Le site France dévoile ses atouts à l'achema - plateformes chimiques - France Chimie
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www.infochimie.com n°549 Juin 2018 plateformes chimiques Le site France dévoile ses atouts à l’achema nouveauté 2018 06 eNtRetIeN 42 coNJoNctuRe 48 INNovatIoN 58 cahIeR Jean-Luc Fugit, député Une année 2017 Adkalis amorce le Peintures, encres et LREM de la 11e circons- « exceptionnelle » virage du biosourcé adhésifs en partenariat cription du Rhône pour la chimie avec Double Liaison
enquête | plateformes chimiques 2013 L’idée de pousser des plateformes chimiques à se 165000 Nombre de salariés de 16 Nombre de plateformes chimiques recensées structurer germe dans le l’industrie chimique sur le territoire français. cadre du Comité stratégique en France, en 2017. de filière Chimie et Matériaux. Le site France dévoile s La France recense quelque seize plateformes chimiques gagner en compétitivité, en s’inspirant de l’ex- sur l’ensemble de son territoire. À l’occasion du salon périence de la chimie allemande et des fameux mondial de la chimie achema, du 11 au 15 juin 2018 à Verbunds de Ludwigshafen (BASF) ou de Lever- kusen (dont Bayer est le principal opérateur). à Francfort, un grand nombre d’entre elles se sont unies l’époque, seules deux plateformes faisaient réfé- pour faire ensemble leur promotion. Elles disposent rence en France : Lacq (Pyrénées-Atlantiques) en effet de surfaces d’accueil pour des entreprises et Roussillon (Isère). Mais nombre de sites en internationales ou des start-up. Une opportunité pour France accueillaient déjà plusieurs opérateurs, mutualiser des moyens et améliorer leur compétitivité. soit par le biais de cessions d’actifs d’un opéra- teur historique (exemple de Chemesis à Carling Par Sylvie Latieule ou de Grenoble Chemical Park-Pont-de-Claix), soit par consolidation d’activités autour d’un c grand industriel (cas de la Plateforme de Port- ette année, en juin, à l’occasion Jérôme Normandie, autour d’ExxonMobil). d’une nouvelle édition du salon C’est aussi à cette époque, alors que de nombreux Achema à Francfort, la chimie industriels étaient confrontés au casse-tête de la française va « chasser en meute ». mise en place de leur PPRT (Plan de prévention Sur les terres de la chimie alle- des risques technologiques), qu’a été publiée la mande, sa principale concurrente européenne, circulaire de juin 2013 du ministère de l’écolo- la chimie française, avec le soutien de l’UIC et de gie, du Développement durable et de l’énergie, Business France, va faire la promotion, sur un dite circulaire Delphine Batho. Ce document re- stand dédié (Hall 9.2 D12), de 12 plateformes connaissait, pour la première fois, la spécificité chimiques (sur les 16 plateformes actuellement des plateformes chimiques au regard de la loi. recensées). L’objectif est de présenter, à de po- tentiels investisseurs venus du monde entier, une offre riche et structurée pour l’accueil de « Il y a eu une prise de conscience, à nouveaux projets. l’époque, sur l’intérêt d’avoir une stratégie Que de chemin parcouru en 5 ans ! C’est en effet plateforme. et nous avons mené des actions en 2013, dans le cadre du CSF « chimie et maté- riaux », qu’avait émergé cette idée de pousser dans le cadre du comité stratégique de les plateformes françaises à se structurer pour filière car il y avait des freins réglementaires sur lesquels il fallait travailler ». RetRouveR touteS LeS Didier Le Vély, directeur des affaires économiques et © UIC eNquêteS de La RedactIoN internationales à l’UIC. SuR infochimie. com 22 n°549 - Juin 2018 - Infochimie magazine
infochimie. com retrouvez 12 plateformes françaises sur le stand d12 hall 9.2 au salon achema, du 11 au 15 juin à Francfort. © Sobegi La plateforme Induslacq dans les Pyrénées-Atlantiques. es atouts à l’Achema Elle encourageait déjà la mise en place de « la lable pour l’ensemble de la plateforme pour- meilleure organisation » pour assurer leur sécu- rait simplifier les autorisations. Sur la question rité et la mise en oeuvre d’une « gouvernance col- de l’énergie, il n’y a toujours pas de tarifica- lective » entre entreprises de la plateforme, sur tion plateforme. Chaque entité doit négocier la base d’un engagement de chaque opérateur des contrats individuels. Ensemble, les acteurs de participer à des opérations collectives de sé- d’une même plateforme pourraient souvent curité. Elle facilitait les extensions ou nouvelles prétendre à un statut d’électro ou gazo-intensif implantations, y compris sur les zones « grisées » avec les avantages tarifaires associés. sur les cartes d’aléas des PPRT, faisant des plate- En revanche, s’il y a besoin formes les territoires privilégiés de la croissance LES POinTS FORTS Du SiTE d’une gouvernance collective, future. Sans cette circulaire, l’investissement FRAnCE il n’y a pas encore de « norme » en 2015 de 200 millions d’euros du géant améri- l Une chimie tournée les plus bas d’Europe au niveau de la forme juridique cain des matériaux composites Hexcel sur le site vers les spécialités, l Les pôles de à retenir. Contrat, ASL (Asso- Roussillon n’aurait jamais été possible. qui reste intégrée en compétitivité ciation syndicale libre), asso- « Il y a eu une prise de conscience, à l’époque, sur amont l De très bons ciation d’industriels, GIE… Dif- l’intérêt d’avoir une stratégie plateforme. Et nous l Des infrastructures niveaux de formation férents exemples cohabitent au avons mené des actions dans le cadre du Comité de bon niveau l Un accès à une niveau des plateformes fran- stratégique de filière car il y avait des freins régle- l Un accès à la matière première çaises. « La gouvernance des pla- mentaires sur lesquels il fallait travailler. La cir- mer important agricole abondante teformes peut prendre des formes culaire sur les PPRT de Delphine Batho a facilité (Méditerranée, pour les projets de extrêmement différentes. Le GIE la mise en œuvre des PPRT sur les plateformes. Manche, Côte chimie biosourcée Osiris à Roussillon constitue la Mais nous avons encore des discussions sur un Atlantique) l Présence sur le forme la plus poussée de mutua- véritable statut de plateforme pour faciliter les l Le Crédit impôt territoire de grands lisation, dans la mesure où il est démarches », estime Didier Le Vély, directeur recherche qui acteurs mondiaux propriétaire d’installations qui des affaires économiques et internationales à place les coûts de dont Arkema, BASF fournissent ensuite des utilités et l’UIC. En particulier, il reste à adapter des par- R&D parmi et Solvay des services à ses actionnaires à ties du Code de l’environnement sur la question des coûts les plus compétitifs pos- des rejets. Didier Le Vély explique, par exemple, sible. À Lacq, Sobegi est une société détenue par qu’il faudrait pouvoir gérer les rejets aux bornes Total, le principal opérateur de la plateforme, qui de la plateforme - ou de la station d’épuration fournit des utilités et des services aux autres ac- commune - et non atelier par atelier, comme teurs. Mais on peut aussi démarrer avec des struc- cela se pratique encore. Même remarque pour tures plus légères, de type association de loi 1901, les études de biodiversité qu’il faut refaire pour comme c’est le cas pour la plateforme Piicto », chaque investissement, alors qu’une étude va- commente Didier Le Vély. Reste qu’il Infochimie magazine - Juin 2018 - n°549 23
enquête | plateformes chimiques Les plateformes chimiques en France « Nous ciblons des investisseurs Plateforme département Région étrangers qui veulent investir Bassin de Lacq * : Pyrénées-Atlantiques Nouvelle-Aquitaine en europe, dans des projets chempôle 64 de taille importante. mais nous Induslacq avons un deuxième axe autour Pardies/Noguères des entreprises innovantes ». Berre Petrochemical Bouches-du-Rhône Provence-Alpes-Côte cluster d’Azur Didier Le Vély, directeur des affaires économiques et internationales à l’UIC. Bioraffinerie de Bazan- Marne Grand-Est court chemesis (carling)* Moselle Grand-Est commentry Oise Hauts-de-France faudra tout de même passer par une défini- Grenoble chemical Park * Isère Auvergne-Rhône-Alpes tion de ce que doit être une plateforme chimique avant de pouvoir lui accorder un statut. Lamotte Industrial Park * Oise Hauts-de-France Les Roches-Roussillon * Isère Auvergne-Rhône-Alpes De nouveaux investissements pour Lyon, vallée de Rhône Auvergne-Rhône-Alpes améliorer leur compétitivité la chimie * Toutes les plateformes françaises ont en com- Piicto Bouches-du-Rhône Provence-Alpes-Côte mun le projet d’accueillir de nouveaux inves- d’Azur tissements pour améliorer leur compétitivité. Port-Jérôme-Normandie * Seine-Maritime Normandie « Nous avons deux types de cibles », explique Didier Le Vély. « Nous ciblons des investisseurs Synerzip Le havre * Seine-Maritime Normandie étrangers qui veulent investir en Europe, dans villers-Saint-Paul Oise Hauts-de-France des projets de taille importante. Mais nous avons Weurope (chalampé) * Haut-Rhin Grand-Est un deuxième axe autour des entreprises inno- vantes ». Deux projets de ce type sont actuelle- * les plateformes exposantes Hall 9.2 D12 Source UIC ment à l’étude, mais restent à confirmer. Le pre- mier concerne la société Metabolic Explorer qui Toutes ces plateformes françaises sont-elles travaille activement sur un dossier de construc- pour autant concurrentes? Pas nécessairement. tion d’une première unité de production de pro- Lorsqu’un investissement majeur de plusieurs panediol/acide butyrique sur le site de Car- centaines de millions d’euros est envisagé, un ling, avec l’aide du groupe Total. Le second cahier des charges précis est fourni par l’inves- est porté par la société Global Bioenergies, qui tisseur. Il va porter sur l’accès aux utilités, avec s’approche du stade industriel pour la produc- parfois des contraintes techniques en termes tion d’isobutène à partir de sucre. L’un des sites de pression de vapeur, de voltage… Les sujets possibles pour accueillir cet investissement est, logistiques jouent également un rôle très impor- par exemple, la plateforme de Bazancourt-Po- tant : pipelines, accès portuaires, routes, rail… macle dans la Marne, où est installé son parte- La question des échanges de matières premières naire, le groupe sucrier Cristal Union. Plus en peut aussi s’avérer déterminante. Par exemple, amont, Didier Le Vély explique que l’on pourrait la fourniture de certains dérivés pétrochi- aussi cibler la construction de premiers pilotes miques peut requérir la proximité d’une raffine- de start-up. Les plateformes d’accueil seraient rie (spécialité d’ExxonMobil à Port-Jérôme ou ensuite en première ligne pour abriter les pre- Le site de Roussillon, de Total à Feyzin, dans la Vallée de la Chimie), mières installations industrielles. en Isère. celle de chlore impliquer une électrolyse sur site (spécialité du Grenoble Chemical Park) ou celle de matière première végétale, notamment du sucre, peut nécessiter la proximité d’un agro- industriel (spécialité de Bazancourt-Pomacle). En fonction du dossier, telle ou telle plateforme sortira du lot. Le plus important est que chaque dossier puisse être instruit dans les plus brefs délais, par les bons interlocuteurs, pour donner toutes ses chances de succès au site France. Car en dehors de cette compétition franco-française en émergence, c’est tout de même à nos fron- tières - belges et allemandes, notamment - que se situe la principale menace avec l’existence de © Osiris plateformes gigantesques qui se sont déjà for- gées une réputation internationale. • 24 n°549 - Juin 2018 - Infochimie magazine
infochimie.com iSèRE Les Roches-Roussillon dans une dynamique d’investissements Le site isérois a engrangé plus de 500 millions d’euros, Pour rappel, la plateforme Les Roches-Rous- ces cinq dernières années, et s’apprête à en faire autant sillon regroupe deux sites industriels distants pour les cinq à venir. Gouverné par le GIe osiris, Les d’une dizaine de kilomètres : Roussillon et Les Roches de Condrieu. Historiquement détenus Roches-Roussillon est un modèle de mutualisation qui par un seul acteur, Rhône-Poulenc, ils ont dé- séduit à la fois les entreprises installées de longue date marré leurs activités en 1915 et 1917 respecti- sur le site et des entreprises extérieures qui cherchent à vement. Le groupe chimique devient Rhodia en s’y implanter. 1997, puis décide de se séparer de certaines ac- tivités non stratégiques. Il crée en 1999 le GIE Par Sylvie Latieule Osiris pour assurer la gouvernance de la plate- forme. Aujourd’hui, la plateforme compte une P quinzaine d’entreprises. La mission du GIE qui lus d’un milliard d’euros d’investis emploie plus de 250 personnes est la gestion de dans des installations chimiques en services et d’infrastructures mutualisés. Onpeut cinq ans en Isère, dont les 2/3 aux citer la production et la distribution d’énergie et Roches-Roussillon. Le montant est d’utilités, la sécurité, la médecine du travail, des révélateur de l’attractivité du terri- ateliers de mécanique, des laboratoires analy- toire, et de cette plateforme chimique, en par- tiques, un service d’inspection et de contrôle, un ticulier. « Nous avons eu la chance d’accueillir magasin de fournitures industrielles… Chaque les sociétés Hexcel et Ecoat, ainsi que le pilote de année, Osiris investit un minimum de 4 M€ dans Cleef System, une jeune cleantech spécialisée dans ses infrastructures. Un montant qui peut grim- le séchage de boues de station d’épuration. Mais per autour de 10 M€ pour des opérations spé- les entreprises existantes de la plateforme, telles ciales comme la mise en conformité de la station qu’AdisseoouNovacap,ontaussicontinuéd’inves- d’épuration en cours de réalisation. tir », explique Frédéric Fructus, administrateur du GIE Osiris, la société gestion- 30 hectares de surfaces naire de la plateforme. Ces inves- disponibles tissements ont contribué à créer En dépit de tous ces investissements et projets, de nombreux emplois. « Sur Les la plateforme des Roches-Roussillon est encore Roches-Roussillon, nous sommes en mesure d’accueillir des entreprises. « Nous passés d’un effectif de 1400 per- sommes en train de faire de la place. Sur les trois sonnes à 1600 personnes en dix dernières années, nous avons beaucoup démoli ans », souligne Frédéric Fructus. d’anciennes unités », explique Frédéric Fructus. « Aujourd’hui, la dynamique fait Environ 30 ha sont disponibles sur un total de que nous avons dans les tiroirs 150 ha. Sont ciblées des entreprises à risque, autant d’investissements pour les nécessitant un environnement Seveso, fortes prochaines années, en particulier consommatrices d’énergie et générant des ef- © Osiris de la part des entreprises exis- fluents. La plateforme est bien outillée pour ré- tantes qui prévoient toutes d’aug- pondre à ces contraintes entre son service d’in- Vue de la plateforme menter leurs capacités ». Quelques exemples : le tervention de pompiers, la proximité de gaziers de Roussillon. fabricant de composites américain Hexcel qui comme Air Liquide ou Linde, des prestataires avait engagé à la mi-2015 un investissement de services environnementaux comme Suez et de 200 M€ dans la construction d’une unité de Tredi. Les start-up sont aussi bienvenues, avec la polyacrylonitrile (PAN), précurseur de fibres possibilité de profiter de la proximité de grands de carbone, envisage de doubler sa capacité, groupes, ainsi que de matières premières abon- comme il l’avait prévu au départ. Sur la période dantes telles que l’ammoniac, le benzène, ou 2018-2020, Elkem Silicones a annoncé qu’il pré- encore le propylène (pipeline depuis Feyzin). voyait d’investir une centaine de millions d’eu- Mais c’est sa gouvernance forte, administrée ros sur ses sites français de Saint-Fons dans le par le GIE Osiris, qui est probablement le plus Rhône et de Roussillon. Adisseo, comme Nova- bel atout de la plateforme pour l’accueil de nou- cap ont également des projets. Une ferme solaire veaux entrants. Il offre l’avantage d’un interlocu- est aussi à l’étude à proximité de la plateforme. teur unique qui contribue à améliorer la compé- Elle viendrait s’ajouter à la chaudière biomasse, titivité de ses clients et leur permet de démarrer opérée par Suez depuis 2014. un projet quasiment en mode « plug and play ». • Infochimie magazine - Juin 2018 - n°549 25
enquête | plateformes chimiques PyRénéES-ATLAnTiQuES Pardies-Noguères prend un nouve dans les énergies renouvelables Dans le bassin de Lacq, les plateformes Induslacq et Chem’pôle 64 continuent de consolider leurs nombreuses installations industrielles, en bénéficiant de l’offre mutualisée de leur gestionnaire de plateforme, Sobegi. Après avoir connu des fermetures, celle de Pardies-Noguères est en train de prendre le virage des énergies renouvelables avec des projets plein les cartons. Par Sylvie Latieule h aut lieu de l’industrie chimique en région Nouvelle-Aquitaine, le bassin de Lacq a la particularité de regrouper 3 importantes pla- teformes chimiques à Lacq (In- duslacq), Mourenx (Chem’pôle 64) et Pardies- Noguères. Les deux premières, dont l’activité industrielle est la plus importante, bénéficient d’une gestion mutualisée grâce à l’intervention de la société Sobegi qui réalise 100 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 200 personnes. Sobegi exerce deux métiers, celui de fournisseur d’utilités (vapeur, eau, air com- primé, azote, H2S…) et celui de fournisseur de services (sécurité, maintenance, sûreté, bureau d’étude…). Dans les deux cas, ces prestations © Total sont mutualisées pour le compte de la trentaine de clients installés sur ces deux plateformes. En revanche, pour ce qui est du développement du de nouveaux projets. Puis, il accompagne les por- bassin et de l’accompagnement de nouveaux in- teursdeprojetsetjoueunrôled’intermédiaireau- vestissements, c’est vers la structure Chemparc prèsd’acteursterritoriauxsusceptiblesd’apporter qu’il faut se tourner, présidée depuis 2012 par un accompagnement financier comme la Com- Pierre Nerguararian, ancien patron de Total à munauté de communes de Lacq-Orthez (CCLO), Lacq. Créé en 2003, sous un format de GIP (Grou- le département, la région… pement d’intérêt public), Chemparc remplit trois missions principales, selon Patrice Bernos, son Poursuivre la reconversion directeur général. Le groupement promeut le du bassin de Lacq territoire en France et à l’étranger et prospecte L’enjeu sur le bassin de Lacq est de poursuivre sa reconversion depuis l’arrêt de la production de gaz, fin 2013. Jusqu’à présent, les efforts ont porté leurs fruits, puisque l’effectif global est resté quasiment stable par rapport aux périodes de plus forte activité, autour de 7500 personnes. Parmi les plus récents investissements figure le projet Lacq Cluster Chimie 2030 (LCC30). Inauguré en 2012, il concerne la plateforme In- duslacq. Quelque 150 M€ ont été injectés pour exploiter le fond du gisement, à faible débit, et © Chemparc valoriser en priorité l’hydrogène sulfuré (H2S), puis le méthane associé. Toujours à Lacq, a été inaugurée, l’année suivante, par le Japonais Patrice Bernos, directeur général de Chemparc. Toray une unité de production de polyacrylo- 26 n°549 - Juin 2018 - Infochimie magazine
infochimie.com ChEmSTART’uP héBERgE DES ACTiViTéS DE REChERChE au départ PRé-inDuSTRiELLES Inaugurée en 2011, Pensée au départ liquides, SCE France, moyennant un pour être un hôtel filiale d’hydroQuébec investissement de d’entreprises, dédiée au stockage de 6,7 M€, la plateforme ChemStart’up est l’énergie, et la société ChemStart’up est devenue, au fil des Arkema qui opère aussi constituée de 8 modules années, une plateforme un centre de recherche, pré-équipés, proposés à de recherche mutualisée. le GRL, tout près de la la location. Ils sont tous Sont abrités la société plateforme. Le contrat constitués d’un espace de biocontrôle M2i, le locatif de ChemStart’up laboratoire de 75 m2, laboratoire commun prévoit d’ailleurs un d’une halle pouvant PIC entre ESPCI, Total, accès aux équipements accueillir un pilote de et l’UPMC, dédié à la analytiques de GRL qui taille semi-industrielle, physicochimie des avaient bénéficié, à ce de bureaux, et d’un interfaces complexes, titre, d’un investissement accès à une zone de la start’up BGH dans le de 800 K€ en 2012, de la stockage. traitement des effluents part de la CCLO. tion qui est en train d’être couronné de succès. Point de départ, « une décision majeure et coura- geuse de la Communauté de communes de Lacq », explique Patrice Bernos. une ferme solaire à venir En effet, cette dernière s’est portée acquéreur de 160 hectares de terrains industriels auprès de Rio Tinto et de Celanese, en dépit des coûts LES inDuSTRiELS d’entretien et de maintenance. Grâce à cette DE ChEm’PôLE 64, opération, quelque 50 ha vont pouvoir être ra- inDuSLACQ ET pidement consacrés à trois projets de centrales PARDiES-nOguèRES solaires représentant 50 MW pour un mon- air Liquide Installations tant de 50 M€ d’investissement. Une première arkema sur la plateforme tranche a déjà été validée, en février, par la CRE cerexagri (groupe UPL) Induslacq. (Commission régulation énergie). Elle conduira chimex (groupe L’Oréal) à la construction par SunPower, filiale de Total, messer d’une ferme solaire de 17 MW qui devrait entrer Novasep nitrile (PAN), représentant un investissement en production, fin 2019-début 2020. Les deux Sanofi de 120 M€. Début 2016 a été mise en service la autres tranches suivront. « Sur ce même site, SBS (groupe DRT) centrale biomasse BioLacq Energies, représen- nous avons un projet important de régénération SeBL tant près de 60 M€ d’investissement. Quant à la de déchets solides pour la production de vapeur Sobegal structure Sobegi, elle promet d’investir 40 M€ et d’électricité. Ainsi que des projets autour de la Sobegi sur la période 2017-2021. L’objectif est d’amé- filière bois et de la production de biogaz », ajoute Speichim Processing liorer la compétitivité de son offre. Dans cet in- Patrice Bernos, qui espère pouvoir accueillir, à Retia/Soferp vestissement est prévue la construction de deux terme, des projets dans le stockage stationnaire total e&P France unités de cogénération qui convertiront du gaz de l’électricité. terega (nouvelle fatal en vapeur et en électricité. Enfin, parmi ses attributions, Chemparc gère dénomination de TIGF) Du côté de la plateforme Chem’pôle 64, Cerexa- également la plateforme d’innovation Chem- toray gri va inaugurer, cette année, un nouveau bâ- start’up. En octobre dernier, a été inauguré un timent et une nouvelle ligne de production lui nouveau bâtiment pour le compte de la plate- permettant d’augmenter la capacité de produc- forme Canoe, spécialiste des technologies liées tion de bouillie bordelaise. Montant de l’inves- aux composites et aux matériaux avancés. Ce bâ- tissement de 15 M€. timentvaabriterunpilotedeproductiondefibres Mais c’est sans doute du côté de la plateforme de carbone biosourcées à partir de cellulose. de Pardies-Noguères que les annonces ont été Deux bâtiments supplémentaires devraient voir les plus récentes. Mise en difficulté par l’arrêt le jour dans les prochains mois. Ils permettront de la production d’acide acétique par Celanese, de rapatrier des activités de Canoe, actuellement puis d’engrais par Yara, et ne conservant qu’une installées à Bersol en Gironde. Une opportunité unité d’Air Liquide, la plateforme est en passe pour ramener de 4 à 3 le nombre d’implantations de se reconvertir au secteur des énergies renou- deCanoeenNouvelle-Aquitaine,encomptantles velables. Ceci grâce à un projet de revitalisa- sites de Pessac, Lacq et Pau. • Infochimie magazine - Juin 2018 - n°549 27
enquête | plateformes chimiques mOSELLE chemesis, un site compétitif tourné vers le futur La zone industrielle de carling-Saint-avold veut d’ici à 2020 », détaille Franky Smisaert, direc- favoriser la venue de nouvelles entreprises grâce à une teur de Total Petrochemicals France et pré- solution d’accompagnement « plug and play » qui sident de l’Association des industriels de la pla- teforme de Carling-Saint-Avold (AIPCSA). Le facilite toutes les démarches d’installation. Elle combine site industriel centralise la gestion des utilités une offre foncière et des utilités à prix compétitif, ainsi (eau, traitement des effluents, etc.) ainsi que qu’une prestation d’accompagnement complète incluant celle des services (médecine du travail, inter- des aides financières à l’installation. vention incendie, gardiennage, etc.). « Notre offre s’appuie également sur un village de 100 Par Dinhill On entreprises de sous-traitance, expertes dans dif- férents domaines de compétence : génie civil, in- e formatique industrielle, mécanique générale, t si les entreprises de la chimie de électricité, nettoyage industriel, etc. », précise ChEmESiS En BREF spécialités avaient trouvé un envi- Gabrielle Kakeldey, adjointe au Délégué Géné- ronnement propice à l’innovation PLateFoRme de ral de l’Union des Industries Chimiques de la et à la performance. C’est en tout caRLING-SaINt-avoLd région Grand-Est. cas ce que souhaite proposer la pla- Superficie: 600 hectares teforme Chemesis située à Carling-Saint-Avold Foncier disponible: une aide financière aux projets pour attirer de nouveaux projets. Implanté au 50 ha (170 d’ici à 2020) En ce qui concerne l’accueil de nouveaux in- cœur d’une zone transfrontalière, ce site détient effectif: 1200 salariés vestissements, Chemesis privilégie différents des connexions avec toute l’Europe avec ses directs domaines d’activité. « Nous ciblons des projets axes autoroutiers (A31, A25, A5), ses trois aé- 9 entreprises hébergées: dans différents domaines : les activités nécessi- roports (Metz-Nancy-Lorraine, Saarbrücken- Altuglas, Air Liquide, tant un site classé Seveso ; le recyclage des poly- Ensheim en Allemagne, et Luxembourg), son Arkema, Cokes de mères; les matériaux intelligents; et la biotechno- hub de fret ferroviaire, et ses liaisons fluviales Carling, Protelor, SNF logie industrielle (fermentation de biomasse en vers la mer du Nord via le canal de Moselle. Re- Coagulants, SNF Floerger, particulier) », liste Franky Smisaert (Total Pe- groupant environ 1 200 salariés directs, Che- Total et Uniper trochemicals France/AIPCSA). Pour favoriser mesis présente la particularité de s’étendre sur l’accueil de nouveaux arrivants, Chemesis pro- deux implantations bien distinctes : un site de comPoSIte PaRK pose un accompagnement complet comprenant 600 hectares hébergeant l’ensemble des acti- Superficie: 45 ha un soutien réglementaire et technique et une vités Seveso et le Composite Park, zone dédiée Foncier disponible: 25 ha facilitation de mise en relation avec les autori- aux matériaux composites innovants, aux poly- effectif: 120 tés administratives (Dreal, Direccte, etc.). Mais mères et aux énergies d’avenir. « Actuellement, collaborateurs directs une autre particularité de l’offre d’accompa- Chemesis a un foncier disponible de 50 hectares 8 entités hébergées: gnement de Chemesis concerne le volet fiscal, sur la plateforme de Carling et de 50 autres hec- Composite Tech Industrie, comme l’indique Franky Smisaert (Total Petro- tares sur le Composite Park. Mais nous menons Composite Integrity, chemicals France/AIPCSA) : « Nous proposons actuellement un projet de démantèlement de bâti- Institut de soudure, IRT aux industriels de soutenir leurs projets d’ins- ments et d’installations, visant à obtenir 170 ha M2P, Novall, Plastinnov, tallations par l’octroi d’aides financières prove- Pôle Plasturgie de l’Est et nant de certains membres de Chemesis. A cela Sunpower s’ajoutent des exonérations fiscales locales liées à l’implantation d’entreprises dans une zone dite d’aide à finalité régionale (AFR) ». C’est ainsi que Chemesis a accueilli la société SNF Coagulants, qui a démarré une unité de production depuis le début de l’année. « Nous avons plusieurs autres prospects qui sont en cours d’étude, que ce soit pour une installation sur la plateforme Seveso ou le Composite Park. A ce propos, nous avons la © Chemesis société de biotechnologie industrielle Metabolic Explorer qui a récemment signé une lettre d’in- tention pour l’implantation d’une usine de pro- Chemesis se scinde en une plateforme duction d’acide butyrique et de 1,3 propanediol industrielle classée Seveso et un site dédié aux biosoourcés », détaille Franky Smisaert (Total matériaux dénommé Composite Park. Petrochemicals France/AIPCSA). • 28 n°549 - Juin 2018 - Infochimie magazine
infochimie.com BOuChES-Du-RhônE Piicto mise sur les éco-industries pour se développer La plateforme industrielle de Fos-sur-mer souhaite tique sont en cours d’étude ou de déploiement. profiter de l’essor de la transition énergétique et des éco- « Par exemple, nous avons la société GRTgaz qui industries pour développer ses activités à l’avenir. Dans a démarré les travaux de construction d’un pilote Power-to-gas dénommé Jupiter 1 000. Cette ins- ce cadre, l’appel à manifestations d’intérêt Provence tallation permettrait de produire du gaz natu- Industry’nov va l’aider à accueillir de nouveaux projets rel à partir de CO2 d’origine industrielle et d’hy- d’investissements. drogène produit par électrolyse de l’eau à partir d’électricité d’origine renouvelable (solaire, éo- Par Dinhill On lienne), apportant ainsi une solution au stockage de ces énergies intermittentes », détaille Jean- « Philippe Gendarme. Avant de poursuivre : PiiCTO En ChiFFRES Nous avons toujours mené la même « Nous avons également la société Jean Lefebvre stratégie de développement : conso- Méditerranée qui mène actuellement un projet 1200hectares DE SuPERFiCiE lider les actifs existants sur la plate- forme et créer de nouveaux emplois sur la valorisation des matériaux de récupération issus de la valorisation de boues minérales dans en s’appuyant sur les synergies de des applications routières ». 3000emplois DiRECTS ET inDiRECTS l’économie circulaire et de la transition énergé- tique ». Voici ce que souligne Jean-Philippe Gen- un appel à manifestations d’intérêt 17 EnTREPRiSES imPLAnTéES darme, président de Kem One et de l’association Piicto en faisant le point depuis la création de pour attirer de nouveaux projets Pour développer son activité, Piicto compte l’association de la Plateforme Industrielle et bien profiter de l’appel à manifestations d’in- 5mt DE TRAFiC mARiTimE d’Innovation de Caban-Tonkin (Piicto) en sep- tembre 2014. Si le ralentissement des activités térêt (AMI) lancé le 16 avril 2018 : Provence Industry’nov (https ://provence-industrynov. françaises de pétrochimie et de sidérurgie sur com). « Cet AMI vise à héberger des projets in- 600 hectares DE FOnCiER En ATTEnTE DE le pourtour de l’étang de Berre (Bouches-du- dustriels sur un foncier de 83 hectares répar- DéVELOPPEmEnT Rhône) a été sensible depuis la fin des années tis sur trois localisations : Piicto (dont la plate- 1990, la zone industrielle de Piicto de 1 200 hec- forme Innovex dédiée à l’innovation et portée par tares (dont 600 encore disponibles) représente le GPMM), le site de Total à La Mède, et le com- un fort potentiel de développement à partir plexe pétrochimique de LyondellBasell de Berre- des activités industrielles déjà implantées. Au- l’étang », précise Jean-Philippe Gendarme. jourd’hui, elle compte 3 000 collaborateurs (di- Cette initiative vise à développer un pôle ré- rects et indirects) et 17 entreprises implantées. gional d’excellence dans le domaine de la bio- « Nous venons récemment d’accueillir au sein de industrie, de la transition énergétique et de l’association deux nouveaux industriels qui sont l’économie circulaire. Pour ce faire, l’AMI sou- Linde et GRTgaz », complète Jean-Philippe Gen- haite attirer des porteurs de projets industriels darme. Avant d’ajouter : « Nous sommes en dis- ou d’innovation sur quatre principaux axes : cussions avec le groupe chinois Quechen Silicon l’écologie industrielle appliquée, la transition Chemical pour un projet d’implantation, et nous et l’efficacité énergétique, les biocarburants, sommes relativement optimistes quant à une et enfin la bio-industrie (production de poly- issue favorable aux négociations ». Le président mères et de molécules biosourcés). « Si un pro- de Piicto confie que plusieurs projets dans la jet n’entrant pas dans ces catégories se présente, valorisation des déchets et la transition énergé- nous ne sommes pas fermés à son hébergement La plateforme s’il fait sens pour le développement de la zone Piicto détient industrialo-portuaire », assure Jean-Philippe de foncier Gendarme. En choisissant de s’implanter dans disponible la région, les sociétés, qu’elles soient des start- 600 hectares up, des PME ou de grands groupes industriels, pour l’accueil pourront bénéficier de synergies industrielles de nouveaux (flux de matières premières et d’énergie, infras- arrivants. tructures et services) et d’un accompagnement personnalisé. « Notre volonté est de proposer à l’entreprise intéressée une offre “Plug and Play” © GPMM lui permettant de développer rapidement son pro- jet », insiste Jean-Philippe Gendarme. • Infochimie magazine - Juin 2018 - n°549 29
enquête | plateformes chimiques SEinE-mARiTimE Port-Jérôme Normandie, une plat dans la chimie à risques Organisée autour de la raffinerie d’ExxonMobil à Notre- Dame-de-Gravenchon, la plateforme cherche à accueillir de nouveaux acteurs. 200 hectares sont disponibles pour abriter de grands projets industriels ou des start-up innovantes. Par Sylvie Latieule e n Normandie, entre Rouen et Le Havre, s’étend un vaste territoire industriel dédié aux secteurs de la chimie et de l’énergie. à son origine, on trouve la raffinerie du groupe américain ExxonMobil, installée à Notre-Dame- de-Gravenchon depuis 1933. La zone est proche de Paris avec un accès fluvial sur la Seine. Au fil des décennies, un vaste réseau d’entreprises s’est implanté dans sa proximité : des indus- tries à risques (Arlanxeo Elastomères, Cabot LES 22 SOCiéTéS Carbone, Oril Industrie, Primagaz, Tereos Lil- mAJEuRES lebonne…), des sociétés de logistique, de trans- DE LA PLATEFORmE © Studio Huon Caudebec port et de stockage (Delisle, De Rijke Norman- - air Liquide, France die, GCA Logistics, Geodis, GRT Gaz, Sonotri…) - arlanxeo, Pays-Bas et des spécialistes du traitement de déchets (éco - axiplast, Belgique Huile, Oreade). Ces entreprises ont eu la parti- - cabot carbone, états- cularité de se fédérer, dès les années 70, au sein Unis d’une association baptisée AEPJR pour Asso- - casla / La Martiniquaise, ciation des entreprises de Port-Jérôme et sa ré- France gion. En janvier 2018, elles étaient au nombre gane de gouvernance à la plateforme chimique - delisle, France de 32. « Ces entreprises se sont regroupées pour baptiséePort-Jérôme,Normandie.Malgré unpé- - de Rijke Normandie, parler de sécurité, de sûreté et d’environnement », rimètre légèrement plus étroit que celui de l’asso- France résume Sophie Héluin-Oukoloff de Caux Seine ciation, elle regroupe néanmoins 22 entreprises - dufour, France Développement. Très tôt, l’AEPJR a permis de majeures sur une surface d’un millier d’hectares, - eco huile / ePR, France faire le lien entre l’administra- avec un effectif de 6 000 per- - egno chimie, France tion (en particulier les Dreal) et sonnes en emploi direct et 15000 - exxon mobil, états-Unis les industriels pour trouver des personnes, si l’on ajoute l’emploi - Ficobel, France solutions pragmatiques face aux indirect. - Géodis, France problématiques de risques in- La grande spécialité de cette pla- - Grand Port maritime de dustriels. Cela s’est concrétisé, teforme est la « chimie à risques », Rouen, France en août 2014, par la signature du considérant qu’elle recense 6 éta- - Katoen Natie, Belgique premier PPRT (Plan de préven- blissements Seveso seuil haut - morgan thermal - tion des risques technologiques) et 2 établissements Seveso seuil ceramics, France de grande envergure sur le terri- bas. Les industriels de la plate- - oreade, France toire français. « Cette association forme partagent, par ailleurs, de - oril industrie, France nous a permis, par sa maturité et nombreux projets collectifs. Tout - Primagaz, France son ancienneté, d’être reconnus par d’abord sur le plan de la sécurité, - Roll manutention l’administration », ajoute Jean- avec notamment un réseau de si- © DR Service, Belgique Philippe Petit, président de rènes d’alerte, des plans de mise à - Sonotri / Gca Logistics / l’AEPJR et directeur Risques In- Jean-Philippe Petit, l’abri, un plan de communication Lavaouest, France dustriels, Sécurité et Environne- président de l’AEPJR et d’urgence et des exercices. Mais - tereos Lillebonne, ment chez ExxonMobil. directeur Risques industriels, l’esprit de mutualisation touche France Aujourd’hui, c’est cette même as- Sécurité et Environnement aussi la gestion de l’eau avec une sociation, l’AEPJR, qui sert d’or- chez ExxonMobil. installation commune de traite- 30 n°549 - Juin 2018 - Infochimie magazine
infochimie.com eforme spécialisée Product. L’investissement est annoncé à 450 M€ ChiFFRES CLéS La plateforme de pourunemiseenserviceen2021-2022.Ceprojet, DE LA nORmAnDiE Port-Jérôme s’est fortementsoutenuparlarégion,devraitentraîner constituée autour la création de 200 emplois. Il reste cependant de 1er rang français de la raffinerie la place pour de « grands projets industriels », sou- POuR LA PéTROChimiE d’ExxonMobil. ligne le président. D’autant que, sur ce territoire, les riverains savent vivre en harmonie avec ce 35% DE LA CAPACiTé FRAnçAiSE type d’installations à risques. Jean-Philippe Petit DE RAFFinAgE liste d’autres atouts de la plateforme, comme sa localisation, la multimodalité, la logistique, l’ac- 80% DE LA PRODuCTiOn FRAnçAiSE cès à l’énergie et des produits chimiques que l’on D’ADDiTiFS ET DE LuBRiFiAnTS ne trouve pas ailleurs. Du reste, la plateforme bé- néficie d’un écosystème particulièrement dyna- mique en matière de formation constitué de clus- 50% DE LA PRODuCTiOn ters (Nov&Tech, Energie Normandie, Fimalin), FRAnçAiSE DE mATièRES PLASTiQuES ET D’éLASTOmèRES d’universités et écoles d’ingénieurs (université de Normandie, Insa Rouen, Ensicaen, ISPA, ISMO, ENSPM, IFP training). Les start-up sont aussi les bienvenues sur ce territoire. Si elles ne requièrent pas d’environnement Seveso, elles pourront éga- lement s’installer dans l’une des trois zones d’acti- vitésencoursd’aménagementdanslaproximité. • Pompe KX IC B* ment d’eau de la Seine, permettant d’approvi- sionner les différentes installations, la gestion de PARCE QUE VOUS RECHERCHEZ P L’ALLIANCE PARFAITE ENTRE l’énergie avec un réseau de vapeur partagé entre PERFORMANCE ET COÛT Tereos et Sevede qui est le centre de traitement de déchets. n Résistance à la corrosion Tous composants en acier inoxydable une gouvernance souple Dans le futur, Jean-Philippe Petit n’exclut pas une n Application moyenne pression mutualisation plus poussée, d’autant que la struc- Pression maximum 40 bar ture juridique qui lie les entreprises – l’AEPJR est une association de loi 1901 – offre toute la sou- n Gamme de débit étendue plesse possible. Il cite, par exemple, le cas de deux Nouveau profil de pignons industriels qui ont pu construire, en 2015, 3 km de réseaux vapeur pour relier leurs deux instal- n Durée de vie allongée lations. Mais en attendant de tirer tous les fruits Paliers haute résistance d’une mutualisation, la plateforme cherche au- jourd’hui à accueillir de nouveaux acteurs. C’est l’agence de développement économique du terri- toireCauxSeineaggloquiestàlamanœuvrepour assurer la promotion de la plateforme, notam- ment à l’étranger. « Nous avons encore 200 ha de SOLUTIONS DE POMPAGE foncier disponible », souligne Jean-Philippe Petit. POUR à court terme, un premier projet se profile avec LIQUIDES VISQUEUX l’installation,sur27hectares,delapremièreunité Pompes Broquet de production d’hydrogène vert de la société H2V 15, rue Jean Poulmarch - 95100 Argenteuil - France T +33 (0)1 39 47 36 11 - E info@broquetpumps.com Infochimie magazine - Juin 2018 - n°549 31
enquête | plateformes chimiques RhônE Lyon vallée de la chimie, engagée dans l’écologie industrielle Sous l’impulsion de la Métropole de Lyon, les friches industrielles, le développement d’une 18 industriels de la Vallée de la chimie ont entamé une offre immobilière pour des start-up dans le démarche de partenariat. En parallèle à des projets de domaine des cleantechs. Les 18 industriels occupent au total une superficie de 500 hec- mutualisation, ces derniers se mobilisent pour l’accueil tares, et emploient 6 000 collaborateurs dont de nouveaux entrants selon une logique d’écologie un tiers dans la recherche. Soixante hectares industrielle et pour faire vivre ensemble l’innovation. restent disponibles. Tous ces projets visent à renforcer la compétiti- Par Sylvie Latieule vité des entreprises pour les inciter à conserver durablement leurs implantations et à continuer L d’investir dans leur outil industriel. Un autre a Vallée de la chimie est le nom donné objectif est l’amélioration de l’attractivité du à la zone au sud de la Métropole de territoire pour l’accueil de nouveaux entrants. Lyon (Grand Lyon) où se succèdent, Qu’on ne s’y trompe pas, si l’accueil de projets sur une dizaine de kilomètres, des en lien avec la chimie ou les énergies vertes et d’établissements chimiques et pétro- l’environnement est favorisé, le territoire pour- chimiques, pour la plupart classés Seveso. Par- rait encore accueillir des installations à risques, fois décriée par les riverains ou des activistes requérant un environnement Seveso. Les ac- hostiles à l’industrie chimique, cette zone n’en teurs de la plateforme possèdent des moyens demeure pas moins l’une des grandes fiertés d’intervention privés adaptés pour faire face de la métropole lyonnaise qui reste très orien- aux risques technologiques ainsi qu’un savoir- tée « industrie ». D’ailleurs, elle a su sauvegar- faire pointu. Fin 2016, le PPRT (Plan de préven- der de l’emploi industriel à hauteur de 18 %, ces tion des risques industriels) de la Vallée de la dernières années, là où la moyenne nationale a Chimie a été validé par le préfet au terme de dix plongé autour de 13 %. Le Grand Lyon a même ans de travail. chiffré à 300 millions d’euros le montant des in- vestissements réalisés dans la chimie sur la pé- Opportunités foncières et riode 2012-2016. Des investissements souvent immobilières issus de partenariats public-privé. De longue Toujours dans cette optique de dynamisation de date, la Métropole a beaucoup travaillé pour la Vallée de la chimie, le Grand Lyon encadre, démontrer qu’une coexistence durable des utili- depuis 2014, l’« Appel des 30 », en partenariat sateurs du territoire est possible, tandis que de- avec 30 acteurs publics ou privés engagés pour puis plus de dix ans, les acteurs de la chimie ont la Vallée de la chimie. à travers un processus montré leur volonté de faire cohabiter chimie et d’appels à candidature, l’« Appel des 30 » pro- environnement, notamment au travers du pôle pose des opportunités foncières et immobilières de compétitivité Axelera. pour des projets industriels et technologiques Dans cette Vallée de la chimie, qui dans la filière chimie, énergie et en- compte quelque 18 industriels (dont vironnement. Sont visées des entre- Adisseo, Arkema, Elkem Silicones, prises industrielles de la filière, quelle IFPEN, KemOne, Novacyl, Solvay, que soit leur taille, ainsi que des opé- Total…), c’est la Métropole qui a su rateurs en aménagement immobilier convaincre ces entreprises de se fédé- d’entreprise. Plusieurs projets sont rer en plateforme. Ici pas de gouver- d’ores et déjà opérationnels. La so- nance formalisée par le biais d’une as- ciété Serpol réhabilite des sols pollués sociation ou d’une société de gestion. sur une friche industrielle de la raffi- © Jacques Leone Néanmoins, les entreprises sont liées nerie de Feyzin, dans le cadre d’une depuis 2014 par une charte de parte- nouvelle filière dite de « paysage pro- nariat qui fixe de grands objectifs de ductif » que le Grand Lyon souhaite développement pour la zone. Caro- promouvoir. Le logisticien Jontrans a line Prieur, chef de projet Industrie pour la mis- La Vallée de la chimie occupe installé un centre de stockage sur le site Solvay sion Vallée de la Chimie, souligne notamment 500 ha au sud de Lyon. de Belle étoile. La société Deltalys, qui fabrique des projets d’écologie industrielle qui visent à des filtres innovants pour le traitement du bio- valoriser les énergies fatales ou à développer gaz à partir de déchets ultimes, s’est installée les énergies renouvelables, la valorisation des sur le site KemOne de Saint-Fons. • 32 n°549 - Juin 2018 - Infochimie magazine
infochimie.com SEinE-mARiTimE Synerzip, mise sur l’intelligence collective ment de la Seine pour le transport de marchan- La plateforme industrielle Synerzip-Le Havre tire dises par barge. En outre, Synerzip bénéficie son attractivité de sa position de hub logistique d’une capacité de stockage de produits avec un international et de son expertise sur la gestion du total de 295 silos dédiés notamment aux poly- mères (polyéthylène, polystyrène, polypropy- risque chimique. Pour son essor, elle compte s’appuyer lène), soit 90 000 m3. à cela s’ajoute une surface sur l’innovation et l’intelligence collective des entreprises de 12 500 m 2 dédiée au stockage de produits implantées dans les années à venir. dangereux Par Dinhill On une plateforme en développement constant m Bien que les infrastructures et les utilités soient ieux anticiper et s’adapter aux SynERziP En ChiFFRES bien développées, Synerzip cherche toujours à grandes tendances d’innova- anticiper les futurs besoins. Ainsi, il mène une tion en capitalisant sur ses com- 10000 stratégie sur plusieurs axes. Tout d’abord, il pétences. C’est le credo que s’est donné la plateforme Synerzip hectares DE SuPERFiCiE s’entend à renforcer ses activités industrielles et logistiques à destination des acteurs locaux implantée au Havre (Seine-Maritime) pour se de la chimie minérale et organique. En outre, développer dans les années à venir. S’étendant sur plus de 10 000 hectares (dont 100 pour l’ac- 100 hectares DE FOnCiER DiSPOniBLE il compte suivre la tendance de la transition écologique en favorisant l’essor sur le site de la cueil de nouveaux arrivants), ce site regroupe chimie biosourcée, de l’hydrogène et des éner- actuellement près de 1 200 entreprises repré- 31000 COLLABORATEuRS DiRECTS gies renouvelables. Enfin, Synerzip a pour pro- sentant un effectif total de 31 000 salariés en di- jet de développer davantage les prestations de rect, dont 5 300 pour des activités en chimie et en pétrochimie. « Pour fédérer ce grand nombre 5300 SALARiéS EmPLOyéS En ChimiE/ services industriels et les réseaux d’utilités. à titre d’exemple, la plateforme construit actuel- d’acteurs, nous avons créé l’association Syner- PéTROChimiE lement un terminal multimodal et étend des ré- zip-LH, il y a un an et demi. Sa vocation est de seaux de vapeur pour valoriser la chaleur issue favoriser la collaboration entre les acteurs de la 1200 EnTREPRiSES imPLAnTéES de l’incinération de déchets dangereux. « Pour plateforme sur deux axes : les aspects hygiène-sé- se développer, nous avons également identifié la curité-environnement (HSE) et l’économie mu- tualisée », détaille Olivier Clavaud, président 17sites CLASSéS SEVESO SEuiL hAuT transition numérique comme un vecteur impor- tant d’amélioration, notamment pour l’organi- de Synerzip-LH et directeur de l’usine Che- sation des processus de travail. Ce qui a engendré vron-Oronite de Gonfreville-l’Orcher (Seine- Maritime). Du fait de son emplacement géo- 6sites CLASSéS SEVESO SEuiL BAS une évolution des métiers actuels qui nécessitera de la formation à la fois auprès des employés exis- graphique, la plateforme est très bien desservie tants et à venir », insiste Olivier Clavaud. La pla- par voie maritime (port accessible 24h/24h, 700km DE RéSEAux DE COnDuiTS teforme entend également intensifier l’exploi- 7 jours/7), mais également par la route (au- POuR LES hyDROCARBuRES tation de la filière maritime, pour les échanges toroutes A13 et A29), et le rail (gare SNCF du économiques ou pour la production d’énergie. Havre). En outre, la plateforme bénéficie égale- Le territoire industriel du Havre se distingue également par la présence d’un pôle important d’innovation. Outre l’implantation des centres de R&D des sociétés Total, Chevron et PPG Coa- tings, Synerzip est en étroite coopération avec © Vincent-Rustuel_LeHavreDeveloppement des établissements académiques : l’Institut su- périeur d’études logistiques, l’école nationale supérieure de la marine, ou encore des univer- sités (Le Havre, Caen et Rouen) et des écoles d’ingénieurs (Insa Rouen, Ensicaen, ISPA, etc.). « Nous envisageons d’intégrer une pépinière pour l’accueil de start-up et de PME innovantes sur la plateforme », confie Olivier Clavaud. Avant de conclure : « L’accueil de ces sociétés se fera tou- jours selon notre philosophie d’intelligence collec- La plateforme Synerzip détient un accès à la tive, qui donne à chaque acteur la même impor- Seine. tance dans l’innovation ». • Infochimie magazine - Juin 2018 - n°549 33
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