SE et Corse) Vial, Ticks Tick Borne Dis. 2016 Grech-Angelini, Parasit Vectors. 2016 22 Hyalomma marginatum
LES INFECTIONS BRUCELLOSE 23
LA BRUCELLOSE Brucella melitensis, abortus, suis + différents biovars Contamination directe par animaux ou produits laitiers crus frais Chronicité possible Forme systémique vs focalisée Arthrite Orchi-épidydimite Abcès hépatiques Neurobrucellose Diagnostic sérologique peu fiable 24
LES BRUCELLOSES EN FRANCE Brucelloses animales • Statut « officially brucellosis free » pour les bovins • Maladie quasi-éliminée pour les petits ruminants • B. suis biovar 2 chez les sangliers et lièvres • Surveillance ruminants = dépistage Brucellose humaine : données de la Déclaration Obligatoire • < 30 cas / an 0,03 /100 000 hbs • ≈ 80% importés, pays méditerranéens +++, Asie • Cas autochtones : anciennes contaminations et personnels de laboratoire Problématique actuelle • Faux cas • Vraies expositions en LABM 25
BRUCELLOSES HUMAINES DANS L’UE EN 2012 26
BRUCELLOSE BOVINS DANS L’UE EN 2016 Source : rapport zoonoses, efsa, 27 http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.2903/j.efsa.2017.5077/epdf
0,5 1,5 2,5 0 1 2 19 60 19 62 19 64 19 66 19 68 19 70 19 72 19 74 19 76 LA BRUCELLOSE EN FRANCE 19 78 19 80 19 82 19 84 19 86 19 88 19 90 19 92 CP BV OV 19 94 19 96 19 98 incidence humaine 20 00 28
BRUCELLA SUIS biovar 2 ET LES SANGLIERS • Forte prévalence dans les populations de sangliers contamination de porcs en élevage • B. suis 2 réputée peu pathogène pour l’homme • 10 cas dans la littérature mondiale - 1 cas improbable en Chine - 8 en France • dont 7 depuis 2000 • Expositions massives • Comorbidités importantes • Clinique identique (Mailles et al. Epid. Infection 2017) 29
LES FAUX CAS DE BRUCELLOSE Clinique non spécifique et biologie peu performante • La « fièvre ondulante sudoro-algique » • Les arthrites/spondilodiscites • Sérologie : Sp et VPP très faibles Diagnostic par excès sur des patients non exposés • Éleveurs, vétérinaires et consommateurs de fromage « au lait cru » • Réaction en chaîne sur la filière agricole • Traitement inutile du patient : rifampicine + doxycycline 6 - 8 sem. 30
Titre sérologique de 26 faux cas de brucellose seuil Faux positifs ! 7 6 premier wright 5 2e wright 4 3 2 1 0 0 20 40 80 160 320 640 1280 2560 sérologie peu spécifique + maladie rare = VPP très faible, test non fiable dans les conditions épidémiologiques actuelles 31
CONTAMINATIONS DE LABORATOIRE • Diagnostic direct souvent inattendu : isolement sur arthrites ou hémoculture sans anticipation du diagnostic • Le plus souvent : cas index connu • Parfois .... non Le patient index n’a pas de traitement approprié • 1 à 5 cas / an, soit un maximum de 25% des cas en 2014 • Chaîne de transmission possible QUEL AVENIR ? • médecins ayant vu des brucelloses • Diagnostic non évoqué = labo non prévenu du risque • tout prélèvement peut être infectieux…..…même en biochimie 1ÈRE CAUSE DE BRUCELLOSE EN ZONE INDEMNE 32
QUE FAIRE DES VRAIS-EXPOSÉS NON-MALADES ? Une vraie souche est isolée sans suspicion clinique préalable Plusieurs techniciens ou biologistes sont potentiellement contaminés Ils ont manipulé la souche ou le prélèvement Souvent sans précautions Ils ne sont pas (encore) symptomatiques Ils sont peut-être infectés …. ou pas. Faut-il recommander une antibioprophylaxie ? 33
TRAITER OU NE PAS TRAITER : LA BALANCE BÉNÉFICE - RISQUE Pourquoi traiter ? Pourquoi ne pas traiter ? • Les complications d’une • Le traitement est très lourd brucellose sont sérieuses • L’usage raisonné des antibiotiques est le • Le « malade » est un vrai exposé meilleur moyen de lutter contre (a snifé la culture) l’antibiorésistance • C’est une vraie souche de vraie • Quand est-ce qu’on arrête ? Brucella • Il n’est pas prouvé que • Dans les guides NRBC, il est écrit l’antibioprophylaxie soit efficace que les aérosols de brucelles sont terribles • Une surveillance sérologique pourrait peut-être suffire pour commencer 34
2012 : LA RÉ-ÉMERGENCE Janvier 2012 : cas humain, 10 ans, zone indemne depuis 1999 Avril 2012 : • avortement dans un élevage laitier (Reblochon) de la même commune souche isolée des ganglions mais PAS des prélèvements génitaux • 2 autres vaches du même troupeau sans symptômes mais avec une souche isolée des ganglions Souches identiques en biologie moléculaire Lien découvert a posteriori : consommation de tomme blanche 1er foyer autochtone depuis 10 ans Source : WikiCheeses 35
INVESTIGATION DES RUMINANTS DOMESTIQUES Contrôle sérologique de : 8500 bovins 1500 ovins + troupeaux transhumants d’autres départements Tous les troupeaux du canton Tous les troupeaux « liés » au troupeau infecté Quelques faux positifs, aucun cas supplémentaire 36
SURVEILLANCE DE LA FAUNE SAUVAGE DANS LE MASSIF DU BARGY Questions • la faune sauvage aurait-elle pu servir de relais silencieux de la brucellose entre le précédent foyer bovin de 1999 et le foyer de 2012 ? • la faune sauvage locale a-t-elle pu être contaminée par les bovins brucelliques du Grand Bornand ? 37
SURVEILLANCE ET GESTION…. Comment gérer un foyer de brucellose, maladie réglementée et zoonose majeure, avec un réservoir sauvage chez une espèce protégée, en plein cœur du bassin de production du reblochon fermier au lait cru ? Abattage dérogatoire ? Remplacement ? Vaccination ? Attentisme ? 38
CHARBON (BACILLUS ANTHRACIS)
CHARBON BACILLUS ANTHRACIS Infection humaine rare en France • 7 cas depuis 2003 Maladie à DO + CNR NRBC : les enveloppes de poudre Votre champ d’action : • les rares cas humains • les contacts non (encore) malades d’animaux infectés 40
CHARBON HUMAIN CLINIQUE : TOXI-INFECTION • Forme cutanée : esquarre noirâtre • Forme pulmonaire : « pneumopathie » grave • Forme digestive : incubation parfois très longue • Forme méningée DIAGNOSTIC Orlos et al., CMI 2017 • PCR ou isolement + Antibiogramme +++ • ATTENTION aux automates et MALDI-TOF TRAITEMENT • Péni ou Quinolones ou doxycycline • 7j (cutané) à 8 semaines (pulmonaire) ZOONOSE PROFESSIONNELLE 41
ACTION DE LA TOXINE DE B. ANTHRACIS Kim et al., AJNR 2001 42
CHARBON ANIMAL Le coupable idéal ! Chez l’animal • clinique spectaculaire : mort subite et “sang de rate” • vaccination et antibioprophylaxie possibles “Champs maudits” http://bacillusanthracis.org/ DO chez l’animal, confirmation en quelques jours dans les conditions “normales” 43
ZONES CONNUES DE CHARBON ANIMAL ??? 44
RECOMMANDATIONS DE LA SPILF POUR LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNES EXPOSÉES AU CHARBON ANIMAL Pas de recommandations officielles Recommandations professionnelles http://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/consensus/CHARBON- recommandations.pdf et Piroth L, et al.Therapeutic recommendations for the management of patients exposed to Bacillus anthracis in natural settings. Med Mal Infect. 2011 Nov;41(11):567-78 Recours à un infectiologue Evaluation de risque individuelle Recommandations envisagées selon • Modes de contamination potentiels • Délai écoulé depuis la dernière exposition à risque • Plutôt des traitements courts 45
Tout animal suspect ou confirmé, vivant ou mort Exposition cutanée ou muqueuse par Manipulation ou projections vers la Exposition respiratoire Exposition alimentaire peau ou les muqueuses Postes à risque Curage d’aire de de création Utilisation d’un stabulation Cadavre pas ouvert, Cadavre ouvert ou présence d’aérosol nettoyeur haute pas d’écoulements d’écoulements de liquides sans EPI dans les pression biologique (animal vivant ou entreprises dans un milieu mort) sans équipement de d’équarrissage fermé protection individuelle (EPI) (camion, bétaillère, lait stabulation…) Viande (même cuite) exposition dans les 72h avant les signes Autres cas ou la mort de l’animal et consultation dans Animal malade les 10 jours depuis la Traitement Autre animal du ou mort dernière exposition 35 jours cheptel ou d’un autre cheptel Traitement Pas de traitement Lait de mélange ou lait trait Lait individuel ou lait de 10 jours plus 72h avant le début des petit mélange (
RECOMMANDATIONS DE TRAITEMENT PRÉEMPTIF Exposition cutanée ou alimentaire : 10 jours per os Sujets Antibio-sensibilité Exposition respiratoire : 35 jours per os - Doxycycline 100 mg x 2/jour Avant ou antibiogramme Adultes - Ciprofloxacine 500mg x 2/jour Si souche Pénicilline Amoxicilline 500 mg x 3/jour sensible Avant Ciprofloxacine 500mg x 2/jour antibiogramme Femmes enceintes Si souche Pénicilline Amoxicilline 500 mg x 3/jour sensible Ciprofloxacine 10-15mg/kg x 2/jour sans dépasser 1 g/j ou - Doxycycline Avant Enfants Enfant >8 ans et >45 kg : 100mg x 2/jour antibiogramme Enfant >8 ans et < 45kg : 2,2 mg/kg x 2/jour sans dépasser 200 mg/j Enfant
CHARBON ET CONSOMMATION D’HÉROÏNE Situation commune à tous les germes telluriques toxinogènes (Bacillus, Clostridium) Fasciite nécrosante • à partir du point d’injection • à distance après dissémination sanguine • respiratoire en cas d’inhalation Létalité élevée : 30% 48
CHARBON ET CONSOMMATION D’HÉROÏNE Epidémies en 2009 et 2012 liées à l’injection d’héroïne - Royaume Uni, Allemagne, France, Danemark - 119 cas en 2009, 14 cas en 2012 - 1 cas en France en 2012 - Même souche Hypothèses : même lot, même origine ?? - contamination à la production ? - À la coupe ?. 49
J+7 Clichés Olivier Rogeaux, CH Chambéry 50
J+5 SEM 51
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE EXISTE, LA PREUVE PAR LE CHARBON Changement climatique en cours 2016 : année la plus chaude depuis le début des mesures Eté hors norme dans les zones polaires Moins de pâtures Fonte du permafrost Epidémie de Charbon en Iamalie La Iamalie District autonome de la Fédération de Russie 770 000 KM² 530 000 habitants, Population nomade : les Nenets Ressources minières et pétrolières 52
EPIDEMIE DE CHARBON EN IAMALIE Dernier cas de charbon en 1941 (?), • arrêt vaccination en 2007 • Fonte du permafrost, 2500 rennes « infectés » • 20 « cas » humains, 1 décès, 2 500 « exposés » (Siberian Times 2/8/16) • Gestion de crise... musclée • 480 000 rennes vaccinés, 250 000 abattus • Nenets déplacés/sédentarisés • Zone interdite pour 25 ans ? 53
PAUSE.... Et après la pause : Fièvre Q Rage Les Poxvirus zoonotiques Lyme 54
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