Pourquoi Apple est entré dans une crise durable - NPA Conseil

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Pourquoi Apple est entré dans une crise durable - NPA Conseil
Pourquoi Apple est entré dans une crise
durable

« Quand Renault tousse, la France s’enrhume ». La formule a longtemps fait le bonheur des
éditorialistes économiques. Apple lance il y a quelques jours un avertissement sur résultat,
c’est sans doute plus qu’un accès de fièvre, pourrait-on prolonger aujourd’hui.

En lançant l’iPod et en réunissant dans iTunes les catalogues des principaux labels, Apple a
accéléré l’accélération de la musique vers l’environnement digital ; en inventant l’iPhone,
 il a permis à chacun d’avoir toujours et partout un terminal multimédia à portée de la
main ; en imaginant l’iPad, il a offert un substitut presqu’idéal au second téléviseur du
foyer. Mais depuis ? L’Apple Watch ou l’Apple TV restent cantonnées aux rôles secondaires,
quelles que soient leurs performances technologiques et leurs qualités d’ergonomie.

Et à défaut de nouvelle rupture, le groupe a joué pour ses terminaux « cœur de métier »
sur le « toujours plus » (de centimètres pour la taille des écrans, de millions de pixels pour
la caméra embarquée…) pour justifier l’augmentation continue de ses prix. Jusqu’à
provoquer la lassitude des consommateurs, à faciliter la montée en puissance des
industriels chinois (Huawei, Xiami…) au positionnement plus raisonnable, et à se faire
damer le pion par Amazon et Google sur l’innovation – logicielle celle-là – de laquelle
pourrait venir la prochaine disruption : la reconnaissance vocale. Quand Amazon et Google
représentent à eux deux près de 55% des smart speakers installés dans le monde, et que
les chinois Alibaba, Baidu et Xiami en totalisent un quart, la part de marché d’Apple ne
dépasse pas les 5%, d’après le cabinet Strategy Analytics. Et l’écart est plus
impressionnant encore si l’on raisonne en termes de technologie embarquée sur les
appareils de fabricants partenaires. A la veille du CES, Amazon a annoncé avoir franchi le
cap des 100 millions d’équipements intégrant Alexa, LG a confirmé une double option
Amazon / Google, Deutsche Telekom, Free, Orange, Telefonica ou encore Vodafone ont
signé avec le premier…

Pour Apple, la volonté affichée de trouver dans les services un relai de croissance devra
surmonter quelques sérieux écueils. Le risque, de racornissement de la « rente » Appstore,
d’abord : les mauvaises nouvelles n’arrivant jamais seules, Netflix a indiqué ces derniers
jours qu’il n’autoriserait plus les achats « in-app », autrement dit la possibilité de s’abonner
via Apple, s’alignant ainsi sur Spotify et Epic Games (l’éditeur du jeu vidéo Fortnite).
Economiser la commission de 30% (puis 15% au bout d’un an) conservée par le groupe de
Tim Cook représente une motivation évidente. Mais la décision de Reed Hastings pourrait
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trouver sa source au-delà : de même que Spotify subit la concurrence d’Apple Music, et ne
souhaite certainement pas contribuer indirectement à son financement, Netflix pourrait
rapidement se trouver en compétition avec la plateforme vidéo d’Apple dont le lancement
est attendu courant 2019. Et la même logique pourrait valoir à chaque fois que le groupe se
lancera sur une nouvelle thématique.

Le développement de ces nouveaux services pourrait creuser une autre contradiction.
Ayant privilégié pour ses terminaux une logique de haut rendement par unité vendue,
plutôt que de volume, son parc de clients s’en trouve naturellement limité (l’iPhone pesait
pour moins de 15% des smartphones écoulés dans le monde en 2017 d’après Gartner), et
Apple se trouve conduit à se tourner vers les autres environnements : déjà proposé dans
Google Play, Apple Music est maintenant disponible sur les smart speakers Amazon, et
iTunes s’apprête à intégrer les TV connectées Samsung.

Au risque de fragiliser ses positions en conquête (plus besoin d’acheter du matériel Apple
pour bénéficier des services du groupe) comme en rétention (une plus grande facilité à
« quitter » iOS pour un autre environnement).

Audience historique pour la finale féminine
de Handball

Ce dimanche 16 décembre à 17h30 se tenait la finale du Championnat d’Europe de
Handball Féminin à Paris, qui a vu le premier sacre européen des françaises face aux
russes (24-21). Si la compétition était diffusait principalement par BeIN Sport, qui n’a pas
encore publié ses chiffres d’audiences, les matchs de l’équipe de France étaient diffusés
également en clair par TMC et TF1, l’occasion pour les deux chaînes de réaliser des
audiences exceptionnelles pour le handball féminin, notamment lors de deux derniers
matchs de la compétition.

Tout d’abord lors de la demi-finale du vendredi 14 décembre, qui opposait les Bleues aux
Pays-Bas, celle-ci a rassemblé plus de 1,324 millions de téléspectateurs sur TMC, contre
771.000 lorsque l’Equipe de France s’était inclinée au même stade de la compétition contre
les norvégiennes lors de l’Euro 2016.

Lors de la finale de l’édition 2018 ce dimanche, la victoire des bleues a rassemblé en
moyenne 5,1 millions de téléspectateurs, avec un pic d’audience à 8,1 millions à 19h03
juste après la fin de la rencontre. Un chiffre exceptionnel et historique pour le handball
féminin qui a permis à TF1 d’obtenir 22,9% de part d’audiences, avec une parité hommes
(50,3%) / femmes (49,3%) quasi-parfaite et une surperformance sur toutes les classes
d’âges sauf sur les 50+.
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SPORT INDEX : Résumé Actualité 09/12/2018
au 16/12/2018

Cyclisme : Sky se retire des pelotons…

Ce mercredi 12 décembre, le géant opérateur britannique de télévision par satellite
(racheté au début de l’automne par Comcast et précédemment détenu par la famille
Murdoch), a annoncé qu’il mettait un terme à son contrat de financement de l’équipe
cycliste Team Sky à la fin de la saison 2019. Une annonce de la plus haute importance
compte tenu des très fortes performances de cette dernière.

Depuis son arrivée dans l’UCI World Tour en 2008, l’hégémonie de l’équipe Sky sur le
cyclisme mondial s’est traduite par 322 succès cumulés, dont 52 sur les étapes des grands
tours, 25 lors des courses d’un jour et surtout 6 victoires sur les 7 derniers Tour de France.
Des résultats impressionnants dû à la réunion des meilleurs coureurs au monde et par
l’investissement colossal apporté par Sky (environ 40 millions d’euros annuels, soit deux
fois plus que la plupart des autres équipes).

… Et MacLaren investit

Si Sky a récemment communiqué son retrait du cyclisme pour fin 2019, MacLaren
emprunte le chemin inverse puisque le constructeur automobile de luxe britannique a
annoncé devenir co-entreprise sponsor de la formation Bahreïn-Merida, créée en 2016,
dans le cadre d’un « Joint Venture Agreement ». MacLaren, déjà bien implantée en F1, et
qui a annoncé récemment un partenariat avec l’industriel technologique OnePlus dans la
confection de batteries nouvelle génération, apportera à l’équipe l’expertise technique de
sa filiale MacLaren Technologies, au côté de l’équipementier et constructeur Merida.

L’arrivée de MacLaren dans le World Tour, n’est pas une totale surprise : déjà en 2012, la
firme avait accompagné l’équipe cycliste britannique lors des Jeux Olympiques de Londres.
Elle apporte également depuis plusieurs années ses connaissances techniques au
constructeur américain de vélo Specialized, qui ont notamment aidé à la création d’une
gamme spéciale de vélo pour le dernier Paris-Roubaix. De plus, son lien avec la formation
Bahreïn-Merida n’est pas anecdotique non plus puisque l’actionnaire principal du groupe
n’est autre qu’un fond d’investissement du Royaume du Bahreïn.

Guinness devient partenaire du Tournoi des 6 nations !

4 ans après la fin du partenariat entre Heineken et l’EPCR (European Professional Club
Rugby), une autre marque de bière devient sponsor d’une compétition européenne de
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rugby. Déjà sponsor de la Ligue Celte, Guinness devient partenaire naming du Tournoi des
VI Nations à partir de 2019, et jusqu’en 2024. Celui-ci sera renommé le Guinness Six
Nations. La marque irlandaise était déjà bière officielle de la compétition.

Guinness succède à Nate West, qui ne sera resté partenaire principal du Tournoi qu’une
année. Selon les informations du Times, Guinness paiera 6 millions de Livre la première
année, et jusqu’à 12 millions pour la dernière année.

Reste à savoir si la législation française va, comme pour la Heineken Cup, (qu’elle avait
renommé H-Cup pour les matchs diffusait sur le territoire français) modifier le nom de la
compétition puisque la loi interdit la visibilité des marques d’alcool dans les stades.

Les chiffres clefs du rapport moral et financier 2017/2018 de la FFF

Les rapports moral et financier de la FFF pour l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30
juin 2018 ont été présentés à l’Assemblée fédérale du 8 décembre 2018.

Durant cette période, la FFF a généré un chiffre d’affaires de 236,45 millions d’euros, dont
74% (174 millions d’euros) sont liés aux revenus commerciaux (sponsoring, billetterie et
droits TV). Si ce CA est en recul par rapport à l’année précédente (267,39 millions d’euros)
puisque celui-ci comprenait une partie des recettes de l’Euro 2016, son bénéfice reste
identique et représente 800.000 euros.

La FFF affiche 235,7 millions d’euros de charge dont 79,5 millions d’euros à destination du
football amateur. Ces aides approcheront les 90 millions d’euros sur 2018/2019 selon la
FFF dans le cadre de son futur « plan Ambition ».
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2018, une année noire pour la VoD
transactionnelle

Face à la montée en puissance de la SVoD, le modèle locatif peine à maintenir sa
place. Autrefois dominante dans la structure des revenus de la vidéo à la demande,
la VoD a perdu près de 20% de sa valeur en un an. 2018 restera comme une année
noire pour la location à l’acte, marquée par les fermetures successives de
nombreuses plateformes au second semestre.

L’explosion des revenus SVoD

Les derniers chiffres publiés par le CNC[1] témoignent une nouvelle fois du déclin continu
du marché vidéo physique avec un chiffre d’affaires qui devrait s’établir sous la barre
symbolique des 500 millions d’euros fin 2018 (environ -14% par rapport à 2017). Dans le
même temps, le marché numérique confirme qu’il est bien le relais de croissance attendu
depuis de longues années par toute une industrie. Alors que les usages dématérialisés ont
tardé à s’imposer dans le quotidien des Français (en comparaison de marchés majeurs
comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou l’Allemagne), il ne fait désormais plus aucun
doute que la dynamique de croissance est belle et bien enclenchée pour le marché de la
vidéo à la demande payante.

D’après les estimations du CNC, le numérique devrait totaliser près de 670 M€ de
recettes sur l’année 2018 ce qui en ferait pour la première fois la principale source
de revenus pour l’ensemble du marché vidéo (59% du CA global contre 47% un an plus
tôt). Des revenus en hausse de près de 40% en un an qui devraient permettre au marché
dans son ensemble d’afficher un total en croissance pour la deuxième année d’affilée
(environ +10% pour un total de 1,129 Md€).

 Évolution des revenus du marché vidéo (en M€ à gauche) et de leur structure (en
                            % à droite) / 2010-2018

                    Source : NPA Conseil sur données CNC, GfK, NPA

Cette performance, le marché vidéo la doit principalement à l’explosion de la SVoD depuis
trois ans. Le modèle illimité par abonnement s’impose aujourd’hui comme le mode
d’exploitation privilégié par les Français pour accéder aux programmes audiovisuels à la
demande. Pour l’atterrissage 2018, le CNC table sur un maintien de la dynamique de
croissance observée un an plus tôt. Alors que le chiffre d’affaires du modèle avait
pratiquement doublé entre 2016 et 2017, passant de 131 à 250 M€ (+90%), il pourrait
s’établir à plus de 450 M€ en fin d’année (+80%). Cette explosion des revenus de la SVoD
en fait pratiquement la première source de revenus pour l’ensemble de l’industrie vidéo
française : le modèle devrait représenter 40% du CA vidéo global en 2018 (+16 pts en un
an), contre 41% pour les ventes de disques DVD/Blu-ray (-12 pts).
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Les limites du modèle locatif

Longtemps dominante dans la structure des revenus numériques, la VoD locative aura
connu une année noire en 2018. Concurrencée par le succès du modèle SVoD, la location à
l’acte devrait voir son chiffre d’affaires reculer de près de 20% en 2018. Une baisse
structurelle observée depuis maintenant plus d’un an (dernière croissance de CA
enregistrée au mois d’août 2017). Sur l’ensemble de l’année, le marché VoD devrait
générer 133 M€ selon les prévisions du CNC, soit une perte de 30 M€ en l’espace d’un an
et de 2,5 M€ en moyenne par mois. Preuve des difficultés traversées par la VoD locative, le
marché retombe au niveau de revenus qui était le sien en 2010 (132 M€), loin des 180 M€
générés à son apogée en 2014.

 Gain/perte de CA mensuel de la VoD locative en millions d’euros / nov.16 – oct.18

                       Source : NPA Conseil sur données GfK, NPA

Signe d’un mal profond, l’année 2018 aura été marquée par la disparition de plusieurs
plateformes transactionnelles au premier rang desquelles Fnac Play, Nolim Films
(Carrefour), france.tv et tout récemment Club Vidéo SFR[2]. Quatre services qui figuraient
en bonne place au sein du classement des plateformes de vidéo à la demande payante
(TVoD et SVoD confondues) les plus plébiscitées par les consommateurs il y a encore un an
                e                       e                          e                      e
selon le CNC (4 rang pour france.tv, 10 pour Club Vidéo SFR, 14 pour Nolim Films et 16
pour Fnac Play). Un an plus tard, ce classement compte désormais trois services de SVoD
aux cinq premières places (Netflix au 1er rang, Amazon Prime Vidéo au 4e et Canalplay au
5e), contre un seul en 2017 (déjà Netflix à la 1ère place). Le marché de la VoD locative se
resserre quant à lui autour des plateformes françaises leaders que sont La VàD d’Orange,
MyTF1VoD et Canal VoD, et des services de deux acteurs globaux, iTunes et Google Play.

Un modèle aujourd’hui mis à mal par l’essor mondial de la SVoD

Si les modèles de la location à l’acte et du streaming par abonnement ne répondent pas aux
mêmes typologies de consommation – avec des usages portés sur des films frais pour le
premier contre une consommation axée sur les séries, premium et de plus en plus
exclusives, pour le second – il n’en reste pas moins que tous deux évoluent dans un univers
de concurrence unique qui impose nécessairement des arbitrages aux consommateurs. Le
raz-de-marée SVoD impacte ainsi mécaniquement le marché de la VoD locative : alors
qu’elle comptait pour près de 90% des revenus numériques en 2010, la location devrait
représenter tout juste un cinquième du CA de la VàD payante en France fin 2018.

Le modèle SVoD s’impose progressivement comme la nouvelle locomotive du Home
Entertainment sur l’ensemble du globe. En dépit d’un décollage tardif, le marché français
se rapproche à grands pas de la tendance observée sur les marchés les plus matures,
notamment outre-Atlantique où le modèle par abonnement devrait compter pour les trois-
quarts des revenus numériques cette année. La VoD locative y perd un peu plus de terrain
là aussi chaque année. A l’image de la France, la location à l’acte n’a jamais réussi à
dépasser un plafond de verre, situé aux États-Unis autour de 2 milliards de dollars de
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recettes annuelles, avec une évolution de plus ou moins 5% selon les années. Le modèle y
représente désormais à peine plus de 10% de l’ensemble des revenus numériques, contre
plus de la moitié en 2010.

Évolution des revenus du marché numérique (en M€ puis M$ à gauche) et de leur
                           structure (en % à droite)

        Source : NPA Conseil sur données CNC, GfK, NPA pour la France, et sur données
                                 DEG pour les États-Unis

Un changement de paradigme qui se traduit peu à peu par une prise de pouvoir des leaders
du streaming payant (Netflix, Amazon Prime Video…) dont l’activité permet aujourd’hui
d’insuffler une dynamique de croissance soutenue à l’ensemble du marché. Une domination
telle que, dès 2019, les revenus globaux du streaming vidéo par abonnement pourraient
dépasser ceux du box-office mondial[3]. Avec un chiffre d’affaires estimé à 46 milliards de
dollars, la SVoD se placerait en effet au-dessus de l’industrie cinématographique et de ses
40 milliards de dollars de revenus issus des entrées en salles. Une situation observée aux
États-Unis dès 2017 et qui pourrait se réaliser dès cette année au Royaume-Uni.

[1] Source : CNC – Observatoire de la vidéo à la demande.

[2] En juillet pour Fnac Play, en octobre pour Nolim Films et france.tv, et en décembre
pour Club Vidéo SFR.

[3] Source : Ampere Analysis.

Près de deux millions de nouveaux abonnés
au très haut débit fixe en un an

Le suivi des abonnements internet à très haut débit sur les réseaux fixes réalisé
par l’Arcep montre une nouvelle progression des abonnements sur les trois
premiers trimestres de 2018. En trois ans le nombre d’abonnement au THD a
doublé pour atteindre les 8,4 millions à fin septembre dont plus de la moitié
désormais sur réseaux FttH. La progression est conséquente mais encore
insuffisante pour atteindre les objectifs du Plan France Très Haut Débit.

Les derniers chiffres de l’observatoire trimestriel du marché du haut et du très haut débit
fixe de l’ARCEP confirment la progression continue du nombre d’abonnements au très haut
débit, principalement portée par la fibre optique de bout en bout (FttH) qui représente les
trois quarts des abonnements au troisième trimestre. La fibre totalise désormais 4,3
millions d’abonnements. Il s’agit d’une augmentation de +1M d’abonnements au cours des
trois premiers trimestres de l’année soit une progression quasiment identique (+1,1M) à
celle de l’ensemble de l’année 2017 par rapport à 2016. Toutes technologies confondues, le
nombre d’accès à très haut débit s’élève désormais à 8,4 millions de lignes, soit 29% du
parc total d’abonnements à Internet en France (+5 points en un an correspondant à 1,9
million de nouveaux abonnés au très haut débit fixe). Une fois les chiffres connus pour le
quatrième trimestre, la progression annuelle en 2018 devrait donc être conforme à celles
observées en 2016 et en 2017 soit légèrement supérieure à 30%.

Côté déploiement, 19,6 millions de locaux sont éligibles aux offres à très haut débit fin
septembre 2018 (toutes technologies confondues, dont 13,5 millions en dehors des zones
très denses). Parmi eux, 12,6 millions sont raccordables aux offres FttH contre 10,3 M neuf
mois auparavant. Le rythme du déploiement des réseaux FttH reste stable, en légère
croissance avec 2,3M de prises supplémentaires sur les neuf premiers mois contre 2,2 pour
l’ensemble de l’année 2017. A trimestre comparable, la hausse des logements éligibles aux
offres FttH est de 31% en un an. L’année 2018 devrait donc logiquement se terminer avec
+/- 14M de prises raccordables ou raccordées. Le nombre d’abonnements à la fibre ramené
au nombre de logements éligibles montre un taux d’abonnement aux accès FttH de 34% à
fin septembre contre 32% à fin 2017. Un taux qui passe à 43% si on raisonne sur le très
haut débit toutes technologies confondues.
Entre 2011 et septembre 2018, plus de 11 millions de prises FttH supplémentaires ont ainsi
été déployées. Mais pour respecter les objectifs du Plan France Très Haut Débit fixés en
2012, soit 80% de couverture fibre en 2022, les efforts à réaliser restent très importants.
De fait, il reste encore plus de 18 millions de prises à construire (au total, 30,8 millions de
lignes fibre sont attendues fin 2022). Autrement dit, lors des quatre prochaines années, le
rythme de production devra passer à 4,5 millions de prises par an contre moins de 2,5 en
moyenne constaté entre 2016 et 2018. Selon les analyses de l’Observatoire du THD (ex
Observatoire des Réseaux d’Initiative Publique) qui regroupe la Fédération InfraNum, la
Banque des Territoires du Groupe Caisse des Dépôts et l’Avicca, le pic de déploiement
devra être atteint en 2019 et 2020 avec 4,4 millions de prises déployées au total dans
l’année. Mais dès cette année, le respect des objectifs nécessite un ajout de 4 M de prises
alors que l’Arcep n’en recense que 2,3 M en plus à fin septembre. Le quatrième trimestre
2018 sera donc décisif sur ce point.
Le constat est devenu habituel, trimestre après trimestre, et souligne la nécessité
d’accélérer. Avec des différences selon les zones néanmoins. Car ce sont toujours les zones
d’initiatives privés (zones AMII – Appel à Manifestation d’Intention d’Investissement) qui
restent les plus problématiques. Le rythme de progression reste toujours décevant, et le T3
2018 a même vu le rythme des déploiements reculer de 10% par rapport au T2. Selon
l’Avicca après analyse des données détaillés de l’Arcep, sur les 4 124 communes de la zone
AMII (AMII historique et extension), seulement 427 ont déjà plus de 80% de prises FttH ;
662 plus de 50% et 1 355 autres sont en deçà avec des travaux qui ont néanmoins débuté.
Reste que pas moins de 1 680 communes n’ont toujours aucune prise fibre. La situation est
évidemment incomparable en Zone très dense (106 communes) puisque 89% des
communes ont déjà plus de 50% de prises FttH et même 56% plus de 80% de prises
éligibles. Mais la ZTD connaît néanmoins un ralentissement très prononcé au troisième
trimestre avec -25% de prises FttH déployées par rapport au T2. Reste enfin le cas des
RIP, salués par l’Avicca comme « une nouvelle fois les bons élèves des déploiements FttH
en France [1]». 207 000 nouvelles prises – soit 14% de plus qu’au T2 – ont été installées,
permettant aux RIP d’établir un nouveau record.

 Si, malgré le fléchissement de la dynamique observée au T3 2018, les zones très denses ne
devraient pas poser de problème majeur, le principal enjeu pour les quatre prochaines
années réside donc dans l’accélération du rythme des déploiements dans les zones RIP qui
dépendent de l’initiative publique et AMII qui dépendent des opérateurs privés. Fin 2017,
les opérateurs se sont engagés, sous peine de sanctions, à raccorder 92% des locaux de ces
zones AMII fin 2020. A l’heure actuelle, selon l’Arcep, Orange a rendu raccordable 43% des
locaux des communes sur lesquelles il s’est engagé et SFR 29%. L’effort continu
d’investissement de la part des opérateurs, salué cette semaine par la FFTélécoms (9,6
Mds€ d’investissements en 2017 dont 6,6 sur les réseaux fixes, montant le plus important
depuis dix ans) va donc devoir se poursuivre.

[1]
http://www.avicca.org/actualite/deploiements-ftth-ce-que-disent-les-chiffres-arcep-du-t3-201
8

2018 : un second souffle de la presse
quotidienne ?

La presse subit depuis plusieurs années les impacts de la digitalisation des usages
et des investissements publicitaires. Mais, il semble que les quotidiens résistent
un peu mieux, en termes d’audiences et de revenus, notamment vis-à-vis des
autres segments traditionnels et des pure-players de l’information.

Audiences : la PQN résiste sur le Print et le digital

Depuis le début de 2018, la diffusion de la plupart des titres de presse est en recul, par
rapport à l’année précédente, et touche l’ensemble des segments : presse quotidienne
nationale (PQN), presse quotidienne régionale (PQR) et magazine. En effet, le Top 10 des
titres de la PQR subit une baisse de ses audiences Print ; situation analogue à celle du Top
10 des magazines, où seul le bimestriel Famille et Education tire son épingle du jeu avec
une progression annuelle de presque 3%. La PQN connaît quant à elle une situation plus
contrastée : les 4 leaders en termes de diffusion payée profitent d’une progression de leurs
audiences, entre +0,3% pour les Echos et +4,3% pour L’Equipe. Ce dernier bénéficie de
l’effet Mondial 2018 et de la victoire de la France. Les 4 autres titres du classement
enregistrent des reculs sensibles allant de -4% pour La Croix, à -11% pour Aujourd’hui en
France.

Concernant le digital, le Top 15 des premiers sites d’information généraliste en novembre
2018 fait la part belle aux sites de la PQN, avec Le Figaro en leader (110M de visites
unifiées totales), mais également aux sites des chaînes d’info continue, BFM TV (2ème),
Franceinfo (6ème). La presse magazine est représentée par Télé Loisirs (5ème, avec plus
de 78M de visites unifiées), preuve que la structure de l’audience du titre a fortement
évoluée car il se classe en 11ème en termes de diffusion payée France, en baisse de -6,6%.
Ouest France et Le Parisien, représentants de la PQR, sont en 7ème et 9ème place, avec
respectivement presque 70M et 50M de visites unifiées. La presse gratuite compte 20
Minutes, et dans la catégorie des pure-players d’info, Huffington Post arrive en 10ème
position. On observe que, pour la quasi-totalité des titres (à l’exception du Parisien), les
audiences sont réalisées en mobilité. Elles vont même jusqu’à représenter 80% des
audiences Web de bfmtv.com, soit 6pts de plus que le 2nd, Huffington Post. Sur le versant
applicatif, l’Equipe est de loin le leader avec 107M de visites en novembre. Il est suivi par
Télé Loisirs, avec 81M, qui a décidément su s’adapter aux nouveaux usages. Le smartphone
est la principale source des audiences des applications, loin devant la tablette : il concentre
au minimum 90% des audiences pour la moitié des titres du Top 10.

Publicité : 41% pour la presse quotidienne

Sur le 1er semestre 2018, les recettes publicitaires de la Presse s’élèvent à 828M€ selon
les données du Baromètre Unifié du Marché de la Publicité, en recul de 6,3% vs le S1 2017
et de 48% par rapport au S1 2012. Tous les segments sont concernés par cette tendance
baissière. Toutefois, on note que l’agrégat de la presse quotidienne (nationale et régionale),
bien qu’en baisse, a dépassé les Magazines depuis le S1 2013. Et au sein de cet agrégat, la
PQR réduit l’écart avec les magazines, traditionnellement leaders : seulement 48M€ les
séparent, contre 119M€ 6 ans plus tôt.
Et cet écart devrait encore se réduire si l’on en croit les prévisions pour l’année 2018
publiées par le BUMP : -6% pour l’ensemble de la Presse, dont -3,2% pour la PQN, -5%
pour la PQR et -8,5% pour les magazines.

Le modèle des marques de presse « traditionnelles » est ainsi fortement fragilisé par le
recul des recettes publicitaires Print, non compensées par les revenus digitaux. Dans son
étude « Groupes médias : les nouveaux modèles économiques gagnants » publiée en mars
dernier, NPA Conseil analyse les stratégies de diversifications que les médias, dont la
presse, ont mis en œuvre depuis quelques années pour retrouver des leviers de croissance :
acquisition de pure-players (à l’instar de CCM-Benchmark par le groupe Le Figaro),
lancement d’activités d’événementiel, d’agence de communication, de marketing
d’influence, etc.

Pure-players info : une monétisation toujours aussi compliquée

Sur le marché français, le nombre de pure-players ne cesse d’augmenter – +70% entre
2018 et 2013 – selon la Commission paritaire des publications et agences de presse.
Cependant, leur monétisation est loin d’être assurée et les marques internationales, ou le
« pedigree » des journalistes n’ont pas véritablement de poids dans la balance.

En effet, en juin dernier, l’entité française de BuzzFeed a brutalement appris la fin de son
activité. Cette décision est la résultante des difficultés du groupe : depuis 2015, les
projections internes de BuzzFeed ne sont jamais atteintes. Car depuis sa création en 2013,
le site n’a jamais réussi à trouver un modèle économique pérenne basé sur la publicité.
Même constat pour la version française de Mashable : le site a fermé depuis septembre
dernier. Les autres pure-players survivent tant bien que mal. Le Huffington Post France
semble être le seul à tirer son épingle du jeu, quand les autres ont pour la plupart fait
l’objet d’acquisition ou de lancement par des groupes média, par exemple Business Insider
France par Prisma Media, ou groupes financiers (Slate par Cattleya Finance, société
appartenant à Benjamin et Ariane de Rothschild). Non seulement, le marché publicitaire
digital français n’est pas porteur, car Facebook et Google en concentrent 80% et la quasi-
totalité de la croissance, mais les pure-players sont trop dépendants de ces plateformes, en
particulier du réseau social leader. Car depuis la modification de son algorithme en
décembre 2017, pour favoriser les « meaningful moments », les publications des médias qui
avaient été longtemps mise en avant ne profitent plus d’un reach organique suffisant. Il
leur faut démultiplier leur présence sur les autres réseaux sociaux, ce qui a un coût et ne
garantit pas les mêmes audiences.

Mais, le modèle payant n’est pas la martingale non plus : les Jours, fondés par des anciens
de Libération, n’est pas rentable deux ans après son lancement ; ses 10 000 abonnés ne
sont pas suffisants. Le site se démène pour en recruter 5 000 de plus d’ici la fin 2018. Le
site Explicite, créé par des anciens d’iTélé, a lui besoin de 35 000 abonnés pour être viable,
un niveau compliqué à atteindre. Ces sites aimeraient reproduire le succès de Mediapart (à
l’équilibre depuis 2010), seule véritable réussite du point de vue du modèle économique et
financier, sur le créneau de l’investigation.

De nouveaux acteurs pure-players sont également apparus : les producteurs de vidéo 100%
sociale, tels que le vétéran MinuteBuzz, Brut, Monkey, Loopsider… Ils surfent sur les 3
composantes qui attirent de fortes audiences : des vidéos courtes, consommées sur mobile,
via les réseaux sociaux. Cependant, la question de la dépendance aux réseaux sociaux est
encore plus forte. Pour l’instant, aucun ne publie ses résultats, mais le rachat de
MinuteBuzz par TF1 lui assure l’assise d’un grand groupe. Et le dernier à s’être lancé, fin
2017, Loopsider vient d’annoncer sa volonté de lever 3M€, dont 60% proviendront de ses
investisseurs historiques, pour financer son développement sur Instagram, Snapchat,
YouTube et LinkedIn. De son côté, Brut se développe sur de nouvelles verticales, Nature,
Sport avec SoFoot, et à l’international : après les Etats-Unis, Brut s’est lancé en 2018 en
Inde et en Chine. Cet acteur est l’un des rares à avoir réussi à développer un modèle mixte,
publicité et production pour des tiers. A cet égard, YouTube vient d’annoncer qu’il comptait
rémunérer les chaînes de Brut, mais aussi Le Monde et Hugo Décrypte, pour la diffusion de
vidéos sur sa plateforme. Ce financement est alloué dans le cadre de sa Digital News
Initiative : 25 millions de dollars seront investis auprès de 87 projets issus de 23 pays, dont
ces 3 projets français.
Les médias traditionnels, et en particulier la presse, se positionnent non seulement sur le
créneau de la vidéo, mais également sur celui de la vidéo sociale. Ainsi, en avril 2018 ont
vu le jour MAD lancé par le Figaro Madame, et (simone) par Femme Actuelle (Prisma
Média), dans l’objectif de s’adapter aux nouveaux usages et rajeunir leurs audiences.

[SPORT INDEX] Audiences TV du Sport en
2018 : un léger essoufflement sur les chaînes
en clair

Dans une année 2018 riche en événements sportifs, l’intérêt des téléspectateurs pour les
compétitions diffusées en clair a connu une légère baisse comparé aux années précédentes,
et reste plus que jamais lié aux performances des athlètes nationaux. À noter toutefois que
le football et le handball tirent leur épingle du jeu et établissent des records.

Le Football toujours roi des audiences

Cette année encore, le football est la discipline sportive qui a rassemblé le plus de
téléspectateurs et a permis aux diffuseurs en clair (TF1, TMC, France Télévisions et W9)
de réaliser des scores d’audience historiques. Trois événements sont en lien avec ces
excellents résultats, à savoir la victoire des Bleus lors de la Coupe du monde, le parcours
de l’Olympique de Marseille en Europa League, et, plus surprenant, l’attrait qu’a pu
susciter le parcours des Herbiers, club amateur, en Coupe de France.

S’agissant de la Coupe du Monde en Russie, qui a vu le sacre des Bleus face à la Croatie le
15 juillet, celle-ci a permis à TF1 de réaliser les deux meilleures audiences de l’année tous
programmes confondus puisque la demi-finale face à la Belgique et la finale ont rassemblé
respectivement 19,1 millions (75,6% de part d’audiences) et 19,3 millions (81,9% de
PDA) de téléspectateurs. Mais si le parcours des Bleus lors de cette compétition a été
particulièrement suivi, et pouvait ainsi suggérer une audience globale de la Coupe du
Monde 2018 bien supérieure à la précédente (2014, au Brésil), le Mondial en Russie a réuni
en moyenne 8,7 millions de téléspectateurs (43,2% de PDA) contre 9,02 millions en 2014
(46,3% de PDA). Cette légère baisse est due à deux facteurs. D’une part les horaires des
matchs de la compétition : en 2014, la plupart des matchs diffusés par TF1 l’étaient en
prime-time tandis qu’aucun match n’a été diffusé à 21h lors du Mondial russe. D’autre part,
l’augmentation du nombre d’abonnés à BeIN Sport (qui est passé de 2 millions d’abonnés
en 2014 à 4 millions en 2018), qui diffusait l’intégralité de la compétition en 2014 et en
2018, a également joué.

L’Olympique de Marseille a également été un tremplin pour W9 qui a profité de l’épopée
du club phocéen en Europa League pour réaliser des scores d’audiences historiques. En
effet, pour sa dernière année de diffusion de l’Europa League (dont les droits appartiennent
désormais à RMC Sport), W9 puis M6 (pour la finale) ont réuni en moyenne 2,8 millions
de téléspectateurs (12,7% de PDA) avec notamment des pics à 3,6 millions lors de la
demi-finale OM-Salzbourg, et 6,7 millions lors de la finale OM-Atl. Madrid. Un record
pour la compétition, à comparer avec des moyennes de 1,01 millions de téléspectateurs
en 2016, et 1,6 millions en 2017 (malgré la présence de l’Olympique Lyonnais en demi-
finale).

Quant à la Ligue des Champions, (diffusée depuis cet été par RMC Sport), seule la finale
de la compétition est diffusée en claire par C8 depuis 3 ans (ainsi, exceptionnellement,
cette année que la demi-finale Rome-Liverpool). En 2018, la finale opposant le Real Madrid
à Liverpool a réuni 3,7 millions de téléspectateurs (score identique à la finale de 2017)
pour 17,9% de PDA.

Au niveau national, l’arrivée des joueurs stars Neymar et Mbappé à l’été 2017 au Paris-
Saint-Germain (qui a remporté toutes les coupes nationales depuis 2015), ainsi que le
parcours des Herbiers, club amateur, qui a atteint la finale, ont suscité un vif intérêt pour
la Coupe de France : elle a réuni en moyenne 3,6 millions de téléspectateurs en 2018
contre 2,7 millions en 2017. Preuve de l’attachement des français aux clubs amateurs, la
finale opposant les Herbiers au PSG a rassemblé plus de téléspectateurs (6,4 millions) que
la finale de 2016 qui opposait deux « cadors » championnat à savoir le PSG à l’OM (5,2
millions de téléspectateurs).

La Coupe de la Ligue BKT, co-diffusée par France TV et Canal +, a également profité de
l’évolution du statut du PSG en Europe et de ses nouveaux joueurs stars pour booster ses
audiences. Elles ont régulièrement augmenté ces trois dernières années, passant de 1,9
millions en moyenne en 2016 à 2,1 millions en 2017 et 2,5 millions en 2018.

Les J.O d’Hiver victimes du décalage horaire

Les années de Coupe du Monde football sont aussi synonymes d’un autre événement sportif
international majeur, les Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver. Diffusés par France
TV, les J.O d’Hiver 2018, qui avaient lieu (9 au 25 février) à Peyŏngcheang en Corée du
Sud, ont réalisé des scores d’audiences bien en deçà de ceux réalisés en 2014 en Russie.
Entre ces deux éditions, le nombre moyen de téléspectateurs a baissé de moitié : 992.000
téléspectateurs pour les J.O de Peyŏngcheang (16,5% de PDA) contre 2,03 millions en
2014. Si le classement des médailles n’a pas eu d’incidence sur l’attrait des téléspectateurs
à suivre la compétition (la France a terminé 10e en 2018, et 9e en 2014), ce sont plus les
horaires des épreuves qui ont été directement en lien avec cette baisse. En effet, la
majorité des épreuves se sont déroulées entre 1h et 6h du matin heure française, quand ces
mêmes épreuves étaient diffusées entre 7h et 12h lors des J.O 2014.

Même cause et même effet pour les Jeux Paralympiques d’Hiver qui n’ont réuni cette année
que 151.000 téléspectateurs en moyenne, contre 224.000 en 2014.

Le Tour de France en baisse constante d’audience depuis 3 ans

L’édition 2018 du Tour de France a, comme celle de 2017, été marquée par une baisse
d’audience par rapport à l’exercice précédent. Cette année, la grande boucle a réuni en
moyenne 2,66 millions de téléspectateurs sur les antennes du groupe France TV (contre
2,83 millions en 2017 et 2,96 millions en 2016). Sur France 2, le Tour a réuni en
moyenne 3,3 millions de téléspectateurs (35,2% de PDA, contre 3,8 millions de
téléspectateurs et 38,4% de PDAen 2017). Sur France 3, la compétition a rassemblé en
moyenne 2,1 millions de téléspectateurs, soit 19,7% de PDA, également en baisse par
rapport à l’édition 2017 (2,3 millions de téléspectateurs et 21,3% de PDA). Il faut
néanmoins prendre en considération que la première semaine du Tour a eu lieu en même
temps que la dernière semaine du Mondial de foot. De plus, la finale France-Croatie était
diffusée le même jour qu’une étape mythique du tour (Roubaix). A noter l’exception des
étapes de montagnes, qui, sur l’ensemble du Tour, ont réalisé une meilleure part
d’audience qu’en 2017 (37,5% sur les deux chaînes), France 2 et France 3 se plaçant en
tête des audiences sur l’ensemble des directs lors de ces étapes, souligne le groupe.

Rugby, Tennis et Handball : l’influence directe des résultats des athlètes
français.

Le tennis est le parfait exemple de la corrélation entre l’intérêt des français pour une
compétition et les résultats de leurs athlètes. Outre le fait que la FFT a perdu plus de 100
000 licenciés entre 2009 (1,125 M) et 2017 (1,019 ; -9,4%), l’évolution des audiences des
Internationaux de Roland Garros illustre la baisse de rayonnement du tennis : 1, 275,000
en moyenne par jour en 2018, contre 1, 351,000 en 2017 et 1, 356,000 en 2016). Une
légère baisse, qui peut trouver raison dans les mauvais résultats des tennismen et
tenniswomen français lors de cette compétition : cette année, le meilleur classement
français a été obtenu par Caroline Garcia, éliminée en 8ème de finale, et seule représentante
tricolore de la deuxième semaine.

En ce qui concerne le Rugby, là aussi, les résultats sportifs ne favorisent pas une
augmentation des audiences TV des matchs en clairs de l’équipe de France, diffusés par
France TV. Le XV de France, qui n’a pas remporté le Tournoi des 6 Nations depuis 2011
(et finaliste de la Coupe du Monde la même année), n’a pas depuis retrouvé son élan des
années 2000. Ces mauvais résultats peuvent traduire la baisse des audiences lors du
Tournoi, qui a réuni cette année en moyenne 2,7 millions de téléspectateurs par match
(identique à 2017) contre 3,1 millions en 2016.

L’année 2018 s’achève cependant avec une bonne note pour le sport français, et pour ses
audiences TV, puisque l’équipe de France féminine de handball a remporté ce dimanche 16
décembre l’Euro Féminin. Si la compétition était diffusée principalement par BeIN Sport,
qui n’a pas encore publié ses chiffres d’audiences, les matchs de l’équipe de France étaient
diffusés également en clair par TMC (demi-finale) et TF1 (finale), l’occasion pour les deux
chaînes de réaliser des audiences exceptionnelles. La demi-finale du vendredi 14 décembre,
qui opposait les Bleues aux Pays-Bas, a rassemblé plus de 1,324 millions de
téléspectateurs sur TMC, contre 771.000 lorsque l’Equipe de France s’était inclinée au
même stade de la compétition contre les norvégiennes lors de l’Euro 2016. Lors de la finale
de l’édition 2018, la victoire des bleues a rassemblé en moyenne 5,1 millions de
téléspectateurs, avec un pic d’audience à 8,1 millions à 19h03 juste après la fin de la
rencontre. Un chiffre exceptionnel et historique pour le handball féminin qui a permis à
TF1 d’obtenir 22,9% de part d’audiences, avec une parité hommes (50,3%) / femmes
(49,3%) quasi-parfaite et une surperformance sur toutes les classes d’âges sauf sur les 50+.
Le jeu vidéo français, fleuron national

La nouvelle génération de consoles n’étant pas attendue avant fin 2019, le
software constitue depuis déjà plusieurs années la première source de chiffre
d’affaires du secteur. Le rapport annuel du SNJV revient sur les performances des
éditeurs et développeurs français en cette période favorable : 40% de leur chiffre
d’affaires ont été réalisés à l’international en 2018.

Une industrie du jeu vidéo dominée par le software
Comme depuis déjà plusieurs années, le software est le segment du marché du jeu vidéo
qui génère le plus de chiffre d’affaires. Sur un revenu global de 4,3 milliards d’euros en
France en 2017 – un chiffre en hausse de 18% par rapport à l’année précédente – les
logiciels ont pesé pour 61%[1], soit 2,6 milliards d’euros. En 2016, ce chiffre comptait pour
7% de moins. Au niveau des écosystèmes, les consoles ont représenté près de 56% du
revenu global, et 52% du revenu Software. Porté par le développement des plateformes de
distribution virtuelles, le dématérialisé compte en 2017 pour 39% des revenus tirés de la
vente de logiciels, contre 31% pour le physique, et 30% pour les applications mobiles.

           Répartition des 4,3 milliards d’euros de CA en France en 2017
                     en fonction du secteur et de l’écosystème

   Données : SELL à partir des panels GSD/GameTrack/AppAnnie Intelligence à fin 2017

En valeur, la France est le 7 ème marché software au niveau mondial, et 3 ème au niveau
européen. Elle est devancée par la Grande-Bretagne et l’Allemagne en Europe, puis par la
Corée du Sud, le Japon, les États-Unis et la Chine. D’après le cabinet Newzoo, on peut
s’attendre à voir augmenter encore le chiffre d’affaires des ventes de logiciels de jeu dans
le monde et dans l’Hexagone. En 2018, les revenus monde attendus sont de 137,9 milliards
d’euros (+13,3%), dont 3,1 milliards pour la France.

Fait intéressant, au niveau mondial, ce ne sont pas les ventes de logiciels consoles qui
génèrent la plus grosse part du chiffre d’affaires global pour le secteur software, mais les
revenus liés aux jeux vidéo mobile. Cela est lié à un usage particulièrement fort en Chine,
où l’on compte près de 620 millions de joueurs. 76% des Chinois, et 66% des Chinoises
jouent au moins une fois par mois sur leurs mobiles. À titre de comparaison, sur les 32
millions de joueurs et joueuses français, 44% des hommes et 45% des femmes jouent au
moins une fois par mois à un jeu mobile.

Éditeurs et développeurs français bénéficient de cette
tendance
Profitant des excellentes formations dispensées en France et de l’attractivité du secteur
Software en ce moment, la production de jeux vidéo s’est particulièrement développée en
France ; en témoignent les baromètres successifs du Syndicat National du Jeu Vidéo. Paru
à la mi-décembre, le dernier rapport en date met en lumière le dynamisme de ce tissu
industriel particulier.

Mené par le mastodonte Ubisoft qui signe lui aussi une année réussie avec le lancement de
deux nouveaux opus sur ses franchises les plus célèbres – Far Cry et Assassin’s Creed –,
près de 40% du chiffre d’affaire réalisé par les studios français proviennent de
l’international.

Considérée par 62% des professionnels du jeu vidéo interrogés comme peu attractive en
2014, la France a bénéficié d’une nette amélioration de son image. En 2018, 76% de ces
professionnels la considèrent dorénavant comme un territoire attractif pour ce secteur.
L’Hexagone est classé deuxième parmi les pays les mieux disposés à accueillir l’industrie
du jeu vidéo, juste derrière les États-Unis, et devant le Canada ou l’Angleterre.

Conséquence logique de cette attractivité, le nombre d’entreprise du secteur a largement
augmenté ces dernières années. On compte en France en 2018 plus de 900 entreprises
relevant du secteur du jeu vidéo réparties sur tout le territoire. L’Île-de-France à elle seule
en rassemble 342. En 2015, ce chiffre s’élevait à 600 entreprises, dont 284 en Île-de-
France.

Réparties entre les studios de développement, les prestataires de services, et les éditeurs,
ces entreprises sont relativement jeunes : une sur deux existe depuis moins de 5 ans.
Presque un quart des studios de développement n’ont que moins de 2 ans. Conjointement
au nombre d’entreprises du secteur présentes sur le territoire, le nombre de titres produits
et commercialisés augmente également, pour atteindre 600 titres en 2018. 1 200 jeux
étaient en cours de production cette année.

Évolution du nombre de titres commercialisés par les studios français de jeu vidéo
                                de 2015 à 2018

                                        Source : SNJV

Mais pour une raison simple, le nombre de titres produits n’augmente pas aussi rapidement
que le nombre d’entreprises créées. De plus en plus indépendantes financièrement, les
structures de production de jeux vidéo rallongent leurs délais de développement, et
concentrent leurs compétences sur la production de jeux plus aboutis. Seuls 9% des studios
de développement participent à l’élaboration de jeux AAA, quand 70% travaillent sur des
projets indépendants. Deux tiers des projets font l’objet de nouvelles propriétés
intellectuelles, et sont donc des concepts entièrement nouveaux. 77% des studios
produisent des jeux pour PC, 64% pour mobile, seulement 42% pour les consoles de salon.

Le secteur bénéficie d’un soutien institutionnel fort : 62% des studios ont recours aux aides
régionales, nationales ou européennes pour compléter l’autofinancement de la production.
Il s’agit d’un tissu industriel très bénéfique pour l’emploi, puisque 1 200 à 1 500 nouveaux
recrutements sont prévus d’ici les prochaines années, dont 650 à 850 dans les studios.
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