LES COLLECTIVITES FACE AU TRAVAIL MOBILE
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LES COLLECTIVITES FACE AU TRAVAIL MOBILE Synthèse de l’étude Définition et enjeux Si le travail à distance se pratique d'abord à domicile, il élargit progressivement son assise spatiale. Le vocabulaire en témoigne : tiers-lieu, coworking, télécentre, centre d'affaires, incubateur, pépinière, fablab. Dans la même veine, communauté, open innovation, intelligence collective, autoentreprenariat, start-up… soulignent d'autres ruptures qui affectent les statuts de l'emploi ou le mode de travailler. Au-delà, le travail mobile relève d'autres temporalités (amplitude horaire, désynchronisation, flexibilité, multitasking...), il nécessite des outils techniques adaptés (cloud, wifi, smartphone, tablette, téléconférence, agendas partagés...) et implique des formes singulières de conduite et de sociabilités du travail (management par objectif, travail collaboratif...). Cette révolution résonne dans le mouvement plus large du "quotidien à distance" (e-commerce, télésanté, Mooc...). La charpente du quotidien en est évidemment affectée comme la trame des mobilités. Le système de proximités redistribue les attractions urbaines. Des services inédits et une autre urbanité surgissent nécessairement de ces transformations. Ces questions concernant la ville, le territoire et les acteurs publics nous ont amenés à sonder quelques 200 acteurs territoriaux en France. Les partenariats du Grand Lyon et de Bouygues Immobilier se sont complétés du soutien de La Gazette des communes. Comment ces acteurs perçoivent-ils cette évolution du travail ? Qu’en attendent-ils des lieux neufs du travail pour leur cité et ses habitants ? Cette étude a exploré les thèmes suivants : ● Attractivité et équilibres territoriaux, ● Enjeux pour les travailleurs et les administrés, ● Aménagement d’espaces d’hébergement, ● Services, économie, fiscalité, externalités. En partenariat avec
Etat des lieux du travail mobile et éléments de contexte L'enquête Wite 2.0 (2012, Chronos) confirmait que la délocalisation du travail est un sujet pour les travailleurs indépendants et une part significative des travailleurs salariés. Elle soulignait : ● la capacité des travailleurs à mobiliser le numérique pour organiser autrement leurs activités professionnelles, ● des formes de travail d'abord corrélées à la distance qui sépare le domicile du salarié du siège de son travail, ● une délocalisation du travail déclarée pour l'essentiel à domicile; un choix par défaut en l'absence d'offres d'espaces publics, ● un travail mobile comme réponse à une autre productivité de l'économie, et à des exigences sociales et urbaines. Au-delà, une révolution plus large ne couve-t-elle pas dans l'urbain et le social ? Bruno Marzloff dans Sans Bureau Fixe (Fyp Editions, 2013) l'affirme. Le tiers-lieu, ni réplique, ni extension de l’existant, façonne quelque chose de neuf. Cette cristallisation dans l’espace est aussi un enjeu urbain et social, un défi à l’innovation, une injonction au changement. C’est un sujet pour les territoires et sans doute aussi une chance. « Travail mobile » est traduit par TM dans les graphiques illustrant ce livrable. ----------------------------- Etude Chronos / Sereho - « Les collectivités face au travail mobile » - 2014 2
1. Le travail mobile révèle les dispersions du travail Question : « Si l'on tente de définir le travail hors des locaux de l'employeur, selon vous quel est le terme qui convient le mieux ? » L'appellation “télétravail” minoritaire (41 %) ne suffit plus. Les mots reflètent l'effervescence du phénomène combiné aux nouveaux lieux et aux perspectives explorées ici. Si les entreprises reconnaissent aussi que le siège de l’employeur cesse d’être le lieu unique, du travail, cette rupture sera le point d'inflexion de la massification du travail mobile. 2. Le travail mobile et ses bouleversements sociologiques et urbains Question : « Selon vous, parmi les propositions suivantes, quelle est la transformation la plus importante induite par le travail mobile ? » Le constat admet une logique d’autonomisation, et donc l'entrée dans un autre quotidien des gens. On acte là une révolution sociologique, même s'il reste quasiment tout à concrétiser sur l'inclusion des services dans un ensemble cohérent au plan territorial, serviciel et professionnel. ----------------------------- Etude Chronos / Sereho - « Les collectivités face au travail mobile » - 2014 3
3. Les villes en quête d’attractivité et d’urbanité Question : « Selon vous, quelles conséquences peut avoir le travail mobile sur le territoire sur lequel il s'implante ? » L’attractivité et l'urbanité ressortent en tête de cette analyse. Ces externalités positives et concrètes du travail mobile pour la ville et ses habitants sont logiquement les bénéfices premiers entrevus par les acteurs publics. 4. Le travail mobile, une revendication inattendue des territoires Lecture : « 21% des élus et responsables de services interrogés déclarent que le développement du travail mobile fait déjà l’objet d’une politique dans leur collectivité » Cette forte sensibilité des territoires révèle une maturité de ces acteurs et un gisement solvable de développement. Le “travail mobile” est intrinsèquement un projet d’aménagement du territoire. ----------------------------- Etude Chronos / Sereho - « Les collectivités face au travail mobile » - 2014 4
5. Les collectivités entre attention et engagements Question : « Selon vous, les collectivités territoriales doivent-elles… » Les tiers-lieux et les services dédiés sont une évidence. Cet engagement reste massif pour “porter l’implantation des lieux”. La moitié même envisage de “subventionner ce type de projet”. 6. Le dynamisme économique, première attente des collectivités Question : « Pouvez-vous attribuer une note de 0 à 5 à chacun de ces lieux, présents ou non sur votre territoire, selon que vous estimez qu'il s'agit d'une solution d'avenir pour votre territoire ? » La création des espaces est une solution d'avenir et s'incarne dans des appellations qui privilégient la dynamique économique du territoire ("pépinière", "incubateur") avant les espaces de travail proprement dits. ----------------------------- Etude Chronos / Sereho - « Les collectivités face au travail mobile » - 2014 5
7. Des lieux ouverts à de multiples publics Question : « Sur une échelle de 0 à 5, estimez-vous que les offres et espaces de travail mobile peuvent ou pourraient s'adresser aux types de population que je vais vous citer… ? » Les start-up, présumées “accélérateurs” de l’économie, sont les pionnières de ces lieux. La présence dans les citations des chômeurs, personnes en recherche d'emploi, séniors, associations, etc., confirme une vocation sociale de ces lieux. L’avis des acteurs publics “Ces espaces "Ils pourraient offrir pourraient des banques de CV, accueillir des “Ils pourraient des cellules dédiées au recrutement et à sièges accueillir la CAF, Pôle l’emploi” d’associations Emploi, les services et de syndicats publics comme la professionnels.” sécurité sociale mais aussi la poste et des guichets SNCF ou encore des services de développement économique.” « Quels autres types de services liés au territoire pourraient être hébergés par les lieux de travail mobile, selon vous ? » ----------------------------- Etude Chronos / Sereho - « Les collectivités face au travail mobile » - 2014 6
8. Les tiers-lieux, une auberge espagnole ? Question : « Pensez-vous que les lieux du travail mobile pourront héberger aussi d'autres services tels que… ? ») Si le travail est le point d'entrée des tiers-lieux, l'accueil d'autres fonctions est attendu. Ces réponses soulèvent la question de la conciliation de ces ressources dans un même espace, celle de la gestion de ces aménités et bien sûr celle du modèle économique. L’avis des acteurs publics “Des services de “Les lieux du travail conciergeries mobile pourraient d'entreprises héberger d’autres pourraient être types de services liés hébergés, pour que ceux qui travaillent au territoire, comme “Des points se fassent livrer des consultations relais de leurs courses, leur médicales dans les livraison linge au pressing…” télécentres.” seraient à développer pour éviter d'encombrer les commerces qui sont déjà des points relais.” « Quels autres types de services liés au territoire pourraient être hébergés par les lieux de travail mobile, selon vous ? » ----------------------------- Etude Chronos / Sereho - « Les collectivités face au travail mobile » - 2014 7
9. Des résistances encore fortes et diverses au travail mobile Question : « Selon vous, les principaux freins au développement du travail mobile sont... » Les résistances, encore nombreuses et fortes, procèdent d'abord des employeurs eux-mêmes. L’absence de modèle – elle renvoie au financement – est une évidence pour près des deux- tiers des répondants. L'exigence de connexion un préalable et non un obstacle. L’avis des acteurs publics “La mentalité “L'absence globale, la culture du management d'un cadre d'entreprise : il n'y réglement “La solitude reste un a pas assez de aire défini frein au travail confiance” est un mobile, l'isolement, obstacle“ l'absence de travail d'équipe.” « Selon vous, les principaux freins au développement du travail mobile sont ... » ----------------------------- Etude Chronos / Sereho - « Les collectivités face au travail mobile » - 2014 8
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