Les séries TV sur les réseaux sociaux : entre fragmentation et regroupement - Insight NPA

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Les séries TV sur les réseaux sociaux : entre fragmentation et regroupement - Insight NPA
Les séries TV sur les réseaux sociaux : entre
fragmentation et regroupement

Suite au changement de nom de ses chaînes, le groupe TF1 en a également profité
pour supprimer la page Facebook « Les séries TF1 » afin de ne plus créer la
confusion avec sa page chaîne de TF1 Séries Films. NPA Conseil revient sur la
stratégie des chaînes et des producteurs quant à leur façon de communiquer sur
les réseaux sociaux à propos de leurs séries.

Afin de prolonger la vie d’une série au-delà de sa diffusion linéaire, libre aux chaînes et

producteurs de réunir une                              communauté de fans sur les réseaux
sociaux autour d’une d’entre elles, dont le nom devient une véritable marque en ligne.
L’intérêt est d’autant plus important si la série en question ne connaît qu’une diffusion
linéaire de quelques semaines par an, la tâche étant de garder les téléspectateurs-
internautes constamment alimentés par des news, des photos de tournage, des interviews,
voire des jeux, jusqu’à teaser l’arrivée prochaine d’une nouvelle saison. Des comptes
propres à une série sont donc créés à l’image de ce que réalise Canal+ pour ses séries
originales, chacune possédant un compte Facebook, Twitter et Instagram. Les spécificités
de chaque réseau sont ainsi utilisées comme le fit Canal+ sur Instagram pour la sortie de
sa série Guyane sortie en janvier 2017. Le compte officiel de la série incite ses abonnés à
participer à un jeu-concours en regardant l’intégralité des images pour trouver celle
contenant un trésor et participer à un tirage au sort.

Les différentes fonctionnalités de Facebook sont également utilisées à l’image de la
création d’un chatbot pour la série Caïn pour la diffusion de sa cinquième saison en mars
2017. L’internaute peut ainsi répondre à une série de questions posées directement par le
capitaine Caïn connue pour son humour noir. D’autres, comme Baron noir, brouillent les
pistes en publiant des vidéos reprenant les codes de contenus des courts reportages
d’information présents sur les réseaux sociaux. Ou Cut sur France Ô qui utilise la vidéo à
360 degrés pour faire participer les internautes au déroulement de l’enquête.
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Twitter est également mis à profit par les séries à l’exemple de Gone, co-production
internationale entre Universal, RTL et TF1. En effet, les acteurs principaux de la série sont
incités à tweeter et retweeter sur la diffusion de la série en France[1].
Les séries TV sur les réseaux sociaux : entre fragmentation et regroupement - Insight NPA
Les séries quotidiennes françaises comme Demain nous appartient, Plus belle la vie ou
Scènes de ménages disposent également de comptes officiels sur les réseaux sociaux. La
diffusion quotidienne permet ainsi d’alimenter chaque jour les fils d’actualité de nouveaux
contenus, tout en incitant les internautes à réagir aux intrigues diffusées à l’antenne. De
plus, un réseau comme Twitter permet à ces comptes de réaliser des opérations de « live-
tweet ».

Les chaînes françaises ont cependant tendance à communiquer à propos des séries qu’elles
diffusent directement via leur page chaîne, notamment pour une question de temporalité.
En effet, sur les networks américains, les séries sont généralement diffusées au rythme
d’un épisode par semaine, occupant la grille la majeure partie de l’année. Chacune des
séries peut ainsi se permettre d’avoir un compte sur les réseaux sociaux, pouvant être
alimenté régulièrement. En France, les séries sont diffusées en moyenne par lot de 2
épisodes inédits par semaine, sur 2 mois maximum par an, ce qui ne permet pas de créer et
fédérer une communauté active en ligne tout au long de l’année. Ainsi, toutes les séries
françaises ne disposent pas de compte officiel sur les réseaux sociaux, les comptes chaînes
assurant la promotion de la série le temps de sa diffusion. Jusqu’à la semaine dernière, le
groupe TF1 avait même créé une page Facebook dédiée à la promotion des séries diffusées
à l’antenne baptisée « Les séries TF1 » mais supprimée il y a quelques jours[2] pour ne pas
créer la confusion avec la page de sa chaîne TF1 Séries Films. Dans le même esprit, le
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groupe Canal+, en plus des pages dédiées à ses séries originales, a créé la page « Les
séries Canal+ » qui promeut les séries de la chaîne cryptée, mais aussi celles de Canal+
Séries, surtout celles d’origine étrangère. Regroupée sur cette page dédiée, Canal+ n’a
plus à créer une page spécifique en Français pour les séries étrangères qu’elle diffuse
comme elle le faisait auparavant pour Shameless, House of cards ou Weeds[3], ces pages
n’étant plus actives aujourd’hui. En revanche, TF1 crée des pages Facebook spécifiques
pour les séries américaines que la chaîne diffuse comme Blacklist ou Grey’s anatomy.

[1] Ce processus est également utilisé par la diffusion allemande sur la chaîne Vox.

[2] En revanche, une page Twitter « Les séries TF1 » vient d’être créée.

[3] Certaines pages de séries toujours diffusées sur Canal+ comme Scandal sont toujours
actives.

Netflix va plus loin dans la politique

 En présentant en ce moment son nouveau docu-série Wild wild country au festival
de Sundance consacré au conflit politique qu’a suscité la construction d’une ville
utopique par un gourou religieux, Netflix prend le virage de la documentation
politique à travers son line-up 2018.

              Le service de SVoD n’en est pas à son premier coup d’essai sur les
documentaires étiquetés « Netflix originals » consacrés à la politique. Cependant, ces
derniers empruntaient tous le format unitaire à l’image de Get me Roger Stone qui explore
la vie et la carrière de Roger Stone, lobbyiste républicain qui a en grande partie aidé
Donald Trump à accéder au pouvoir[1]. De même pour Mitt retraçant la campagne
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présidentielle de Mitt Romney en 2012. Certains d’entre eux ont même été récompensés
tels que Winter on fire sur la révolution des droits civiques de 2014 en Ukraine. Celui-ci a
été nommé pour l’Oscar du Meilleur film documentaire en 2016, récompense remportée un
an plus tard par Les casques blancs (The White Helmets) dans la catégorie meilleur court
métrage documentaire.

Cette année, Netflix se penche totalement dans cette thématique en la traitant en tant que
docu-série, format pour lequel le service a déjà ses preuves en traitant plusieurs affaires
judiciaires américaines telles que le célèbre Making a murderer où l’on suit l’histoire de
Steven Avery, enfermé 18 ans en prison pour agression sexuelle avant d’être innocenté par
un test ADN, puis de nouveau condamné pour meurtre après sa sortie de prison. Ce docu-
série eut un tel succès que les avocats de Steven Avery ont même effectué des tournées de
conférences à travers le pays. De même pour The Keepers sur le meurtre d’une sœur il y a
40 ans, les indices accusant un prêtre.

En 2018, la politique et la compréhension du monde seront une thématique davantage

développée par ses docu-séries                                              originaux, avec Wild
wild country déjà cité ci-dessus, pour lequel le spectateur pourra se pencher plus en détail
sur le conflit entre le gourou religieux, les fermiers locaux et les autorités étatiques. Autre
sortie prévue pour le mois de mars : Flint Town qui examine l’application des lois aux Etats-
Unis à travers le prisme de la police de la ville de Flint dans le Michigan pendant la crise de
l’eau[2]. De plus, Netflix a annoncé un nouveau projet de série-documentaire pour l’année
qui ne porte pas encore de nom, dont la production sera assurée par Vox Entertainment,
filiale de Vox Media, groupe média américain dont le site Vox constitue le fer de lance. En
effet, ce site se caractérise par un traitement journalistique de l’actualité de façon très
pédagogique et explicatif, notamment avec la vidéo. Ce nouveau projet portera ainsi sur
des questions-clés liées à l’actualité, à la compréhension du monde contemporain mais
aussi à la science, avec l’intervention de différents experts. Enfin, dernier projet prévu pour
le 23 février, la série-docu Ugly Delicious dans laquelle le chef David Chang rencontre des
écrivains, activistes, artistes et cuisiniers qui utilisent la nourriture comme moyen de
fracture des barrières culturelles ; un sujet politique en soi, traité à travers la cuisine.

A propos de cuisine, le service américain avait déjà développé cette thématique à l’image
de Chef’s table qui part à la découverte des plus grands chefs du monde. D’autres sujets
ont été développés par le format de la série-docu tels que la pop culture comme The toys
that made us sur les succès des jouets les plus connus à travers le monde ou Abstrack à
propos de designers issus de différents domaines. Le sport est également à l’honneur sur
Netflix, notamment avec Last chance U sur un centre de recrutement où des joueurs en
difficulté avec les institutions tentent une dernière reconversion dans le sport. Coach
                                                      er
Snoop, dont la sortie sur le service interviendra le 1 février, suivra le rappeur Snoop Dogg
Les séries TV sur les réseaux sociaux : entre fragmentation et regroupement - Insight NPA
dans la création d’une ligue de football américain pour inculquer aux jeunes en difficulté
les valeurs du sport. Netflix étant disponible désormais à travers le monde, il était temps
pour la plateforme de s’attaquer au sport le plus populaire : le football. C’est pourquoi, à
partir du 16 février prochain, sera disponible First Team : Juventus, docu-série sur les
coulisses du club de la Juventus de Turin.

[1] Le film-documentaire Get me Roger Stone a été dévoilé au Festival du film de Tribeca
dédié aux films indépendants.

[2] L’autorité municipale de Flint, cité surendettée, décida en 2014 d’approvisionner la ville
en pompant l’eau dans la rivière polluée au lieu de faire venir l’eau depuis la ville de
Détroit, mesure considérée comme plus économique.

Le transmédia dans les séries : le
téléspectateur désormais acteur

HBO diffusera sa nouvelle série Mosaic le 22 janvier prochain, réalisée par Steven
Soderbergh (diffusée en US+24 sur OCS). Déjà disponible aux Etats-Unis via une
application dédiée, par laquelle le téléspectateur choisit lui-même l’ordre dans
lequel il va visionner les segments de vidéo, ce programme expérimental fait
entrer la série dans une nouvelle ère du transmédia sur laquelle revient NPA
Conseil.

Le transmédia, d’un simple outil marketing…

La démocratisation des réseaux sociaux dans les années 2010, a permis aux séries de

communiquer d’une nouvelle                                       manière auprès de
leur public. Utilisé comme un moyen de promotion, le procédé du transmédia permet
également la création d’un univers cohérent autour d’une fiction, enrichi par divers
Les séries TV sur les réseaux sociaux : entre fragmentation et regroupement - Insight NPA
contenus. Ainsi, l’utilisation du transmédia a eu pour objectif de brouiller les frontières
entre la fiction et la réalité, à l’image des comptes Facebook et Twitter de certains
personnages de Fais pas ci, fais pas ça. Aujourd’hui encore, Canal+ utilise ce procédé en
ayant créé un compte Twitter au personnage principal de la série Baron noir Philippe
Rickwaert joué par Kad Mérad en vue du lancement de la deuxième saison de la fiction
politique. Via l’hashtag #ScandaleEnSerie, ce compte fictif dénonce de faux scandales
d’autres séries, notamment les créations originales Canal+, afin de mettre en avant sa
propre série.

La série norvégienne Skam dont l’adaptation est prévue pour une diffusion en linéaire ou
en ligne par le groupe France Télévisions courant 2018 utilise également le transmédia.
Web-série produite par la radio NRK P3, puis diffusée en linéaire sur NRK 3 de 2015 à
2017, la série suit la vie quotidienne de lycéens très actifs sur les réseaux sociaux. Des
comptes Facebook et Instagram ont ainsi été créés pour chacun des personnages, ceux-ci
publiant différentes vidéos et SMS échangés sur leurs profils respectifs au moment où ils
sont censés se dérouler. L’épisode diffusé chaque week-end compile ainsi tous ces moments
préalablement diffusés en ligne. L’adaptation française, produite par Banijay, reprendrait
également ce procédé.

                                 Outre l’utilisation des réseaux sociaux, certaines séries ont
utilisé d’autres médias pour assurer leur promotion, toujours dans l’objectif de créer la
confusion entre la fiction et le réel. Ainsi, Netflix procéda à une large campagne de
communication pour la sortie de la 4ème saison de House of Cards. D’abord, lors du débat
télévisé pour les primaires américaines en décembre 2015, Netflix publie sur internet un
spot de campagne présidentiel pour son personnage de fiction Frank Underwood,
reprenant tous les codes des versions originelles des candidats. Un site internet de
campagne a également été lancé proposant, entre autres, la vente de goodies permettant
de mener campagne pour le président fictif. En janvier 2017, Netflix réitéra l’opération en
publiant une vidéo promotionnelle de la cinquième saison où l’on y voit un drapeau
américain flotter à l’envers sur un fond de ciel noir, avec en voix off des enfants déclamer
le discours d’investiture du président des Etats-Unis, pile au moment de l’investiture, réelle
cette fois-ci, de Donald Trump.

… à une véritable expérience utilisateur

De nouveaux procédés transmédias proposent également aux téléspectateurs une véritable
mise en abyme dans l’univers de la série. Par exemple, pour la saison 2 de Braquo diffusée
Les séries TV sur les réseaux sociaux : entre fragmentation et regroupement - Insight NPA
en 2011, Canal+ et Capa TV ont imaginé le développement d’un jeu intitulé « Mission
Braquo » grâce auquel les téléspectateurs sont interpellés par les personnages de la série
afin de les sortir de différentes situations, fournir des renseignements, leur faire éviter des
pièges, etc. Ces différentes missions sont ainsi proposées entre chaque diffusion, parfois
comblant les ellipses et anticipant l’intrigue diffusée à la télévision.

L’objectif du transmédia est également d’accompagner le téléspectateur tout au long de la
série en améliorant son expérience de visionnage. OCS a par exemple développé une
application dédiée à Game of Thrones lors de la diffusion de la sixième saison en 2015 en
US+24 sur son antenne. Synchronisée automatiquement avec l’épisode visionné,
l’application propose au téléspectateur de suivre via l’application les mouvements des
personnages sur une carte interactive, de faire des rappels sur les personnages et leur
biographie via des flashbacks, l’accès à un panel d’informations sur les intrigues en cours,
etc.

La série Cut, à l’antenne sur France Ô depuis 5 saisons, propose également une expérience
transmédia avec une narration parallèle à la diffusion sur les comptes Facebook et
Instagram de ses personnages. De plus, la page Facebook de la série propose plus de 300
contenus différents de tout type, publiés tout au long de la cinquième saison dont
notamment des vidéos 360 degrés permettant de faire avancer l’utilisateur dans l’intrigue.

Mais avec l’application consacrée à la série Mosaic développée par HBO, l’expérience du

transmédia va beaucoup plus                                              loin en proposant au
téléspectateur d’être lui-même le réalisateur de la série. Via une application dédiée,
disponible uniquement aux Etats-Unis depuis le 8 novembre dernier, l’utilisateur a la
possibilité de visionner les huit heures de vidéos avec une totale maitrise de ce qu’il
regarde, c’est-à-dire du moment où il va visionner une scène particulière, s’il veut
approfondir une rencontre entre des personnages ou la vie de l’un d’eux en particulier.
Dans les faits, une vidéo d’une vingtaine de minutes doit être obligatoirement regardée afin
de placer le contexte de l’histoire : Olivia Lake, interprétée par Sharon Stone, est auteure à
succès de livres pour enfant et se trouve assassinée le jour de l’an. Il s’agit alors de
retrouver son meurtrier. Libre ensuite au téléspectateur de choisir quelle séquence vidéo il
souhaite visionner. Il sera également sollicité en plein visionnage par une icône lui
proposant des éléments complémentaires : un article, une autre scène, un extrait audio,
etc.

La version que découvriront les téléspectateurs de HBO et de OCS sera la « version
classique » de la série, dirigée et montée par Steven Soderbergh qui aura mis plus de 3 ans
à monter ce projet ambitieux.
Les séries TV sur les réseaux sociaux : entre fragmentation et regroupement - Insight NPA
Netflix propose également depuis l’été 2017 une expérience où l’utilisateur devient acteur
de la série dans deux programmes animés pour enfants : L’épopée du Chat Potté,
prisonnier d’un conte et Buddy Thunderstruck, la pile des peut être. L’utilisateur suit une
trame narrative jusqu’à ce qu’il soit sollicité pour choisir la suite de l’aventure.

DERNIERE MINUTE : Le Festival SERIES MANIA annonce la nomination du
président du jury du Forum Européen des Projets et des Talents

Christophe Riandee, vice-CEO de Gaumont, a été nommé président du jury du Forum
Européen des Projets et des Talents de SERIES MANIA cette année. Il sera entouré de
quatre autres personnalités afin de désigner l’un des 16 séries en développement comme
gagnante du prix s’élevant à 50 000€.

Le transmédia dans les séries : le
téléspectateur-acteur

HBO diffusera sa nouvelle série Mosaic le 22 janvier prochain, réalisée par Steven
Soderbergh (diffusée en US+24 sur OCS). Déjà disponible aux Etats-Unis via une
application dédiée, par laquelle le téléspectateur choisit lui-même l’ordre dans
lequel il va visionner les segments de vidéo, ce programme expérimental fait
entrer la série dans une nouvelle ère du transmédia sur laquelle revient NPA
Conseil.

Le transmédia, d’un simple outil marketing…

La démocratisation des réseaux sociaux dans les années 2010, a permis aux séries de
Les séries TV sur les réseaux sociaux : entre fragmentation et regroupement - Insight NPA
communiquer d’une nouvelle                                            manière auprès de
leur public. Utilisé comme un moyen de promotion, le procédé du transmédia permet
également la création d’un univers cohérent autour d’une fiction, enrichi par divers
contenus. Ainsi, l’utilisation du transmédia a eu pour objectif de brouiller les frontières
entre la fiction et la réalité, à l’image des comptes Facebook et Twitter de certains
personnages de Fais pas ci, fais pas ça. Aujourd’hui encore, Canal+ utilise ce procédé en
ayant créé un compte Twitter au personnage principal de la série Baron noir Philippe
Rickwaert joué par Kad Mérad en vue du lancement de la deuxième saison de la fiction
politique. Via l’hashtag #ScandaleEnSerie, ce compte fictif dénonce de faux scandales
d’autres séries, notamment les créations originales Canal+, afin de mettre en avant sa
propre série.

La série norvégienne Skam dont l’adaptation est prévue pour une diffusion en linéaire ou
en ligne par le groupe France Télévisions courant 2018 utilise également le transmédia.
Web-série produite par la radio NRK P3, puis diffusée en linéaire sur NRK 3 de 2015 à
2017, la série suit la vie quotidienne de lycéens très actifs sur les réseaux sociaux. Des
comptes Facebook et Instagram ont ainsi été créés pour chacun des personnages, ceux-ci
publiant différentes vidéos et SMS échangés sur leurs profils respectifs au moment où ils
sont censés se dérouler. L’épisode diffusé chaque week-end compile ainsi tous ces moments
préalablement diffusés en ligne. L’adaptation française, produite par Banijay, reprendrait
également ce procédé.

                               Outre l’utilisation des réseaux sociaux, certaines séries ont
utilisé d’autres médias pour assurer leur promotion, toujours dans l’objectif de créer la
confusion entre la fiction et le réel. Ainsi, Netflix procéda à une large campagne de
                                       ème
communication pour la sortie de la 4 saison de House of Cards. D’abord, lors du débat
télévisé pour les primaires américaines en décembre 2015, Netflix publie sur internet un
spot de campagne présidentiel pour son personnage de fiction Frank Underwood,
reprenant tous les codes des versions originelles des candidats. Un site internet de
campagne a également été lancé proposant, entre autres, la vente de goodies permettant
de mener campagne pour le président fictif. En janvier 2017, Netflix réitéra l’opération en
publiant une vidéo promotionnelle de la cinquième saison où l’on y voit un drapeau
américain flotter à l’envers sur un fond de ciel noir, avec en voix off des enfants déclamer
le discours d’investiture du président des Etats-Unis, pile au moment de l’investiture, réelle
cette fois-ci, de Donald Trump.

… à une véritable expérience utilisateur

De nouveaux procédés transmédias proposent également aux téléspectateurs une véritable
mise en abyme dans l’univers de la série. Par exemple, pour la saison 2 de Braquo diffusée
en 2011, Canal+ et Capa TV ont imaginé le développement d’un jeu intitulé « Mission
Braquo » grâce auquel les téléspectateurs sont interpellés par les personnages de la série
afin de les sortir de différentes situations, fournir des renseignements, leur faire éviter des
pièges, etc. Ces différentes missions sont ainsi proposées entre chaque diffusion, parfois
comblant les ellipses et anticipant l’intrigue diffusée à la télévision.

L’objectif du transmédia est également d’accompagner le téléspectateur tout au long de la
série en améliorant son expérience de visionnage. OCS a par exemple développé une
application dédiée à Game of Thrones lors de la diffusion de la sixième saison en 2015 en
US+24 sur son antenne. Synchronisée automatiquement avec l’épisode visionné,
l’application propose au téléspectateur de suivre via l’application les mouvements des
personnages sur une carte interactive, de faire des rappels sur les personnages et leur
biographie via des flashbacks, l’accès à un panel d’informations sur les intrigues en cours,
etc.

La série Cut, à l’antenne sur France Ô depuis 5 saisons, propose également une expérience
transmédia avec une narration parallèle à la diffusion sur les comptes Facebook et
Instagram de ses personnages. De plus, la page Facebook de la série propose plus de 300
contenus différents de tout type, publiés tout au long de la cinquième saison dont
notamment des vidéos 360 degrés permettant de faire avancer l’utilisateur dans l’intrigue.

Mais avec l’application consacrée à la série Mosaic développée par HBO, l’expérience du

transmédia va beaucoup plus                                       loin en proposant au
téléspectateur d’être lui-même le réalisateur de la série. Via une application dédiée,
disponible uniquement aux Etats-Unis depuis le 8 novembre dernier, l’utilisateur a la
possibilité de visionner les huit heures de vidéos avec une totale maitrise de ce qu’il
regarde, c’est-à-dire du moment où il va visionner une scène particulière, s’il veut
approfondir une rencontre entre des personnages ou la vie de l’un d’eux en particulier.
Dans les faits, une vidéo d’une vingtaine de minutes doit être obligatoirement regardée afin
de placer le contexte de l’histoire : Olivia Lake, interprétée par Sharon Stone, est auteure à
succès de livres pour enfant et se trouve assassinée le jour de l’an. Il s’agit alors de
retrouver son meurtrier. Libre ensuite au téléspectateur de choisir quelle séquence vidéo il
souhaite visionner. Il sera également sollicité en plein visionnage par une icône lui
proposant des éléments complémentaires : un article, une autre scène, un extrait audio,
etc.

La version que découvriront les téléspectateurs de HBO et de OCS sera la « version
classique » de la série, dirigée et montée par Steven Soderbergh qui aura mis plus de 3 ans
à monter ce projet ambitieux.

Netflix propose également depuis l’été 2017 une expérience où l’utilisateur devient acteur
de la série dans deux programmes animés pour enfants : L’épopée du Chat Potté,
prisonnier d’un conte et Buddy Thunderstruck, la pile des peutêtre. L’utilisateur suit une
trame narrative jusqu’à ce qu’il soit sollicité pour choisir la suite de l’aventure.

Les tendances des séries diffusées en France
en 2018
       ème
La 75    cérémonie des Golden Globes a récompensé 6 séries actuellement
disponibles en France dont 3 diffusées à la télévision : Big Little Lies et The
Handmaid’s Tale sur OCS et This is us sur les chaînes Canal+ (et dès le 24 janvier
sur 6Ter). En cette rentrée 2018, NPA Conseil établit quelles seront les grandes
tendances de l’année en matière de séries qui seront disponibles en France.

La science-fiction envahit les séries US

La thématique de la science-fiction sera largement présente dans les séries cette année. En
plus de la deuxième saison
de Westworld qui arrivera sur OCS à partir de mars-avril, les chaînes du groupe Orange
diffuseront à partir du 22 janvier Counterpart, série diffusée sur Starz aux Etats-Unis[1]. La
série suit le personnage d’Howard Silk qui découvre que l’agence de l’ONU pour laquelle il
travaille, possède un passage menant à une dimension parallèle. La chaîne Syfy proposera
à partir de février la série Beyond à l’antenne depuis un an sur la chaîne du câble Freeform
aux Etats-Unis, dans laquelle Holden Matthews se découvre des pouvoirs surnaturels après
douze ans de coma.

La thématique de la science-fiction sera également développée dans des séries exclusives
de plateformes SVoD à l’image de Altered Carbon, prévue pour le 2 février sur Netflix.
Inspirée du roman de Richard Morgan, la série relate une période du futur dans laquelle les
humains ont développé une technologie permettant de transférer la conscience d’un être
décédé dans le corps d’un vivant. C’est également le cas pour la série d’anthologie Philip K.
Dick’s Electric Dreams diffusée sur Channel 4 au Royaume-Uni. Produite notamment par
Bryan Cranston, chaque épisode évoque une œuvre de l’auteur de science-fiction Philip K.
Dick dont la série The Man in the High Castle sur Amazon Prime Vidéo est également tirée.
C’est aussi sur cette plateforme que l’on retrouvera la série de Channel 4 en France à
partir du 12 janvier.

La série française n’est pas épargnée par l’engouement pour la science-fiction puisque la
chaîne Arte diffusera cette année Ad vitam avec Yvan Attal. La série prend place à une
époque où l’immortalité est devenue possible. Darius, policier âgé de 120 ans, et Christa,
jeune femme muette et suicidaire, enquêtent sur le suicide de sept personnes.

La série française s’embarque dans l’adaptation de succès littéraires

                           Les genres du thriller et du polar continuent d’envahir la série
française pour l’année 2018 à l’image de Souviens-toi sur l’antenne de M6 à partir du 10
janvier. Portée par Marie Gillain et Sami Bouajila, la série narre l’histoire de Madeleine,
petite fille de 8 ans, épargnée par l’assassinat de ses parents mais qui a perdu la mémoire.

De son côté, Canal+ diffusera au printemps la nouvelle série Nox où une policière à la
retraite, jouée par Nathalie Baye, part à la recherche de sa fille disparue dans les sous-sols
de Paris.

Alors qu’une deuxième saison de la série Guyane pour la chaîne cryptée est en cours, Arte
proposera fin janvier la série Maroni, les fantômes du fleuve dans laquelle une enquêtrice
arrive à Cayenne afin de régler une affaire criminelle compliquée.

TF1 compte, cette année encore, miser sur ce genre qui a fait ses preuves, tout d’abord
avec Les innocents à partir du 11 janvier où deux adolescents attirés l’un par l’autre se font
traqués par un tueur qui les a surpris en pleine intimité. La série est incarnée entres autres
par Tomer Sisley, Odile Vuillemin et Olivier Marchal. Suivra Gone à partir du 23 janvier,
série américaine fruit d’un partenariat entre TF1, NBC Universal et RTL. Adapté du roman
américain One Kick de Chelsea Cain, les téléspectateurs pourront suivre les aventures de
Kit Lannigan, agent du F.B.I. spécialisée dans les affaires d’enlèvement et de disparition,
ayant elle-même été kidnappée enfant. Sera également diffusée sur la première chaîne la
série Insoupçonnable, adaptation française de la série britannique The Fall. L’enquêtrice
Stella Gibson sera jouée par Emmanuelle Seigner alors que Melvil Poupaud sera le
psychologue-tueur en série. Enfin, La vérité sur l’affaire Harry Québert, adaptation du
roman éponyme de Joël Dicker et dont Patrick Dempsey sera la tête d’affiche, ne sera pas
diffusée avant le printemps.

Canal+ proposera également un autre roman français à succès : Vernon Subutex de
Virginie Despentes où l’on suivra un ancien disquaire parisien, joué par Romain Duris, se
retrouvant à la rue et qui se fait héberger par des connaissances du passé.

Les chaînes du service public misent également sur l’adaptation de thrillers et polars
littéraires. Ainsi France 2 diffusera l’adaptation le roman Maman a tort de Michel Bussi
dans lequel un garçon de quatre ans affirme que sa mère n’est pas sa vraie maman.
Seconde adaptation prévue par la chaîne, celle des Rivières pourpres de Jean-Christophe
Grangé dont est également tiré le film du même nom réalisé par Mathieu Kassovitz en
2000. Sur France 3, sera diffusé au printemps Aux animaux de la guerre avec Roschdy Zem
et Tchéky Karyo, dont l’histoire est tirée du polar social du même nom écrit par Alain
Tasma.

Outre-Atlantique, l’adaptation de succès littéraires en séries télévisées constitue une
véritable tradition. Ce sera encore le cas cette année avec, par exemple, HBO qui mise sur
le talent de Gillian Flynn, auteur de Gone Girl, en adaptant un de ses romans : Sharp
Objects que l’on pourra découvrir sur OCS à l’été 2018. La série sera réalisée par Jean-
Marc Vallée (à qui l’on doit la réalisation de Big Little Lies) et mettra en scène l’actrice
Amy Adams qui jouera une reporter retournant dans sa ville natale pour couvrir le meurtre
d’adolescents, alors qu’elle sort d’un hôpital psychiatrique.

L’Histoire : une source inépuisable de fiction

                 Alors que la troisième saison de Versailles est prévue pour le printemps sur
Canal+, de nouvelles séries historiques sont également à prévoir cette année en France.
The Halcyon prévue sur France 3 pour février et originairement diffusée sur ITV en
Grande-Bretagne, prend place dans un hôtel londonien de luxe au début de la Seconde
Guerre mondiale où se côtoient simples employés et résidents richissimes. The Alienist,
dont la diffusion est prévue aux Etats-Unis sur TNT à partir du 22 janvier, prend place dans
le New-York du XIXème siècle où un chroniqueur criminel et un spécialiste des maladies
mentales se chargent d’enquêter sur une série de meurtres de garçons prostitués. La série
sera disponible en France sur la chaîne Polar+.
La chaîne Histoire proposera en mars une grande fresque historique dénommée
Tutankhamun en provenance de ITV au Royaume-Uni, racontant l’expédition ayant conduit
à la découverte de la tombe de Toutänkhamon en 1922.

Beaucoup plus proche de notre époque, Canal+ diffusera American Crime Story : the
assassination of Gianni Versace qui reconstitue l’enquête à propos du meurtre du couturier
italien à Miami en 1997. Le premier épisode sera diffusé sur FX aux Etats-Unis et sur la
chaîne cryptée française au printemps.

Quant à la série française Speakerine, elle prend place dans les studios télévisés de la RTF
au début des années 60 où l’on suivra le destin d’une speakerine populaire jouée par Marie
Gillain. La série sera diffusée sur France 2 courant 2018.

Une fiction toujours plus proche des téléspectateurs

Qu’elles soient comiques ou dramatiques, les séries s’inspirent grandement de la réalité et
du quotidien pour dépeindre des situations cocasses ou tragiques. L’année 2018 ne
dérogera pas à la règle, par exemple avec la série comique américaine SMILF sur
Showtime aux Etats-Unis et à partir du 23 janvier sur Canal+ Séries, qui suit les galères
d’une mère célibataire.

Après Quadras, M6 mise sur 2 comédies : Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? avec
Lorant Deutsch et Emilie Caen, où un psychologue quitte Paris pour s’installer dans la ville
de son enfance, au grand désespoir de sa femme. Est également prévu Papa ou maman,
adaptation du film réalisé par Martin Bourboulon en 2015, où des parents s’affrontent pour
ne pas obtenir la garde de leurs enfants suite à leur divorce.

France Télévisions a confirmé en septembre 2017 l’adaptation de la série norvégienne
Skam suivant le quotidien de jeunes lycéens, pour sa plateforme en ligne ou une diffusion
en linéaire. Comme pour sa version originale, un procédé transmédia devrait accompagner
la série qui sera diffusée au rythme d’un épisode par week-end. Tout au long de la semaine,
les comptes réseaux sociaux des personnages publieront du contenu vidéo au moment où
ils sont censés vivre les évènements en question, et l’épisode du week-end compilera ces
moments[2].

Quant à TF1, la série Les bracelets rouges s’intéressera au quotidien d’enfants atteints de
pathologies lourdes dans un hôpital, de quoi faire rire mais aussi pleurer les
téléspectateurs au premier trimestre 2018.

Cette année, vous retrouverez aussi sur :

     TF1 : W.A.T, The Good doctor, Deception
     France 2 : A l’intérieur, Philarmonia, No futur, Illégitimes, Charon, Le clan Bonaparte
     France 3 : Noces rouges
     Arte : Thanksgiving, Jeux d’influence, Fiertés, River
     M6 : Code black, Remix, La faute
     Canal+ : Hippocrate
     C8 : Access, Commissaire Bancroft
TF1 Séries Films : Training Day, Guépardes
     OCS : Mosaic, Nu, 25
     Warner TV : Wrecked

     Dans le cadre du Festival SERIES MANIA : Le nouvel audiovisuel sans
                                        e
              frontières au centre du 27 colloque NPA / Le Figaro

Le 2 mai 2018, dans le cadre du Forum Européen des Projets et des Talents du Festival
                     ème
SERIES MANIA, le 27 colloque NPA / Le Figaro rassemblera les dirigeants européens
pour prendre la mesure de la nouvelle Directive SMA. Les accréditations pour participer au
Forum Européen des Projets et des Talents sont désormais ouvertes via ce lien.

[1] Le premier épisode est déjà disponible en avant-première sur le service OCS Go.

[2] Le Flash NPA du 17 janvier sera consacré aux développements numériques des séries.

Fictions sociétales, science-fiction… : les
tendances des séries diffusées en France en
2018
      ème
La 75    cérémonie des Golden Globes a récompensé 6 séries actuellement
disponibles en France dont 3 diffusées à la télévision : Big Little Lies et The
Handmaid’s Tale sur OCS et This is us sur les chaînes Canal+ (et dès le 24 janvier
sur 6Ter). En cette rentrée 2018, NPA Conseil établit quelles seront les grandes
tendances de l’année en matière de séries qui seront disponibles en France.

La science-fiction envahit les séries US

La thématique de la science-fiction sera largement présente dans les séries cette année. En
plus de la deuxième saison de Westworld qui arrivera sur OCS à partir de mars-avril, les
chaînes du groupe Orange diffuseront à partir du 22 janvier Counterpart, série diffusée sur
Starz aux Etats-Unis[1]. La série suit le personnage d’Howard Silk qui découvre que
l’agence de l’ONU pour laquelle il travaille, possède un passage menant à une dimension
parallèle. La chaîne Syfy proposera à partir de février la série Beyond à l’antenne depuis un
an sur la chaîne du câble Freeform aux Etats-Unis, dans laquelle Holden Matthews se
découvre des pouvoirs surnaturels après douze ans de coma.

La thématique de la science-fiction sera également développée dans des séries exclusives
de plateformes SVoD à l’image de Altered Carbon, prévue pour le 2 février sur Netflix.
Inspirée du roman de Richard Morgan, la série relate une période du futur dans laquelle les
humains ont développé une technologie permettant de transférer la conscience d’un être
décédé dans le corps d’un vivant. C’est également le cas pour la série d’anthologie Philip K.
Dick’s Electric Dreams diffusée sur Channel 4 au Royaume-Uni. Produite notamment par
Bryan Cranston, chaque épisode évoque une œuvre de l’auteur de science-fiction Philip K.
Dick dont la série The Man in the High Castle sur Amazon Prime Vidéo est également tirée.
C’est aussi sur cette plateforme que l’on retrouvera la série de Channel 4 en France à
partir du 12 janvier.

La série française n’est pas épargnée par l’engouement pour la science-fiction puisque la
chaîne Arte diffusera cette année Ad vitam avec Yvan Attal. La série prend place à une
époque où l’immortalité est devenue possible. Darius, policier âgé de 120 ans, et Christa,
jeune femme muette et suicidaire, enquêtent sur le suicide de sept personnes.

La série française s’embarque dans l’adaptation de succès littéraires

                           Les genres du thriller et du polar continuent d’envahir la série
française pour l’année 2018 à l’image de Souviens-toi sur l’antenne de M6 à partir du 10
janvier. Portée par Marie Gillain et Sami Bouajila, la série narre l’histoire de Madeleine,
petite fille de 8 ans, épargnée par l’assassinat de ses parents mais qui a perdu la mémoire.

De son côté, Canal+ diffusera au printemps la nouvelle série Nox où une policière à la
retraite, jouée par Nathalie Baye, part à la recherche de sa fille disparue dans les sous-sols
de Paris.

Alors qu’une deuxième saison de la série Guyane pour la chaîne cryptée est en cours, Arte
proposera fin janvier la série Maroni, les fantômes du fleuve dans laquelle une enquêtrice
arrive à Cayenne afin de régler une affaire criminelle compliquée.

TF1 compte, cette année encore, miser sur ce genre qui a fait ses preuves, tout d’abord
avec Les innocents à partir du 11 janvier où deux adolescents attirés l’un par l’autre se font
traqués par un tueur qui les a surpris en pleine intimité. La série est incarnée entres autres
par Tomer Sisley, Odile Vuillemin et Olivier Marchal. Suivra Gone à partir du 23 janvier,
série américaine fruit d’un partenariat entre TF1, NBC Universal et RTL. Adapté du roman
américain One Kick de Chelsea Cain, les téléspectateurs pourront suivre les aventures de
Kit Lannigan, agent du F.B.I. spécialisée dans les affaires d’enlèvement et de disparition,
ayant elle-même été kidnappée enfant. Sera également diffusée sur la première chaîne la
série Insoupçonnable, adaptation française de la série britannique The Fall. L’enquêtrice
Stella Gibson sera jouée par Emmanuelle Seigner alors que Melvil Poupaud sera le
psychologue-tueur en série. Enfin, La vérité sur l’affaire Harry Québert, adaptation du
roman éponyme de Joël Dicker et dont Patrick Dempsey sera la tête d’affiche, ne sera pas
diffusée avant le printemps.

Canal+ proposera également un autre roman français à succès : Vernon Subutex de
Virginie Despentes où l’on suivra un ancien disquaire parisien, joué par Romain Duris, se
retrouvant à la rue et qui se fait héberger par des connaissances du passé.

Les chaînes du service public misent également sur l’adaptation de thrillers et polars
littéraires. Ainsi France 2 diffusera l’adaptation le roman Maman a tort de Michel Bussi
dans lequel un garçon de quatre ans affirme que sa mère n’est pas sa vraie maman.
Seconde adaptation prévue par la chaîne, celle des Rivières pourpres de Jean-Christophe
Grangé dont est également tiré le film du même nom réalisé par Mathieu Kassovitz en
2000. Sur France 3, sera diffusé au printemps Aux animaux de la guerre avec Roschdy Zem
et Tchéky Karyo, dont l’histoire est tirée du polar social du même nom écrit par Alain
Tasma.

Outre-Atlantique, l’adaptation de succès littéraires en séries télévisées constitue une
véritable tradition. Ce sera encore le cas cette année avec, par exemple, HBO qui mise sur
le talent de Gillian Flynn, auteur de Gone Girl, en adaptant un de ses romans : Sharp
Objects que l’on pourra découvrir sur OCS à l’été 2018. La série sera réalisée par Jean-
Marc Vallée (à qui l’on doit la réalisation de Big Little Lies) et mettra en scène l’actrice
Amy Adams qui jouera une reporter retournant dans sa ville natale pour couvrir le meurtre
d’adolescents, alors qu’elle sort d’un hôpital psychiatrique.

L’Histoire : une source inépuisable de fiction

                 Alors que la troisième saison de Versailles est prévue pour le printemps sur
Canal+, de nouvelles séries historiques sont également à prévoir cette année en France.
The Halcyon prévue sur France 3 pour février et originairement diffusée sur ITV en
Grande-Bretagne, prend place dans un hôtel londonien de luxe au début de la Seconde
Guerre mondiale où se côtoient simples employés et résidents richissimes. The Alienist,
dont la diffusion est prévue aux Etats-Unis sur TNT à partir du 22 janvier, prend place dans
le New-York du XIXème siècle où un chroniqueur criminel et un spécialiste des maladies
mentales se chargent d’enquêter sur une série de meurtres de garçons prostitués. La série
sera disponible en France sur la chaîne Polar+.
La chaîne Histoire proposera en mars une grande fresque historique dénommée
Tutankhamun en provenance de ITV au Royaume-Uni, racontant l’expédition ayant conduit
à la découverte de la tombe de Toutänkhamon en 1922.

Beaucoup plus proche de notre époque, Canal+ diffusera American Crime Story : the
assassination of Gianni Versace qui reconstitue l’enquête à propos du meurtre du couturier
italien à Miami en 1997. Le premier épisode sera diffusé sur FX aux Etats-Unis et sur la
chaîne cryptée française au printemps.

Quant à la série française Speakerine, elle prend place dans les studios télévisés de la RTF
au début des années 60 où l’on suivra le destin d’une speakerine populaire jouée par Marie
Gillain. La série sera diffusée sur France 2 courant 2018.

Une fiction toujours plus proche des téléspectateurs

Qu’elles soient comiques ou dramatiques, les séries s’inspirent grandement de la réalité et
du quotidien pour dépeindre des situations cocasses ou tragiques. L’année 2018 ne
dérogera pas à la règle, par exemple avec la série comique américaine SMILF sur
Showtime aux Etats-Unis et à partir du 23 janvier sur Canal+ Séries, qui suit les galères
d’une mère célibataire.

Après Quadras, M6 mise sur 2 comédies : Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? avec
Lorant Deutsch et Emilie Caen, où un psychologue quitte Paris pour s’installer dans la ville
de son enfance, au grand désespoir de sa femme. Est également prévu Papa ou maman,
adaptation du film réalisé par Martin Bourboulon en 2015, où des parents s’affrontent pour
ne pas obtenir la garde de leurs enfants suite à leur divorce.

France Télévisions a confirmé en septembre 2017 l’adaptation de la série norvégienne
Skam suivant le quotidien de jeunes lycéens, pour sa plateforme en ligne ou une diffusion
en linéaire. Comme pour sa version originale, un procédé transmédia devrait accompagner
la série qui sera diffusée au rythme d’un épisode par week-end. Tout au long de la semaine,
les comptes réseaux sociaux des personnages publieront du contenu vidéo au moment où
ils sont censés vivre les évènements en question, et l’épisode du week-end compilera ces
moments[2].

Quant à TF1, la série Les bracelets rouges s’intéressera au quotidien d’enfants atteints de
pathologies lourdes dans un hôpital, de quoi faire rire mais aussi pleurer les
téléspectateurs au premier trimestre 2018.

Cette année, vous retrouverez aussi sur :

     TF1 : W.A.T, The Good doctor, Deception
     France 2 : A l’intérieur, Philarmonia, No futur, Illégitimes, Charon, Le clan Bonaparte
     France 3 : Noces rouges
     Arte : Thanksgiving, Jeux d’influence, Fiertés, River
     M6 : Code Black, Remix, La faute
     Canal+ : Hippocrate
     C8 : Access, Commissaire Bancroft
TF1 Séries Films : Training Day, Guépardes
     OCS : Mosaic, Nu, 25
     Warner TV : Wrecked

     Dans le cadre du Festival SERIES MANIA : Le nouvel audiovisuel sans
                                        e
              frontières au centre du 27 colloque NPA / Le Figaro

Le 2 mai 2018, dans le cadre du Forum Européen des Projets et des Talents du Festival
                     ème
SERIES MANIA, le 27 colloque NPA / Le Figaro rassemblera les dirigeants européens
pour prendre la mesure de la nouvelle Directive SMA. Les accréditations pour participer au
Forum Européen des Projets et des Talents sont désormais ouvertes via ce lien.

[1] Le premier épisode est déjà disponible en avant-première sur le service OCS Go.

[2] Le Flash NPA du 17 janvier sera consacré aux développements numériques des séries.

Les téléréalités s’enchaînent sur la TNT

Alors que la dernière saison des Marseillais vs le reste du monde sur W9 et Secret
Story sur NT1 se terminent en ce mois de décembre, NPA Conseil revient sur ce
genre de télévisuel dont certaines chaînes abreuvent les téléspectateurs tout au
long de l’année.

Avec l’arrivée des Anges de la téléréalité (La Grosse équipe) sur NRJ12 en 2011, une
nouvelle forme de téléréalité débarque en France : la téléréalité de cohabitation. Calquée
sur la téléréalité d’enfermement (seule Secret Story issue de ce format est encore à
l’antenne), les candidats (d’anciennes gloires de la téléréalité) sont installés dans une
maison ouverte sur le monde où différentes missions professionnelles et ludiques leur sont
confiées. Aucun vote du public n’est suscité pour éliminer un candidat, les téléspectateurs
n’ayant qu’à suivre au quotidien les aventures des protagonistes qui se disputent, s’aiment
et se déchirent, telle une fiction.

W9 a très vite pris le pas en proposant à de jeunes inconnus de partir en vacances aux 4
coins du monde afin de remplir différentes tâches professionnelles, d’abord avec Les Ch’tis
puis Les Marseillais (Banijay). Des saisons dérivées ont également été diffusées,
généralement en début de saison, mettant en scène des affrontements lors d’épreuves
sportives, professionnelles ou de culture générale entre équipes à l’image des Marseillais
et les Ch’tis vs le reste du monde ou Les vacances des Anges : All Stars, les candidats
désignant eux-mêmes les candidats qui devront quitter l’aventure. La téléréalité de
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